TheKiteMag #1 française

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SE CALER UN BARREL : PAT R I M C L AU G H I N S ’ E N VO I E U N B O N O N E E Y E S H O OT I N G S TA R S : TOBY BROMWICH RETOURNE AU BRÉSIL L’ I N T E R V I E W D ’A A R O N H A D L O W PERDUS À JAVA AVEC ABEL ET KARI LE ROADBOOK INDONÉSIEN DE JASON WOLCOTT




WHATEVER THE CONDITIONS SEIZE THE MOMENT! F R E E R I D E

/

F R E E S T Y L E

THE NEW EVO SIZES

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Rider_Tom Hebert / Pic_Mario Entero

R E L AT E D F R E E R I D E / F R E E ST Y L E B OA R D S

X-RIDE

JAIME

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SOLEIL

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TheKiteMag | 7


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The idea was to channel the water which is suppressed by the rail. The concave steers the water flow to the tail of the board, minimizing the spray which is gusting into the face of the rider. Another effect of this water channeling is that the board starts planing way earlier resulting in an improved low wind performance. This special rail has a better grip than regular rails, which comes in handy when the boards are ridden in strong chop or high winds.

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C O N T E N U AU

P R O G R A M M E …

38

CAPE TOWN, UN SACRÉ TRUC 4 mois de débauche, beaucoup de kiters y vont pour 1 semaine (ou un mois) parfois deux, mais Graham Howes y vit. Un vrai parc d’attractions. Il nous emmène avec lui dans ce Cap Town voir ce qu’il s’y passe vraiment.

48

SE CALLER UN BARREL Il y a des fois ou même l’un des kitersurfers de Mauï les plus engagés pense qu’il est allé un peu trop loin … Patri Mc Lauglin a vécu un de ces moments.

60

S H O OT I N G D E S TA R S King Lenseman et notre correspondant TheKiteMag Toby Bromwich a suivi les pros au Brésil pendant plusieurs semaines pour revenir avec des images magnifiques.

68

LE ROAD BOOK DE JASON WOLCOTT Jason nous a ouvert ses portes en Indo pour nous proposer un résumé des différentes histoires récentes qu’il a vécu et nous emmener dans quelques-unes de ses guests houses préférées et bien sûr sur quelques-uns de ses spots favoris.

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L’ I N T E R V I E W D ’A A R O N H A D L O W Tout sur les dernières infos de M. Hadlow. Retour sur le Tour, retour sur le podium et à nouveau dans la R&D. Un moment pour tout comprendre.

88

PERDUS À JAVA Les partenaires mordus de vagues du team RRD, Abel Lago et Kari Schibevaag, ont sorti leur détecteur de vague pour aller en scorer quelques unes des plus parfaites en Indo.

10 | TheKiteMag


Couverture: Patri McLaughlin se demande si le temps n’est pas venu de rencontrer son créateur …. Photo: Mario Entero L à : Les cabanes de bain de Muizenberg beach. Un spot populaire pour les touristes, le kite, le surf et pour éviter les grands blancs. C’est une des belles plages de Cape Town. Rendez-vous à la page 38 pour voir les différentes facettes de cette grande métropole du kite. Photo: Bianca Asher

L e s

h a bi t u els …

32 34 36 97 100

Quelques révélations avec Christophe Tack

102 108

Dans les coulisses - avec Bernie Hiss

50 mots sur … La Coupe du Monde Sur la liste - Pérou Les coulisses du film - Northern Fresh Technique - Qu’est-ce qu’un wingtip? Dis-moi en plus sur … Le Foil F-ONE

TheKiteMag | 11


Photo: S. Whitesell Rider: Kevin Langeree

Advancing

the art of flight 12 | TheKiteMag


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A proven, two-time “King of the Air” champion, the 2015 Torch is the #1 kite of choice for dedicated freestyle riders. Featuring a newly reduced leading edge taper for increased stability and outstanding control, this state-of-the-art C-kite provides prescision response and smooth power delivery for riders who don’t just jump. . . they fly.

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NAISH_KITEBOARDING TheKiteMag | 13


b i e n v e n u e Et bien, salut ! Comment çà va ? Allez venez,

des interviews ou des portraits de riders; des

Avoir cette même vision commune du

ne soyez pas timides, posez votre harnais et

articles qui racontent les voyages de certains

magazine et le fait de faire en sorte qu’elle se

ne vous en faites pas, les pieds dans le sable

vers des terres lointaines, et des articles sur

réalise, nous l’avons rapidement compris, ce

c’est juste parfait, prenez-vous une bière

divers sujets liés directement au sport en

n’est pas le travail d’un éditeur. Nous avons

et laissez-moi tout d’abord vous souhaiter :

lui-même. Nous avons pensé pouvoir couvrir

alors tous mis nos idées en commun et j’ai

Bienvenue à TheKiteMag !

ces trois thèmes. Un point sur lequel nous

réfléchi: qui sont les meilleurs écrivains

étions tous d’accord, c’est qu’il ne fallait pas

et photographes dans ce domaine ? Qui

Moi ? Je suis Alex, l’éditeur qui se cache

précipiter les choses. Nous ne souhaitions

sait vraiment de quoi il parle ? Avec qui on

derrière ce magazine premium de kitesurf.

pas entasser des photos parce qu’il n’y avait

souhaiterait s’asseoir, prendre une bière

Donc, « de quoi s’agit-il ? » çà doit être votre

que quatre pages dédiées à un sujet, mais

et discuter de la session du jour ? Et nous

première question. Et bien, TheKiteMag

que si besoin on irait jusqu’à 10 pages ou

avons pensé à des candidats sérieux et

c’est (et vous serez contents de l’entendre)

plus et que l’on donnerait aux riders et aux

quelques grands noms. Nous les avons alors

principalement un magazine qui parle de la

photographes la place dont ils ont besoin

contacté sur Skype et nous avons tenté de

pratique du kitesurf. Notre but est de vous

pour vraiment s’exprimer…

leur expliquer la philosophie de TheKiteMag

offrir le meilleur du sport au travers du

La suite sur la liste était « la technique ». Il

en leur demandant si çà les intéressait

meilleur format : un magazine. Que ce soit

y a, comme nous le savons tous, différents

de travailler avec nous sur ce projet, s’ils

sur papier, sur votre iPad, ou sur tout autre

types de kitesurfers. Certains, très contents,

pouvaient apporter leurs connaissances,

appareil numérique de votre choix, le fait est

passent 90% de leur session debout

leurs expériences et leurs contenus de haut

que les photos sont toujours plus belles et

sur la plage à discuter de leur matos, et

niveau à nos pages. Nous étions stupéfaits

agréables à regarder que sur papier – vous

d’autres, pour être honnête, s’en fichent

qu’ils répondent tous positivement à la

pouvez toujours dire que nous sommes à

complètement. Mais si vous souhaitez des

demande. Et du coup, dans l’équipe de

présent à l’ère d’internet, mais il n’y a rien de

news matos, il suffit de vous diriger dans la

TheKiteMag, on retrouve Brian Wheeler

mieux pour un sport comme le nôtre que le

rubrique qui lui est dédiée...Vous y trouverez

(correspondant aux Etats-Unis) qui a écrit

simple magazine. Les meilleures photos, les

des choses incroyablement intéressantes

et publié plus d’articles que vous et moi ne

interviews les plus intéressantes, les petites

comme la manière dont Bernie Hiss de

pourrions jamais l’imaginer, Toby Bromwich

choses les plus incongrues : tout se tient dans

Carved a construit ses bijoux de planches

(correspondant principal) qui a apporté au

un magazine. Ce que nous sommes très fiers

carbones, ou les détails que Damien Girardin

monde du kite beaucoup beaucoup beaucoup

de pouvoir vous apporter…

de Naish pourra vous donner sur les ailes,

des meilleures photos issues du PKRA au

« Mais, » vous pouvez ensuite vous

et ne vous en faites pas…on a exactement

cours de ces dernières années, Graham

demander, « qu’est-ce qu’il y a exactement

la même implication et démarche pour les

Howes (correspondant à Cape Town), qui

dans TheKiteMag ? » Et bien, c’est une

tests. Nous allons tester le matériel (avec la

avec ses sales habitudes, continue à mener

bonne question. Lorsque toute l’équipe de

plus grosse équipe de testeurs de tous les

une vie de taré sur l’eau et à terre comme

TheKiteMag s’est assise autour d’une table

magazines de kite car nous en avons à Cape

beaucoup de ceux qui ont choisi de vivre

pour discuter de ce qu’il fallait mettre en

Town, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et à

dans la ville infernale de Cape Town pendant

avant sur notre beau papier glacé, nous avons

Tarifa, tous les tests sont faits aussi vite que

les mois d’été. Et puis nous avons beaucoup

d’abord pensé à ce que nous attendions nous

possible c’est-à-dire dès que les marques

d’autres gars, (comme Jason Wolcott dans

mêmes d’un magazine (et toute l’équipe de

nous envoient le matériel) mais nous n’allons

ce magazine) qui rédigent quelques écrits

TheKiteMag passe une bonne partie de sa

pas remplir les pages avec ces résultats…

quand ils ont de l’inspiration en nous

vie sur l’eau). En haut de la liste de tout le

Vous trouverez tous les tests en ligne dès

révélant de bonnes histoires qu’ils ont sous

monde, il y avait un mot: les photos. Vous

qu’ils sont terminés, plus besoin d’attendre

le coude…

pouvez regarder des photos en basse def,

jusqu’au mois de juillet pour lire les tests

des photos sur facebook et des clips de 3min

du matériel 2015 alors que le matériel 2016

Voilà : c’est nous, c’est ce qu’est TheKiteMag.

toute la journée, mais çà n’a absolument

est disponible à peine quelques semaines

Nous aimerions tous vous accueillir à bord

rien à voir avec des bons clichés choisis en

après…Nous publierons un petit teaser dans

de cette aventure et nous espérons que vous

HD et publiés dans un magazine. En plus,

le magazine, mais nous vous encourageons

l’apprécierez…

vous pouvez prendre votre temps dans un

vraiment à aller sur le site pour voir à quoi

magazine, vous pouvez analyser la photo, la

cela ressemble ( et oui , 607 mots déjà et je ne

comprendre et apprécier à la fois le talent du

l’ai même pas encore mentionné : regardez

rider et du photographe.

notre site internet, www.thekitemag.com,

Les prochains articles sont très variés. Il y a

c’est superbe).

14 | TheKiteMag

Alex Hapgood Editeur


Jeremy Chan rubbing noses with One Eye Photo: Stephan Kleinlein

TheKiteMag | 15


A B ON N EZ-VO US À L A V ERSIO N FR A N ÇA IS E D E L’ ÉDITIO N PAP IER DE T HEKITEMA G 8 S O RT I E S ANNUEL L E S (Bien plus que tous les autres magazines de kite)

DA NS

VOT R E

boîte aux lettres avant d’être dans les magasins

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BEAU

T-S HI RT

de qualité offert pour chaque nouvel abonnement

L’équipe : Editeur: Alex Hapgood (editor@thekitemag.com) Editeur adjoint: Cai Waggett Correspondant senior : Toby Bromwich Correspondant aux Etats-Unis: Brian Wheeler Correspondant à Cape Town: Graham Howes Directeur artistique: Jody Ward Assistant designer: Jodie Matthews Contributeurs: Stephan Kleinlein, Nate Appel, Matthew Burridge, Svetlana Romantsova, Harry Winnington, Quincy Dein, John Bilderback, Toby Bromwich, Miguel Cortez, Marie Desandre Navarre, Graham Howes, Bianca Asher, Patri McLaughlin, Mario Entero, Jason Wolcott, Tom Court, DiNG, Sophie Mathews, Abel Lago, Kari Schibevaag, Sam Medsky, Damien Girardin, Bernie Hiss, Charles Bertrand, Maria Enfondo, Gilles Calvet TheKiteMag c’est … WATER BORN Publié par M E D I A Demande Publicitaire : advertising@thekitemag. com. Tout ce que contient TheKiteMag est soumis à un copyright. Toute reproduction sans permission de l’éditeur pourra faire office de poursuites.

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Publications: En ligne: Si tu as un clip ou si tu veux mettre un truc sur le site n’hésite pas et envoie-le nous à : media@thekitemag.com. Dans le mag: TheKiteMag est friand de nouveaux récits ou photos, alors n’hésitez pas. Les photos doivent être envoyées à la fois en RAW et en format édition. Merci de prendre en compte que la publication des histoires dépend souvent de la qualité des photos qui vont avec, donc pensez d’abord à nous envoyer quelques clichés et 150 mots résumant l’action à : checkmeout@thekitemag.com Vous pouvez trouver TheKiteMag sur:


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focus

r i e n s t r a N u k e Gl i d e . C a p e H a t t e r a s , NC .

“Eric Rienstra est un rider parmi les riders. Son style puissant et sans peur mérite un peu d’attention. Il a su compenser son manque de participation à des tops compétitions en se mettant à la photo et à la vidéo plutôt qu’avoir un trophée du PKRA. Dans un photoshoot, il y a des riders qui ont besoin d’être poussés, encouragés pour que l’on arrive à avoir la meilleure photo, et du coup les riders vous poussent à être un meilleur photographe. Eric est toujours le dernier. Sa capacité à voir plus loin, à savoir quel grab rendra le mieux, et imaginer la photo avant, fait de lui l’un des riders avec lesquels je préfère travailler, surtout quand un tout nouveau kicker est vide à Cape Hatteras Slick.”

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BY N AT E A P P E L

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FOCUS

H A RV E Y GWITHIAN, CORNWALL, UK.

C’est bien sûr prendre ses aises que de comparer Gwithian, au fin fond de l’Ouest de l’Angleterre, et le mythic spot d’Ho’okipa à Mauï. Pour commencer, tu ne vois pas trop de mecs qui vont rider Ho’okipa en combi 5mm. Alors qu’à Gwithian c’est tout le temps … Ho’okipa est une droite, Gwithian une gauche… Malgré toutes ces différences il y a quand une importante similitude entre ces 2

spots : les windsurfeurs. Gwithian est un lieu incontournable pour nos camarades aux mâts en carbone. Ils viennent de part et d’autre du pays et traversent même l’Europe quand ils voient de bonnes prévisions avec un bon; 50 noeuds annoncés (même pour un court séjour, il y en a beaucoup qui viennent même s’il faut souvent changer de matos). Côté kitesurfeurs, il y a souvent seulement 2 ou 3 mecs à l’eau, peu comparé au mur de voiles de planches. Mais cela vaut quand même parfois le coup de tenter sa chance comme nous le montre ici Lee Harvey..

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P H OTO : M AT T H E W B U R R I D G E

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FOCUS

ZO O N BRAZIL

Ces quatre dernières années, j’ai fait le tour des camps d’entraînement. Ces camps m’ont apporté beaucoup de joie, c’est le top pour apprendre aux gens et ce passage là-bas m’a permis de rider, moi aussi, de super spots et de m’entraîner… Ce cliché vient d’un des derniers camps dans lequel je suis allé au Brésil juste avant le PKRA dans le Nordeste. Nous avons été assez chanceux en ayant de bonnes conditions tous les jours.. Ce S-Mobe grabbé que je suis en train de faire a directement été bien identifié par un de mes clients (celui qui regarde) alors qu’il était en train d’essayer d’apprendre ce tricks. C’est top de voir qu’ils apprennent aussi quelque chose. l!

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PHOTO: SVETLANA ROMANTSOVA

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FOCUS

B U R B LI E S MAURITIUS

Un de mes amis a envoyé fort durant ce jour de gros à Maurice. Il a vraiment super bien ridé et j’étais à ce moment sur la plage pour prendre des photos mais j’ai rapidement craqué et je n’ai pas pu résister. Je suis allé le rejoindre et j’ai lâché ma caméra. Récemment, j’ai participé au Kiteboard tricktionary et ça m’a fait réaliser que chacun d’entre nous a un vrai potentiel et à quel point on n’en utilise qu’une petite partie ! Je pense qu’avoir réfléchi à çà ici m’a vraiment poussé à avancer.

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Photo: Harry Winnington

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focus

h ila r i o ta h i t i

Non, ce n’est pas un shoot de drone! C’est une photo que j’ai faite de Robinson en haut du mât de notre catamaran lors du photo-shooting F-ONE. En fait, j’ai passé pas mal de temps en haut de ce mât lors de ce shooting à Tahiti car le lagon ressemblait à une vraie piscine et était bien plat, du coup c’était super stable. Là-haut, je pouvais utiliser mes 2 mains et bien tout régler. C’est le détail qui fait la différence. Mon but ici était d’avoir un bon mix entre action et arrière-plan. J’ai toujours aimé mettre un maximum de paysages dans une photo d’action et cette photo n’aurait pas eu lieu d’être sans son arrière-plan nous montrant la beauté de l’île.

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BY G I L L E S C A LV E T

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focus

r ic hma n M AUI

Dans ma tête, la chose la plus cool après les belles gerbes d’eau et le coucher du soleil est le nombre de supers riders que j’ai pu rencontré dans cette journée de fou. Durant ma carrière de kitesurfer, j’ai eu la chance de rider et de dire bonjour à la plupart des meilleurs rideurs de la planète. Ruben Lenten a toujours eu un meilleur style que nous, mais notre vision des choses est très proche. Notre vraie passion est de toujours repousser les limites et d’envoyer du gros. Ruben est venu plus tôt à Mauï cette année et nous sommes restés ensemble, à nous entraîner, à manger et cuisiner toujours des trucs super healthy et à rider. Cette session, nous étions sur un spot génial qui n’avait plus ou moins jamais été kité, mais qui avait l’air dingue depuis la plage. Quand nous sommes allés à l’eau, le vent était vraiment terrible et il n’était pas évident de border dans la rafale, mais je me rappelle toujours de cette session car c’était super cool et que c’était vraiment top de rider avec un bon pote sur un spot vraiment chaud.

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Photo: Quincy Dein

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Q U E L Q UES

RÉV ÉLAT I ONS

AV E C L E C H A M P I O N D U M O N D E 2 0 1 4 : C H R I S TO P H E TA C K

Q A

Youri Zoon: Si tu pouvais te transformer en une personne pendant un jour, en qui te transformerais-tu ?

A

Je choisirai d’être toi Youri Zoon. Tu sais, je me suis souvent dit en grandissant, je voudrais juste être comme toi !? Mais je m’habillerai vraiment mal, je me ferai une coupe de cheveux encore pire que celle que j’ai aujourd’hui et je ruinerai ton image de top modèle.

