J'apporte ma pierre - No 2 - juin 2013

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J’apporte ma pierre... Joindre les actions aux réflexions


SOMMAIRE La matinée de réflexions du 3 mars 2013.............. 3

Les croyances non médicales haïtiennes (2e partie)....................... 7

Les sorties 2013........... 11

Respect de soi Respect des autres...... 19

Combattre la discrimintaion chez nous..................... 21

Paroles d’un Patriarche en 1941 (Dantès Bellegarde) .... 23

Coin détente................ 27

Jeux: Sudoku................ 28

Éditorial

Raymonde DUTREUIL raymondejl@yahoo.com

Entre le temps de la parution du premier Bulletin de l’année, début mars 2013 et celui de la parution de ce nouveau numéro, début Juin 2013, il s’est produit un nombre considérable d’événements auxquels, à un niveau ou à un autre, nous devrions être impliqués. La question maintenant est de savoir si nous avons apporté notre pierre, si nous avons joué un rôle dans le vécu quotidien de notre communauté, de notre société. Ainsi, pour rester dans le cadre de notre thème de l’année «J’APPORTE MA PIERRE...», et pour garder une synergie entre les différents articles présentés dans le cadre de cette parution, il m’appert de centrer l’éditorial sur les thèmes : « solidarité » et «participation à la vie de la Communauté». Pour se faire, je me suis référée à la Lettre Encyclique du Pape Emérite Benoît XVI «Caritas In Veritate» précisément au numéro 43 du chapitre IV traitant du Développement des Peuples, des Droits et Devoirs et de l’Environnement dont voici un extrait: « La solidarité universelle qui est un fait, et un bénéfice pour nous, est aussi un devoir. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui sont tentés de prétendre ne rien devoir à personne, si ce n’est à eux-mêmes. Ils estiment n’être détenteurs que de droits et ils éprouvent souvent de grandes difficultés à grandir dans la responsabilité à l’égard de leur développement personnel intégral et de celui des autres. C’est pourquoi il est important de susciter une nouvelle réflexion sur le fait que les droits supposent des devoirs sans lesquels ils deviennent arbitraires ». Chers lecteurs cette réflexion nous invite à bien ancrer dans notre esprit qu’il ne faut pas nous attendre, sans participation, sans engagement de notre part, à ce que tout fonctionne parfaitement bien en brandissant uniquement nos droits pendant que nous ignorons et enfouissons au plus profond de nous, les devoirs dont sont assortis ces droits. Je vous partage également quelques bribes des réflexions glanées sur le site de l’association générale des Ivoiriens qui mettent en exergue la participation communautaire: «La population doit apporter sa contribution et être active dans le fonctionnement de la société. Les citoyens bénéficient de certains services publics ou privés. Cependant, la population aussi doit mettre en œuvre certaines activités. L’Etat ne peut pas tout faire. Il ne peut pas tout décider, tout financer et tout gérer. Il a son rôle à jouer et doit l’assumer. Mais il ne peut pas assurer l’ensemble des besoins de la population. Ce n’est pas possible. Et ce n’est pas souhaitable non plus. Car les citoyens doivent jouer un rôle actif dans la société. Les projets où la participation de la communauté est forte présentent beaucoup d’avantages. En effet, ces projets sont moins coûteux, donc plus faciles à mettre en œuvre. De plus, ils répondent mieux aux besoins de la population. Et ils permettent de valoriser et responsabiliser les individus. La Civilisation Nouvelle privilégie donc les projets collectifs. La participation communautaire concerne tous les membres de la communauté. Personne ne doit être exclu, car chacun peut apporter quelque chose». Chers Lecteurs, ne reposons pas sur nos lauriers, apportons nos pierres! Aux Elèves, nous souhaitons du succès pour l’année académique qui s’achève !Aux Parents, Professeurs et aux Responsables de l’Institution, nous souhaitons du répit pour deux mois et surtout qu’ils se rechargent les batteries pour l’année académique 2013-2014 !


La matinée de réflexions du 3 mars 2013 Gladys T. PROSPER glad509@yahoo.com

Une « Matinée de Réflexions » fut

Dogmatique, option Christologie. Le Rév.

organisée le dimanche 3 Mars dernier, dans

Père THEODAT est actuellement l’accompa-

l’espace Cafétéria du secondaire, à l’inten-

gnateur des Propédeutes pour l’archidiocèse

tion des parents sur le thème de l’année

de P-au-P, aumônier des Sœurs de St-Fran-

«J’apporte ma pierre … ».

çois d’Assises à Jacquet et professeur au Grand Séminaire Notre Dame d’Haïti.

Comme vous l’avez lu dans notre premier bulletin, ce thème, en continuité

Nombreux étaient les parents par-

avec celui de l’année 2011/2012, nous invite

ticipants, environ 300. La conférence débuta

à nous engager, selon nos compétences et

à l’heure prévue, 10h30 AM.

nos capacités, dans les activités de reconstruction de notre pays.

