La correction de la voix chantee

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Facult6 de Médeçine de Paris Clinique

Oto-Rhin~Laryngolegique

CAurs International de fhonologie et de fhoniatria Vendredi 6 Mars !953

A, TOOTIS

ex-Assistant du Service Oto-Rhino-Laryngologique de 1 1 Hepital Bichat, 1\irecU\!r Adjoint du Laboratoire de Recherches de la S .F .E .C .M.A .s •

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lA CŒRECTIOO DE LA VOIX Cl!AtmE

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En abordant le pr~blème de la =correction de la voix chantée, nous sommes dans l'obligation de définir tout d'abord, la position r6elle qu'occupe le phoniatre, .tant vis-à-vis de ses collègues oto-rhino-laryngologi stes que vis-à-v:.s des professeurs de chant. ·

Pbur un grand nombre d'oto-rhino-laryngolo gistes, sinon pour la plupart, le phoniatre apparatt comme un spécialiste plus particulièrement spécialisé dans une direction qui lui confère des qualités plus ou moins déterminées dana une compétence plus ou moins nettement définie.

Fbur la plupart des professeurs de chant, il n'est qu' un ot~rhino-laryngologiste intrépide, audacieux, imprudent qui mAle la médecine à la leçon de chant et qui rapidement sombre dans l'enseignement d'une technique vocale riche en mots savants, mais pour le moins dangereuse. Bref, pour les uns et les autres, et malheureusement le plus souvent pour lui~me, car il se prend à son jeu, le phoniatre n'est autre qu'une sorte de pr~fesseur de chant médical. En ce qui nous concerne, nous pensons que le phoniatre est et doit rester un oto-rhino-laryngologi ste sans caractère singulier, sans attribution spéciale, et vouloir dissocier la phoniatrie et la phonologie de l'oto-rhino-laryngolo gie, c'est vouloir amputer cette dernière discipline de toute la physiologie laryngée. ··'·---·-


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En effet, nous ne saurions parler otologie sans ouvrir un large chapitre sur l'audition, ni envisager un ophtalmolo giste ignorant toute la physiol6gie de la vision, Aussi n'est-ce pas la position du phoniatre qu'il faut situer par rapport ~ ses confrères ot~rhino-laryngologistes mais la position de ces derniers vis-~-vis de la phoniatrie , Ainsi considsré, le phoniatre n'a plus ~ errer en paria, sollicité d'une part par ses connaissanc es médicales qu'il risque de négliger puisqu'il s 1 en trouveexclu 1 tenté par ailleurs, par une réussite de plus ou moins bonne fortune, qu'il croit facile dans un domaine sans limite fixée, A!in d'éviter des répétitions , nous laissons aux soins du Docteur TARNEAUD la thérapie basée sur la correction physin-path olAgique voc3le, de m~me que nous abandonnons au ~teur LANDEAU la description des troubles fonctionnel s de la voix chantée. Intentionne llement nous reprenons, pour notre part, le problème de la correction de la voix chantée snus un aspect un peu différent ~ la lumière de quelques faits nouveaux, Ceci étant 1 quelle conduite devons-nous tenir devant une voix chantée détruite : Il nous faut d'abord

1

- en eonnattre la cause 1 - en second lieu pouvoir y remédier,

Cet.WENT

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Nous pratiquons

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! 0 / - Un examen ot~rhino-laryngologique simple , normal, qui

nous permet ~ lui seul, le plus souvent de déterminer les possibilité s vocales de l'individu examiné, voire m~ de juger d'emblée de son émission et d'estimer largement la qualité de sa voix ;

2°/- Un enregistrem ent sonore sur bande magnétique qui nous est un d~ment précieux non seulement pour juger de l'évolution ultérieure, mais encore pour nous permettre l'analyse immédiate, en quelque sorte la décomposition des différents éléments qui constituent cette voix,


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3°/- Un examen 6sOillographique qui supplée aux défaillances de notre jugement et aux imperfections de notre oreille dans l'appréciation des qualités de la voix. Apr~s plusieurs reCherches expérimentales, nous utilisons actuellement un spectre de la voix oscillant entre 70 c/s et 6.000 c/s cela dans le but d'obtenir un étalement tr~s important de notre bande d'analyse, portant au maximum sur la zone d'audition normale moyenne. Un spot balaye de gauche à droite le tube cathodique inscrivant au passage les différents éléments de la voix : le son fondamental et ses harmoniques. Par ailleurs l'appareil étalonné suivant la sensibilité, nou~ permet également d'obtenir l'intensité en décibels sur la fréquence donnée. 4°/ - Enfin nous terminon·s notre examen par une audie!OOtrie dont on ne saurait trop souligner l'importance e~ sur laquelle nous aurons à revenir.

