Parcs naturels

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Qu’est qu’un Parc naturel ?

Les Parcs naturels de Wallonie

Un territoire rural habité de très grande valeur patrimoniale

H

autes Fagnes, Deux Ourthe, Haute-Sûre et Forêt d’Anlier, Vallée de l’Attert, Burdinale et Mehaigne, Viroin-Hermeton, Hauts Pays, Plaines de l’Escaut et Pays des Collines, ces territoires ruraux à forte identité recèlent de paysages remarquables et abritent une flore et une faune encore nombreuses et diversifiées. Pour préserver ces richesses souvent très fragiles, menacées parfois par l’activité de l’homme, la Région wallonne s’est doté en 1985 d’un outil : les Parcs naturels. Leur originalité : fédérer au sein d’une ou plusieurs communes des valeurs identitaires et une vision partagée du devenir de leur territoire, déterminées à porter ensemble un projet de développement permettant à leurs habitants de continuer à y vivre, travailler, se ressourcer tout en préservant leur patrimoine naturel et leurs paysages. Car refusant de mettre la nature « sous cloche », les Parcs parient au contraire sur l’homme pour aider à la préserver.

Des territoires de vie et de projet investis dans le développement durable

• 9 Parcs naturels • 47 communes • 200 000 habitants • 18 % du territoire wallon • Décret wallon relatif aux Parcs naturels du 16 juillet 1985 modifié le 3 juillet 2008

Fédération des Parcs naturels de Wallonie Chemin du Moulin, 2 • B-6630 Martelange Tél.: +32 63 45 74 77 • Fax: +32 63 67 64 84

www.fpnw.be


Au quotidien, élus, partenaires, habitants s’interrogent sur les Parcs naturels de Wallonie. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Pourquoi ont-ils été créés ? En quoi sont-ils différents d’autres outils, comme les réserves naturelles ? Depuis le décret de 1985 qui officialise leur naissance, neuf ont vu le jour dans des territoires aux visages souvent différents, mais recelant tous de nombreux trésors naturels, paysagers et architecturaux. La Fédération des Parcs naturels de Wallonie a pris l’initiative d’expliquer ce que sont les Parcs naturels, leurs raisons d’être et leurs missions à travers les politiques et programmes qu’ils développent. Nés autour d’un projet commun, les Parcs s’investissent à mettre en œuvre une politique d’aménagement et de développement fondée sur la protection et la valorisation de leur patrimoine. Toujours créés dans des lieux habités, ils tentent d’imaginer des formes de développement et de mise en valeur adaptées à leurs territoires ruraux remarquables. Le pari est audacieux. Proches parfois de grandes agglomérations, facilement accessibles par autoroute, ces territoires ruraux doivent résister à de nombreuses pressions, autant de menaces pour leur identité et la qualité de leurs paysages et de leur patrimoine. Chaque jour, ils doivent inventer, expérimenter, initier des démarches pour conserver leurs habitants et leurs activités, rester des territoires vivants, dynamiques et animés. Ils comptent sur tous pour préserver leurs richesses : les agriculteurs et les forestiers pour continuer à façonner et à entretenir les paysages, les associations naturalistes, les chasseurs et les pêcheurs, « vigies » privilégiés pour observer et suivre la nature, les habitants pour devenir des acteurs de la qualité du cadre de vie.



Les Parcs naturels de Wallonie Un outil original pour conduire un projet de développement durable dans des territoires ruraux remarquables L es Parcs : des territoires habités de grande qualité patrimoniale >> Paysages et milieux naturels de grande valeur - En Wallonie, des territoires ruraux sont classés Parc naturel pour leurs paysages et milieux naturels remarquables. Ils forment un patrimoine de haute valeur à conserver pour les générations futures. Landes et tourbières d’altitude dans les Hautes-Fagnes, méandres de l’Ourthe, prairies humides ou bocagères des plaines de l’Escaut ou des vallées de la Meuse et de la Haute-Sûre..., leur grande diversité de biotopes constitue un réservoir de biodiversité parmi les plus riches de Belgique. >> L’homme, atout de la préservation – Ce classement en Parc naturel est né de la prise de conscience que cette grande valeur biologique et paysagère était fragile, menacée parfois par les activités humaines. Seul un projet de préservation et de développement pouvait sauvegarder ce capital et le faire fructifier. Dans ces espaces habités où l’enjeu est de tisser des relations plus harmonieuses entre l’homme et son milieu, les Parcs font le pari d’un développement plus durable avec un même mot d’ordre : l’homme doit être au cœur du projet de sauvegarde des richesses naturelles en s’investissant dans un développement respectueux de la qualité des patrimoines.

Les Parcs : des projets de territoire de long terme >> Démarche structurelle de développement durable - A travers leur plan de gestion, les Parcs sont porteurs d’un projet de territoire qui recherche l’équilibre entre la préservation des richesses naturelles et paysagères, le développement économique et la valorisation de ce patrimoine. L’horizon de leur projet de territoire est le long terme pour inscrire l’action dans la longue durée, seul moyen de réussir une démarche structurelle de développement durable, l’addition d’opérations ponctuelles étant souvent moins fructueuse. >> Conscience territoriale - Le projet de développement durable des Parcs se fonde sur une vision commune du territoire et de son devenir, ainsi que des valeurs partagées, comme la recherche du dialogue et du consensus. Il fédère de nombreux acteurs du territoire qui ont choisi de s’y impliquer pour le mettre en oeuvre. Cette adhésion au projet et cette mobilisation témoignent de l’attachement et de la fierté des acteurs locaux et des habitants à ces territoires de qualité. Car les Parcs s’investissent à développer une « conscience » du territoire et un sentiment d’appartenance.

Photos Marc HENKINET (Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier).


L es Parcs : une méthode privilégiant l’approche transversale, la recherche de cohérence et la négociation >> Culture du débat et de la négociation - Fine connaissance du territoire, des procédures et des rouages institutionnels, expertise reconnue en matière de développement durable des territoires ruraux, capacité de médiation et de mobilisation…, les Parcs jouent un rôle déterminant pour faire émerger une culture commune, mettre en synergie les acteurs et les projets à travers des réseaux d’acteurs et des partenariats, tant à l’échelle locale que régionale ou européenne. Car ils offrent un cadre de débat et de concertation pour « cristalliser » des projets entre des acteurs qui parfois se méconnaissent ou se parlent peu. Ils constituent des lieux de pédagogie pour expliquer des dispositifs toujours plus complexes et rappeler le bien-fondé de la réglementation. Car convaincre vaut mieux que contraindre. Les Commissions de gestion, instances internes des Parcs chargés de mettre en œuvre les plans de gestion, expriment par leur composition largement représentative des forces vives de leur territoire cette exigence de cultiver « l’hybridation » entre des catégories d’acteurs aux intérêts divers et parfois divergents, ainsi que le « métissage » entre des logiques publiques et privées.

>> Cohérence et synergie - Si parfois leur création a été vécue comme une crainte pour certains acteurs les percevant comme un concurrent ou un adversaire, leur implication sur le terrain et leur mode de faire ont fini de lever les réticences. Ils sont reconnus aujourd’hui comme des partenaires sérieux et légitimes. Ils ne revendiquent nullement le monopole de l’action. Bien au contraire, dans une recherche d’efficacité, ils recherchent les complémentarités et les synergies n’hésitant pas à déléguer la gestion à d’autres, une fois les projets montés et stabilisés. Jouant le rôle de « pont » institutionnel, ils défendent aussi une approche globale et transversale des enjeux et prônent une plus grande cohésion entre les politiques publiques. Car la faible harmonisation des politiques sectorielles constitue à ce jour un obstacle au développement durable de leur territoire.

— Les Parcs naturels de Wallonie et le patrimoine naturel Un patient travail de sauvegarde des espèces et des habitats


Les Parcs : des laboratoires de développement durable Territoires pilotes – Le rôle d’expérimentation des Parcs s’est affirmé au fil des années. Leur structure souple et réactive facilite l’innovation et permet de répondre plus rapidement aux sollicitations de la Région wallonne pour tester en grandeur nature des politiques ou procédures avant leur généralisation sur l’ensemble de la Wallonie (charte paysagère…) Ils prouvent au quotidien leur capacité à porter, coordonner, mettre en œuvre à la fois des projets de longue haleine et des projets de court terme, aux résultats plus immédiats. Certes, les résultats du travail des Parcs, notamment en matière de milieux naturels ou d’éducation à l’environnement, restent à ce jour parfois peu visibles. Mais l’action se veut profonde et déterminante même si elle reste souvent peu spectaculaire.

Protection des cours d’eau par pose d’abreuvoirs dans le Parc naturel Hautes Fagnes Eifel


Les Parcs naturels de Wallonie et le patrimoine naturel Un patient travail de sauvegarde des espèces et des habitats Mieux connaître le patrimoine naturel . ......................................................................................................................................................9 L’acquisition de nombreux éléments de connaissance...............................................................................................................................10 >>> Engager de nombreux inventaires faune/flore............................................................................................................................................10 >>> Mieux connaître l’eau dans son territoire......................................................................................................................................................11 Assurer un suivi des actions et des évolutions du territoire.....................................................................................................................11 >>> Les SIG, outils indispensables … . ....................................................................................................................................................................11 >>> … pour l’observation et l’aide à la décision..................................................................................................................................................11 Promouvoir une gestion intégrée du territoire......................................................................................................................................12 Restaurer et préserver un réseau écologique..................................................................................................................................................12 >>> Bords de route, haies, fonds de vallée : mailler les milieux par des corridors écologiques ........................................................12 >>> Pelouses, landes, tourbières… : promouvoir une gestion environnementale des paysages ruraux.......................................14 Contribuer à la conservation des sites naturels les plus remarquables .............................................................................................15 >>> Offrir un statut de protection durable ...........................................................................................................................................................15 >>> Participer à l’entretien des réserves naturelles............................................................................................................................................15 Participer à la gestion de l’eau et des zones humides..........................................................................................................................16 Les cours d’eau................................................................................................................................................................................................................16 >>> Les contrats de rivière...........................................................................................................................................................................................16 >>> Les opérations de gestion...................................................................................................................................................................................16 Les zones humides........................................................................................................................................................................................................17 >>> Inscription en site RAMSAR : la vallée de la Haute-Sûre ..........................................................................................................................17 >>> Prairies humides, tourbières, marais, roselières… : sauvegarder des milieux naturels d’intérêt capital.................................18

Les Parcs naturels de Wallonie et l’aménagement du territoire Conserver le caractère rural des territoires et leurs identités Préserver les caractères du paysage rural.................................................................................................................................................19 Chartes paysagères : affirmer une stratégie globale d’intervention....................................................................................................19 >>> Connaître les spécificités paysagères..............................................................................................................................................................19 >>> Définir une politique concertée de gestion du paysage..........................................................................................................................20 >>> Protéger durablement des éléments remarquables du paysage..........................................................................................................20 Sauvegarder les éléments paysagers emblématiques : les opérations de restauration et d’entretien .............................21 >>> Haies............................................................................................................................................................................................................................21 >>> Vergers d’antan ......................................................................................................................................................................................................22 Accompagner la planification spatiale................................................................................................................................................................22 Favoriser l’intégration paysagère des projets .......................................................................................................................................23 A l’échelle du « grand territoire »...........................................................................................................................................................................23 A l’échelle de la parcelle..............................................................................................................................................................................................24 >>> La formulation d’avis.............................................................................................................................................................................................24 >>> Les conseils aux particuliers...............................................................................................................................................................................24

Les Parcs naturels de Wallonie et la sensibilisation du public Favoriser la prise de conscience et l’exercice d’une responsabilité partagée Informer et échanger...........................................................................................................................................................................................25 Journal du Parc, site Internet… : communiquer vers l’habitant et les acteurs du territoire.....................................................26 >>> Journal ou magazine de Parc.............................................................................................................................................................................26 >>> Internet .....................................................................................................................................................................................................................26 Les événements festifs : faciliter la rencontre et l’échange.......................................................................................................................26 >>> La Fête du Parc : le grand rendez-vous du territoire .................................................................................................................................26 >>> La Foire de Libramont et les fêtes locales......................................................................................................................................................26


Sensibiliser les enfants et le grand public à l’environnement.........................................................................................................27 La conception d’animations et d’outils pédagogiques...............................................................................................................................27 >>> Les animations nature...........................................................................................................................................................................................27 >>> La conception d’outils pédagogiques.............................................................................................................................................................28 >>> L’organisation d’événements..............................................................................................................................................................................28 Les équipements d’accueil........................................................................................................................................................................................28 >>> Les Maisons de Parc et les équipements pédagogiques..........................................................................................................................28 >>> Les sites naturels, supports d’une pédagogie concrète...........................................................................................................................29 La pédagogie par l’action..........................................................................................................................................................................................29 Former des publics-relais et des professionnels....................................................................................................................................30 >>> Les animateurs nature, guides et enseignants............................................................................................................................................30 >>> Les agriculteurs et sylviculteurs........................................................................................................................................................................30

