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Un petit peu trop, c’est juste assez pour moi. Jean Cocteau
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Le père Noël n’existe pas, c’est le premier choc émotionnel de tout être humain. Le jour où j’ai appris que le père Noël n’existait pas, je me suis demandé si mes parents étaient mes vrais parents finalement. Je n’étais plus à un mensonge près. J’avais été victime d’une grosse arnaque, il était louable de tout remettre en cause. Absolument tout. Dès lors, si le vieux qui se faufile dans les cheminées de Palm Spring à Osaka était une supercherie internationale, qui étaient réellement les deux individus qui m’entouraient à table et qui me forçaient à manger du foie de veau ? C’était la pagaille dans ma tête et j’en voulais à la terre entière. Tout devenait suspicion, méfiance, sujet à débat. Je doutais, donc j’étais. Le père Noël n’existe pas, c’est le premier choc émotionnel de tout être humain, bien avant de découvrir que les animaux ne sont pas doués de parole. C’est le premier pas vers l’âge adulte, car grandir c’est tirer un trait brutalement sur la féerie. Dans la foulée, j’ai appris qu’aucune petite souris ne faisait du zèle dans le capitalisme ni qu’aucune cloche en chocolat ne semait des œufs avec minutie dans le jardin. C’était un monde qui s’écroulait et c’était trop pour mes épaules de jeune homme en devenir. Les adultes sont vraiment cruels ; ils nous font croire à des possibilités qui dépassent le commun des mortels, mais tant que ça nous arrange, on a la foi. Et puis, un jour, 5
alors qu’on est relativement bien dans ses baskets et qu’on n’emmerde personne, on nous sabote, on nous ramène à des réalités glaciales, on nous extirpe d’un endroit pour nous catapulter dans un autre. J’apprenais que le père Noël n’existait pas et je devais finir mon foie de veau avant d’aller réviser mes tables de multiplication. J’ai vécu cette période de ma vie comme un homicide volontaire prémédité. Mon corps était lacéré, mon cœur déchiré. Le jour où j’ai appris que le père Noël n’existe pas est le jour où j’ai commencé à douter de tout. On m’avait appelé « beau bébé » ; on m’avait raconté des histoires, des contes avec des fins magiques ; mais l’expérience m’a prouvé que rien ne se passe comme prévu. Tout le monde ne se marie pas et n’a pas beaucoup d’enfants. Déjà, pour commencer, tout le monde n’est pas hétérosexuel, et ça, dans les contes, on oublie un peu trop souvent de le dire. Quand j’ai découvert que je préférais les garçons, j’ai eu tout à apprendre, à faire ou à défaire, et seul bien sûr, car même dans « BlancheNeige et les sept nains » on ne précise rien à ce sujet. Et pourtant, tous ces hommes de petite taille, qui vivent ensemble et qui partagent la même chambre, doivent bien être concernés par la sexualité. De même, tous les princes à la mâchoire carrée n’ont pas forcément envie d’une blondinette aux cheveux qui refoulent la camomille. Certains préfèrent un pirate mal rasé qui dégoupille une capsule de bière avec les dents. C’est viril, ça sent la sueur et le musc. « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants », ça ne se passe pas forcément comme ça. On nous focalise sur un aboutissement, un couronnement, mais toutes les fins ne sont pas aussi fantastiques. Les homosexuels sont absents des contes de fées pour ne pas faire peur aux enfants, le grand méchant loup doit être bien suffisant, ou alors on présuppose que les histoires ne se terminent jamais bien pour eux. Les homosexuels ne se marient pas et n’ont pas beaucoup d’enfants. Il faut arrêter avec la dépendance aux rêves, elle mine 6