QUE VŒŒs-NaJS

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Schématiquement deux tableaux cliniques

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Le premier répond au sujet jeune dans la teehnique vocale et qui éprouve déjà des difficultés.

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Le second au chanteur confirmé, consacré par un loncr passé artistique et qui, progressivement, d 1 une manl~re plus ou m~ins consciente, assiste à la destruction de sa voix. A)

CHEZ LE SUJET JEUNE 1)\NS LA TECHNIQUE VOCAlE

tr~s

La destruction de la voix reconnatt deux distinctes 1

~rigines

r~/- 1 1 una réalise une véritable rupture dans la synergie des

éléments de la phonation ;

2°/- L'autre s'érige en véritable syndrome d'incompatibilité entre le professeur et 1 1 él~ve. a) La rupture de l'équilibre dans la synergie des éléments de la voix chantée est un phénomène lié à l'incompétence du professeur de chant. Elle est l'aboutissement d'un enseignement mal dirigé fait d'une technique centrée vers une rn~ et unique direction ne reconnaissant qu'un seul et m~me exercice.


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Ce procédé, rapidement véritable truc, dont l'emploi est d'autant plus approuvé dès le départ qu'il apporte réellement une facilité, n'en est pas moins irrationnel, car il développe très rapidement un déséquilibre dans la musculature pharynge-' laryngée, et, de même qu 1 on ne peut aboutir à l'élaboration d'un . athlè~e c~m~let p&r le déveloPPement électif d'un groupe musculaire; ~n ne peut espérer obtenir une distribution musculaire habmonieuse et indispensable de l'appareil ph~natoire en lui impbsant durant dés mois un même et seul mouvement. Vouloir applique~ pareil système à tout individu, c'est nécriiger, sinon ignorer l'existence du facteur personnel si important, si essentiel 1 c'est vouloir bâtir tous les individus ~ur un même et unique prototype anatomo-sensi tif. Il suffit d'interroger quelques chanteurs confirmés pour se persuader de l'inverse : tous ressentent des sensations strictement personnelles et non superposables à celles de leurs collègues, Cliniquement cette destruction se caractérise par l'impossibilité de chanter, voire même dans les cas plus avancés, dans une g~e à l'émission de la voix parlée. La voix chantée est défl'lrmée, truquée, Mns qualité, détimbrée, déplaisante, le plus souvent amenuisée presque ridicule ; l'individu souffre réellement lors de 1 1 émiseion, il pousse et serre. Le larynx s'offre mal à l'examen, caché en avant sous la base de la langue, bloqué par une couronne laryngée hypertonique, tandis que les cordes, lorsqu'on pourra les entrevoir, apparaissent le plus souvent normales. h) Le syndrome d • incompatibilité entre le professeur · et 1 'élhe : Nous avons été conduit à soupçonner l'existence de ce véritable "syndrome", lorsque à plusieurs reprises nous avons remarqué que certains élèves, véritablement doués, soumis à un enseignement bien conduit, émanant de professeurs compétents, n'en arrivaient pas moins t6t ou tard à une dysphonie plus ou moins accusée, N'y avait-il pas une incompréhen~ion réciproque ? Nous devions confirmer cette opinion lorsque un jour hasard, un sujet de vingt-quatre ans, non chanteur, présenta à l'examen eudiométrique une courbe identique à celle que nous avions tracée expérimentalem er.t répondant à l'oreille de CARUSO. Il avait l ' nrei lle "Carusienne". Nous lui demandons de chanter une phrase et nous avons la joie àe confirmer notre hypoth~se r à savoir que notre jeune élément avait bien une voix de qualité Carusienne (nous l'avons démontré au ~ours des démonstrations pratiques). ~ar


