ETUDE PRÉSENTÉE PAR THOMAS SCHNEIDER
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étude et analyse comparée des trois oeuvres parmi un receuil de 15: Les Bergers d’Arcadie de Nicolas Poussini, 1638, Génie gardant le secret de la tombe par Charles Réné de Saint-Marceau, 1738 et Guardians of the secret de Jackson Pollock, 1943
analyse comparative
GARDIENS
DMA 1A
. Un secret, du latin secretus, est une information, ou un savoir qui se trouve soit caché soit inaccessible. Il est souvent synonyme de mystère, et enveloppe la connaissance, inaccessible, d’une aura parfois irrationnelle. Depuis toujours les secrets on leurs place dans les récits, qu’ils soient historiques, personnels ou de société, du secret du Sphinx en Égypte antique jusqu’aux théories conspiratives du 9/11. Et depuis ce temps, nombreux sont les artistes qui ont tentés de représenter ce qui est dissimulé sans dévoiler. L’étude de 3 œuvres artistiques d’époques différentes va permettre de dégager les moyens représentatifs et techniques empruntés à cette fin.
Un secret, du latin secretus, est une information, ou un savoir qui se trouve soit caché soit inaccessible. Il est souvent synonyme de mystère, et enveloppe la connaissance, inaccessible, d’une aura parfois irrationnelle. Depuis toujours les secrets on leurs place dans les récits, qu’ils soient historiques, personnels ou de société, du secret du Sphinx en Égypte antique jusqu’aux théories conspiratives du 9/11. Et depuis ce temps, nombreux sont les artistes qui ont tentés de représenter ce qui est dissimulé sans dévoiler. L’étude de 3 œuvres artistiques d’époques différentes va permettre de dégager les moyens représentatifs et techniques empruntés à cette fin.
Bergers d’Arcadie ». On perçoit des personnages de l’antiquité placés autour d’un tombeau. Le décor est très sobre, l’ensemble parait très clair, très harmonieux. Le fond du tableau est très simple : ciel dégagé et quelques arbres. Il s’agit donc d’une scène en plein air. Alors que le titre nous parle de Bergers, on n’y découvre aucun animal. De plus, les quatre personnages portes tous une couronne de laurier sur la tête, symbole divin. Ce sont des bergers aux sens plus large, des gardiens d’un tombeau énigmatique de par son inscription frontale latine «Et in Arcadie ego », inscription qui jusqu’aujourd’hui n’a pas pu être déchiffré de manière cohérente et garde ainsi son secret.
La première œuvre est une peinture pastorale en huile par Nicolas Poussin, peintre français du XIIIème siècle et représentant du classicisme pictural, peinte en 1638 et de dimension 85*121cm. Il s’agit d’un tableau exposé au Louvre et intitulé « Les
Tout comme le tableau de Poussin, le « Génie gardant le secret de la tombe » - sculpture en marbre par René de Saint Marceaux datant de 1870 – est largement inspiré de représentations antiques et semble traiter du même sujet. On y perçoit un génie, ange gardien
ou démon suivant les mythologies, serrer une urne dans ces bras. Toute la scène, qui est représenté à l’échelle humaine, prend place sur un petit pilastre. Le corps du génie se ramasse sur lui-même tout en s’imposant une torsion conforme aux grands sculpteurs de la Renaissance. Il s’enroule autour du funéraire dans une attitude de défi, prêt à défendre ce dernier qui semble garder un secret, information qui nous est exclusivement communiqué par le titre. Il en est de même pour l’œuvre de Jackson Pollock: « Guardians of the secret », peinture d’huile sur toile, 123* 191 cm. Datant de 1943 tout y semble énigmatique à première vue. Des figures vagues et déjà défaites de silhouettes verticales de chaque côté montent une garde incertaine autour d’un rectangle central. Ce tableau intermédiaire est abstrait, une sorte d’amas de coup de pinceaux aléatoires et signes hiéroglyphiques. Il s’agit-là en réalité d’une figuration d’images
2011/2012
