LE CHANT ET LA MUSIQUE LEUR IMroRTANCE DANS LE DEVELDPPEMENT DE LA PERSONNE
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conférence du Docteur A. Tomatis
CONGRES
KO~Y
- AYI11ER
(Canada) -
22. - 24. octobre 1982
l N T R 0 DU C T I 0 N
·A l'occasion du centenaire de la naissance de Zoltan Kodaly, un congrès a été tenu à Aylmer (Canada) les 22, 23 e t 24 octobre 1982. Au cours de cette rencontre, le Docteur Alfred A. Tomatis a donné deux conférences :
- 1° ) l'une sur les résultats des rec he rc hes sur laperception auditive et leur rapport avec l .'oeuvre didactique de Zoltan Kodaly ;
. - 2° ) l'autre sur la formation de l'oreille et son influence sur le développement de la personne. Nous publions dans ce recueil le contenu des deux présentations.
1
Ce congrès a regroupé un nombre i mportant de spécialistes de la méthode Kodaly appartenant à plusieurs pays : Canada, Etats-Unis , France, etc. Le rôle essentiel du chant folklorique et des compt ines dans l ' oeuvre de Kodaly n'a pas manqué d'être signalé à diverses reprises. Nous publions en fin de recueil, è. titre de r éférences sonographiques et bibliographiques, la liste des documents français et anglais d'A.mérique du Nord transmise par Madame Jacquotte Ribière-Raverlat.
CENTRE TOM.ATIS DE PA..ltiS
Direction des Publications
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AVEC L'OSLVTS ZOLT.AP I(Ol).~LY
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sommes très honorés d'avoir été conviés P. ouvrir ce congrès consacr é à l'oeuvr e de Kodaly, ~ l'occas ion du centena ire de sa . naissan ce. On connait la sympath ie que nous éprouvo ns P l'égard de cet t e oeuvre. On a pu égaleme nt constat er combien notre adh ésion a u x travaux de ~Codaly s'était renforc ée au cours des dernièr es a~n4 es On sait enfin quel intérêt nous portons è l'oreill e et P la voi x humaine s, et ceci depuis le début de n os a cti vités p rofes s i o n~~l les c'est-à -dire depuis bient6t quarant e a~s.
,
C'est de nos réflexio ns sur la concept ion kodalien ne qu e nou s aime rio ns vous entrete nir ce soir , réflexio ns glanées~ l'occas i on d'une recherch e qui se poursui t indéfini ment, tant le s u jet es t vaste à eY-plore r. Au fil des jours, nos investi gations confo rt ent notre compréh ension des mécanism es neure-p sycho-p hysiolo giqu es de l'oreil le et tandis qu'elle s débouch ent sur une pédagog ie de l'écoute qu'elle s étayent de plus en plus solidem ent, elles nous offrent maints argumen ts scientif iques sur la validit é de l'oeuvr e didactiq ue de Xodaly . Sans doute cette oeuvre se passe - t-elle de preuves scient i fiqu es
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vérita ble dialog ue avec soi-mêm e et avec les autres .
car elle se suffit à elle-mê me par sa logiqu e et sa si~plicité. En effet, introd uire la musiqu e dans la vie d'un être humain , en suscit er le désir, en éveill er le besoin par le chant et, qui mieux est, par un chant qui trouve .ses racine s dans le patrim oine musica l du folklo re, est à notre avis une clef fondament~le. Il est vrai que les choses allant de soi ont bien souven t du mal à s'impo ser car elles ne se fonden t sur aucune théori e. Elles n'en ont que faire. Elles coulen t de source . A bien y regard er, ce que nous propos e Kodaly c'est l'évide nce même, mais le trait d'inte lligenc e, de finess e, de perspi cacité qui caract érise l'appo rt de kodaly a été de percev oir cette éviden ce et de tenter de l'appl iquer avec l'insis tance et la perman ence propre s aux novate urs.
La commu nicatio n répond à. des l ois cybern étiques qu'il ne faut pas ignore r en matièr e de physio logie humain e. Des boucle s s'instituen t pour établi r des contrô les. Parmi ces boucle s, le circui t audio- vocal tient une place prépon dérant e. r:~ais il n'est entièr ement fonctio nnel que dans la mesure où il passe par des circui ts d'intég ration corpor elle qui metten t en j~u d'autr es boucle s que nous évoque rons tout à l'heur e. Parler , chante r, c'est jouer de son corps tout en faisan t vibrer , résonn er le corps de l'autr e. Ainsi le corps devien t un instrum ent de premie r choix mis au service de celui qui veut s'expri mer. Au sommet de tout ce systèm e se situe une fonctio n qui nous parait fondam entale, primor diale : c'est la fonctio n d'écou te. Celui qui sait écoute r - avec tout ce que cela représ ente d'exige nces d'ordre neure- psycho -physi ologiq ue - sait chante r et parler . Cela me rappel le un hyérog lyphe égypti en dont la reprod uction m'a été offerte il y a quelqu es années et qui signif iait : "celui qui sait écoute r, sait parler ". Pour rejoin dre Kodaly , je dirai : "celui qui sait écoute r saï t chante r. Et celui qui sait chante r sait écouter". A traver s le chant, l'enfa nt va appren dre è jouer de ses facultés aud±ti ves et è prendr e consci ence des poten tialité s de son corps- instrm nent. A partir de là., il sera a-ote à commu niquer, à s'expri mer, à appren dre, à compre ndre.
Tout lui donne raison . Que l'on se prenne seulem ent à y réfléc hir et les argume nts qui vont à l'enco ntre de cette réalit é se révèlent rapidem ent caduqu es. Rien ne résist e, sur le plan de l'apprentis sage de la musiqu e et sur le plan de l'appr entiss age en généra l, aux poten tialité s de l'univ ers sonore qui perme ttent à l'enfa nt ou à l'adul te de découv rir la consci ence de son corps à traver s le chant e~ à l'expl oiter ~ans le domain e cultur el par le biais d'un élémen t aussi archaïq uemen t intégr é qu'est celui de l'expr ession ethniq ue. En effet, l'acte chanté impliq ue une connai ssance de l'imag e du corps chanta nt, une consci ence de soi par le contrô le que nécessite tout spécia lement ce mode d'expr ession . En même temps, il permet l'incor poréis ation de la musiqu e en une vérita ble incarnation qui prépar e l'être humain à commu niquer. Avoir une conscience de soi, c'est éveill er sa propre identi té en un monde qui se prend lui-mêm e à existe r. C~est donc toute une dialec tique qui s'insta ure dont on pourra appréc ier ra-oide ment la valeur didact iqu
Avant de vous parler de l'expre ssion vocale , j'aime rais vous dire ce que je pense de l'écou te et évoque r avec vous le chemin ement de l'orei lle vers cette fonctio n fondam entale si spécif ique de l'espèce humain e. Que nous prenio ns la voie phylog énétiqu e (c'est -àdire à traver s les temps) ou la voie ontogé nétiqu e (c'est- à-dire au cours de la gestat ion), nous trouve rons cette même évolut ion vers la fonctio n d'écou te.
