Un éco-jardin respectueux de la planète

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Un eco- jardin respectueux de la planete D é ve l o p p e r des pratiqu es culturales n a t u re l l e s

Favoriser é t i s r e v i d la bio

Prés

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Limiter la production des déchets, les trier, les broyer et les composter sur place


Respecter la planete Nous sommes tous préoccupés par l’état de notre planète Terre. Des décisions sont prises et mises en œuvre à différents niveaux : international, continental, national, régional, départemental et communal, pour s’inscrire dans une démarche durable. Chaque individu peut également s’impliquer au quotidien pour inverser le cours des choses, pour aller vers une situation plus favorable pour la planète. Nous vivons dans une société urbanisée, tout en aspirant à vivre auprès de la « nature ». Un de nos espaces « nature » est le jardin, le balcon ou simplement le bord des fenêtres que nous pouvons agrémenter de plantes. Cet espace doit être cultivé avec soin. Certaines techniques naturelles et les connaissances acquises par la recherche permettent aujourd’hui de mettre en œuvre des pratiques respectueuses de l’environnement dans le jardin. Cette démarche s’applique également aux espaces verts des collectivités. Les jardins des écoles peuvent de même devenir de beaux « espaces expérimentaux », respectueux de l’environnement, des lieux d’apprentissage pour la jeunesse. Chacun peut développer chez lui des méthodes culturales alternatives, qui protègent la nature et permettent de limiter la production de déchets. Ces méthodes s’inscrivent dans la perspective du développement durable. Des pratiques culturales raisonnées, différenciées en fonction des espaces, respectueuses de l’environnement, permettent de préserver la biodiversité, la qualité de l’eau, des sols et des paysages. Cette exposition apporte des conseils simples pour cultiver « autrement » son jardin, en limitant l’introduction de produits nocifs pour la nature et la production de rejets de toute sorte. De plus, ces méthodes visant à respecter notre territoire et notre planète n’entraînent pas de surcoût et peuvent même être une source d’économie…

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Participer a la biodiversite' En favorisant la diversité des milieux : haies, mares, tas de bois, souches… Pollinisateurs, prédateurs, décomposeurs, tous les animaux jouent un rôle dans le jardin. Réservez donc à tous ces aides-jardiniers un accueil favorable en leur créant des abris adaptés, comme une mare pour les batraciens ou un tas de bois pour le hérisson.

En respectant les sols Le sol compte de nombreux êtres vivants : vers de terre, cloportes, micro-organismes, qui transforment la matière végétale brute en humus, élément bénéfique pour le sol et les plantes. C‘est aussi un milieu poreux (laissant passer l’air et les liquides) qui, comme tout écosystème, peut souffrir de déséquilibres engendrés par les activités humaines. Il faut donc veiller à les préserver.

En respectant et entretenant les haies

Certains insectes et oiseaux sont des prédateurs des parasites des plantes, on les appelle alors auxiliaires. De plus certains insectes participent à la pollinisation des fleurs, étape nécessaire pour obtenir des fruits. Planter des haies composites d’une épaisseur minimale d’un mètre favorise l’installation de cette faune auxiliaire. De plus la mise en place de nichoirs pour les oiseaux et les insectes facilitera leur maintien dans votre jardin.

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E U Q I X LE ies o r p e d t i v i u q : ur e t a , d s é e r t p c e u s o in e r s i e a n i r l o i t i t x u a u a ( n i A s im l te é n ’ l a v à i v e s p animale ), et qui partici … s . s n e o t r n e a c l u p p s e d s e t i s a r a p s e d

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Participer a la biodiversite' Quelques exemples d’espèces arbustives composant une haie : Prunier myrobolan Prunellier Nerprun alaterne

Fusain européen à proscrire près des pêchers

Noisetier Cornouiller sanguin

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Aubépine


De' velopper des pratiques culturales respectueuses de l'environnement 1) Le choix des espèces Choisir des espèces à faible développement pour limiter les déchets de taille des arbres et arbustes.

