L'ABDICATION DE THANH-ТНАГ PAR NGUYEN THE ANH
Le 3 septembre 1907, après plus d'un mois d'internement au Palais de Cân-chanh, l'empereur du Bai-Nam (communément appelé An-Nam dans la langue administrative française de l'époque) Thành-Thai fut officiellement déposé. Voici le texte de son édit d'abdication, tel qu'il est conservé au Service des Archives nationales de Dalat (Châu bân, règne de Thành-Thai, vol. 72, fol. 25). (Voir page suivante).
TRADUCTION Investi par le Ciel (du mandat de faire) prospérer le cycle impérial, Nous, Empereur, décrétons ce qui suit: Le Souverain étant maître du Ciel, de la Terre, des génies et des hommes, la dignité impériale est de la plus haute importance. Avec Notre mince vertu, Nous avons renoué la grande chaîne de succession impériale et Nous avons régné à présent dix-neuf années. C'est grâce à la protection de la grande France et aux bons services de nos mandarins dévoués que Nous avons pu parvenir jusqu'à ce jour. Cependant, malade par suite de l'accumulation des soucis, il Nous est devenu excessivement pénible de continuer l'exercice de Notre haute charge. En matière d'abdication, il y a déjà eu des précédents aux temps de nos dynasties vietnamiennes des Trân et des Le. Après avoir délibéré avec le noble Gouverneur Général, Notre choix s'est porté sur le cinquième1 prince Vînh San2, qui mérite que Nous abdiquions en sa faveur, afin qu'il continue la garde des temples des Ancêtres et du Sol. Nous n'osons avoir 2e trimestre * Extrait1975. du Bulletin de la Société des Études indochinoises, Nouvelle Série, tome L, n° 2, (1, 2) Sur le document, ces mots ont été tracés au vermillon par un autre pinceau, en principe de la main même de Thành-Thai (châu phé).
258
NGUYEN THE ANH
л * * ?Л ^ * Я *^ te ^ й
fé & V Л Д Щ ♦ ^ 4* XI « it * £ & $ *t A j^ ^ ♦ # * # Ý *• ^ J. А -ь ^. ^ Ш li it 4
* 4 # JL A * *. Ш A # « íž. »^ *.
Л * t Й л. -й 3t •* я* f ^ Jt #. Л * 15 Л # Щ ib &. if <- А ^ f и, <. ^ í^ i % ii ^ * ^ -^ v * % Ш & <î g Л"4 < * ^
ft #
Л ^
# 4-
H а.
л.
#
Л
^
L ABDICATION DE THANH-THAI
259
en cela aucune arrière-pensée. Nous Nous retirons en Notre palais particulier pour Nous reposer et Nous soigner. Pour les formalités qu'il y aura lieu d'accomplir, que le Conseil de la Famille Royale et les mandarins de la Cour confèrent avec le noble Gouverneur Général. Qu'on en informe la Capitale et les provinces par voie de proclamation afin que tous en aient connaissance. Respect à ceci. Le 26e1 jour du 7e mois de la 19e année Thành-Thai. Il s'agissait d'un acte d'abdication purement formel, proclamé pour officialiser la destitution de Thành-Thai, qui avait en fait eu lieu le 29 juillet 1907, lorsque celui-ci fut avisé par le Résident Supérieur Lévecque « qu'il n'avait plus, dorénavant, aucun pouvoir à exercer, et qu'il lui était interdit de sortir de la partie du Palais mise à sa disposition »2. En effet, jugé incapable de régner et de diriger par lui-même le gouvernement de son pays par suite de sa « folie », à laquelle les termes malade par suite de V accumulation des soucis faisaient discrètement et euphémiquement allusion, Thành-Thai avait dû, le jour même de son internement, remettre les cachets de souveraineté au Ctf-Mat constitué en Conseil de Régence sous la présidence du Ministre de l'Intérieur Trirong Nhir Circng ; on avait pris bien soin, dans une proclamation du 30 juillet 1907, de souligner que c'était « la maladie de l'Empereur qui a[vait] décidé les deux gouvernements à prendre cette mesure dans l'intérêt du royaume et celui de la personne même du souverain »3. Cependant, comme si le long règne de Thành-Thai avait effacé le souvenir des irrégularités ayant entaché les successions des rois Nguyën de la fin du xixe siècle, on avait éprouvé le souci, dans la rédaction de l'acte d'abdication, de se référer aux précédents qui s'étaient produits sous les dynasties indépendantes des Tràn et des Le : on souhaitait sans doute par là donner au changement de règne introduit par cet acte un caractère légal, un cachet de régularité. Mais par là aussi, nous ne mesurons que mieux le pathétique de cette déclaration qu'on avait pour ainsi dire imposée au monarque déchu, qui n'avait même pu faire apposer aucun sceau sur son édit, puisqu'il avait déjà été dépossédé de ses marques de souveraineté. Ainsi donc, après plus de 18 ans d'un règne au cours duquel la monarchie vietnamienne s'était docilement laissé dépouiller de ses prérogatives par la puissance protectrice4, Thành-Thai rejoignit le destin tragique de son père Duc-Bu-c, lui-même destitué en 1883.
