THE PARIS
Why Thais fear NOT making it to the job market Chad’s tradeoff: the army or Boko Haram?
The Dublin Treaty and migration to Europe
What made India ban a rape documentary And More...
SPECIAL EDITION SPRING 2014
278,000 480 320 6 1
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The Paris Globalist is part of Global21 – a student-run network of international affairs magazines Yale University, University of Toronto, Institut de Sciences Politiques, Bowdoin College, University of Cape Town, Peking University, University of Sydney, University of South Australia, the London School of Economics and Political Science, IBMEC University, University of Oxford, Instituto Tecnológico Autónomo de México, ITESM, University of Zurich, Singapore Management University
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Photo credit: Guillaume Levrier
Fear Contents 6 What Do You Fear Most? Infographic by Guillaume Levrier 8 La peur et le progrès Guillaume Levrier 10 Fear Your Own Fear Cristina Orsini 12 Thais’ Poor English May Dim Job Prospects Siraphob Thanthong-Knight 15 Combattre les crimes de guerre ? Solange Harpham
22 The Ban on “India’s Daughter” Sara Chatterjee 24 France’s Jews May Be Contemplating An Exit, But At What Cost? Rebecca Rosman 27 À tous ceux qui ont peur Ndeye Aminata Dia 28 Helmets, Corruption and Boko Haram Alexander Hurst 32 Fearful Citizens and Half Truths Georgios Serfiotis
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The The Paris Paris Globalist Globalist || Vol. Vol. 69 Issue Issue 12
Editorial According to Caltech professor Ralph Adolphs, the level of fear that human beings experience is designed for life in the wild, where a cracking twig or a shuffle can reasonably be considered as a threat. Fear is based on perceptions of risk and safety, and because of their physical weakness when compared to other animals, human beings have naturally always been extremely wary of threats. But when transferred to the modern world, Adolphs argues, these levels of fear become excessive and lead to unnecessary anxiety. In some contexts, this phenomenon is relatively easy to pinpoint to. Take the irrational fear of contracting Ebola that took the US by storm in late 2014, for example. We may be naturally wired to feel high levels of fear, but the episode also showed us that the realities of modern life – social media and 24-hour news – are ideal vectors for the quick transmission of fear. Of course, in other contexts, it becomes far more difficult to verify this thesis – for example, on the eve of elections in Northern Nigeria, where Boko Haram has perpetuated a culture of fear based on very real and gruesome attacks on civilians, it would be impossible to accuse the population of “unnecessary anxiety”.
Photo credit: Guillaume Levrier
The nature of threats has transformed to such an extent that it is difficult to come to terms with what constitutes legitimate fear and what does not. In international politics, this notion has been exploited by all kinds of actors. You will find several in this issue of The Paris Globalist. The most often cited are Islamist networks and right wing politicians who create an unending spiral of fear, but we have also made space for less known actors, like green activists who warn that you should change your lifestyle or fear for the future of your children. The idea has been to explore who feels fear, in what context, and which actors – sometimes the most unexpected ones – can use it to their advantage. We hope that opening this debate will leave us better equipped to understand our fears, and overcome them. Sara Chatterjee April 2015
The Paris Globalist | Vol. 9 Issue 2
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Sara Chatterjee
President Yena Lee
Vice President Sarah Vallée
Editors
Angèle Cauchois Alexander Hurst Cristina Orsini Daria Karaulova Rebecca Rosman Yena Lee
Contributors
Guillaume Levrier Cristina Orsini Siraphob Thanthong-Knight Solange Harpham Sara Chatterjee Rebecca Rosman Ndeye Aminata dia Alexander Hurst Georgios Serfiotis
Cover Artist
Jungwon Coco Han (RISD ‘15)
The Paris Globalist print team Vol. 9 Issue 2// Fear
Editor-in-Chief
THEME: FEAR
La peur et le progrès Par Guillaume Levrier
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’apocalypse annoncée ne semble pas une motivation nécessaire à l’humanité pour qu’elle sorte de sa torpeur. En 1979, Hans Jonas proposait son concept d’heuristique de la peur, impliquant que la crainte soit féconde et engendre une avancée, ou un rebond. On pourrait en déduire qu’en fixant un horizon contingent dont l’occurrence mettrait un terme au règne de l’espèce humaine, celle-ci fasse tout pour s’en écarter. Il n’en est rien.
Le premier contexte dans lequel cette question s’est posée est celui des armes de destruction massive. Celles-ci, par définition, créent plusieurs
horizons potentiels de disparition de l’humanité, par la disparition ou la dégradation de son habitat ou par l’extinction de l’espèce. Cependant, ces scénarii dépendaient de facteurs spécifiques. Ils étaient en effet directement fonction de la maîtrise et de la volonté d’un groupe de personnes parvenu à ce niveau d’influence par leurs qualités propres. La peur qui découle de cette situation est donc neutralisée en termes de progrès. D’une part, sa cause est maitrisée, et d’autre part, l’équilibre des forces entraine l’absence d’issue de tout conflit potentiel. Enfin, le Traité de Prolifération Nucléaire, signé le 1er juillet 1968, n’a pas empêché plusieurs pays de se doter de l’arme atomique, sans que cela n’entraine de guerre nucléaire.
Oxfam hungry for climate action at Durban conference. photo credit: Oxfam International, Flickr CC
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THEME: FEAR
Le deuxième contexte à avoir émergé est celui de l’empreinte écologique. Celui-ci ouvre plusieurs risques : d’une part une modification peut-être trop rapide et radicale de la planète pour que l’humanité s’y adapte, et d’autre part l’apparition de phénomènes incontrôlables (de l’ouragan au virus mortel). Ces risques sont directement causés par l’activité humaine, sans pour autant qu’elle en ait encore la maîtrise. Paradoxalement, cette situation n’est pas génératrice de peur, ce qui complique la tâche de ceux qui cherchent à créer les outils nécessaires à sa gestion. Le réchauffement climatique défie le rapport aux valeurs essentielles de chaque individu : il dégrade les conditions de vie des humains qui viendront après lui et qui porteront une partie de ses gènes. Cet état de fait échappe malgré tout à l’entendement individuel, et donc collectif. La COP21, qui se réunira du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris, va tenter de faire abstraction de cette difficulté. Les États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques utiliseront les épiphénomènes touchant les populations qu’ils représentent afin de créer les instruments leur permettant de faire face à l’enjeu anthropocènique. Chacun pourra rappeler à sa population qu’il est nécessaire de lutter contre la pollution dans les villes, sur les plages, dans les rivières et les fleuves. Pour autant, ces manifestations ont un impact réel limité sur la dégradation globale de l’environnement, en comparaison avec l’usage de centrales à charbon, le développement des transports aériens ou la pollution des mers. Le recours à ces artifices vise à créer une peur sensible, proche dans l’espace et dans le temps, capable d’amorcer une dialectique du sacrifice. Le but en est de placer l’électeur/consommateur devant un choix moral : veut-il que le cancer dont sont malades ses parents se retrouve un jour à coup sûr chez ses enfants ? La réponse étant négative, il va devoir accepter de modifier son
niveau de vie dans le sens des décisions prises par les États dans le cadre des conférences internationales. Ce système est dangereux à manier. En substituant l’absence de peur rationnelle à un artefact de peur sensible, on pose plusieurs axiomes. D’une part, que la pédagogie est inutile, car inefficace face au déni de la réalité (comme l’a montré Freud), et qu’il y a des données qui restent hors de portée de la raison humaine, individuelle ou collective. D’autre part, qu’il est possible de créer une peur factice, remplaçant une peur réelle ou pas, pour prendre des décisions au niveau de l’humanité entière. C’est prendre le risque d’un effet retour majeur : quelle légitimité auront ces contraintes lorsque les enjeux de pollution locaux seront résolus ? La conférence de Paris n’est de plus pas assurée d’un succès. Nous ne savons pas sur quels critères juger ou non de ce succès : est-ce de produire moins de 20 Gigatonnes de CO2 par an à l’horizon 2025 ? De diminuer drastiquement la consommation d’énergie (responsable de 90% de l’émission des GES) ? D’investir une part du PIB en recherche nucléaire ou dans les énergies renouvelables ? La peur ne nous guidera pas vers notre survie collective. Pour autant, en suivant la sagesse d’Yves Bonnefoy, nous pouvons confier notre sort « à l’improbable, c’est-à-dire à ce qui est ».