Hibiscus

Abelia Érable du Japon Callune

Callicarpa

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Amelanchier Caryopteris Camélia Oranger du Mexique

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a r u a l i s u l p , é l l i a t t s e t e j u e s u n q i u t s s a u l r P d s e l l i a t e n U . u é l l i a t e n r o i t t ê i o ’ r d a p n i p v o a ’ s l e e b t i l i c z a f t e e e t n i a l p a l v i s s u a r e s i l a a é r fragilise e d c n o d t s e x u e i t n m a e m L i . r s p t p u s n e de reje , e l l e u n n a . e t i n c e r i a m l e c r é i a e t l i p r o i m i r s p s é une g â s u l p s e l , x u a e m a r s e u quelq

Houx 5


De' velopper des pratiques culturales respectueuses de l'environnement 2) Le choix des espèces A propos du gazon :

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- Choisir des mélanges de gazons à pousse lente, par exemple semer la fétuque rouge gazonnante, la fétuque rouge demi-traçante, la fétuque ovine, le pâturin des prés, des variétés récentes de ray-grass…

, s e é c a p s e s e t n o t s e d c e v t a e , e e i s r s u e e r l f e , h e c u é q i s t a s l u r à e a r s e u t o l s i e s p é r , n Une e i t e r t n e ’ d s n i o m a r e t i s . e n u a f néces a l e d e c n e s é r m p o c a . l t a e r n e s s e s u o l favori e p . w w w : s u l p r i o v a s Pour en

A propos des cultures :

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- Choisir des variétés adaptées au sol, moins sensibles aux maladies limitera les traitements. Par exemple : pommier Ariane, Antarès, Choupette, cassissier Andega ; pour les légumes préférer des variétés rustiques.... - Développer l’alternance des espèces et variétés cultivées dans le jardin évitera l’installation pérenne d’une maladie ou d’un parasite.

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e l l e u t u m n o i t s c u e t o o r p v e n u t n e z t t e m r e e p e l s a e l i c e è c p e s l l e ’ e d p v p s a n o n i t O a . i s c e o t i s s s a a r s a e p s e l é t t i e Certain s m i e x b o r r e p h à s l i e u s i o a n v e f u a u d m r s e e t l n e a l p : e contr l p m e x e r a . P s e . c e a g a m i n l n e o d n g s a e p u q a t t com a s e d e g è t o r p s e l s e d a des sal


De' velopper des pratiques culturales respectueuses de l'environnement Fertiliser le jardin, tout en préservant le sol

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- Pratiquer des rotations de cultures, en alternant les espèces d’une année sur l’autre, en intercalant des engrais verts (semis de légumineuses - moutarde sauvage, haricot, pois, fève, trèfle, vesce, …) et en enfouissant les résidus de culture (issus de sujets sains pour éviter le maintien de maladies dans le jardin), - Utiliser du compost préparé à partir des déchets verts de la cuisine et du jardin, - Utiliser du fumier, si vous pouvez vous en procurer, et si possible bio. z - vou

e d s a p a ’ n s i a r f t u o t s i s m t e n s e m i Un r t u n s e l r e s i u p r u o racines p . s i a r g n e ’ l r a p s é t r appo r e g r e p s a n e ’ d c n o Inutile, d . s e r u t l u c s e n u e j s vo

En cas de fertilisation chimique - Afin de réduire les risques de pollution par des fertilisants, bien choisir les périodes d’application, respecter les doses indiquées sur l’emballage, tout en tenant compte des besoins de la plante et du niveau de fertilisation de la parcelle (faire faire une analyse de terre en jardinerie ou en laboratoire). - Faire attention à ne pas apporter de fertilisants dans des zones à risques, par exemple auprès d’un cours d’eau, d’une source, d’un puits…

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De' velopper des pratiques culturales respectueuses de l'environnement La protection des plantes Opter pour des pratiques raisonnées de protection des plantes en mettant par exemple en place la protection biologique intégrée (PBI). La PBI est une alternative respectueuse de l’environnement. Il s’agit de lutter contre des insectes nuisibles ou ravageurs en utilisant des ennemis naturels appelés auxiliaires ou prédateurs. La démarche est de favoriser la présence de ces auxiliaires en les installant au bon moment puis en suivant leur évolution et celle des ravageurs. Le but à long terme est d’aboutir à un équilibre entre auxiliaires et ravageurs et de minimiser les interventions chimiques.

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s e p o s y r h c e d t e s e l l s e e n r i i c a i l c i o x c u a e d s e s C e . v r n a o l r s e e c L u p . v n u i d o d z r s a r j u e e u r t t a o d v é s r ie p n a d t n e m sont des e l l e r s u t n a a n d r r e e v r u u o c r o t r p e s s t e l e s e d peuven e l b i s s o p t n e . m s e l e a é g s i é l a t i c é p s s e s Mais il es i r p e r t n e s e d s n a d u o s e i r e les jardin

En cas de maladie non maîtrisée par ces méthodes : - Tailler la partie malade, l’éliminer du jardin. - Utiliser, en dernier recours et avec précaution, des produits chimiques peu toxiques pour l’utilisateur et la plante, respectueux de la faune utile. Le traitement devra se limiter à la plante ou aux plantes malades. - Ne pas hésiter à changer d’espèce ou de variété pour les plantes annuelles, si le problème persiste.