Tom Bridge: Quel a été le heat le plus difficile pour toi cette saison? La finale en Egypte contre Liam. Liam a remonté toute la double élimination et était super régulier, il a su bien utiliser les conditions agitées et les rafales qu’on avait. J’avais un proto de 7m qui n’était pas encore terminé (c’était vraiment pas comparable à la superbe 7m Hifi que nous avons sorti à présent). La partie la plus difficile pendant ce heat a été de trouver un bon décollage et atterrissage pour mes sauts dans tout ce clapot. J’ai pris mon temps et j’ai réussi à poser 5 tricks pas mal, mais rien dont j’étais très fier, alors que Liam a sorti un Crow Mobe 5 qui aurait complètement changé l’issue de la compétition, mais c’était son 13ème saut, et nous avons seulement le droit d’en faire 12…

Gary Siskar (Manager Liquid Force) : Est-ce que çà va te manquer de vivre dans une tente ? Ahaha ! Non mais j’adore dormir dans des tentes et le camping en général, mais avec un bon groupe et sans rien avoir à faire le lendemain…Peut-être que nous devrions refaire une tournée Européenne pour Liquid Sport et que je pourrai alors améliorer mes compétences niveau camping !

Q

Karolina Winkowska: Qu’est-ce qui te plait chez les filles polonaises? (Note de l’éditeur: Chris sort avec une amie de Karolina…)

A

Je n’en ai aucune idée… C’est cette chose sexy des filles de l’Europe de l’Est je suppose, tu sais le style, les habits, et la langue que je ne comprends pas du tout. Tout çà rend le tout mystérieux et très séduisant.

Q A

Q

Q A

Q A

Liam Whaley: Comment es-tu devenu aussi bon en kite en habitant en Belgique ?! J’exploitais mes sessions au maximum, en donnant 200% parce qu’il pouvait ne pas y avoir de vent pendant les deux semaines suivantes. Et en plus de cela, je m’imaginais tout le temps mes tricks, à l’école, à la maison, je passais tous les objets que j’avais en main derrière mon dos. Ca m’a poussé à progresser à un certain niveau et devenir pro. Aujourd’hui, je kite très peu à Ostend et je peux kiter autant que vous les mecs chanceux de Tarifa !

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Noè Font: Comment fais-tu pour garder ton répertoire de tricks quand tu rentres chez toi pendant un moment ? Et bien, j’avais décidé de ne pas faire de kite pendant un mois après mon titre pour me reposer après cette saison fatigante. Je suis resté en Belgique pour répondre à toutes les demandes des médias, ce qui se combinait parfaitement en fait ! Quand je suis en Belgique, je me remémore juste mes sauts tout le temps, c’est çà le secret. Visualiser et ressentir les sauts. La session qui suit, je suis alors capable de passer la plupart de mes sauts, certains seront mieux qu’avant et d’autres pire…

Q A

Q

Luke McGillewie: Que faut-il savoir pour développer un pro modèle avec une marque?

A

Il n’y a pas de formule spéciale. Il suffit d’avoir des connaissances sur les caractéristiques de la planche que tu aimes et çà aide à l’élaboration du pro modèle. Ca commence vraiment lorsque tu donnes ton feedback pour les planches de l’année d’après, et que d’autres personnes sont contentes des retours, et puis ensuite c’était moi qui poussait chez Liquid Force. Certaines marques ne font pas de pro modèles, je ne sais pas vraiment pourquoi, pour moi c’est l’avenir.

Quel est ton coiffeur préféré sur le tour? Ce n’est vraiment pas Mario Rodwald. Il est terrible. Je ne devrais vraiment plus faire confiance à ce kitesurfer Allemand (il a essayé de me faire une “coupe à la tondeuse” au Vénézuela en 2012, heureusement pour moi, il y avait quelqu’un qui s’y connaissait en coiffure à la pousada). Alors oui, Marc, tu es de loin le meilleur coiffeur sur le tour! Je n’ai pas eu l’occasion de me refaire couper les cheveux depuis le PKRA à Fuerte, il est donc temps de me faire faire rapidement une coupe à la « Marc Jacobs ».


TheKiteMag | 33


50 MOTS SUR

M OT S

L E

S U R . . .

WOR LD

a nouvelle d’un changement de direction du World Tour était plutôt à la fois inattendue et assez excitante…Le PKRA a indéniablement fait beaucoup au cours de ces dernières années et propose à présent un calendrier bien établi avec un niveau de compétitions qui s’améliore encore et a fait naître de véritables champions. Mais il y a également eu quelques réflexions négatives légitimes à propos de la qualité de certains éléments du tour, plus précisément le live, qui en dépit des efforts héroïques des commentateurs, a été généralement qualifié d’un peu amateur…

PH OTO : TO BY B RO M W I CH /PK RA

5 0

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TO UR

Avec beaucoup d’émulation autour de la promesse d’un sérieux investissement dans le tour et d’améliorations au niveau de la communication, il y a aussi de nombreuses questions sur la direction que va prendre le tour : les riders sont dans l’ensemble plutôt contents du schéma actuel (même s’ils passent leur temps à le critiquer…) donc est-ce le bon moment pour un changement majeur ou est-ce susceptible de braquer les riders qui font de ce tour un succès ? Mais nous, simples rédacteurs de TheKiteMag, nous pouvons en parler autant que nous voulons, mais qu’en savons-nous ? Pas tant que çà. Nous avons donc interrogé quelques riders et autres groupes du tour pour voir ce qu’ils feraient s’ils étaient à la tête de ce tour.


50 MOTS SUR

Donc, en 50 mots: si j’étais en charge du

en compte un peu plus la hauteur et

World Tour, alors je ...

la technicité des tricks. Les sauts sont

…j’inventerai une discipline qui serait top

les spectateurs puissent suivre et ils se

à suivre et à regarder pour les spectateurs et les medias, et qui en même temps pousserait les riders et le sport à un autre niveau. Toutes les compètes devraient être dans des endroits privilégiés avec un live de haute qualité. Avoir un indoor de kite comme le Nitro Circus serait le summum. Kevin Langerre « … je dois dire que je suis vraiment excité à l’idée que ce sport ait la chance de se restructurer et de se recentrer sur le circuit professionnel car il y a un peu de travail. C’est une belle opportunité et j’espère que nous pourrons l’utiliser au mieux.

souvent bien trop compliqués pour que ressemblent tous. Lorsqu’il y a des sauts très hauts et des sauts puissants qui s’intercalent, çà devient tout de suite plus spectaculaire à regarder. J’espère qu’un jour le tour deviendra aussi gros que celui du snowboard ou du motocross… Annabel Van Westerop …rendre plus professionnelles de petites choses comme la nourriture, le rangement du matos, le logement, les transfers etc. Et

compètes de Freestyle et Slalom, et 3 compètes de Park et de Big Air. De cette manière, on peut montrer le top niveau et les meilleurs spots de chaque discipline à

juste le kiter du dimanche. Le kitesurf pour des gros handles passes, des no foots. JUSTE DES GROS TRUCS ! C’est ce que le

Boardercross, le Kicker & Slider, la Vague, le Strapless. Ensuite les riders pourraient montrer leur niveau dans 1 à 3 heats et avoir des points. Celui qui a le plus de

conditions et une société de production de télévision qui rediffuserait le live devienne un sport grand public. Je mettrai garçons, et je m’assurerai que le foil, le freestyle et la race fassent tous le show.

connaissances, une qualité HD, différents angles de caméras etc.) 30 minutes de heat de surf c’est ennuyeux comparées à

intéressante pour le grand public et ne mettent pas en avant les riders ni le live plus de top destinations (Brésil – Cauipe, Etat-Unis, Nouvelle Calédonie…) Et enfin, je mettrai plus de prize money pour que tous les gars puissent en profiter ! Victor Hayes

concentrerai sur ce qui ferait de ces adorent délirer et le scandale. Une tournée mondiale de kite et de fiestas ? Pourquoi pas… James Boulding …je mettrai en place un meilleur live en général, ce qui passerait par une bonne connexion sur les événements, des explications de commentateurs

pour les spectateurs. Et il y aurait plusieurs

de compétition, j’adapterai mieux les disciplines aux emplacements, je modifierai les critères de jugement, je

les medias et la télé. Et puis enfin, je

(bons commentateurs avec de bonnes

jugement pour rendre la discipine plus

…évidemment, je changerai les lieux

… je réglerai d’abord le problème du

être tout aussi bien que celui de l’ASP

changerai probablement les critères de

sur chaque étape, de la musique, des

mettrai des prize money plus importants,

à regarder et je pense qu’il pourrait

…j’aimerais avoir un nouveau live, je

Steph Bridge

points gagne … Toby Braeuer

live. Pour l’instant, c’est plutôt horrible

les riders. Sam Light

fêtes les plus folles du monde. Les gens

dans des endroits splendides avec de top

le même prize money pour les filles et les

entre : le Feestyle, le Big Air, le Airstyle, le

pour l’améliorer et qu’on puisse mieux voir

… j’organiserai les événements de kitesurf

… je rajouterai des disciplines. Il y aurait

disciplines qui courent (minimum 4)

J’investirai beaucoup d’argent dans le live

…j’investirai tout dans les fêtes et me

partout dans le monde pour que le kitesurf

les organisateurs pourraient choisir les

dans les vagues, et des énormes bigs airs.

tour devrait montrer. Dimitri Maramenides

tous ! Craig Cunningham

5-6 disciplines et, en fonction des lieux,

disciplines : le park, des épreuves de jumps

(Leucate, Fuerteventura, etc.) et j’ajouterai

intéressante pour attirer les pratiquants

moi c’est des bigs airs, des gros kite loops,

à chaque fois le plus au niveau, avec 5

conditions et mettre en place de nouvelles

…j’aimerais rendre la compétition plus

…je mettrai quatre disciplines : Freestyle,

adaptés à ses conditions pour montrer

au lieu de la compétition en fonction des

j’annulerai certaines étapes du PKRA qui

moyens, mais le pratiquant passionné, pas

aurait sa compète sur les spots les plus

…avoir plus d’événements qui s’adaptent

j’améliorerai aussi le live. Youri Zoon

Robby Naish

Park, Big Air et Slalom. Chaque discipline

ASP actuel. Jalou Langeree

j’acceuillerai mieux les riders, j’améliorerai rajouterai une nouvelle discipline: des boardercross de tarés. Ce serait totalement fou, les riders sauteraient des obstacles monstrueux, passeraient à travers des anneaux de feu, et pour finir passeraient au-dessus de la fosse pleine de requins. Faites çà partout dans le monde et ce sera

entractes, des fêtes, du visuel, des infos disciplines en alerte et en fonction des conditions, telle ou telle discipline irait à l’eau. Il y aurait des médias plus légitimes, et j’inviterai peut-être des célébrités ou des équipes sportives à prendre part à l’événement. Ruben Lenten …pour le moment, notre sport est axé sur une seule discipline ce qui n’en montre pas vraiment sa polyvalence. Il est difficile de dire de quoi le world tour devrait être composé : le park, le freestyle, le big air et la race ? Ne serait-il

votre world tour. Jesse Richman

pas plus impressionnant d’avoir toutes

plus intéressant. Liam Whaley

…je mettrai le même price money pour les

Les lieux des compètes devraient être plus

…j’essaierais de trouver un meilleur

de très bonne qualité et en général je ferai

7 minutes de heat de kite, mais le live de l’ASP est si bien que le surf semble bien

compromis de notation qui prenne

filles et les garçons, j’investirai dans un live

ces disciplines sur un même événement ? proches de grandes villes pour attirer la foule. Sam Medsky

quelque chose qui se rapproche du tour

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Sur la route

la

ro u te

Parfois, il est bon de bosser un peu pour préparer les sessions sur l’eau. Et si tu as pour but de rider quelques vagues, alors tu dois travailler plus dur pour bien aller sur des spots qui sont géographiquement et climatiquement intéressants pour bien tourner sur la vague et alors chaque turn comptera double… Ca peut être une mission mais au Pérou, çà a marché et vraiment bien marché. Ca se fait beaucoup là-bas. Je suis assez intrigué, peux tu m’en dire plus. Ca à l’air d’être vraiment bondé ? En fait non. Tu peux avoir des vagues que pour toi. Même les vrais anciens du spot comme Lobitos t’en laissent. Et si tu en trouves quelques-uns, et que tu es cool avec, alors il y a des tas de vagues que tu peux prendre. Du coup, tu peux louer seulement une petite voiture à l’aéroport et attaquer la route ? Euh, pas vraiment. Regarde la carte, c’est un immense pays. Le mieux est de prendre un bus pour aller jusqu’à une des petites villes de surf comme Huanchaco, Punta Hermosa ou Mancora et alors commencer par commander un ceviche (poisson mariné avec 36 | TheKiteMag

d u

du citron …) et prendre une bière bien fraîche. Une fois que, côté appétit c’est bon et que tu te seras bien réhydraté, alors tu pourras regarder quelle est la meilleure destination aux alentours. Pour un max de liberté, essaie de te trouver d’autres riders avec qui tu pourras partager un 4X4 ou pour les petits trips un tuk tuk fera l’affaire. Ensuite en route ! J’ai entendu parlé d’une gauche d’un kilomètre, c’est vrai ? Yes tu as été bien informé. C’est Pacasmayo! Tu ne peux pas faire plus long ou plus connu. En fait, il y a pas mal de sections différentes mais quand tu arrives à joindre les sections alors oui tu peux carrément rider plus d’un kilomètre. Le KSP est venu ici en 2011 et les meilleurs waverideurs ont vraiment halluciné quand ils ont vu que l’on pouvait connecté tout du long…. On m’a dit que tu pouvais manger du Cochon d’Inde ? La plupart de ces créatures sont vraiment mimis. Oui ils sont mignons. Ils te les font manger.

Photo: Mi gue l Cortez

Photo: John Bi l derback

Su r


peru

Photo: Miguel Cortez

Photo: Marie Desandre Navarre

Photo: John Bil derback

Les fondamentaux Aller là-bas : voler j u s q u ’ à L i m a . All e r a u Nord (prenez le bus si vous avez pas mal de m ato s av e c vo u s e t q u e vous voulez que tout suive, ou sinon optez pl u t ô t p o u r u n v o l interne si vous ne voulez p a s a v o i r l ’ i mp r e s s i o n d e p e r d r e v o t r e t e mp s ) Meilleure saison: Avril à octobre mais il n’y a pas vraiment de p é r i o d e 1 0 0 % o ff Dans votre sac: 7 , 9 e t 1 2 s u ff i r o n t a v e c q u e lq u e c h o s e d e f i n , pointu et rapide A oublier: t a 5 ’ 3 p a r 2 1 ’ ’ , pl a n c h e pour les petites vagues Combi: O u i , s û r u n e 3/ 2 e t p e u têtre un shorty

Donc, Lobitos et Pacasmayo. Ca devrait être bon?

La bière: S/. 5.00 (1.40€)

Carrément, c’est tout simplement les meilleurs spots. Cette partie de la côte a un improbable nombre de gauches parfaites et la plupart sont kitables. Mais si tu vas là-haut, de mon vécu je te conseille de ne pas kiter seul. C’est side-off et la prochaine plage est au Mexique si tu es chanceux sinon en Russie.

OK, mes bags sont faits. Rien d’autres de particulier à savoir ?

Pas vraiment, tu devrais revenir avec un bon surf backside ou alors si tu es goofy, le sourire ne quittera pas ton visage pendant un petit moment.

Ce que tu préfères e n t e n d r e : « J ’a i m a l aux jambes. » C e q u e t u n ’a i m e s pa s vraiment entendre : « T ’ a u r a i s d û a ll e r à droite. »

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CE FAMEUX CAPE TOWN

C E FA ME U X C A PE TOWN Résidant du Cap et correspodant de TheKiteMag, Graham Howes, nous emmène avec lui au cœur de quatres mois de débandade lors du Groudhog Day, qui attire chaque année des milliers de kitesurfers passionnés. Texte: Graham Howes Photos: Bianca Asher

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Ce fameux Cape Town

Les gens vont encore et toujours à Cape Town: bonne bouffe, bons steaks, vins pas chers, la faune, la flore… Bla bla bla… Nous savons tous que vous en avez marre de prendre des photos de Table Mountain dès le deuxième jour sur place. Pensez-vous vraiment que ce sont pour ces raisons que les meilleurs kitesurfers et windsurfers choisissent Cape Town comme destination n° 1 en hors saison? Pas vraiment, non. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : quand le vent ne souffle pas pendant une semaine, vous verrez certainement Aaron Hadlow ou Youri Zoon boire un verre dans un domaine viticole de Franshoek avec un Pinot Noir renommé à la main, ou porter des lionceaux qui viennent de naître, ou chasser des pingouins autour de Cape Town, mais il y a des chances pour que ce soit juste pour impressionner leurs copines. Pour le kite, en fait Cape Town est tout simplement au-dessus du lot , on pourrait la comparer à la North Shore d’Hawaï pour 40 | TheKiteMag

le surf. C’est l’endroit où naissent des pros, où des carrières se terminent, où des amitiés commencent, où des limites sont dépassées, où l’histoire se fait et s’est faite, et où les contes que vous raconterez à vos petits-enfants voient le jour. J’ai de la chance d’être au milieu de tout ce spectacle pendant quatres mois de folie. Cà ressemble à un week-end à Vegas qui dure pendant un été complet, jusqu’à ce que tu sois complètement vidé par le rythme de taré que tu as durant toute cette saison. En plus de çà, il y a la crème de la crème des kitesurfers internationaux. Le retour du Red Bull King of the Air il y a quelques années maintenant semble avoir apporté encore plus à cette “ambiance estivale”, notamment en attirant encore plus de riders d’Amérique et du Canada, qu’on ne voit pas si souvent ici. Participer à l’un des événements mondiaux les plus prestigieux du kitesurf est un véritable privilège, mais pour être honnête, c’est juste un jour comme les autres avec


les potes sur l’eau, mais seulement là, ils font le show devant les nenettes... Je vais vous raconter tout çà. La saison démarre mi-septembre pour nous, le ciel offre ses premiers cadeaux, alors çà commence… Si je vous disais que j’ai kité tout seul avec mon meilleur ami à Big Bay avec 35 noeuds et 4 mètres de vagues, avec la baie pour nous tous seuls, vous ne me croiriez pas. Je navigue ici tous les jours et quand les touristes arrivent je reste loin d’ici. Cà commence mi-novembre lorsqu’on voit les vielles Mercos de location avec des accros au pare-choc et 7 planches empilées sur le toit (attachées avec des lacets de chaussures ou des leashs de surfs) se diriger vers Blouberg. En une semaine, notre pittoresque ville de surf, est prise d’assaut par des windsurfers et kitesurfers Hollandais, Allemands et Italiens. Les parkings, les bars, les files d’attente, les spots secrets, les plages, les filles, tout est innondé de testostérone et d’égo. En décembre, j’ai peur d’aller sur mes spots locaux, parce qu’avant même de

pouvoir trouver une place à Sunset Beach tu vois d’abord six grands Néerlandais à poils et deux saucisses Allemandes. A Haakgat, les Italiens se dandinent avec leurs micros maillots Speedo moulants et règlent leurs comptes sur la plage au couteau souvent après des embrouilles dans les vagues. Ne me lancez pas sur Kitebeach. Il y a tout le temps jusqu’à 15 écoles de kite qui sont là à donner des cours en même temps, 28 débutants qui s’exercent sur la plage, 19 pros du looping au bord, 5 dingues qui essaient de s’élancer à côté de châteaux de sable construits par les enfants, et un qui remporte la palme sur les 40 autres en tenant à faire un onefoot dans le shore break. La plage fait seulement UN KILOMETRE! Ca m’exaspère totalement sachant qu’il y a des kilomètres et des kilomètres de plages désertes au vent et sous le vent, qui sont justes tout aussi bien, si ce n’est pas mieux.

