1
DĂŠbut 2013
Illusion, projet irréaliste, abstraction, billevesée, fantaisie, fiction, illusion, imagination, invention, irréalité, mirage, monstre, rêve, songe, utopie, vision. Et si les chimères n'existaient pas, faudrait-il les inventer? Selon Papa Larousse Universel 1900 — on aime bien les vieux dicos de nos ancêtres -, la chimère serait une idée fausse, une vaine imagination. Un esprit chimérique serait quelque chose comme un projet sans fondement. En tout cas, la tendance chimérique n'est pas un état recherché par les esprits pragmatiques qui, toujours selon Papa LU 1900, seraient des endoctrinés, qui prendraient pour critère de la vérité la valeur pratique et s'opposeraient à l'intellectualisme. Pour certains philosophes de la famille, une idée est vraie parce qu'elle est utile et elle est utile parce qu'elle est vraie. Du coup, ils sont certains de créer la vérité, c'est toujours eux qui l'affirment. On ne nous le permettrait pas, personnellement, vu notre opinion subjective sur la vérité. Ce que nous, Free Freaks, voyons juste du bout de notre petite lorgnette, certes nous l'avouons, s'est un peu déformé depuis qu'on a sauté de notre lit de bébé, mais c'est quand même toujours la même histoire. D'un côté, il y a ceux qui rêvent à des conneries du genre passion, art, amour etc, et de l'autre, ceux qui font tout pour bien contrôler et canaliser le petit territoire qu'ils se promettent sans que ça tangue de trop. Bien sûr, ils sont certains de bien s'adapter à une réalité surtout très objective et préfèrent la pratique, jolie doctrine selon laquelle n'est vrai que ce qui fonctionne réellement. Bien, sûrement, enfin peut-être, si c'est dit, si c'est écrit aussi. C'est peut-être la raison pour laquelle les murs extérieurs de toutes nos chères églises sont soigneusement décorés de tant de chimères de toutes sortes. Pour bien montrer que les tentations et toute leur soi-disant emprise doivent rester chez elles, dehors, qu'il n'y a pas de place pour ces monstres créatifs à l'intérieur et sur nos blancs et bio hôtels. En tout cas et pour toutes celles et ceux qui laissent leurs chimères dehors, nous dirons simplement comme Victor Hugo : "Nos chimères sont ce qui nous ressemble le mieux." Alors on signe, notre visage et puis tout le reste. On grave sur nos mains, nos humeurs et nos bruits d'âme sans modération. On tatoue même sur une peau de papier journal, des parenthèses de vie que l'on juge importantes, comme dans les livres sacrés ou mythologiques des temps perdus. Non pas pour valoir cher après la mort, ni pour les médailles de la reconnaissance, mais pour tout bonnement se sentir exister et libre avant le grand naufrage.
3
L'ENCRE
Bernard Soufflet a les yeux ouverts et c’est pour graver le destin dans la peau que son poing se serre sur son pistolet… à encre. La musique ? Rock à Billy ! Gene Vincent et Elvis à la République, le Gibus ! Dans les années soixante-dix, Paris regorge de ces nouveaux jeunes sortis de nulle part qui tournent en Harley avec leurs blousons noirs. C’est Brando au milieu des pavés millénaires, c’est la Bastille de la Joie, mais le Balajo, c’est trop mou, il faut que ça cogne un peu, il faut que ça fasse mal, sinon c’est pas bon ! Alors on se laisse des traces sur la gueule et le Renard il s’en fout, c’est sa signature. Et puis les coquines aux doigts colorés, quand elles voient la carrure du gars qui tatoue entre les plaques d’acier qu’il soulève, son marcel trempé, la mèche gominée sur son œil vert, ça miaule… Alors, tatoue-moi Bernard et crac ! Et pfuit… Les amours sensuelles et sans suite font comme une suite.
DANS LE
SANG
PARIS 11IÈME - 1976.
Parfois, Dieu ferme les yeux et quelqu’un quelque part choisit le destin d’un autre. Mais, la peur le retient et il ne va pas jusqu’au bout. Ca c’est Jésus qui n’est pas d’accord. C’est la nuit, le terrain vague au fond du quartier Citroën laisse s’envoler les poussières crasseuses de quelqu e carcasse inquiétante. Au milieu des rats, dans sa couverture, un bébé attend. Bon sang, il est vivant, ce p’tit- là ! Ses yeux sont grands ouverts et quand ils croisent le regard brulant de la bête affamée, elle recule en couinant, comme s’il l’avait mordu. Ce n’est pas un rat qui mangera le gosse, sa peau est dure et son regard, celui du renard.