Quelques recommandations pour l’utilisation de produits phytosanitaires : - Respecter la dose conseillée et le délai avant la récolte des fruits et/ou légumes. - Ne pas traiter durant une période de pluie et/ou sous un vent supérieur à 10 km/h. - Appliquer les produits avec des protections (masques, gants…) pour réduire tous risques d’accidents. - Préparer au plus juste la quantité de produit pour éviter le rejet de surplus dans le réseau d’eaux usées. 8


De' velopper des pratiques culturales respectueuses de l'environnement L’arrosage Il est important de se rappeler que l’eau est aujourd’hui une ressource protégée. Il est possible de mener une gestion économe et équilibrée des ressources en eau dans le jardin, y compris en disposant d’un puits personnel.

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Adapter et minimiser les apports en eau sur la culture en fonction des besoins de la plante et des conditions climatiques. Faire un apport localisé : arrosoir, goutte à goutte.

s u o v z e i v t n e m e r è g lé ir r f f u o s t u e p e s u lo e p Une . é it m li u a ’e d t r o p p a n ’u d it a f u d é t en é s e r iè m e r p s le s è d Elle reverdira . e n m o t u ’a d s ie lu p

Arroser en fin de soirée, début de matinée limitera l’évaporation mais également l’apparition des maladies, en particulier celles dues aux champignons.

Récupérer les eaux de pluie à partir des toitures (bacs ou cuves installées sous les gouttières) permet de réaliser des économies. Favoriser le paillage (paillis) des plantations limitera l’évaporation de l’eau du sol. La technique du « mulching » peut être mise en œuvre dans un jardin. L’achat d’un broyeur, permettra de réaliser le broyat des bois de taille sur place et de l’étendre dans le jardin. On peut aussi utiliser des paillages biodégradables (film d’origine végétale) si on manque de déchets verts dans le jardin. On peut s’entraider entre voisins pour récupérer des déchets verts si besoin, ou pour l’achat en commun de matériel.

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E U Q I X LE s t i t e p n e s e l l i u e f s s e l n a e d p u t o n c e i r u o q p r e o t c n n , ’i to s s e t t e d e h e c u e é q c i d n la h p e c d r e t u s : s t e g j s , n e é i e r s u s i q s i a l e n l a t Mulch t g n i r u o so d e é s r l r I è i . t a x l a u morcea r du gazon. Ce apporte de la m ol. s u l, u e o d s s s i n u a o d i p s é é o l’ it r d é i ’ l m t u e h ’ s l e t c i n t e i n t e n v i d a a m d’ e s s u o p a l t i u d é r

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De' velopper des pratiques culturales respectueuses de l'environnement Les mauvaises herbes Elles sont généralement considérées comme indésirables. En effet, elles peuvent êtres gênantes car elles peuvent abriter des parasites, être porteuses de maladies, concurrencer les espèces semées. Néanmoins, plusieurs de ces adventices des cultures sont autant utiles au jardin qu’au jardinier. Elles peuvent en effet : - renseigner sur le sol et contribuer à l’améliorer ; - produire du compost nutritif ; - attirer une faune utile ; - être parfois comestible... Quelques exemples : La présence de coquelicots peut indiquer un sol récemment travaillé. Les orties sont riches en vitamines A et C, mais aussi en minéraux, et leurs jeunes feuilles font une soupe savoureuse. Les trèfles hébergent des insectes utiles, prédateurs notamment du puceron lanigère, et offrent un bon abri aux calosomes sycophantes, qui se nourrissent de chenilles. Comment maîtriser celles que l’on ne veut pas?