Pour kodaly , le son, la musiqu e, le chant consti tuent les éléments essent iels d'une·p édagog ie qui se veut fond ée sur la dynamique même des proces sus d'appr entissa ge et de commu nicatio n. Il m' est aisé de le rejoin dre sur ce plan en invoqu ant le pouvoi r des sons recuei llis par une oreille qui sait éc out er et un corps qui peut s'expri mer par l e chant, tout ceci dans le but d'étab lir un
~u 'est-ce
donc que l'écou te ? C'est une fonctio n greffé e sur l'audition et qui se caract érise par la décisio n délibé rée, volont aire, donc, d'util iser cette auditio n à des fins de commu nicatio n. Rappe l ons en passan t qu'une bonne auditi on peut se trouve r n égli gé e
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dans une perspective d'écoute tandis qu'une audition déficiente peut être profondément sollicit ée par cette mêQe fonction d 'écoute
ception auditive, l'appel de l'écoute se manifeste car la verticalité qui est définitiveme nt acquise c hez l'homme.
L'écoute prise au sens large du terme apparait dès lors comme 1 'organisa te ur premier qui induit 1 'homme è. devenir ce qu'il doit être. On sait qu'il est par excellence l'animal qui parle. Nous ajouterons volontiers que, à son stade le plus élevé, il devient celui qui écoute.
On se trouve donc, en fin de parcours, devant ~~ ensemble appelé "vésicule labyrinthiqu e" ou "labyrinthe" composé de deux parties liées entre elles mais possèdant des caractéristiq ues bien définies. Il s'agit : - 1°)
du vestibule de la cochlée
- 2°)
Je voudrais vous demander de m'excuser pour certains rappels neure-psycho -physiologiq ues que je suis obligé de faire afin de vous donner un aperçu des potentialité s que possède l'oreille humaine et des effets qu'elle peut avoir sur la voix, sur le corps, sur le comportemen t, sur le psychisme. Ces rappels seront faits de façon très schématique compte tenu du temps qui nous est imparti pour présenter cet exposé.
Fig.
2
Le vestibule assure l'équilibre et toute la dynamique cinétique dans laquelle s'intègrent les postures et en particulier la posture d'écoute que nous aurons l'occasion de revoir plus en détails L'ensemble vestibulaire permet également de collecter les informations temporo-spa tiales. En effet, par le jeu de la partie la plus archaïque, l'utricule auquel s'adjoignent les canaux semi-circulaires, l'espace s'inscrit sur J plans. La base utriculaire et le canal semi-circula~re· externe sont horizontaux tandis que le canal postérieur est en position frontale et le canal supérieur en position sagitale.
La genèse de l'écoute la genèse de l'éco~te peut donc être étudiée de deux façons : en une approche phylogénétiq ue et en une app roche ontogénétiqu e. Nous allons étudier à l'aide de dessins ces deux chemi~ements de l ' oreille interne.
Fig.
J
~uant
à la dimension temporelle, elle est progressivem ent intégrée grâce à la possibilité qu 'a le vestibule de détecter les rythmess acoustiques.
Fig. 1
- l'utricule
-
chez le saccule chez la lagaena chez - la cochlée chez
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les les les les
Quant à la cochlée, c'est à elle que revient le rôle d'analyse des sons c'est-à-dire qu 'elle a la capacité de reconnaître la hauteur tonale, la qualité en fonction de la détection des · différentes composantes du son reçu, les intensités relatives, les intonations
poissons reptiles oiseaux mammifères
- 2°)
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2n!ogégé!igu §. Pendant la période intrautérine, l'oreille de l 'embryon traverse les même? stades pour arriver à être entièrement fonctionnell e dès le 4ème mois et demi de la grossesse c'est-à-dire au moment où l'embryon devient foetus
Comme on le voit, l'utricule est seul chez les poissons. Il s'adjoint, chez les reptiles par exemple, le saccule qui assure le contrôle d ' une ébauche de verticalité tandis que la tête se libère du corps. Puis l ' on passe à la lagaena chez les oiseaux grâce à laquelle on observe une libération du cou. Enfin tandis que l a cochlée s ' affirme chez les mammifè res dans ses fonctions de per-
L'ontogenèse de l'écoute se réalise, en fait, trè s rapidement au
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- 6 cours de la phase embryonnaire. Slle procède tout d'abord par la mise en place de l'appareil vestibulaire grâce au1uel le corps sera conduit ultérieurement à prendre la posture spécifique de l'écoute, celle de la verticalité. C'est donc très précocément que cet organe établit ses fonctions dont dépendra l'organisation posturale, statique et dynamique. Ensuite l'écoute façonne la cochlée qu'elle apprête è devenir opé rationnelle à partir du 4ème mois et demi de la vie intra-utérinel Dès lors, grâce à elle, le son bénéficie d'une réponse , co~por~lle par le jeu associé du vestibule devenu grandement fonctionnel. Nous allons pendant quelques instants entrer un peu plus dans le détail pour bien démontrer co~~ent, par le jeu du vestibule, le son est intégré dans tout le corps. Ceci est très important et nous permettra de mieux comprendre l'effet du chant sur l'individl tout entier. Nous voyons donc au départ le vestibule induire le système nerveux autour de ses 4 noyaux qui se projettent au nivea1 du bulbe. Ces noyaux vont agir comme un véritable cerveau. Nous 1 ' avons dénommé , pour les besoins de. la cause, le "cerveau vestibulaire". Fig.
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Les faisceaux qui s 'en détachent, dits "faisceaux vestibulespinaux" vont en direction de tous les muscles. Ce fait est, pour nous, d'une importance primordiale et nous devrons l'avoir constamment en mémoire. Puis le retour sensoriel ostéo-arthro-musculaire s'effectue, comme c'est la règle, et boucle le circuit afin que le contrôle s'établisse. Fig.
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Ce dernier s'effectue au niveau du cervelet, énorme relais qui se joint au cerveau vestibulaire et d'où part un ceinturage nerveux de contrôles complémentaires grâce à la présence d ' un cerveau additif que nous avons appelé "cerveau oliva-rubrique". Fi~.
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L'ensembl e constitue ce que nous avons dénommé "l' intégrateur ves-
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tibulaire ou somatique" Fig.
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Est à retenir ici pour nous le fait que t out son a une action sur le corps, et une action dont on cannait la réaction coroorelle grâce à la mise en tension de multiples contre-réactions dont le but est de réaliser la posture adéquate dynami que ou statique qu 'e xige l'écoute. La danse, par exemple, s'explique par le jeu de ces multiples activités lors de l'excitation rythmé sonique qui détermine dans la vésicule labyrinthique des déplacements des liquides inclus dans le vestibule. Ceci éveille des mouvements par ailleurs mémorisé s lors des déplacements du eorps antérieurement réalisés. La mémoire, à ce niveau, a donc été intégrée grâce à l'action combinée des mouvements musculaires et de leurs réponses sensorielles.