Mais il n’y a pas que la peau des filles, celles qu’on pique. Il y a le Dojo, la voie du corps qui parle à l’âme. L’esprit qu’il faut dompter, combattre la colère qui déborde. Les poings qu’il faut desserrer… Plus tard. En attend d’être calme, Bernard, le breton rebelle, parigot de la bande à qui mieux mieux, découvre le Kendo. Le cuir tombe. Le coton indigo de l’akama serré sur les reins, le kimono croisé sur le cœur, tsuki droit sur le plexius solaire, jo-dan la posture du maître est en vue. Concentré depuis les racines du sol, bien sur terre, la plante des pieds embrassant le bois du plancher poncé, trois pas et frappe la tête dans un cri qui vient du nombril de la terre, traverse son adversaire. Le sabre traverse ton noble adversaire et son âme s’endort près de toi, elle tombe dans le creux de ta mémoire et … disparait. La voie du sabre n’est pas loin, mais c’est pourtant le combat qui reste la voie sacrée de Bernard. Le Japon devient une obsession : les images de la sérénité la rendent possible, après le combat, un bon thé bien chaud, c’est possible. Le calme peut venir depuis le jardin d’où s’élèvent le ki des disciples acharnés à faire sortir d’eux sueur et sang par les narines et les pores de leurs paumes trop furieuses
PARIS 15IÈME - ÉTÉ 1956.
PARIS 15IÈME - 1995.
Le gosse finit par crier, les yeux rouges du rat, le vent, le froid, Maman ! Où es la peau chaude et douce ? Partie… Une autre vient se coller sur lui, plus chaude, plus grasse, plus généreuse et c’est bienvenu dans le quartier ! C’est chez toi et c’est ici que tu lâches l’ancre, Paris dans la peau, pour toujours, mais non, ce ne sera pas la rive gauche de la honte.
Au Japon aussi il y a des pavés, des blousons et des motos. De Yokohama à Tokyo aussi c’est Rock n’ Roll, quand on se promène à Asakusa… les yakuza règnent. Leurs bandes et leurs codes vestimentaires, leur code de l’honneur, tout ça, avec du thé et d’énigmatiques femelles dissimulées dans des tubes de soies serrées et colorées comme des biscuits de vitrine.
BERNARD SOUFFLET-HORISEÏ par Satsuki H.
4
Début 2013
BERNARD SOUFFLET -HORISEÏ
5
BERNARD SOUFFLET -HORISEÏ L’image est trop belle, pleine et forte, les pétales des cerisiers en fleurs de mai et c’est le printemps de l’esprit du renard qui devient chat. Ainsi naquit Horisei, disciple de Horijin, dont le nom à l’étrange écho dans la langue de Duguesclin, dans le cœur du Soufflet plante un arbre à images pour l’éternité, et lui ouvre la voie du dessin qui puise l’encre dans le sang.
YOKOHAMA - 1987. Ainsi de l’image qui se fixe dans l’esprit et devient comme un totem. Horisei écoute et traduit. Qui veux-tu montrer ? Que veuxtu dire de toi ? Un tatouage vit et meurt avec celui qui le porte, il le représente et le caractérise autant que la couleur de ses yeux, ses expressions favorites, ses tics ou ses tocs. De toute façon ce sera là et sur le bras ou sur la poitrine, dans le dos ou sur la cuisse, comme un bouclier, une armure ou une dentelle, le tatouage devient une peau de celui qui veut être reconnu pour cette force : montrer ce qu’on porte en soi et qui finalement nous résume et nous sublime.
Le dessin du tatouage des yakuza utilise une symbolique millénaire d’origine chinoise. Les images du tatouage japonais sont codifiées et puisent dans les écoles de peinture et de gravure du 19ième siècle dont Hiroshige et Hokusai sont devenus les maîtres. Les fondements du graphisme nippon sont la symbolique naturelle et la symbolique mythique spectaculaire : plantes, paysages et personnages familiers, dieux et demi-dieux, esprits et monstres mythiques côtoient des samouraïs et des guerrières terribles.
6
Chacun peut se revêtir des pouvoirs du tigre ou du dragon, s’envoler avec la grue ou s’étaler comme le paon, surgir comme une carpe hors de la rivière que crache un dragon retenu par un guerrier aux yeux de fou. Mais il dira ce qu’il est, ce qu’il croit et ce qu’il espère. Et Horisei, sur son dos se penchera pour plus que quelques heures, pour compléter, trait après trait, l’ombre de la carpe sous l’eau, l’écume de la vague qui lèche le pied de la femme enlevée par le tigre. Le tatouage de Horiseï représente Watonaï, un samouraï qui revient d’une expédition en Corée, image du pirate et du missionnaire dans une pièce de Kabuki dont le thème est la maîtrise d’un tigre. La sagesse du Yi king dit : « Marcher sur la queue du tigre, il ne mord pas, c’est l’apprentissage de la marche ». La force du guerrier qui compense celle du tigre est comme une image de l’équilibre, de la paix après la colère, une remise en question du fondement des choses.
Yokohama par Horiyoshi III 1996 Et toujours en cours… les bras sont l’œuvre de Horimitsu à Kanagawa en 2009, toujours à suivre, l’histoire est gravée au cours du dessein de la marche du temps et le maître se révèle. Des œuvres uniques, tracées par les heures de maîtrise du pinceau sur le papier de riz. Des heures d’observation, de maître à disciple, de voyage en voyage, de personnage en personnage, de peau en destin, par l’encre versée.