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Préférer le binage mécanique (avec une sarclette, binette…) au désherbage chimique, pour limiter l’introduction de produits chimiques dans le sol. Éviter une coupe rase de la pelouse réduira l’apparition des mauvaises herbes (hauteur idéale 6 - 8 cm). De même un gazon dense, une scarification et un regarnissage par un semis limitent le développement des adventices. On peut également utiliser des plantes couvresols dans le jardin qui réduiront de plus les surfaces de gazon. Favoriser le paillage avec du « mulching », de l’écorce de pin broyée, du compost ou la pose de fibre d’origine végétale, aux pieds des plantations, limite la germination des adventices présentes dans le sol. Limiter le désherbage chimique à des traitements localisés, intervenir lorsque les conditions météorologiques sont favorables (pas en période de pluie qui entraînerait le lessivage du produit), ne pas tondre et ne pas arroser les jours suivant l’application. 10

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LEXIQUE née a t n o p s e r lo f : s e r u t l u c s e d e oir v a s n Adventic a s é iv lt u in c a r r e t n u r u s qui croît été semée.


La gestion des de' chets du jardin Les déchets verts Le compostage domestique est une pratique ancestrale qui permet de détourner de nos poubelles des quantités importantes de déchets et ainsi de produire un amendement organique naturel, le compost. Il est possible de composter de nombreux déchets : - Déchets de cuisine : épluchures de fruits et légumes, coquilles d’œufs, pain dur, croûtes de fromage, marc de café et son filtre, sachets de thé et de tisane, fruits et légumes abîmés, restes de viande et de poisson (en petite quantité), pelures d’agrumes… - Déchets de maison : papier essuie-tout et serviettes en papier, papier journal, sciures de bois non traité, plantes d’intérieur… - Déchets de jardin : tontes de gazon, feuilles mortes, fanes de légumes, fleurs fanées, petites tailles, mauvaises herbes… Eviter de recycler des végétaux ayant subi des traitements chimiques. EXIQUE L , le il a t e d is o b , te n o t : s t r e v s t … n Déche o is a s e d in nf e s e ll e u n n a s plante

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Vous pouvez composter en tas ou bien à l’aide d’un composteur : - Le compostage en tas : il est plus adapté aux grands jardins, ne présente aucune contrainte de volume ; par contre, il est exposé aux aléas climatiques et aux animaux. Le temps de décomposition est plus long que dans un composteur. - Le compostage en bac : il s’adapte à tous les jardins, est plus esthétique que le tas. Il est protégé des aléas climatiques et des animaux. Le temps de décomposition est plus rapide qu’en tas. Il demande plus de surveillance que le tas (l’aérer tous les deux mois, brasser et humidifier). r e u q i r b a f z e v u o p s u o v : r u e t r u Compos e t s o p m o c e r t o v e m ê m , e s i r u i o a v m e r t o v r e n n o i t s e u q n e i s e ou b n u m m o c e d é t u communa s n i s a g a m ou les . s é s i l a i c é p s

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La gestion des de' chets du jardin

Les déchets verts (suite) Le compost peut être utilisé : - En paillis (compost jeune de 3 - 4 mois, structure grossière) : il sera mis au pied des arbres et arbustes. Il protège de la sècheresse et des mauvaises herbes. - En amendement organique (compost moyen de 6 - 7 mois, structure moyenne) : il sera épandu en surface ou enfoui dans le sol. Il nourrit la terre. - En compost mûr (après 8 - 9 mois, structure fine) : mélangé avec de la terre, il est efficace pour semer, planter, et rempoter. Si vous avez trop de déchets verts à gérer en périodes de pointe (printemps par exemple), déposez-les dans une déchèterie.

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Autres déchets

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t e s i a r g n e ( s e u q i m i h c s t i u d o r t p n e o d r e s s e s e g a l l a Les rest b m e s r u e l t e ) s e s r i e r a t t i n n e a c s s e d phyto s n a d s é s o p é d t n e m e r i . s e é p i u obligato q é s e i r e t è h c é d u o s é s i l a i c é sp

Textes préparés par Terre des Sciences, à partir du référentiel de l’agriculture raisonnée, des déclarations de l’Organisation Internationale de Lutte Biologique, des connaissances de la recherche agronomique et des acteurs de Végépolys - Pôle végétal, des textes de référence de l’agriculture biologique, de la plaquette « Jardiner au naturel » Angers Loire Métropole, de la plaquette compostage du CAUE 49 et de travaux d’étudiants de l’INHP. Réalisation

Soutenu par

Pour en savoir plus : wwww.terre-des-sciences.org

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Réalisation : Jean-Luc Gaignard, INRA et Delphine Viau, Terre des Sciences Conseiller scientifique : Hervé Daniel, Agrocampus Ouest - INHP - Infographie : Florence Poncet, Terre des Sciences - 2009


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