Mais ne cr oyez pas un ins tant que je ne prends pas part à ce car nag e…

Mais ne croyez pas un instant que je ne prends pas part à ce carnage…

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Ce fameux Cape Town

C’est courant de boire 5 pintes et d’être encore en combi en laissant de grosses fl a q u e s d ’ e a u d e r r i è r e l e b a r …

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Donc, que se passe-t-il lors d’une de ces banales journées d’été..? Et bien, je me reveillerai avec Nick Jacobsen sur mon canapé. Avec ses sales habitudes, il portera probablement un tutu rose qu’il aura récupéré au cours de sa nuit de débauche en ville. On va s’assoir sur la terrasse avec Tom Court (qui est resté en bas) et passer en revue les heures d’images des sessions de la veille, à boire du café fort et attendre que notre mal de crâne passe. Peut-être qu’on se fera une petite session de rampe pour transpirer tout l’alcool ingurgité la veille et décider du spot sur lequel on va rider aujourd’hui. Witsands ou Brandvlei? Big air ou freestyle? Ensuite, on s’arrêtera chez Carlucci’s pour prendre un p’ti déj…Le seul problème c’est qu’il faudra dire salut à 10 des meilleurs riders du PKRA qui boivent du jus de carottes et discutent de pause de yoga. Je crois que je ferai l’impasse aujourd’hui. J’ai besoin d’énergie pour ma session de freestyle à Muizenberg, suivi d’un downwind de 20 kms dans les vagues entre Milnerton et Haakgat. Puis je rentrerai à la maison sauf si je reçois un WhatsApp de Ruben: “Eh mec çà monte, y’a 40 noeuds…tu veux pas te faire une petite session kiteloop jusqu’au coucher du soleil à Dolphin Beach ? En 7m ou 9m, voir même en 5.” Le seul problème quand tu rides avec Ruben Lenten, c’est qu’après il te fait un trou dans la tête pour que tu fasses un bon training physique à la salle de sport. Mais j’irai quand même car il cuisinera de bons steacks et poncera la piste plus tard dans la soirée… Il y a vraiment deux groupes bien distincts de kiters pro ici l’été: les pros qui se prennent beaucoup trop au sérieux, qui ne boivent pas trop, ne font pas trop la fête et passent beaucoup trop de temps à la salle de gym, et il y a les autres. Bien que les résultats peuvent refléter çà, il faut réaliser que la carrière d’un kitesurfer professionnel dure en moyenne 4 ans. Et celui qui pense à çà, sera à Doodles ( un bar local) pour la soirée du jeudi et ces 2 heures d’happy hour. Doodles est également le parking de la fin du downwind, il est donc courant de boire 5 pintes et d’être toujours en combi et laisser de grosses flaques d’eau derrière le bar… S’il y a bien une chose que j’adore retrouver, c’est l’ambiance des braais (barbecs). N’importe quel soir de la semaine, il y a au moins 4 barbecues organisés dans les maisons de potes qui ne sont pas à plus de 2kms les unes des autres. Du coup, passer d’un barbecue à l’autre pendant la soirée n’est pas inhabituel, générallement on passe son temps avec des Européens qui attendent de cuire leurs poulets complétement congelés… Le roi du barbec est généralement Ruben. Il a un DJ permanent, il passe des musiques de fou et a généralement plus de 10kgs de viande rouge rare. C’est comme ça que ça se passe chez lui. Comme vous pouvez vous l’imaginez, en ayant des mecs en compétition toute l’année rassemblés autour d’un feu – beaucoup d’entre eux sont souvent des rivaux sur le podium du PKRA, Kevin Langerre, Aaron Hadlow, Chris Tack, Youri Zoon – les choses peuvent chauffées assez rapidement, mais en général, un jeu de bières ou un “The Cinnamon Challenge” peut facilement résoudre ces rivalités. Et si c’est le team Anglais qui est en ville, alors les mecs s’affronteront plutôt en jouant à FIFA Pro Evo Football. S’il est 2h du mat et que personne n’est encore dans la piscine, et que le vent souffle à 45 noeuds, je vais convaincre le démon qui est en moi de conduire 10 d’entre nous à 20 bornes au vent dans mon pick up équipé de leurs skates et de parasols qui les ramèneront en ville. En général,

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Ce fameux Cape Town

Le retour du Red Bull King of the Air il y a quelques années maintenant semble avoir apporté encore plus à cette « ambiance estivale », notamment en attirant encore plus de riders.

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Si je vo u s disais que j’ai ki té to u t s e u l a v e c m o n m e i ll e u r p o t e à B i g Bay da n s 3 5 noeuds et 4 mètres de vag u es, vo us ne me cr oiri ez pa s.


Ce fameux Cape Town

il y a toujours : Nick Jacobsen, Sam Light, Billy Parker, Tom Court, Lewis Crathern … Et la course peut commencer : qui sera le premier à arriver à la fête à l’aide de son parasol après avoir fait un stop 7Eleven pour manger une connerie. Cà se répète nuit après nuit pendant 5 mois, chaque nuit est une nouvelle fête, lorsqu’un nouveau groupe arrive, ou lorsque de bons amis partent. Participer à de grosses fêtes en ville, comme le festival de musique électro de Cape Town et d’autres événements internationaux, il y a toujours une bonne raison de faire la fête à Cape Town. Du coup, quand le King of the Air est terminé, moi aussi je suis plutôt HS. Je suis prêt à virer les mecs de mon canap, et retourner dans la vie réelle. Entre le 20 mars et aujourd’hui, les mercos ont quitté la ville, les top models sont retournées en Europe, les spots sont vides, et les swells de l’hiver montrent le bout de leurs nezs. Et Cape Town laisse échapper un soupir de soulagement. Cape Town est magique en hiver. J’ai remballé mes kites et je surfe tous les jours, il y a des vagues de dingue tout l’hiver. Je bois du vin chaud et je pars faire de longs roads trips, je fais le touriste, je vais porter des lions, regarder le soleil se coucher sur l’Océan Atlantique, et la pleine lune briller au-dessus de l’Océan Indien sans personne, et sans faire la queue, et voir des Allemands se ballader tout nu. Je profite de l’hiver et attend patiement – certains diront peut-être de manière un peu anxieuse – vivement l’été pour que tout recommence…

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Etre au coeur du tube

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Et r e au co e u r d u t u b e Je suppose qu’à un moment donné, toutes ces heures difficiles finissent par être récompensées. Quand je parle d’heures difficiles, je veux dire toutes ces heures passées sur l’eau à kiter. Finalement ce n’est donc peut-être pas si dur. Quoi qu’il en soit, pour Patri McLaughlin, il a suffit d’un coup de téléphone pour partir en trip à l’île Maurice. Les prévisions annoncées semblaient épiques, et la seule chose qu’il avait à faire était de se rendre à l’aéroport. Alors, hop le voilà parti. Texte: Patri McLaughlin Photos: Mario

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Etre au coeur du tube

Pour ceux qui ne connaissent pas l’île Maurice – et il n’y en a probablement pas beaucoup – c’est une des plus belles îles du monde située à l’Est de Madagascar. On y trouve également quelques unes des plus belles vagues de la planète pour le kitesurf. La plupart de ces vagues se situent sur la péninsule du Morne, mais les explorateurs intrépides peuvent trouver une plénitude de vagues tout autour de l’île. Je m’envolais donc pour un shooting photos avec une partie du team des waves riders, Airton et Sebastian, ainsi que le cameraman et éditeur Carlos, le pilote du drone Martin et le photographe Mario. Les prévisions des cinq premiers jours semblaient affolantes et nous étions surexcités à l’idée de nous mettre à l’eau. Le premier jour du trip, nous avons exploré de nouveaux spots. Nous avons roulé jusqu’à la fin de la route côtière où nous avons découvert une plage en contrebas de quelques falaises – le swell arrivait par le Sud et les vagues semblaient irréelles et risquées… Ce n’était que le premier jour, nous avons donc décidé de retourner sur un autre spot avec une bonne droite et un vent onshore, ce qui est top pour faire des aérials, et il y avait aussi une vague de l’autre côté du reef avec une courte et puissante gauche et un vent side on. L’endroit où l’on se mettait à l’eau n’était pas si facile d’accès, on ne pouvait l’emprunter qu’à marée haute, trois d’entres nous avaient laissé tomber la droite pour faire de bon turns sur la gauche. C’était les meilleures conditions que l’on pouvait avoir pour se préparer pour le gros swell qui allait arriver dans les prochains jours.

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B O U LOT

B O U LOT

B O U LOT

Pendant la nuit, les vagues avaient significativement pris de la taille, et la liste des produits que nous devions shooter était longue. Nous savions tous que nous étions là pour travailler et non pas juste pour admirer la beauté de l’île. Nous avons donc installés une chaise dans le reef sur un banc de sable et notre but était d’avoir les meilleures séquences de nous trois bien alignés. Nous étions concentrés pour naviguer ensemble avec nos kites rapprochés pendant que le drone prenait de nombreux clichés pour le catalogue. Nous nous sommes attelés à la tâche pendant plusieurs heures avant de finalement nous laisser tenter par une petite session de strapless. Après ces cinq heures passées sur l’eau, nous avons finalement décidé d’en rester là pour la journée et nous nous sommes jetés dans le foodtruck le plus proche pour nous acheter un sandwich.

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Etre au coeur du tube

C’ e s t

pa rt i

Troisième jour et, comme annoncé, des vagues d’une force extrême étaient de retour. Nous savons que lorsque One Eye marche, c’est le spot où il faut aller, mais le vent était léger ce matin-là. Nous avions tous en tête de prendre quelques tubes, nous avons donc pris un bateau du reef et nous sommes allés surfer des vagues parfaites pendant une heure avant que le vent ne se lève. A présent, il y a une règle à l’île Maurice, il est interdit de mettre une chaise dans le lagon pour filmer (une énorme chaise) ce qui rend le tournage à cet endroit quasi impossible. Nous avons donc décidés d’ignorer cette loi et de poser notre chaise un peu partout afin que Carlos et Martin puissent s’asseoir pour nous filmer prendre quelques vagues. Ninja Bichler, le mauritien local qui déchire en ce moment et détient déjà deux titres de champion de One Eye, nous a retrouvé. Le vent était un peu faible, Sebastian et moi étions en 9 m2 et Airton en 10m2, mais c’était finalement une bonne chose pour nous car c’était compliqué pour le « kitesurfer moyen » de s’y aventurer et pour la plupart des windsurfers professionnels c’était même quasi impossible de prendre des vagues. La toute première vague que j’ai prise a été un des tubes les plus longs et propres que j’ai pu surfer avec un kite dans les mains. Malheureusement, la lèvre a fermé juste avant que je puisse sortir du tube… Nous avons tous les quatre ridé des bombes pendant les quatre heures qui ont suivi. Les gars prenaient des films avec le drone et de la chaise et Mario, le photographe, a pu shooter des clichés fantastiques du bateau. Cette soirée-là, au diner, nous étions tous épatés et fiers de nous: après trois jours seulement, nous avions la majorité des photos que nous devions faire avec des sauts sur un plan d’eau plat et deux jours complets de rides difficiles dans des vagues incroyables.

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L E P R I X PAY E R

À

Le swell allait tomber lors des jours à venir, mais le jour d’après (le cinquième jour pour nous) le swell était encore bien massif: retour à One Eye…Malheureusement, il s’est avéré que quelqu’un nous avait dénoncé aux garde-côtes pour avoir mis une chaise dans le reef, du coup ce jour-là nous ne pouvions pas en utiliser une. Du coup, le tournage a été difficile. Mario et Martin décidèrent alors de filmer et prendre des photos du bateau et Airton, Sebastian et moi, nous sommes sortis de la passe et nous avons pris quelques-unes des meilleures vagues de tout le trip. Un set arriva et Laurant m’emmena sur l’une des plus grosses vagues que j’ai pu prendre à l’île Maurice…Ce qui veut dire qu’elle était vraiment costaud! J’étais à peine au coeur de la vague sur celle-ci et je voulais en prendre une autre pour aller encore plus profond, j’en ai alors attrapé une bonne de 3m de haut sur laquelle j’ai callé un bon tube. Mais je ne suis pas sorti. La lèvre ferma sur ma tête, cassa mon leash et découpa ma planche en deux. Ca a mis fin à ma session plus tôt que prévu, mais j’étais content d’être en un seul morceau. Je me souviens être retourné sur le bateau et avoir regardé Airton prendre une énorme vague et enchaîner 10 virages à la suite. C’était une très bonne journée parce qu’on a pu kiter et qu’on a bien terminé en sortant manger des pizzas et en écoutant un peu de musique à Ocean Vagabond. Et après le diner, nous sommes allés nous détendre à Enso, le lieu de rendez-vous des locaux. C’était pas seulement du travail…

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Etre au coeur du tube

L’ île d e l’ e s p o i r Après cette journée épique, les vagues sont tombées dans le Sud, nous avons donc décidés de nous diriger rapidement vers le Nord de l’île. Rapidement ce n’était pas tout à fait correct….Nous avons zigzagué pendant trois heures à travers l’île car nous nous sommes perdus. Lorsque nous sommes enfin arrivés, les vagues étaient plates. Heureusement Tom Hebert – le maître du freestyle de Nouvelle Calédonie – était avec nous et s’est régalé dans ces splendides lagons pendant qu’Airton, Sebastian et moi l’observions avec l’équipage tout en profitant des sompteux paysages qu’offre le Nord de l’île. Sur le chemin du retour, nous nous sommes encore perdus. Je ne pense pas que Siri soit tout à fait habitué aux routes Mauriciennes…Lorsque nous sommes arrivés à la maison, la seule chose qu’il nous restait à dîner était quatre pommes de terres cuites et cinq morceaux de poulet brûlés. Tom et moi avons donc décidés de retourner manger chez Enso.

Au fur et à mesure, la fin du voyage approchait, nous sommes donc retournés à One Eye où Mario a décidé de se mettre à l’eau à la nage pour prendre des photos sous l’eau. Le vent était léger, mais nous avons réussi à obtenir de bons clichés. Laurant nous a également suivi tout le long de la session avec sa GoPro avec un seul et même angle et le film qui en est ressorti est vraiment pas mal. Puis, cette soirée là, nous avons fait un barbecue avec pas mal de locaux – les habitants de l’île Maurice me rappellent vraiment les gens de chez moi, personne n’est là pour faire fortune, ils sont juste là pour profiter de la vie et de tout ce que l’île peut leur offrir.

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Patr i

no us

e x pl i q u e

tout

la vague…

s ur

Etre au coeur du tube

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La vague qui a suivi celle-ci était elle aussi

n’avais pas la vitesse que j’aurai voulu sur une

terrifiante. Elle était si grosse que je me suis

vague de cette taille. J’ai regardé la lèvre arriver

dit que je n’avais pas le choix, j’étais en train de

et je me suis soudain dit “putain de merde je

me placer au coeur de celle-ci cette fois et j’ai

vais mourir”. Je savais que le seul moyen d’être

attendu jusqu’à ce que la vague arrive en face

en sécurité à présent était de m’éloigner aussi

de moi. Je suis passé et j’ai commencé à dévaler

loin que je le pouvais de ce mur d’eau. Lorsque

la pente de la vague. Elle a cassé juste devant

la lèvre a commence a cassé, j’ai rapidement

moi, j’ai alors fait quelques virages pour revenir

cherché à sortir de ce tube gigantesque, le

me replacer. En me retournant, j’ai alors vu que

plus gros que j’ai pris dans ma vie en kite

cette montagne atteignait les 6 mètres de haut,

…J’ai ensuite été projeté dans les airs et mon

aspirait toute l’eau de la barrière de corail et

kite a commencé à tourner violemment. Je

tubait violemment. En me replaçant derrière

ne savais absolument pas où était mon kite

la barre; j’étais tout blanc car je réalisais que je

et j’ai donc décidé de lui faire faire un loop.


Heureusement que mon kite n’était pas tombé à l’eau et

bord. Heureusement, nous avions pris un bateau et son

continuait à me tracter pour me permettre de sortir de la

conducteur pour emmener le photographe et le pilote du

vague. Cependant, mon leash s’était arraché, j’étais sans

drone, du coup je suis sortie en nage tractée des vagues

ma planche dans le flot de toutes ces vagues. Je savais que

et je les ai attendu. Malheureusement, la batterie du

je devais absolument récupérer ma planche si je voulais

drone était vide à ce moment-là, il n’y a donc pas d’images

continuer la session, je la cherchais donc dans toute cette

de cette incroyable vague. Cà devait être comme çà je

masse d’eau blanche entre le lagon et moi. C’est à ce

suppose. Souvent, les moments les plus fous de notre vie

moment là que j’ai vu que ma planche avait été coupée en

sont seulement faits pour rester dans notre mémoire…

deux, ce qui signifiait que ma session était terminée.