les adultes que nous sommes. Si on n’était pas drogué d’images et d’idées flamboyantes dès le plus jeune âge, moins durs seraient le renoncement et l’accès à la vie réelle parfois. Non, le père Noël n’existe pas, et j’ai des doutes en ce qui concerne le prince charmant. Je pensais l’avoir trouvé mais ça fait trois mois que Hugo m’a quitté. Quand il m’a dit : « C’est fini, bonhomme », ce n’était pas sur une licorne mais devant notre four à micro-ondes multifonctions. Aujourd’hui, je suis un parmi des millions, pédé et célibataire. Je vis dans un studio, je galère dans mon boulot, je circule en métro. Et si je ferme les yeux, à quoi je rêve ? 1h du matin. Je ne dors toujours pas. De l’autre côté du mur, mon voisin fait un boucan du diable. Entre gémissements et râles d’amour, Thierry s’envoie en l’air. Il y met le cœur à l’ouvrage, sans parler du reste. Nous sommes les seuls homosexuels de cette copropriété et on se retrouve sur le même palier. Le hasard fait plus ou moins bien les choses, ça dépend de quel point de vue on se place. Thierry a trouvé son prince charmant pour la soirée. On dirait que les deux hommes sont en train de tuer le dragon. Je distingue clairement les rugissements de Thierry, mais son invité le concurrence sérieusement. Je le soupçonne d’être un peu chanteur d’opérette. Je rallume la lumière et m’assois sur le lit. J’aime bien Thierry, c’est un voisin adorable, j’ai de très bons rapports avec lui depuis mon arrivée dans l’immeuble. Je comprends aussi son succès : un beau mâle de quarante ans, la cage thoracique bien large et le biceps tatoué, ça en fait rêver plus d’un. Il pourrait être un prince charmant conventionnel qui sauverait des princesses en haut des donjons sans froisser sa cape. Il leur ferait l’amour et les féconderait en deux temps trois mouvements. Il préfère être un prince charmant politiquement incorrect et avoir une vie sexuelle en marge de tout ça. Il collectionne les mecs qui gueulent au plumard, me persuadant que mon voisin est un super coup. À 1h du matin, seul dans mon lit les bras croisés, je suis content de le savoir. 7
Ce raffut est aussi énervant qu’excitant. Thierry a la chance d’avoir une activité sexuelle plus agitée que la mienne, mais la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Je me dois de le lui signifier sans délai, il en va de nos rapports de bon voisinage. Je bondis de mon lit et enfile un caleçon. Je traverse mon appartement et sors dans le couloir en furie. Il est 1h du matin passée, j’ai les pieds nus sur le carrelage froid et je n’ai pas eu de relations sexuelles depuis des semaines. J’ai le droit d’être contrarié. Un coup de sonnette ininterrompu et mon voisin finit par m’ouvrir la porte. De la sueur imbibe les poils de son torse et une serviette a été rapidement nouée autour de sa taille. Vu la bosse qu’elle dissimule, son sexe ne s’est pas encore aligné au repos. J’inspire. — Qu’est-ce que tu fais là, ma grenouille ? il demande. — Je m’appelle Arthur, pas la grenouille ! — Et tu ne dors pas à cette heure-ci ? — Je voudrais bien, mais ton ami et toi vous faites trop de bruit ! — Ah ! pardon. — On m’attend à l’agence de presse très tôt demain. — On va faire plus doucement, de toute façon on a fini, c’est le moment du câlin maintenant. — J’en suis ravi. Thierry caresse sa barbe finement taillée et les poils de son torse en relevant son sourcil droit. Sa serviette est sur le point de dégringoler. Je ne me laisse pas dérouter. J’ai les pieds froids, je me lève aux aurores et je travaille en CDD. — Tu dors avec tes plans cul, toi ? je demande. — Oui, ma grenouille, je suis un romantique. — Et c’est qui cette fois ? — Giancarlo, un Italien, il a des cuisses de footballeur et il sait chanter l’opéra. — Faites-moi plaisir, Giancarlo et toi, mettez-la en sourdine ! 8