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Heureux de notre exp~rience, nous voulions en faire profiter un chanteur de grand nom que nous rencontrions ce m~ma jour, quelques instants après, et, ~ notre stupéfaction cette voix si extraordinaire, si chaude, si veloutée à notre oreille, lui paru inécoutable, inaudible, Nous lui ftmes entendre alors un. disque de CARUSO de qualit~ confirm~ par la tradition, enregistré en I9<X> lors de la belle ~poque de ce grAnd chanteur, et nous • eOmes la stupéfaction de lui voir porter un jugement aussi s~v~~e• Dès lors nous pensions que nous ne parlions pas le m~me langage et nous souveaant de l'audiogramme de notre juge, apparemment si difficile, nous comprenions que la b~nde de fr~quences au-delà de 2~000 è/s, si riche, si dense, si importnnte dans le son Carueien ~'ella en est la caractéristique, ne pouvait que lui ~happer, Nous en concluions donc, après d'autre épreuves audio-· métriques que .l'~lève et ·le pr~fesseur doivent avoir une audition de m~me gualit~. que c'était là même une condition essentielle dans leur collaboration si intime qu'exige l'enseignement vocal.

Du ~me coup, nous comprenions que chaque chanteur a son public, ses adorateurs et aussi ses critiques. Est-ce à dire qu'il faudrait pratiquer un audiogramme systématique de tous les ~lèves et aussi des professeurs ? Nous nous bornons ici à penser que ce serait souhaitahle dans l'int~r~t · de tous,

B") IE ffiOOIEM: DES GRANDES VOIX PER!XJES

Ce problème a ét~ un des plus discut~s, un des plus mais pour se terminer toujours dans des conclusions identiques et faciles ~ formuler : à savoir que les grandes voix s 1 ~teignent victimes de leurs erreurs techniques, Fburtant il noue parait impossible qu'une voix ait pu obtenir des succlla indiscutables pendant dix ou quinze ans pour succomber pareillement. controvers~s,

Nnus wons cherché, pour .1otre part, quels sont les ~léments qui peuvent chez un chanteur de carrière lui causer un d~s~ilibre vocal : pourquoi un individu dont la facilité était par exemple la qualité essentielle se met soudainement à pousser ? -Pourquoi dans une voix si appr~ciée apparaissent un jour des sons douteux, et dans leur qu~lit~, et dans leur justesse ? L'examen oscillographique de toutes 1ts voix que nous rencontrions nous a montr~ rapidement que la courbe d'ensemble dea spectres obtenus sur un m~me individu, la courbe d'enveloppe en quelque sorte d'une phrase musicale, avait un aspect toujours identique à l'audiogramme d~ chanteur considéré. En somme, nous nous sommes rendu compte qu'un individu ne reprodyisait lamais gue ce qu'il ~tait capable d'entendre.


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' Fig. I : Audiogramme de notre juge s on note la chute tr~s importante d~s les 2.000 c/s qui atteint 30 db dès le 4.000 c/s. Une telle oreille est incapable de percevoir un son Carusien dans sa totalité, ce dernier se caractérisant par 1~ richesse de ses harmoniques élevés.

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Fig, 2 : Courbe-type de l'oreille musicale : on remarque l'ascension relative s'étalant d'une façon progre;sive du 500 c/s au 2.000 c/s réalisant une dénivellation de l'ordre de IO ~ 20 db.

Chemin faisant d'ailleurs, nous y avons insisté déjà. lors du dernier congrès de phoniatrie, car nous nous rendions compte de l'importance de l'a~dition dnns l'émission de la voix chantée, et ~me d9 la voix parlée et nvus en étions arrivés aux conclusions suivantes

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Vne oreille sert, prime, domine, dans l'émission r l'oreille droite chez le droitier, la gauche chez le gaucher, Cette oreille est une véritable "oreille directrice", elle seule permet le contr8le de l'expression et de la justesse lors de l'émission chantée. Toute perturbation portée sur elle trouble considér3ble~nt cette émission, Le rythme se ralentit, la voix s'éteint, la justesse des sons est perdue,

2oj- Cette oreille doit avoir des caractéristiqu es bien détermi-

nées qui se schématisent audiométriqu~ment par une hyperacousie relative au niveau d~ 2.000 c/s, avec une ascension progressive du 500 c/s jusqu'au 2.000 c/s, et régulière, aboutissant à une dénivellntion de l'ordre de 5 à 20 db entre le 500 et le 2. COQ c/s. S3ns ces caractéristiqu es toujours identiques, l'individu .chante 'f3ux.