En s’écartant de la méthode magistrale, traditionnelle de prononcer une

Cette matinée a été animée par le

Conférence, le Révérend Père THEODAT

Révérend Père Jean Ralph Riccardy Pom-

a su transmettre son message dans un lan-

pée THEODAT, revenu au pays en Janvier

gage simple, précis et pertinent. Les com-

2012, après douze années d’études à Rome

mentaires et questions qui ont suivi, allaient

où il a décroché un Doctorat en Théologie

prouver que les attentes étaient comblées. 3


A partir des propos de notre conférencier, nous pouvons retenir ce qui suit : La « reconstruction » exige du TEMPS. Si nous voulons participer, nous devons prendre du temps, donner de notre temps, le bien le plus précieux que nous pouvons offrir. Saurons-nous mettre de côté nos propres préoccupations pour offrir notre temps ? Donc pour apporter sa pierre, il faut : •

Donner de son temps, condition essentielle. Quand nous dédions ce peu de temps que nous avons et de ce peu qui nous reste à une idée, à une personne que nous aimons, aux gens que nous comprenons et respectons... nous faisons une grande œuvre.

Combattre l’exclusion sociale, un problème majeur dans notre pays. Pour y arriver, on doit avoir un cœur catholique, c’est-à-dire universel. Comme Jésus qui réintégrait dans la communauté les malades, les démoniaques, tous les ‘’impurs’’, les chrétiens doivent être particulièrement attentifs à tous les marginalisés de la société.

Pratiquer la solidarité : savoir écouter, valoriser autrui ; cultiver et vivre la solidarité dans la famille ; redécouvrir le sens du respect, de la famille, de la communion. Notre pays doit prendre conscience qu’il ne se sauvera qu’en travaillant à son unité.

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Le Rév. Père THEODAT


Avoir le sens de la critique. Indubitablement la science et ses développements technologiques donnent à l’homme des pouvoirs de plus en plus étendus: sur la matière, sur la vie, sur l’homme luimême. Les merveilles et les dégâts du progrès vont de pair. Certes, il faut bien s’adapter à son temps, au progrès de la technologie mais on doit aussi prendre le temps de réfléchir pour décider comment et à quoi nous devons nous adapter, comment utiliser les facilités offertes par la technologie. Bien se former: Dans un monde qui change avec une rapidité déconcertante et qui use les âmes, les esprits et les corps, la formation, au sens le plus large du terme, est plus que jamais une dimension fondamentale de la société. Elle est une nécessité pour mieux comprendre le monde en mutation. Ce sont là les grands points sur les-

quels les échanges allaient être très animés. La liste des intervenants était très longue et le Rév. Père Pompée THEODAT a dû « donner du temps en plus » pour répondre aux

questions. Toutefois, beaucoup de participants sont restés sur leur faim, notre conférencier ne pouvait pas rester davantage, devant répondre à d’autres engagements. Pour donner suite à cette conférence sur le thème de l’année, la Commission Formation Chrétienne et Humaine se donne la tâche de dégager les principaux sous-thèmes qui ont intéressé l’assistance et propose d’en faire des sujets de travail pour de futurs ateliers. Au moment opportun, les parents seront avertis de la mise en route des ateliers. Nous remercions les parents qui ont fait le déplacement et qui ont eu une participation active aux débats. Des remerciements spéciaux à notre conférencier, le Rév, Père Pompée THEODAT et aux membres de la Direction de l’Institution qui nous accompagnent dans notre mission.

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Les croyances non médicales haïtiennes (2e partie) Dr Rudolph LALANNE aloufabar@yahoo.com

Nous avons vu, dans notre pre-

poïétine (EPO) pour excéder leur taux nor-

mière parution, les attitudes bizarres de nos

mal d’hémoglobine. Ils ne deviennent pas

compatriotes face à la maladie ou dans leur

hypertendus pour autant.

comportement au quotidien. Je poursuis donc avec la liste des croyances absurdes qu’on nous a enfoncées dans la tête dès

13 Faire pipi sur le site de la piqûre d’un oursin (chadron) pour éviter le tétanos.

notre plus jeune âge et dont certains d’entre nous, malgré des études avancées, n’arrivent pas à se départir. 12 Si vous souffrez d’hypertension artérielle, ne pas consommer de pois rouge car le pois rouge augmente votre hémoglobine par conséquence augmente la pression artérielle. Faux. Le taux d’hémoglobine dans le sang a un plafond qu’il ne peut pas dépasser dans les conditions normales; estce pourquoi les cyclistes et autres sportifs ont recours à certains produits tels l’érythro-

Aucun rapport. 14 Ne pas se baigner dans l’eau froide immédiatement après le sport vous risquez un refroidissement ou une maladie pulmonaire quelconque. Faux. Vous avez tous assisté à des matchs de foot qui se déroulaient sous la pluie. 15 Boire beaucoup de lait pour combattre l’hyperacidité gastrique. Au contraire le lait étant riche en matières grasses et en protéines, va stimuler 7


la sécrétion de gastrine et augmenter encore plus l’hyperacidité; ainsi après un soulagement temporaire la douleur revient de plus belle, deux heures plus tard. 16 Si l’adolescent mange des fruits sûrs, dans la période prépubertaire, il mourra. Faux 17 Si vous vous êtes fait extraire une dent, il ne faut pas parler pour éviter que de l’air ne pénètre dans le trou gingival et ne vous fasse souffrir, en retardant la cicatrisation. Sottises 18 Les femmes ont des maux de tête à la ménopause parce que le sang ne s’écoulant plus par les règles, s’accumule dans leur organisme et c’est ce trop-plein qui occasionne les maux de tête et les poussées hypertensives. Que feraient les hommes qui n’ont jamais eu de règles? 19 Il y a une poche d’asthme à détacher par un médicament ou une tisane? L’asthme est une forme de réaction allergique entrainant une vasoconstriction des bronchioles, le sujet atteint à des difficultés à expulser l’air des poumons.