(1) Cf. note 1, 2, de la page précédente. (2) Bulletin du Comité de l'Asie Française, septembre 1907, p. 344. (3) Proclamation au sujet de la remise des pouvoirs royaux au Conseil de Régence, Bulletin Administratif de VAnnam, 1907, p. 490. (4) Rien n'est plus révélateur à ce sujet que les paroles des gouverneurs généraux à l'ombre desquels avait régné Thành-Thai, Paul Doumer : « Autant dans l'intérêt de la France que pour le bien du peuple annamite, il fallait introduire dans le pays les procédés d'administration et les moyens d'action économique de la civilisation européenne... Seul, un obstacle
260
NGUYEN THE ANH
Pourtant, jusqu'en 1906, rien ne laissait prévoir un tel dénouement. Les mouvements d'humeur de l'empereur du Bai-Nam étaient considérés avec indulgence du côté français et, rendant compte de la visite de Thành-Thai au Tonkin en avril 1906, le chroniqueur du Bulletin du Comité de l'Asie Française avait noté avec satisfaction que « Thanh-Thai ne s1 est jamais montré autrement que docile; avec plus ď initiative, il resterait tel... Il est par suite convaincu que, mis sur le trône par la France, il ríy peut rester que par elle; mais il aspire, et nous ne pouvons Ven blâmer, à être un roi protégé et non plus un soliveau inconscient »1. Mais, vers la fin de 1906, la réputation de Thành-Thai allait se ternir irrémédiablement aux yeux des Français : ce qui, dans ses faits et gestes, avait été jusqu'alors pris pour de simples frasques ne tirant pas à conséquence, devait désormais être qualifié de folles turpitudes et de cruelles excentricités2. Il y eut donc un assez brusque revirement d'opinion vis-à-vis d'un monarque dont on s'était pourtant bien accommodé depuis son couronnement à l'âge de dix ans, le 1er février 1889.
Plusieurs faits contribuèrent à placer Thành-Thai dans une situation fâcheuse. Tout d'abord, l'évolution politique générale dans cette première décennie du xxe siècle se fit à rencontre des intérêts de la monarchie vietnamienne. Son soutien traditionnel, la classe des lettrés, qui s'était en général résigné à l'acceptation du régime de protectorat, avait été progressivement gagné à une optique nouvelle de l'organisation politique et était devenu bien convaincu de Г utilité d'une direction vers les horizons nouveaux, sous l'influence des idées de réforme reçues de l'extérieur, surtout du Japon après la victoire de ce pays sur la Russie en 19053. A l'instar de Phan Bôi Ghâu4, certains allaient refuser de voir en Thành-Thai, qu'ils considéraient comme un simple instrument du gouverneur général, le dépositaire du mandat du Ciel et de la souve-
sérieux aurait pu surgir dans la personne du jeune roi qui atteindrait prochainement sa majorité. Mais en étudiant son caractère, ses goûts, ses aspirations, on pourrait soit en faire un auxiliaire de notre action civilisatrice, soit le rendre inofîensif en ne lui laissant de la royauté que les pompes, le luxe, les plaisirs » (L'Indochine française. Souvenirs. Paris, 1905, p. 164) ; Paul Beau : « La royauté, désormais placée sous notre tutelle, ne pouvait plus prétendre au prestige religieux et quasi-divin dont elle était autrefois entourée... » (Situation de VIndochine de 1902 à 1901. Saigon, Imp. M. Rey, 1908, p. 62). (1) Bulletin du Comité de VAsie Française, mai 1906, p. 192. (2) Bulletin du Comité de VAsie Française, octobre 1906, pp. 394-395 ; août 1907, pp. 300301. (3) Nous renvoyons, pour plus de détails, le lecteur à notre article « La crise de l'intelligentsia vietnamienne dans les premières années du xxe siècle », Khoa-hoc Nhân-vân (Travaux de la Section des Sciences Humaines, Conseil National de la Recherche Scientifique), vol. I, 1973, pp. 139-146. (4) Vi$t-Nam vong quôc su, trad, par Sa-Minh Ta Thuc Khài, in Annales de la Faculté des Lettres de Saigon, 1959-1960, p. 16.