PARIS 15IÈME - 2013. À suivre.
Début 2013
BERNARD SOUFFLET -HORISEÏ
7
Kamille Lévêque-Jégo
mon époque parce qu'elle est J 'aime pleine d'apparences et de faussetés. C'est un grand théâtre où on s'applique à faire passer la fiction pour réalité. On recherche plein de formes pour flatter l'œil et l'ego comme les retouches photo qui camouflent les détails disgracieux ou la télévision qui a le don de rendre exceptionnelle la moindre bêtise. Il y a aussi des trucages pour donner une impression de vrai, toujours plus vrai et plus séduisant. On fait du "vrai" avec du faux.
A
u fond, on s'en fiche pas mal car c'est le résultat qui compte.
On pourrait s'indigner du superficiel ou des artifices, mais ce n’est pas mon cas. J'y vois la distraction, la séduction, le pouvoir de sortir de sa peau pour en habiter une autre, une recherche d'enchantement et d'évasion quand aujourd'hui on ne sait plus vraiment à quoi on croit.
Il nous faut du rêve non pas dans des mythes mais dans notre vie ordinaire.
les apparences parce qu'elles J'aime peuvent toujours nous surprendre. On y apprend à ne jamais juger du premier regard autant en société que dans l'art. C'est ce qui me plaît aussi dans les masques que chacun se donne. Derrière une carapace monstrueuse on peut être étonné de découvrir une personne divine pour peu qu'on s'y intéresse. D ans mes images il y a aussi la façade et le cœur. Je demande qu'on veuille bien observer plus loin que les premiers abords. Chaque chose que je fais oscille entre douceur et inquiétude ou entre calme et épouvante. Faire des associations contradictoires permet de casser les préjugés. C'est même une bonne formule pour mettre un peu d'humour là où on en aurait bien besoin.
www.kamille-levequejego.com 8
Début 2013
9
10
DĂŠbut 2013
11
Les éditions
fée
La vie est bizarre. Comprenez-nous bien : on est de ceux qui pensent que tout ce qui passe par la tête d’un être humain est loin d’être digne d’intérêt, voire mauvais, voire complètement con. En revanche, les obsessions tenaces, susceptibles de se concrétisersous la forme d’un livre, ça nous intéresse au plus haut point. C’est plus fort que nous. Surtout quand les êtres porteurs de ces idées fixes ne reconnaissent aucun pouvoir à une hérédité artistique codifiée, ne se soumettent à la légitimité d’aucun courant culturel censé définir ce que nous aimons avant même d’avoir ressenti le plus petit début d’émotion. Voyez-vous, ces codes nous font horreur. À nos yeux, être identifiable n’a pas de sens. Du coup, tout est affaire de rencontres. Ce sont elles qui nous donnent envie de créer. Elles qui nous excitent car susceptibles de concrétiser des projets. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Un peintre qui écrit, un musicien qui peint… un éditeur qui choisit de publier des œuvres qui le terrassent, voilà l’essence du curieux mouvement qui anime les éditions Fée.
D’abord, il y a un premier roman. Les punaises, écrit par le peintre illustrateur Alain Frétet, est un ouvrage qui a mis le feu aux poudres. Capable de décrire le pouvoir d’étranges insectes sur un inconscient à la dérive. Quand on vous parlait d’obsession… Et puis vint Raoul Sinier. Musicien accompli, artiste touche à tout, grand manitou de la création de monstres en tout genre. Il a créé l’imagerie des Aveugles du roman graphique écrit par Sylvie Frétet, fondatrice des éditions Fée. Histoire d’expérimenter de nouvelles voies, nous avons également publié un journal, un numéro digital unique. Brain Kitchen magazine rend hommage à une œuvre musicale illustrée par des peintres et des auteurs susceptibles d’intriguer l’amateur d’art le plus curieux. Vous pourriez penser : tout ça en une décennie ? Quand on vous dit que l’indépendance et la liberté de créer ce n’est pas un mythe. Les prochains livres à paraître… paraîtront, c’est certain. Mais on ne peut pas vous dire quand. En attendant, découvrez nos premières parutions sur notre site et dites-nous, franchement. Est-ce qu’on a l’air de se foutre de la gueule du monde ?