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19 Les rapports sexuels pendant la pleine lune augmentent les risques de grossesse. Faux 20 La fièvre dans le sang mais pas sur la peau. La fièvre se définit comme une augmentation de la température externe du corps; si le thermomètre n’indique pas une température supérieure à 37o3C vous ne pouvez parler de fièvre. 21 Donner beaucoup de nourriture aux femmes qui viennent d’accoucher pour combler le vide laissé par la sortie de l’enfant. S’il est vrai qu’à près un accouchement laborieux, la femme a besoin d’une alomentation équilibrée pour reprendre des forces et alimenter le nouveau-né, il n’y a cependant aucun espace à combler au niveau de l’utérus. 22 La toilette vaginale à l’eau bouillante pour ne pas gâter la «nature» de la femme et permettre un rétrécissement du vagin, après le passage du bébé. Pur sadisme 23 Si vous avez le mal d’auto ou de mer, mettre un citron dans la bouche et ce qui est plus rare un « cinq cobe péniche » (1centUS) dans votre soulier.


24 «Biskett» tombé, la mer tombé définitions floues sans fondement médical. 25 Fermer la tête du nouveau-né, lui donner des loques, lui mettre de la toile

saletés sur l’ombilic du nouveau-né augmente le risque de tétanos ombilical surtout si la mère n’avait pas été vaccinée au cours de la grossesse.

d’araignée sur le cordon ombilical sont des attitudes dangereuses. Mettre un cintre très serré autour de la tête d’un nouveau-né va entrainer une compression de son jeune cerveau, provoquant une hypertension intracrânienne et des vomissements incoercibles ; si la compression persiste, l’enfant peut avoir des dommages cérébraux irréversibles avec des conséquences néfastes pour son développement intellectuel futur. Mettre de la toile d’araignée ou autres

Je m’arrête ici, car comme je l’ai dit au début de cet article, la liste est interminable et j’aurais pu en faire tout un livre, mais l’idée au départ c’était d’avoir quelqu’un de crédible, ayant une certaine compétence, pour dire à la jeune génération que ces balivernes n’ont aucun fondement scientifique et que si d’aventure quelqu’un devait énoncer l’une ou l’autre de ces inepties en leur présence, au moins il auront une revue, un article, un nom, comme référence pour faire face à la bêtise.

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Sorties 2013 Le Conseil des parents a réus-

teurs, ce fut de belles aventures, de grabdes

si son pari. Malgré quelques doutes sur les

réussites. Voici le tableu des sorties de l’an-

fonds devant alimenter le budget, finalement,

née et deux résumés préparés par lés éle-

toutes les sorties ont eu lieu. Et d’après les

ves:

participants, élèves et parents accompagnaTableau des sorties 2013 Classe

Rhéto

Site

500 marches

Commune

Coteaux

Date

22-23 fev.

Seconde

Troisième

Terminale

Neuvième

Huitième

Septième

Sixième

Cinquième

parc naturel Quisqueya

Citadelle

365 Portes + Crete à Pierrot

Fort Jacques

Péligre + Saut d’Eau

Brasserie + SLG + Parc

Brasserie + SLG + Parc

Jacmel

F.-Parisien

Cap-Haïtien

Pte Rivière

Arcahaie

Mirebalais

Zone mét.

Zone mét.

1-2 mars

15 mars

24-28 mars

5 avril

19 avril

3 mai

10 mai

24 mai

Fonds-Parisien! Bonjour Fonds-Parisien! bégayait le vrom-

de Fond-Parisien un peuple vert qui allait se

bissement des trois bus marqués à l’effigie

perdre dans l’étendue boisée de ce coin de

saint-louisienne. Ces engins déversaient déjà

terre exquis. Les lieux regorgeaient d’origi-

sur le sol pierreux du parc naturel Quisqueya

nalité. 11


Pressant fortement sur les premières par-

parler, on pouvait rapidement comprendre

celles du parking, les Troisièmes bleue,

qu’elle est un «rat» des lieux.

rouge et verte confondues ne pouvaient détacher leur regard des paysages particuliers

La flore et la faune de ce parc n’ont pas cessé

conduisant au centre de ces aires paradi-

de nous éblouir. Tout au début de notre pé-

siaques de quelques 134 hectares.

riple à travers ces étendues parfois d’une verdure étonnante compte tenu de la fournaise

Nous avons été chaleureusement reçus par

orchestrée de part et d’autre par le soleil,

M. Geffrard, passionné de la nature et un

nous observions de grands bœufs. Celui-ci

des responsables du Parc. Il nous a conduits

avec son grand poitrail, sa queue imposante,

jusqu’aux confins des 5 caciquats symboli-

d’une obésité remarquable, celui-là se repo-

sant la Quisqueya d’antan, l’île qui a fait rê-

sant à l’ombre, le visage sérieux, les cornes

ver bien de civilisés.

à l’affût, mugissant peut-être pour nous faire peur, nous regardant d’un mauvais œil. Ils voudraient, semble-t-il, nous interdire de violer ces territoires destinés à être foulés exclusivement par leurs énormes sabots. Mais hélas, ces bêtes dont la chair nous enchante devaient se taire. elles voyaient de lourdes jambes gravir les sentiers blanchâtres.