L ABDICATION DE THANH-THAI
261
raineté nationale1 ; vitupérant contre les méfaits et abus du mandarinat, Phan Chu Trinh ne jugea pas utile d'adresser ses accusations à son roi qu'il savait impuissant, mais les fît parvenir directement au gouverneur général2. Cette déconsidération de ses sujets devait desservir Thành-Thai car, dans l'optique française, la monarchie vietnamienne avait toujours, à défaut d'autres attributions, un rôle moral à jouer, celui de retenir la transformation des esprits dans les limites de la prudence ou de faire tomber les oppositions obstinées par sa parole ou ses actes, quand la puissance protectrice jugea opportun de les faire intervenir. Dans ces circonstances, la position de Thành-Thai était devenue critique ; comme il avait en outre maintes fois indisposé le gouverneur général Paul Beau par des actes inconsidérés3, ce dernier allait prêter plus volontiers l'oreille à toute cabale qui se déchaînerait contre lui. Or, à Hue même, monarque absolu par tradition et par goût, Thành-Thai s'était fait beaucoup d'ennemis, et jusque parmi ses ministres, depuis que son beau-père Nguyën Thân avait dû abandonner la présidence du Cc-mât pour prendre sa retraite ; le ministre des Finances Huýnh Côn devait rappeler avec complaisance dans ses mémoires les mauvais traitements qu'il avait dû subir de la part du souverain4. Surtout, Thành-Thai se heurta à l'influence grandissante du ministre de l'Intérieur, Trmrng Nhu- Cirong. Celui-ci était le beau-père du prince Bûu-Bao, fils du prédécesseur de Thành-Thai, mais qui avait été écarté du trône à la mort de Bông-Khanh en 1889, non pas à cause de son jeune âge, mais surtout semble-t-il à la suite d'une intrigue montée par l'interprète de la Cour, Diêp Van Circng, lui-même marié à la tante de Thành-Thai5. A mesure que l'étoile de Thành-Thai pâlissait, Trirong Nhu* Circfng préparait discrètement le terrain pour faire de son gendre le prétendant possible à une succession éventuelle : dans les derniers mois de 1906, il poussa en sous-main le Résident Supérieur à s'occuper des intérêts de Bmi-Bao6 ; il n'eut point de cesse que Bmi-Bao ne reçût le titre de Phung-Hóa Quân-Công, titre auquel Thành-Thai avait dû consentir après quelques tergiversations le 16 novembre 19067. (1) «Le peuple juge (Thành-Thai) par les apparences extérieures... Il le voit très petit garçon auprès du gouverneur général, peut-être même rapetissé à l'excès tant par les faits et gestes de M. Beau que sa propre attitude. Il perd la foi atavique en la majesté et l'autorité royales... », Bulletin du Comité de l'Asie Française, mai 1906, p. 192. (2) Lettre ouverte trad, par Ed. Huber, B.E.F.E.O., 1907, pp. 166-175. (3) Par exemple, lors de l'inauguration du local de l'Enseignement mutuel à Hanoi en 1907, Thành-Thai ne craignit pas d'interpeller à haute voix ses voisins au beau milieu du discours du gouverneur général. « Troublé et impatienté par ces éclats de voix perpétuels, le gouverneur général s'interrompit et, se tournant vers son interrupteur, il lui dit : Je parle Sire, et je vous serais obligé de faire silence. » (Jean Jacnal, Mémoires de Son Excellence Huýnh Côn dit Ban-Tirčmg, ancien ministre des Rites à la Cour d'Annam. Revue Indochinoise, t. XLII, sept-oct. 1924, p. 238). (4) Revue Indochinoise, t. XLII, juil.-août 1924, pp. 83-85. (5) L. Sogny, M. Rheinart, premier chargé d'affaires à Hué. Journal, notes et correspondance, B.A.V.H., janv.-juin 1943, p. 194. (6) Châu bân, règne de Thành-Thai, vol. 65, fol. 31-32, 87-88. (7) Id., fol. 49, 85-86.