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Réponses eudiomé triques relevées sur l'oreill e droite de deux sujets, le schéma gau~ne répond schéma à un jeune chanteu r soumis à son propre traumati sme acoustiq ue ~puis quatre ans, le méfaits aux exposé et ~ge même de 1 piston, à droit est celui d un metteur au point sur moteur de 1 1 embiance sonore dans laquelle 11 travaill e depuis quatre ans égaleme nt. On y note l'ébauch e du trou au 4.000 cl••

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Fia. 4 : Deux s~jets, celui de ~auche, chanteur depuis quinze ans, celui de droite, metteur au point sur moteur depuis le m~me temps. La chute au-del~ du 2.000 c/s est maintenant très importante ne portant pas atteinte cependant~ l'audition de la.conversation .

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Fig, 6 : Ces deux courbes

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traumatisme sonore.

à deux surdités totales survenues après vingt-cinq ans de 1

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3oj- L'étude des intensités émises par les grandes voix nous a mnntré chez certains individus le d0velopp~nt d'une pui&sal'\ee sonore équivalant à IOO db, voire meme IIO à I20 db à I ~tre de distance. Il était logique de penser que les oreilles soumises à une telle intensité devaient rapidement ~s~nter une lésion du type surdité professionnelle. ~"US rapportons ici quatre schémas successifs, csmpts~ chacun, à droite de l'audiogramme d'un chanteur de grande puis~ance 1 à gauche de celui d'un individu soumis, durant un laps de temps équivalent, au bruit d 1 un moteur d'avion. ~ Voit qûlils réalisent les quatre types progressifs de la surdité prnfessionnelle.

Fort de cette constatation nous nous sommes demandé si ies · ndes voix n'étaient as victime d 1 elles-m~s et ai leur estruction n'était pas uniquement liée à la perte de le4r ~~tentiel auditif et conséquemment à la perte de leur ~tentie1 de contrale. Cemme exemple nous vous rapportons spectrographiquement l'élaboration, puis la destruction de la voix d'un grand chanteur. Nous prendrons comme premier type celUi de CARUSO.

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Hg. 7 : Un fa3 dièse.

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En -premier lieu nous reproduirons : un fa 3 dièse, dièse, enregistré en I90I.

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Ces deux spectres n'offrent aucune caractéristique du son de qualité : il n'y a pas d'harmoniques prédominants • ~

ne reconnatt pas encore la qualité Carusienne,

Les spectres suivants révèlent au contraire des images ·typiques de la v~ix Carusienne vers !904-!906.


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Fiq, 8 : Un ut• dièse.

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- outre le son fondamental peu important ne dépassant que rare. ment 30 à 40 db 1 - une gerbe d'harmoniques élevés au-1elà de 2,000 c/a, extr~ftt dense, extr~ment riche. eet

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1

Un 1a3 bémol (n.,. 9) Un lli3 bémol sur une nasale (fig. 10) Un si3 bémol sur un A (fig. II) •

n-t note au pas~age que la puissance réelle en décibels des harmoniques élevés est toujours deux ou trois fois plus importante que celle du son fondanental . Ainsi semble-t-il que toua les sons de bonne qualité chez CARUSO présentent un fondamental qui ne dépasse jamais 30 ou 40 db ; m3me dans las sons lSchés en pleine puissance : chanter fort répond seulement à une augmentation de la gerbe des harmoniques élevés, Cela se conçoit aisément t effectivement un s~n qui, dans la zone conversatio nnelle (c'est-à-di re en ços entre !25 c/s et 2.000 c/s) excMe 60 à 70 db, devient un son traumatisan t pour l'~reille gui l'estimera automatiquement de wauvâise qualité puisqu'elle s'en trouve lésée, Comme témoignage, la figure I2 représente un 1a 3 bémol serré de mauvaise qualité sur un ~,émis par CARUSO en !906 ; le son fondamental est très élevé, tandis que ses harmoniques sont de faible importance.