Tandis que le soleil grimpait au zénith, nous autres, encore assoiffés de la découverte, emboîtions le pas à notre guide. C’était une jeune femme à la fleur de l’âge. A l’entendre

Ce dos orangé continuait de nous emmener au travers de ce monde d’une incalculable

12


variété de vert. Nous franchissions le pays

Les yeux à peine sortis de l’eau, le museau

de Cotubanama, avions-nous le droit ? Peut-

irrité, la bête, ce caïman mâle qui a ôté le

être si, puisqu’il n’a pas envoyé ses valeu-

souffle à sa compagne, cachait sa terrifiante

reux guerriers nous pourchasser.

musculature dont il n’allait nous gratifier quelques clichés que pendant de fugitives

Chaque mètre se distinguait. Par ci, un sol

secondes. Il fallait observer le sang-froid de

mou à cause des pluies antérieures, par là

Zodjiac, descendant de la famille des croco-

une étendue aride où ne germe que les es-

dilus acutus, encore présents seulement sur

pèces résistantes à la sécheresse. L’on pro-

l’île d’Haïti. Cet «engin» de plusieurs mètres,

fitait pour distinguer dans la mêlée quelques

d’une étonnante laideur, ne s’est nullement

plantes : un cactus, une bayahonde…

préoccupé de nos fous bavardages. Il se contentait du froid environnement aquatique dans lequel il aura à rêver éternellement et qui lui procurait les inimaginables moments de sa vie. L’on aurait tous voulu toucher ce dos imposant mais grillage et peur nous compliquaient sérieusement la tâche. De longues minutes s’écoulaient. L’animal immense, dans un grand bond, nous permettait d’avoir une idée plus nette du colosse en question. Et à cette apparition soudaine, une atmosphère de panique s’installa. Elle se dissipa de la même façon qu’elle était venue. La remontée fut quelque peu calme et moins rapide que la descente. Elle déboucha sur le

Le train de chuchotement atteignait enfin

parc des enfants où, pris d’une envie sou-

le périmètre boueux où, de l’autre côté du

daine, nous nous mîmes à jouer sur des at-

grillage, dormait d’un sommeil profond un

tractions ayant marqué notre plus jeune âge.

monstre des eaux.

Un groupe s’adonnait à la balançoire, un 13


autre au tourniquet, tandis qu’une minorité

CÔTEAUX

préférait une petite glissade au toboggan.

(Le dialogue suivant se déroule entre deux élèves, avec une certaine liberté de langage)

Le parc dont la philosophie est l’éco-responsabilité citoyenne, reste un joyau éclipsé par l’épaisse ombre de la vie du pays. 15 mars 2013, une merveilleuse journée, un merveil-

E1: « Cette visite organisée par l’école a été assez intéressante, tu n’trouves pas? E2: Ça tu l’as dit ! -

Selon toi, les Saint-Louisiens ont acquis quelque chose de nouveau ?

merveilles.

-

J’pense même qu’ils ont acquis vraiment beaucoup.

Sous ce crachin célébrant joyeusement

-

Parlons un peu de la formation humaine.

notre retour au bercail, de mémorables mo-

-

A ce sujet, je fus vraiment surpris, je n’savais même pas que nos camarades étaient si humains. (Rires)

-

Dis-en plus.

-

Euh, pour ainsi dire, on dirait que soudainement tous les sermons, au sujet des bonnes manières, auxquels on a eu droit à la maison et à l’école ont enfin eu leur effet ! Le partage était tellement devenu un acte du cœur que c’était quasiment un réflexe, du genre ça fait plaisir de manger avec des potes.

-

Ça c’est vrai ! Mais est-ce que certains n’en ont pas abusé ?

-

Ben non ! Et cela est vraiment surprenant ! Et comme on le dit dans notre patois saint-louisien « tout nèg t’ap featuring » (Rires)

-

C’était de l’amour qui engendrait ces actes alors ?

leux endroit pour des gens à la recherche de

ments nous traversaient l’esprit. Les singuliers paysages amenant jusqu’à la frontière dominicaine, en pleine restauration et presqu’engloutie par le lac, nous ont incessamment enjolivé la vue. Nous étions affamés de pareilles occasions après de rudes épreuves trimestrielles. Plus d’un aspirent aux prochaines découvertes de beautés et des richesses de notre pays.

- L’amour fraternel était évident chez tous!

14


-

Et qu’est ce que t’as remarqué au niveau de l’intégration sociale ? D’ailleurs tu sais que nous avons la mauvaise réputation d’être des prétentieux.

-

Tu te souviens de cette phrase de l’hymne de l’école qui dit : « La fierté luit sur nos visages pourtant nous sommes sans mépris »

-

Bien sûr !

-

Et bien la fierté luisait sur nos visages et nous étions, bien évidemment, sans mépris.

-

Humm, t’as raison.

-

Et que j’ai raison ! (Rires)

-

En passant, t’avais pas fait de photos ?

-

Plusieurs ! Et j’crois que j’ai mon appareil sur moi !

-

Cool ! Regardons quelques-unes !

-

Regarde celui-là en train d’kiffer l’instant (Rires)

-

Genlè misye pat achte pou anpil kòb ! (Rires)

-

Hmm, peut-être ! Mais, à part celles-ci, quelles autres qualités ont-ils encore appris à cultiver ?

-

Beaucoup d’autres ! Comme le respect mutuel, respect de l’autorité, l’altruisme, par exemple. Pour ne citer que cela !