·Ainsi donc tout son a son empreinte mémo rielle en une ébauche de réponse corporelle. Il s'agit là bien sûr d'un long apprent issage mais d'ores et .déjà les choses se me tt ent en place en vue d ' ouvrir la voie à 1 'é.coute par le truchement dè 1 'oreille , c'est-è.dire de l 'organ~ vestibulo-cochléaire. On conçoit de la sorte que le fait d'écouter nécessite que le corps soit associé en totali té .l au fait d ' entendre. Aussi pourrons-nous dire que t endre l 'oreille c ' èst apprêter tout le corps ou, mieux encore, tout le sys t ème nerveux à percevoir l 'information.
Comment l ' embryon puis_ le foe tus font-ils ce subtil apprentissage au décours de leur vie intra-utérine ? C' est pen sons-nous, toujours sous l'attraction de l 'induc teur premier : l'écoute, et grâce à l 'ensemble des sons qui f orment l 'ambian ce acous t i que de ce monde claustré . Le foetus y collecte tous les bruits du voi s i - . nage tels que ceux de 1 'intestin, du coeur, a ss ociés è. ceux répondant au balancement respiratoire. r.1ais l a vie serait s ans dout < intenable si l'oreille devai t se trouver envahie, comme en sev elie sous ces bruits viscéraux. Heureusement l'organe de Corti mi s en place si pré c oc ément et qui va bientôt être appelé à cap te r les sons afin de les analyser sait ouvrir son diaphragme d ' écoute
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Le circuit audio-v ocal
dans la partie des aigus seuleme nt. Ceci, du même coup, élimine tous les sons graves sus-cit és. Il ne restera que des sons ténus , arrivan t par a-coups , è des interva lles irrégul iers, 2 certain s moments de la journée et réponda nt è. la voix de la mè re.
Pour être émis, perçu et contrôl é, un son quel qu'il soit : instrument al, chanté, parlé, fait appel è un process us de régulation faisant interve nir un capteur de contrôl e.
La mère est donc perçue, d'abord vestibu laireme nt c'est-P -dire sans analyse , les sons étant reçus en vrac, par paquets , par cadences. Puis une amorce de décrypta ge s'effect ue dans les aigus dès le 4ème mois et demi de la vie intra-u térine, date ~ laquelle l'oreill e interne atteint ses dimensi ons définiti ves tandis que les nerfs qui en émergen t en directio n des noyaux bulbair es, premier s relais vers le cerveau , se myélini sent c'est-À -dire qu'ils s'achèv ent dans leur structu re et qu'ils se révèlen t, de ce fait, actifs dès le sixième mois de la vie foetale .
Il a été démontr é au cours des trente dernière s années que, pour la voix, la phonati on, l'articu lation, ce capteur est l'appar eil auditif . Nous avons le schéma suivant : Fig.
Par un phénomè ne d'auto-i nforma tion, le sujet qui chante peut contrôl er la justesse du son émis, sa qualité , son intensi té, son rythme.
Ainsi donc l'embry o-foetus entend la voix de sa mère. J 'irai même jusqu'à dire qu'il l'écout e. Les emprein tes que nous saurons identif ier ultérieu rement en sont le témoign age.
L'oreil le directr ice Il a été égaleme nt démontr é que les deux oreille s n'avaie nt pas les mêmes attribu tions, la droite jouant le rôle d'éléme nt directionnel . elle assure une voie de retour plus courte et par lè. même plus rapide, plus efficac e.
Puis c ' est la naissan ce. Lors de cet évèneme nt si nrirnord ial, l'o reille se trouve aux prises avec des difficu ltés d'adapt ation. En effet, capteur essentie llement aquatiq ue, l'oreill e est une sonde en immersi on dans le liquide amnioti que. Au moment de la naissan c elle est contrai nte à se réorgan iser si elle veut poursui vre sa destinée vers laquell e l'attire la fonction d'écout e. Aussi la verra-t- on commenc er è. utilise r deux apparei ls nromus È' cet usage L'oreil le moyenne et l'oreill e externe . Fig.
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Notons en passant que l'oreill e droite a sa project ion cortica le sur l'aire tempora le gauche. A partir de cette aire, l'inform ation est admise dans la zone sous-ja cente, celle de la reconna issance, de la détectio n en somme, puis dans la zone située au dessous , celle de la mémoire nominat ive.
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Fig.
Naître, pour l ' oreille mais aussi pour le foetus, c'est passer d'un milieu aquatiqu e à un milieu aérien. Dès lors, pendant un temps, celui de l'adapta tion, c'est le trou noir quant è l'écout e! Il s ' agit, pour le nourisso n, d'une recherch e diffici le, éperdue , en quête de cette exceptio nnelle fonction qui l'attire . Toute une organis ation se met en place. Rous allons voir de quelle façon, après la naissan ce, le circuit audio-v ocal joue un rôle détermin aJ dans le process us de phonatio n chantée et parlée.
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De là repart urt circuit qui assure la project ion dans tout le corp Fig.
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C'est ainsi, comme je le disais tout à l'heure , ~u'il y a incorporéisa tion du son en une véritab le incarna tion. Et c'est au ni veau de ce process us auditivo -corpor el que se situe la vraie mé moire •
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Ainsi 1 'oreille droite qui procède è. tout ce mo n tage est 1 'ore ill qui va a ssimile r, mémoris er, reprodu ire. C'est elle qui intè g re . c'est elle qui contrôl e. C'est elle qui, au somme t , orga nise la latéral ité humaine , celle-lè même réponda nt au langa ge. C'est el l qui s'ajuste sur la fonction d'écou t e. Et c'es t elle aussi qui se ra l'oreill e musical e.
tomi ques dont un répond a u t emp s qu 'il f aut è l 'ore il l e pour qu'elle s'apprê t e 2 écout er. Un t emp s de l a tenc e t r ès variabl e d ' une e thnie à. l'au t re peut ê t re dé t ec t é e t modi fi er l' écoule ment rythmi que. Très cour t par exemple chez un Es pagnol, i l sera beaac oup plus long c hez un slav e. L'un pa rlera avec un r ythme rapi de e t l'aut re a v ec un dé f ilement verbal pl u s long .
L'oreil le musical e
Ces caracté ris t iques e thniqu es se retrouv ent dans le chan t f olklore et constitu en t le support des modulat ions, des r ythmes, des cadence s qui lient intimem ent la musi que et l a oarole. Une comp t ine espagno le se distingu e d'une comp t ine fran çaise qui elle-même se distingu e d'une comptine canadie nne. Chacune ca r a ctéris t i que de l'e t hnie qu 'elle représe nte.
Elle répond à. des caracté ristique s bien spécifiq ues que nous avon pu mettre en évidenc e dès 1950 et qui nous ont servi de base è. la mise au point de différe nts apparei ls d'éduca tion audit ive. Le schéma suivant indique le tracé de l'oreill e musical e que l' on peut d'ailleu rs appeler l'oreil le idéale. Fig.
La charge cortica le
L'une des grandes f oncti ons de l'oreill e., c'est de c har ger le cerveau en stimula tions afin qu'il puisse béné f icier d ' une gr ande énergét isati on. L'organ e audi t if se compor t e ainsi comme un e , véri t able centrale én ergéti que.