ww.editionsfee.com - www.raoulsinier.com 12
Début 2013
13
14
DĂŠbut 2013
15
16
DĂŠbut 2013
17
Une dernière larme pour t'hydrater Une dernière rime un dernier phrasé Un dernier spliff a écraser J'laisse en héritage un chef d'oeuvre qui fera jaser Même les aveugles me voient, les cul-de-jatte marchent Portent la flamme olympique jusqu'à la dernière marche Je suis Noé dans la première arche Je suis Moise guidant son peuple avant la dernière rafle Grosse flaque sex pose pour un super taf Grosse claque j'explose ta dernière baff J'suis d'une autre galaxie monte dans mon aircraft T'as l'air con surtout quand tu prends ton air grave J'roule dans des gamos même pas encore sortis Je débarque, et les paraplégiques se tortillent J'envoie de l'eau bénite sur les bordilles Grosse tête j'ai le steak que les édentés mordillent Prends ton ordi, télécharge le sordide Lord Berry gordy fuck Annie Cordie Même les aveugles me voient, J’suis le Lord Fiston pas un phénomène de foire J'suis le Lord Fiston comme dirait Jimmy 2 fois Mon cametard est trop large je roule sur les 2 voies Flow xxl phénomène check mon parcours C'est moi le capo dans mon domaine
18
Début 2013
Lord Kossity est le parrain de l'Association Jeannot VILLECONIN, dont le but est de financer des projets et voyages pour les enfants dĂŠfavorisĂŠs.
19
Quand un gars grandit au Liban, devient réalisateur pour l’Arabie Saoudite puis reporter pour la télévision française pour enfin décider d’ouvrir un petit resto de quartier à Saint-Ouen dans le 93, c’est qu’il y a forcément une histoire! Nous, on connaît les périples de cet homme là, et on les garde comme un secret. Mais il y a plus, beaucoup plus à nos yeux. Sa cantine «Le TIKO» a vu la naissance des FreeFreaks et son amitié a supporté les échafaudages du mouvement, apportant souvent les solutions matérielles aux conflits de dernière minute, avec une simplicité légendaire. Pour nous, aller chez Michel, c’est enfin pouvoir se reposer un peu, remettre nos têtes à l’endroit et donner un sourire à notre estomac. Se sentir à l’abri en somme et ce n’est pas rien. Ce gars là est plus qu’un ami, un frère, c’est un FreeFreak.
LE TIKO 26 Rue des Rosiers 93400 Saint-Ouen / Bar et restaurant, Spécialités Libanaises / 01 40 11 31 10
20
Début 2013
21
22
DĂŠbut 2013
23
24
DĂŠbut 2013
M
de photos et de tissus mélangés, et même des décors fabriqués à coup de scie et de pinceaux ! Gondry se marre : « Généralement, les réalisateurs ne savent rien faire eux-mêmes. Sur un tournage, si on te voit avec un marteau et un clou, on appelle SOS médecins ! ».
MICHEL ET SON COUTEAU SUISSE
ais osera-t-on dire qu’ils n’ont pas le monopole de la magie du 7ème art ? I l ex i s te de s s or c ier s q u i p a r v ien nent à distiller du merveilleux dans leurs images autrement. Même en 2013. Des mecs à contre-courant en somme. Comme Michel Gondry.
Aux effets incrustés en post-production avec systématisme, il privilégie l’expérimentation presque artisanale, sans pour autant discriminer les autres techniques.
Plus jeune, il a manié la palette graphique - assez mal, dit-il - et avoue ( Ooh ) préférer le crayon de couleurs au stylet. Après des débuts de réalisateur de clips pour son groupe pop Oui Oui, ses trouvailles visuelles pour Björk, les Rolling Stones, les White Stripes ou Daft Punk ont titillé les rétines de la planète musique. Gondry, son chef déco et sa « French very personal touch » ont ensuite investi les plateaux de long métrage. On se souvient de l’ambiance fantasque d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Il faut voir L’Écume des jours, adapté - avec respect et souplesse - du roman éponyme du grand Boris, tout juste sorti dans les salles obscures. L’univers surréaliste de Vian marié à l’inventivité de Gondry donnent naissance à 125 minutes de poésie patinée.
L
’ingéniosité, ça a du bon. Il faudrait peut-être le rappeler à ces messieurs de Hollywood, producteurs et réalisateurs. Certes, ça ne marche pas pour tous les scénarii et ça ne milite pas en faveur du type censuré par Oscar…
Gondry, son dada, c’est s’éclater à la réalisation matérielle de ses idées. Quand il n’est pas sous la coupe des studios de L.A. (sic le blockbuster The Green Hornet), il embarque son équipe dans des trucages bricolés, des animations image par image à base
Ca y est, voilà le carré vert qui s’pointe. Au cinéma, y’a toujours des histoires. Au cinéma, Merlin a plein de potes, des plus geeks aux plus bricolos. Et c’est tant mieux.
merlin et la censure
par Karin Hémar
C’est l’histoire d’un mec à qui on remet une statuette pour le récompenser d’un super boulot.
Oscar, t’as mis le bazar.
C’est l’histoire d’un mec qui dit « thanks but… »
Ou plutôt non.
OSCAR ET LA VAGUE VERTE
C’est l’histoire d’un mec qu’on fait taire parce que c’est pas poli de laver son linge sale en public.