Guillaume est étudiant à Sciences Po, et ancien président du Paris Globalist.
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THEME: FEAR
Fear Your Own Fear!
The Self-Reinforcing Cycle of Terrorism and Islamophobia An opinion piece by Cristina Orsini
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he attacks on Charlie Hebdo of last January did not only trigger peaceful demonstrations at the Place de la République under the slogan “we are not afraid”. They also fed Europe’s xenophobic and Islamophobic discourse with a renovated enthusiasm. This is not limited to quickly written Facebook posts in the vein of “Islam? No, thank you!”, which do not hide much depth of thought behind a facade of political involvement. The renewed Islamophobic enthusiasm entered family discussions at the dinner table, reaching political leaders, policy makers, and intellectuals alike. Islamophobia is not a new phenomenon in Europe. The term entered the English vocabulary in the last decades of the past century, when social researchers detected the emergence of feelings of discomfort towards people, practices, and institutions that can be perceived as Muslim or Islamic. However, the tragic events of 9/11 made the notion of Islamophobia more widespread and mainstream. Since then, Islamophobic discourse has become more common and accepted all around Europe across a wide range of socio-political circles. And Islamophobia certainly did not spare intellectuals. To give only a few examples, in Italy, Oriana Fallaci’s warnings against a dangerous invasion of Islam into Europe earned her several recognitions, such as a golden medal for “culture” from the president of the Italian Republic. France, just before the Charlie Hebdo attack, saw
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the publication and success of Michel Houellebecq’s last novel “Submission”, which depicts a France ruled by Islamists where French laicité becomes submissive to Islam. Islam is then constructed as the irreconcilable enemy of “European values”. Paradoxically, Europe’s Islamophobia perfectly plays into the discourse of the violent Islamist groups that it tries to counter. Indeed, the violent Islamist discourse often uses Europe’s fear of Islam and Muslims to feed Muslims’ fears of an adverse and inhospitable West. Particularly, this has the potential to resonate among those in Europe who experienced various kinds of discrimination because of their supposedly “Muslim” background and who often feel as they are primary targets of Europe’s Islamophobia. Back during the Balkan wars, for example, jihadist groups active in Europe made parallels between the slaughter of Muslims in Bosnia and what could have happened to Muslims in increasingly hostile Western Europe. These are the same dynamics that are being exploited by Daesh to attract European youth into its ranks, under the promise of a welcoming utopian state where being Muslim (which in this case means supporting the political project of the Islamic state) is not a reason for marginalization but rather the only common denominator of society. We thus find ourselves in a situation in which Europe’s fears of Muslims feeds Muslim’s fears of Europe and the corresponding extremist movements in a dangerous self-reinforcing cycle of fear. Interestingly, both sides of the cycle – violent Islamism and Islamophobia – mirror the same view of the world, consciously or unconsciously
THEME: FEAR
articulated on Huntington’s theory of the clash of civilizations. This simplifying and essentializing view of two inevitably different civilizations doomed to clash provides a para-scientific foundation to the politics of identity played by the European extreme right and by radical Islamist movements alike. What is more worrisome is that the paradigm of a clash of civilizations deeply permeates much of the discourse that tries to counter Islamophobic and radical antiWestern Islamist ideas. In a wide variety of forms, we oppose extremism by calling for the peaceful coexistence of civilizations, based on their mutual dialogue. But coexistence implies the presence of two clearly different entities that need to compromise in order to exist side by side. The archetype of the clash of civilizations has been so deeply naturalized that people, even those with the best intentions, often understand reality as if we could point at one entity that can speak for a civilization. As if clear-cut essentially opposite predispositions of irreducible difference would really exist.
There is no need to take a strategic theory class to know that terrorism’s basic strategy is planting fear in the enemy and exacerbating social divisions. This is probably the one undisputed feature of the many activities that can be referred to as terrorism. Responding to terror with fear, then, is certainly inadequate, if not backfiring. If after the Paris attacks of last January, you found yourself feeling slightly relieved when you finally stepped out of that crowded metro wagon, you gave a small victory to terrorism. If your eyes became particularly attentive when that bearded man quickly walked past one of Paris’ tourist hotspots, you gave another one. And when these small victories add to each other to make up an Islamophobic society, the terrorist game is fully being played.
Cristina Orsini studies International Security at Sciences Po’s PSIA, with a focus on the Middle East and human rights.
11 January gathering at Place de la republique. Credit - Kelly Kline, Flickr CC
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THEME: FEAR
Thais’ Poor English May Dim Job Prospects in the Common Market By Siraphob Thanthong-Knight
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hange often brings about fear. The introduction of a common economic market removes trade barriers and changes the regulations concerning the movement of the factors of production. For many Thais, the fear of losing their job competitiveness increases as the Southeast Asian common market is closer to becoming reality. When the ASEAN (Association of Southeast Asian Nations) Economic Community or AEC begins at the end of 2015, the job market will become more competitive. Knowledge of English - which is the only lingua franca of ASEAN will be more critical than before as economies merge and become larger. Thai people with low English proficiency will find it more difficult to compete with people of other nations in the region. In a luxurious resort in southern Thailand, Boblyn Pertible from the Philippines is completing a professional internship for her Bachelor’s degree in hotel management back in her home country. “I am considering applying for jobs outside my country after graduation,” she says in fluent English. She will be joining ten percent of her fellow countrymen who have already left home to seek opportunities abroad. “The start of the AEC will definitely open up doors to more opportunities for me.” In December 2015, Thailand along with nine member states of the ASEAN are due to start a single market similar to the European Union. The integration will enable the free flow of capital, goods, services and skilled labour. People in eight skilled professions namely engineers, architects, surveyors, accountants, nurses, doctors, dentists and tourism professionals will be able to migrate freely across the borders. The region has over 600 million people, almost double the population of the US, and a labor force of over 300 million. It spans over 4 million square kilometres, roughly the size of the European Union. The combined economies will be seventh largest in the world, comparable to that of the United Kingdom and Brazil. The aggregate will be six times larger than Thailand’s current economy. Initially there will not be any large-scale migration of skilled labor through the region because of regulations set by 12
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THEME: FEAR each country’s professional board, according to Professor Supang Chantavanich, the director of the Asian Research Center for Migration. For instance, medical doctors who wish to work in Thailand have to pass a practical board exam conducted in Thai to get certified from the medical council. However, Dr. Supang notes that tourism industry will experience the largest migration of all sectors in the first few years of the market integration. The reason is that tourism is the only skilled labor profession among the eight that does not require the knowledge of Thai language to work in the country due to the large number of foreign visitors the country receives each year. Thailand welcomes around 25 million foreign visitors each year. Tourism is one of the country’s biggest industries contributing to over 73 billion US dollars or 20 percent of the country’s gross domestic product (GDP) per year and supporting over 5 million jobs or 15 percent of total employment. “English will become extremely important as a means for communications in business,” said Dr. Treenuch Phaichayonvichit of the Thailand Development Research Institute (TDRI). “However, Thai students seem to perform poorly,” she said. “The average national tests score for English has always been below 50, which is a failing grade by any standard,” Dr. Treenuch said. She added that the performance in international English proficiency tests is also inferior to other countries in the region.