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Comme on le voit sur ce diagramm e, l'oreil le musical e présent e une cou,r be ascenda nte de 500 à 4000 Hz. et un dôme jusqu' è 6000 Hz Si une altérati on se fait sentir sur le tracé de cette courbe des reten~issements sur le contrôl e sont alors observé s. C'est' ainsi qu'une perte du dôme après 2000Hz donne une altérati on du timbre. Une modific ation de la courbe ent re 1000 et 2000 Hz a gi t sur la justesse , au-desso us de 1000 Hz entraîne un e perte du sens . musical , etc.
Une voix bien placée c'est-à -dire ?ontenant une gerbe harmoni que élevée e t cont rôlée par l'oreill e droi t e cons t itu e, a u ni v eau d'une auto-inf ormati on de bonne qualité , un moyen de char ge co rticale t rès i mpor t an t . Il en est de même de t ou t e s ource s onore, musicale en par t iculie r qui contien t un grand nombre d' harmoni qu es élevées . I l e s t en effet démontré que seuls les sons aigus con s t ituent les s ons de charge t andis que les s ons graves sans harmoni ques se si tuent dans l a zone des sons de déc harge.
L'oreil le ethniqu e Chaque ethnie a ses caracté ristique s tant sur le plan de l'écout e que sur le plan de l'expres sion vocale et verbale . Nous retrouv onl ces spécifi cités dans les chants folklori ques, les comptin es.
La posture d'éc oute
Les cadence s, les modulat ions propres aux différen t es ethnies son1 les points autour desquel s chaque langue trouve ses combina toires 1 ses structu res. Elles dépende nt d'abord du lieu même et de ses résonan ces acoustiq ues car l'ouver ture du diaphrag me auditif , l o r~ · de l'écout e, sera centré sur les bandes passant es optimal es de l'endro it considé ré. Ensuite s'imbriq uent des facte urs neuro-a na -
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Dès l'instan t où il se met à l'écou t e, le cor p s doi t a dopter une posture bien définie que nou s a vons appelée la posture d ' écout e. Celle-c i a pour but de placer le ves t ibule dans sa po siti on pré- ' férenti elle et la cochlée dans une position de gran de ré ce o tivit~ des aigus.
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La posture d'écoute est celle de la verticalit~ si s~4cifi~ue è l'homme. Blle implique que la colonne vert9brale soit bien droit1 et la tête 1uelque peu inclinée en avant. Fig.
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. . . . . .-·-·-·-·-·-· . . . . . .-·-·-·-·-·-· . . . . . .-·-·-·-·-·-·-· . Nous voilà donc munis de quelques éléments d'étude concernant l'oreille humaine. Que pouvons-nous conclure de ce qui vient d'être exposé l 0 )Que Zoltan Kodaly a raison. Il est évident que si sa pédagogie a la consistance que nous lui connaissons , c'est bien parce qu'elle met en oeuvre des mécanismes neure-psycho -physiologiques vrais et particuliers . - 2°)Que le chant est bénéfique à l'homme et qu'il lui est nécessaire, bien ~u-delà des limites qu'on saurait lui acco rder à première vue. Ses effets se font sentir sur plusieurs olans : -par -par - par - par - pa~
l'action stimulatrice qu'i l réalise la posture qu'il exi ge les circuits mémoriels qu'il éveille la conscience de soi qu'il dynamise la créavité qu 'il potentialise .
- 3°) que la mère doit chanter à l'adresse de son enfant avant, pendant et après la maissance de celui-ci. Je vous ai par· lé tout-à-l'heu re des possibilités qu'a le foetus d'entendre sa mère pendant la vie intra-utérin e; il est donc important qu 'il . soit bercé par la voix maternelle, que son système nerveux soit imprégné des cadences et des ryt~~es . des mélodies porteuses de 1& langue qu'il est appelé à. intégrer dès cette période privilégiée, pour pouvoir dial oguer après sa naissance avec ses congénères.
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Pendant la naissance et au cours des pre~iers jours 1ui suivent, la mère doit continue r à asperger son bébé de sa voix douce, aimante, mélodieuse. Durant cette période d'adaptation si difficile pour lui, dans un monde acoustique nouveau, il retrouvera ses anciens repères d'écoute d'autant plus vite qu'il reconnaîtra la voix qui l'a bercée pendant son séjour intra-utérin . Puis ce sera la préparation à l'apprentiss age de la langue sociale et, 19 encore, la mère aura un rôle important à jouer par sa voix. En chantant à l'enfant des chansons folkloriques , en lui apprenant des comptines, en lui racontant de belles histoires, elle préparera doucement, progressivem ent, le système nerveux de son enfant . à. intégrer le langage à 1 'aide duquel il devra s'exprimer pour communiquer avec le monde qui l'environne et, en particulier, dans le cadre de sa vie scolaire dès son entrée è. 1 'école maternelle. - 4°) que les enseignants d'école maternelle et d'école primaire doivent chanter devant leurs élèves et leur app rendre ~ chanter, mimer , danseF les comptines et les chansons folkloriques . La formation des maîtres à l'heure actuelle ne comprend pas assez de musique et de c:hant. On parle beaucoup de développemen t de 1 'i· mage du corps, d'exercises corporels, d'action psycho-motri ce mais on oublie que l'élément essentiel capable de toucher le corp~ d'une façon juste et efficace est le son et tout spécialement le chant. Pas n'importe quel chant, pas n'importe quelle musique bien entendu. Il faut tenir compte des potentialité s du système nerveux à.e 1 'enfant à. éduquer ainsi que de la final ité des exercices à. lui faire · faire. Il faut préparer son corps à être un instrument d'apprentiss age, de mémoire, d'expression , de communication. Al'heure actuelle, il n'y a pas tellement d'enseignant s qui savent bien chanter. Pour certains d'entre eux, la voix est mal placée, rauque, aggravée c'est-à-dire déchargeante . Au lieu de dynamiser leurs élèves, ils les endorment, ils les démotivent. Par ailleurs, leur culture musicale est pauvre. Ils ne savent pas déchiffrer un morceau de musique, même s'il s'ag~t d'une simple chan son enfantine . Ils ne jouent d'aucun instrument. Tout cela est laissé au professeur de musique qui voit les élèves une ou deux
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C'est aberr ant
Il me semble donc essentiel qu ' une réforme important e soit faite immédiate ment dans le cadre de la formation des enseignan ts d ' école maternell e et d'école primaire pour qu ' ils apprennen t è olacer leur voix, à chanter juste, è déchiffre r un morceau de ~usi que , è. c onnaî tre leur patrimoin e fol klorique, è. mimer les chansons enfantine s et à animer de la sorte leur classe de façon vivante et dynamique . Il existe à l'heure actuelle des moyens mode rnes, faisant appel aux dernières découvert es scientifiq ues et technique s, qui permettent aux adultes d'entendr e et de chanter juste en exerçant leur circuit audio-voc al à fonctionn er correctem ent. Il est facil l. aujourd'h ui d'éduquer une voix , de lui rendre ses potenti alités de charge corticale , d'amélior er son timbre, sa qualité, sa puissance mélodique . Il devient important d'informe r les mi lieux académiqu es gouvernementaux de la nécessité de donne r aux enseignan ts chargés de l ' éducation des petit~ enfants, une formation musicale approfond ie . Il n'est p~s question d'en faire des virtuoses ni des instrumen tistes de grand talent ni des chefs de choeur. Il s ' agit seulement d'en faire de vé ritables enseignan ts caoables de mener les enfants vers un langage bien élaboré, à travers les comptines et les chansons enfantine s. N'oublion s pas que faire chanter une langue , c'est aller à la source même sur laquelle cette langue s'est 1·. construit e neure-ana tomiquem ent si l' on peut dire. Eile module de ce fait l' é coute nécessair e à l'apprent issage de la langue maternelle.