Les Parcs naturels de Wallonie et le développement économique et rural Valoriser les ressources du territoire en atout économique ou culturel Soutenir une agriculture dynamique..........................................................................................................................................................31 Conforter les démarches de commercialisation ............................................................................................................................................32 >>> Aide à la commercialisation................................................................................................................................................................................32 >>> Développer une image forte de territoire de qualité : la marque Parc...............................................................................................32 Accompagner les initiatives de diversification agricole.............................................................................................................................32 >>> Recherche de nouvelles filières et soutien à la transformation de produits.....................................................................................32 >>> L’agrotourisme.........................................................................................................................................................................................................33 Favoriser un mode de production respectueux de l’environnement...................................................................................................33 >>> Sensibiliser à la réduction des impacts environnementaux...................................................................................................................33 >>> Valoriser les efforts en matière de préservation de l’environnement . ...............................................................................................33 Développer un tourisme diffus de découverte.......................................................................................................................................34 Structurer une offre de tourisme de nature......................................................................................................................................................34 >>> Aménager des réseaux d’itinéraires de randonnéeet de promenade.................................................................................................34 >>> Développer l’accueil dans les sites remarquables......................................................................................................................................35 >>> Participer à la mise en tourisme du territoire ..............................................................................................................................................36 Faire connaître le territoire.......................................................................................................................................................................................36 >>> Les actions de promotion....................................................................................................................................................................................36 >>> Mettre en valeur les ressources locales..........................................................................................................................................................37 Promouvoir un développement culturel et social.........................................................................................................................................37 Encourager les pratiques culturelles....................................................................................................................................................................37 >>> L’art porteur de l’identité du territoire............................................................................................................................................................37 >>> Le folklore : l’âme des campagnes....................................................................................................................................................................37 >>> L’apprentissage des langues : favoriser un esprit d’ouverture...............................................................................................................37 Faciliter l’intégration sociale de certains publics...........................................................................................................................................38 >>> Favoriser l’accessibilité des sites pour les personnes handicapées......................................................................................................38 >>> Développer la mobilité pour tous en milieu rural .....................................................................................................................................38

Les Parcs naturels de Wallonie Des laboratoires du développement durable Expérimenter et innover....................................................................................................................................................................................39 Faire partager l’expertise.................................................................................................................................................................................40 Qui finance l’activité des Parcs ?...................................................................................................................................................................41


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— Les Parcs naturels de Wallonie et le patrimoine naturel Un patient travail de sauvegarde des espèces et des habitats


Les Parcs naturels de Wallonie et le patrimoine naturel Un patient travail de sauvegarde des espèces et des habitats Contexte Moules perlières, cigognes noires, loutres, chauves-souris, orchidées sauvages… : de nombreuses espèces issues de plusieurs millions d’années d’évolution sont menacées d’extinction en Wallonie. En cause : une urbanisation pas toujours bien maîtrisée, l’intensification des pratiques agricoles et la multiplication des opérations d’arrachage de haies, d’assèchement de zones humides… qui ont abîmé, morcelé ou détruit des habitats, mettant de plus en plus la nature sous pression. Risques L’anthropisation grandissante des milieux a modifié de nombreux habitats naturels, fragilisant les écosystèmes et entraînant la disparition successive de certaines espèces. Face à cette érosion de la biodiversité, il est important que chacun se mobilise. Car protéger la biodiversité, c’est protéger notre avenir. C’est préserver un équilibre entre le développement économique et le maintien durable des ressources naturelles. C’est sauvegarder un réservoir précieux d’espèces et de gènes pour permettre à l’ensemble des espèces de s’adapter demain aux évolutions de leur milieu de vie. D’y puiser aussi des principes actifs pour traiter des maladies et infections. Philosophie d’action En intervenant dans des territoires souvent très habités, les Parcs sont en première ligne pour préserver ce capital naturel. En cherchant à concilier préservation des milieux et activités humaines, ils peuvent apporter des réponses pertinentes et spécifiques pour enrayer l’érosion de la biodiversité. Leur maître mot : placer l’homme au cœur de la préservation, seule manière de réguler et de maintenir l’équilibre des écosystèmes. Une vision de la préservation complémentaire à celle développée dans les réserves naturelles qui « sanctuarisent » la nature et excluent l’homme.

Mieux connaître le patrimoine naturel Pour bien préserver, il faut bien connaître ! Connaître les espèces rares ou menacées de son territoire ? Quels sont leurs habitats caractéristiques ? Dresser le portrait de la richesse biologique du territoire permet d’identifier les milieux les plus riches, repérer ceux non couverts par un dispositif de protection et définir une stratégie de préservation à partir de données scientifiques fiables.

Les Parcs naturels de Wallonie et le patrimoine naturel Un patient travail de sauvegarde des espèces et des habitats —


L’acquisition de nombreux éléments de connaissance >>> Engager de nombreux inventaires faune/flore

Empreintes de loutre dans du sable, piège à traces installés dans le cadre du projet LIFE du Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier.

Quelques actions clés Initiatives générales > Recensement des reptiles, cartographie et caractérisation de la structure écologique principale, inventaire des mares et batraciens, étude de l’habitat et des populations de la chouette chevêche, inventaire des principaux milieux humides d’intérêt biologique Initiatives particulières > Synthèse de données sur l’écologie des cours d’eau, étude des écoulements sur le bassin versant, installations de stations de mesure, cartographie des zones inondées… (Haut-Pays)

Vision d’ensemble de la richesse et des menaces - Collecter, rassembler, acquérir de nombreuses données biologiques…, dès leur création, la plupart des Parcs naturels se sont investis à mieux connaître le patrimoine naturel de leur territoire et à identifier les groupes d’espèces d’intérêt patrimonial. Certes, des inventaires existaient le plus souvent. Mais cette connaissance restait trop fragmentée pour fournir une vision synthétique de l’état du patrimoine naturel et de ses enjeux. Le plus souvent, les Parcs ont dû faire preuve de pragmatisme en ciblant leurs moyens d’étude sur des groupes d’espèces (reptiles, batraciens, chauves-souris…) ou des habitats mal connus ou menacés (zones humides…). Réalisés en interne ou confiés à des associations, des universités…, ces inventaires ont permis de révéler la présence de sites ou d’espèces jusqu’alors non identifiés et surtout de pointer la régression, voire la disparition de certaines espèces. Fédérer et partager la connaissance - Les Parcs jouent un rôle actif pour fédérer la connaissance des acteurs locaux, détenteurs aussi de précieuses données sur les milieux naturels, comme les associations naturalistes ou les agents de la DNF. Certains d’entre eux ont mis sur pied des « Groupes de naturalistes » qui rassemblent des associations, des gestionnaires de réserves naturelles, la DNF, le Centre de recherches de la nature, des forêts et du bois de la DGRNE. Ces diverses instances participent aux inventaires et à la gestion des sites. Cette connaissance est de plus en plus partagée et accessible, les données étant mises à disposition des communes et de la Région wallonne. Forts de la connaissance de leur patrimoine naturel, les Parcs ont pris l’initiative, dans le cadre de Natura 2000, de collaborer à la démarche pour affiner les inventaires lancés et aider à la désignation des habitats les plus riches susceptibles de relever de la directive «Habitat ». A ce jour, les Parcs hébergent 25% des superficies retenues en Wallonie dans ce dispositif européen visant à constituer un réseau d’habitats et de corridors pour la faune et la flore sauvages.

Station de mesure de la qualité de l’eau dans le Parc naturel Hautes Fagnes Eifel

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>>> Mieux connaître l’eau dans son territoire

Les Parcs se préoccupent aussi de mieux comprendre le fonctionnement du cycle de l’eau dans leur territoire. Car si l’eau est partout, en surface dans les cours d’eau et zones humides, ou dans le sol au cœur des nappes souterraines, elle reste encore trop souvent un élément naturel mal connu. Dans le cadre notamment des contrats de rivière qui associent les Parcs, un grand pas a été accompli dans la compréhension de l’hydrosystème. La Région wallonne s’appuie sur la connaissance de terrain acquise par les Parcs pour, par exemple, choisir les sites à équiper de réseaux de mesure et assurer un suivi du régime des pluies, du débit des cours d’eau et du niveau des nappes. Ces informations permettent d’évaluer les quantités d’eau circulant à l’échelle des bassins versants et d’acquérir une meilleure connaissance des risques d’inondation, notamment dans les zones les plus exposées, pour aider à une meilleure prise en compte à terme dans les documents d’urbanisme.

Assurer un suivi des actions et des évolutions du territoire Mesures de pluviométrie et limnimétrie dans le cadre du projet de gestion intégrée de la Haine Méridionale dans le Parc naturel des Hauts Pays

>>> Les SIG, outils indispensables …

La plupart des Parcs naturels se sont dotés d’un système d’information géographique (SIG), « compagnon » quotidien indispensable des équipes techniques. Fonds topographiques, photos aériennes, données administratives (cadastre…), données environnementales (géologie, réseau hydrographique, aquifères…), données « agriculture » et « tourisme »… : le SIG digère des volumes très importants de données grâce à la puissance de ses fonctions. Il fournit rapidement des cartes synthétiques, riches en information et surtout actualisées, bien utiles pour échanger et débattre avec les acteurs du territoire, notamment les agriculteurs.

>>> … pour l’observation et l’aide à la décision

Cet outil offre aussi une aide précieuse pour établir des états « zéro » du territoire, essentiels pour les diagnostics et évaluations. Il facilite la définition des programmations (création de circuits de découverte…), l’instruction des demandes de permis et le suivi des actions des Parcs. Il favorise une prise de conscience de certaines évolutions spatiales négatives (progression des peupleraies dans les prairies humides ou des résineux dans les fonds de vallée…). Dans certains Parcs, les communes peuvent consulter le SIG à la Maison du Parc ou y accéder directement, via Internet, pour générer des cartes spécifiques. Le Parc naturel des Plaines de l’Escaut a développé un SIG, véritable outil de connaissance et de gestion du territoire

Relevés d’indices de présence de la loutre dans le Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier (projet LIFE)

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Quelques actions clés Initiatives générales > Opérations menées dans le cadre des politiques de la Région wallonne (fauche tardive des bords de route, combles et clochers pour la reproduction des chouettes et chauves-souris…)

> Restauration des alignements d’arbres (saules…), distribution de végétaux à la Ste Catherine, conseils à la plantation et à la taille…

Initiatives particulières > Création de vergers conservatoires d’anciennes variétés fruitières (Deux Ourthes, Pays des Collines, Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne, Vallée de l’Attert, Viroin-Hermeton)

Promouvoir une gestion intégrée du territoire Pour les Parcs naturels de Wallonie, la préservation du patrimoine naturel ne se limite pas aux espèces rares ou menacées et à leurs habitats. Elle doit concerner l’ensemble du territoire rural, mosaïque de milieux ouverts (prairies, champs, marais….) et fermés (forêts, bois…), plus ou moins connectés par des haies, fonds de vallée, ruisseaux…, formant un réseau écologique.

Restaurer et préserver un réseau écologique >>> B ords de route, haies, fonds de vallée : mailler les milieux par des corridors écologiques Bords de route, haies, fonds de vallée, cours d’eau…, ces éléments de liaison structurent les paysages ruraux. Ce sont aussi des « corridors écologiques » essentiels pour le vivant. Car ils favorisent le déplacement et la migration en toute sécurité des espèces pour vivre et se reproduire, trouver des ressources alimentaires et des abris. Malheureusement, dans les Parcs comme ailleurs, beaucoup de ces corridors ont disparu avec la fin du pastoralisme, les remembrements et le comblement des zones humides… L’heure est aujourd’hui à la réparation pour « recoudre » ces milieux naturels morcelés et donner de nouvelles chances aux espèces en forte régression de prospérer de nouveau. Priorité des Parcs : préserver, restaurer, recréer des bords de route et des cours d’eau accueillants, des haies, des fonds de vallée..., derniers refuges souvent pour la flore et la faune sauvages. Des initiatives qui dynamisent et amplifient les politiques de la Région wallonne en la matière. Développer la fauche tardive – Les Parcs soutiennent la politique de fauchage tardif des bords de route initiée par la Région wallonne pour préserver plus de la moitié de la flore belge ! Car un fauchage trop précoce détruit les larves d’insectes et les couvées d’oiseaux. Il empêche aussi certaines plantes de se reproduire. Outre leur participation à la définition des programmes de fauche, les Parcs sensibilisent les communes à une gestion différenciée de ces espaces. Ces efforts sont récompensés. La quasitotalité des communes des Parcs ont signé la convention « Gestion écologique des bords de route » avec la DGRNE, contre seulement 50% des communes de Wallonie.

> Défrichement des fonds de vallée (Haute-Sûre Forêt d’Anlier en partenariat avec Deux Outhes et Hautes Fagnes-Eifel, Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne) > Expérimentation d’une gestion écologique des fonds de vallée pour entretenir ces milieux nouvellement ouverts et éviter le « retour » des résineux (Deux Ourthes)

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Alignement de saules têtards, patrimoine remarquable du Parc naturel du Pays des Collines.