-

Moi, j’ai même pu remarquer un certain leadership…

-

Humm, c’est vrai ! Chacun se sentait responsable de tous et essayait de mener la barque d’une façon agréable à tous…

-

Merci pour ces infos !

-

De rien frérot ! »

Pour certains, cette visite, quoique brève, fut une expérience tout-à-fait nouvelle. La plupart quittait la capitale pour la prmière fois de leur vie. Ce fut une joie plus qu’immense pour

-

On aura tout vu !

-

Regarde un autre se familiariser ! (Rires)

eux de découvrir tout un nouveau monde. Ce

-

On dirait que la dame n’est pas trop contente…

casion de visiter de nouveles localités et de

voyage aura quand même été pour tous l’oc-

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vivre d’autres réalités sociales. Nous pour-

-

Génial ! J’me rappelle encore du Frère en train de grimper ces marches ! (Rires)

-

Tu veux parler de ce frère-là ?! (Rires)

-

Je me demande s’il n’aurait pas grimpé plus vite s’il avait à confisquer un téléphone ! (Rires)

-

Mais, nous avons aussi visité un Fort, pas visiter pour ainsi dire, disons que nous l’avons vu. Tu t’en rappelles ?

-

Bien sûr que oui ! Mais j’me rappelle surtout des belles plages de Port-Salut.

-

Certains étaient littéralement excités ! (Rires)

-

Sacrés Saint-Louisiens !

-

Tu l’as dit !

-

Selon toi, qu’est ce qu’on a découvert du point de vue social ?

-

Tu veux parler du fait que la société haïtienne soit complètement fractionnée et que les conditions de vie reflètent uin contrate extrême ?

suivons avec le dialogue. E1: «Et si on s’intéressait un peu maintenant à autres choses ? E2 Comme ? -

Les endroits visités, par exemple.

-

La visite, comme tu le sais déjà, était surtout axée sur les Côteaux, où nous avions gravi ces fameuses (500) cinq cent marches d’escalier.

-

Cette sensation était vraiment intense! J’me rappelle encore de la scène et je souris ! T’as pas une photo des marches?

Humm, laisse-moi voir…

- Ok -

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J’ai trouvé !


-

C’est exactement de ça que j’parlais ! Et t’as brillamment effectué la synthèse de tes idées !

-

Si c’est un compliment, je t’en remercie (Rires)

-

C’en était un et encore merci pour les infos !

-

J’suis vraiment obligé d’te redire « de rien » ? (Rires)

-

Nah, j’crois pas. »

- Quelles leçons as-tu tirées de ce voyage? -

Elles sont nombreuses.

-

J’pense qu’on a du temps.

-

J’ai avant tout remarqué que notre pays a beaucoup de ressources inexploitées.

-

Comme ?

-

Nos plages, nos sites touristiques…

-

Donc, ce voyage t’a permis de conclure que la gestion du tourisme en Haïti a de grandes failles ?

-

Exactement !

-

J’suis entièrement d’accord !

-

Sacré dormeur !

-

Mais, pour tout te dire, la plus grande leçon apprise est celle au sujet du respect. Si on se respecte et on respecte les autres, cela garantit une société extraordinairement stable.

-

Je suis tout à fait d’accord. »

Donc, on pourrait conclure en disant que cette visite aux Côteaux a été d’une grande utilité, sur tous les plans, pour tous ceux qui y avaient participé.

- J’ai aussi appris que quand les Saint-Louisiens le veulent, ils le peuvent. Personne n’a eu à se plaindre au sujet d’un vol quelconque. Tout le monde s’intégrait, aucune marginalisation -

Mais, comme tu le sais déjà, les moqueries et les plaisanteries de mauvais goûts sont inévitables !

-

Je le sais. Dommage que toutes les photos ne soient pas sur cet appareil.

-

Voilà, j’en ai une ! (Rires) 17


CAP-HAÏTIEN

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Respect de soi….. Respect des autres... Gladys T. PROSPER glad509@yahoo.com

Respectez-vous! Surveillez-vous!

perturbe pas son maître et ses camarades qui ont droit au silence pour bien travailler.

Deux petites phrases exclamatives, de deux mots, prononcés par fois par un maître, un professeur, un surveillant à l’endroit d’un

La récréation de la mi-journée est toujours très attendue. Les élèves se précipitent, se bousculent, se piétinent. Celui qui a piétiné, s’excuse auprès de l’autre. En se montrant poli, il se respecte et respecte le droit qu’a son camarade à des excuses.

Etudiants, élèves souvent laissent trainer leurs effets personnels par négligence. Ceux qui les trouvent ont pour devoir de les acheminer au service concerné de l’institution. Celui qui garde un objet qui ne lui appartient pas commet un vol, un acte dégradant, un manque profond de respect de soi et du bien des autres.

Entre amis, les points de vue divergents engendrent des discussions très animées. Il faut prendre le temps d’écouter l’autre sans l’interrompre puis défendre

élève, d’un étudiant ou encore, par une personne quelconque à l’égard d’une autre. D’une façon générale, la personne adressée affiche un comportement anormal qui laisse croire qu’elle ne se respecte pas. Chers lecteurs, chères lectrices, trouvons ensemble dans le vécu quotidien, des circonstances qui impliquent le respect de soi et celui des autres. •

Il est interdit de parler en salle de cours sauf au moment des échanges avec l’enseignant, autrement c’est du bavardage. L’élève ou l’étudiant qui se respecte, ne bavarde pas ; de fait il ne

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sa vision dans le respect de soi et de l’autre, avec un langage digne. C’est faire preuve d’écoute, de tolérance et de respect du droit de l’autre à la parole. •

Certains pensent se valoriser en utilisant un langage grossier. C’est plutôt se dégrader et manquer de respect pour soi et son entourage.