- I4-

.... 't........ ....... ~ .....- .. if--1·· Jl·--1-·

0

Fig. 9

l

la3 bémol caractéristique du son Carue1en J outre le son fondamental de faible intensité, on note une large bande d'harmoniques élevés au. deJà de 2.000 c/s ; de plus on rel~ve au passa§e l'importance relative de la gerbe des harmoniques par rapport au son fondamental •

Un

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L

Fig, IO - Un si3 bémol sur une nasale (AN), l'évolution Carusienne s'est poursuivie, la voix est devenue plus aérienne, plus veloutée, plus en ~te ; on reconnatt le son fondamental en suivant le spot de la gauche vers la droite, au niveau du troisi~me trnit vertical ; en continuant le trajet du spot vers la droite on trouve entre les quatri~me et cinquième traits verticaux une bosse répondant à la consonnance nasale du AN ; plus à droite en·core la gerbe tr~s riche des harmoniques élevées.


.;.. 15-

fig, II

1

J2

1

Fig.

Un ai bémol sur un A ; on retrouve une image identrque ~ la pr&c6dente sans participation nasale.

Ce spectre rép"nd ~ un 1a 3 bémol émis en I9Œ> par

CARUSO lors de sa belle époque ; ~ l'audition ce son apparaft de mauv3ise qualité, il est dur, serr6, p6nible. On voit l'augmentation cons1d6rab[e du son fondamental, tandis que les harmoniques sont réduits à une seule pointe, d 1 intensit6 ~ peine égale ~ celle du son fondamental.

. .. ::

-'


- 16-

Plus tard!vement vers !9!0-!9!2, le déclin se signifie par relative du son fondamental par rapport~ la gerbe des harmoniques élevées qui va en décroissant. l'augmentati~n

En outre on note un épaississement do la zone des graves, témoignage de l'apparition des sons de gorge.

Fi~,

I3 : Un la 3 sur un A ; ce son a été émis par CARUSO plus tardivement vers I9IO-I9I2 ; on constate une diminution des harmoniques élevés, tandis que le rapport des valeurs relatives du son fondamental aux harmoniques se ~edifie au bé~éfice des graves J nous notons au p~ssage que l'apparition dos sons graves par 6talement du son fondamental vers la gauche du spectre, se traduit à l'audition par des sons do gorge,

Fin. !4

. -.

Plus typique encore ce 1a 3 sur I, la gerbe élevée s'amenuise de plus en plus, tandis que s'accroissent les sonorités de gorge •


--·

ff.Bt

I5

a Ce

613 sur un 6 apporte de façon plus d6monst:rative encore la preuve de la chute dea a!çuè qu1 c!1minuent dai\S leur intenHté, 1 1 augmentation du ton fondamental, et surtout l'apparition trh 1Ibportante du son de gorge traumatisant.

'

'

Fit. I6

1

Sur ce spectre, r6pondant 11 un 1a 3 . sur un 6, on ne

rGOOMaft plus les 6lémerU:& caractéristiques du son Carusien, il rappelle de façon frappante le spectre de la figure 7,

- ' ......... •. _


- ra-

Fiq, rT : Il s'agit là d'un son émis sur un s1 3 sur un A, le

son fondamental a pris une importance exagérée, il atteint une intensité qui dépasse largement 70 db.

Nous reproduison s successivem ent : 1Jn la3 aur un Ac

Un la3vsur Uh si3 sur Un la3 sur Un si3 sur

l

fi'J• un J· fi']. un ~­ fig. un E· fig. un A (fig.

I3) 1

!4~

I5 !6

1

rr) •

Il semble que l'élaborati on de la voix au départ ae fait par une aurymentation du tonus musculaire jusqu'à l'obtention d'un volume vocal déterminé : le chanteur ayant à ce moment-là, la notion réelle de l'ampleur de sa voix, Puis progressive ment par la perte de l'audition des harmoniques élevés, c'est-à-dir e par la perte du cont~le à ce niveau, l'individu procèd~ à une translation de son volume vocal vers les graves, ce qui/c~ractérise par la perte de la sonorité de t~te avec augmentatio n progressive des sons de gorge traumatisan ts. Comme deuxième exemple nous avons choisi la volx d'un çand chanteur actuel •. Nous reproduison s tout d'abord les spectres de sa voix au début de sa carrière : un la bémol3 (fig, ra),

... ~

... _ .....

..":

. .-..


... 19 ...