Distribution d’arbres aux habitants du Parc naturel de la Vallée de l’Attert

Recréer des haies bocagères et les vergers d’antan - La plupart des Parcs développent des programmes de restauration et d’entretien de haies d’essences locales (charme, hêtre, aubépine, saule…). Distribution de végétaux notamment au cours de la Journée ou de la Semaine de l’Arbre, conseils à la plantation et dans le montage de dossier de subsides…, de nombreuses actions incitent les habitants et les agriculteurs à planter des végétaux régionaux. Quelques Parcs se préoccupent aussi de sauvegarder les anciennes variétés fruitières. Car ce patrimoine fruitier est menacé en Wallonie avec la disparition des vergers et du bocage. En réaction, des Parcs créent des vergers conservatoires et constituent des collections, avec l’appui du Centre de recherches agronomiques de Gembloux pour préserver ces précieux témoins de la richesse fruitière de leurs campagnes qui offrent une diversité de goûts et de saveurs. Défricher les fonds de vallée envahis par les résineux - Ces dernières années, les fonds de vallée ont retrouvé par endroits leur visage d’antan grâce aux campagnes de déboisement engagées par les Parcs dans les secteurs potentiellement les plus intéressants au plan écologique ou paysager. Car ces milieux riches en espèces dont certaines menacées au plan européen ont été colonisés par les épicéas, entraînant une fermeture du paysage et un appauvrissement de la biodiversité. Plusieurs centaines d’hectares ont déjà retrouvé la lumière grâce à un important travail de sensibilisation des propriétaires pour obtenir la maîtrise foncière de ces terrains ou les convaincre de signer une convention de déboisement.

Opérations de déboisement des fonds de vallées enrésinés dans le Parc naturel des Deux Ourthes (projet Interreg)

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Quelques actions clés > Restauration de pelouses sèches, gestion sélective (fauche, débroussaillage…) pour éviter le reboisement et maintenir le maillage écologique, restauration et aménagement d’un sentier didactique (Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne) > Gestion de 140 ha de pelouses calcicoles (suppression des rejets ligneux, une fois le passage des troupeaux…), en collaboration avec la DNF (Viroin-Hermeton) > Restauration de landes tourbeuses et de prairies de fauche (Deux Ourthes) > Élimination des épicéas et préservation des landes, prairies et tourbières, biotopes sur sols pauvres hérités d’une exploitation agricole extensive de type pâturage, fauchage… (Hautes Fagnes-Eifel) > Mobilisation des bénévoles : recensement des espèces (hirondelles…), ramassage des batraciens au moment de leur migration vers les mares de reproduction (Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne), débroussaillage dans la réserve naturelle de Buret (Deux Ourthes), création de nouvelles frayères et aménagement d’une écloserie pour la truite fario (Viroin-Hermeton)

>>> P elouses, landes, tourbières… : promouvoir une gestion environnementale des paysages ruraux Pelouses calcicoles, landes, tourbières, marais…, ces terres difficiles à exploiter et jugées peu productives ont été abandonnées au fil des ans. Conséquence : elles se sont enfrichées et embroussaillées, entraînant une transformation des paysages ruraux traditionnels et surtout la disparition de nombreux biotopes fragiles et leurs cortèges d’espèces (orchidées, anémones…). Plusieurs Parcs se mobilisent pour sauvegarder ces milieux remarquables. Ils définissent des plans de gestion, entreprennent d’importants travaux d’entretien pour conserver le caractère particulier des milieux, le plus souvent en mobilisant d’autres acteurs. En particulier les associations, les agriculteurs et les communes. Certains Parcs ont investi dans du matériel agricole pour entretenir ces milieux naturels sur de vastes étendues (débroussailleuse, tronçonneuse, motofaucheuse…). Impliquer les agriculteurs : le recours aux mesures agri-environnementales - Avec le soutien de la DNF et de la DGA, partenaires pour la remise en valeur des paysages pastoraux, quelques Parcs remettent à l’honneur des pratiques d’antan, comme le pâturage extensif ou la fauche tardive. Ces pratiques avaient le mérite d’entretenir des milieux ouverts tout en préservant des habitats naturels de grand intérêt biologique. Car l’animal, de préférence de race rustique, constitue un « outil écologique » précieux pour lutter contre l’embroussaillement, voire débarder des pentes abruptes difficiles d’accès. Pour conserver ces écosystèmes originaux, les Parcs tirent parti des mesures agri-environnementales impulsées par l’Union européenne. Ils sensibilisent les agriculteurs à participer à l’entretien de certains habitats naturels, voire à modifier leurs pratiques (plantation d’un couvert végétal pour préserver les sols de l’érosion en hiver…). Plusieurs d’entre eux ont participé à la définition de ces mesures, apportant leur expertise dans la rédaction des cahiers de charges et veillant à minimiser les contraintes imposées aux agriculteurs en contrepartie d’aides publiques. L’aide précieuse des bénévoles - Pour l’ensemble des Parcs, les bénévoles constituent un renfort apprécié pour le suivi et l’entretien des milieux. Recensement d’espèces, ramassage des batraciens au moment de leur migration vers les mares de reproduction ou débroussaillage dans les réserves naturelles…, l’implication des habitants, en particulier des enfants, varie selon les Parcs. Mais l’objectif reste semblable : sensibiliser de façon concrète le grand public à la protection de la nature. Les PCDN, Plans communaux de développement de la nature dans lesquels les Parcs constituent un partenaire actif, constituent une belle occasion pour la population de se mobiliser pour la nature.

> Fête du Berger pour remettre à l’honneur ce métier (Hautes-Fagnes)

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Contribuer à la conservation des sites naturels les plus remarquables >>> Offrir un statut de protection durable

Dans les Parcs naturels, les sites remarquables sont souvent limités en surface mais ils abritent une part très importante de la richesse biologique de leur territoire. Grâce aux subsides de la Région wallonne, les Parcs mènent aussi une action conservatoire pour protéger des espèces rares révélées par les inventaires (busard cendré, cigogne noire…).

Quelques actions clés Le Parc naturel des Plaines de l’Escaut gère une vingtaine d’ha de réserves naturelles

Classement en Réserve naturelle - Face au risque d’extinction, la mise en place d’un statut protecteur durable de type « réserve naturelle » est parfois la seule voie possible pour soustraire des sites remarquables à toute influence humaine perturbatrice. Repérage des terrains, négociation avec les propriétaires pour obtenir la maîtrise foncière, définition d’un plan de gestion…, quelques Parcs s’impliquent dans la création des réserves naturelles. Une fois le statut de protection obtenu, la DNF assure la gestion seule ou en partenariat avec les Parcs.

Pose de barrières de protection pour les batraciens dans le Parc naturel Viroin Hermeton

Maîtrise foncière ou gestion contractuelle – Quand d’autres solutions de protection n’ont pu être mises en œuvre, les Parcs tentent d’acquérir la maîtrise foncière de certains sites remarquables, par achat ou location de terrain. Voire par convention de gestion conclue le plus souvent avec des agriculteurs ou des forestiers et qui prévoit les opérations à mener dans les milieux par les propriétaires en contrepartie de subsides.

>>> Participer à l’entretien des réserves naturelles

Entretenir les milieux est évidemment indispensable pour conserver une diversité floristique et faunistique et éviter que certains milieux (fonds de vallée, pelouses calcicoles, zones humides…) s’enfrichent ou se comblent. Certains Parcs se chargent pour le compte de communes ou de particuliers d’opérations d’entretien dans les réserves naturelles agréées, voire plus exceptionnellement dans les réserves naturelles domaniales, à la demande de la Région wallonne.

> Location de parcelles de cultures pour offrir des lieux de reproduction au Busard cendré disparu depuis 1977, entretien de la réserve du Hosdent : fauchage, débroussaillage, abattage d’arbres dangereux, pose de clôtures… (Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne) > Montage du dossier de classement de réserves naturelles, opérations de gestion avec les organismes responsables (Vallée de l’Attert) > Entretien à la demande de la DNF des prairies de fauche et des zones humides de grand intérêt biologique (ViroinHermeton) > Opérations gratuites d’entretien (élimination des semis d’épicéas, fauchage tardif…) pour les propriétaires de terrains situés dans les réserves naturelles agréées (Hautes Fagnes – Eifel) > Classement en ZHIB des Coupures de l’Escaut, création d’un fonds pour la préservation des sites naturels et signature d’une convention de collaboration avec les CNB et Natagora (Plaines de l’Escaut)

Les Parcs naturels de Wallonie et le patrimoine naturel Un patient travail de sauvegarde des espèces et des habitats — 15


Participer à la gestion de l’eau et des zones humides L’eau et les zones humides constituent une préoccupation forte des Parcs tant elles marquent leur territoire et forgent aussi leur richesse écologique. Pour préserver cette ressource de plus en plus vulnérable, plusieurs d’entre eux sont impliqués dans des dispositifs de longue haleine, comme les contrats de rivière. D’autres sont à l’initiative ou participent à des projets transfrontaliers LIFE ou INTERREG. Quelques actions clés > Engagement du contrat de rivière, élaboration du dossier préparatoire et sensibilisation des communes et habitants (Haute-Sûre Forêt d’Anlier) > Mise à disposition d’éléments de connaissance dans le cadre des contrats de rivière (Deux Ourthes, Hautes Fagnes-Eifel, Vallée de l’Attert)

Les cours d’eau >>> Les contrats de rivière

Dès le début de la politique de contrats de rivière développée par la Région wallonne, les Parcs se sont reconnus dans ce dispositif qui nécessite de travailler à l’échelle des bassins versants pour apporter des réponses adaptées aux problèmes de pollution des eaux, d’inondation, d’assèchement de zones humides…. Certains Parcs ont lancé la démarche et produit l’argumentaire présenté à la DGRNE pour justifier l’intérêt d’un contrat de rivière. D’autres sont associés étroitement à l’élaboration de la charte pour leur connaissance des cours d’eau ou leur capacité de médiation. Car la réussite d’un contrat nécessite de trouver des accords entre les principaux utilisateurs de l’eau d‘un même bassin versant (agriculteurs, industriels, communes…). D’autres se chargent de coordonner la démarche à la demande des communes.

> Élaboration d’un projet

européen de gestion intégrée de la Haine méridionale, en lien avec Valenciennes Métropole et Hainaut Développement (Haut-Pays) > Élaboration et animation d’un plan de gestion de bassins versants transfrontaliers (Elnon, Vernes, Calonne), en mobilisant les différents gestionnaires (Plaines de l’Escaut) > Élaboration d’un plan de gestion piscicole (Vallée de l’Attert, Viroin-Hermeton) > Pose de clôture aux abord des cours d’eau (Deux Ourthes , Hautes Fagnes-Eifel), réaménagement de la Petite Honnelle suite à curage (Haut-Pays), restauration de ripisylves (Vallée de l’Attert) > Avis sur les plans d’assainissement pour les bassins de l’Escaut/Lys et de la Haine (Plaines de l’Escaut)

Aménagements de berges par des techniques végétales dans le cadre du Contrat de rivière Attert : installation d’un peigne pour stabiliser les berges de la rivière.

>>> Les opérations de gestion

Aménagement ou reprofilage de berges par des techniques végétales en remplacement du béton (peignes, fascines…), restauration de ripisylves, clôture des pâtures en bord de cours d’eau pour enrayer l’érosion des berges et l’envasement des cours d’eau…, les Parcs se préoccupent de restaurer les fonctions des cours d’eau, milieux de vie pour la faune et la flore et non simples conduites d’évacuation d’eau. Ils privilégient les opérations d’entretien légères et régulières, au lieu d’opérations lourdes, difficiles à financer et souvent brutales pour les cours d’eau et leurs berges. Ils s’intéressent aussi à recenser et supprimer les « points noirs » qui perturbent la faune (embâcles, obstacles trop importants gênant la migration des espèces d’eau douce…). Toutes ces initiatives visent à restaurer des habitats pour des espèces emblématiques menacées, comme la moule perlière ou la loutre, ou à retrouver une bonne qualité des eaux. Une exigence de santé publique quand les eaux de surface servent à l’approvisionnement en eau potable des habitants (Haute-Sûre…), mais aussi une exigence pour la faune et la flore aquatique. Ces initiatives servent aussi à lutter contre les inondations en régulant le débit des cours d’eau et en limitant le risque de crues, parfois violentes dans certains villages (Viroin-Hermeton…).

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Les zones humides >>> Inscription en site RAMSAR : la vallée de la Haute-Sûre

28 000 hectares de prairies humides, tourbières et marais bénéficient côté wallon de cette reconnaissance internationale. Un dossier solidement argumenté, produit par le Parc naturel HauteSûre Forêt d’Anlier, a permis de faire reconnaître en site RAMSAR cette zone humide transfrontalière d’importance internationale irriguée par la Haute-Sûre, rivière qui approvisionne en eau potable 80% de la population du Grand-duché du Luxembourg.

Quelques actions clés Initiatives générales > Création d’un réseau de mares pour favoriser la reproduction des batraciens (Deux Ourthes, Haut-Pays, Pays des Collines, Plaines de l’Escaut, Viroin-Hermeton, Vallée de l’Attert)

Initiatives particulières > Réflexion sur la gestion par casiers hydrauliques en zone de marais (Plaines de l’Escaut) > Restauration des habitats de la moule perlière sur le bassin de l’Our (Hautes Fagnes-Eifel)

Cette reconnaissance permettra de protéger de nombreuses espèces menacées au plan international, comme la loutre ou la moule perlière d’eau douce. A la demande de la Région wallonne, le Parc a défini le plan de gestion, mis en place un Comité RAMSAR et proposé un programme d’actions sur dix ans. Les premières actions se concentrent sur la sensibilisation des habitants, la restauration des connexions entre la Haute-Sûre et ses affluents et la reconstitution de la végétation de bord de rive.

