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Retour au cœur du métier la valeur ajoutée

La technologie joue un rôle majeur dans la gestion de patrimoine. Il est donc logique que les évolutions numériques aient un impact sur le métier de banquier privé. “Nous revenons ici au fondement de ce métier: offrir une valeur ajoutée”, déclare Christophe Floren (Degroof Petercam).

“Grâce à la numérisation, les banquiers privés peuvent poser des questions plus spécifiques à leurs clients et leur proposer des solutions mieux adaptées.”

Christophe Floren, Head of Digital Banking & Performance Management chez Degroof Petercam

Ces 10 ou 15 dernières années, le monde bancaire a connu une déferlante de lois et réglementations nouvelles, telles que le règlement MiFID et la législation antiblanchiment. “Ces nouveautés ont requis un grand savoir-faire technique de la part de la banque privée et une attention particulière des banquiers privés”, reconnaît Christophe Floren, Head of Digital Banking & Performance Management chez Degroof Petercam. “Elles ont modifié le contenu même de la profession. Pendant un moment, nos banquiers privés ont dû donner la priorité à l’application des lois et à la mise en œuvre des processus administratifs dans leurs relations quotidiennes avec les clients. Mais grâce à la numérisation, ils ont à nouveau plus de temps pour s’occuper personnellement de leurs clients. La numérisation vient en soutien de la dimension juridique, ce qui permet aux banquiers privés de dégager une valeur ajoutée dans l’accompagnement des clients et de leur patrimoine.”

Christophe Floren ne croit pas que le numérique dominera le tableau, cependant. “L’essentiel de ces relations est le lien personnel entre le banquier privé et ses clients. Par ailleurs, ceux-ci ont toute liberté d’indiquer dans quelle mesure ils acceptent cette numérisation. Le banquier privé reste le premier point de contact; ces nouveaux outils le renforcent dans sa fonction.”

Travailler de manière plus ciblée et efficace

La numérisation recèle également de nombreuses possibilités fonctionnelles. Pensez à l’utilisation des données: “La banque dispose de quantité de données sur ses clients, qui, par le passé, étaient simplement archivées”, souligne Christophe Floren. “Personne ne les exploitait réellement. Or, ces données peuvent être recoupées afin de soutenir les banquiers privés. Ceuxci peuvent alors poser des questions nettement plus spécifiques à leurs clients et leur fournir des solutions mieux adaptées. Ce n’était pas le cas auparavant: établir ces liens était parfois impossible aux banquiers privés; pour y parvenir, la technologie et la numérisation étaient nécessaires. L’exploitation des données recèle une valeur ajoutée déterminante et représente une véritable opportunité pour l’avenir.”

Christophe Floren cite l’exemple du contrat de mariage qui prend la poussière dans l’armoire à dossiers. Celui-ci acquiert une valeur ajoutée dès lors qu’il est numérisé de manière intelligente et que les paramètres de ce contrat sont clairement affichés. “Si, par exemple, la loi change après cinq ans, plusieurs contrats de mariage pourraient être impactés. Pour les banquiers privés, il est impossible de se souvenir exactement du contrat de mariage de tous leurs clients et de reparcourir les dossiers en un temps raisonnable. Désormais, il leur suffit d’un clic pour savoir que la nouvelle législation a un impact sur, disons, dix-sept de leurs clients. En les contactant, les banquiers privés ont une vraie valeur ajoutée.”

Piège

“Le risque serait de se focaliser sur la numérisation au détriment de tout le reste”, prévient Christophe Floren. “La numérisation d’éléments sans intérêt ne crée aucune valeur ajoutée pour le client! Les banquiers privés doivent apprendre à traiter intelligemment ces données. Le moment où le quotient émotionnel d’un banquier privé pourra être remplacé par une interaction numérique n’est certainement pas encore arrivé.”

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