Fiq. !8 r Un la3 bémol ; le son fondamental que 1 1 6ft

reconnatt au niveau du troisi~me trait vertical n'exc~de pas 30 db, au-del11 du 4.000 c/s on note une importante gerbe d'harmoniql e 1 maie ici on rel~ve une pointe tr~s accusée au niveau du 1.500 c/s, elle répond à une participation nasale.

en

y retrcuve :

• Un son fondamental peu élevé n'excédant pas 30 db. - Une gerbe d 1 hannoniques tr~s importante dont le maximum équivaut ~ trois ou quatre fois le son fondamenta l. - Une grosse participati on au niveau du !.500 c/s répondant à une sonorité tr~s fortement nasale que nous retrouveron s toujours chez ce chanteur. - Un fa 3 sur un A (firy. 19) - Un sol3 sur un ~ (fig. 20) Nous notons les m~mes caractérist iques que sur le la bémol, notamment la localisatio n élective sur la zone de fréquences I.OCJ0....2.000 c/s. .

-.

Sùr'les deux spectres suivants, pris pourtant à lam~ époque, on voit déjà l'apparitio n de sons de moins bonne qualité, traumatisan ts, désagréable s à entendre, serrés, se caractérisa nt sur la courbe, par l'apparitio n d'harmoniqu es graves. Il s'agit : D'un si bémol 3 sur OR (fig. 2!) ; o•un si bémol3 sur lEU (fig.22) •


.,.- -·-··-·-

·---

-20-

Fin. I9

1

Un fa 3 sur un A : on retrouve les mêmes caractérittiques, c'est-à-dire, fondamentale peu importante, grosse pa~ ticipation des résonnances nasales •

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Fiw. 20

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1

1

Un sol 3 sur un E

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-22-

Sur les trois spectre s suivan ts, prélev és lors de notre premie r examen de ce chante ur en fin de carri~re nous reprod uisons : Un ré3 sur A (fig. 23) 1 Un ré 3 sur PRA (fig. 24) Un fa 3 sur 0 (fig. 25).

On y remarque une importance relativ e du son fondam ental rappor t à l'harmo nique surajou té qui ne dép1ss e pas !,500 à 2.000 c/s. ~ar

Le son émis est de mauvaise qualité ; la partic ipatio n nasale déjà consta tée au début n'a fait qu'augm enter pour ~tre dominant e. Elle est d'auta nt plus insupp ortable à l'audit ion qu 1 elle est seule, sans harmoniques au-delà de 2.000 c/s. La voix appara !t toute en gorge et dans le nez, poussée au maximum, chevrot~nte, véritab le grelot , A l'exame n, les cordes sont boudin ées, oedém atiées, . surtou t en arri~re.

Firy, 23

Ce spectre reprod uit un ré sur un A, émis par ce m~me chante ur en fin3 de carri~re, lors de notre premie r examen : on y reconn a!t le son fondamental ; de plus, une partic ipatio n nasale qui est devenue prédom inante, et fait remarq uable, on ne retrouv e plus aucun harmonique au-delà de 2.000 c/s,

Aprh les soins habitu els nous avons obtenu un larynx apparemment no~l sans pour cela que notre chante ur pOt émettr e un s~n de bonne qualit é, comme en témoigne le schéma suivan t t w Un ré sur SOL 3

(fig, 26). w

·---- ... -- .. ----

y

·-~-c:.


-23-

Fi,, 24 : Un ré~ pris ~ la même époque, on y retrouve les memes car3ctéri stiques que sur le spectre précéden t •

• v

-n.,,

sur un 0 ; i l ne reste !Jllère qu'une nasalfsat ion très accentu6e ,

25 : Un fa

-~--

---

_.._

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----------~~----


-26-

')

Fin, 28

1

Ce spectre illustre la

m~me

épreuve que le précédent,

Etage intermédiaire I Tube

Etage A C.R. Totzle = I Tube

Filtre P.B.

Etage Puissance

1

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------ _;_ ---

1 i J!......--Electro

' ~e' ~

H

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Dynamiques

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1

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1

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L ______ vant-fil tre ContrOle de gain

.\

1

Secteur

' Après-fil ~re Filtre I'.H, Alimentation

Ficr. 29 ; Schéma de l'appareillage expérimental que pour la rééduc3tion de~ chanteurs.

nou~_utilisons


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Fig.

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- Audiogramme r&pondant h unv oreille non musicale J effectivement on ne retrouve pas l'ascension progressive entre le 5~ q4 et le 2.000 c/s 0 et on note un trou au niveau du 1.500 c/s.

0

1

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