Cette vague a cassé mon leash, ma planche en deux,

Cette situation à One Eye aurait pu être terriblement

mais heureusement je suis en un seul morceau. C’est

dangereuse avec ce vent offshore, ces vagues qui

impressionnant de voir à quel point l’océan est puissant,

étaient à plus d’un kilomètre des côtes et prenaient

et j’aime être le témoin de sa force.

de la taille me compliquant la tâche pour revenir au

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ETRE AU COEUR DU TUBE

L E S Y E U X R I V É S S U R L’ C AM É R A Un des moments préférés des riders est toujours celui des interviews pour les vidéos de présentations des produits, et le jour qui suivait y était destiné, il était temps de présenter les avantages de la Neo 2015. En réalité, ces présentations produits étaient plutôt difficiles car je devais réciter ce que j’avais appris en face de la caméra, de mon patron et de tous les autres riders. C’est pour cette raison que les interviews ont pris un peu de temps … Une fois que j’avais terminé ma partie, Tom a commencé avec la présentation de la Evo. J’imagine que çà a été encore plus difficile pour lui car l’anglais n’est pas sa langue maternelle. Une fois les interviews terminées, nous avons commencé une partie de poker. Sebastian nous a dit que c’était la première fois qu’il jouait, mais il est tout de même parvenu à tous nous dépouiller. Parfois c’est simplement la chance des cartes… Le dernier jour nous sommes retournés naviguer sur la bonne droite. Notre but était de parvenir à avoir quelques aerials pour le film. Malheureusement, j’étais un peu à bout de souffle – Je ne posais aucun aerial. D’habitude, les aerials dans les conditions onshore c’est mon truc, mais il y a parfois des jours sans, c’est comme çà. Heureusement, Airton était en feu ce jour-là. Je l’ai vu passer de monstrueux front roll sur un plan d’eau plat, et je pense que ce jour-là a vraiment ajouté de la diversité au film. Pour nos deux derniers jours sur place, nous sommes restés à l’hôtel St. Regis situé sur les rives de One Eye. Nous avons mangé des plats délicieux et nous sommes reposés avant de rentrer. C’était vraiment la cerise sur le gâteau. Je pense que nous sommes tous d’accord pour dire que notre voyage a été incroyable et qu’on a eu de superbes conditions.

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J ’a d o r e l’ î l e M au r i c e e t c e q u ’ e ll e o ff r e – a v e c s e s h a b i ta n t s , sa n o u r r i t u r e , e t s e s va g u e s . C’ e s t u n v é r i ta bl e pa r a d i s … TheKiteMag | 59


S h o o t i n g d e q u e lq u e s s t a r s

Sh o ot i n g d e q u e lq u e s s t a r s Le principal correspondant de TheKiteMag, Toby Bromwich, s’est accordé une petite pause un peu plus tôt dans l’année en jonglant avec son calendrier bien rempli du PKRA. Et qu’est-ce qu’un photographe de kitesurf fait quand il veut se détendre ? Il part shooter des kitesurfers bien sûr … Histoire et photos: Toby

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S H O OT I N G D E Q U E L Q U E S S TA R S

Cette année, une des étapes du PKRA a eu lieu dans le Nord du Brésil, j’ai donc décidé de prolonger mon billet après la compète pour passer un peu de temps avec les riders et me mettre complètement dans l’ambiance brésilienne. Cà fait plus de quatre ans que je n’étais pas dans cette région mais, comme on le voit dans les magazines et dans les nombreuses vidéos de ce coin du Brésil, çà continue à être un petit paradis pour les accros de vent et les pro riders par la même occasion. Je suis parti avec l’idée de faire quelques photos, d’abord en faisant un petit reportage sur le retour à l’eau du champion du monde 2013, Alex Pastor, qui a mis fin à sa saison 2014 après sa blessure à l’épaule, et puis ensuite me rendre à Barra Grande pour prendre quelques clichés d’Aaron Hadlow après le PKRA, tout en faisant quelques stops entre les deux… Je vous emmène avec moi pour vous faire partager tout çà.

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CU M B U CO Le premier stop de mon trip était la ville de Cumbuco, très connue pour le kite. En ayant vu sa popularité grandir, j’étais un peu surpris de voir que peu de choses avaient changé depuis ma dernière visite. La ville de Cumbuco est presque exactement la même. Enfin, il y a un peu plus de monde dans les lagons et de nouveaux riders locaux qui déchirent, mais mis à part çà, l’ambiance est vraiment identique à

année sur leur spot habituel. Le truc ensuite, c’est de savoir comment transférer ces nouveaux moves dans les conditions de compétition plus

démons et envoya un Front Blind

Brésil. Le matin (à l’exception de quelques uns où l’on se lève tôt) le réveil se fait plutôt vers 9h, on se retrouve en ville avec le groupe pour un petit-déjeuner Acai et café,

nos plans, on retourne à nouveau

glisse, des températures parfaitement chaudes, le tout combiné à tellement de vent qu’on ne sait plus quoi en faire. Le plan d’eau et le vent stable permettent aux riders de progresser très rapidement, beaucoup d’entre eux disent qu’en deux semaines ici ils progressent autant qu’en une

devant moi et repartaient rapidement

Le rythme est plutôt agréable au

Vivre au Brésil est vraiment facile,

partout qui attendent que l’on s’y

arrivaient, effectuaient leurs tricks pour continuer la séquence photos.

avant de discuter du programme

bordées de palmiers, des hamacs

un peu chargé pour moi. Les riders

difficiles.

ce que j’ai connu auparavant.

on y trouve des plages interminables

s’est bien passé, bien que c’était

de la journée. Puis, lorsqu’on a fait confortablement dans nos hamacs pour nous connecter avec le monde extérieur et répondre à quelques emails avant de charger le buggy

Alex parvint à faire face à ses Mobe, le saut sur lequel il s’était luxé l’épaule. En quatre jours seulement, il les posait de façon remarquable, il reprenait un peu plus confiance en lui chaque jour et il retrouvait son répertoire petit à petit. Gisela a elle aussi besoin de résultats solides pour la fin de la saison. Elle était concentrée, s’imposait un entraînement difficile, strict, dont des séances de gym tous les matins

pour partir vers le lagon.

avec ses copines Paula Novotna et la

Nous n’arrivons habituellement

Viera. Elle était en pleine forme et

jamais avant 15h, à cette heure-là les riders commencent à partir et la lumière devient de plus en plus belle pour les photos. Le shooting

championne Brésilienne Dionena posa ses premiers Front Blind Mobes, et le premier chez les filles d’ailleurs, mais aussi plusieurs tricks toeside à la grande surprise de tous.

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S H O OT I N G D E Q U E L Q U E S S TA R S

BA R R A

N OVA

Après cette pause reposante à

village de pêcheurs. Le spot

PKRA, un retour à la vitesse de

marée d’après ce que m’a dit

Cumbuco, c’était reparti pour le l’éclair avec le juge local Bruno

Corriea, et le niveau incroyable

de cette semaine de compétition. Par contre, les choses ne se sont pas si bien passées pour Aaron Hadlow qui s’est blessé aux

côtes pendant l’entraînement et a dû se faire rapatrié. Cà a

donc un peu changé mon emploi du temps, j’ai alors décidé de

rester un peu et de faire un petit tour des environs. Mon premier stop se situait à une heure et

demie de route de Barra Nova. J’avais entendu beaucoup de

bonnes choses de cet endroit et c’était notamment le spot

préféré de riders comme Stefan Spiessberger et Christophe

Tack. Après en avoir discuté

avec eux pendant le PKRA, j’ai

donc décidé de me rendre là-bas. La ville est moins touristique que Cumbuco, c’est plus un

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est large mais il dépend de la Stefan, du coup les conditions changent trois à quatre fois

par jour, ce qui est top comme

conditions d’entraînement pour la compète. En plus, il y a de nombreux spots de flats qui

ne dépendent pas de la marée, et de magnifiques couchers

de soleil. J’étais vraiment très

excité pour le shooting car il y

avait de nombreuses options de

décors différents, et le summum c’est que la pousada où nous

dormions était juste à côté du

spot, il suffisait de marcher un

peu, passer la porte et on y était. Bien que les garçons étaient un peu fatigués après la semaine

de compétition, j’ai pu shooter

quelques bonnes sessions avant de plier bagages et de partir

pour ma prochaine destination, Uruau, où je devais retrouver Noe Font et Sam Medysky.


U R UAU J’étais déjà allé à Uruau il y a quelques années pour un shooting avec Alberto Rondina. C’est son spot local et lui et Youri ont même acheté des appartements là-bas…Encore une fois, c’est une toute petite ville mais l’ambiance est super cool. Le spot n’est vraiment pas loin à pied et le lagon est probablement le plus petit des trois mais c’est aussi le mieux pour faire ses tricks en tribord. De plus, en face il y a plein de rampes et de vagues si tu en as marre du flat. Pour moi, les meilleures choses d’Uruau c’est la top ambiance au Brésil Pro Kite , et le chef Bassi – ses pâtes

en valent vraiment le détour ! Je suis retourné en ville pour essayer d’attraper Sam et Noe et j’ai trouvé Sam qui travaillait sur son ordinateur, avec une jolie gueule de bois d’une fête de la nuit dernière pensant que je n’arrivais que le lendemain. Après un rapide petit-déjeuner, de retour sur le spot avec Sam et Noe, le vent était très fort à Cumbuco à ce moment là, Uruau était vraiment l’endroit parfait pour être en 9 et 11. La lagune est un peu plus étroite que les autres spots, il faut juste attendre son tour pour envoyer le move que tu passes bien.

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S h o o t i n g d e q u e lq u e s s t a r s

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TA I BA Un bon premier jour de shooting pendant les trois heures

de route qui m’ont emmené à Taiba un matin pour retrouver

Craig Cunnigham. C’était la première fois que j’allais à Taiba.

C’est à environ 30 à 40 min au Nord de Cumbuco et la ville est plus moderne (constructions plus modernes) et il y a encore une fois de bons spots pour rider.

J’ai retrouvé mon ami Javo et son buggy pour la journée, ce

qui a tourné un peu au drame lorsque l’essieu arrière de sa voiture est resté sur la plage, c’est donc devenu une rapide session parmi les kickers de la ville en attendant que le

mécanicien vienne sur place pour regarder ce qu’il y avait sur le buggy (ce qui résume assez bien le mode de vie là-bas). Le soleil tapait vraiment fort aux environs de midi, on a alors

pris une pause et on s’est installé dans un café en savourant quelques uns des meilleurs Acai et sandwich de tout mon trip. Après avoir bu et mangé, nous avons finalement

retrouvé notre buggy qui était irréparable. Nous avons appelé notre ami Bruno avec son Hilux pour nous aider. Il fit demi-

tour en arrivant et réussi à accrocher le buggy à l’arrière pour nous tracter jusqu’au lagoon pour une session l’après-midi.

Nous avons shooté jusqu’à la tombée de la nuit pour ensuite

rentrer à Cumbuco avec le buggy en panne pour les derniers jours de mon voyage. Après un mois plein d’actions et bien

bronzé, il était temps de remballer mes affaires et de prendre

mon vol retour pour l’Europe – les Acai et la chaleur du Brésil me manquaient bien même avant même d’atterrir…

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L’AL BUM

D E

JAS ON

WOLCOTT

Le photographe Jason Wolcott a une vie de rêve. Il vit avec sa femme et sa fille à Bali à côté d’une partie des plus belles vagues du monde. Depuis que rider les vagues en surf est de plus en plus populaire et que l’évolution des planches et des ailes de kite a permis d’exploiter le fort potentiel de naviguer proprement dans les vagues en kite, Jason a su photographier cette évolution et il a voyagé avec bon nombre des meilleurs riders lors de trips autour de la planète. Nous lui avons demandé de trier ses disques durs et de sélectionner quelques clichés de l’année précédente qu’il glisserait bien dans son album. Des clichés qui ont une histoire, et qui font clairement partie de l’histoire du kite et de Jason.

Parfois, lorsque vous terminez une journée sur la route et que vous êtes presque arrivé à destination, votre 4*4 s’enlise et vous ne pouvez pas plus avancer… Nous étions en train de faire un trip génial dans l’Ouest en traversant les coins les plus perdus de l’Ouest Australien quand nous nous sommes à nouveau trouvés coincés. Mais cette fois, nous n’étions vraiment pas loin de l’eau et le vent était en train de monter, et Ryland Blakeney avait avalé les kilomètres comme un fou jusqu’à ce que le soleil se couche sur le grand Ouest… Un des trips les plus mémorables de ma vie : requins, kangourous, des paysages à couper le souffler, de bons amis et un cuisto vraiment terrible (Ben Wilson). Un jour, j’espère avoir la chance d’y retourner.

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Patrick Rebstock est un des riders qui pousse clairement ce qu’il est possible de faire en strapless sur un surf. Sur une plage balayée par les vents et à une heure de route au milieu de nul part, il avait l’habitude d’avoir toute la place dont il avait besoin pour envoyer des fronts rolls de l’espace. Au milieu de la Californie on trouve beaucoup de grosses vagues, une météo difficile à prévoir, de grands requins et le mieux, du vent fort. Chaque fois que je retourne chez moi en Californie, je descends cette route ventée pour arriver au bout de cette côte magique et voir ce qu’il s’y est passé pendant mon absence. Ce n’était pas peu fréquent pour Alldredge, Patrick et Bear Karry d’aller là-bas rider ensemble et c’était un de ces jours là. C’était il y a quelques années, mais on peut voir la direction qu’a pris Patrick pour ramener le sport au premier plan.

Patrick était en train de se réchauffer avec bonne bière d’après session pour lutter contre le froid de la côte centrale en fin d’après-midi.

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Quelqu’un a pincé Reo Stevens pour lui montrer que sa vie n’était pas juste un beau rêve. Rider Cabrinha et ambassadeur de Patagonia, Reo a passé ses dernières années à voyager autour de la planète de trip de rêve en trip de rêve. Reo est l’un des meilleurs riders de tube en activité, et avec son programme, il ne pourrait pas espérer mieux ! Heureusement pour moi, il décida de rester une nouvelle fois en Indo dans un quartier assez pauvre, un bidonville. Désolée pas de catamaran et ni d’atôlle de rêve pour ce trip …La diarrhée avec son odeur nauséabonde, les bières de merde, la malaria ou encore des lits infestés de punaises et un peu trop de kitesurfers avec cette même vision.

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Ian Alldredge est comme un petit frère pour moi, je le connais depuis qu’il a 14 ans. Je l’ai vu grandir et progresser du simple petit spray dans la vague jusqu’à ce qu’il devienne un des meilleurs surfeurs du monde. C’est sûr pour moi c’est l’un des riders les plus stylés et les plus puissants que j’ai eu la chance de voir. Ian est un peu un casanier, il a une très belle copine, une super vie de famille, du vent, des vagues et de la super bouffe mexicaine.. Pourquoi quitteraitil Santa Barbara, et la Californie ? Nous avons vécu de supers aventures dans le passé mais cela commence à dater. Cette photo provient de notre dernier voyage ensemble au Japon. Ian est un des riders les plus connus ici au Japon! Pas mal de mecs d’ici avaient pris un congé maladie pour son arrivée, ces derniers étant habitués à bosser comme des fous la semaine pour rider le weekend. Un jour, une file d’environ 10 voitures s’était formée et ils nous suivaient juste pour pouvoir voir Ian rider! Comme d’habitude Ian a fait le chaud, bu quelques bières et surtout rigolé…

Ian avait son quiver prêt pour le Japon. Une des choses les plus intéressantes dans les voyages et de pouvoir découvrir comment les gens vivent dans les autres régions du globe... Quand nous avons ouvert la porte et que nous avons vu une pile de couverture et deux petits futons sur le sol en bambou notre réaction a tout de suite était de dire, vous plaisantez? Mais au final ce n’était pas si mal et nous avons vraiment pu bien nous relaxer sur ce sol un peu mou.

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Rob Kidnie est un Australien, mais pas vraiment comme

les autres. Il a vécu un moment au Vietnam où il a monté

une école de kite avec sa ravissante compagne Russe… Une vie difficile ! Mais il y avait encore plus difficile, comme

passer deux mois par an au fin fond de l’Indonésie avec sa femme à manger pour rien, vivre pour pas grand chose et faire les barrels les plus incroyables que nous ayons vu.

Rob est clairement un chargeur de gros et il vit son rêve à fond, et le fait que ce soit un des gars les plus sympas que

l’on puisse rencontrer en dit long… Tellement de riders de ce niveau ont un ego surdimensionné, mais ce n’est pas le cas de Rob. Sa philosophie est de vivre avec le sourire et de laisser son niveau sur l’eau parler pour lui …

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Une des meilleures choses qui soit lorsque tu grandis dans les Caraïbes est le nombre de spots de kite que tu as à ta disposition, nous disait Hope Lavin. Elle est née et a

grandi sur une des îles les plus magiques du monde : l’archipel des Turks and Caicos. Si tu n’aimes pas direction du vent sur un spot, tu n’as qu’à marcher un petit peu jusqu’à l’autre côté de la dune et tu trouveras ce que tu souhaites…

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Wes Matweyew est un personnage unique dans le

milieu du kite. Il déchire sur à peu près tout ce qu’il

touche : un vieux kneeboard, un skimboard, un surf,

un SUP, un twin-tip... Et il se moque clairement de ce qu’il ride. Tout cela se traduit aussi pour les sports

terrestres, puisqu’il est tout de même 2 fois Champion du Monde de dirt bike, il a été skater et snowboarder pro ou encore cascadeur et ceinture noire… J’ai

rencontré Wes quand je voulais apprendre le kite

pour la première fois en 2003 à Ventura en Californie. J’ai demandé à plusieurs locaux comment je pouvais

apprendre, et ils m’ont tous dit de chercher le mec qui vit dans son camion sur le parking et de lui demander un cours. Un barbu avec les cheveux longs baissa la

vitre pleine de sel de son van pour discuter, puis il sorti finalement de son camion pour me donner un cours de kite mais aussi me montrer comment je pouvais

shooter le kite, il était tellement sympa qu’il devenu

un de mes meilleurs amis. Il a déménagé au Turks and Caicos depuis, pour chasser le vent et les vagues dans un des décors des plus inimaginables. Eh Wes, merci pour tes cours et pour tout ce que tu m’as appris sur

le kite! Tu es une légende. Comme vous pouvez le voir

il était aussi à l’aise sur l’eau à l’état liquide que sur la neige et surtout, toujours prêt pour une session.