L’ancien lavoir du village de Mazée (Parc naturel Viroin Hermeton) a été reconverti en écloserie pour l’élevage de truitelles de souche locale

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>>> P rairies humides, tourbières, marais, roselières… : sauvegarder des milieux naturels d’intérêt capital Les milieux humides abritent des formations végétales exceptionnellement riches en espèces rares et remarquables de la flore wallonne (orchidées, joncs, carex, succises des prés…) et « grouillent » de vie avec leurs amphibiens, reptiles, oiseaux et microfaune. Malheureusement beaucoup de ces milieux ont fortement régressé ces dernières années. Plusieurs Parcs tentent de les restaurer. Ces restaurations sont souvent l’occasion de sensibiliser le public à la richesse biologique et fragilité de ces milieux souvent méconnus et mal-aimés (pose de panneaux didactiques, organisation d’animations nature…). D’autres se préoccupent de sensibiliser les gestionnaires à une gestion adaptée des niveaux d’eau, notamment par casiers hydrauliques. Une technique qui permet de maintenir un niveau suffisant à certains endroits et périodes de l’année pour préserver les espèces les plus caractéristiques des milieux humides.

Bilan des Parcs naturels de Wallonie > Plusieurs programmes de protection d’espèces en voie de disparition initiés, animés ou gérés (loutre, busard cendré, cigogne noire...) > La prise de conscience grandissante du public au fil des opérations de sensibilisation et d’information du problème de l’érosion de la biodiversité et de la nécessité de modifier les pratiques et gestes au quotidien > L’avènement des Parcs comme acteurs majeurs du réseau écologique et de son maintien > De nombreux partenariats tissés entre la DNF et les associations naturalistes Et demain ? > Faire partager leur expérience et expertise de la préservation des milieux naturels en s’impliquant dans la démarche Natura 2000 à travers notamment la définition des plans de gestion des projets LIFE, et en contribuant à l’application de la Directive cadre sur l’eau… > œuvrer en faveur du Programme Objectif 2010, programme ratifié par la Belgique visant à enrayer l’érosion de la biodiversité au niveau mondial, à travers notamment l’identification des habitats et espèces cibles, une façon pour les Parcs de participer à la mise en œuvre d’un engagement international pris par le pays

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Les Parcs naturels de Wallonie et l’aménagement du territoire Conserver le caractère rural des territoires et leurs identités Contexte Excepté celui des Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne, l’ensemble des Parcs naturels de Wallonie occupent une situation frontalière, proche souvent de grands ensembles urbains (métropole lilloise, Grand-duché du Luxembourg…). Ces « poumons verts » aux portes des grandes villes, facilement accessibles par autoroute, séduisent de plus en plus les citadins attirés par la campagne et ses prix immobiliers plus modérés. Ce phénomène de rurbanisation n’est pas sans risques. Risques Si elle permet de conserver une certaine vigueur démographique, la « résidentialisation » des territoires de Parcs ne produit pas que des effets vertueux. La poussée d’une urbanisation mal maîtrisée (grands lotissements, urbanisation linéaire…) crée un mitage de l’espace et défigure par endroits certains villages ou paysages. Des volumétries ou des matériaux mal choisis produisent une urbanisation confuse et heurtent l’existant. Leur répétition conduit à la banalisation et l’uniformisation des paysages. Philosophie d’action Considérant les paysages comme un bien commun, les Parcs naturels s’inquiètent des risques de dégradation du cadre de vie, menaces pour la qualité de leur territoire et tentent d’accompagner la transformation de la campagne. Ils s’investissent à préserver la richesse et l’identité de leurs paysages naturels et bâtis, à affirmer leur responsabilité en la matière à travers une plus grande maîtrise de l’occupation du sol et le maintien de leurs spécificités (formes villageoises, habitat traditionnel…). Ils oeuvrent pour sauvegarder un cadre de vie de qualité, atout précieux de l’attractivité de leur territoire. Le village de Nobressart, en plein cœur du Parc naturel de la Vallée de l’Attert, est répertorié comme « un des plus beaux villages de Wallonie ».

Préserver les caractères du paysage rural Sauvegarder les spécificités du paysage rural concerne tant le « beau paysage » que les paysages plus ordinaires qui forgent ensemble l’identité de chaque territoire avec leurs structures agraires, leurs formes urbaines et les matériaux de construction utilisés. Cette mission de sauvegarde est un grand défi pour les Parcs naturels tant les pressions et les menaces sont permanentes au quotidien. Toutefois, leur capacité de mobilisation et de médiation doit permettre de relever ce défi avec l’ensemble des acteurs locaux.

Chartes paysagères : affirmer une stratégie globale d’intervention >>> Connaître les spécificités paysagères Là encore, préserver suppose au préalable de bien connaître les spécificités paysagères de chaque territoire. A partir d’une lecture fine de leur territoire, la plupart des Parcs ont inventorié les principaux ensembles paysagers. Ces diagnostics paysagers demandent un investissement important sur le terrain, à la recherche des points de vue remarquables ou des éléments structurants (haies bocagères, réseaux de fossés…) et emblématiques. Ils constituent un passage obligé pour définir une politique de gestion du paysage ainsi que des recommandations paysagères qui pourront être prises en compte dans les procédures d‘aménagement ou les documents de planification spatiale (schéma de structure communal, plan communal d’aménagement…).

La préservation du patrimoine paysager du parc naturel des Plaines de l’Escaut s’appuie sur la détermination des ensembles paysagers du territoire

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>>> F aire prendre conscience de la valeur des paysages du quotidien

Quelques actions clés Initiatives générales > Inventaire et analyse des unités paysagères, élaboration d’une charte paysagère Initiatives particulières > Étude paysagère élargie au territoire transfrontalier, inventaire des périmètres d’intérêt paysager, création d’une Route paysagère de 120 kilomètres (Plaines de l’Escaut) > Établissement d’une réglementation communale sur l’arrachage des haies (Pays des Collines, Plaines de l’Escaut, Vallée de l’Attert, Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne) > Sensibilisation au RGBSR, Règlement général sur les bâtisses en site rural (Vallée de l’Attert, Viroin-Hermeton)

Quelques Parcs se mobilisent pour faire prendre conscience de la valeur et de l’intérêt de leurs paysages façonnés par le climat, la nature du sol, le travail de l’eau et les activités humaines. Par différents moyens (Route paysagère…), ils tentent d’initier à la lecture et l’analyse en profondeur de leur territoire pour mieux faire comprendre sa structure et son histoire. Ces démarches sont nouvelles mais essentielles. Car le regard porté à ces paysages humanisés, travaillés au fil des siècles, favorise la naissance d’une culture paysagère entre l’ensemble des acteurs du territoire (élus, habitants…). Cette sensibilisation au paysage est fondamentale pour les Parcs. Car la manière dont chacun perçoit le paysage influe sur la manière dont on l’aménage. Au plus on prend conscience de sa valeur, au plus on peut le prendre en compte dans ses actes et ses décisions, en agriculture, en aménagement, en plantant des végétaux dans son jardin… Cette prise de conscience est à l’origine de nouvelles dynamiques locales, ici pour protéger ou ménager le paysage, là le restaurer…

>>> Définir une politique concertée de gestion du paysage

L’inventaire des principaux ensembles paysagers a permis de révéler la richesse et la diversité de chaque territoire de Parc dans toutes ses nuances. Il a surtout mis en lumière les menaces susceptibles de compromettre à terme leur caractère et leur identité (fonds de vallée colonisés par les résineux, développement des peupleraies aux dépens des prairies humides, lignes de crête menacées par l’urbanisation…). Les Parcs se dotent peu à peu de chartes paysagères qui prévoient des recommandations de gestion et de préservation pour certains éléments paysagers. Ces documents établis sous le contrôle de la Direction générale de l’aménagement du territoire et le plus souvent en concertation avec les acteurs locaux, en particulier les communes, deviennent des références qui éclairent et « objectivent » les décisions pour mieux planifier ou aménager l’espace. Ils viennent enrichir l’analyse paysagère des documents de planification spatiale.

>>> P rotéger durablement des éléments remarquables du paysage Donner une valeur indicative à certains paysages se révèle dans certains cas insuffisant pour sauvegarder les paysages. Et seule la voie réglementaire peut offrir un statut de protection durable aux éléments paysagers emblématiques d’un territoire. Certains Parcs plaident pour les classer en périmètre d’intérêt paysager dans les Plans de secteur. D’autres se mobilisent pour faire adopter une réglementation communale sur l’arrachage des haies ou respecter un règlement général sur les bâtisses en site rural (RGBSR), bien utile pour préserver la typologie des villages.

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Sauvegarder les éléments paysagers emblématiques : les opérations de restauration et d’entretien Même si le paysage ne peut rester figé, garder ses composantes essentielles est le maître mot des Parcs préoccupés à sauvegarder un cadre de vie de qualité et à pérenniser l’attractivité de leur territoire pour les habitants et visiteurs. Conserver, entretenir, restaurer, recréer, sensibiliser…, telles sont les actions déployées en s’appuyant sur tous, habitant, écolier, agriculteur…. Objectif de cette pédagogie par l’action : leur donner le goût de participer à la préservation du patrimoine végétal régional et à la fabrication des paysages de demain. Quelques actions clés Initiatives générales > Aides à la plantation et à la taille pour reconstituer le bocage avec des essences indigènes Initiatives particulières > Vente de végétaux issus de la pépinière du Parc, conseils pour l’aménagement de haies, mares et jardins naturels, prestations d’entretien de haies ou vergers pour montrer l’exemple et motiver le public à les sauvegarder (Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne) > Préservation des alignements de saules têtards bordant les prairies ou cours d’eau (Haut-Pays, Pays des Collines, Plaines de l’Escaut)

Distribution de plants de haie dans le Parc naturel des Hautes Fagnes Eifel

>>> Haies

Distribution de végétaux locaux, en particulier au moment de la Semaine ou de la Journée de l’Arbre organisée par la Région wallonne pour la SainteCatherine, conseils à la plantation et à la taille…, les Parcs se mobilisent fortement pour maintenir et renouveler les éléments structurants du paysage, notamment les haies qui remplissent de nombreuses fonctions écologiques (cf. aussi chapitre 1). Ils organisent aussi des journées d’initiation à la taille et au greffage pour le grand public. Aides et conseils à la taille et l’entretien des haies du Parc naturel des Vallées de la Burdinale et de la Mehaigne

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>>> Vergers d’antan

Vergers conservatoires, expérimentaux, didactiques…, plusieurs Parcs remettent aussi au goût du jour les variétés fruitières anciennes. Peu à peu, ils recréent dans les communes les vergers qui peuplaient les campagnes d’antan, accolés aux exploitations agricoles ou plantés entre les villages. Ils diffusent une « culture fruitière » auprès de la population en organisant des stages d’initiation à la taille et au greffage, et en proposant des fiches techniques sur la conduite des vergers… Outre un intérêt paysager ou écologique, une telle mesure permet de conserver une palette large de saveurs et d’éduquer au goût.

Accompagner la planification spatiale

> Création de vergers de variétés anciennes de haute tige, organisation de stages d’initiation à la taille et au greffage, rédaction de fiches techniques (Deux Ourthes, Vallée de l’Attert, Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne, ViroinHermeton)

Les Parcs apportent leur expertise aux communes (voire la partagent avec certaines d’entre elles) pour les aider à mieux maîtriser l’urbanisation de leur territoire, en particulier dans les secteurs soumis à de fortes pressions immobilières (Haute-Sûre…), ainsi qu’à intégrer l’environnement et le paysage dans les documents de planification spatiale. Ils les sensibilisent aux problèmes posés par une urbanisation trop rapide (lotissements…) et les incitent à une gestion économe des sols ainsi qu’à une urbanisation plus respectueuse de l’histoire du lieu, cohérente et durable. Leur maître mot : densifier les villages pour éviter des formes villageoises trop linéaires en rupture avec le mode d’urbanisation traditionnel ainsi que l’éparpillement résidentiel qui mite l’espace rural. Les Parcs épaulent les communes en mettant à disposition des éléments de connaissance sur les milieux (richesse biologique, activités agricoles…). Ce « porter à connaissance » facilite une affectation plus qualitative des espaces. Certains Parcs initient des réflexions pour faire adopter un schéma de structure à l’échelle du territoire. Objectif : définir une réglementation commune en matière d’urbanisme pour harmoniser les décisions entre les communes.

> Réalisation d’un dossier pédagogique sur le verger pour les scolaires (Deux Ourthes)

Photo Marc HENKINET (Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier).

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Favoriser l’intégration paysagère des projets L’implication des Parcs en matière d’aménagement du territoire est forte, avec plus de 2 000 avis rendus chaque année par l’ensemble des Parcs sur des demandes de permis d’urbanisme, d’environnement ou de lotir. Ces demandes qui participent à l’élaboration des paysages de demain concernent des petits et grands projets (modification de façade, extension, lotissement, construction neuve…). Plusieurs Parcs ont mis sur pied une cellule d’assistance architecturale et urbanistique chargée d’analyser les projets. Ces cellules vérifient comment chaque projet respecte l’identité locale et l’harmonie des lieux, minimise les impacts paysagers et environnementaux (gestion parcimonieuse de l’espace, intégration paysagère des bâtiments agricoles…). Autant d’exigences pour léguer un territoire de qualité.