A financial district in Bangkok. photo credit: Ian Knight
The average scores of Thai test takers for the International English Language Testing System (IELTS) and the Test of English as a Foreign Language (TOEFL) are lower than those of Singapore, Malaysia, Philippines, Indonesia, Vietnam and Myanmar. The country’s average IELTS score is 5.3 out of 9.0 and 76 out of 120 in the TOEFL. The country has also been grouped into the lowest proficiency category in the English Proficiency Index (EPI), the world’s largest ranking of English language skills. It ranks 55th out of 60 countries on the index and ranks the lowest among Southeast Asian countries listed. Most Thais struggle with English even though it has been introduced in the Thai public school curriculum in 1913 and is a mandatory subject for every student from first to twelfth grade. The problem lies in the lack of qualified English teachers in many schools and ineffective methods of teaching. “Classrooms in Thailand put too much emphasis on grammar,” said Sarah Wilson, an English teacher who has taught in Thai public schools for more than 10 years. “They focus on studying for tests rather than being able to converse and use English in real life situations.” The Paris Globalist | Vol. 9 Issue 2
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THEME: FEAR
“Many students struggle to form sentences on their own,” said Krittapot Jiravat, a private English tutor. “All they want to do is take extra lessons for exams and tests because they think they don’t have any other purposes beyond that.” “Many professionals have to take extra lessons after work when they realise that English is important in their career,” he said. “Once the single market is launched, the job market will become more competitive,” said Dr Treenuch. “People with more advanced English skills will be at advantage.” According to the Harvard Business Review, people with better English skills compared to the country’s average earn 30 to 50 percent higher salaries. Better English skills will allow job seekers to apply for better jobs and raise their living standards. English will be an “economic necessity” and an essential tool to tap into new opportunities in Thailand and abroad, especially in the common market. Thailand is already experiencing an influx of skilled workers from countries like the Philippines replacing Thais in jobs that require English-speaking employees such as those in the tourism industry, according to the academic at TDRI. The ability to communicate in English is the most important skill to have for tourism professionals, according to Witchuda Mas-o-sot, a manager at the Regent Phuket Cape Panwa where 95 percent of hotel guests are foreigners. Like many hotels in Thailand where the majority of clients are foreigners, staff positions at this hotel are open to all nationalities. “I fear that I might not be able to get a job because of my weak English skills,” said Supat Chanpetch, an unemployed hotel management graduate. “Chances of getting a job will be even lower when foreigners with better English apply for the same position,” he said, adding that there is an even lower chance of him getting a job abroad.
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Supat faces tougher competition as more foreigners are seeking opportunities in Thailand. He has been sending out applications to hotels around the country since he graduated last year but still has not heard back from any of them. “I speak English more fluently than most Thais do,” said Boblyn. “That is my competitive advantage,” she said. “Being able to communicate in English will be crucial in the single market.” The job market in Thailand especially in the tourism industry will become more competitive when the country enters the common market on December 31, 2015. Thais along with nine other nationals in Southeast Asia will have to compete with each other. Only those with stronger English skills will have an advantage in the integrated market.
Siraphob Thanthong-Knight studies communication management and journalism at Chulalongkorn University in Bangkok, Thailand. He attended Sciences Po in Paris as an exchange student in the fall of 2013 and took courses in international relations and social sciences.
THEME: FEAR
Combattre les crimes de guerre ? Oui, mais dans les cœurs humains: Perspectives philosophiques
“
Bien plus fiables sont ceux qui doutent et sont sceptiques, non parce que le scepticisme est bon ou le doute salutaire, mais parce qu’ils servent à examiner les choses et à se former un avis. Les meilleurs de tous seront ceux qui savent seulement une chose: que, quoi qu ‘il se passe, tant que nous vivrons, nous aurons à vivre avec nous-mêmes.”
- Hannah Arendt (Responsabilité et Jugement, publié à titre posthume en 2003) D’où vient ce que l’on pourrait appeler « le mal » en relations internationales ? D’où viennent les conflits et les guerres, mais surtout d’où viennent ces individus qui les provoquent et qui ne semblent avoir ni peur du châtiment ni peur de leur propre culpabilité ? Ce sont des questions que l’on peut logiquement se poser en philosophie, mais aussi en sciences politiques et en relations internationales. Il semble difficile de séparer certains grands conflits des individus qui en sont à la racine, et de clamer que la guerre sera ou ne sera pas sans s’intéresser à la manière dont nos sociétés forment les êtres humains et à ce qui peut pousser des pans entiers d’une administration ou d’un parti politique à œuvrer pour un génocide ou pour un massacre. Certains ont beaucoup parlé « d’obéissance à l’autorité », notamment après la découverte des crimes nazis et l’expérience de Milgram en 1960. Cette dernière montrait que 62,5% des participants étaient capables d’administrer une dose d’électricité mortelle à un autre être humain sous la pression de ce qu’ils considérai-
par Solange Harpham
ent comme une autorité – dans ce cas précis, un médecin. On a aussi parlé des « rouages » de l’administration : Eichmann n’aurait fait que son devoir et n’importe quel autre fonctionnaire « rouage » de la machine bureaucratique en aurait fait de même. Au-delà des considérations morales sur le jugement que cela entraine, il est intéressant d’explorer un pan moins connu de cette question : pourquoi, dans les même circonstances, certains obéissent à des ordres leur prescrivant de tuer alors que d’autres non. Premièrement nous allons poser le postulat – qui peut être discutable – que la guerre est inévitable de par la nature humaine. Non que l’homme soit naturellement violent et qu’il soit porté à agresser son prochain mais parce que nous avons besoin de certitudes pour vivre, et qu’il suffit qu’un autre attaque ces certitudes, ou se contente même d’en posséder de différentes, pour pour que nous éprouvions l’envie presque irrépressible de lui prouver qu’il a tort, dans une optique de survie de nos propres valeurs. Si cela se trouve impossible, la seule solution restante est de l’exterminer, lui et ses idées « dangereuses ». Robin Fox, dans son essai « Attraction fatale, la guerre et la nature humaine » explicite cette idée : « Que menace l’ennemi? Ce n’est même pas nécessairement des êtres humains ou des propriétés. L’ennemi menace les idées avec lesquelles nous vivons [...] finalement nous leur faisons la guerre parce qu’ils sont différents, et que cette différence est menaçante de part le défi qu’elle lance à la validité de nos propres idées. Ainsi toutes les guerres sont idéologiques.» Le monde dans lequel nous évoluons n’est cohérent que par nos certitudes sur celui-ci, d’où l’importance que nous leur donnons et la violence avec laquelle certains défendent leur vision du monde – par peur d’avoir peur et de se retrouver perdus dans un monde dont ils doutent.