Le téléphone portable ne doit pas résonner dans les assemblées : église, salle de conférence, de réunion ou autres. Le laisser sonner et quitter la salle pour répondre ne résout pas le problème : la sonnerie perturbe automatiquement l’assistance. Eteindre le téléphone ou le mettre sous silence, en pareilles circonstances signifie qu’on a le sens du respect de soi et des autres.

Les institutions, les compagnies, les associations et autres ont leurs règlements. Ceux qui en font partie et qui vont à l’encontre de la discipline ne se respectent pas, d’où les observations ou les sanctions.

Il est de bon ton de modérer sa voix dans un espace publique : sur la cour de récréation, en pleine rue, en taxi, en autobus… Il faut éviter d’être « envahissant » et permettre aux autres occupants de l’espace de s’entretenir.

De nos jours, la tenue vestimentaire est un sujet préoccupant. « L’habit ne fait pas le moine » dit-on, toutefois il permet de le reconnaître. Ce n’est pas exagéré de dire : « Dis-moi tes modèles d’habits préférés, je te dirai qui tu es ». Les modèles tendent de plus en plus à dévêtir les femmes et aussi les hommes

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puisque ces derniers portent leur pantalon nettement au-dessous de la taille exhibant leurs sous-vêtements. Se vêtir n’importe comment et sans tenir compte du lieu à fréquenter (école, église, salle de cinéma…) traduit une absence du respect de sa personne et des autres. Ce sont là quelques situations de la vie quotidienne, mettant en évidence « le respect de soi et des autres », élément fondamental dans la reconstruction de cette société dont nous rêvons tous.


Combattre la discrimination chez nous Dr Rudolph LALANNE aloufabar@yahoo.com

Nous devons très tôt inculquer

« blanc »comme pour exprimer à travers ce

la tolérance à nos enfants, leur apprendre

vocable les « qualités » qui s’y rattachaient

à accepter la différence et surtout prêcher,

et qu’ils s’appropriaient.

nous-mêmes parents, le bon exemple. Il n’est pas rare d’entendre un Dès qu’on parle de discrimina-

haïtien dire d’un autre qu’il est laid parce qu’il

tion, nous voyons immédiatement, préjugé de

est « trop foncé ». Le terme paysan est deve-

couleur ; mais malheureusement le préjugé

nu une injure, le fils du paysan nourri du pain

de couleur n’est qu’une forme de discrimina-

de l’instruction a oublié ses racines et fort

tion, parmi toutes les formes d’ostracismes et

des belles manières occidentales, acquises,

de rejet de l’autre. Avant l’indépendance, le

grâce au sacrifice de ses parents, quand

colon, pour nous diviser, fit croire à sa progé-

il voit ceux-là qui n’ont pas eu la chance,

niture mulâtre, qu’elle était supérieure à ses

comme lui, de côtoyer le « beau monde »

frères noirs. Apres l’indépendance je ne sais

et d’acquérir les manières raffinées dont il

quel petit futé s’en vint avec la notion d’aris-

semble tirer tant de fierté ,il les méprise en

tocratie noire, pour nous diviser encore plus

les traitant de « paysan » .Trop souvent nous

d’avec nos frères moins éduqués. C’était à

mesurons l’intelligence d’une personne à sa

qui singerait le mieux le blanc, certains de

capacité à s’exprimer correctement dans la

nos compatriotes n‘hésitant pas à s’appeler

langue de Molière, la maitrise de l’imparfait 21


du subjonctif semble être pour nous, l’objectif

le forcer à utiliser la main droite pour écrire,

final de notre quête intellectuelle.

le caucasien était jadis supérieur à toutes les races, l’homme se devait de dominer la

Si les femmes ont pu changer la

femme, la raison du plus fort finissait tou-

perception machiste, du rôle de la femme

jours par s’imposer .Toutes ces vérités d’hier,

dans la société, grâce à leur engagement,

dont on rit aujourd’hui l’incongruité, nous en

leur compétence, et leur détermination, par

disent long sur l’ évolution de l’humanité, de

contre la lutte pour l’intégration des handica-

l’antiquité à nos jours . Alors je me pose la

pés est loin d’être gagnée. Le mot « kokobe

question, pourquoi ne pas faire un effort pour

» en créole, a une connotation péjorative

voir autrement les personnes handicapés ?

car il est utilisé également, pour souligner

Qu’est-ce qui empêche un enfant avec une

l’incompétence d’un individu normal. Nous

limitation physique de suivre des cours dans

devons changer notre perception du handi-

une école régulière ? Pourquoi une personne

cap, si vous ne savez pas nager, vous êtes

à qui il manque un bras ou une jambe doit–

un handicapé dans la piscine, comparé à ce-

elle absolument se mettre à un coin de rue

lui qui n’a pas de jambes mais qui lui peut

pour quémander l’aumône ?