A l’échelle du « grand territoire » Lotissements, zones d’activité, routes, antennes GSM, éoliennes…, de nombreux projets voient le jour dans les territoires de Parc. Ils doivent obligatoirement recueillir l’avis des Parcs qui examinent notamment leur insertion dans le paysage et leurs impacts sur les milieux naturels. Ces avis consultatifs argumentés contribuent à éclairer les communes ou la Région wallonne dans leur décision d’accorder ou de refuser un permis d’urbanisme ou d’environnement. Étangs - Les Parcs s’intéressent aussi aux projets de création ou d’extension d’étang dont la multiplication entraîne une artificialisation du milieu naturel. Des réserves, voire des avis négatifs, sont formulées pour les projets entraînant des impacts paysagers ou environnementaux négatifs (berges trop abruptes, prise d’eau inadaptée…). En particulier au niveau des sources et nappes d’eaux souterraines. Certains avis comportent des préconisations de gestion pour améliorer la qualité des projets (aménagement de berges, pose d’un filtre à sédiments en sortie d’étang…). Quelques actions clés > Mise à disposition d’éléments de connaissance à travers la réalisation d’atlas communaux (Plaines de l‘Escaut)

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Exploitation du sol ou sous-sol – L’exploitation des matériaux (pierre, sable…) est possible dans les territoires de Parc dans la mesure où elle reste compatible avec le projet de préservation et de valorisation de leur patrimoine naturel et culturel et respecte l’environnement et les paysages. Les Parcs remettent un avis sur les demandes de permis. Ils sont aussi consultés sur les travaux de remise en état du site à mesure de l’avancée du front de taille. Les recommandations formulées au moment de l’instruction du projet sont intégrées dans le permis d’environnement.

A l’échelle de la parcelle Quelques actions clés > Élaboration des demandes de permis pour le compte des agriculteurs (Viroin-Hermeton)

> Conseils pour l’intégration paysagère des bâtiments agricoles (Deux Ourthes, Pays des Collines, Plaines de l’Escaut) > Sensibilisation des particuliers à la réhabilitation de l’habitat ancien (édition de publication, séances d’information…), en lien avec les Maisons de l’Urbanisme (Haute-Sûre Forêt d’Anlier, Viroin-Hermeton)

>>> La formulation d’avis

Là encore, les Parcs se préoccupent de l’intégration paysagère qui se joue aussi à l’échelle de la parcelle. Car chaque projet doit vivre avec le site, et non en opposition ou en conflit avec lui. Volumétrie, choix des matériaux et des végétaux pour les clôtures…, leur vigilance s’exerce tant en matière de construction neuve que de réhabilitation, tant en matière de logement que de bâtiment agricole. Les avis sont en général critiques pour des transformations en rupture avec l’architecture traditionnelle ou des matériaux respectant peu le contexte local… L’analyse des projets menée par les Parcs se révèle très précieuse pour les communes qui profitent le plus souvent de cette ingénierie.

>>> Les conseils aux particuliers

Construction neuve - Outre la formulation d’avis, les Parcs dispensent aussi des conseils aux particuliers pour améliorer la qualité de leurs projets de construction. Certains organisent des réunions publiques pour expliquer le Guide de l’urbanisme en Wallonie, sensibiliser au paysage et à l’insertion des projets.

Réhabilitation de l’habitat traditionnel - Les Parcs se préoccupent aussi des projets de rénovation de l’habitat traditionnel. Car l’habitat ancien est la mémoire des relations que les hommes ont entretenues par le passé avec l’environnement. Il révèle comment ils ont répondu aux contraintes de leur milieu. Il exprime aussi un savoir-faire dans l’art de construire transmis entre les générations. Jugé longtemps mineur, ce patrimoine bâti constitue l’âme des campagnes. Les Parcs sensibilisent à la valeur patrimoniale et culturelle de ce bâti traditionnel, victime de rénovations parfois très mutilantes. A travers des séances publiques ou l’édition de guides, ils fournissent des conseils pour éviter les travaux de réhabilitation ou de transformation dénaturant le bâti. Ils aident aussi les particuliers à constituer leur dossier de demande de subvention.

A travers notamment les avis remis sur les permis d’urbanisme, les parcs s’efforcent de préserver les caractéristiques du patrimoine bâti qui forgent leur identité (ici, Taintignies, Parc naturel des Plaines de l’Escaut).

Bilan des Parcs naturels de Wallonie > La « construction » et la diffusion d’une vision intercommunale de la préservation des paysages auprès des instances politiques > Le développement auprès des habitants d’une prise de conscience de la qualité des paysages et d’un sentiment d’appartenance à un territoire commun > La reconnaissance par l’administration et les élus de l’expertise des Parcs en matière d’aménagement du territoire et de préservation des paysages identitaires

Et demain ? > S’investir à révéler et préserver les spécificités paysagères de leur territoire, s’affirmer toujours plus comme des territoires de développement économique dans un cadre préservé > S’impliquer dans la mise en œuvre de programmes internationaux, comme la Convention de Florence

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Les Parcs naturels de Wallonie et la sensibilisation du public Favoriser la prise de conscience et l’exercice d’une responsabilité partagée Contexte En Wallonie, les territoires de Parc naturel sont parfois densément peuplés ou proches de fortes densités urbaines. Par endroits, les paysages sont très humanisés et les pressions sur les milieux grandes tant de la part des habitants que des visiteurs. Risques Principales menaces : la rupture entre l’homme et son environnement, la dégradation irréversible des milieux et des paysages ruraux, avec à la clé des risques d’extinction pour certaines espèces, l’atteinte au cadre et à la qualité de vie. Écarter ses menaces ne peut réussir qu’en créant une culture du développement durable, seule manière de faire évoluer les comportements et de donner une chance aux actions de préservation de réussir. Philosophie d’action Former une génération d’éco-citoyens plus responsables de leur territoire et conscients des conséquences de leurs actes quotidiens dans les équilibres planétaires, tel est le vaste chantier auquel s’attaquent les Parcs naturels de Wallonie. Cet éveil à l’éco-citoyenneté est un long chemin, avec des résultats peu visibles à court terme. Il demande de la persévérance pour « conscientiser » le grand public, petits et grands, et le rendre acteur et responsable des évolutions de son territoire. L’inciter aussi à prendre des initiatives citoyennes notamment en faveur de la conservation de la nature. Créer une conscience du patrimoine et du territoire passe par une sensibilisation et une information du public à large échelle. Ce travail se mène de pair avec les CRIE, Centres Régionaux d’Initiation à l’Environnement, à travers des échanges d’expériences et l’organisation d’actions communes.

Exemple d’atelier sur le développement durable dans le Parc naturel des Hauts Pays

Informer et échanger Partager une culture commune de l’environnement avec la population, les associations, les partenaires locaux ou institutionnels qui font « vivre » le territoire est essentiel aux yeux des Parcs naturels pour faire évoluer chacun en « ambassadeur » de leurs valeurs. Dialoguer, échanger, informer… : l’objectif est de mieux faire connaître les richesses naturelles et culturelles du territoire et faire prendre conscience qu’un territoire Parc constitue un avantage sur le long terme. Il s’agit aussi de renvoyer une image positive de leur lieu de vie pour favoriser le développement d’un sentiment d’appartenance.

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Journal du Parc, site Internet… : communiquer vers l’habitant et les acteurs du territoire >>> Journal ou magazine de Parc

Les Parcs ont pour priorité de créer un lien avec les habitants à travers l’édition d’un journal ou d’un magazine de Parc. Objectif : faire comprendre le sens de leur action, rendre plus visibles leurs activités, faire découvrir aussi différentes facettes du territoire souvent méconnues des habitants. Certains Parcs fournissent des conseils pour favoriser des pratiques éco-citoyennes (gestion de l’eau plus économe, consommation responsable…). S’inspirant des techniques professionnelles et journalistiques, l’accent est mis sur la qualité éditoriale des publications tant au niveau du visuel que de la lisibilité et l’accessibilité des messages. Dans certains Parcs, les CRIE sont associés à la rédaction des publications ciblées sur les enfants notamment (Journal des enfants…).

>>> Internet

Tous les Parcs naturels ont aussi investi dans la création d’un site Internet. Si les sites sont souvent des outils de promotion, vitrine des ressources de chaque territoire en présentant les milieux à découvrir, les hébergements et les restaurants, les produits du territoire, quelques Parcs en font un outil d’éducation au territoire. Ainsi, ils tirent parti de la puissance d’Internet pour sensibiliser au paysage et présenter les éléments les plus remarquables de leur territoire (patrimoine architectural et historique…).

Les événements festifs : faciliter la rencontre et l’échange >>> La Fête du Parc : le grand rendez-vous du territoire

La plupart des Parcs naturels ont mis sur pied ce grand rendez-vous avec leur population et les visiteurs. Formidable vecteur de communication, la Fête du Parc est l’occasion pour chacun des Parcs de mettre en scène leurs missions et activités, de mettre à l’honneur les partenariats tissés au fil des ans avec les associations, le monde agricole… Lieu de découverte du monde rural par les citadins, cet événement constitue aussi une rencontre culturelle entre les habitants des villes et les habitants des campagnes.

>>> La Foire de Libramont et les fêtes locales

La Foire de Libramont constitue aussi un autre grand rendez-vous pour les Parcs pour faire connaître leur territoire et leurs activités aux quelque 180 000 visiteurs qui se pressent à cette Foire européenne du monde rural. Les nombreuses fêtes locales en Wallonie sont aussi l’occasion pour les Parcs d’aller à la rencontre du grand public pour renforcer leur visibilité et cultiver leur notoriété. Un principe à leur participation : le programme de la manifestation doit correspondre à leurs valeurs.

Fête du Parc naturel de la Vallée de l’Attert

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Quelques actions clés > Organisation d’animation nature et de classes vertes > Intervention des animateurs du Parc en classe > Animation de stages « Junior Rangers » pour faire découvrir les métiers de l’environnement, rallye-nature pour les enfants et adultes, occasion de découvrir le territoire (Pays des Collines, Haute-Sûre Forêt d’Anlier, Vallée de l’Attert…) > Organisation de jeux de piste (Haut-Pays), conception de jeux de société (Plaines de l’Escaut, Pays des Collines) > Mise à disposition de malles pédagogiques et animations à destination des écoles primaires (Deux Ourthes), réalisation d’un dossier pédagogique sur la gestion intégrée des cours d’eau (Viroin-Hermeton) > Création d’un outil pédagogique original, l’Eau-tomobile, « laboratoire ambulant » permettant des animations et expériences au bord de l’eau (Haute-Sûre Forêt d’Anlier )

> Animation de cycles de conférences (Deux Ourthes, Haut-Pays, Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne, Vallée de l’Attert, ViroinHermeton…) > Aménagement de 4 stations d’épuration à vocation pédagogique (Haute-Sûre Forêt d’Anlier).

S ensibiliser les enfants et le grand public à l’environnement Sensibiliser à large échelle constitue avec la sauvegarde des milieux naturels le cœur de métier des Parcs naturels. En raison des intérêts mutuels, cette activité se mène en partenariat étroit avec les enseignants, les associations locales et surtout les Centres régionaux d’initiation à l’environnement (CRIE) qui disposent de nouveaux outils développés par les Parcs.

La conception d’animations et d’outils pédagogiques >>> Les animations nature

Que ce soit pendant le temps scolaire ou le temps libre des enfants, les Parcs ne ménagent pas leurs efforts pour proposer des animations nature ludiques et originales. Au fil des ans, un véritable catalogue de produits éducatifs a pris corps pour tenter de balayer l’ensemble des milieux et des enjeux de chaque Parc. L’objectif de chaque animation est d’ « immerger » l’enfant dans l’environnement naturel, au contact du vivant, pour mieux le comprendre et le respecter. De lui faire prendre conscience qu’il « porte » aussi une responsabilité dans l’avenir de son territoire. Ces animations axées sur la découverte, l’expérience et l’approche sensorielle sont l’occasion de faire découvrir des facettes de la nature aussi variées que les forêts en automne ou la vie des rapaces et batraciens. Elles permettent d’aborder et d’expliquer simplement des notions complexes (cycle de l’eau…) et d’inviter chacun à s’interroger sur son environnement proche ou lointain. Les contenus pédagogiques sont « travaillés » avec les enseignants pour les adapter aux apprentissages en classe. Certains Parcs interviennent dans les classes pour prolonger les animations nature. Ils peuvent fournir un appui méthodologique et du matériel pour la conception des animations. Quelques Parcs frontaliers ont noué des collaborations étroites avec leurs homologues français, luxembourgeois ou allemands pour développer des programmes communs d’éducation au territoire. Des classes étrangères participent aux animations nature proposées par les Parcs naturels de Wallonie et les enfants wallons sont accueillis de l’autre côté de la frontière pour découvrir les enjeux des territoires voisins. Ainsi Haut-Pays et Plaines de l’Escaut sont engagés dans Objectif Nature, programme d’animation transfrontalière impliquant chaque année plus de 23 000 scolaires.

Animations « Eau-tomobile » dans le Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier, et observation des macroinvertébrés de la rivière.