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Or, il serait absurde de qualifier le monde d’aujourd’hui de stable, ou de se le représenter comme un monde où l’on peut aisément garder ses certitudes en toute quiétude. L’accumulation d’influences, de liens disparates, les réseaux remplaçant les pyramides, la multiplication des pôles de pouvoirs… tout semble œuvrer pour un monde où le lien auparavant relativement simple à établir entre cause et conséquence est devenu obsolète. Toute certitude, toute idéologie devient relative : « les antinomies dures, celles du vrai et du faux, du beau et du laid, du réel et de l’illusion, du sens et du non-sens s’estompent, les antagonismes deviennent « flottants », on commence à comprendre, n’en déplaise à nos métaphysiciens et anti-métaphysiciens, qu’il est désormais possible de vivre sans but ni sens… » écrit Gilles Lipotvesky dans son livre « L’ère du vide ». Lipovetsky argumente ensuite que l’individu dans un tel monde se raccroche à lui-même, se centre sur le moi – celui-ci devient l’être « narcissique » que Lipovetsky décrit comme un être épris de sa liberté de choix, effrayé par sa propre vulnérabilité, et pétri d’un humour un peu cynique sur lequel les idéologies et la tradition n’ont aucune prise. Et si pour certains il était impossible de vivre comme cela, sans but ni certitude ? Lipovetsky décrit lui-même l’homme narcissique comme un être en proie au mal-être, incapable d’un contact plus que superficiel avec les autres, incapable de solitude, dans l’incertitude et le flou perpétuels. Cette situation se conjugue avec un sentiment d’insécurité et de confusion. « [L]’insécurité actuelle n’est pas une idéologie, elle est le corrélat inéluctable d’un individu déstabilisé et désarmé amplifiant tous les risques, obsédé par ses problèmes personnels, exaspéré par un système répressif jugé inactif ou « trop » clément, habitué à être protégé, traumatisé par une violence dont il ignore tout... ». Il semble presque aller de soi que certains de ces individus désorientés ne puissent s’adapter à ce monde si pauvre en idéal et se tournent parfois vers des formes de radicalisme,
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se rebellent contre ce que l’on appelle le « post-moderne » et reviennent vers des formes de traditionalisme qui leur donnent un cadre et une voie à suivre. Prenons le vocabulaire utilisé par les terroristes de Daesh, lorsqu’ils qualifient les occidentaux de « croisés », les châtiments qu’ils infligent, les règles qui les régissent: tout semble sortir d’une ère passée, et reflète un réel rejet du monde moderne qui leur semble si confus, rejet radical du choix individuel, de l’égalité des genres, rejet radical du doute et du cynisme humoristique de la société actuelle. Et qu’avons-nous en face d’eux, à part notre fier porte avion, nos Rafales, notre coalition internationale ? Nous enlèverait-on cette carapace, cette armure de blindés, nous voici dénudés et vulnérables – les nombreux départs de nos ressortissants à l’étranger, plus enclins à croire en une idéologie étrangère qu’en notre force opérationnelle, nous le prouvent. « N’importe quel sens vaut mieux que pas de sens du tout, » disait Nietzsche. Qu’avons-nous à leur offrir dans un monde sans cesse changeant et instable, mis à part une idéologie élastique brodée de mots vagues tels que « liberté » et « démocratie » qui se définissent de mille et une façons ? Mais en donnant aux terroristes cette caractéristique d’être de simples mortels en quête de sens, ne tombonsnous pas dans le piège non seulement de la simplification excessive, mais aussi du cliché de « tout homme qui fait le mal le fait parce qu’il est un homme malheureux » ? Devons-nous donc plaindre les guerriers de Boko Haram qui envoient les enfants dans des attentats suicides, kidnappent les jeunes filles pour les violer, brûlent et détruisent des villages entiers ? Nous conviendrons qu’il y a tout de même un pas à franchir entre la quête de sens et le massacre de milliers d’innocents. Il n’est pas à exclure que certains de ces individus en quête de sens et partant pour la Syrie n’aient jamais imaginé ce qu’ils y trouveraient et qu’une fois sur place ils se trouvent pris dans un engrenage dont ils ne peuvent se tirer.
THEME: FEAR
Photo credit: Luis Rasilvi, Flickr CC On peut bien sûr penser que c’est l’impunité que donne le pouvoir qui a poussé, et pousse encore certains dirigeants à tremper les mains dans la violence et le conflit, parfois de manière irrationnelle. Encore aujourd’hui certains que l’on pourrait qualifier de criminels vivent sans être inquiétés. Quelle justice peut les atteindre ? Qui ira traîner Vladimir Poutine devant un tribunal pour les exactions sur les Tchétchènes, pour sa responsabilité dans la guerre d’Ukraine ou pour les multiples assassinats dont son régime est coupable ? On peut de même citer l’ambassadeur français Pierre Messmer, qui fut l’un des responsables d’une guerre atroce au Cameroun dans les années 60. « L’indépendance interne » organisée par la France fut en effet l’occasion d’une répression violente contre tout opposant au nouveau système politique. Un article publié dans Le Monde en 2011 faisait état des exactions commises à cette époque : « création de milices sanguinaires, torture à grande échelle, déplacement des populations, guerre psychologique, assassinats… ». Quel est le point commun entre ces « grands » criminels et les terroristes cités précédemment ? Tout semble les distinguer : les premiers en haut
de la pyramide ordonnent les massacres, envoient des tanks et des armées, les autres se terrent et se cachent, ou lorsqu’ils ne se cachent pas, sont sur le terrain et égorgent eux-même leurs ennemis. La distinction n’est pourtant plus si grande si l’on se pose la même question : qu’est ce qui distingue un homme qui ne tue pas d’un homme qui tue ? Pourquoi ne tuons-nous pas ? Pourquoi certains d’entre nous partent-ils faire la guerre aux « croisés » tandis que d’autres restent ou reviennent ? Au-delà du Commandement « tu ne tueras point » et de la réponse un peu naïve « parce que c’est la loi », n’y-a-t-il pas une peur d’être inquiété, non pas par les forces de l’ordre mais par ce que l’on pourrait appeler la culpabilité ou la conscience ? En admettant avec Socrate que nous avons tous un « soi » avec lequel nous dialoguons, tout homme commettant un meurtre serait obligé de vivre aux côtés de ce « soi » meurtrier. Dit très simplement, les racines de la morale et donc de la culpabilité se trouveraient dans ce « soi » qui nous rappellerait sans cesse le crime ou la mauvaise action commise. Il n’est pas à exclure non plus que certains
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THEME: FEAR sadiques ou pervers se trouvent parmi ces terroristes, comme il s’en trouve également dans nos sociétés, ni que certains individus trouvent aussi là-bas ce qu’ils ne trouvaient pas ici : une certitude, un monde où il est interdit de douter, la foi en une idée supérieure et un objectif clair. Laissons de côté les terroristes un instant pour nous tourner vers une autre espèce de criminels dont nous pouvons aussi nous demander quel est l’élément déclencheur qui leur permet de commettre des crimes sans avoir l’impression d’en commettre, et donc d’échapper à toute peur de punition et à toute culpabilité. Nous voulons parler ici des hommes de pouvoir, non seulement ceux qui se trouvent en haut d’une pyramide décisionnelle mais tous ceux qui ont le pouvoir théorique de refuser ou d’approuver certains actes décisifs qui mènent à des massacres ou a des crimes contre l’humanité. Encore faut-il avoir ce dialogue avec soi. Dans son célèbre ouvrage Responsabilité et jugement, Hannah Arendt parle brièvement de ceux qui n’ont pas collaboré aux crimes contre l’humanité qu’ont perpétrés les nazis. D’après elle, « la condition préalable à cette forme de jugement n’est pas une intelligence hautement développée ou une grande sophistication dans les affaires morales, c’est plutôt la disposition à vivre explicitement avec soi, à avoir une relation avec soi, c’est à dire à être engagé dans ce dialogue silencieux entre moi et moimême que, depuis Socrate et Platon, nous appelons en général penser. » Eichmann, ditelle encore du célèbre homme « banal » qui envoya des milliers d’innocents aux camps de concentration, ne savait pas penser : jamais il ne s’était questionné un instant sur la tâche « purement administrative » qui était la sienne. Il se préoccupait beaucoup plus de son efficacité à entreprendre cette tâche qu’à la nature même du travail qui consistait à déporter des hommes vers une mort certaine. L’incapacité qu’il avait de douter, de réfléchir, de se questionner a signé la condamnation à mort de millions de juifs. Ce dialogue avec soi, qui en temps normal nous tient généralement dans le droit chemin, peut aussi être assourdi par des phrases et des slogans que l’on intègre à la place de la pensée. Les certitudes mentionnées précedemment sont souvent présentes sous cette forme. Hannah Arendt reprochait