- 5°)
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environne ment musical do i t être étudié avec beaacoup de soin pour entourer l'enfant de vibration s capables de charger son cortex, d ' allumer sa mémoir e, de sti muler sa créativité . Les oeuvres musi cales qui nous ont donné le plus de r ésultats dans ce domaine, tant sur le plan éducatif que thérapeut ique, sont ce~les. de r.~ozart . (de préférenc e les pièces pour violon qui sont 1~· tres r1ches en a1gus)et les modulatio ns grégorien nes du type . solesmes.
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Ze profite de cette remarque pour signaler aux éducateur s et aux parents que certaines pièces de musique moderne du genre pop distribuées avec une intensité extrêmeme nt forte comme il est d 'usage de le rencontre r dans les discothèq ues, sont extrêmeme nt nocives pour l ' oreille et le système nerveux. Certaines lésions oeuvent être irréversi bles. 6°) Je concluera i en disant que la pédagogie proposée par Kodaly fait partie des oeuvres éducative s les plus efficaces , les plus i ntelligen tes , les plus sensibles . Son approche es t certes différent e de la nôtre puisqu' i l prend le chant comme élément acti et que nous opérons essenti el lement sur le capteur auditif vesti bul e-cochléa ire . Grâce à. un processus faisant appel à la pr ogres sion ontogénét ique, nous amenons le sujet au langage par l'intermédiaire de la musique et du chant. Ce qui importe pour nous , c'est de pouvoir agir directeme nt sur le capteur auditif et par lè sur le système nerveux qui en dépend et qui, comme vous avez pu le voi r, est extrêmeme nt vaste. Pour Kodaly, il s'agit de créer, à partir de la voix, un système phono -auditif . C'es t par l'émissio n vocale que l' oreille est ent r a îné e et c'est par un contrôl.e auditif de bonne qualité que la voix est conduite. Tout cela suppose cependant que la boucle phono auditive soit élaborée sans pr oblème . Or ce n'est pas tou2ours le cas. Il arrive que des incidents de parcours gênent l ' enfant; et la pédagogie Kodaly risque alors de rencontre r quelques oreilles récalc itrantes. Si le cap-teur audi tif n'est pas apte è. faire 1 'analyse et l a visé e des sons, s'il n 'e st pas prêt à l ' écoute, le circuit audio-voc al se constr uira difficilem ent . C'es t là que not re action peut alors être envisagée car ce que nous savons fa ire, c'est créer chez l'enfant le désir d'écouter . Tout s'organis e ensuite pour que l ' ensemble des condition s qu'exige l ' écoute se réalise : la tonicité, la verticali té, la latéralit é. Bien tôt la voix se place d 'e ll~-même, la structure corporell e se prépare, la conscience s ' allume . Lorsque la vo i x se modifie, l ' enfant peut alors tenter de chanter; et lorsqu'il a atteint tous ces critères de con· trôle, il ne rest plus qu'à souhaiter qu'il rencontre un ensei~ne . 0 ment du type Kodaly pour se parfaire et utiliser au maximum ce que
- 17 -
- 16 nous lui aurons donn~. Il est bien évident, et on l'a sûrement compris, que chacun des éléments considérés jusqu'è présent : la charge stimulatrice, la posture, la mise en oeuvre des boucles audio-vocales - et audio - phonatoires vont de ??ir et sont imbriqu9s dans leurs inter-actions. L 'une ne va pas sans l ' autre et chacune apporte sa contribution à la constitution du tout.
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-o-0-oAinsi donc les deux techniques, celle de Kodaly et l a nôtre, se rejoignent en fait pour inviter 1 'oreille è. nous livrer tout es ses potentialit~s - et nous savons ~aintenant qu'elles sont im~en ses. Kodaly joue par l'action du chant sur l'oreille tandis ~ue nous jouons sur le chant par l'oreille. Mai s l'essentiel, c'est de chanter, n'est-il pas vrai
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Ce soir, nous sommes conviés à. aborder plus spécifique:.Ie nt 1 'entraînement auditif et d'en discerner les effets sur l'ensemble du développemen t de la personne. Sans doute avons-nous été conduits hier à être quelque peu techniques dans nos propos. Mais nous serons heureux, au cours de ce nouvel exposé, d'avoir fait cet effort lors de notre première rencontre. De toute façon, com~ent prétendre parler du corps san entrer délibérément dans un discours concret fondé sur des donnée anatomiques et, en la circonstance , plus particuli~rement neurolo giques. Sans ces éléments, on a tôt fait de se perdre dans une conceptualis ation intellectual isée qui ne peut que se fourv oyer dans des énoncés spéculatifs.
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Pour qu 'il y ait entraînement auditif, il faut qu'i l y ait d'une part un élément soniqve, acoustique et d'autre part un organe réceptif capable d'appréhende r le son, de l'analyser, de l'emmagasiner, de le coder et de le restituer sous forme d'expression orale.
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La voix humaine constitue un élément privilégié dans ce genre d'approche. Elle peut être très bénéfique pour celui qui l'émet et pour celui qui l'écoute. Mais pour que ce bénéfice soit manifeste, il est n écessaire que soient établies certaines conditions
La posture d'écoute
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cessaire et ir-dispensable que la posture soit parfaite. 8eci veut dire que la tête doit être ;uelque peu inclin ée en avant en même temps que la colonne vertébrale doit être droite . En f ait, la tête se place de telle manière que le plan hori zontal qui passe par le bord inférieur des paupi ères fermées soit un peu plus bas placé que le trou auditif externe droit. Cette posture, on se souvient, a pour but de placer le vestibule dans s a position préférentielle et la cochlée dans sa plus grar-de réceptivit é des aigus. Dès lors la voix change du tout au tout et prend sa vraie coloration. Fig. 6
dont nous allons parler ce soir et nous verrons ~ue les mo dific a. ti ons comportel'!lentales et développementales q_ui découlen t d 'un t ( processus compo rten t des résonances n eure-psychologique s sp é cifi · ques s'inscrivant dans l'organisati on struc tur ale du psy chisme ht l'!lain. C'est sur cet asoect touchant tout -particulièrement ~u déveloooe· ... - ... ment de la personne que nous allons mettre l'accent. ~ous v erro n~ ainsi que la voix humaine dans son expression chantée a des ve rt1 bien déterminées qui ont été longtemps occultées et qui doivent aujourd'hui être remises en évidence pour redonner au son, & l a musique, au verbe, leur vrai signification sur le plan de 1 ' huma· nisation
Nous retenons donc au passage que le corps doit adopter une posture bien définie dès l'instant où il se met~ l'écoute. En d'autres termes, cette dernière décision agit sur le comportement de l'ensemble ostéo-musculaire corporel. Ceci veut dire que toute une série d'actions, de réactions et de contre-réactions s'éveillent pour organiser la position définitive relative ~ la posture d'écoute. Il est bien évident que la séquence dynamique qui aboutit à ce stade ne peut être conduite que par le système nerveux, lequel est sous le contrôle du vestibule . Le rôle de ce dernier est, on l'a vu, de déterminer toutes les positions qu'un corps est capable de prendre. C'est ainsi que toute la cinétique aussi bien que la statique font partie de la spécificit é de ses attributions.