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C’est ici que je vis maintenant, enfin… pas sur cette plage…mais bien sur l’île de Bali. J’ai rencontré des tas de personnes intéressantes ici en Indonésie. C’est l’un les meilleurs terrains de jeux aquatiques de la planète. J’ai été marqué par les frères et soeurs Kevin et Jalou Langeree et leur énorme road trip dans lequel ils s’étaient lancés sur les différentes îles de l’archipel pour surfer et découvrir cet endroit… J’ai eu quelques bons jours de shooting et j’ai pu leur montrer les alentours de mon nouveau chez moi d’adoption, la seule chose que vous avez à savoir sur Kevin c’est qu’il aime manger et mange vraiment souvent. Je ne sais pas comment il fait pour rester cette montagne de muscles pour laquelle il est connu…

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Une nouvelle fois à Bali… Un super point de rendez-vous pour rencontrer tous les amoureux de la mer. Daniel « Beaver » Baven est un des bon amis de Ben Wilson qui s’avérait être à Bali pour sa lune de miel. Chanceux, il avait emporté un kite dans ses affaires. Beaver est un exemple de gars qui travaille super dur et qui sait déchirer quand il ne fait pas ses 9h-17h... Bali n’est pas le meilleur endroit pour avoir du vent, mais quand il y’a quelques sessions à faire si tu n’as pas peur de rider avec une grosse aile et que tu t’en fou de rouler à travers l’île dans un trafic effrayant, tu pourras peut-être avoir une journée comme celle-ci.

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Il n’y a pas grand monde dans le kite qui a fait autant pour être accepté par les surfeurs que Ben Wilson. Il est juste aussi bon en surf qu’il l’est en kite, ce n’est donc pas étonnant de voir un mec comme Joel Parkinson prendre sa première leçon de kite avec lui. C’est aussi un pêcheur de la mort ! Je ne le vois plus assez souvent : amène ton cul en Indo Ben !

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Si tu mets le Champion du Monde dans de grosses conditions, voici le résultat. Keahi De Aboitiz est un des rares gars,tout comme Kelly Slater, qui a l’air tellement à l’aise dans l’eau. Qu’il soit en SUP, en surf, en kite dans les vagues ou même en twin-tip, il est tout simplement fort. Je crois qu’il doit avoir du sang vert d’Alien, tout comme Slater (mais ça c’est ma théorie). C’était en Indo en 2013, avant qu’il se casse la jambe. Maintenant, il est encore en phase de récupération et il est plus affamé que jamais. Je n’en peux plus d’attendre de pouvoir à nouveau shooter ce super mec…

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Interview:

A a r o n h a dlow

C’est souvent assez fun quand tu passes un peu de temps avec Aaron Hadlow. Il est le compétiteur en kite le plus titré de tous les temps, il fait partie de la scène internationale du kite depuis le début. Il a développé une marque et eu pas mal de succès avec celle-ci, puis ensuite il a volé vers de nouvelles aventures. Et maintenant, il a … seulement 26 ans… et (pardon Aaron) il est paraît encore plus jeune de quelques années en apparence. Pour ceux qui étaient là dès le début du kite, vous pouvez un peu considérer Aaron comme Yoda…

J’étais avec lui à Cornwall, à l’hôtel Watergate Bay, pas très loin au final de là où tout a commencé pour lui il y a de nombreuses années. Avec un beau soleil de fin d’aprèsmidi qui commençait à transpercer de sa lumière les bouteilles rangées derrière le bar et quelques fanas du thé de l’après-midi, j’allumais mon dictaphone, j’avais posé ma 1ère question et rapidement je découvrais quelque chose, derrière ce visage d’une vingtaine d’années, il y a en fait un tas de ressemblances avec Yoda.

Photo: D i NG

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TKM: Tu es de retour sur le tour et tu

A: J’ai passé un long moment à Cape Town

marques, ta vie est-elle plus chargée

ferait la différence et je pense qu’il m’a

viens de signer avec une des plus grosses maintenant? Ou plus occupée de manière différente ?

A : Je pense que c’est à peu près pareil ! A la fin de mon contrat chez Flexi j’étais vraiment en train de devenir overbooké avec des tonnes de trucs à faire au niveau des produits par exemple et j’étais devenu hyper impliqué dans le lancement des produits. Intégrer North m’a redonné de la motivation pour me concentrer à nouveau sur ma navigation et sur ce que je dois faire pour être un bon rider. C’est un énorme virage que j’ai pris pour revenir, naviguer plus et être mieux préparé pour les compètes. Je suis maintenant plus concentré chez North et j’ai moins à me préoccuper de plein de petits détails, de choses importantes ou d’avoir à faire

pour retrouver les tricks et avoir ce qui ensuite fallu quelques mois pour retrouver ma régularité, celle qui m’a permis de marcher en Allemagne. Là-bas, j’ai tout qui a bien fonctionné, tout marchait bien pour moi. J’ai alors pensé, mais pourquoi je n’arrive pas à le faire tout le temps, mais je sais maintenant que je peux à nouveau

tour avant et pendant la 6ème année, il y avait pas mal d’éléments qui ont commencé à être controversés comme la notation ou le nombre d’événements et tout çà partait un peu dans tous les sens. J’ai perdu ma motivation et je voulais passer à autre chose. Ce que je savais c’est que si le mode de fonctionnement n’évoluait pas et si ça restait comme ça, ce n’était pas pour moi. C’était juste devenu trop lourd et il fallait que quelque chose se passe. Du coup, je me suis dis : je vais rester en dehors de çà jusqu’à ce qu’il y ait du changement, et c’est ce qu’il s’est passé. Ils ont mis en place un nouveau système de points et j’ai vu ce que cela donnait la première année, j’ai alors décidé de me relancer. Mais je crois que j’ai peut-être un peu trop poussé et c’est à ce moment-là que je me suis blessé… Et du coup j’ai eu une année sans kite, plus une année supplémentaire pour revenir au niveau où j’étais quand je me suis blessé. Et j’ai ensuite réussi à revenir sur le tour pour une saison complète. Je pensais que je ferais un peu mieux pour mon retour en début de saison mais c’est pas plus mal, cela montre à quel point le niveau est haut

c’est le niveau que chacun connaît de Youri je me suis dit ok faut y aller et il a envoyé du lourd face à moi ! Et voilà où il en est aujourd’hui.

montent. Comme Liam par exemple, il a

penses-tu être le seul maître de ta

un vrai compétiteur et il sait déjà très bien

A : Yes, carrément. Enfin, je veux dire que

avait de beaux kickers avec les vagues et

A: Il y a plein de nouveaux jeunes qui 17 ans et il gagne déjà des compètes, c’est

destinée ?

se gérer. L’année dernière en Chine, il y

tu peux toujours te justifier en disant que

il ne s’entraînait pas vraiment dans ces

c’était un round difficile ou que tu avais un adversaire hyper fort, mais si tu veux gagner, tu dois être capable de gagner à entière pour battre tous les autres. Si normalement finir sur le podium, mais qui juste avant a fait un mauvais heat, bien sûr que cela va jouer dans ta tête et peut-être que tu pourras battre ce gars là, surtout si tu penses que tu as moins à perdre que lui… C’est certainement là où j’ai eu du mal durant la première partie de la saison. Quand j’ai réussi à être plus relax et que je suis devenu un peu plus régulier, tout est alors venu et j’ai vu ce qu’il s’est passé ! C’était de bon augure pour la fin de la

vagues et ne les utilisait pas trop pour faire des tricks, mais quand il nous a vu moi et quelques autres dans les heats précédents s’en servir pour envoyer des tricks, il est alors allé naviguer 5 minutes avant son heat pour s’entraîner. Ensuite, pendant le heat dans lequel j’étais contre lui, je l’ai vu envoyé des manoeuvres qu’il n’avait encore jamais essayé et qu’il avait juste vu avant notre heat, des trucs comme des Flat 7S que je ne l’avais encore jamais vu envoyer avant et il les a posé pendant le heat ! Il y en a d’autres aussi qui montent mais qui ne sont encore assez constants à un tel niveau, mais vous allez voir des événements où certains Brésiliens vont se sentir comme chez eux et qui pourront sortir à tout instant des

saison.

heats de fous avec des scores de finale.

TKM: Est-ce que tu étais inquiet au

Avant je dominais tout le temps et il n’y

pas navigué contre lui plutôt dans la

compétiteurs qui pouvaient rivaliser de

certaine émulation?

aller direct à fond dès le premier tour! Par

intéressant avec Youri, c’est qu’il n’a

peuvent gagner à n’importe quel moment,

C’est vraiment incroyable maintenant.

moment du heat contre Youri. Tu n’avais

avait seulement que quelques autres

journée et est-ce que cela t’a apporté une

temps en temps, maintenant je dois y

A: C’est clair c’était bon! Ce qui est

exemple, il y a maintenant 5 ou 6 mecs qui

vraiment pas été très chanceux avec les blessures, pire que moi et que quiconque d’ailleurs, et qu’à chaque fois sa récupération est hallucinante. Il est vraiment en forme et c’est un bon gars, c’est super de voir la motivation avec laquelle il revient. C’était spécial, pas nécessairement les heats contre moi, mais la manière qu’il avait de naviguer. Cela nous remontrait encore à quel point tout a évolué, car il essayait de reproduire ce

aujourd’hui.

qui lui avait permis de gagner avant et

TKM: Quand tu étais en train de préparer

le podium et même pas dans le top 5. Et

qu’il fallait pour remonter sur le podium ?

lorsqu’il est finalement revenu au top et où

ton retour, pensais-tu avoir une idée de ce

précédentes, et à Tarifa c’était plutôt nickel,

tricks et que tu sais te gérer toi même,

tu tombes contre un mec qui devrait

A : Yes carrément, j’avais fait 5 ans sur le

ne pose pas vraiment tout sur les étapes

TKM: Bon et maintenant que tu as les

TKM: Bon tu es de retour sur le PKRA, il y

fameux lycras de compètes non ? …

Pour moi c’était toujours trop bizarre qu’il

AH : Et les petits nouveaux ?

tous les niveaux et durant la compétition

tu avais porté pour la dernière fois ces

ses tricks sont bons et ce qu’il peut faire.

le faire.

encore de la promo supplémentaire.

a eu pas mal de changements depuis que

il a marché. Nous savons tous à quel point

cette fois-ci, çà ne l’amenait même pas sur je pense qu’il a eu un vrai déclic à Tarifa,

c’est dingue! TKM: Je pense que c’est super pour le

sport d’avoir autant de mecs capables de rider à un tel niveau, non ?..

A: Bien sûr ! Ce que j’aime là dedans c’est que maintenant quand tu es sur le podium c’est un bon résultat, il n’y en a pas que pour la première place. Finir sur le podium est déjà un sacré résultat parce que quand tu regardes ce que tu dois faire pour en arriver là, c’est impressionnant. C’est çà qui est bon ! TKM: Depuis quelques années, tu fais

de plus en plus de wakestyle, est-ce que

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c’est vraiment compatible avec la vie d’un

a parlé aux personnes importantes de

A: Je suis vraiment content de mon niveau

bonne opportunité pour eux et pour lui

rider du PKRA ?

sur les rails ou les kickers, je peux toujours avoir ma place au Triple S. Cette année je n’ai pas été très chanceux et peut-être que j’aurais pu avoir un meilleur résultat au final. Mais bon, quand je vois certains autres mecs qui ne se concentrent que là-dessus, je suis un peu jaloux car je ne suis pas capable de tout faire et particulièrement sur les rails. Naviguer sur des kickers va bien avec ce que je fais et je peux l’adapter et le mettre à profit quand je navigue sur l’eau plate. Mais oui, j’aime vraiment cette partie du sport, il y a encore beaucoup à faire mais c’est plus compliqué à organiser, c’est plus dur à mettre en place. C’est dur quand tu fais plein de trucs comme j’aime le faire, d’être au plus haut niveau. Et encore je ne parle pas du

l’entreprise et dit que c’était sûrement une personnellement de travailler avec moi sur le développement et petit à petit çà c’est terminé comme çà. Je me suis tout de suite bien adapté au process et à la légendaire

et qu’ils sont super contents de leur ailes aussi. Ralf est un bon exemple, il peut faire des gros sauts, des kiteloops mais aussi des tricks de freestyle hooké et cela lui va super bien. C’est une évolution du denier kite et ce n’est que le début.

efficacité allemande...

TKM: Tu parles de l’efficacité Allemande,

TKM: Et est-ce que travailler avec Ralf a

laquelle tu as été intégré dans le team !

été facile pour toi?

A: Oui complément. Tu sais je n’avais travailler qu’avec deux autres designers auparavant et je pense qu’ils travaillaient de manière à peu près similaire, ils avaient leur propre savoir de ce qui marchait pour eux et de comment cela marchait. Ralf a beaucoup d’expérience mais pas seulement dans le kite. Il a aussi d’autre style de business et je sais que tout ce qu’il fait m’impressionne. Il m’a montré beaucoup

mais c’est assez fou la manière avec

A: C’est impressionnant comment tout

s’est mis en place et nous avons parfois été chanceux mais nous avons respecté les deadlines et çà l’a fait! Je suis vraiment très content. C’est comme si ça faisait plusieurs années mais j’ai seulement commencé en Janvier et j’ai du rencontrer tout le monde et passer du temps avec le team et je me sens comme chez moi maintenant… Voilà tout à ce sujet. TKM: A présent, tu es dans le même team que Tom Bridge.

Est-ce que c’est cool

d’avoir quelqu’un de plus jeune avec qui travailler ?

A: Oui c’est super. Je veux dire que c’est aussi une chose à laquelle j’ai réfléchi lorsque j’y suis allé, les différents chemins que je pouvais PHOTO : COURTESY PURE MAGIC

prendre chez North dans le futur, et le développement avec des jeunes est une partie importante qui pourra être intégrée dans le futur. Mais oui avoir Tom dans le team est vraiment top pour nous aider. Il est très cool, je

waveriding, de la course ou encore de tous les autres trucs ! TKM: Et Aaron Hadlow et North, ça s’est passé exactement comme ça a été raconté, tu as simplement fait un rapide passage sur les protos Vegas plus tôt dans l’année à Cape Town ? A: Il n’y a vraiment rien de plus que çà oui. C’était juste une histoire de timing pour nous tous et peut-être même encore plus pour North! Ils étaient là à ce moment, je crois que j’ai rencontré le designer Ralf et que j’ai passé un peu de temps avec lui. Ensuite, il a appris la situation dans laquelle j’étais et il en

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de ses projets, c’est un gars super motivé!

me reconnais beaucoup en lui quand j’étais

TKM: Cela sonne un peu comme le Gral

Je pense qu’à son âge, j’étais seulement

voit les différentes évolutions de la Vegas,

ce que je pouvais faire, lui il pose déjà des

C » que tu voulais tout en gardant la

tous les tricks des tops riders… Quand

A: Oui c’est incroyable. Tout le monde

n’y avait pas beaucoup de jeunes, j’étais

plus jeune et sa motivation est incroyable.

mais penses-tu réellement que, quand on

vraiment en train de commencer et voir

tu as pu garder le même feeling du « Pure

double handle passes et il fait à peu près

Vegas super accessible ?

j’avais son âge, c’était différent parce qu’il

essaie de me faire dire çà! Mais oui cela

en terrain inconnu. Mais par rapport à son

vient sincèrement du coeur, nous avons fait le job et tout le monde en est fier. Je sais bien sûr que Ralf est très content du fait que je puisse rider avec en compète avec un seul et unique réglage mais que les autres gars aussi puissent naviguer avec sur le tour

niveau, être déjà si fort maintenant et être où il est, c’est déjà hallucinant et il sera bientôt en haut s’il continue à s’éclater et aimer çà dans les prochaines années.


PHOTO: THEKITEM AG

PHOTO: SOPHIE MATHEWS

QUA ND J E ME SU IS DÉ T E NDU E T QU E J ’A I R É U S SI À Ê T R E P LU S R É GU LIE R J ’A I V U C E DONT J ’ É TA IS CA PA B L E

“ PHOTO: TOBY B ROMWICH/PKRA

TheKiteMag | 85


Photo: Tom Court

86 | TheKiteMag


TKM: Je pense que poser un tricks à l’entrainement est une chose, mais le poser en compétition avec la

pression et tout le reste cela en est une autre, as-tu une solution pour y arriver ?

A: Je crois que je ne sais pas vraiment comment je fais... Tu as besoin de trouver ta propre manière de faire. C’est cool de parler avec Tom et de voir ses idées et ce qu’il pense, j’étais probablement un peu comme lui quand j’étais petit. La façon dont il gère les choses et la manière dont il atteint ses objectifs. TKM: Et l’équipe Anglaise ? Des plans ?

A: C’est une bonne partie de rigolade! C’est incroyable comment on peut sortir quelque chose de nulle part, nous avons fait quelques projets mais jamais rien du style ‘ok, voilà ce que nous sommes en train de faire et comment nous voulons que cela évolue’ et tu sais ils sont encore liés au passé. Mais je pense que les choses seront de mieux en

PHOTO: THEKITEM AG

mieux et de meilleure qualité en continuant comme çà à avancer petit à petit avec le temps. Je pense qu’on cherche toujours de nouvelles choses et qu’il faut que chacun soit impliqué et çà nous prend tous du temps. Tu sais, j’espère que çà va continuer car on passe vraiment de très bons moments, on s’entend tous très bien et on rigole bien. TKM: Statistiquement le Royaume-Uni n’est pas l’endroit où l’on navigue le plus c’est sûr mais il semblerait que la nouvelle génération soit bien

présente et qu’elle ait un gros poids en terme d’image ? A: Tu sais, c’est juste important d’avoir différents styles, différents personnages et c’est quelque chose qui a souvent manqué dans le kite, de vraies personnalités... C’est ce que les gens aiment, essayer d’en savoir plus sur une personne. Si tu regardes le groupe, c’est rigolo de voir que tout le monde est vraiment différent, mais nous sommes c’est vrai quand même tous patriotiques et passionnés, nous aimons l’Angleterre et nous voulons voir notre pays réussir. Vu qu’il n’y a pas beaucoup d’événements au Royaume-Uni, c’est que c’est un peu différent pour les kiters anglais. Mais c’est génial, il y a tellement de potentiel je crois. Je veux dire que c’est

PHOTO: TOM COURT

compliqué d’avancer et de faire un bon film au RoyaumeUni par exemple car les conditions ne sont pas tops mais quand c’est bon, c’est bon. Comme aujourd’hui ici à la plage, on a ce que j’aime bien. Tu fais le tour du monde et parfois sur le pas de ta porte, il y a ces supers conditions dans lesquelles j’ai appris le kite. C’est top, des petits kickers, du vent side et de l’eau plate entre ces petites vagues sur le bord retour. C’est ce que l’on veut, naviguer cool et faire un peu de freeride, chose que l’on peut rarement faire pendant les compètes. C’est quelque chose de nouveau, de différent et d’évolutif et ce pourquoi on continue…

PHOTO: THEKITEM AG

TheKiteMag | 87


PERDUS À JAVA

Jakarta

PERDUS À JAVA Le kitesurf est présent bien au-delà de nos frontières et certaines

Turtles Bunglaows

J A V A

avons donc décidés de partir à la fin du mois de septembre car il

régions d’Indonésie sont sur la top liste aujourd’hui, et attire

s’agit de la saison des swells et c’est le mois le plus venté. Le vent

un grand nombre de pratiquants. Mais – vous le savez sans

commence à souffler en juin et s’arrête autour de mi-octobre pour

doute – l’Archipel Indonésien est effroyablement gigantesque!

laisser place à la saison des pluies en Indonésie.