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à Eichmann, dans Eichmann à Jérusalem, son langage pauvre, rempli de clichés. On pourrait faire le même reproche à Messmer, qui dans le documentaire « Cameroun : autopsie d’une pseudo indépendance » dit aux caméras pour justifier l’assassinat de Ruben Um Nyobe : « Il refusait l’autonomie interne, il refusait la démocratie, donc – il se mettait hors-la-loi. Il était hors-la-loi ». Jamais Messmer ne semble s’être demandé s’il est souhaitable de tuer ses opposants politiques en démocratie, ou si le peuple camerounais soutenait Nyobe ou non. Pour lui son cadre de références était clair : la loi de la France s’appliquait au Cameroun, le président du Cameroun ne pouvait être qu’un homme choisi par la France, la France était la démocratie. Ce schéma de pensée sans aucune nuance est aussi trouvé chez les terroristes islamiques où tout se réfère à la Shariah et où le monde est divisé en ceux qui croient et ceux qui ne croient pas, les bons d’un côté et les mauvais de l’autre. Ces manières si simplistes de se représenter le monde, mais qui donnent à ceux qui les tiennent un sentiment non-négligeable de puissance – celui de comprendre, de savoir, de suivre un chemin défini – sont liées à une intolérance aux certitudes d’autrui. Elles justifient aussi le fait de détruire tout ce qui pourrait nuire ou menacer ce sentiment de certitude. Préserver cette image d’un monde si éloigné de la réalité est aussi lié à la mémoire et à l’effacement des événements ou des rencontres qui, au lieu de remettre en doute la certitude, l’effleure à peine sans parvenir à avoir un impact. Hannah Arendt décrivait Eichmann comme un homme qui ne se rappelait que des choses qui le concernaient personnellement, qui entraient dans la ligne de l’histoire qu’il se contait, ou qui agrémentaient ses slogans et ses phrases toute-faites. Ainsi, dans Eichmann à Jerusalem: Rapport sur la banalité du mal, elle remarque : « Il apparut que sa mémoire n’était pas tout à fait fiable sur ce qui s’était vraiment passé ; dans un de ses rares moments d’exaspération le juge Landau demanda à l’accusé : « De quoi pouvez-vous vous souvenir ? » [...] et la réponse était, naturellement, qu’ Eichmann se souvenait assez bien des tournants décisifs de sa propre carrière mais que ceux-ci ne coïncidaient pas nécessairement avec les tournants décisifs de l’histoire de
THEME: FEAR
“Ne pas se souvenir de ce que l’on a fait parce que l’on n’y a pas réfléchi est un échappatoire pratique à ce dialogue avec soi. De la même façon que le traumatisme est le souvenir de l’événement pénible mille fois répété, l’oubli de l’acte mauvais efface toute culpabilité ou possibilité d’y réfléchir.”
l’extermination des Juifs, ou de l’histoire tout court. » Ne pas se souvenir de ce que l’on a fait parce que l’on n’y a pas réfléchi est un échappatoire pratique à ce dialogue avec soi. De la même façon que le traumatisme est le souvenir de l’événement pénible mille fois répété, l’oubli de l’acte mauvais efface toute culpabilité ou possibilité d’y réfléchir. Il pourrait donc sembler que la racine des crimes et des guerres s’inscrive souvent dans des individus qui n’ont pas appris à « penser » et ont remplacé leur dialogue intérieur avec des phrases mille fois répétées qui les protègent du monde extérieur. C’est ce qu’on peut appeler la foi aveugle, la fermeture d’esprit. Les massacres que cela engendre n’ont souvent d’origine rationnelle que dans ces slogans intérieurs qui protègent leurs fragiles certitudes – fragiles car jamais représentatives que d’une toute petite partie du monde. Ceux qui possèdent de fortes certitudes sont engagés dans des combats incessants avec toutes les autres perspectives existantes du monde qui menacent la leur. Les paroles d’Hannah Arendt sur Eichmann peuvent encore résonner fortement aujourd’hui – elles rappellent que ce n’est pas l’ignorance qui est la cause du mal. Bien des intellectuels étaient nazis, les hommes et les femmes rejoignant Daesh viennent parfois de bonnes familles, Messmer était un ambassadeur – l’élite de l’élite. Le mal à grande échelle vient plutôt de clichés intégrés, de certitudes étroites, qui font écran à une vision ouverte de tous les points de vue qui constituent le monde dans son ensemble. Cela signifie-t-il donc qu’il faudrait sans cesse douter de soi et de ses valeurs ? Nul ne peut être absolument ouvert à tous les points de vue et comprendre toutes les expériences du genre humain. Mais nous devons être conscient des barrières et des limites de la bulle de valeurs où nous évoluons et sans cesse remettre en question nos a priori, qu’ils soient acceptés par tous ou non, quitte à ensuite les valider par notre réflexion. Pourquoi les droits de l’Homme sont-ils si importants ? Pourquoi cette question ou cette idée me gêne-t-elle ? Que veut dire la liberté d’expression ? Dois-je être tolérant de l’intolérance ? La déradicalisation, dont aucun centre n’existe encore en France, pourrait passer par cela ; et même, de manière préventive, ne pourrait-on pas mettre plus l’accent sur l’esprit critique à l’école, et sur la manière de penser ? Quitte à offrir des tablettes numériques à tous les établissements, pourquoi ne réfléchirions-nous pas aussi à enseigner le tri et la sélection de l’information, le croisement des sources, la discussion et le débat ? S’il faut s’attaquer aux racines du mal que constituent les certitudes et l’étroitesse d’esprit, c’est bien par l’éducation que cela commence.
Solange Harpham est en master de sécurite internationale à Sciences Po Paris – elle souhaite poursuivre sa formation dans le domaine de la défense et de la diplomatie.
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photo credit: Guillaume Levrier
THEME: FEAR
The Ban On “India’s Daughter”: What Is India Afraid Of? by Sara Chatterjee
Anti rape protests in Dec 2012, Delhi. Credits Ramesh Lalwani, Flickr CC
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n December 2012, thousands of angry citizens took to the streets in New Delhi, clamoring for justice for rape victims and increased public safety for Indian women.
the unedited footage of the interview to prison authorities. In a statement he made in Parliament, the Home Minister said “the documentary film depicts the comments of the convict which are highly derogatory and are an affront to the dignity of women.”
The protests came days after Jyoti Singh, a 23-year old medical student, was gang-raped by six men on a moving bus before she was thrown onto the side of the road. That particularly horrific incident – one among 706 incidents of rape in the capital that year – struck a chord with the Indian middle class. The victim had been on her way home after an evening at the cinema, spoke perfect English and worked nights at a call center. She could have been any one of them.
Mukesh Singh is indeed disturbingly unrepentant when he recounts the events of that evening. He victimizes himself, claiming that “others have committed far greater crimes without being punished”, and insists that a girl’s place is not in the public space, particularly not after dark, and certainly not with a male friend. However, such statements are hardly a novelty among Indian men – even the rapists’ defense lawyer AP Singh claims that he would set his own daughter on fire if she engaged in premarital sex. Nor are they uncommon among the authorities, as Tehelka’s 2012 exposé on the Delhi police’s mentality told us. In consistency with the Home Minister’s stance on “the dignity of women” then, surely the defense lawyers should be disbarred, the policemen suspended, and rapper Yo-Yo Honey Singh prevented from ever releasing another album? As these steps are unlikely to be taken, there might be other grounds for the government’s unease about the documentary.