262
NGUYEN THE ANH
Néanmoins, l'adversaire le plus formidable que Thành-Thai avait à affronter était Lévecque, Résident Supérieur à Hue depuis 1906. Entre l'empereur du Bai-Nam et le représentant de la France, le conflit des caractères était inévitable, d'autant plus que le second devait faire preuve d'intransigeance et de rudesse de tempérament. Les deux jugements suivants sur Lévecque, l'un d'A. Bonhoure, gouverneur général par intérim en 1908, officiel et lapidaire, l'autre d'un observateur particulier, acerbe et plus subjectif (tendant à faire croire que son auteur avait eu personnellement des démêlés avec celui sur lequel il énonçait son opinion), se rejoignaient pourtant : — « Sans méconnaître les qualités de travail et d'activité de M. LEVECQUE, je dois constater qu'il a manqué trop souvent du tact et de ce sens subtil de la diplomatie indigène, indispensables à notre Représentant à Hué »l. — «... M. Lévecque doit porter la responsabilité de ses actes propres. Plus que ses prédécesseurs, il prêta l'oreille aux rumeurs intéressées. L'ancien député d'arrondissement, promu d'un coup à de hautes fondions indochinoises, directeur des Douanes et Régies, puis Résident supérieur à Hué, ne considérait pas le Roi autrement qu'un sous-préfet — facile à faire sauter. S. M. Than Thai n'exerçant aucun pouvoir, sa présence n'a jamais été une gêne pour la Résidence. Il ne se produisait que des incidents particuliers — qu'il était simple de ne pas faire naître... « ... Tant qu'il n'y avait eu à Hué que des Résidents supérieurs de carrière, le Protectorat avait fonctionné sans trop de secousses. Au hasard d'une intrusion politique, M. Lévecque, ancien député, d'abord nommé aux Douanes et Régies, est envoyé auprès de S. M. Than Thai. Notre intérêt était de maintenir ce qui durait depuis vingt ans. Le nouveau Résident supérieur entre en conflit tout de suite avec le Roi, — qui est malade, qui est fou, dangereux, qu'il faut déposer. Malade ou fou, il n'y avait qu'à soigner le malheureux. Mais il avait manqué au Résident supérieur... »2. Presque tout de suite, Thành-Thai eut à essuyer de nombreuses vexations de la part du Résident supérieur : par exemple, lorsqu'au début de 1907 il manifesta le désir d'aller visiter les tombeaux royaux de Thanh-hóa avant de se rendre à Hanoi en compagnie de ses ministres Le Trinh et Cao Xuân Duc, Lévecque refusa de donner son accord, alléguant que la somme proposée pour couvrir les frais du voyage était trop élevée3. Or, aux tracasseries de Lévecque, Thành-Thai opposa souvent soit une attitude boudeuse, soit une opiniâtreté fort maladroite ; quelques exemples suffiraient à illustrer la tension continuelle qui existait dans les rapports entre le Résident supérieur et l'Empereur du Bai-Nam : (1) Rapport n° 1919 en date du 22-7-1908 au Ministre des Colonies. Archives du Ministère de la France ďOutre-Mer, Indochine N.F., carton 50, dossier 598. (2) Jean Ajalbert, Les destinées de V Indochine. Voyages-Histoire-Colonisalion. Paris, L. Michaud, s.d. (1909), p. 118 et 251-252. (3) Mémoires de Huýnh Côn, art. cit., Revue Indochinoise, sept.-oct. 1924, p. 237.
L ABDICATION DE THANH-THAI
263
1. — le 12 octobre 1906, Thành-Thai refusa catégoriquement de rendre visite, sur la proposition du Cc-mât, au Résident supérieur avant le départ de celui-ci pour Hanoi, en prétextant que les pieds lui faisaient mal1. 2. — le 26 octobre 1906, Thành-Thai donna l'ordre de passer outre à l'avis de Lévecque au sujet de la réfection de la maison de culte du Mý-Hóa quân-công2. 3. — le 9 juillet 1907, un membre de la famille royale, le Hircng-công Biru Thach, ayant été mis en prison et le Résident supérieur ayant rejeté sa demande de libération sans donner clairement les raisons de cette détention, Thành-Thai marqua son intention d'aller jusqu'au fond des choses et menaça d'en référer au Gouverneur général3. Ainsi donc, Thành-Thai ne fît rien pour ménager la susceptibilité de Lévecque qui, comme le dirait plus tard Jean Ajalbert, allait faire « bien voir à Sa Majesté qu'il est résident supérieur »4. Les actes de cruauté que Thành-Thai aurait commis sur les personnes de son entourage furent invoqués pour faire accéder le gouverneur général et le ministre des Colonies à une proposition qui répondrait aux souhaits de bien des gens à Hue, celle de remplacer l'empereur du iBai-Nam, « qui n'était pas plus malade ni fou que dix ans auparavant »5 : tout cela devait conduire à cette sorte de révolution de palais du 29 juillet 1907.