— Ok, ma grenouille. Ce surnom débile est récurrent. À 1h du matin passée, ça me laisse songeur. — Thierry, pourquoi tu m’appelles toujours ma grenouille ? — Parce que tu es petit avec une tête plus grosse que ton corps, je trouve ça rigolo. Je sens partir un coup de pied circulaire et un pétage d’arcade sourcilière. À cet instant précis, je devrais lui faire ravaler ses mots et le cogner méchamment. Il ne m’en laisse pas le temps et referme la porte en souriant ; sa serviette glisse le long de ses cuisses, laissant apercevoir dans l’entrebâillement un sexe prometteur. J’inspire. J’ai 29 ans, les yeux cernés, une prestance de grenouille et je ne crois plus au prince charmant depuis belle lurette. C’est super tragique. *
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Ce n’est pas de la télé ni de la fiction, encore moins du rêve. Dans les séries américaines, on voit des blondes héler des taxis et s’engouffrer dans les voitures avec leurs talons hauts. Elles dégrafent leur imperméable en gloussant et se racontent leur dernière pipe. Dans les séries américaines, on voit aussi des beaux gosses en jean tellement moulant qu’ils n’ont plus la place de bander. Ils sautent dans leur voiture de rallye et font la nique à un shérif con comme un balai. C’est de la télé, de la fiction, du rêve. Dans ma vie, je n’ai pas les moyens de me déplacer tous les jours en taxi. Je ne me rends pas non plus au travail dans un bolide orange aux amortisseurs défiant toute concurrence. Je prends le métro aux heures de pointe, bondé comme aujourd’hui. J’ai la joue écrasée contre la porte vitrée. Ce n’est pas de la télé ni de la fiction, encore moins du rêve. Le monsieur derrière moi vient de me gratter les fesses en tournant la page de son journal. Je lui collerais bien mon genou dans le sternum si je pouvais faire un mouvement. Malheureusement, je suis bloqué en position d’invertébré, le cou disloqué. Tout le monde devrait s’impliquer dans le métro ; il faudrait interdire le curage de nez, les étirements de triceps ou le feuilletage de journaux et d’encyclopédies. On force au passage pour entrer, on se maintient comme 10
on peut, on essaie de rester digne et on plonge en apnée. Fermeture des portes. Six stations me séparent de l’agence de presse ; six stations sans respirer, c’est dangereux. La vieille Chinoise plaquée contre les strapontins était là bien avant moi. À compter qu’elle descende à la porte de Choisy, elle n’est pas encore sortie de cet enfer. Elle va finir en hypoxie totale, surtout si le collégien devant elle continue de lui scotcher son sac à dos en pleine figure. Finalement, je n’ai pas le droit de me plaindre, je reste un privilégié. Je voudrais juste pouvoir refermer la bouche afin de déglutir et de ne pas baver sur la vitre. Il faudrait aussi que ce monsieur derrière moi abandonne son journal, son grattage de fesses me fait l’effet d’un viol. Après un réveil difficile, je me suis mis en retard, j’accumule stress et énergie négative. C’était bien la peine que j’aménage mon studio selon les préceptes du feng-shui. Le métro s’arrête en plein milieu d’un tunnel. Incident technique. Cette fois, je suis définitivement en retard au travail. Il me semble que la vieille Chinoise contre les strapontins vient de décéder. Elle a donné son dernier souffle et elle est maintenue debout par le lycéen et le monsieur moustachu en bermuda. Ils lui servent de tuteurs, je pense qu’ils ne s’en rendent pas compte. Moi, je suis encore vivant. Je pourrais sourire à la vie si ma joue ne faisait pas ventouse contre la vitre. — Vous êtes un incapable ! On ne peut vraiment pas compter sur vous ! C’est à croire que vous le faites exprès ! Pas la peine de me parler de panne ou de suicidé, vous avez toujours une bonne raison d’être en retard, c’est insupportable ! Il est 8h26 et monsieur Joubert vient de me postillonner dessus. Son haleine sent la vieille saucisse faisandée. J’attaque la matinée en espérant un peu de dramamine ou 11