Fast-forward to International Women’s Day this year when the BBC released a documentary entitled “India’s Daughter”, based on the gruesome events of that night. Exceptionally, the filmmaker Leslee Udwin had obtained permission to interview one of the six convicts in the case, Mukesh Singh, in Delhi’s Tihar Jail. However, the document was banned by the Indian Home Ministry before it was aired, on the grounds that contrary to prior agreement, Udwin had not shown 22
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THEME: FEAR
The worldwide release of the film certainly had Indians concerned about the reputation of their country abroad. Perhaps these concerns are not entirely unfounded - there has been a 30% decrease in tourism to New Delhi since the events of the 16th of December 2012. Moreover, following the release of “India’s Daughter”, an Indian student was refused an internship at Leipzig University in Germany on the grounds that he was from India and that the professor had “many female students” in her group. Certainly, perpetuating a culturalist discourse about India’s “backwardness” is unproductive – but is it not equally unproductive (and unlikely to be tourism-boosting) to sweep this documentary under the mat? Many prominent Indian voices see the film as an attack and have adopted a defensive attitude in response. Jawhar Sircar, the CEO of Prasar Bharati, India’s TV and radio public service broadcasters, asks in the Hindustan Times “whether we really need periodic lessons in civility from our former colonial masters”. He suggests, like many others, that the BBC make documentaries about Sweden or the UK, where statistics on rape are supposedly higher. Aside from the unreliability of comparing rape statistics across countries (due to differences in the definition of rape and the variable frequencies of reporting), it is startling that some members of civil society seem to think that “India’s Daughter” accuses all Indian men of being rapists. In reality, apart from interviewing Mukesh Singh, it depicts an extremely forward-thinking, principled man in Jyoti’s father, a committed civil society worker in Amod Kanth, and an inoffensive (although perhaps somewhat naïve) police constable. The issues that the film highlights – and that critics often forget – are actually those of reconciling rapid economic growth and burgeoning urbanization with the millions who are left behind. It asks how Indian women can find their place amidst the structural changes that the country is undergoing, and the inexorable weight of tradition. Indirectly, it has also brought other issues back to the table, which might make the Indian government uneasy after the large-scale demonstrations of 2012. It is clear, for instance, that the struggle for women’s rights in India has a long way to go. Despite the amendments to Indian criminal law made in early 2013, incidents of rape remain just as frequent. And in
reaction to this slow progress, angry citizens have been quick to resort to mob justice – as was made most clear in Dimapur in early March 2015, when a raging crowd burst into the Central Jail, dragged out an alleged rapist and lynched him after parading him naked in the streets. Equally worrying was the video of an alleged gangrape doing the rounds on WhatsApp in February. “Help trace these men!”, it calls to citizens whose job it certainly isn’t to do so. Ultimately, “India’s Daughter” is hardly an all-encompassing picture of the situation of women in India, and nor does it claim to be. What it has done successfully is to draw the world’s attention to the country and reopen a vibrant debate - on whether India should face its fears, or simply banish them out of sight.
Anti rape protests in Dec 2012, Delhi. Credits Ramesh Lalwani, Flickr CC
Sara studies International Development at PSIA, with concentrations in human rights and South Asia.
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THEME: FEAR
France’s Jews may be contemplating an exit, but at what cost?
A
t 550,000 strong, France hosts the largest Jewish community in Europe. Yet that number is rapidly shrinking.
According to the Jewish Agency for Israel, France became the leading country for migrants to Israel last year with nearly 7,000 departures, double the number in 2013. The number is expected to reach as high as 15,000 this year. The Jewish Agency for Israel estimates that the sharp estimated increase comes from January’s attack on a kosher supermarket in Vincennes that left four customers dead, all Jews. What does this mean for France’s Jews? What does it mean for the country as a whole? “France without French Jews would not be France,” French Prime Minister Manuel Valls declared a week following January’s attacks.
by Rebecca Rosman
Despite being convicted in court eight times on anti-Semitism charges, French comedian Dieudonné M’bala M’bala still holds a stable following of his often racist and anti-Semitic standup routines. Parts of his standup include describing Holocaust Remembrance Day as ‘memorial pornography,’ and stating hearing the voice of a popular French Jewish journalist made him think of the gas chambers. During a march against the leadership of Francois Hollande in Paris in January 2014 that featured more than 17,000 protestors, journalists heard extreme right activists shouting ‘Juif, la France n’est pas à toi!’ or ‘Jews, France is not yours!’ At the same rally, supporters were seen making the Nazi salute on social media. A March 2012 shooting at a Jewish school in Toulouse left a 20-year-old Rabbi and his two sons, 6 and 3 years old shot dead, along with an 8-year-old girl.
This statement also came days after Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu called for Jews living in France to move ‘home’ to Israel. “To all the Jews of France, all the Jews of Europe, I would like to say that Israel is not just the place in whose direction you pray. The state of Israel is your home.” The rising fear amongst Jews living in France is legitimate.
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While Jews make up less than one percent of the French population, 51 percent of all hate crimes last year targeted Jews.
Vigipirate renforcé. Credit - Damien Roué, Flickr CC
During a protest condemning violence in Gaza this past July, demonstrators climbed the tops of buildings burning the Israeli flag and shouted ‘fuck Israel!’ A group of violent protestors looted Jewish businesses and synagogues in the Jewish suburb of Sarcelles, which ended with police throwing tear gas and rubber bullets at the crowds.
In response to increased violence and fears amongst the Jewish community, French President Francois Hollande has deployed more than 10,000 military personnel to protect potentially sensitive locations for the Jewish community, from community centers, synagogues to Jewish owned stores.
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THEME: FEAR
Manifestation républicaine du 11 janvier. Credit - Christophe Becker, Flickr
Still, a January New York Times op-ed titled ‘France’s Jews Have No Choice But Israel,’ states it was ‘devastating’ that in 2015 France’s Jews should need soldiers to protect them from anti-Semitic violence. But a France without any Jews would be even more devastating. It would mean France’s efforts to protect its Jews have been a failure. It would mean a victory for anti-Semitism in Europe, and a victory for violence. Anti-Semitic violence is just a much a problem for all of France as it is for its Jews. More than 3.7 million people came together on January 11 during the Paris unity rally fol-
lowing the Charlie Hebdo and Hypercacher supermarket attacks. Sacha Ghozlan, a 22-year-old law student and secretary for the Union des étudiants Juifs de France (UEJF) was one of the demonstrators. Ghozlan says he was proud to be a part of the protests, that he felt proud to be there as a French citizens just as much as a Jew. “So many French people with different identities and different political views walking together to fight racism and anti-Semitism. I hope this was writing something in French history,” said Ghozlan. Yet he also says he couldn’t help but wonder what the crowds would look like had
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DOSSIER: THEME: FEAR DEMOCRACY
there only been an attack on the kosher supermarket.
nal at the reopening of the supermarket this past March.
“I’m not sure 4 million French would walk into the streets to say it’s horrible. In Toulouse, 15,000 people protested, and it wasn’t enough. Only 1,000 people protested against the shooting at the Holocaust museum in Brussels. It wasn’t enough. And France is a country of protestors!”
Laurent Mimoun, one of the shop’s owners shared the same sentiments.
For the four victims of the Hypercacher supermarket attacks, Israel will be their final resting place. But the victims’ families will be staying in France. “We must not give up,” Eric Cohen, father of one of the victims told the Wall Street Jour-
“We wanted to reopen quickly and to show we are not defeated and not afraid,” said Mr. Mimoun. “It was important for the victims’ relatives and the people in the neighborhood.” It is equally important for France to prove that the nation is a republic that fights against all kinds terror, racism, anti-Semitism and fear.
Rebecca studies Journalism and International Affairs at Sciences Po Paris.