Aujourd’hui, il y a littéralement des milliers de kitesurfers qui y rident des vagues. Le team RRD et ses acolytes voyageurs Abel

Se rendre à Java s’est avéré plus simple et bien moins cher que ce

Lago et Kari Schibevaag se sont envolés à Java pour ajouter

que nous nous étions imaginés. Nous avons voyagé le même jour.

quelques spots à leur longue liste existante.

Je suis parti d’Espagne et Kari de Norvège et nous nous sommes retrouvés à Dubai. De là, nous avons pris un second vol direct

L’idée de partir en trip à Java m’est venue l’année dernière lorsque j’ai visité Bali et Sumbawa. J’ai entendu beaucoup de rumeurs sur un spot à l’Ouest de Java avec de bonnes grosses gauches et

pour la capitale de Java: Yakarta. Le coût total de mon billet au départ de Madrid avoisinait les 550 euros. Java est l’une des îles les plus peuplées du monde, du coup la vie y est un peu folle et

beaucoup de vent. Lorsque j’ai entrepris des recherches, je n’ai

stressante dans les villes, mais dès que l’on en sort, c’est vraiment

pratiquement rien trouvé sur le kitesurf, mais j’ai découvert des

plus détendu et toute la côte de Java est dotée de splendides plages

photos de windsurf sur une belle et grosse gauche qui semblait

et de vagues incroyables, certaines font d’ailleurs parties des

parfaite pour le kite. J’ai appelé ma partenaire de team, Kari

destinations les plus connues pour surfer après Bali.

Schibevaag, et nous avons commencé à tout planifier. Nous

88 | TheKiteMag

B A L I


A notre arrivée à Yakarta, nous étions supposés avoir un taxi pré-

fumer, boire, ou encore parler dans la rue avec d’autres gens!

payé pour nous récupérer. Cependant, lorsque nous avions fini

Les locaux ne semblent pas comprendre l’anglais, donc difficile

de passer le contrôle de la police (ce qui nous a pris une heure

de communiquer, mais nous sommes finalement arrivés à notre

et coûté 35$ pour entrer et encore 35$ pour sortir), nous nous

destination finale, Turtles Bungalows. Le directeur de Turtles se

sommes rendus au point de rendez-vous et nous avons réalisé que

faisait vraiment du soucis pour nous et nous a expliqué que le

notre taxi n’était pas là…

chauffeur qu’il avait envoyé pour nous récupérer a été bloqué dans un bouchon et est arrivé à l’aéroport avec trois heures de retard.

Après avoir attendu plus d’une heure, nous avons décidés de

Mais nous vous conseillons vivement de réserver le taxi en avance

négocier avec un chauffeur de taxi local. Se déplacer dans Java

car dans le cas contraire, vous devrez payer bien plus qu’avec la

peut prendre beaucoup de temps dû à la circulation difficile et des

pré-réservation de l’hôtel, comme çà a été le cas pour nous. Notre

routes en mauvais état, en plus, nous n’avons pas été très chanceux avec notre nouveau chauffeur de taxi, qui manifestement ne connaissait pas très bien le chemin et s’arrêtait toutes les cinq

taxi nous à coûter 2.000.000 roupies (environ 130 euros) alors que via l’hôtel c’est moitié prix, il connaît la route et parle un tout petit peu anglais…

minutes pour demander sa direction, aller aux toilettes, manger,

TheKiteMag | 89


PERDUS À JAVA

L E

S P OT

Turtles Bungalows est située à proximité d’une superbe vague de surf, la gauche de Turtles. C’est une vague tubulaire fantastique, pas si facile, mais lorsqu’il n’y a personne, on peut toujours attraper des vagues et choisir celles qui sont le plus adaptées à notre niveau. Le vent se lève tous les matins entre 8h et 9h et forcit au cours de la matinée. Durant les deux semaines de notre trip, tous les jours, nous avons eu du vent soufflant entre 15 et 20 noeuds. Donc, les meilleures tailles d’ailes à emporter seraient une 9 et une 7 (Kari a même ridé sa 6m). La gauche de Turtles est bien ventée mais très offshore avec des rafales et de grosses molles, du coup c’est vraiment impossible à naviguer en kite. Cependant, 200m plus bas il y a un reef qui marche quand la houle est grosse. Le vent est rafaleux mais nous avons eu quelques bonnes journées ici. Une autre possibilité pour avoir des vagues est Ujung Genteng Harbor, il y a une grosse gauche à l’extérieur du port de la ville d’Ujung Genteng. Le vent est orienté side-off, la vague est très

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rapide et l’eau peu profonde mais elle déroule parfaitement. La première fois que nous sommes allés là-bas, c’était monstrueux. La gauche de Turtles faisait déjà deux fois ma taille et nous avons décidés de remonter au vent en contournant la ville, ce qui était une très mauvaise idée. Remonter au vent, nous a pris plus d’une demi-heure et quand nous sommes enfin arrivés en haut de la baie, les vagues étaient énormes, avec un vent un peu onshore et un bon shore break au niveau du reef. Puis nous sommes redescendus au vent pendant quelques minutes et nous avons découvert un spot magique avec une vague bien plus grosse qu’à Turtles et très rapide, mais la passe était large et on se sentait en sécurité même avec cette taille. Le seul inconvénient c’est qu’il est difficile de sortir du port, mais dès que l’on est sur le spot, peu importe la marée, les vagues sont fantastiques et le vent bien établi. Certains des tubes que nous avons eu et en particulier à marée basse, font partis des meilleures et plus amusantes vagues que j’ai jamais prise.


O N S H O R E Lorsque nous en avions marre des vagues, ou que le vent était instable, on allait vers la baie onshore qui est située en pleine ville. C’est un peu en remontant au vent au niveau du port, une longue planche de sable avec des conditions onshore. Le vent est stable et plus fort que sur les autres spots, les vagues sont plus petites et le vent onshore ce qui est super cool pour sauter, çà nous a permis de faire pas mal de sessions de freestyle en twin-tip ou strapless. Le gros problème de cette plage – et également celui de tout le reste de l’Indonésie – est que c’est une poubelle. A Ujung Genteng, il n’y a pas assez de poubelles à la disposition des habitants, alors les gens jettent simplement leurs ordures au sol ou dans l’océan. Sur la plage, vous trouvez toujours des tas de sacs plastiques et des canettes d’aluminium avec lesquels jouent les enfants. La seule solution qu’ils ont trouvé, c’est de brûler ces ordures, mais ils ne comprennent pas que la fumée qu’ils produisent peut être bien pire que la poubelle en elle-même. Le plastique, en général, est l’une des pires inventions de matières non-organiques non dégradables. Nous avons été choqués lorsque nous avons vu un homme jeter toute sa poubelle directement dans l’océan, et encore plus triste quand nous avons réalisé que tous les gens là-bas en

BA I E

font de même. Ujung Genteng est une petite ville et il n’y a pas grand chose à faire si vous ne pratiquez pas le kite ou le surf. Nous avions des vagues et du vent tous les jours, du coup nous étions générallement vraiment fatigués après avoir passé une longue journée sur l’eau. Nous avons visité d’autres villes durant notre voyage, et c’était vraiment cool de voir autre chose après des semaines passés sur l’eau. Les chutes d’eau à Surade étaient vraiment magnifiques (même s’il n’y avait pas tellement d’eau quand nous y étions), mais c’était réellement une place splendide et nous vous recommendons de la visiter le jour où vous avez besoin de faire une pause des vagues. L’activité touristique principale dans la région est d’observer les tortues sur la plage. L’ensemble de la côte d’Ujung Genteng est bondée de tortues, il y en a des petites et des grandes, et par grande çà signifie de la taille de Kari! Près de notre hôtel, il y avait une grande réserve naturelle où les tortues vont pondre leurs oeufs. C’est une expérience incroyable qu’on vous recommende vivement de voir. C’est une aventure exceptionnelle de voir les petites tortues essayer de courir dans cet océan tumultueux et çà suscite l’interrogation: comment une si petite tortue peut-elle survivre face à la houle gigantesque de l’océan?!

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Perdus Ă Java

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AV E C

U N

En général, l’Indonésie n’est vraiment pas cher pour un étranger. On peut trouver un hôtel pour à peine 100.000 roupies (7€) la nuit, et manger pour moins de 15.000 roupies (1€). C’est une zone qui n’est pas touchée par la malaria ou la dingue, mais il est recommandé d’être prudent et de ne pas s’aventurer trop loin en forêt. Nous avons dormi presque tous les soirs à Turtles Bungalow pour le prix de 25 euros par jour avec 3 repas inclus. Tout était propre et bien présenté, la nourriture et les chambres étaient très bien et le service fantastique. L’hôtel est situé à mi-chemin entre le spot de surf et le spot de kite… C’est incroyable de s’endormir en entendant les vagues qui cassent pendant la nuit et de se réveiller

P E T I T

B U D G E T

chaque matin en écoutant les surfers waxer leurs planches vers 5h30. Ensuite, nous sortions et regardions le spot de surf – si c’était bien – à notre tour nous mettions de la wax sur nos planches et enfilions un petit lycra (pas besoin de combi, mais nous utilisions un lycra d’ ½mm pour le vent). Entre 6h et 9h, c’était la meilleure période pour surfer parce que le vent est léger, c’est presque glassy, mais il y avait un peu plus de monde à l’eau car les surfeurs détestent

vent se levait fort d’un coup entre 9h et 10h tous les jours. Et après ce copieux petit déjeuner avec des omelettes, des pancakes et du délicieux jus de fruits de papaye et de pastèque, nous étions totalement prêts pour une bonne session de kite. Le vent se levait tous les jours à plus de 15 noeuds, notre seul soucis était donc de checker les vagues. Pour aller sur les spots de kite, nous avons loué une petite moto. La location n’était pas cher mais la moto n’était pas

le vent!

facile à conduire sur le sable avec tout

Après cette session matinale de surf,

motos était environ de 35.000 roupies

nous prenions un bon petit-déjeuner et on partageait quelques histoires de la session précédente avec les autres

le matos de kite. Le prix pour ces petites (2€). L’essence est également bon marché, pour faire le plein vous avez à peine besoin de 15.000 roupies (1€).

clients de Turtles Bungalows. Puis le

TheKiteMag | 93


PERDUS À JAVA

L’AT T R A C T I O N D E L A FO U L E Le spot le plus sûr et le plus facile pour kiter était la plage avec le vent orienté onshore, nous avons donc beaucoup kité sur ce spot, où beaucoup de gens venaient nous voir. Les locaux étaient très contents de nous regarder naviguer, mais surtout de voir la jolie petite blonde faire des sauts avec son kite. Les

généralement courtes. Le vent commençait un peu à baisser avec le coucher du soleil, du coup à la fin de la journée, on peut se refaire une bonne session de surf en regardant le coucher du soleil de l’océan.

enfants de la ville venaient à la plage tous les jours et criaient à

Les journées sont passées très vite, nous avons eu de bonnes

chaque fois que nous faisions des sauts et encore plus quand on

conditions et une vie facile là-bas. Notre seul souci était de faire

tombait. Après quelques jours, nous avions déjà des caddies qui

du surf et du kite, et les gens de l’hôtel s’occupaient de tout le

nous suivaient à l’hôtel et nous aidaient à porter nos planches

reste et prenaient vraiment soin de nous. La nourriture était

et nos kites. Les enfants vont à l’école de 5h30 à 9h30 et après l’école, ils nous attendaient et regardaient où nous allions pour nous suivre avec leurs motos. Tout le monde conduit des motos peu importe leur âge, certains portent des casques mais la majorité roule sans. On voit souvent une famille entière sur

fantastique et les locaux très cools et amusants – ils étaient toujours près à nous aider et très excités de nous regarder kiter ou surfer. Les plages de sable blanc sont splendides, les reefs incroyables, et les couleurs qu’on peut voir sous l’eau et en dehors sont à couper le souffle.

une moto, ou un enfant de moins de 10 ans conduire avec ses parents et frères et soeurs autour de lui sur d’autres motos.

C’était la première fois que nous allions à Java et je pense déjà à y retourner lors d’un prochain trip dans les années à venir pour

à l’hôtel pour manger et retourner kiter ou surfer. Le soleil se couche à 17h30 l’après-midi, les sessions étaient donc

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kiter au port ou surfer sur la gauche de Turtles en espèrant que, cette fois, je verrais d’autres kitesurfers dans les environs…

ACTION PHOTO Luke Walker

Après les sessions du matin, nous rentrions habituellement


FOLLOW US ON:

KITEBOARDING

RELIGION

MKV

P U R E

W A V E

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”WAVE, AFTER WAVE, AFTER WAVE” SIZES: 4 • 5 • 6 • 7 • 8 • 9 • 10.5 • 12

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34Lt - 5’2”x21”x2” 39Lt - 5’4”x21½”x2”

29Lt - 5’2”x21½”x2” 32Lt - 5’4”x22½”x2”

24Lt - 5’2”x18”x2” 27Lt - 5’4”x18½”x21/8” 28Lt - 5’6”x18¾”x21/8” 30Lt - 5’8”x19”x2¼”

28Lt - 5’5”x21¼”x21/8” 30Lt - 5’7”x213/8”x2¼” 33Lt - 5’9”x21½”x23/8”

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VOUS TROUVEREZ ICI UN PETIT CONDENSÉ DE CE QUE L E S É Q U I P E S D E T E S T S D E T H E K I T E M A G O N T E S SAY É . Cliquez-ici pour les tests complets. (En anglais seulement…pour l’instant) WA

C O R E G T S 3 La GTS3 a pas mal de réponse et le retour dans la barre est

VE TEST

direct. La plage basse d’utilisation est impressionnante, certaines des 3 lattes peuvent être un peu dégonflées ce qui est un peu frustrant lorsqu’on navigue dans des conditions onshore, mais la GTS3 a vraiment de la puissance. Le poids réduit de sa dernière version (GTS2 avait 5 lattes) est utile quand tu rides dans des conditions side-off et la GTS3 vole vraiment facilement et couvre une large plage de vent, tu peux vraiment la trimer quand tu en as besoin. De manière générale, la GTS3 est vraiment une belle évolution de la gamme GTS. Core a pris un risque en passant à 3 lattes et cela semble s’avérer payant. Le kite est toujours super stable et réactif et il bénéficie de tous les avantages d’une aile plus légère notamment quand tu surfes.

R R D R E L I G I O N La Religion de chez RRD a été une des meilleures ailes pour le surf pendant pas mal d’années. La MKV continue d’impressionner et il y a à nouveau une belle évolution du modèle. La construction est de meilleure qualité sans avoir pour autant pris de poids, avec de nouveaux renforts utiles cette année et avec des coutures blindées. Sur l’eau, l’agilité de la religion est impressionnante tout

WAVE TE ST

comme sa plage d’utilisation. Tu verras que là où tu auras le plus besoin de la Religion ce sera quand les conditions deviennent faibles, mais comme toujours le gros plus de la Religion sera la facilité avec laquelle tu pourras faire ‘disparaître’ la puissance et faire ce que tu veux dans la vague. La puissance est aussi très impressionnante et la Religion continue d’être une vraie tuerie dans les conditions side-off.

L I Q U I D F O R C E E C H O La Echo est la nouvelle venue dans la gamme twin-tip de chez Liquid Force et elle a été designée par Brandon Scheid, qui avait vraiment en tête un programme wakestyle pour cette planche. La Echo est la planche la plus avancée de chez Liquid Force en terme de shape utilisant la technologie Wood Core. Nous avons trouvé qu’elle devait être ridée vite et qu’il était difficile d’en tirer le meilleur, avec un outline W-tips qui permet un planning rapide et qui reste très confortable, le tout avec un pop ultra explosif. Le triple concave centré permet d’avoir un très bon grip et une glisse très douce dans toutes les navigue de manière très douce sans aileron avec sa forme, l’angle des channels permet d’avoir un bon passage dans l’eau pour une navigation rapide. La board a aussi un bon design qui fera sourire les vrais wakestylers.

une nouvelle dimension à la gamme freeride/wave de chez Naish. Pour ce test, nous nous sommes concentrés uniquement sur son comportement dans les vagues, là où les 3 lattes de la Pivot avec son profil fin, a clairement sa place parmi les ailes de vagues. Sur l’eau c’est vraiment un kite très agile. Le terme ‘Pivot’ est très bien approprié et particulièrement dans les conditions Onshore, tu peux la positionner exactement où tu veux qu’elle soit, et la faire tourner sur elle-même avec un contrôle précis et puissant : La Pivot est aussi un super outil pour les tricks en strapless. Pour résumer, c’est un kite très

96 | TheKiteMag

W

TIP

conditions et la Echo se

N A I S H P I V O T Nouvelle venue dans la gamme Naish, la Pivot vient apporter

intuitif et agréable à naviguer.

T

IN

WAVE TES

T


L E S

CO U L I S S E S

D U

F IL M

C’est un clip de trois minutes que l’on partage… Nous sommes constamment sollicités par de courtes vidéos de kitesurf. Les bonnes, les mauvaises, les catastrophiques…Mais parfois, un clip retient notre attention, on soulève la tête de notre bureau et on prend le temps de vraiment le regarder. Il nous donne un peu de bonheur pendant un instant. Parfois même un clip sur un son de dubstep. Dans ce domaine, nous souhaitons rendre hommage à ces clips qui égaient notre journée et nous donne de l’adrénaline, j’irai même jusqu’à dire, réchauffer nos cœurs… Pour cette édition nous sommes allés questionner le vétéran Sam Medsky et, son coéquipier, un peu plus jeune, Noè Font, pour un clip canadien qu’ils ont monté ensemble. Sam, quel était ton plan pour ce clip ? Et bien, j’avais passé un peu de temps avec Noè au Brésil et en Espagne au cours de cette année. Nous voulions monter un projet ensemble dans un lieu qui n’avait pas été photographié avant. Nous avons décidé que le Canada c’était l’endroit idéal. Il y a de nombreuses vidéos avec de l’eau turquoise et des palmiers, notre volonté était de montrer les spots uniques qui existent au Canada et de construire notre propre parc de glisse. Une grande partie de notre inspiration pour ce projet nous est venue du wakeboard et du snowboard, et nous essayons de donner un style un peu industriel à nos vidéos. Est-ce que Noè avait déjà été au Canada avant ? Noè n’avait jamais été en Amérique du Nord avant, mis à part lorsqu’il passait par l’aéroport de Miami. Bien qu’il

soit arrivé en septembre, que le temps commençait à se gâter et qu’il faisait donc un peu froid, il semblait beaucoup aimer. Je lui ai montré les marques de radio typiques d’Amérique du Nord (Wamart, Tim Hortons, Drive Thru) et nous avons passé beaucoup de temps à profiter du Canada et de la nature et nous avons même fait des feux de bois certaines soirées… Avez-vous vu des élans ? Nous n’avons malheureusement pas vu d’élans. Nous avons beaucoup d’ours autour de chez moi, mais encore une fois malheureusement, nous n’avons pas aperçu un seul ours. Ils viennent normalement la nuit et essaient de percer les poubelles des habitants pour attraper un petit quelque chose à grignoter. Nous avons vu de beaux oiseaux et quelques serpents mais c’est à peu près tout. Tu as plus l’air d’être un rider wakestyle et Noè semble plus suivre le freestyle. Evidemment, il y a beaucoup de similitudes entre les deux, mais avezvous un peu appris l’un de l’autre ?