n’importe quel anti-vomitif. Monsieur Joubert est mon chef de secteur à l’agence de presse. Il émane une forte odeur de soufre chaque fois qu’il fait irruption dans la pièce. En général, j’associe sa voix à des reproches ou à des remontrances. Il grommelle, il ronchonne, tout en secouant les bras. Monsieur Joubert sent aussi très fort sous les bras. Cachés derrière ses lunettes, ses petits yeux de truie m’adressent le pire des mépris. — Il me semble que votre CDD arrive à échéance. — Oui, je réponds simplement. — Et vous espérez qu’il soit renouvelé ? — J’en sais rien. — Alors, prenez garde ! Monsieur Joubert pue de la bouche ; ce qui se passe dans son foie, c’est super tragique. La moindre inspiration et je termine la matinée au service médical. Heureusement, il fait un demi-tour très militaire, tout en gestes précis et saccadés, et il repart en me traitant de vaurien ou quelque chose du genre. Depuis mon arrivée à l’agence, il m’a dans le collimateur. Il n’est pas du genre à valoriser le travailleur. Pour lui, je suis stupide et je n’ai certainement rien à lui apprendre, excepté d’éviter les vieilles saucisses au petit déjeuner. Comme chaque jour, je reprends mon travail dans cette atmosphère plombante. Toute la journée, je vais voir les mauvaises nouvelles défiler devant mon écran d’ordinateur. C’est mon travail de les retranscrire et d’éditer les dépêches pour un groupe multimédia. Un journaliste annonce rarement les trains qui partent à l’heure, mais l’actualité mondiale a tendance à me déprimer. Il faut être armé pour ce job. Au début, j’avais pensé que journaliste c’était génial. Deux ans de fac, deux ans d’IUT, et je m’imaginais faire des reportages, interviewer des présidents, des stars du rock, Miss France... Je voulais parler des interactions, des émotions. Je voulais raconter la vie sous son 12
aspect le plus positif. Et je me retrouve cloué devant un PC, dans une salle éclairée au néon, à reformuler les coups d’État, les tsunamis, le pourcentage des accidentés de la route, la disparition des ours bruns. Je suis tiraillé par un chefaillon dont la bouche refoule la viande de porc avariée, tout ça en CDD. À vrai dire, journaliste ce n’est pas génial tous les jours. Par manque d’opportunité, par manque de chance, il m’a fallu accepter ce poste. « Faut bien bouffer », me dirait un chanteur déchu qui se produirait dans les supermarchés. Guitare sous le coude, il me comprendrait, il me paierait une noisette au comptoir d’un café et griffonnerait quelques paroles sur ma vie en espérant en faire un tube. Dans mon calvaire, je suis accompagné de Bernard. Il a son poste en face du mien. Il parle très peu, il me fait un signe de la main en guise de bonjour. Il émet un son parfois, et encore, c’est quand il se coince les doigts dans le tiroir de son bureau. Très investi dans sa charge de travail, il prend de courtes pauses déjeuner. Il avale, quoique aspire conviendrait mieux, des sandwichs à la mayonnaise. Il s’en met partout et se tache régulièrement. Bernard porte toujours une chemisette jaune. C’est gai, c’est solaire. Le problème est que la même chemisette jaune revient tous les jours avec ses auréoles de sueur et de mayonnaise. En résumé, Bernard me fout le bourdon. Dans la pièce, il y a aussi Sonia. Elle est devant son ordinateur comme tous les jours. Elle est avachie, en larmes, comme tous les jours. — Ça ne va pas, Sonia ? je demande. — Non ! J’ai mal. — Qu’est-ce qui se passe encore ? — J’ai des abcès en fond de gorge, j’ai pris des corticoïdes, mais ça se développe sous les amygdales, ça fait mal. — Tu as vu un médecin ? — Oui, elle dit en pleurant, regarde ça !