The wreath laid by Secretary Kerry and French Foreign Minister Fabius pictured outside the Hypercacher Kosher Market, Credits - U.S. Department of State, Flickr CC
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6 Issue 2 1 The Paris Globalist | Vol. 9
THEME: FEAR
À tous ceux qui ont peur Credit Kene Kelly, Flickr CC
Par Ndeye Aminata Dia
À
tous ceux qui ont peur d’être euxmêmes, et qui, pour faire bonne figure, s’inventent une nouvelle identité, une qu’ils jugent plus appropriée car n’étant pas conforme à leur vraie personnalité. À tous ceux qui ont peur d’exprimer leurs sentiments, pour ne pas souffrir, pour ne pas mourir à petit feu. A tous ceux qui ont peur de s’avouer la vérité, car elle est trop dure, trop brutale à accepter. À tous ceux qui ont peur de rêver pour ne pas s’écraser, pour éviter d’affronter la réalité dans sa nudité, pour ne pas avoir mal quand à la fin on se rend compte que tout n’était qu’un rêve et qu’il ne se réalisera jamais. À tous ceux qui ont peur d’espérer pour ne pas être déçu, pour que l’attente s’avère vaine et pour qu’à la fin tout ne soit que désillusion, regret, frustration et tristesse. À tous ceux qui ont peur d’aimer pour éviter trahisons, manipulations, tromperies, duperies et autres maux du même genre ; pour protéger leur cœur qui a si souvent été brisé ; pour se protéger eux-mêmes de cette souffrance atroce qui devient omniprésente lorsque l’autre vient à nous quitter d’une quelconque manière que ce soit. À tous ceux qui ont peur de vivre vraiment, car ils se refusent le droit au bonheur, car être heureux pour eux, c’est une chance qu’ils pensent ne pas mériter. À tous ceux qui ont peur de toutes leurs possibilités car ils n’ont ni le courage, ni la sincérité nécessaire pour s’avouer leur aptitude à réaliser de grandes choses. Oui, à toutes ces personnes,
qui seules ou entourées, le reconnaissant ou le niant, ont peur. Dans le silence de la nuit ou en pleine journée, elles ont peur de s’exposer, de prendre des risques, d’aimer, de rire, de pleurer... Juste peur de vivre la vie telle qu’elle est car ce serait plus simple qu’elle soit à notre image. À eux tous, je lance un appel, un éveil à la vie. Voyez là comme elle est vraiment, vivez la avec passion, courage, sérénité, persévérance, détermination... Avec intensité... Mais surtout avec simplicité. Ce sera une course effrénée et il vous arrivera de tomber quelques fois voire très souvent, mais battez-vous pour vous relever. Observez le ciel par une nuit étoilée ou contemplez la lune pour éviter de pleurer. Aimez la pluie et ressentez chaque chose intensément. Mais plus important encore : Aimez-vous. Aimez-vous suffisamment pour toujours croire à vos rêves, pour avoir la force de panser vos blessures et d’aller de l’avant, pour rester vousmêmes. Aimez-vous et construisez votre bonheur car vous le méritez. Visez le meilleur et combattez vos peurs, car elles sont les chaînes qui vous retiennent, le poison qui vous ronge à petit feu, la sécheresse qui vous empêche d’éclore, le seul obstacle à votre liberté. Surmontez vos peurs, et donnez le meilleur de vous-même pour aller au bout de vos potentialités. Mais surtout, donnez le meilleur de vous-même en vous affranchissant de vos peurs afin de vous accomplir en tant qu’Homme et de vous dresser comme vous ne cesseriez jamais d’être : libre de toute peur.
Etudiante à Sciences Po dans le programme Europe-Afrique, Ndeye est actuellement en troisième année à Casablanca.
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THEME: FEAR
Helmets, Corruption and Boko Haram
How The Métier Des Armes Poses A Danger For The Sahel Words and photos by Alexander Hurst
T
his is one of many enduring images burned into my memory by an unceasing sun and the ten months I spent in Chad: men riding motorcycles with their billowy, flowing tunic-like shirts that hung low to the knees, filling with wind as they drove and puffing out around them. Moundou and N’Djamena, peppered with these wind-fattened chimeras screeching through fulvous dirt streets, heads bare, everything obscured in the wake of their dust. My second day in Moundou, I was stopped by a policeman as I rounded the corner a few hundred meters away from the school where I was to teach English. He demanded my license and registration — not for my motorbike, but for my bicycle. I unclasped my helmet, looked at the crowd beginning to form around me, and tried to amiably negotiate my way out of the bribe that I knew he wanted. I played dumb, acting surprised that the city of Moundou would have made it so convenient to pay the “taxe de circulation,” right there with him. On the spot. 1200 CFA francs short of the 1500 franc tax, I pulled out three green Abraham Lincoln approved dollar bills form my wallet (the equivalent sum), and offered them to him. “What’s he going to do with that, go to Vegas?” someone shouted from the crowd. I laughed lightly, suggesting that if nothing else, they might make a good souvenir.
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THEME: FEAR
He finally waved me away, keeping the 300 francs, uninterested in the three dollar bills. Eventually the bribes stopped; the strange looks, laughs, and sometimes general unfriendliness directed at my helmet never did. Of all the bricks in the wall that existed between me, the ‘nassara,’ and Moundou, the helmet must have been one of the more visible. And one that, even in my attempts at gentle deconstruction, I wasn’t going to remove.
~
My stories of helmets and motos and Chadian police are mainly humorous ways of looking into the corruption and dysfunction endemic to Chad. But recently for Chadian students, stories of helmets and motorbikes and Chadian police have been anything but. And instead of being humorous, they strike at the heart of the cycles of violence, impunity, and rent-seeking in which Sahelian instability is rooted, and which the regional conflict with Boko Haram threatens to exacerbate. In mid-March, the Chadian government introduced a new law — the compulsory wearing of helmets on motorbikes, prompting a series of protests. A video posted online — accompanied by reports from my own Chadian friends — shows paramilitary-like police viciously beating and torturing students who were in the streets protesting against the new law. In the video the police/soldiers burn buses, and are seen whipping students who have been stripped and forced to roll around on the ground.
Why protest? On a superficial level, a mandatory helmet law seems like a logical response to one of the least talked about public health crises in the developing world, but in Chad, few things are so simple. “The helmet is just one of one hundred reasons to protest,” my friend Molting Joshua Lagardy told me. In his hot, poor country, many see the law as yet another means for politicians and connected officials to get rich through corruption. The police response — violence with impunity — is part of a larger story. It is both a symptom and a stage of the vicious cycles of violence that plague Chad and its neighbors in the Sahel. Chad exists in a state of “entre-guerres permanent,” as Paris based researcher Marielle Debos terms this inextricable link of violence to politics and its resulting effects on society. And at its heart are legions of young ‘men-at-arms’ for whom violence has become a métier, a way of life that has become an occupation. The Paris Globalist | Vol. 9 Issue 2
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THEME: FEAR
Less concerned with ideology than rent-seeking, their loyalties are fluid — they sell violence in the search of power, exercise it with impunity, and then defect, seeking more power and more rent. Few will ever escape, and as they remain trapped in violence and poverty, searching for power and an out, so too does their country. For the cycle of “rebellion-reintegration-defection” is clear in the post-colonial march of Chad. François Tombalbaye, the first president, was overthrown by his military commander, Felix Malloum, in 1975. Malloum integrated a northern rebel, Hissing Habré, into his government as prime minister. Then in 1979, Habré overthrew Malloum and took power for a bloody two-decade reign. Idriss Déby, his top general, defected, then raised support in the east of Chad among his Zaghawa clan. In 1990 he returned, ousted Habré, and remains in power today, having rebuffed an attempt by his former soldiers (sent to undertake a coup in the Central African Republic on behalf of François Bozizé in 2003) to take N’Djamena and the government.