T’as soulevé une vague verte de contestation. Sur les réseaux sociaux sont apparus des carrés verts (rappelant les murs d’incrustation utilisés pour les ajouts numériques) en soutien à toutes les boîtes (comme Digital Domain, Matte World Digital ou Pixomondo) qui connaissent depuis 2012 un sort similaire à celui de Rhythm & Hues. La faute aux budgets étranglés, à la délocalisation, à l’absence de syndicats et à un manque de reconnaissance du travail créatif accompli.
Le mec, c’est Bill Westenhofer, de Rhythm & Hues. Le boulot ? Les effets spéciaux de dingue sur L’Odyssée de Pi. Le linge sale ? La crise que traversent les pros de l’artifice numérique à Hollywood. Dans le film de Ang Lee, la vague est bleue, mais fausse, le tigre est énorme mais virtuel.
OK, on se rallie au mouvement. Ceux qui ont bossé - dans des conditions intenses et souvent précaires - à la métamorphose digitale de films en tête du box-office en sont des maillons essentiels et indispensables, dignes de considération. Ce sont aussi des artistes doublés de techniciens aux doigts de fée (ou l’inverse).
Le succès et les profits sont eux très réels… pour les Studios. Mais pas pour la société en charge des effets spéciaux. Onze jours avant la dite cérémonie, celle-ci faisait face à la banqueroute et licenciait plus de 200 employés. Funeste ironie. Hiatus embarrassant…
On est avec eux, on voit bien que le système déconne.
25
26
DĂŠbut 2013
27
28
DĂŠbut 2013
29
FREE FREAKS N°1 DIRECTEURS ARTISTIQUE ET RÉDACTIONNELLE Alain Frétet et Xavier De Brettes CRÉATION, CONCEPTION ET RÉALISATION Collectif Free Freaks : Alain Frétet, Xavier De Brettes, Cécile Rivat, Sid ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Lord Kossity - Marie Golote - Bernard Soufflet - Patrick Faure - Frank Margerin - Kamille Lévêque-Jégo - Les Éditions Fée Gwenaëlle Plédran - Francis Zegut - Isabelle Hirayama - Pierre Michel - Karin Hémar - Thierry Layani - Passion Road - ATS Cuir De Satyre - Guitare Village - Chapître 13 - Dinky Duzz - Crépuscule Agency - Julie Micheron - Demory - Michel - Hell’s Angels Paris Toutes les illustrations, photographies et textes qui figurent dans ce numéro sont la propriété de leur auteur et n'engagent que lui. Collectif Free Freaks - www.thefreefreaks.com - FB : The_FreeFreaks 42 rue de la Jonquière — 75017 Paris ISSN en cours - Dépôt légal : Mai 2013 - 10 000 ex. - Gratuit Impression Riccobono Imprimeurs - POP – Paris Offset Print - 30, rue Raspail - 93120 La Courneuve CONTACT freaks@thefreefreaks.com
30
Début 2013
31
LES MONSTRES SONT-ILS BONS ? Photo : Thierry LAYANI Brand new books masterminded by
www.thefreefreaks.com
Alain FrĂŠtet & Xavier De Brettes
34
DĂŠbut 2013
Patrick Faure
Voilà 30 ans que le mouvement est né paraît-il. Quand bien même on cherche a distinguer aujourd'hui des styles bien définis pour délimiter et créer des cases, au fond des tripes c'est bien une aventure toute personnelle du malin et du démoniaque. Elle dévoile par des allures fardées et des attitudes mystiques, ce qui se vit sous la surface de la peau. Une expérience en image, le sang à fleur de peau, prêt à jaillir d'une simple griffure, le regard révulsé à contempler le petit feu de l'au-delà.
Photographies et ambiances : Patrick Faure
35
Patrick Faure
36
DĂŠbut 2013
Patrick Faure
37
38
DĂŠbut 2013
FRANK
MARGERIN
Pour moi, être rock, c'est presque une philosophie,
en tout cas une attitude, être rebelle au système, même si parfois on se fait pièger. Vouloir être différent, avoir le sentiment qu'on est pas des moutons et qu'à nous, on ne nous la fera pas !
39
FRANK
M
ARGERIN
Pour être honnête,
j'ai découvert le Rock au début des années soixante à travers les "yé-yé", Johnny Hallyday, les Chaussettes Noires, les Chats Sauvages, etc... Qui reprenaient alors les standards des chanteurs américains de l'époque.
40
Début 2013
FRANK
M
ARGERIN
J'ai été bien inspiré
en créant la fameuse banane de Lucien, cette coiffure n'existait pas en BD, ( ni en vrai, d'ailleurs ) et elle est devenue par la suite la référence emblématique du Rocker type de ces années-là...
41
FRANK
M
ARGERIN
Notre musique, le rock, était très différente de la musique de nos parents, on se reconnaissait en elle et on se sentait différents. On aimait l'écouter fort et provoquer notre entourage, elle symbolisait, tout comme la moto,
un défoulement salutaire et notre besoin de liberté...