Les effets du chant agissent, je le r épète , sur plusieurs regi stres. Par son action sur l'appareil vestibule-cochléa ire, il est appelé : - à charger le cortex (action stimulante) ' déterminer la posture a - a' activer la mémoire - à 'dynamiser la . conscience de soi a' déclencher la créativité.
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Nous allons reprendre ces différents point s l es uns après les au· tres et nous verrons ensuite comment interpréter concrètement ce qui nous aura été présenté. Cette étude nous permettra ainsi de mieux comprendre l'action bénéfique de l'entraînement auditif.
Pourquoi la voix change-t-elle lorsqu'on adopte la posture d'écoute ? Pour plusieurs raisons qui sont toutes d'ordre anatomique et neurologique.
L'action stimulante du système cochlée-vestibula ire fait a pp el P. une notion de neurophysiologi e se rapportant è. l'une des grandes f9nctions de l'oreille. En effet, grâce 8 l'appareil auditif et grâce à lui dans sa posture d'écoute, le cerveau bén éficie d'une charge d'énergétisation considérable. Pour être actif, le cerveat humain a besoin normalement d'un taux élevé de stimula t ions , de l'ordre de 3 milliards de stimulations par seconde pendant 4 heu! ~t demie par jour. Or, l'oreille, è elle seule, apporte au corte] la plus grande partie de cette charge grèce è sa structure bâtie autour d'une cellule spécifique dite "cellule de Corti".
La première tient au fait qu'en posture verticale, bien droite, la musculature du tronc prend une tonicité inhabituelle. Les mus cles sont bandés et les ligaments inter-vertébraux sont tendus, si bien que la colonne vertébrale devient une colonne vibrante. Elle l'est d'autant plus que, dans· cette position bien spécifique . le larynx en sa partie postérieure touche è la colonne cervicale et, de ce fait, met celle-ci en résonance è. tout instant. Fig. 7
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Cette cellule se trouve identique ~ elle-~ême depuis la nuit des temps. Slle tapisse l'utricule, le Se.ccule, les g.rr.poules de ce.naux semi-circhlaires et enfin l'organe de Corti dans l a cochl~e
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ma.uve.ise position , le larynx s'~loi gn e de la co lonn e vert ébrale tandis que la bouch e oesophagienn e vien t s'internoser en tre lui et ia colonne. Fig. 8
Fig. 2 et J
Il est alors i mpossi ble de mettre le corns osseux en vi brati on . C'est grâce à cette cellule et è son nouvoir de détection que s'organisent d'une part la mesure de tous les dsplacements dans les mouvements et ceci par l'action du vestibule, et d'autre par le jeu des pressions acoustiques par l 'intervention de la cochlé L'action de stimulation provient de l'organe auditif lui-même qu se comporte cow~e une véritable centrale énergétique et par ailleurs de plusieurs points neurologiques d'origine p~riphérique qui répondent à ses contre-réactions au niveau des muscles, des articulations et des os particulièrement impliqués dans le processus de verticalité. Enfin, par un autre territoire nerveux, c'est la peau qui entre en ligne de compte, notamment en la part antérieure du corps qui est la plus riche en appareils r~cepteur D'ailleurs lorsqu'on suit l'évolution phyl ogénétique de la cellu de Corti, on est frappé par sa double destinée. L'une qui la réduit à une surprenante fixité puisqu'elle est identique è ellemême depuis des millions d'années, plongée dans des nili~ux li qu diens. L'autre qui la conduit d'étape en étape è se tran sformer, en fonction des besoins de ·la cause, en différents appareil s sen sitifs situés au niveau des muscles, des articulations, des os e de la peau. Fig. 4 et 5 Il me plait souvent de dire que l'homme est une oreille en totalité. Comme on le voit, sur le plan neurologique cette affirma tion n ' est pas très éloignée de la réalité. La posture est celle de la verticalité, si spécifique è. 1 'homme. Il convient de préciser de quelle verticalité il s' a git. se teniJ debout n'implique pas nécessairement que l'on se tienne bien, et cependant si l'on veut acc è der à la posture d'~cou te , il est n é-
La seconde raison qui fait que la voix change, c'est que l'ensemble bucco-pharyng~ modifie sa struc t ure dynamique dans s on ensemble que l'on dénom.rne "fourniture phonatoire". l'articulation en effet devient plus aisée et antérieure dans l'espace labio-lingual tandis que le chant module dans l'espace linguopharyngé. Fig. 9
La qualité de la voix chantée prend ainsi une toute au t re c olora tion. Le son devient plus riche par l'ensemble résonan t iel osseu~ ! surajouté et renforcé par les cavités que celui-ci enserre.