~
Enter Boko Haram, the violent Islamist movement that arose with the preaching of Mohammad Yusef in the late 2000’s in northeastern Nigeria. The group is responsible for displacing over one and a half million people, killing tens of thousands, scorching the earth it conquers with brutal human rights violations, and repelling the Nigerian military’s attempts to fight it. The group may have finally taken a step too far, however, when it moved into northern Cameroon. Chad, landlocked and isolated, is heavily dependent on a slim stretch of Cameroonian territory whose transportation infrastructure links N’Djamena with global markets. Faced with the threat of being strangled economically, Chad moved engaged militarily against Boko Haram in February.
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THEME: FEAR
In the pissing match of brutality, who inspires more fear, Boko Haram or the Chadian military? After winning the right from the World Bank to use more oil revenues for military expenditures in 2005, Chad’s Déby cemented his rule by creating what is arguably the Sahel’s most powerful military force. Yet this same army that has been lauded for its efforts in Mali has an atrocious reputation in the Central African Republic, and in Chad itself. The Chadian military has a long history of egregious human rights abuses, and was withdrawn from peacekeeping operations in the Central African Republic after allegations of in fact fighting alongside Séléka rebels. It is governed by the impunity that has become a mode of governing the country. And so the region fills up with more available fighters practicing this métier des armes. Recruits coming to join Boko Haram, mercenaries drawn to fight them, the young with no prospects and no hopes but violence on behalf of whoever promises the spoils — today Déby, tomorrow who knows. And the danger — the long-term one, after Boko Haram and the Chadian military have killed and raped and tortured and burned and faded from the desiccated red earth on which they now fight — is the legacy and contribution each will have added to a region so marred by cycles of violence in the quest for political power.
Alexander Hurst is pursuing a Dual Master’s degree in International Political Economy at LSE and Sciences Po Paris.
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VARIA THEME: FEAR
Fearful Citizens & Half Truths By Georgios Serfiotis
A thorough overhaul of European migration policy that will address the humanitarian emergency is needed
I
n early March, the European Union finally decided to take serious action to deal with increased migration. With the number of migrants seeking to reach Europe having increased dramatically - about 276,000 immigrants managed to enter EU borders irregularly in 2014 - European interior ministers decided to strengthen the capacity of the European border control agency, FRONTEX. Meanwhile, European citizens are increasingly fearful of their societies being overwhelmed by migrants from non-European countries at a time of continued economic stagnation.
Arguably, at the foundation of the problem is the Dublin Treaty, which obliges the countries that first receive asylum seekers to process their cases. This has placed an unfair burden on Southern European countries such as Greece, Italy and Spain, which can least afford to cope with the issue, whereas the final destinations of the migrants are European countries further north. Unfortunately, it is unlikely that the changes to the Dublin Treaty proposed by the European Union last week will solve the problem. The structural deficiencies of the Dublin Treaty are so great that merely tacking on a few changes will not be enough to address the basic problems of the treaty. It is also a mistake to cling to the name “Dublin Treaty”: a name associated with a failed migration policy in the minds of many European citizens. What is needed instead is a thorough overhaul of European migration policy that will
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address the humanitarian emergency of unprecedented numbers of migrants being driven out of SubSaharan Africa, North Africa and the Middle East by conflict and chaos, while allowing Europe to cope with a larger inflow of migrants in a way that respects both human rights and the ability of societies to absorb new arrivals. This structural deficiency has political consequences as well. Populist right wing parties across Europe have tapped into sluggish economies, high unemployment and citizens’ fears of being overwhelmed by a wave of alien migrants and elected officials are wary of appearing too soft on the issue of illegal immigration. The last Eurobarometer shows that 55% of EU citizens value the free movement of people, goods and services within the EU as the Union’s most positive result. Yet, this highly appreciated result is once again put under public scrutiny through a debate that, due to its poor level of factual truths, only damages the EU. This damage to the cohesion and future vision of the EU comes as no surprise, since it is initiated by populist politicians and questionable movements exploiting the true worries of citizens. The most recent example of this is a statement by the new Greek Defence Minister, Panos Kammenos who threatened to open Greece’s borders and let immigrants flock to central Europe if the negotiations over economic issues went sour for the government. This unthinkable statement that disrespects European values and that was used as a threat obviously sparked reactions. But no official statement, no matter the status of the speaker, can make up for a lack of data that citizens can use to make informed decisions.
VARIA THEME: FEAR
European Union officials should be at the forefront, informing citizens about real data on immigrant flows, preventive initiatives and policy strategy followed. This is vital at a time when according to the Eurobarometer, 18% of EU citizens believe that immigration is one of the two most important issues their country faces and that there should be no excuse for inaction and vague insufficient strategies. Just to support the argument that citizens’ fear is mainly for
A policy update that the Commissioner’s intention is to avoid creating a “Fortress Europe” that Eurosceptics and anti-Europeans suggest, but one that aims to adopt “a more enhanced and cohesive asylum policy than ever before”. Although asylum policy is not the only strategy the EU needs, it is at the core of any future coherent strategy that aspires to have members act as an entity on migration issues. An indication of the poor information on asylum seekers and their origins is that despite public perceptions, the ethnic groups that represent the most petitions for asylum come from Serbians and Albanians trying to benefit from a special process for the Western Balkans. Meanwhile, Eastern Balkans, meaning Romania and Bulgaria who are members of the Union, are still waiting the rest of EU members to accept them into the Schengen Treaty! So how can the EU, which identifies the issue of migration as a priority, move towards tackling it while at the same time remaining in discussions about accepting two of its current members into the foundational treaty for one of the core freedoms, that of free movement? This question simply comes to underline that a simple update or adjustment of the Dublin Treaty will not make the difference EU citizens ask for.
Photo credit: Flickr/CC/twak
the future, only 5% acknowledge immigration as an important personal problem, at a time when statistics show an increase of 138% for illegal immigrants entering the EU. Perhaps this is an indication that EU citizens are far more mature than their officials. The truth is that the new EU Commission under President Juncker has indicated that the immigration issue has to be tackled effectively, in order to avoid more tragedies. To that extent, the Commissioner of Home Affairs and Migration Dimitris Avramopoulos has stated that he is pushing forward the launch of a new migration policy by mid May, because of the urgency in dealing with increased migrant flows across the Mediterranean.
The European Union member countries should decide to act as an entity. Reforming and aligning their policies and tactics is the key to successfully tackling the migration issue. Reframing public discourse to aim at informed decisions by European citizens is equally crucial. Fears and perceptions that fuel populism can only be defeated by acknowledging the truths and sharing the factual data among all Europeans.
Georgios is pursuing a Double Master’s degree in Journalism and International Energy at Sciences Po. He is a freelance communications advisor, with experience in political campaigning.
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The Paris Globalist is recruiting new team members for the academic year of 2015-2016. We’re looking for editors, a social media officer, a sponsorship manager and a treasurer to join our vibrant student society. To apply, send us an email at parisglobalist@gmail.com !
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photo credit: Guillaume Levrier
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The Paris Globalist – Association loi 1901 Sciences Po Paris 27 rue Saint Guillaume 75007 Paris
Reponsables : Yena Lee, Sara Chatterjee, Sarah Vallée Directeur de rédaction : Yena Lee Rédacteur en chef : Sara Chatterjee Date de parution : Avril 2015 Dépôt Légal : à parution N° ISSN : 1969-1297 VALEUR : 5,80€ - 1000 exemplaires Tarif d’abonnement : prix normal pour un an France métropolitaine : 9,90€ TTC UE : 19,20€ DOM-CCM et reste du monde : 22,40€ http://www.parisglobalist.org
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