Frank Margerin, mes crobards Éditions du Chêne
42
Début 2013
43
www.passionroad95.com
Charles & Jeff, concessionnaires Harley-Davidson et fiers de l'être. Passion Road 95 - 19 rue du Bosquet 95560 Baillet-en-France Tél: 01 34 08 39 69 - contact@passionroad95.com 44
Début 2013
Modèle : Marie Weil
45
46
DĂŠbut 2013
47
48
DĂŠbut 2013
49
49
DĂŠbut 2013
50
DĂŠbut 2013
51
52
DĂŠbut 2013
53
PIERRE
MICHEL
Tribulations créatives d'un anti-Rosetta...
Q
uand on m'a donné l'opportunité d'écrire un article sur le monde du cinéma et de la publicité, j'ai eu peur de la page blanche. Mais en fait ça fait très longtemps que j'essaye de remplir cette dernière avec des idées. Depuis tout jeune déjà, je me suis mis à écrire sur des dizaines - voir des centaines de pages A4. Elles sont rangées quelques part et sont un témoignage direct de ce que j'étais et de ce que je ne suis certainement plus. Mais les idées restent… Et désormais, j'ai la chance de pouvoir donner vie à certaines d'entre elles. C'est dommage que cela n'arrive que quand on a un certain détachement. Lié à l'expérience en grande partie. Oui, c'est dommage finalement qu'on ne donne pas à un gamin de 12 ans qui a une imagination débordante - et non polluée - des millions de dollars pour qu'il nous offre ce qu'il a de plus précieux dans sa tête. Même pour un court instant… Mais je reste un enthousiaste de la vie. Et comme celle-ci ne me suffit pas, je crée. Pour essayer de la dépasser. Et peutêtre aussi pour comprendre qui je suis. Finalement, oui je pense que c'est ça : je suis en recherche permanente de moi quand je crée une nouvelle image. Le cadrage très orthographique que j'impose, ce poème visuel où chacun peut projeter sa propre interprétation sont les signes d'un être qui n'a pas de réponse et qui pourtant aime se rassurer dans quelque chose de rectiligne. Je suis ainsi fait et à dire vrai cela me va.
J
e dis souvent que je mets "mon coeur sur la table" à chacun de mes projets.
Cela signifie que je prends quand même le
sujet très au sérieux. Même si on travaille pour quelque chose qui ne l'est pas. Je fais de la publicité. Et avant je faisais des effets spéciaux. Les effets spéciaux dans le cinéma me permettaient d'aller au-delà de la réalité en trichant l'image. La publicité me permet exactement la même chose. Les outils changent. Mais le fond reste le même. Quelque soit la marque pour laquelle je travaille, je pense d'abord aux plans et à l'idée créative qui est sous-jacente. Oui, ce qui m'importe, ce sont les images et l'espace artistique qu'on va me laisser. S'il est grand tant mieux. S'il est petit tant mieux aussi ! Car de la contrainte nait la créativité me disait une prof de sémiologie ( entendez par là, qui trouve un sens à tout, même à ce qui ne devrait pas en avoir ). Avoir carte blanche est excitant. Mais on se rend vite compte que sans mur, on ne sait pas ou poser les meubles. Et moi, j'aime bien ranger ma chambre...
J
'ai revu 99 Francs hier. Film de Yan Kounen. Je suis tombé sur la séquence dite de la PPM. Pre Production Meeting. Où tout le monde est autour d'une table pour discuter du film qu'ils vont tourner. La scène est drôle au plus haut point. Le petit soucis est que j'avais juste un sourire en coin. Car ce que l'on pourrait prendre pour une scène de comédie est trait pour trait la vraie vie dans ce cas précis. Mon ancien producteur jouait même son propre rôle dans la séquence. Les derniers mots de ce dernier à mon encontre ont été : "Pierre, tu le sais, t'es chiant ". Oui c'est vrai. Je l'ai été. Surtout quand je faisais le forcing pour qu'il me produise un court 54
Début 2013
métrage qui semblait infaisable mais qui nous aurait permis de nous aventurer créativement hors des sentiers battus. Histoire de ne pas attendre le projet idéal mais de le créer soi même. Mais non. Ce fut une grande leçon. Au final je suis parti, j'ai rebondi, j'ai bientôt fini mes courts métrages et le destin a bien fait son oeuvre. C'est grâce à son refus que j'ai pu finalement aller voir ailleurs si j'y étais. Notamment à Los angeles.
J
e passe du coq à l'âne, comme quand on passe d'une idée à une autre sans bien comprendre pourquoi. Mais là, je sais. J'étais donc à Los Angeles où j'ai eu la chance de travailler avec une production américaine qui me propose de faire un film pour de célèbres montres. Le pitch est faible. Mais à moi de le rendre meilleur. Sur un bout de papier était écrit que la voix off serait faite par un certain Buzz Aldrin. À part Toy Story, je ne voyais pas trop qui ça pouvait être. Quand tout le monde m'a dit : "c'est formidable ce qui t'arrive", je me suis forcé à aller voir sur Wikipédia et faire face à mon ignorance. J'ai compris alors que j'étais bien sur la bonne piste. Ce n'est pas Buzz l'Eclair, c'est l'homme qui l'a inspiré. Simplement le deuxième homme à avoir marché sur la lune.