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>>> La conception d’outils pédagogiques

Quelques Parcs développent des outils pédagogiques originaux. Jeux de piste, conception de kits ou mallettes pédagogiques… : les initiatives ne manquent pas pour témoigner de la créativité en matière de conception d’outils pédagogiques. Avec pour credo : mêler le ludique et le didactique, le sensible et l’intelligence. Dotées de matériel de découverte et d’observation des milieux naturels (loupe, jumelles, Aquascope…), les mallettes pédagogiques permettent de réaliser de nombreuses expériences ou d’observer la nature même dans l’infiniment petit.

>>> L’organisation d’événements

Organisation de sorties nature ou participation à des événements (Nuit de la chouette ou Nuit européenne des chauves-souris…), animation de cycles de conférences à destination des habitants (OGM, bois-énergie, paysage, hirondelles…) ou des agriculteurs (mesures agrienvironnementales, gestion des nitrates et qualité des eaux, agriculture biologique, Natura 2000…), expositions (énergie, champignons…), les Parcs multiplient les initiatives pour capter la curiosité du public et développer une conscience environnementale auprès du plus grand nombre.

Les équipements d’accueil

Quelques actions clés > Ouverture d’un Centre de découverte de la richesse de la vallée de l’Attert (Vallée de l’Attert)

et d’un Centre Nature de Botrange (Hautes FagnesEifel) > Création d’une Escale forestière, lieu de découverte et d’interprétation, aménagement d’un promenoir des cimes et d’une mare pédagogique aux abords de la maison du Parc (Plaines de l’Escaut)

Les équipements d’accueil jouent aussi une fonction pédagogique. Portes d’entrée sur les milieux et vecteurs des valeurs et messages des Parcs, ils se doivent d’être résolument exemplaires en matière de qualité architecturale, de gestion environnementale et de traitement paysager.

>>> Les Maisons de Parc et les équipements pédagogiques

Certains Parcs naturels ont réussi à réunir les financements nécessaires pour se doter d’une Maison de Parc. Siège de l’administration, ces Maisons jouent un rôle majeur d’accueil et d’animation dans leur territoire. Point de départ souvent de circuits de promenade, elles renseignent sur l’offre touristique locale et développent une information pédagogique sur les enjeux du territoire au moyen d’une scénographie permanente, enrichie de manifestations temporaires pour animer les lieux et fidéliser le public (expositions…). Certains Parcs se sont aussi dotés d’équipements pédagogiques. Comme le Centre Nature de Botrange édifié en 1984 par le Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel en lisière de la réserve naturelle des Hautes Fagnes et qui accueille chaque année 30 000 visiteurs au cours de diverses activités : expositions permanentes et temporaires, promenades guidées dans les Hautes Fagnes, animations nature pour les écoles avec matériel et brochures didactiques, classes des Fagnes… Cet équipement qui a développé au fil des ans des savoir-faire pédagogiques est aussi devenu pour les visiteurs un point d’attraction réputé de la région.

> Aménagement de lieux pédagogiques (jardin des plantes patrimoniales de Pitet, verger et mares didactiques (Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne), arboretum dans un verger communal (Vallée de l’Attert)

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Quelques actions clés Initiatives générales > Distribution gratuite d’arbres lors de la Journée de l’Arbre Initiatives particulières > Formation au potager et à la réalisation de conserves, sensibilisation au compostage, installation de nichoirs dans les écoles (Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne)

>>> L es sites naturels, supports d’une pédagogie concrète De nombreux sites naturels servent de cadre aux animations pédagogiques pour la sensibilisation du public adulte et enfant. Ils sont choisis pour illustrer le thème de l’eau, de la forêt, du patrimoine naturel, et faciliter l’observation et les expériences sur le terrain. Promenoir des cimes, mares didactiques…, certains Parcs aménagent ou équipent des lieux d’accueil pédagogique pour améliorer la découverte et l’observation de leur patrimoine naturel.

> Distribution de fûts de récupération d’eaux pluviales,

installations de fontaines à eau dans les écoles, soutien à l’opération « Communes et rivières propres », animation d’un conseil communal d’enfants (Haute-Sûre Forêt d’Anlier) > Parrainage de cours d’eau par les enfants pour assurer un suivi de la qualité et mener des opérations d’entretien (Vallée de l’Attert, ViroinHermeton) > Lancement du projet Écoles éco-citoyennes (diagnostic des impacts de l’école sur son environnement et propositions d’action, parrainage par des scolaires des opérations d’entretien d’une réserve naturelle (Plaines de l’Escaut)

La pédagogie par l’action Comprendre, c’est bien. Agir, c’est mieux ! Sur la base d’une véritable expérience vécue de la nature, la sensibilisation doit déboucher sur des actes concrets. Distribution de perches de saule et conseils à la plantation pour motiver à planter des arbres et à reconstruire les paysages d’antan, distribution de fûts et primes à l’installation de citernes de récupération d’eaux pluviales, incitation au parrainage de cours d’eau par les écoles, ramassage de détritus avec les enfants…, plusieurs Parcs favorisent les initiatives qui plongent les enfants et les habitants dans le concret, les aident à se prendre en main et à devenir des éco-citoyens en adoptant des petits gestes du quotidien qui font du bien pour la nature. Chantiers de gestion d’une réserve naturelle par les Juniors Rangers du Parc naturel de la Vallée de l’Attert. Les parcs naturels sont régulièrement impliqués dans l’organisation d’opérations « Rivières propres », « Forêts propres », « Communes propres »...

> Projet de suivi pédagogique d’une mare avec les écoles (Pays des Collines)

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Former des publics-relais et des professionnels >>> Les animateurs nature, guides et enseignants Guides nature, Guides de terroir…, quelques Parcs développent des programmes de formation pour professionnaliser les acteurs de la sensibilisation et de la découverte de leur territoire. Mis au point souvent par les cellules « Éducation et sensibilisation » des Parcs, les contenus fournissent des clés pour maintenir l’intérêt du public, renouveler les scénarios d’animation, identifier de nouveaux sites pédagogiques, trouver les médiations adaptées pour faire « passer » et comprendre un contenu complexe. Quelques actions clés > Formation de guides Terroir, de guides Énergie, de guides Composteurs, d’animateurs nature… > Réunions de sensibilisation aux enjeux de l’agri-environnement et de la diversification agricole, organisation de visites thématiques pour expliquer comment optimiser la biodiversité dans la gestion agricole… > Journées d’information pour les forestiers, création et animation de parcelles de démonstration (techniques alternatives à la populiculture…),

>>> Les agriculteurs et sylviculteurs Par leurs actions de sensibilisation à destination des agriculteurs et des sylviculteurs, les Parcs travaillent à faire émerger une conscience environnementale chez les professionnels. Objectif : les inciter à prendre en compte l’environnement comme un critère essentiel de leur manière de produire. Conférences, démonstrations sur le terrain, visites thématiques…, les actions se veulent pédagogiques, concrètes et ciblées sur les préoccupations des professionnels (érosion et structure des sols, évolution de la PAC, valorisation des engrais de ferme, fabrication de vins de fruit…) pour faire évoluer peu à peu leurs pratiques et mieux respecter le sol, l’eau, les milieux naturels et les paysages.

Bilan des Parcs naturels de Wallonie

Et demain

> Capacité à diffuser régulièrement, à une échelle intercommunale, une information de qualité sur les enjeux du territoire pour développer le sentiment d’appartenance et rendre les habitants davantage acteurs des évolutions de leur cadre de vie

> Poursuivre le développement d’outils pédagogiques innovants

> Démarche de sensibilisation originale, orientée sur l’éducation au territoire et pas seulement sur l’éducation à l’environnement

> Multiplier les « passerelles » avec le monde enseignant (intervention des animateurs nature des Parcs dans les classes…)

> Faire mieux reconnaître leur mission d’éducation et d’éducation permanente

> Fréquentation croissante du public aux Fêtes du Parc et mobilisation toujours plus forte des bénévoles pour réussir ce rendez-vous > Intérêt grandissant des enseignants pour les animations nature et autres produits pédagogiques conçus par les Parcs

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Les Parcs naturels de Wallonie et le développement économique et rural Valoriser les ressources du territoire en atout économique ou culturel Contexte Dans les Parcs naturels comme ailleurs, les territoires ruraux connaissent des difficultés à préserver des activités économiques et l’emploi local. Baisse importante des effectifs agricoles et artisanaux liés principalement au problème de transmission, graves problèmes économiques liés à la désindustrialisation de certains secteurs, les besoins de « renouvellement du tissu économique » sont forts Risques Les risques de devenir des campagnes « dortoir » grandissent, l’espace rural devenant de plus en plus un lieu pour dormir, et de moins en moins un lieu pour vivre et travailler. Philosophie d’action Quelques actions clés > Participation aux commissions et réunions des groupes de travail des PCDR (Haute Sûre Forêt d’Anlier, Plaines de l’Escaut) > Montage de programmes LEADER et constitution de GAL, groupe d’action locale (Haute-Sûre Forêt d’Anlier, Pays des Collines, Plaines de l’Escaut, Vallée de l’Attert)

Les Parcs naturels entendent s’investir dans le développement économique endogène. Ils cherchent à soutenir et valoriser les activités économiques de leur territoire (artisanat, commerce, agriculture…) tout en sauvegardant un cadre de vie de qualité. Garder une campagne vivante suppose de créer les conditions pour sauvegarder l’emploi local, de fortifier l’agriculture, condition essentielle pour maintenir un espace rural de qualité, d’offrir des services à la population, de développer l’accueil touristique pour attirer les visiteurs. Cela suppose aussi de cultiver le lien social et le mieux vivre ensemble entre néoruraux et villageois de « souche ». A travers leur participation active aux PCDR, Programmes communaux de développement rural, ou aux programmes LEADER, les Parcs naturels défendent aussi une stratégie de développement intégré pour dynamiser les territoires ruraux et améliorer la qualité de vie de leurs habitants, véritable fil conducteur de leur propre Plan de gestion.

Soutenir une agriculture dynamique Soutenir la profession agricole et la compétitivité de leurs productions est essentiel pour les Parcs naturels en raison du rôle tant social qu’environnemental joué par les agriculteurs dans la préservation d’un cadre de vie de qualité et le maintien de l’identité rurale de leurs territoires. Or la profession reste vulnérable. Pour échapper aux contraintes de la Politique agricole commune et conquérir plus d’autonomie vis-à-vis des décisions européennes, la diversification de leurs activités devient un enjeu crucial.

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Quelques actions clés

Conforter les démarches de commercialisation

Initiatives générales > Création d’une marque Parc

Initiatives particulières > Conception de clips sur les producteurs et leurs savoir-faire pour animer des espaces de vente, présence sur plusieurs marchés locaux pour promouvoir la diversification agricole, aménagement d’une boutique à la Maison du Parc (Pays des collines) > Pose d’une signalétique des points de vente, édition d’un répertoire des producteurs, création d’un espace « saveur » à la Maison du Parc, conseils aux producteurs pour améliorer la qualité de leurs produits et développer la vente directe (Plaines de l’Escaut)

Quelques actions clés > Aide à la création de prestations touristiques, soutien aux projets de bio-énergie ou de nouvelles productions (Vallée de l’Attert, Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne) > Études de faisabilité pour la mise aux normes d’une fromagerie et d’un atelier de découpe de viande, ainsi que la création de points de vente directe (HauteSûre Forêt d’Anlier, Vallée d’Attert) > Études des forces et faibles de différentes filières à développer, valorisation d’anciennes races rustiques locales (Pays des Collines)

>>> Aide à la commercialisation

Raccourcir les circuits de vente en limitant les intermédiaires, se rapprocher des consommateurs…, de nombreux agriculteurs et groupements de producteurs tentent de reprendre la main sur la commercialisation de leurs produits pour mieux maîtriser leurs revenus. Organisation de marchés du terroir et présence régulière sur des marchés locaux, création de boutiques ou de vitrines dans les Maisons de Parc, appui dans la vente directe à la ferme, conception de « clips » promotionnels pour animer des stands ou espaces de vente…, les Parcs sont à leurs côtés pour promouvoir et diversifier leurs lieux de vente. Certain les soutiennent même dans l’innovation de leurs produits, seule façon de se différencier et de créer de la valeur. Des démarches sont engagées pour travailler le packaging de certains produits et véhiculer une image positive du territoire.

>>> D évelopper une image forte de territoire de qualité : la marque Parc Plusieurs Parcs s’impliquent depuis quelques années, ou sont sur le point de s’impliquer, à promouvoir et développer la notoriété des produits, notamment de bouche, qui respectent leurs valeurs essentielles (production respectueuse de l’environnement, authenticité…). Ils décernent la marque « Parc naturel » à quelques produits et productions de qualité issus de leur territoire (jus de pomme, miel, vin à base de feuilles de fraisier, farine…) qui respectent le cahier des charges défini par chaque Parc et réussissent à emporter l’adhésion d’un jury ou d’un comité de dégustation. Cette politique de marque collective séduit les consommateurs et conforte l’activité des producteurs.

Accompagner les initiatives de diversification agricole >>> R echerche de nouvelles filières et soutien à la transformation de produits En raison du climat ou de leurs sols, certains territoires ruraux de Parc sont moins favorables à l’agriculture ou à certaines formes de culture. Le maintien des revenus passe par la recherche de nouvelles filières ou le développement de la pluriactivité. Quelques Parcs se préoccupent de dynamiser des filières de production et de faciliter la mise sur le marché de nouveaux produits. D‘autres s’impliquent à trouver une valorisation économique à leurs productions locales (races rustiques locales..) ou s’intéressent à des filières émergentes, comme les filières agricoles non alimentaires.