Je suis toujours scotché par Noé. Il a seulement 15 ans, mais on dirait qu’il en a 18 et il est bien plus mûre encore. J’ai plus d’expérience des rails et du park alors que Noè est une machine à tricks. Nous travaillons très bien ensemble et chacun bénéficie de l’expérience de l’autre je pense. Il a vraiment envie de rider des kickers et s’intéresse beaucoup au milieu du wakeboard. Et moi je suis vraiment trop content d’apprendre de nouveaux tricks avec lui. Il les passe plutôt assez facilement. Apparemment, il semble que vous ayez une tenue intéressante, est-ce que vous avez perdu des boutons ? Ahaha ! Non non c’est une nouvelle tendance. Nous sommes allés faire du shopping pendant le trip un jour où il n’y avait pas de vent et nous sommes tombés dans un magasin de vêtements de 2ème main nommé Value Village. Nous avons essayé de trouver des chemises avec des boutons pression pour le film et celles-ci étaient les meilleures que nous ayons trouvées. Curieusement, nous n’avons perdu aucun bouton… TheKiteMag | 97


STUFF

L E S T R U C S D O N T O N A I M E L E S T Y L E

Carved Imperator 5

La Imperator n’est pas une planche de kite. C’est une pièce issue d’un travail d’art moderne. Pesant seulement 1.8 kgs (Si on compare çà à un sachet de sucre, cela fait moins de 2 sachets …), c’est de loin la planche la plus légère du marché mais elle est aussi solide … Un miracle de nos jours, vous le savez …

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North Gambler

La banane a disparu, elle a été remplacée par la sucette. Mais qu’est-ce qui se cache là derrière. Nous avons posé la question au mec qui est derrière cette Gambler, M. Tom Court, ‘ La Gambler 2015 a été beaucoup plus testée que les planches précédentes, nous avons tout testé sur les rails, dans un park de câble ou encore avec un kite. Nous avons tweaké la ligne de rocker et ajusté le type de flex pour enlever les torsions du flex en changeant les matériaux de base. C’est maintenant plus durable et on ne voit pas les rayures et les marques. Nous avons aussi mis des lignes inversées dans la Gambler pour vous permettre de l’utiliser dans les deux sens, donnant plus de longévité et réduisant l’usure et les accrocs du rail. »

F-ONE Fish

Avec leur solide passé dans le monde du surf, c’est bien de voir F-ONE appeler ce surf comme il se doit. Pas de prétention, ceci est un Fish. Donc il a plus de volume, moins de rocker et un outline plus large. Qu’est ce que cela signifie pour vous ? Cela veut dire imbattable dans le vent léger et dans les petites vagues fun. C’est comme çà qu’il est.


Liquid Force Prime

Slingshot Fuel

C’est la version 13, oui la 13ème pour la Fuel ! Cette terrible arme sans compromis est le choix d’une bonne partie des freestylers qui envoient quelque soient les conditions. La Fuel 2015 emploie maintenant le nouveau Sligshot Nitrous 4 points sans poulie dans les bridages. Ce système permet de gréer ta Fuel de deux manières différentes. Soit tu peux l’utiliser avec le mode Nitrous et le bridage installé ou alors tu peux la connecter en direct en enlevant le système. Peut être que c’est un peu plus doux, mais seulement si tu le veux…

BEST TS

La TS est un grand classique de notre époque. Elle a été mise au point grâce à l’expérience acquise au cours des quinze dernières années dans le savoirfaire du design de kite pour arriver à proposer un package vraiment fun qui vous permettra de tout faire. Maintenant, sur la version 4, la TS est encore plus polyvalente avec son noyau, mais cela ne veut pas dire que l’on a fait des compromis. Oh non. Tournez et vous serez émerveillé. Il faut l’essayer.

Naish Skater

Naish ne fait pas les choses à moitié, il se sont lancés dans la mode du ‘sansnez’ sans compromis en modifiant complètement la Skater. Avec pas mal d’avantages pour faire des tricks sur l’eau plate et au-dessus de la lèvre, les reports nous disent aussi que cela marche super bien dans les vagues d’ailleurs.

Celui qui se glisse parmi les produits phares du marché, c’est le nouveau harnais LF Prime. Avec moins de support que les autres harnais de la gamme LF, le Prime excelle au surf où tu as besoin d’un peu plus de liberté ou pour les riders qui n’aiment pas se sentir coincés. Il utilise aussi l’incroyable nouveau système Locking Cam Strap, et pour que tu comprennes, j’ai juste à dire: trop facile mec.

Manera Magic Wax

Dans le nouveau monde des aérials au-dessus de la lèvre, tout le monde a besoin d’un truc, quelque chose qui va vous donner la petite accroche qui vous manque. La nouvelle wax Manera est exactement ce qu’il faut. Personne ne sait comment elle a été faite mais premièrement elle colle vraiment vraiment fort, deuxièmement elle ne fond pas au soleil et troisièmement elle est respectueuse des normes environnementales. Quelqu’un a vendu son âme au diable, mais qu’en avez vous à faire: vos pieds seront accrochés à votre planche et vous serez une légende.

RRD Fahrenheit

Pas de coutures, complètement collé, séchage rapide, regardez les résultats. Si tu vois une RRD Fahrenheit et que tu ne te dis pas directement il m’en faut une, alors tu as des soucis…

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tech

Q u ’ e s t - c e a v e c Retour aux bases dans cette section avec TheKiteMag. Damien Girardin a pris un peu de son temps pour nous parler du wingtip, l’oreille du kite… Ok, c’est parti pour les fondamentaux : pourquoi un kite a des oreilles? Bien, c’est un assez simple en fait, les oreilles sont là car le kite a besoin de finir quelque part ! A partir de là, je peux ajouter qu’il y a quelques différents types d’oreilles et aussi qu’un kite peut s’arrêter à différentes hauteurs, rendant le lobe de ton kite plus plat ou à l’inverse plus ‘C-shape’. Peux-tu nous en dire plus sur les différents types d’oreilles et quels en sont les effets sur les performances du kite ? Tu peux catégoriser les oreilles d’un kite en 3 groupes principaux : • Les oreilles carrées sont la plus ancienne forme de terminaisons, on les trouve plus dans les kites orientés freestyle. • Les oreilles effilées sont en fait la simple prolongation de la forme du kite et on les retrouve plus sur les kites freeride polyvalents ainsi que les kites de race. Les oreilles arrondies finissent la forme • du kite avec une courbe prononcée et on les trouve sur les kites de freeride. Après cela tu peux encore faire des souscatégories, avec ceux dont les courbes sont constituées de plus ou moins de segments ce qui donne une courbure plus angulaire ou plus homogène. Quel est l’effet du design de l’oreille du kite sur le pilotage du kite ? Les oreilles ont beaucoup d’effets sur le pilotage du kite pour un certain nombre de raisons. D’abord, la forme de l’oreille va déterminer où les lignes et les bridages vont être connectés, offrant plus ou moins de bras de levier entre les avants et les arrières, et donc plus ou moins de traction dans le harnais. (A noter que techniquement, quand tu conçois un kite, tu définis tes bridages et les points d’attaches de tes lignes d’abord pour ensuite adapter la coupe des oreilles pour que cela marche) Typiquement, plus l’oreille sera petite (dans sa largeur), plus importante sera la pression en barre. Une oreille effilée offrira une pression plus légère là où une oreille arrondie donnera un feeling plus direct dans la barre. L’oreille effilée fournit plus de bras

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q u ’ u n

D a m i e n

w i n g t i p

?

G i r a r d i n

de levier et donc une pression de barre plus légère en faisant tourner le kite autour d’un axe situé proche de son centre. A l’inverse, des oreilles arrondies donnent un feeling de barre plus direct, avec un axe de rotation du kite situé à proximité de son oreille. Une oreille carrée donnera la pression de barre la plus directe et les virages les plus serrés. Une des raisons pour lesquelles ces terminaisons carrées permettent au kite de tourner sur son oreille est en partie à cause de l’angle droit qui crée un point de faiblesse en termes de rigidité. Ainsi, quand tu fais tourner ton kite, il y a moins de couple transféré à l’intégralité du bord d’attaque ce qui le fait moins vriller. L’oreille agit ainsi plus comme un « flap » (et le kite tourne effectivement autour de son oreille). Quels effets peuvent avoir la forme des oreilles sur la capacité de depower d’un kite? Une oreille carrée implique, par nature, d’avoir les points d’accroche des avants assez bas sur l’ensemble du kite, ce qui réduit le depower disponible par rapport à un kite aux oreilles effilées ou arrondies. A noter qu’un kite aux terminaisons carrées peut malgré tout avoir pas mal de depower si le bridage est prévu en conséquence (comme c’est le cas sur la Naish Park, F-ONE Bandit ou Slingshot RPM). Quels sont les compromis que tu dois faire lorsque tu travailles à la conception des kites ? Et bien, des terminaisons carrées peuvent limiter le depower, alors qu’à l’opposé des oreilles effilées peuvent donner un feeling de barre trop mou avec lequel vous ne sentirez pas aussi bien la position du kite. Quand tu analyses le kite d’un point de vue aérodynamique, il est assez évident de voir que des oreilles effilées ou arrondies créent moins de traînée. C’est la raison pour laquelle on les retrouve sur les kites typés pour la course, mais en même temps elles résultent en un feeling de barre qui manque de fermeté et un pilotage moins réactif. Comment est-ce que les terminaisons des kites ont évolué au cours des années? Les formes d’oreille que l’on a maintenant l’habitude de voir sur les kites viennent en fait des premières ailes 2 lignes qui avaient des extrémités pointues d’où les lignes étaient connectées. En 2001, Don Montague et Bruno Legaignoux sont arrivés avec les

ailes 4 lignes et la forme des oreilles carrées telles qu’on les connaît aujourd’hui sur les kites de freestyle était née. Avec l’arrivée des kites suspendus en 2007, la forme des kites a changé et la forme des oreilles a évolué en conséquence. Les bridages ont permis à la forme des oreilles d’être moins caractéristiques de vol du kite. Avant l’arrivée des bridages, le point d’accroche des avants était déterminé à 100% par la forme de l’oreille (et de ce fait le depower, la puissance, la vitesse de giration, la capacité en sauts, le pop et le feeling de barre). Aujourd’hui, les bridages permettent d’adapter ces caractéristiques sans changer la forme de l’oreille. En développant et en testant un kite, comment faites-vous pour évaluer si l’oreille du kite correspond à ce que vous attendiez en termes de performance ? Lorsque nous concevons un kite chez Naish, nous commençons avec la forme générale du kite et la position du centre de l’effort. L’aile est alors le résultat de cette conception. Un des facteurs clés pour nous est que l’oreille du kite ne tombe jamais lors du pilotage, de ce fait, nous essayons d’avoir le plus petit diamètre afin d’avoir la traînée la plus petite possible, tout en gardant la zone de l’oreille assez rigide pour que la conduite de l’aile soit toujours bonne. Vous avez sorti un nouveau kite cette année, la Pivot, quel est le profil de son oreille? La Pivot n’est pas une évolution d’un kite existant de notre gamme, c’est un design complètement nouveau. Notre but était de faire un kite qui pivote sur lui-même, en mettant l’accent sur la maniabilité. Il a un boudin de diamètre constant de part et d’autre pour permettre d’avoir un bon transfert de force des oreilles à l’ensemble du kite, et un outline général légèrement effilé. Quand on a réfléchi au design du kite, nous cherchions à avoir une conduite « pivot » (comme on a avec une aile effilée) tout en gardant un feeling direct en barre, du coup, la pivot a été faite en mixant une oreille effilée et une oreille arrondie. Tu peux alors voir sur l’aile que l’angle de l’oreille est bien marqué. Cet angle important aide à séparer le boudin de l’oreille pour avoir un bon équilibre entre un pivot rapide, un feeling direct en barre et le pilotage.


Q U’ ESTCE QU’ U N WI N GT I P? OREILLE POINTUE SUR LES PREMIERS KITES 2 LIGNES

OREILLE CARRÉE

OREILLE ARRONDIE PAR DES ANGLES

OREILLE ARRONDIE

OREILLE EFFILÉE

PHOTO: QUINCY DEIN

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EN COULISSE

TheKiteMag a visité les locaux de l’entreprise Hiss-Tech sur la magnifique île Fehmarn sur la côte Nord de l’Allemagne. Bernie-Hiss, qui a créé l’entreprise, peut remonter jusqu’en 1604 sur l’histoire de sa famille et peut-être même encore plus tôt…Je suppose qu’il n’y avait pas trop de kitesurf à cette époque, mais Bernie était présent à l’ère du windsurf et maintenant c’est une figure du kitesurf sur l’île depuis les débuts. Il dirige à présent Hiss-Tech (qui rassemble les marques Carved et CORE) et c’est l’une des entreprises qui a connue la progression la plus rapide dans le milieu du kite au monde.

T EN T T ME PER

E QU

U O C EN

UX CE

I QU

E S LIS ÇÀ

EC AV

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... HE C R MA

IE RN BE

SS HI


TKM : Salut Bernie, merci de prendre un peu de temps pour nous parler de ton histoire. Du coup, depuis quand astu commencé à fabriquer des planches ? B : Et bien, j’ai commencé à produire des planches en 1981, donc çà fait plus de 30 ans maintenant. Avec un de mes frères, nous avons commencé à faire des planches de windsurf quand j’avais 14 ans, on faisait çà dans la cave de la maison de mes parents. Ils vivaient sur l’île à environ 40 mètres de l’eau, c’est à partir de ce moment qu’on a commencé à faire des planches. TKM : Oh alors la maison de tes parents devait vraiment sentir bon ! B. Ahahaha ! Oui. Le plus gros problème c’était la poussière tu sais, quand on était au ponçage, la poussière passait sous la porte, à travers le trou de la serrure et dans chaque petit trou. Ca allait dans toute la maison bien que l’on ponçait dans la cave ! Ca ne faisait vraiment pas rire ma mère.

TKM :Mais tes parents ont probablement remarqué que tu avais une véritable passion pour les sports de glisse… B : Oui bien sûr. La première fois que nous nous sommes achetés du matériel avec mon frère, c’était une planche et une voile d’occasion, et nous avons dû travailler très longtemps pour çà, car nous n’avions pas eu d’argent de nos parents. Du coup, nous nous sommes fabriqués nous-même notre deuxième planche. Nous avons acheté les matériaux et c’était bien plus facile pour nous et plus économique que de nous acheter des planches. Nous avons alors commencé à les vendre, et c’est devenu un petit gagne-pain. Nous avons continué à aller à l’école, mais c’était un bon revenu pour nous et çà nous a permis de nous acheter des voiles. D’ailleurs nous avons vendu notre première planche de surf à notre professeur !