Le jour J sur place, j'ai été pris d'une grande inquiétude. Qui je suis pour diriger un homme de 70 ans qui a vu l'humanité les pieds sur la lune et qui en est revenu alcoolique ? Moi, qui ne suis même pas bilingue, je vais devoir le diriger.
PIERRE
MICHEL Finalement après une cession de 3 heures, tout s'est bien déroulé. Son agent lui lançait des baisers virtuels derrière moi et ça le rendait heureux. Je ne suis même pas sûr qu'il ai compris que j'étais le réalisateur. Le technicien son, passionné par la conquête spatiale, brulait d'envie de lui poser une question, à la fin et se lança donc tout excité : "Alors Monsieur Aldrin, c'était comment la lune ?!" Réponse de l'intéressé : " Que poussière et désolation." Au final, le client n'a pas voulu de sa voix. Il n'avait pas pensé qu'à partir d'un certain âge, celle-ci devenait de plus en plus fluette… Et aucune technologie n'a pu lui redonner la prestance vocale de ses 50 ans. Je pourrais aussi raconter comment je me suis retrouvé face à Harrison Ford, ou bien à un membre de l'équipe qui a tué Ben Laden car tout ça est en lien avec mon métier. Mais finalement la seule chose qui importe est de savoir ce qui va rester de tout ça.
L
e monde de la publicité est génial. Je le pense sincèrement.
C'est une société à part, avec ses règles. Et une fois qu'on les connait - comme le Monopoly ou le Scrabble - on peut jouer. Tout est amplifié. Pas tant dans les relations que dans l'importance que prend chaque décision. Le moindre mail devient extraordinaire ( dans le sens au delà de l'ordinaire). Le choix du vêtement, de la comédienne, de la lumière, du montage etc… Et tant mieux. Car ça crée des films parfois géniaux. Cela dépend si chacun est prêt à faire un pas vers l'autre. Un peu comme une relation amoureuse. Et que la discussion est constructive.En fait, il y a deux types de réalisateurs.
55
PIERRE
MICHEL Celui qui fait sa version et qui se fiche de ce qu'au final le client va faire avec les images qu'il a tournées. Et puis il y a les autres, ceux qui veulent absolument que la version qui est diffusée soit la leur et veulent faire entendre raison au client. Je fais partie de ces gens là. En tout cas pour un temps. Car je pense que le détachement dont je parlais au début change la donne. Ca crée peut-être une aisance qui plait. Là où l'excitation du jeunot peut faire peur. Qui sait… Ce qui est sûr c'est que j'aime me nourrir de projets personnels. Ils me permettent de souffler et d'insuffler un vent nouveau à ma propre créativité. Et souvent la pub va s'en inspirer et me commander un film qui ressemble à un projet personnel que j'ai fait. L'un nourrit l'autre.
T
iens, j'ai envie de parler de représentations. Comme je disais
tout à l'heure, la carte blanche n'a pas que du bon. Ca peut devenir le bordel. Mais j'aime cette écriture pseudo-automatique. Il y a quelques années, une productrice était venue me voir pour me dire qu'elle voulait me représenter. Autrement dit m'offrir la possibilité de travailler avec elle. Mais seulement après m'avoir bien mis en garde de ne pas aller voir ailleurs car - je cite les autres boites n'auraient fait de moi "qu'un trophée sur une étagère" et ne m'auraient pas fait travailler. Je me suis mis ainsi à refuser toutes les offres qu'on me proposait. Je ne recevais quasiment aucun script mais comme elle était la première à être venue me voir, j'ai tout refusé en bloc pendant presque 3 ans. Je me souviens de quelques soirées passées chez elle à boire du champagne jusqu'à plus soif dans son 150 mètres carré à Pigalle. Puis un jour, elle me paye un café pour me dire qu'elle arrête tout et qu'elle veut se lancer dans la production de longs métrages. Qu'elle me remercie et qu'elle me souhaite bonne
chance pour la suite. Je lui ai donné 3 ans de ma vie. On est passé du champagne au café. Et je ne lui en voulais pas. Je m'en voulais. D'avoir pu croire un seul instant que ma vie était plus importante que la sienne. Que ma carrière était liée à la sienne. À défaut de faire du long métrage, elle fait des pubs de yaourt pour vivre désormais. C'est important les yaourts. Comme les fruits et légumes…
U
ne deuxième anecdote me traverse l'esprit. Toujours à Los Angeles
( je n'aime pas dire le nom de cette ville car même si je l'adore j'ai l'impression de me la raconter ). J'étais à une table. Un homme de 40 ans s'installe en face de moi et commence à me poser des questions sur qui je suis, d'où je viens, ce que je fais. On parle beaucoup. Un homme très agréable. Au bout de 20 minutes de discussion à sens unique, je lui demande ce qu'il fait lui. Persuadé qu'il était à la compta ou pas loin. Il me répond qu'il vient de finir le dernier film X-Men. Et qu'il prépare en ce moment un film de SF avec Harrison Ford. Ah ? Du coup je me dis que s'il parle de Wolverine, c'est vraiment nul. En même temps je l'avais pas vu à l'époque. Mais oui c'était bien de celui-là dont il parlait. Sentant certainement mon scepticisme - qui n'était autre que de la timidité mélangé une fois de plus à mon manque de culture ( j'avais oublié qu'entre Le cuirassé de Potemkine et There will be blood il y avait eu Wolverine ), il me parle de l'expérience horrible que ça été. Pour résumer c'est comme s'il avait fait un film de pub d'une heure trente. Dans le sens où le studio était le client et qu'il lui demandait de tout modifier, tout le temps. Mais bon, ça lui permet désormais de faire des films plus gros. Wolverine 2 ? Je rigole… C'était un mec bien. Maintenant qu'il connait les règles, il va pouvoir jouer lui aussi.