nager. Les prouesses techniques et technologiques nous permettent de mieux vivre

Nous devons lutter pour que dis-

notre quotidien, de reculer nos limites, de

paraissent toutes formes de discriminations

palier, en quelque sorte, à nos handicaps

dans notre pays nous devons apprendre à

naturels. Il n’y a dans le monde que cinq

accepter l’autre tel qu’il est. Nous ne devons

personnes à courir plus vite que Pistorius le

pas voir l’autre à travers nos préjugés mais

coureur sud-africain appareillé d’une paire

au-delà de nos préjugés, car en tant que

de prothèse, en guise de jambes. Avoir un

chrétiens nous sommes astreints à l’amour

handicap ne veut pas dire bon pour la casse,

des uns envers les autres. Quand nous cô-

nous ne sommes pas des machines, nous

toyons les autres quels qu’ils soient, d’où

ne pouvons pas nous catégoriser, ceux qui

qu’ils viennent, nous devons toujours nous

nous ont précédés, ont déjà essayé , cela ne

dire, qu’ils sont nos frères, nos sœurs car

marche pas, être gaucher par exemple, était

nous partageons avec eux cette essence di-

considéré comme une déformation qu’il fal-

vine qu’il nous faudra chercher et découvrir

lait corriger à tout prix ; et voilà le pauvre ga-

en eux.

min recevant des coups à n’en plus finir pour 22


Paroles d’un patriarche en 1941 Dantès Bellegarde parle texte proposé par Henry Robert DUBOIS hrdubois@hotmail.com

AMELIORATION DES CONDITIONS

XI les indiquait dans son encyclique Divini

DE VIE DU PEUPLE

Redemptoris.

La condition de nos travailleurs est déplorable dans les villes comme dans les campagnes : en sera-t-elle améliorée si l’on « coupe les têtes »et brûle les propriétés de ceux qu’on appelle les « bourgeois » ? Et nos paysans recevront-ils plus d’argent de la vente de leur café, quand on aura tué jusqu’au dernier des « infâmes exportateurs»?

« L’organisme économique et social sera sainement constitué et atteindra sa fin », écrivait ce grand pape, « alors seulement qu’il procurera à tous et à chacun de ses membres tous les biens que les ressources de la nature et de l’industrie, ainsi que l’organisation vraiment sociale de la vie économique, ont le moyen de leur procurer. Ces biens doivent être assez abondants pour

Il est évident que pour l’amélioration des conditions sociales et économiques d’Haïti, telles que je les ai décrites dans les précédents chapitres, il faut des méthodes plus humaines et qui s’inspirent mieux de la science, de l’expérience et de la justice. Pie

satisfaire aux besoins d’une honnête subsistance et pour élever les hommes à ce degré d’aisance et de culture qui, pourvu qu’on en use sagement, ne met pas obstacle à la vertu, mais en facilite au contraire singulièrement l’exercice. »

23


Il y a des gens qui veulent « l’éga-

américain : Ce qu’il faut à Haïti est capital et

lité dans la misère ». Nous voulons, nous,

direction. Or, ni l’un ni l’autre n’existent dans

l’égalité dans l’aisance, en laissant la liberté

le pays. Le capital étranger ne viendra se

à chacun de s’élever, par ses propres forces

placer ici que sur une base commerciale, sur

et son mérite, à la plus haute position qu’il

une large échelle et avec une direction étran-

puisse atteindre dans l’ordre social.

gère : d’où la conclusion que l’établissement de grandes exploitations scientifiquement

Alimentation substantielle et à bon

organisées et offrant de l’emploi aux cultiva-

marché, logements sains et économiques,

teurs, qui maintenant émigrent à Cuba, est

moyens de production et d’éducation, faci-

nécessaire pour le progrès d’Haïti. Ce que

lités pour le placement avantageux de ses

les paysans veulent, c’est du travail. La poli-

produits à l’étranger : tels nous paraissent

tique haïtienne est, au contraire, opposée à

être les besoins primordiaux du peuple haï-

tout prolétariat rural. D’après les Haïtiens, le

tien. Et c’est à ces besoins que nous devons

système de la grande propriété, avec ses ou-

nous efforcer de donner la plus large et la

vriers salariés, créerait en Haïti une situation

plus complète satisfaction.

agricole aussi mauvaise, sinon pire que celle de la Russie tsariste ». Donnant son opinion

Il est incontestable que l’industrialisation de l’agriculture par l’emploi de la machine et de la main-d’œuvre salariée développerait considérablement la production haïtienne. Mais elle entrainerait en même temps la mort de la petite propriété. Et Haïti risquerait de devenir riche, avec une population peut-être plus pauvre qu’elle n’est actuellement. Telle fut cependant la solution envisagée au temps de l’Occupation Américaine.

Miss Balch ajoute : « Le fait est qu’il serait impossible de prévoir quelles conséquences économiques et sociales se produiraient si le paysan haïtien était exposé à l’extrême pression des forces puissantes du capitalisme existant aux Etats-Unis et ailleurs. Une classe rurale privée de la propriété du sol, avec tout ce que cela peut signifier dans un pays comme Haïti, serait la suite naturelle du placement de gros capitaux dans de larges entreprises agricoles, constituées au moyen

« Voici », écrit Emily G. Balch dans Occupied Haiti, « ce qu’était le point de vue 24

personnelle sur cette importante question,

d’achat de parcelles appartenant aux petits propriétaires ou par la dépossession des fermiers et métayers. Cette situation serait dé-


plorable, même si les ventes étaient volon-

Prophète, Chas Dehoux, Emile Nau. Elle de-

taires et faites dans des conditions loyales

mandait « de transformer peu à peu la vie

de part et d’autre, ce qu’il ne serait pas tou-

sociale, encore si misérable, des populations

jours possible d’obtenir. Il y aurait danger de

paysannes, de modifier certaines façons re-

voir se produire en Haïti ce qui s’est passé

grettables qu’elles ont de sentir, de penser et

à Puerto-Rico, où une large proportion de la

de croire, en introduisant parmi elles la pra-

classe paysanne a été transformée en ou-

tique de certaines institutions libérales, une

vriers salariés, dépendant entièrement de

direction plus morale et plus intelligente de

leurs employeurs ».