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Elle s’approche de moi et ouvre la bouche comme un dromadaire qui bâille. Sous le néon, je vois la chose la plus abjecte de ma vie : des enflures purulentes torpillent sa langue violacée. — Ah ! c’est dégueulasse ! je crie en me plaquant sur ma chaise. — J’ai mal ! elle hurle. Je détourne la tête et me repenche sur mon ordinateur, sur les putschs, la folie des sectes, le terrorisme pakistanais. Bernard vient de s’affaler sur son clavier ; son crâne laisse apercevoir nettement un flot de pellicules. Tout autour de moi n’est qu’horreurs et cauchemars. La journée ne fait que commencer, c’est parti pour huit heures. Depuis la nuit dernière, une question me taraude : de quoi j’ai l’air ? Thierry a semé le doute en moi. Il a réveillé des névroses dont je croyais être détaché. Elles étaient juste endormies. Je ne me suis jamais trouvé communément beau, mais tout de même, avoir la tête plus grosse que son corps vire presque au monstre de foire. À un carrefour de ma vie où j’essaie d’être à la hauteur d’un futur trentenaire, Thierry m’a expédié six pieds sous terre. Ses propos m’angoissent d’autant que lui représente un idéal, doté d’un physique et d’un sex-appeal foudroyants, comme ceux des mecs sur les flyers ou les poster boys. Il est la référence, l’œil qui recherche son alter ego, et son appréciation est rude : je suis une grenouille. Une grenouille, ça n’est jamais poster boy, ça naît tétard et ça chante sous la pluie. J’ai couru aux toilettes de l’agence de presse, je me suis observé dans le miroir. De quoi j’ai l’air ? Je n’ai rien vu, j’ai juste entendu des rires, des ricanements en stéréo, ceux des adolescents. C’est l’âge le plus tragique où viennent parfois des envies de meurtres. On découvre le regard des autres, les rapports de domination, le jugement qu’on croit fatal et intangible. Alors, on donne des coups de coude 14
pour ne pas se faire aplatir, pour trouver sa place et pour avancer. On se bat avec des petites armes. On fait tout ça avec de l’acné et la voix qui oscille entre Mickey Mouse et Capitaine Caverne. À l’adolescence, j’étais déjà une grenouille. Je panique et je cherche du réconfort chez le premier venu. — Dis, Bernard, comment tu me trouves physiquement ? Mon collègue se redresse sur sa chaise, très inquiet. — Je ne te drague pas, je veux juste savoir si tu me trouves au moins proportionné. Bernard ouvre la bouche lentement sans émettre un son ; sa grosse langue pend comme celle d’un veau déshydraté. — Tu penses que j’ai une tête plus grosse que mon corps ? Pas une réponse ni même un bruissement. Bernard se prend le visage entre les mains. Ses doigts se crispent à ses oreilles, sa figure est congestionnée. C’est le chahut dans sa tête. De toute évidence, je viens de le perturber. Je devrais prévenir le service sécurité avant qu’il ne se fracasse le crâne contre le bureau. Sonia ne s’alarme pas ; toujours en pleins gémissements, elle n’est pas opérationnelle pour me répondre. Personne à qui parler, personne pour me rassurer. J’inspire. J’ai 29 ans, des doutes concernant mon physique, le renouvellement de mon CDD et la santé mentale de mes collègues. Je doute, donc je suis. Et, au fait, où est la sortie de secours dans ce bâtiment ? Je devrais appeler Hugo, mon ex, et lui demander ce qu’il pense de moi physiquement. Nous sommes restés ensemble deux ans et à aucun moment il ne m’a laissé penser que j’étais difforme. Je n’étais pas une grenouille pour lui, j’étais son « bonhomme ». Un bonhomme, c’est standard, ça marche droit, ça inspire la confiance. Même 15