Enfin et surtout parce que, dans la posture d'écoute, le contrôl e l'auto-contrôle de la voix chantée atteint son maximum d 'efficacité. C'est en effet dans ces conditions qu'une boucle audi o -voc al~ permet le contrôle de la voix. Cette boucle s'instau re en tre le ., là.r ynx et 1 ' oreille droite par condu ction oss euse. Pa r c e proc e ssus, on élimine certains sons graves en faveu r d 'une meill eure perception des fondamentau x que l'on enric hit d'une gerb e d ' a i gus aussi dense que possible . En parallèle, lorsqu e le c i rcuit audio-vocal est vraiment con sti tué- ce que l'on ressen t très bien par exemple l ors qu' on peut travailler bouch e fermée ( en hummi ng ) - un deuxième circuit se prépare qui, lui, est au dio-linguistique. Il forme une boucle dont l'émetteur est la bouc he et le capteur l ' oreille e xterne droite, laquelle t ransforme cette information en c onduction osseu · se pour atteindre l 'oreille int erne. Dans l'enseignement Kodaly, on ch erche à attein dre le même but ma is en opér a nt de mani ère diffé ren t e. En eff e t , pour c e t t e
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.pédagogie, le point de départ est la phor-ation tandi s 1ue notre démarche consiste à agir essentiellement s ur l'audition . l'2pproche Kodaly nous met en présence de deux s ystèmes : l' un p~OTI( auditif et l'autre linguistico-auditif . L'oreille est alors en-1 traînée secondairement pour pouvoir analyser les so~s, les contrôler et conduire è nouveau l'émission vocale. Gr â ce? ces m3 canismes, l'articulation trouve alors son point d'appui antérieur. J'insiste sur le fait que la voix est perçue par condu ction osseuse et la parole par conduction externe aérienne. Les circuits mémoriels, quant è. eux, s'éveillent. Il est vr ai que nous abordons là un des problèmes les plus délicats de la neure-psycho-physio logie : celui de la mémoire. Il est certes des mémoires mais, sans entrer dans des détails qui nous fera iel perdre le fil conducteur de notre propos, nous nous r apporte ron. au schéma de la projection corticale de la cochlée sur l'aire temporale. Je vous rappelle la zone aspergée allumage atteint enfoncer dans le
Fig. 10 qu'à partir d'un certain niveau de stimulation . déborde sur l'aire sous-jacente, laquel le par • la zone située en dessous d' ell e et semble s'réservoir à mémoire tant mu sical que nominatif
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De quoi sont faites ces mémoires ? Ni de musique , ni de mots or.. s'en doute, mais elles sont constituées par les traces laissées lors du cheminement de trains d'ondes de stimulations , par l es marques de leurs cadences, etc. Ces rémanences ont d 'autant plu! d'efficience mémorielle qu'elles interviBnnent sur des zones bien sp é cifiques pouvant avoir, en matière de son par e~emple, une tonotopie différente en fonction des fr équenc e s. 1
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ce qu'il est essentiel de noter, c'est que la mémoire est corporelle en totalité. Ell e exige l'incorporéisation, comme no le disions hier, l'incarnation de l'information. Voici le schéml que j e vous propose à nouveau. Fig. 11
.C ' est la r.ms iq_ue qui s'imprime d ' abord car elle a déj è !:!ér:1oire du corps par le jeu direct du cerveau vestibulaire. Le corps est pris en main par ce jeu, et ce n'est 1u'après que les paroles vont arriver et s'imprimer sur les cadences rytL~ées sou s jacentes·. La musique est la t r ame, la toile de fond, le support en somme . La parole vient en additif, comme plaquée. Le che.nt a le pouvoir de met tre en action ces deux mécanismes qui se structurent ensuite mutuellement, la musique ayant incont establement une prévalence, au mo i ns dans le temps, au niveau d'une pr écess ion temporelle donc.
La conscience de soi es t sans doute diffici le è définir car la conscience es t aussi insaisissable que l'esprit. On ne sait ou elle se situe. On ne connait point son lieu d'élection. On ne sait où el l e se génère. Les philos ophes se perdent en conjonctures de t oute s sortes. Les psychologues , surtout ceux de la lignée des psychanalystes parvi ennent è. 1 ' entrevoir g r âce P. une brèche faite dans l'inconscient. Ils considèrent celui-ci comme 1 'une des preuves• de 1 ' existence de la conscience, ne serai t -e e que par les émer gences, les irruptions que l 'inconsc i ence fait en elle. Les neurophysiologistes ne s'aventurent guère sur ce tg rrain , s ongeant néanmoins que certaines zones cérébrales sont plus activées que d 'aut res dans le champ de prise de conscienc e. \
Pers onnell ement nous pensons - et chacun bien entendu est libre d'avancer ce qu 'il veut sur le sujet puis qu ' aucun e solution n'a été apportée jusqu'à présent - que la conscience n ' a pas à. être prise et qu 'el le ne peut pas l'être. Nous ne pouvons, en tout état de cause, qu 'ê tre pris par elle. El l e est, quant ~ nous, extérieure à nous - mêmes . Elle est l a résonance même de not~e être Mais elle ne peut êt r e rendue sensible dans son imminence 1ue si la char ge corticale est suffisante. Autrement dit, si l ' énergéti sation corticale atteint un niveau él evé, le cerveau voit son éclairage s'é tendre davan tage , essentiellement parc e qu 'il est capable d ' accueillir la con science qui l'environne. Il en est toujours envahi mais il n'y est pas tou j ours sensible .
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conceptualisation d ' une ontolo gi ':]_ue percepti on , celle v ers qui l'entraîne sa transcendance innée, cel l e du ~y stère, au- de l ? duquel on ne peut pressentir le créateur.
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en soit, il est bien ~vident que le niveau de conscience est d'autant plus élevé que l'état de vigilance augme~te, lequel est réellement facteur du potentiel énergétique du système nerveux.
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?.nfin la cr~ativité. Elle est le résultat de l'état de co~scie~c qui s'all~~e. Et la créativité est le fait même d'adhérer è la créa ti on en totalité jusqu' è. la découvrir dans tout ce qu 'elle est, dans tout ce qu'elle a et dans tout ce qu'elle savait tenir encore caché. Les états de conscience successifs ajoutés è d 'autres nous font progresser dans le déchiffrage et le décryptage 1 de ce qui est. La créativité est la découverte du réel 18 même oÙ personne ne l'avait encore vue. Il n'y a pas de génies au se~ propre du mot. Il n'y a que des êtres d'exception qui se sont c ~ rieusement trouvés attirés par une _réalité sous-jacente non enc ~ re entrevue. Telle a été la position de Zoltan Kodaly lors de son irrésistible intuition sur la valeur pédagogique de l'acte , chanté. Il dut avoir assurément une oreiile tout spécialement ail guisée et une conscience particulièrement éclairée.
On ne saurait terminer sur une telle envolée. ~: eu s somm es en effet confrontés, les uns et les autres, avec certaines réali t és dont la plus i mportante aujourd'hui est de savoir co ~m ent é du que r nos enfants, comment les aider à. apprendre facilement et vi t e, comment les soutenir dans leur cheminemen t scolaire, co ~m en t les nrénarer à dev enir de vrais adultes. ~
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La pédagogie Kodal y s'adresse è. tous : les doués, les moyens, le s1 défavorisés. Elle peut faciliter l'intégration de chaque enfant dans le monde de la communi ca ti on. r::ai s elle a ses li mi t es c omm e nous avons les n8tres. Ses limites s ' arrêtent là oJ il n ' y a plu s l d'écoute, donc là o~ il n ' y a plus de possibilités d' énission correcte, par man.que d ' au to-contr8le.
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C'est, à ne pas en douter, aux modifications des états de conscience que l'être doit sa progression vers sa réalisation. C'est grâce à ces diverses étapes que l' homme voit développer en lui ses facteurs humains. C'est au décours de son évolution qu 'i l atteint sa plénitude et sa réelle dimension. Il s'incarne tandis· que sa chair s 'hu:rnanise. Il perd sa dualité esprit-corps pour de. venir une entité entière, unique, consciente d'elle-même face P. 1 'uni vers dont elle se distingue en tant que sujet et qu 'ell e s j~ tue en tant qu'objet. Sa découverte en tant que tel le ca..'Tlp·e fa J à son alter égo dont il devine des potentialités identiques aux siennes, sous réserve d'un même niveau de conscience.
