LE PETIT JOURNAL DU SPECTATEUR QUI PREND DE LA HAUTEUR I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I ME 19 & JE 20 OCTOBRE 2011 · 20H
Le
Passe-Plat
Les mains sales de
Jean-Paul Sartre mise en scène Guy Pierre Couleau
Recette maison
Mise en bouche
D
«L
epuis plusieurs années, j’ai envie de faire découvrir au public d’ici le travail de Guy Pierre Couleau, homme de théâtre que j’estime profondément pour l’attention qu’il porte aux textes et à la justesse de ses interprètes. Point d’esbroufe avec lui mais la recherche exigeante et aimante de ce que l’on peut appeler le cœur et le nerf d’une œuvre, et une troupe à l’unisson pour rendre toute la complexité des questions soulevées par Jean-Paul Sartre. Robert Bouvier | directeur
e théâtre n’est fait ni pour la démonstration ni pour les solutions. Il se nourrit de questions et de problèmes. (…) Comme dans Sophocle, aucun de mes personnages n’a tort ni raison. Un mot de Saint-Just, «nul ne gouverne innocemment», m’a fourni le thème des Mains sales. Partant de lui, j’ai mis en scène le conflit qui oppose un jeune bourgeois idéaliste aux nécessités politiques. Ce garçon a déserté sa classe au nom de cet idéal et c’est encore en son nom qu’il tuera le chef qu’il admirait mais qui a préféré la fin au choix des moyens. J’ajoute que ce droit, il le perdra en l’exerçant. A son tour, il aura les mains sales.» Extrait d’un entretien avec Jean-Paul Sartre paru dans Le Figaro en 1948
Durée: 2h30
équipe de création mise en scène Guy Pierre Couleau dramaturgie Guillaume Clayssen scénographie Raymond Sarti costumes Laurianne Scimemi lumière Laurent Schneegans musique Philippe Miller vidéo Michel Fouquet
interprétation Serge Tranvouez (Hoederer) Xavier Chevereau (Le prince, Ivan) Michel Fouquet (Louis) François Kergourlay (Georges) Flore Lefebvre des Noëttes (Olga) Anne Le Guernec (Jessica) Olivier Peigné (Karsky) Nils Ohlund (Hugo) Stéphane Russel (Slick)
production Comédie de l’Est
coproduction Cie des Lumières & des Ombres Théâtre d’Angoulême Théâtre la Passerelle L’Atelier du Rhin – CDR d’Alsace
coréalisation Athénée – Théâtre Louis Jouvet
© Grégory Brandel
accueil en collaboration avec
I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I ME 19 & JE 20 OCTOBRE 2011 · 20H
E
n 1943, en Illyrie, Etat fictif d’Europe centrale occupé par les armées allemandes. Hugo Barine, jeune militant communiste d’origine bourgeoise, se propose pour assassiner Hoederer, l’un des chefs du Parti, qui conduit une politique d’alliance avec les forces conservatrices et fascistes, considérée comme une trahison. Accompagné de sa femme, Jessica, il est introduit auprès de Hoederer comme secrétaire. Après plusieurs jours
d’atermoiements, il est sur le point de se laisser convaincre par celui-ci du bienfondé de sa politique, lorsqu’il le surprend embrassant Jessica. Estimant avoir été joué, il l’abat. Après deux ans de prison, il se retrouve chez les militants qui l’ont chargé de l’assassinat. Leur ligne politique a changé, ils ont adopté celle qui était préconisée par Hoederer. Sommé de choisir entre l’alignement et la mort, Hugo choisit la mort.
Plat principal
L
e théâtre de Sartre est celui de l’abondance, de la profusion, du baroque peut-être. Il n’y a que peu de lignes droites dans ses pièces, les pensées s’articulant sans cesse autour de circonvolutions, de volte-face, d’hésitations et de changements de rythme. Son théâtre vire de bord scène après scène pour inventer une forme bien à lui, très vivante et très concrète, en référence à une esthétique cinématographique parfois. Mais Sartre le disait lui-même, «le théâtre ne s’occupe pas de la réalité mais seulement de la vérité. Le cinéma, par contre, cherche une réalité qui contient des moments de vérité.» Alors il écrit en surprenant le spectateur.
n o t e
d ' i n t e n t i o n
Il s’autorise le comique en plein milieu de la tragédie et convoque le burlesque là où l’on attendrait le dramatique. (...) Sartre écrit dans une tension permanente entre plaisir et brutalité. Jean Vilar disait: «Peutêtre est-ce là la raison profonde du succès de Sartre au théâtre: puisqu’on ne peut rassembler, brutalisons. Toute œuvre de Sartre est une œuvre de combat, n’est-ce pas?» C’est ce combat, cette lutte en scène qui me semble fascinante dans Les mains sales, le fait que chaque réplique trouve sa légitimité dans sa propre capacité à remuer sens et pensée.
Prochainement t h é â t r e
f a m i l l e
(dès 8 ans)
Les bijoux de la Castafiore d’après Hergé par Am Stram Gram Le Théâtre Tonnerre de Brest! Dix ans après sa création et près de 180 représentations en Suisse et en Europe, la Diva est de retour! Tintin est sidéré, Milou goguenard, Nestor fataliste et le professeur Tournesol ravi... La marche brisée, les téléphones en cascade, le perroquet tonitruant ses «Ciel! Mes bijoux!», le phénomène Lampion, le Supercolor-Tryphonar, l’invasion des médias, les lapsus en tous genres, rien ne nous sera épargné... pour notre plus grand plaisir! du 18 au 20 novembre | ve 19h, sa & di 17h
Guy Pierre Couleau | metteur en scène
Dessert Hugo — Bien sûr: toi, tu tiendras ta langue. Tu es comme Louis: ils te tueraient sans que tu parles. Qui vous prouve que je parlerais? Comment pourrez-vous me faire confiance si vous ne me mettez pas à l’épreuve?
r é s u m é
© Marc Vanappelghem
Entrée
e x t r a i t
Olga — Le Parti n’est pas une école du soir. Nous ne cherchons pas à t’éprouver mais à t’employer selon ta compétence. Hugo (désignant la machine à écrire) — Et ma compétence, c’est ça? Olga — Saurais-tu déboulonner des rails?
En bref Festival de la marionnette Ouverture, au Passage avec Hand stories et Court-Miracles, de la 14e édition, qui se tiendra du 28 octobre au 6 novembre dans plusieurs théâtres du canton.
a lire aussi
- Les mains sales de Jean-Paul Sartre, de Jean Labesse, éd. Ellipses - Les justes, d’Albert Camus, éd. Gallimard (créé en diptyque par G. P. Couleau avec Les mains sales)
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