leurs travaux, une police plus soucieuse de la stricte exécution des lois et de la protection

Ceux des Haïtiens qui ont soi-

des personnes – toutes choses capables,

gneusement étudié le problème économique

avec l’Ecole et l’Eglise, de former en elles

d’Haïti et qui ne s’égarent pas dans les rê-

une vie nouvelle et une nouvelle mentalité ».

veries idéologiques croient au progrès de notre démocratie rurale par l’application de

Je n’acceptai le ministère de l’Agri-

méthodes plus simples, mieux adaptées aux

culture en 1918 que pour exécuter ce plan

conditions morales et matérielles de notre

pratique de réforme rurale, d’éducation pay-

peuple. Une commission, nommée en jan-

sanne et d’organisation agricole : j’ai mon-

vier 1912 par le Président Leconte, soumit

tré dans « Pour une Haiti Heureuse » (2e

au Gouvernement un plan qui s’inspirerait,

volume, page 52) à quelle résistance formi-

comme elle disait elle-même, « des néces-

dable se heurtèrent mes efforts.

sités sociales et nationales qui exigent pour nos campagnes une organisation plus juste et plus humaine que celle qui a fait trop longtemps d’elles les serves des villes » La Commission n’était pas composée de théoriciens, mais d’éducateurs, de « planteurs », d’agronomes : Camille Bruno, A. Bonamy, Frédéric Doret, A.G. Boco, St-Martin Canal, Chavineau-Durocher, Louis 25


Dantès Louis Bellegarde (Port-au-

En 1922, il est directement nommé

Prince, 18 mai 1877 - Port-au-Prince, 16 juin

par le gouvernement français Commandeur

1966), est un enseignant, écrivain, essayiste,

de la Légion d’honneur. En 1930 il est nom-

historien et diplomate haïtien.

mé à Washington D.C. En 1936, il revient à Haïti pour prendre la direction de l’École nor-

Élève au lycée Pétion de Port-au-

male supérieure d’Haïti.

Prince, il devient professeur dans ce même lycée en 1897. Il collabore à plusieurs revue

Après la Seconde Guerre mon-

littéraire, La Ronde qu’il fonde avec Pétion

diale, Il sera chargé de missions à Washing-

Gérome et la revue Haïti littéraire et scien-

ton tout en représentant Haïti lors de ren-

tifique.

contres internationales. Nommé directeur de l’Instruction

Dantès

Louis

Bellegarde

publique en 1904, il est révoqué en 1907. Il

meurt à Port-au-Prince le 16 juin 1966.

devient le secrétaire particulier du président

(source: wikipedia.fr)

Michel Oreste. De 1918 à 1922 il assume les fonctions de secrétaire d’État à l’Instruction publique puis aux Cultes sous la présidence de Philippe Sudre Dartiguenave. À la même période il commence une carrière diplomatique. Il est nommé en 1920 à la Cour internationale de justice de La Haye. En 1921, il fut nommé Ministre plénipotentiaire en poste à Paris, délégué d’Haïti à la Société des Nations, à Genève, où il dénonce régulièrement l’occupation américaine de son pays. Il est aussi le représentant d’Haïti au Vatican. 26


Coin détente Coupe spéciale C’est un gars qui est chez le coiffeur et a qui le coiffeur demande quelle coupe il désire. Canard à l’orange

Le gars répond :

Que faites-vous pour le déjeuner ? demande une dame à une voisine.

- Je voudrais : Rasé sur le côté gauche, la banane mais juste à droite et de travers, la brosse sur le dessus mais avec un trou au milieu, la nuque dégarnie mais avec quelques touffes par ci par là.

- Du canard à l’orange.- Votre mari va se régaler. - Je l’espère parce que, comme je n’ai pas trouvé d’oranges, à la place, j’ai pris des pommes. Alors, pour que ça aille bien avec, j’ai remplacé le canard par du boudin. Habits de mariage Lors d’un mariage, une fillette demande à sa mère : - Maman, maman, pourquoi la madame ele est habillé tout en blanc ?

Le coiffeur lui répond que ce n’est pas possible car ce n’est pas une coupe. Le gars répond : - Ah ouais ? Pourtant c’est ce que tu m’as fait la dernière fois... Toto prend le bus Toto rentre à la maison après sa première journée à l’école primaire. La maman:

- Hé bien, c’est pour montrer qu’elle est heureuse, c’est une couleur qui annonce le bonheur, pour dire que son amour durera toujours.

- Alors Toto, tu as appris beaucoup de choses aujourd’hui?

- Ha, mais pourquoi le monsieur alors il est tout en noir ?

- Pas assez en tout cas, ils veulent que j’y retourne demain.

Toto :

27


Jeux: Sudoku

Le but du jeu est de remplir ces cases avec des chiffres allant de 1 à 9 en veillant toujours à ce qu’un même chiffre ne figure qu’une seule fois par colonne, une seule fois par ligne, et une seule fois par carré de neuf cases.

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