On peut certes faire chanter tout le monde mais avec plus ou moins de bonheur, on le conçoit. Ceux qui chan tent et qui a ppre nnent avec aisance son t dotés de nossibilités bien défin ies su r le plan auditif, phonatoire, postural e t même psyc l;.iq_ue. r."a i il y a les autres, ceux pour qui l ' écoute, l e c hant, la musi que s'inscrivent dans des territoires qu ' ils ne conn aissen t pas et que parfois ils redoutent profondément. Avez-vous déj? saisi l e désarroi d'un enfant qui n ' arrive pas è chanter j u ste ou qui n e neut pas reconnaître un son ou une no t e de musique ? Avez- vou s déjà assisté à des séances, aussi pénibles pour le professeur que pour l'élève, au cours desqu elles la répétition d'un son , d 'une séquence musicale, d' une chanson ne suscite auc un écho de la part de l ' enfant to t alement désempa ré? Il es t certes possi bl e d ' enregistrer quelques progr è s è force de patience mais l e tra vail est laborieux, long et ~ifficile à. ins é rer dan s le quo ti die . scolaire et dan s la vie de to u s les jours.
Face au monde, conscient de soi, connaissant l'autre, le sujet 1 s'exprime en son être dont il saisi t les résonances, sans en cov naître la substance. Emanation vibrante de la vie, cet être i n- . carné reste bien entendu devant les interrogations que lui pose~ le monde, la conscience, la vie. La recherche éperdue d'un dénominateur commun le conduit, qu 'il le veuille ou non, vers l a
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·mu~Si nous pouvons ·"l. _ der ce ~rrenTe d' enfar: ts 2' b' - ene'f· lCl· er e.u msxl, '·'i de la pédagogie ~Codaly, nous devons le faire. Pour cels, il nousr faut connaître ses manques dans les domaines qui concernent tout! spécialement l'audition et la phonation. On sait que chanter, c'est émettre des sons suivant un processus qui met en oeuvre tout un ensemble phonatoire et articulatoire bien spécifi':)ue. tre la respiration qui est entrainée au premier chef, c'est le 11 rynx et l'ensemble bucco-naso-pharyngé qui sont les lieux d'élecj ti on de 1 'émission vocale. Celle-ci se répand certes dans tout lj corps car tout le corps se met à chanter lorsqu 'on sait chanter.! lf.ai~ pour ce faire, 1 'oreille doit être du jeu. :-Ju 'il me soit pel mis de vous faire souffrir encore un peu avec que1ques données · d'ordre neure-physiologique. Je voudrais tout d'abord vous parlej de l'influence de l'oreille sur tout le syst~me neuro-végétatif i commandé par la Xème paire cranienne ou nerf pneumogastrique. Suivant le schéma que je vous montre maintenant :
existe entre l'audition et la phonation se retrouve aisément car rien n'est aussi près des organes de la phonation que l'apPareil auditif. Le schéma suivant :
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Fig. 13
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vous montre à quel point ces deux domaines s'imbriquent, notamment sur le plan de l'innervation.
Rous voyons donc, après la lecture de ces deux derniers dessins, combien l'oreille joue un rôle important dans sa collaboration avec les organes phonatoires. Ceci nous arn~ne è dire que le processus d'écoute doit être étudié attentivement lorqu'une défection se fait sentir sur le plan de l'émission vocale. A l'heure actuel~ il est possible, grâce au test d'écoute, d'analyser les défaillan-1 ces qui peuvent se manifaster de différentes manières. 1
t.
Fig. 12
En effet, le test d'écoute permet d'étudier divers paramètres 1
vous voyez que, avant même que l'on atteigne le nerf auditif, on1 .. • • f touche tout d'abord la branche externe de la Xeme palre qul• ln1 nerve le tympan. Du même coup, par contre-réaction, on touche · tout le territoire sous-jacent, à savoir : - les méninges - le pharynx - le larynx sensible - le larynx moteur - les bronches pulmonaires - les artères coronaires -l'estomac - tous les viscères et en fin de parcours la vésicule. 1
Il est donc important de rester attentif à la façon dont l 'oreill fonctionne car elle a un retentissement psychosomatique dont on i devine l'ampleur.
- le seuil tonal les différentes caractéristiques des courbes - le rapport courbe aérienne/courbe osseuse pour chacune des oreilles et d'une oreille par rapport è l'autre -le rapport symétrique d'une oreille sur l'sutre - la localisation spatiale des sons - la sélectivité ou pouvoir de différenciation fréquentielle avec possibilité de localisations relatives des fréquences les unes par rapport aux autres enfin la latéralité auditive.
Cette derni~re épreuve -celle de la latéralité auditive- se conjugue avec celle de la latéralité vocale. On étudie ainsi la tendance droitière ou gauch~re de la voix. Il est en effet impor- ? tant de savoir si le sujet parle à droite ou parle è gauche. On , cannait ainsi les contre-réactions au ni veau de 1 'oreille dominan tj; (et non directrice). 1: 1;
On ne saurait trop reco~~ander de pratiquer la Passation du test Par ailleurs, sur le plan embryologique, la relation intime qui
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C'est en chantant qu e je vous conseille de t r e.v erser l ' e zis t ence afin que vous puissiez rencontrer la vie .
d'écoute. Cette ~preuve permet ~'éviter bi en des pertes de teœps et bien des erreurs tant sur le plan de l'ense i~De~ent musical, vocal et instrumental que sur le plan de l'enseignement général. L'intérêt de ce dépistage précoce no~s paraît d'autant plus i r.portant qu'il conduit directement P. une pédagogie correc tive pe r mettant de redresser rapidement les défauts repérés au niveau de l'écoute lors de la passation de ce te st.
Je vous d is de tout coeur et sur un point d'o r gue
" A la
p rochaine fois "
-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:Il me semble qu'il est temps maintenant de t erminer cet eJ~osé un peu sévère traitant d'un sujet aussi attrayant que celui qu ' on nous a proposé d'étudier ce soir. Il nous aura toutefois nermis de nous rencontrer à. travers l'oeuvre de Zol tan :'{odaly. avons les uns et les autres, vous en tant que musicien s e t pédagogues et moi en tant que neure-physiolo giste, compris depui longtemps ce que le fait de chanter pouvait apporter dans l a vi e d'un individu et en rarticulier dans celle d'un enfa n t .
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Chanter, oui, c'est vrai, mais pourquoi e t pour qui ? pour se réaliser, on l'a vu. ~:!ais on a compris, je 1 'espère , que se r éaliser signifie s'insérer dans le monde et non pas s'enfer~er dan un univers narcissique. Chanter est un don g ratuit, un a c te que l'on fait pour l ' autre afin de le mettre en résonance, en harmo nie avec ce qui l'entoure. Chanter est un moyen d' expri mer par la musique des émDtions dont le langag e lui-même n e peut pas tou jours rendre compte. La musique accentue la poésie d'un message. elle est toute poétique c 'est-è. -dire toute créa ti vi té . Chanter, c'est partage r sans réserve ce que l'on a reçu. S t l 'on reçoit d'autant plus que l'on sait tout donner . Lorsque j 'étais chirurgien, c 'est-è..-dire pendant vingt cinq ans de ma vie, c'est en chantant que j'opérais. Lors que je suis dans mon laboratoire, c'est en chantant que je travaille, que j e cher che , qu e je trouve.
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