56
Début 2013
J
'ai du faire une pause dans le texte car je viens de raccrocher à l'instant avec une agence Ukrainienne. C'est la première fois que je vais travailler avec eux. Très sympa. On a parlé pendant dix minutes de ce qu'ils voulaient et quelles étaient leurs références. Car un film ne se fait pas sans références. Je me souviendrais toujours quand je suis arrivé sur Paris et que je voyais un ami faire ses premiers storyboards pour une pub de voiture - on était alors tout jeune et d'avoir vu pour la première fois un "dossier". À l'intérieur, il y avait la note d'intention du réalisateur et des tonnes d'images de références de ce dernier. Je ne comprenais pas. Comment est-ce qu'il pouvait ouvertement montrer qu'il allait s'inspirer de telle ou telle image ? Pour moi, c'était comme se renier et montrer qu'il n'y avait pas de créativité dans sa réflexion. 10 ans après je fais la même chose. C'est la règle. La dualité publicitaire : je vous montre une image ultra connue en disant qu'on va faire la même chose ou presque mais en même temps je vous fais la promesse d'un film unique.
P
our finir de parler des pays de l'EST et de parler de moi tout court,
j'ai quelques fans sur internet. Oui ça n'a rien à voir pour l'instant. Mais parfois, on m'écrit pour me dire quand on copie mes films ou qu'on me les vole. Maintenant, on me demande l'autorisation. Mais il fut un temps très proche où on en avait rien à faire. Certaines de mes images ont été projetés dans des restaurants, dans des soirées mondaines à Cannes, ont été volées dans des publicités chinoises ( Shiseido par exemple ), des génériques de télévision, des sociétés sur internet ou encore Dépêche Mode pour un de leurs clips… Mais à côté de Lepa Brena - sorte de Johnny Hallyday serbe qui a vendu
PIERRE
MICHEL
des millions d'album - tout cela prête à sourire. Trois de mes films se sont retrouvés dans un clip qui avait, semble-t-il, beaucoup de moyens. J'ai fait appel à un avocat sur ce cas précis car la diffusion était telle que je voulais au moins faire un coucou. Pour seule réponse - car les boites préfèrent fermer plutôt que de risquer un procès je me suis retrouvé en première de couverture de SVET magasine - sorte de VOICI serbe -, avec écrit en grand : l'américain Pierre Michel intente un procès à Lepa Brena. Je n'ai évidemment d'américain que mon Mac mais ce trophée me plait. J'ai toujours été attiré par le surréalisme. Et j'ai appris ainsi que mon nom se disait Pjer Mizel là-bas. Et ça m'aurait embêté de mourir idiot.
J
e terminerais ce doux exercice par dire que je vais sortir deux films très personnels bientôt. Ca fait 5 ans que je suis dessus. Si jamais j'avais su que ça allait me prendre autant de temps, l'aurais-je fait ?.. Oui. Certainement. Car le seul luxe dans ce métier, c'est le recul. Cela fait maintenant dix ans que je crée et je me demande bien ce que me réserve les dix prochaines années. Qu'elles soient riches et créatives. De moins en moins de concessions et de plus en plus d'impacts sur le spectateur. Le faire rêver. Plutôt Jurassik Park que Rosetta le garçon. C'est mon voeux. Ca tombe bien, c'est le début de l'année. Merci d'avoir pris le temps de me lire. P.M. 57
58
DĂŠbut 2013
59
60
DĂŠbut 2013
61
www.guitare-village.fr
Contact pub : freaks@thefreefreaks.com
62
DĂŠbut 2013
Sacs en cuir créés, dessinés, conçus par et pour les motards
www.cuirdesatyre.fr
63
PARIS - FRANCE ATSMOTORCYCLES.COM Service relation Presse : 33(0)612519684