intimes que Pollock tient le plus à refouler en brouillant sa lisibilité, car si l’on retourne le tableau à 180° on distingue dans ce qui semblait abstrait de nombreuses figures filiformes rappelant l’art primitif. Ainsi dans les trois œuvres l’artiste respectif dissimule un secret, et tient à le protéger à l’aide de gardes. Cependant, les recours à des gardiens peut avoir différentes raisons. Les bergers de Poussins font eux-mêmes partie intégrale de la clé du secret car il faut les identifier en tant que gardiens pour s’approcher de l’énigme. Il existe un grand nombre d’interprétation et de solutions proposées à cette dernière impliquant la posture, disposition, et expression des personnages en question. Pollock aussi implique ses personnages-gardiens dans le cheminement de déchiffrage. Contrairement à Poussin il choisit de voiler l’imagerie par l’orientation du tableau que ces « totems » dictent et non par une démarche primaire de décryptage de symboles. Une fois retourné, eux-mêmes ce perdent dans une représentation abstraite, le secret qu’ils gardent est leurs propre perte. Néanmoins ces deux tableaux mettent réellement l’observateur en action, le secret semble à sa portée et réveille en lui un esprit investigatif. Le secret que garde le Génie de René de Saint Marceaux cependant ne peut être découvert, il reste a toujours entre les mains de cette
analyse comparative
figure passionnée et le défunt qui la emporté dans sa tombe. L’étude précédente illustre bien que depuis longtemps les artistes cherchent à dissimuler des inform ations ou des images cachées dans leurs œuvres, qu’ils soient de nature personnelles et sentimentales ou alors conspiratives. On peut remarquer qu’au temps de Poussin, ce genre d’énigme pouvait communiquer des informations secrètes d’une manière très sécurisé, car seuls les initiés connaissant sa clé y avaient accès. On suppose même que « les berger d’Arcadie » porte des informations sur le lieu du trésor d’or de Blanchfort. Cependant apparaissaient dans les siècles suivant d’autres types de codifications, notamment mathématiques, beaucoup plus sécurisés. Avec l’évolution des arts et l’émergence de l’expression de la condition de l’artiste lui-même, la nature des secrets a également évolué dans ce même sens. Le but n’est alors plus de s’adresser qu’à un public initié, mais de mettre en question le secret et sa raison d’être. Car tout secret finit par être dévoilé si ce n’est que le silence de la mort qui le garde et l’emporte, tel le Génie de René Saint Marceaux.
Nicolas Poussi toile, 85*121,
LE SECRET
PARTAGE
Hippolyte Moulin, Secret d'en haut, 1879, groupe en marbre, 174cm, Musee d'Orsay
Vicken von Post, The Secret, 1920, porcelain, 18,5cm, Metropolitan Museum
in, Les Bergers d'Arcardie, 1638, huile sur Musee du Louvre
Pierre Felix Fix-Masseau, le Secreten, 1894, statuette en platre polychrome, 76cm, Musee d'Orsay, Paris
Joseph Saint-Germier, Le rapport secret, 1904, tableau, 115*90
A. Rodin, Le secret, marbre, Musee Rodin
Charles Rene de Saint-Marceaux, Genie gardant le secret de la tombe, 1879, statue en marbre, 170cm, Musee d'Orsay
cpr
corps rotecteur
Henri de ToulouseLautrec, Le secret, 1895, litographie, Rosenwald Collection
Pierre Alechinsky, The Secret, 1961, huile sur toile, 59*97, Metropolitan Museum
Costantino Nivola, Mother's Secret, 1986, marbre rose, 79cm, Metropolitan Museum
Joseph Beuys, The Secret Block , 1974, print on paper, 46,7*62,3, Tate
Braco Dimitrijevic, Post Historicus: Repeat 1978-85, sculpture, sup 202*91*70, Tate Mod
G
D
Sarcophage de Rams s III, 1184 - 153 avant J.-C. (20e dynastie), granite, 180*305*150, Mus e du Louvre
Triptychos ted Secret, pport mixes, dern
GARDIENS
DE SECRET
Aphrodite, dite VEnus de Milo, vers 100 avant J.-C., MusEe du Louvre
Jackson Pollock, Guardians of the Secret, 1943, huile sur toile, San Francisco Museum of Modern Art.