Station expérimentale de production de biogaz (installation de biométhanisation) à la Ferme du Faascht dans le Parc naturel de la Vallée de l’Attert.

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Quelques actions clés > Réalisation de diagnostics dans les exploitations agricoles (Pays des Collines et Plaines de l’Escaut, Vallée de l’Attert) > Sensibilisation des agriculteurs à la lutte contre l’érosion des sols agricoles (Haut-Pays, Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne, Plaines de l’Escaut) > Installation de panneaux « L’agri-environnement, je participe » en bordure de parcelles pour valoriser l’implication citoyenne des agriculteurs dans le dispositif agrienvironnemental (HauteSûre Forêt d’Anlier, Vallée de l’Attert) > Sensibilisation des agriculteurs à la taille « douce » des haies (Deux Ourthes)

>>> L’agrotourisme

De plus en plus d’agriculteurs se tournent vers l’accueil touristique pour obtenir des revenus complémentaires. Fermes pédagogiques, gîtes ou chambres d’hôtes à la ferme, points de vente…, l’investissement des agriculteurs dans le tourisme prend différentes formes. Conseils à la réhabilitation de bâtiments agricoles désaffectés, à la création de points de vente directe, appui dans le montage de dossiers de subvention.., les Parcs soutiennent ces initiatives qui freinent le déclin agricole de leur territoire.

Favoriser un mode de production respectueux de l’environnement >>> S ensibiliser à la réduction des impacts environnementaux Eau, sols, biodiversité, paysage…, la sauvegarde de la qualité de ces éléments naturels dépend étroitement des modes de production agricole, un mode plus extensif étant plus respectueux de l’environnement qu’un mode intensif. Réunions d’information, visites des exploitations, notamment pour évaluer les impacts environnementaux de l’activité agricole et l’efficacité des mesures agri-environnementales…, les Parcs sensibilisent les agriculteurs volontaires aux techniques de gestion durable des ressources naturelles. L’enjeu étant de minimiser l’impact de leurs activités sur l’environnement et les paysages (maîtrise des rejets, gestion des déchets, limitation des intrants…) et de permettre à la faune sauvage de trouver au sein des exploitations et des terres cultivées des abris et des lieux pour se nourrir et se reproduire. Certains Parcs orientent leurs actions sur la préservation des sols, milieu aussi important que l’air et l’eau pour le vivant. Ils soutiennent les techniques culturales qui respectent la biodiversité et limitent l’érosion des sols et le risque d’inondation.

>>> Valoriser les efforts en matière de préservation de l’environnement Si de plus en plus d’agriculteurs adhèrent aux mesures agrienvironnementales, avec des taux de participation « record » dans les territoires de Parc disposant d’un animateur assurant l’encadrement technique et administratif, leur adhésion reste cependant fragile tant persistent pour eux les sources d’inquiétude face à un avenir plutôt morose. Si des aides permettent de compenser une partie du « manque à gagner », et si un encadrement adéquat leur est proposé, valoriser les agriculteurs motivés à modifier leurs pratiques conforte leur reconnaissance sociale pour les efforts accomplis.

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Développer un tourisme diffus de découverte Quelques actions clés > Aménagement de la ligne 127 (Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne), participation à l’aménagement de la ligne 87 (Pays des Collines), création et réalisation du GR 129 J, aménagement de circuits Natura 2000 (Haut-Pays), création de circuits d’interprétation (Plaines de l’Escaut, Haute-Sûre Forêt d’Anlier) > Création et promotion, en lien avec la Maison du tourisme, de la Route du Pays des Collines (Pays des Collines) ou d’une Route paysagère (Plaines de l’Escaut)

> Organisation de Challenges équestres, pédestres et cyclotouristiques transfrontaliers (Plaines de l’Escaut)

Le tourisme constitue pour les territoires ruraux une opportunité de développement économique en valorisant leurs ressources naturelles, culturelles et sociales. Les Parcs naturels s’impliquent dans le tourisme mais un tourisme « doux », respectueux des milieux naturels. Ils favorisent l’ouverture des sites et l’accueil du public pour faciliter la prise de conscience du public de la fragilité des sites naturels tout en veillant à ne pas les fragiliser davantage par une fréquentation excessive. Les Parcs sont en première ligne pour réussir cet équilibre délicat entre une volonté d’accueillir et la nécessité de sauvegarder les milieux naturels, matières premières du produit touristique et de l’attractivité du territoire. Ils cherchent à répondre à une demande croissante du public en faveur du tourisme de nature et à diffuser les retombées économiques sur l’ensemble de leur territoire. Certains d’entre eux développent des initiatives en matière de tourisme durable.

Structurer une offre de tourisme de nature >>> Aménager des réseaux d’itinéraires de randonnée et de promenade Les Parcs s’impliquent tous à étoffer un réseau d’itinéraires de promenade et de randonnée, formidable moyen de dynamiser leur espace rural. Pédestres, équestres, cyclotouristiques…, ces itinéraires permettent de (re)découvrir des villages et faire revivre certains commerces. Mailler chaque territoire de chemins renforce leur attrait en dévoilant des facettes plus secrètes et moins connues, en mettant en lumière leur patrimoine architectural, culturel et naturel et la diversité de leurs activités économiques et artisanales. La création d’une offre de découverte répond aujourd’hui à la demande du public qui veut découvrir, sentir et comprendre le territoire, et moins «avaler» des kilomètres. Autrement dit donner du sens à la sortie ou la découverte. Aménager et entretenir – Chemins de randonnée ou de promenade, circuits d’interprétation, sentiers didactiques..., de nombreux chemins à pratiquer à pied, à cheval, à vélo et même à ski, ont vu le jour, à l’initiative ou avec la collaboration des Parcs. Depuis leur création, c’est même plus de 3000 kilomètres aménagés et balisés qui irriguent aujourd’hui leur territoire, récompensant un patient travail pour définir le statut juridique des terrains concernés par les itinéraires, convaincre les propriétaires à négocier des conventions de passage, ouvrir et baliser des chemins, poser des panneaux d’information au départ des circuits, sans oublier l’entretien des chemins et du balisage, priorité permanente pour conserver un réseau confortable et sécurisé. De nombreuses associations sont mobilisées dans ce chantier de longue haleine (repérage des itinéraires, balisage, entretien…). Balades gourmandes, artistiques, paysagères…, certains Parcs ont aussi réalisé un circuit de découverte à l’échelle de leur territoire pour faire découvrir en voiture ou en vélo, les paysages, les producteurs, les artisans, les artistes. Faire vivre ces itinéraires - Outre une promotion des circuits au travers de cartes, fiches de randonnée, topoguides…, certains Parcs innovent par une valorisation originale de leurs circuits. Comme le Circuit des Légendes dans le Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier, « escorté » aujourd’hui d’un cédérom audio qui raconte les légendes et d’un guide d’informations pratiques richement illustré pour découvrir la région. Leur qualité éditoriale contribue à renvoyer une image positive du territoire. D’autres préfèrent organiser des manifestations pour faire connaître leur réseau et mettre en scène leur territoire. Dans son circuit des légendes, le Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier a installé une signalétique originale : ici la statue du Loup-garou de Neffe.

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Quelques actions clés > Implantation d’un pavillon d’accueil et de deux observatoires, réalisation d’un sentier de découverte au niveau de la coupure de Bléharies, installation d’écocompteurs dans les sites naturels sensibles (DNF avec Plaines de l’Escaut)

Des éco-compteurs pour mesurer la fréquentation des sites naturels dans le Parc naturel des Plaines de l’Escaut, une démarche s’inscrivant dans le tourisme durable.

> Visites guidées et balades ornithologiques (Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne…) > Restauration du sentier écologique d’Houffalize (Deux Ourthes), aménagement de circuits d’interprétation et projet de sentier des tourbières (Hautes-Fagnes)

>>> Développer l’accueil dans les sites remarquables Organiser l’accueil – Organisation de visites guidées, création de circuits d’interprétation ou de sentiers didactiques, installation de miradors d’observation de la faune sauvage et de panneaux d’information…, les Parcs favorisent l’accueil du public dans les sites d’intérêt biologique. Car c’est un moyen concret de faire comprendre au plus grand nombre le caractère fragile de ces milieux et les menaces que font peser parfois les activités humaines sur leur pérennité. Mais cette ouverture des sites s’accomplit évidemment sous conditions. Pas question d’accepter qu’un piétinement excessif des visiteurs menace ou perturbe les milieux naturels. L’accueil doit être raisonné et maîtrisé. Gérer une fréquentation excessive - Certains milieux comme la forêt subissent des pressions fortes de la part des visiteurs à certaines périodes de l’année. Aux côtés de la DNF ou de la DGRNE, les Parcs participent à la gestion de cette surfréquentation des sites fragiles qui perturbe la faune sauvage, notamment en période de reproduction. Certains Parcs installent des éco-compteurs pour évaluer la fréquentation du public et définir le nombre maximal de visiteurs supportable pour chaque milieu. Ces informations statistiques précieuses aident à élaborer une politique d’ouverture des sites naturels sans dommages pour la faune et la flore. Dans les Hautes-Fagnes, le Parc a dû gérer un tourisme de masse sur le haut plateau lié à la pratique du ski de fond. Les pistes longeant la réserve naturelle des Hautes Fagnes, il était essentiel d’endiguer le hors-piste pour éviter le piétinement de la flore des tourbières et des landes d’altitude. A la demande la DNF, le Parc coordonne et surveille l’accueil du public. Il perçoit des skieurs un droit d’accès aux pistes. Il organise également un grand nombre de promenades guidées.

Le Centre Nature de Botrange, point de départ de nombreuses promenades dans les fagnes et siège du parc naturel Hautes Fagnes Eifel.

> Participation à la création d’une Maison du tourisme (Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne) > Mise en réseau de l’offre et création de produits nature et de court séjour (Plaines de l’Escaut)

Le Parc naturel des Plaines de l’Escaut propose des circuits thématiques avec guide à vélo.

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Quelques actions clés > Édition d’un agenda des manifestations pour valoriser une identité forte de pays (Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne) > Réalisation d’almanach, de sets de table, d’un « beau livre » richement illustré présentant les différentes facettes du territoire (Pays des collines)

> Organisation de manifestations (« Pain, Bière, Fromage », « Festival « Pomme et Miel », marché du terroir chaque mois et soutien à la vente des produits locaux (Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne, ViroinHermeton) > Organisation de weekends de promotion des produits du terroir dans les restaurants de la région, édition d’un répertoire des producteurs (Vallée de l’Attert) > Actions ponctuelles de vente de produits du terroir « Les Paniers du terroir », opérations ciblées sur les entreprises, (Plaines de l’Escaut)

>>> Participer à la mise en tourisme du territoire Les Parcs se préoccupent de mettre en réseau les sites patrimoniaux et les professionnels. Car travailler à fédérer l’offre est la seule manière de réussir la mise en tourisme de leur territoire et de faire émerger une filière de tourisme de nature et de découverte. Ils animent ou se positionnent au cœur d’un réseau de prestataires touristiques (gestionnaires de sites, hébergeurs, restaurateurs…). Cette mise en réseau facilite le montage et la promotion des produits touristiques (courts séjours, excursions…). Les collaborations, notamment pour construire une promotion cohérente, sont souvent très étroites avec les syndicats d’initiative et les Maisons de tourisme. Chacun a en effet tout à gagner à collaborer pour tirer parti de la forte image Parc, label de qualité, et valoriser le territoire à l’extérieur. Certains Parcs conseillent aussi les porteurs de projet à mieux répondre à la demande du public et monter leurs dossiers de financement (agriculteurs, particuliers…).

Faire connaître le territoire >>> Les actions de promotion Travailler la notoriété et l’image du territoire comme destination « touristique » est essentiel pour attirer des visiteurs et des touristes. Publications, site Internet…, les Parcs développent une politique éditoriale importante pour installer une image forte de territoire de qualité et mieux faire connaître leur offre (hébergements, restaurants, artisanat d’art, sites touristiques…). Certaines publications, en particulier pour les Parcs frontaliers, sont multilingues pour faire rayonner leur territoire très loin, bien au-delà de leur aire d’influence habituelle, et répondre aux demandes d’information des touristes anglais, français, allemands.

> Vitrine des artisans à la fête du Parc (Deux Ourthes)

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Quelques actions clés > Accueil d’expositions et promotion sur le site Internet (Haute-Sûre Forêt d’Anlier, Vallée de l’Attert) > Exposition « l’homme au travail, l’homme en fête » intégrant citations littéraires et œuvres picturales (Plaines de l’Escaut > Édition d’un agenda des manifestations culturelles (Viroin-Hermeton) > Soutien et promotion des manifestations folkloriques et populaires (Pays des Collines, Haute-Sûre Forêt d’Anlier)

>>> Mettre en valeur les ressources locales Miel, charcuterie, chocolat, bière, fromages…, les produits sont aussi des ambassadeurs du territoire. Si les valoriser, c’est préserver des savoirfaire traditionnels, des tours de main, des secrets de fabrication, ils permettent aussi de parler du territoire et de renforcer sa notoriété. Pour mettre en valeur les produits de leur territoire, les Parcs récompensent certains d’entre eux en leur attribuant la marque « Parc naturel ». En donnant un coup de pouce à ces produits, cette reconnaissance soutient les ventes. La plupart des Parcs mènent différentes actions pour valoriser les produits de terroir lors de la Fête du Parc ou des foires et salons.