Thành-Thai une fois déposé, on hésita pendant plus d'un mois sur la marche à suivre ; plusieurs partis semblaient être en discussion dans les conseils du gouvernement : celui de trouver un remplaçant à Thành-Thai ou bien de laisser les grands mandarins gouverner un certain temps sans souverains. Bien que président du Conseil de Régence, le ministre de l'Intérieur Trucng Nhu* Cu-cng ne put remporter l'adhésion des autres membres du Conseil à ses projets ; on dut finalement se rabattre sur la solution qui consistait à trouver le remplaçant de Thành-Thai dans sa famille même. On recourut donc à l'artifice d'une abdication du souverain qui désignerait lui-même son successeur. Le choix porté sur le cinquième fils de Thành-Thai ne fut certes pas dicté par les qualités morales ou intellectuelles de celui-ci, puisque le prince Vïnh San n'avait à ce moment que huit ans. Mais, de la progéniture nombreuse de Thành-Thai, l'aîné et le quatrième enfant étaient déjà morts en 1898e ; les enfants vivants en 1907 étaient : (1) (2) (3) (4) (5) (6)
Châu bân, règne de Thành-Thai, vol. 65, fol. 39. Id., fol. 61. Châu bân, règne de Thành-Thai, vol. 72, fol. 132-133. J. Ajalbert, op. cit., p. 119. J. Ajalbert, op. cit., p. 252. Châu bân, règne de Thành-Thai, vol. 42, fol. 8a.
264
NGUYEN THE ANH la la le le le la la le le la le la la
2e 3e 5e 6e 7e 8e 9e 10e Ile 12e 13e 14e 15e
princesse Luong Kiêu princesse Lu-tfng Yen prince Vïnh San prince Vïnh Ngoan prince Vïnh Ký princesse Lmrng Hàng princesse Lircmg Diên prince Vïnh Chu prince Vïnh Giác princesse Lurcng Nghiêu prince Vïnh Vô princesse Lircng Tircmg princesse Lirtfng Chuyên1.
Nous pouvons donc comprendre facilement que, par ordre de primogeniture mâle, Vïnh San ait été désigné pour succéder à son père. La cérémonie de l'élévation au trône eut lieu le 5 septembre 1907, et Vïnh San fut intronisé sous le nom de règne de Duy-Tân. Le 12 septembre 1907, Thành-Thai fut emmené sous bonne escorte à Saigon, pour être mis en résidence surveillée au Cap Saint-Jacques. Dans le courant du même mois de septembre, Lévecque décida avec le Conseil de Régence d'éloigner de la capitale le frère cadet de Thành-Thai, le Tuyên-Hoa-Công Bùu To an, de peur que celui-ci, réputé intelligent et rusé, ne fomentât des troubles à Hue : le 26 octobre 1907, Bù-u Toan quitta Hue pour aller s'établir avec sa famille à Nha-trang2. Déjà, le ministre des Rites de Thành-Thai, Ngô Binh Khâ, le seul membre du Conseil aulique peut-être qui eût osé s'insurger contre la déposition de son souverain, avait été mis à la retraite sans solde, sous le prétexte qu'il avait pris la liberté de faire construire une chapelle dans la citadelle3. Ainsi, Thành-Thai avait été plutôt victime des circonstances. En le déposant, on avait créé un précédent dont on devait s'autoriser quelques années plus tard, en 1916, pour faire remplacer son fils Duy-Tân par le Phung-Hoa-Công Bčru Bao, qui devait être couronné empereur sous le nom de Khâi-Binh4. (1) Châu bân, règne de Duy-Tân, vol. 3, fol. 58-59. (2) Châu bân, règne de Duy-Tân, vol. 3, fol. 38. (3) Id., fol. 6 et 25. (4) Les documents d'archives auxquels nous avons accès jusqu'à ce jour nous permettent seulement d'arriver aux conclusions présentées dans cet article. Il est possible que des sources pas encore décelées puissent venir un jour jeter de nouvelles lumières sur la personnalité de Thành-Thai et sur cet épisode malheureux de l'histoire de la monarchie vietnamienne.
,,-/
Г { ff6k
Planche XXVI
ч
i f
<■• v
-^* "* "■
Ví i f Uv,
л*
i.---;
1
j ::
1 S4
J
; i»,.. »
4jř,"
•Í »* ^ * ♦ Ili-AJt M#» ♦♦»♦ #»*>♦»*♦ •<**•»<>«*««<
Л, Ж '.i*
•-V1