TKM : Et vous avez obtenu la note de 20/20 de cette façon j’imagine ? B : Non j’ai toujours eu la moyenne, la planche n’était pas parfaite ! Bien que je l’ai vu il n’y a pas longtemps et qu’il a toujours cette planche ! TKM : Et lorsque tu as terminé tes études, as-tu directement travaillé dans l’industrie du winsurf ? B : Au moment où j’ai terminé mes études, ce qui fait environ 30 ans, il fallait d’abord aller à l’armée et j’ai donc fait mon service militaire pendant 15 mois. Il fallait le faire, il n’y avait pas d’autre choix à l’époque. J’ai ensuite commencé à travailler chez North Sails lorsque c’était une marque de voiles et de planches à voiles. Après çà, North Kiteboarding a vu le jour, mais je suis alors parti et j’ai créé ma propre entreprise. Je suis parti de zéro, sans réseau de distribution, pas comme les entreprises de windsurf qui ont juste facilement ajouté le kitesurf, mais nous

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EN COULISSE

grandissons chaque année et nous avons de nouveaux distributeurs. Dans certains pays, nous n’en sommes qu’au début, et dans d’autres la relation est bien établie, mais je pense que nous avons un fort potentiel car nous avons une philosophie différente des autres. TKM : Oui, vous faites les choses simplement. B : Oui c’est simple : nous avons seulement deux modèles de kites et deux modèles de planches. C’est tout. Peut-être que vous vous souvenez il y a 6 ans, Nokia avait 60 modèles différents de téléphones. Et un jour, une marque est arrivée sur le marché avec un seul téléphone : Apple. Ils avaient 2 modèles différents et non pas 60. C’est notre philosophie. Seulement une barre pour tous les kites, et pas 3 barres différentes. Il y a trois différentes éditions de notre barre, mais le système de sécurité est le même, la construction principale est la même, le système de largage est identique et c’est également le même moule. Je dirai que nous avons le système de barre le plus propre et clair sur le marché. Nous faisons en sorte que tout soit simple pour que ce soit facile à comprendre pour le consommateur. TKM : Et quand tu as commencé Carved (qui produit seulement des planches en carbone) as-tu toujours mis la qualité au cœur de l’entreprise plutôt que la rentabilité ? B : Oui, je ne me soucie pas du coût. TKM: Ton comptable doit t’aimer ?! B : Ah ! Oui. Mais avec les planches Carved, il n’y a pas de compromis. Absolument aucun compromis. La planche la plus légère et la plus solide possible est celle que nous produisons ici, et elle est absolument différente de tous les produits sur le marché. Nous avons l’Imperator qui entrera maintenant dans sa quatrième année avec le même modèle, qui est unique. Il n’y a aucune autre construction de planche sur le marché qui peut rivaliser avec elle, pour le moment on ne sait juste pas comment l’améliorer ! Et pourquoi devrions-nous la remplacer chaque année… Il n’y a pas de raison… 104 | TheKiteMag

TKM : Et les matériaux évoluent-ils en ce moment ? B : Pour le moment, je ne vois pas ce qu’on pourrait améliorer sur les planches. Nous avons le carbone Cartan®, qui est vraiment différent des autres types de carbone. Les fibres sont vraiment très proches les unes des autres. Elles sont si serrées qu’une très petite quantité de résine est suffisante pour laminer et vous avez juste besoin de quelques gouttes de résine car il n’y a pas d’écart entre les fibres. La résine est juste utilisée pour maintenir les fibres dans la même position, celle que vous souhaitez, c’est la seule raison pour laquelle on utilise de la résine. Et moins tu utilises de résine, plus légère est la planche. TKM : Est-ce que tu as déposé un brevet pour ce carbone ? B : Il n’y a pas de brevet sur celui-ci. Mais il y a seulement une entreprise qui le fabrique et nous avons un contrat d’exclusivité avec celle-ci pour de nombreuses années. Donc, c’est plutôt sécurisé. C’est difficile de le produire et je pense que personne ne pourra le produire dans le monde avant les cinq prochaines années. De plus, les fibres de carbone sont à un angle exact de 30°. C’est difficile de produire cet angle. Vous voyez souvent la fibre avec un degré zéro sur le marché, ce qui rend la planche plus rigide. Si tu veux plus de pop sur le tail, tu l’obtiens grâce à l’angle. Lorsque tu utilises 45 degrés, c’est mieux mais trop doux. Quand tu mixes 45 degrés avec zéro degré, la planche sera à nouveau trop raide. La seule solution est d’avoir un angle entre les deux, et c’est 30 degrés. TKM : Et tu as essayé avec 25, 35 et… B : Tout. Vraiment tout ! TKM : Et le numéro magique c’est le 30. B : C’est le numéro magique. TKM : Donc pas d’autres modèles à l’horizon ? Tu es content avec la gamme existante ? B : Oui. Absolument. Et avec CORE, nous n’avons pas besoin de plus de deux modèles de kite et ni plus de deux modèles de twin-tips pour le moment, bien que nous ayons aussi la Choice

LES D ÉBU T S, 1 9 82

LE F U T U R , 2 01 4


pour le wakeboard et le Ripper en surf. Après c’est juste que le kite GTS est plus adapté pour se déhooker et que le kite Riot XR est mieux pour rester hooké. Avec ces deux kites, vous pouvez tout faire. Comme pour les planches, la Fusion est mieux pour rester hooké et la Choice plus pour se déhooker. Donc c’est vraiment simple de trouver le bon produit pour le consommateur et çà rend tout très simple pour le distributeur, parce qu’il n’a pas besoin d’avoir beaucoup de modèles différents en stock. TKM : Et pour ce qui est du surf, le Ripper, qui est construit dans un bloc de Polyuréthane avec les inserts intégrés. C’est une planche incroyable, comment est-ce que vous produisez cette board ? B : Il faut que le shape soit taillé dans le bloc avec la scie et ensuite, une fois le shape terminé, il faut bien tailler l’emplacement de la pièce en bois avec les inserts. Quand tout çà c’est fait, tu intègres la pièce et tu peux commencer à laminer. C’est vraiment simple. Personnellement, je ne vois pas d’avenir dans les planches en construction sandwich. Elles sont justes plus résistantes quand tu les transportes…c’est tout ! Les rails ne sont pas si fantastiques, je n’ai jamais vu une planche avec une construction sandwich et des rails parfaits. Il y a toujours des différences entre le côté gauche et le côté droit, ils ne sont pas symétriques. La couche de 3 ou 4 mm de PVL ou du Styrofoam entraînent de nombreux problèmes. Avec le polyester, l’avantage quand tu le lamines est qu’il commence à être plus

solide, puis tu peux mettre une deuxième couche de résine, plus spécialement sur les rails et la zone du tail. C’est plus facile à construire. Ou bien pour faire le rail pointu, il faut ensuite le sabler, et le shape est vraiment parfait. Avec la construction sandwich c’est vraiment plus difficile de créer çà comme çà. Et ce que nous souhaitons, c’est la meilleure qualité possible pour tous nos produits. TKM: Quelle est ta philosophie avec votre team riders, vous ne vous attendez pas à ce qu’ils se concentrent sur la scène des compétitions? B : Non. Nous sommes contents comme çà. J’étais un compétiteur lorsque je faisais du windsurf. J’avais aussi décroché le titre de Champion d’Allemagne en 1999 en windsurf, donc j’étais vraiment bien orienté compétition. Puis, quand j’ai commencé avec Carved, nous avions un Champion Allemand sur Carved tous les ans entre 2001 et 2008, et nous avions aussi la Championne du Monde Kristin Boese, c’était bien pour l’image de Carved. Mais après j’ai changé d’avis en me disant que nous devrions plus nous concentrer sur les produits des clients, sur ce qui est bien pour eux, tout en faisant des produits orientés performance, et que l’on devrait donc faire des produits que tout le monde puisse utiliser ainsi que les pro-riders. Quand tu vois Steven Akkersdijk qui termine 3ème du King of the Air sur le podium avec Kevin Langeree et Ruben Lenten, çà montre bien que nos produits sont compétitifs. Nous avons aussi dans notre team le speed rider Sylvain

Hoceini, qui a gagné la compétition de Speed à Leucate en 2014. Cà n’a jamais été notre intention de développer la XR3 pour en faire un kite de speed, nous voulions juste faire un kite pour les énormes sauts, avec beaucoup de hang time et qui tourne vite et est facile à naviguer. Mais il s’avère qu’il est aussi très rapide ! TKM : Donc Hiss-Tech est un véritable succès, tu as commencé il y a 14 ans déjà et l’entreprise continue de grandir et de se développer chaque année ? B : Oui, nous sommes toujours en croissance, et j’espère que nous allons encore nous développer fortement et rapidement pendant les 5 prochaines années. TKM : Cà doit être une satisfaction personnelle pour toi d’avoir commencé une petite structure et de l’avoir développée, et d’avoir de plus en plus de gens qui travaillent pour toi et de voir que l’ensemble continue de s’accroître. Est ce que tu passes moins de temps sur l’eau maintenant ou... B : Non ! Je suis sur l’eau presque tous les jours, c’est pour çà que je fais le « job de mes rêves ». Et je pense que nous sommes la seule entreprise du milieu qui n’emploie que de vrais kitesurfeurs. Les 20 personnes qui travaillent ici, vivent et travaillent sur l’île pour la même raison : être sur l’eau aussi souvent que possible. Même le responsable des stocks et le comptable doivent aussi être des kitesurfeurs. Cà résume la philosophie de notre marque.

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DIS-MOI EN UN PEU PLUS

D I S - M O I

E N

U N

THE

WI TH

CH A RL E S

F - ONE

FO I L

Le futur est là et il a des ailes. Il n’y a personne sain d’esprit, qui pourra nier que le foil est un des moyens conçus les plus gracieux et les plus efficaces pour naviguer sur l’eau. Les Français sont bien en avance sur le sujet et c’est F-ONE, entreprise basée à Montpellier, qui entre dans la danse en produisant des foils. Le nouveau designer du foil, Charles Bertrand, nous en explique un peu plus sur le sujet…

P E U

P L U S

B E RT R A N D Peux-tu nous expliquer comment fonctionne un foil? Un foil de kite est un ensemble d’ailes qui fonctionnent ensemble. Lorsqu’on la met dans l’eau ou dans l’air, l’aile crée une force de portance. Si votre aile est positionnée verticalement, cela crée une force latérale qui résiste à la force de la voile/du kite et l’aile fonctionne comme un aileron. Si votre aile est réglée horizontalement,

Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours, tu as

cela crée une force verticale qui peut vous

une formation en architecture navale ?!

monter au-dessus de l’eau.

En effet, j’ai étudié la conception des voiliers et

La configuration générale place l’aile

l’architecture navale à Southampton (Royaume-Uni)

principale à l’avant avec un stabilisateur

pendant 3 ans et j’ai poursuivi mes études par un Master

à l’arrière. L’aile principale crée toute

en Mécanique Des Fluides (simulation des écoulements).

la force de portance nécessaire pour

J’ai ensuite été impliqué dans plusieurs projets de

vous sortir de l’eau. Mais une aile seule

voiliers performants en tant qu’ingénieur indépendant.

serait très instable et aurait tendance

Je travaillais sur les coques et les appendices (quilles,

à plonger vers l’avant. C’est pour cela

dérives, safrans) tout autant que sur les calculs

que nous avons besoin d’une plus

d’échantillonnages. J’ai aussi travaillé pour une

petite aile à l’arrière, qui a pour effet

entreprise fabriquant des mâts en carbone où l’utilisation

d’agir dans la direction opposée à

des tissus pre-preg et les mises en œuvre high tech était

l’aile principale, pour générer les

la routine.

forces nécessaires à l’équilibre du foil. C’est essentiellement la même

Comment vous êtes-vous rencontrés avec F-ONE?

configuration qui est utilisée pour les

C’était une rencontre inattendue. J’ai eu l’opportunité de

avions ou les planeurs.

rencontrer Raphaël au moment où il cherchait quelqu’un pour renforcer son équipe de R&D. Je suis vraiment très

Pourquoi est-ce qu’il ne faut pas

content de la manière dont on travaille ensemble depuis

s’arrêter lorsqu’on navigue en foil ?

ce jour.

La portance créée par l’aile dépend de la vitesse, mais aussi de l’angle

As-tu une expérience antérieure de kitesurf ?

d’attaque qu’elle a dans l’eau. A faible

En fait non. J’ai fait beaucoup de voile en compétition et

vitesse, on a besoin de plus d’angle

aussi de la planche à voile pendant 15 ans mais je n’avais

pour obtenir cette force de portance

jamais navigué en kite. J’ai pris quelques cours dès mon

(qui est à peu près équivalente au

entrée chez F-ONE et j’ai été immédiatement conquis.

poids du rider équipé de son matériel)

Depuis, je suis sur l’eau avec un kite dans les mains aussi

tandis qu’à pleine vitesse le foil

souvent que je peux et évidemment j’ai aussi attrapé le

fonctionne avec très peu d’angle pour

virus du foil, ça c’est vraiment addictif…

maintenir la portance à cette même valeur. L’angle d’attaque varie en

As-tu déjà travaillé sur le foil auparavant ?

faisant bouger son poids vers l’avant

J’ai eu l’occasion de concevoir des foils au sens large à de

ou vers l’arrière, tout est donc une

nombreuses reprises lors de mes précédentes expériences

question d’équilibre.

dans la conception des voiliers de performance. Donc

L’aile stabilisatrice porte généralement

je suis vraiment habitué au processus de conception et

vers le bas. Donc effectivement, plus

d’optimisation. Le nouveau défi cette fois-ci est de trouver

vous allez vite plus l’aile principale vous

le bon équilibre et contrôle pour un foil spécifique au

porte mais ce phénomène est modéré par

kite.

l’action du stabilisateur qui porte lui aussi de plus en plus fort vers le bas.

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DIS-MOI EN UN PEU PLUS

Est-ce le même principe que sur le dériveur

ailes à leur position et angle optimums au

Quels sont les gens qui vous ont aidé à

Moth International et les catamarans de

fil du temps. C’est super important car la

développer ce foil?

l’AmericaCup ? Quelles sont les similitudes

précision dans le calage de l’aile est cruciale

Nous avons eu la chance d’avoir Marc Blanc et

ou les différences ?

pour les performances du foil. Nous avons

Alex Caizergues avec nous depuis le début de

Les principes de bases qui permettent aux

passé beaucoup de temps à tester pour trouver

l’aventure. C’est un plaisir de travailler avec

Moth à foil et aux bateaux de la « Cup »

le meilleur réglage et notre concept breveté

ces gars-là. On a eu une équipe de testeurs

de voler sont similaires. Les différences

permet d’être sûr que le foil ne se dérègle

très complémentaires car Raphaël et Micka,

proviennent de la configuration et du

pas. Vous pouvez donc profiter de votre

les testeurs officiels de la R&D, ont pu tester

contrôle.

foil, session après session même si vous le

les foils avec une approche totalement «

Le Foil Moth a deux foils mais les deux

démontez à chaque fois.

débutant » tandis que Marc et Alex ont pu

fonctionnent dans la même direction et vers

Le système permet aussi d’adapter différentes

repousser les limites en termes de contrôle à

le haut. Cependant, puisqu’il est impossible

ailes au même mât. Ce qui signifie que nous

grande vitesse.

d’ajuster l’assiette longitudinale d’un bateau

avons été capables de concevoir un mât avec

avec son poids aussi rapidement que sur un

beaucoup de potentiel et sur lequel vous

Que penses-tu de l’avenir du foil ? – penses-

kitefoil, l’altitude est ajustée par un système

pouvez adapter l’aile d’un débutant tout

tu qu’il va devenir plus populaire que la

de régulation de la portance agissant sur le

autant que celle d’un expert. La taille et la

discipline de race ?

foil principal, alors que l’incidence du foil

forme des ailes varient pour des utilisations

Je pense que le foil sera bien plus populaire

arrière peut, elle aussi, être ajustée afin de

différentes. La vitesse et la stabilité du foil

que la race. En fait, le foil est plus qu’une

F-ONE a toujours utilisé la même approche

sont réglées par la forme des ailes et non

simple discipline, çà a quelque chose de

pour le développement. De la même manière

via celle du mât qui lui a un vrai potentiel

spécial, cela ouvre une nouvelle dimension

que nous développons 80 protos de kites

de course. La première lame disponible offre

et c’est tellement grisant. Vous pouvez aller

par an, nous avons fait des dizaines de mâts,

beaucoup de contrôle, une sortie d’eau facile

kiter bien plus souvent avec un foil et l’utiliser

testé beaucoup de formes, sections et tailles

avec une bonne vitesse et de la maniabilité.

de nombreuses manières différentes. Vous

pouvoir régler l’assiette du bateau. Les catamarans de l’America’s Cup sont un peu plus différents. L’enjeu principal est comme toujours le contrôle de l’altitude et de l’assiette longitudinale, mais vu la taille de ces bateaux gigantesques, les erreurs et sorties de route ne sont pas envisageables. On doit donc utiliser des foils dont la forme participe à la régulation efficace de l’altitude et l’assiette. J’ai tendance à voir le kitefoil comme un monocycle, le foil Moth comme un vélo et les catamarans volants plus comme des karts. La configuration du kitefoil est la plus simple car on peut gérer l’assiette grâce à notre position sur la planche mais c’est d’autant plus efficace. Combien de prototypes avez-vous développé ?

pouvez faire la course à haute vitesse autant

différentes pour les ailes. Rien n’est laissé au hasard et Raphaël n’est pas satisfait tant qu’il

Les gens sont inquiets de dépenser beaucoup

que juste profiter d’une ballade et savourer le

n’a pas tout testé.

d’argent dans un foil qui sera rapidement

fait que naviguer sur l’engin le plus efficace

La forme est un aspect important mais la

“dépassé”. Penses-tu que cela pourrait se

sur le plan d’eau.

construction est cruciale elle aussi. Nous

produire avec le foil F-ONE ?

avons beaucoup travaillé et développé

Comme pour tous les produits F-ONE, nous

Est-ce que tu peux virer de bord ou empanner

de nombreux prototypes pour trouver la

faisons beaucoup d’efforts pour créer des

avec ton foil ?

meilleure manière de mettre en œuvre les

produits au design intemporel qui conservent

Moi personnellement ?Non, je n’y arrive pas

fibres carbone afin d’obtenir le meilleur

leurs performances dans le temps. C’est

encore. Il semble que je passe une bonne

rendement de ce matériau.

exactement pareil pour le foil. Notre foil a un

partie de mon temps au bureau à concevoir

énorme potentiel en termes d’utilisation grâce

des produits pour que vous puissiez en

Le foil F-ONE s’adapte en fonction de

à la gamme d’ailes qui sera disponible et je ne

profiter les gars !

l’expérience du rider n’est-ce pas ? Peux-tu

pense pas que vous en trouverez rapidement

nous en dire plus à ce sujet ?

ses limites. De plus, lorsque je vois un rider

En fait, le concept de montage unique et

comme Alex Caizergues prendre autant de

breveté que nous avons développé a été

plaisir avec ce foil même avec l’aile débutant,

spécifiquement conçu pour maintenir les

je ne me fais pas trop de soucis.

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PHOTOS ET HISTOIRE : MARIA ENFONDO

Cette photo a été prise pendant un trip sur la Mer Rouge sur le gros yacht du safari de kite Kitepiter, c’était la cinquième ou sixième semaine que les gars étaient à bord.

Ce jour-là, la première session de kite était à 6h du matin, c’était pareil tous les matins, on kitait à l’aube.

La Mer Rouge est une place incroyable et paradisiaque pour le kite mais peut être dangereuse et une seule chose peut faire la différence : marchez dessus et vous pourrez boiter pendant des semaines…

Après cette session, nous sommes revenus sur le bateau et nous avons mangé la pêche fraîche, des crevettes, des calamars et du poisson. C’était pareil tous les jours, c’était comme voyager avec un grand chef.

Juste après que cette photo ait été prise, Ivan a vu Sir Richard Branson faire un saut avec une fille très sexy sur son dos (mais pas nue)

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T H EK ITEM A G

D I G I TA L

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S TA R I N G D OW N T H E BA R R E L : PAT R I M C L AU G H L I N S T E P S U P AT O N E E Y E S H O OT I N G S TA R S : TOBY BROMWICH RETURNS TO BRAZIL AARON HADLOW INTERVIEWED LOST IN JAVA WITH ABEL KARI JASON WOLCOTT’S: INDO SCRAPBOOK

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This shot was from my recent camp in Brazil just before the PKRA up north. We were pretty lucky and during the camp we had solid conditions every single day... The grabbed S-Mobe I am doing in the picture was correctly called up by one of my clients (the guy watching on) who was learning how to do the S-Mobe. So it is good to know that they are learning something as well!

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4:08 PM

iCal

aps

Mail ZO O N

For the last four years I have been running training camps. These camps give me a lot of joy – it is great to teach people – and the camps also allow me to ride in amazing spots and to train myself…

PHOTO: SVETLANA ROMANTSOVA

3G

NotesM

Safari

FOCUS

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W W W.T H E K I T E M A G . CO M/ D I G I TA L

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