Promouvoir un développement culturel et social Favoriser le développement culturel et social, troisième « pilier » du développement durable, est primordial aux yeux des Parcs naturels pour maintenir des échanges sociaux, combattre le repli sur soi, favoriser l’ouverture aux autres. C’est aussi une manière différente d’associer les habitants à la démarche du Parc.

Encourager les pratiques culturelles >>> L’art porteur de l’identité du territoire

> Apprentissage des langues (anglais, néerlandais) au travers d’ateliers ludiques gratuits sur le thème de la nature, l’environnement, le potage (Vallées de la Burdinale et de la Méhaigne ) > Organisation des stages et d’animations sportives, culturelles et nature pour apprendre la langue du voisin (Vallée de l’Attert)

Accueil d’expositions dans les Maisons de Parc, promotion des artistes et de leur œuvre sur Internet..., plusieurs Parcs soutiennent la création artistique locale et les artistes qui travaillent à partir de matériaux présents dans le territoire ou révèlent et mettent en scène leurs paysages emblématiques. L’art constitue un vecteur bien utile pour aller à la rencontre d’autres publics et acteurs, tisser des liens et faire relayer les principaux messages des Parcs.

>>> L e folklore : l’âme des campagnes Certains Parcs ont aussi à cœur de préserver et faire revivre les traditions folkloriques ou populaires de leur territoire. Ces initiatives visent à faire redécouvrir aux habitants leur l’histoire commune, réelle ou imaginaire, et leur identité. A les rendre plus fiers aussi de leur appartenance à un territoire de qualité.

>>> L’apprentissage des langues : favoriser un esprit d’ouverture Quelques Parcs favorisent le multilinguisme pour lever la barrière des langues et inciter les habitants à s’ouvrir à la culture du voisin limitant ainsi le repli sur soi. Cet apprentissage s’opère le plus souvent au travers d’animations, façon originale et ludique de se familiariser avec les langues étrangères.

Le projet interreg « Pappalapapp » du Parc naturel de la Vallée de l’Attert : l’apprentissage de la langue du voisin pendant les vacances scolaires.

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Faciliter l’intégration sociale de certains publics >>> Favoriser l’accessibilité des sites pour les personnes handicapées Dans certains Parcs, l’accueil du public se double d’un effort en faveur des personnes handicapées pour réduire leur exclusion sociale. Qu’elles soient aveugles, sourdes ou se déplaçant en fauteuil roulant, ces personnes doivent pouvoir découvrir la nature en toute autonomie. Cheminements avec des pentes très faibles, indications en braille…, les aménagements permettent des parcours de découverte sécurisés au cœur de la nature. Autre intérêt : ces aménagements, tels les cheminements en caillebotis, améliorent souvent le confort des autres publics sans malmener les milieux naturels.

Quelques actions clés > Aménagement de la Maison du Parc et certains sites naturels (Coupure de Bléharies…) pour l’accueil des personnes handicapées, notamment les déficients visuels (Plaines de l’Escaut) > Aménagement d’un parcours de découverte dans une réserve naturelle accessible aux personnes à mobilité réduite (Haute-Sûre Forêt d’Anlier)

>>> Développer la mobilité pour tous en milieu rural Pour que la campagne ne devienne pas un espace dédié principalement à la voiture, quelques Parcs oeuvrent aussi à favoriser, en zone de très faible densité de population, la mobilité des habitants sans voiture, notamment les jeunes et les personnes âgées. Information dans le journal du parc, conférence de presse… : ils sont partie prenante d’expériences qui diversifient l’offre en transport en commun (bus à la demande…) et améliorent les services à la population.

> Projet d’aménagement d’un parcours de découverte des essences calcicoles et de la géologie régionale (Viroin-Hermeton) > Accompagner et promouvoir les initiatives favorisant la mobilité (Deux Ourthes, HauteSûre Forêt d’Anlier et le Telbus pour le bus à la demande)

L’opération pilote « bus à la demande » en zone rurale (Telbus) est une collaboration entre les transports en commun luxembourgeois et le Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier © photo tec Namur-Luxembourg

La coupure de Bléharies (Parc naturel des Plaines de l’Escaut) a été aménagée pour les personnes à mobilité réduite et est jalonnée de panneaux d’interprétation en relief et en braille à destination des déficients visuels.

Bilan des Parcs naturels de Wallonie

Et demain ?

> L’affirmation des territoires Parc comme destination touristique porteuse d’une image de qualité suite aux actions répétées de communication et de promotion menées dans la presse, à la télévision ou sur Internet

>R enforcer les actions raccourcissant les circuits entre producteurs et consommateurs (marchés du terroir…), incitant à consommer davantage localement à travers l’attribution de marques collectives (marque Parc…)

> La spécificité de la démarche des Parcs, axée sur le développement d’une offre touristique diffuse et intégrée

> Encourager la création artistique comme vecteur de sensibilisation des messages des Parcs et déclencheur de dynamiques localeS

> La reconnaissance des Parcs par les opérateurs touristiques comme territoire pertinent pour bâtir et promouvoir une offre > Le développement de la signalétique et des circuits de promenade et de randonnée

38 — Les Parcs naturels de Wallonie et le développement économique et rural Valoriser les ressources du territoire en atout économique ou culturel


Les Parcs naturels de Wallonie Des laboratoires du développement durable Expérimenter et innover Les Parcs sont en première ligne pour innover et trouver de nouvelles réponses aux évolutions et enjeux de leurs territoires ruraux. Ces dernières années, ils ont remis au goût du jour la conduite de vergers de variétés anciennes, les pratiques de gestion extensive pour l’entretien et la restauration de milieux naturels (fauchage, pâturage…), les techniques douces d’entretien des berges et cours d’eau. Ils expérimentent des formes d’accueil du public compatibles avec la fragilité des milieux naturels. Ils servent de laboratoire pour tester des politiques publiques pour le compte notamment de la Région wallonne. Car les Parcs offrent une bonne échelle pour expérimenter en grandeur nature des dispositifs et des procédures (Bus à la demande…). Leur bonne connaissance des acteurs et des politiques, associée à leur pouvoir de négociation, facilite l’émergence et la mise en œuvre des projets. Plusieurs Parcs explorent avec leurs homologues allemands, français et luxembourgeois des coopérations transfrontalières en matière de gestion de l’eau ou d’habitats remarquables, de création d’itinéraires de randonnée, d’organisation d’animation nature. Le Parc naturel des Plaines de l’Escaut expérimente même l’élaboration d’une charte commune avec le Parc naturel régional Scarpe-Escaut. En plaçant leur action à une échelle transfrontalière, les Parcs « bousculent » les représentations en matière de territoire de projet. Des enjeux partagés justifient à leurs yeux d’agir à l’échelle de périmètres dictés, non par des logiques administratives, mais par les réalités de terrain. Cette culture de l’expérimentation qui fait leur originalité doit perdurer et se renforcer. Car des champs d’intervention restent encore à approfondir. Les Parcs devront être en première ligne les prochaines années en matière d’éco-développement, en particulier pour développer les liens entre énergies renouvelables, performance environnementale et développement économique. Certains expérimentent déjà la mise en place de filières bois-énergie. L’enjeu est de trouver une voie de valorisation économique rentable à la biomasse forestière à travers le développement de la production de chaleur pour pérenniser les opérations d’entretien et de restauration de corridors écologiques et paysagers.

Le Parc naturel des Plaines de l’Escaut et le Parc naturel régional Scarpe-Escaut (France) forment le Parc naturel transfrontalier du Hainaut : une même nature, des paysages identiques, des présidents qui parlent d’une même voix.

Les Parcs naturels de Wallonie Des laboratoires du développement durable — 39


Faire partager l’expertise Les Parcs naturels sont reconnus comme des structures expertes au service des acteurs du territoire. Leurs équipes techniques pluridisciplinaires et proches du terrain constituent un atout pour donner des avis sur les demandes de permis, conseiller les porteurs de projet, expliquer la complexité des procédures et réglementations aux élus. Ils participent à la mise en œuvre des politiques de la Région wallonne, en facilitant l’adhésion des communes à travers diverses conventions (fauchage tardif des bords de route, aménagement des combles et clochers, contrat de rivière…). La connaissance des procédures réglementaires et la maîtrise des politiques publiques leur permettent de fournir un appui technique aux communes en matière d’urbanisme et d’environnement (assainissement…), de pilotage de projet et de montage de dossiers de financements européens. Leurs capacités à rassembler, fédérer, mettre différentes catégories d’acteurs autour de la table de négociation sont appréciées dans l’animation territoriale et le management des projets.

Les parcs naturels (ici, le Parc naturel des Plaines de l’Escaut) organisent des démonstrations, des essais pour promouvoir de nouvelles pratiques agricoles, plus respectueuses de l’environnement

De par la transversalité des compétences de leurs équipes techniques, les Parcs naturels sont régulièrement sollicités pour témoigner de leur expérience, voire pour organiser, pour le compte d’autorités publiques, des colloques, journées d’études ou conférences internationales.

40 — Les Parcs naturels de Wallonie Des laboratoires du développement durable


Qui finance l’activité des Parcs ? Parc naturel du Pays des Collines Ruelle des Ecoles, 1 B-7890 Ellezelles Tél.: +32(0)68/54.46.00 Fax: +32(0)68/54.46.05 Internet : www.pays-des-collines.be Courriel : info@pnpc.be Parc naturel des Plaines de l’Escaut 31, rue des Sapins B- 7603 Bon-Secours Accueil Tél. +32 (0)69/77 98 10 Equipe Technique Tél. +32 (0)69/77 98 70 Fax +32 (0)69/77 98 11 Internet : www.plainesdelescaut.be Courriel : parcnaturel@plainesdelescaut.be Parc naturel des Hauts Pays Rue des Jonquilles, 24 B-7387 Onnezies Tél : +32 (0)65 / 46 09 38 Fax : +32 (0)65/ 75 58 48 Internet : www.pnhp.be Courriel : parcnaturel@pnhp.be Parc naturel des Vallées de la Burdinale et de la Mehaigne Rue de la Burdinale, 6 B- 4210 Burdinne Tél : +32 (0)85/71 28 92 Fax : +32 (0)85/71 01 47 Internet : www.burdinale-mehaigne.be Courriel : parcnaturel.burdinne@belgacom.net

Parc naturel Viroin-Hermeton rue d’Avignon, 1 B- 5660 Nismes Tél. +32(0)60/39 17 90 Fax. +32(0)60/39 17 93 Internet : www.pnvh.be Courriel : secretariat@pnvh.be Parc naturel Hautes Fagnes - Eifel Centre Nature Botrange Route de Botrange, 131 B - 4950 Robertville Tel. : +32 (0)80/44 03 00 Fax : +32 (0)80/44 44 29 Internet : www.centrenaturebotrange.be Courriel : info@centrenaturebotrange.be

75% des ressources en moyenne des Parcs naturels de Wallonie proviennent de financements liés à des programmes européens (FEDER, LIFE...), 20% de la subvention de fonctionnement versée par la Région wallonne et 5% de la cotisation des communes. Les subventions de fonctionnement couvrent faiblement les missions fondamentales des Parcs investis à mettre en œuvre leur plan de gestion Cette dépendance vis-à-vis des programmes européens est source de vulnérabilité. Car ces financements sont limités dans le temps, aléatoires, variant au gré des dispositifs et des politiques. Elle oblige les Parcs à consacrer beaucoup de temps à monter des dossiers et à rendre éligibles leurs opérations pour préserver leurs ressources humaines, leur sort, c’est-à-dire la pérennité des équipes techniques, étant fortement dépendant de leur reconduction. L’absence de financements stables, durables, en adéquation avec le projet de territoire à mettre en œuvre, est parfois source d’instabilité au niveau du personnel, obligeant à reconstituer régulièrement les compétences et la mémoire des opérations au sein de l’équipe technique pour sauvegarder l’expertise acquise au fil des ans.

Parc naturel des Deux Ourthes Rue de Laroche 8 B- 6660 Houffalize Tél: +32 (0)61 / 21 04 00 Fax: +32 (0)61 / 26 79 01 Internet : www.pndo.be Courriel : info@pndo.be Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier Chemin du Moulin, 2 B- 6630 Martelange Tél : +32 (0)63/45 74 77 Fax : +32 (0)63/67 64 84 Internet : www.parcnaturel.be Courriel : contact@parcnaturel.be Parc naturel de la Vallée de l’Attert Voie de la Liberté, 107 B- 6717 Attert Tél : + 32 (0)63/22 78 55 Fax : + 32 (0)63/22 16 98 Internet : www.aupaysdelattert.be Courriel : asbl.apda@attert.be

Valeurs annuelles moyennes calculées sur 5 ans (2002-2006)

Synthèse rédigée par Céline de ANGELI Brochure réalisée par la Fédération des Parcs de Wallonie

Cabinet de conception rédactionnelle spécialisée en environnement et aménagement 1, rue des hannetons – 59000 Lille – (FRANCE) Tel +33 (0)3 20 52 45 35 – Mobile +33 (0)6 24 95 10 65 celine.deangeli@wanadoo.


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