Catalogue exposition d'un état à l'autre 2018

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d’un état à l’autre

Antonio Zuluaga Crazy Pink Lady Manon Ka



Label-Jeune

d’un état à l’autre Exposition à l’Orangerie 8 janvier - 3 février 2018



L’Orangerie à l’honneur d’accueillir 3 jeunes artistes, du 08 janvier au 03 février, dans le cadre du projet Label Jeune porté par le service jeunesse en collaboration avec le service des affaires culturelles. Ils ont été sélectionnés par un groupe de jeunes cachanais âgés de 16 à 20 ans. Il s’agit de 3 plasticiens aux univers très différents : Manon Ka explore le corps féminin, Crazy Pink Lady assemble des objets de récupération et Antonio Zuluaga s’intéresse à l’esthétique de la ruine, ainsi qu’aux concepts de transformation.



Manon Ka

Antonio Zuluaga

Le corps féminin est au cœur des recherches plastiques de cette jeune artiste. Elle expose à l’Orangerie d’étranges mues accrochées à un portemanteau. Il s’agit là d’une des obsessions de la plasticienne : la recherche de la figuration de la peau. On peut en effet considérer que la surface picturale d’un tableau est à l’image de l’enveloppe charnelle, d’une part elles sont un puissant vecteur d’expression des sensations et des émotions et d’autre part elles se trouvent à la surface et ont une fonction de recouvrement. La peau délimite ce qui est à l’intérieur et à l’extérieur, c’est-à-dire notre individualité. Par sa superficie, elle est l’organe le plus important du corps. Elle cerne précisément notre espace vital et agit comme une couche protectrice entre le monde et notre intériorité. Telle l’écorce de l’arbre, son aspect et sa sensibilité sont un miroir de notre être profond. Manon Ka présente aussi un meuble à la façon des cabinets de curiosité où elle expose des éléments hétérogènes dont le point commun est l’apparente organicité. On est intrigué par cet agrégat singulier, comme les pièces d’un puzzle à assembler. Pouce, bocaux, dents de lait, cavités, se côtoient semblant raconter une histoire corporelle intime. Véritables temples de chair, les œuvres de Manon Ka nous amènent à reconsidérer notre rapport au corps et à nous interroger sur les messages qu’il nous transmet.

L’esthétique de la ruine est au centre des préoccupations d’Antonio Zuluaga. Vestiges, fragments, monuments, sont autant de motifs nourrissants sa réflexion artistique. Il règne dans les paysages de l’artiste une atmosphère de silence et de calme. La silhouette humaine y est totalement absente, permettant au spectateur de s’immerger dans une contemplation que rien ne vient perturber. Ses œuvres, baignées d’une atmosphère diffuse et vaporeuse, nous évoquent celle d’un maître ancien, Hubert Robert, qui à son heure renouvela le genre du paysage en y combinant étude de la nature et fantaisie poétique. À l’instar de son illustre prédécesseur, Antonio Zuluaga mêle fiction et réalité dans ses représentations. Les pinceaux et la peinture à l’huile ont laissé place à l’image numérique et aux logiciels d’ordinateurs, la nature est presque totalement absente, cédant le pas aux motifs architecturaux. Le plasticien donne ainsi à voir une série de 4 images illustrant le processus de désintégration et de destruction. Ces représentations interrogent les concepts de transformation. Ainsi que l’artiste l’explique : « j’observe les changements et les transitions ; comment une chose se traduit d’un état vers un autre tentant d’établir une distinction entre ce qui est éphémère et ce qui est éternel ; ce qui disparaît et ce qui demeure. Je propose des images fictionnelles dans lesquelles les vidéos et les photographies questionnent la représentation du réel. » Antonio Zuluaga invite le spectateur à considérer la ruine et le fragment non pas comme une trace du passé mais comme une construction du futur. La mélancolie et la nostalgie sont ainsi totalement absentes de ses réalisations, seuls subsistent le beau et le sublime.

Crazy Pink Lady Artiste décalée et cyberpunk, les œuvres de Crazy Pink Lady ne peuvent pas laisser indifférent. Trouvant sa matière première directement dans les objets mis au rebut, la plasticienne donne une seconde vie à toutes sortes d’ustensiles du quotidien qu’elle démonte méticuleusement pour les transformer ensuite en animaux, humanoïdes ou lettrages déjantés. Ce sont les pièces désossées, sorties de leur contexte utilitaire, qui lui donnent l’idée de ses réalisations. Ainsi des ventilateurs d’ordinateurs portables donneront la vie à un improbable hamster à la frimousse adorable, des roues de tracteurs pour enfant serviront à la réinterprétation d’un héros bien connu de dessin-animé, ou encore des prises électriques figureront la crinière d’un lion métallique. L’imagination de la plasticienne n’a pas de limite et ravira les plus jeunes comme les plus grands.

Texte de Emmanuelle CANNAVO




Antonio Zuluaga Né en 1988, Colombie Vit et travaille à Paris Son travail est un processus qui nécessite une rythmique narrative où le spectateur focalise son attention sur une tension, une ambiance, un mot, une image, un détail -presque exagéré ou presque imperceptible- afin de dévoiler les modes de construction de la réalité. C’est ce processus d’exagération qui lui permet d’accentuer le caractère paradoxalement perceptif d’une situation. questionne la notion de l’esthétique de la ruine et de quelle manière celle-ci peut faire écho dans notre modernité. En usant de ces motifs (vestiges, fragments, ruines, monuments...) Antonio nous propose une réflexion qui va au delà d’un discours unique sur ce qui nous est donné à voir.

http://antozulu.wixsite.com/antozulu

sans titre (pixel vert) installation vidéo sur dalle lcd 21 pouces boucle 1920 x 1080 2016




sans titre (série débris) série de quatre photographies tirage jet d’encre sur papier brillant 200cm x 70cm 2016


sans titre dessins crayon sur papier 40cm x 50cm 2017


monuments fantomatiques impressions

jet d’encre sur papier mat 40cm x 30cm 2017


dans Le brouiLLard tout est pLus beau sÊrie de trois photographies tirage jet d’encre sur papier mat 90cm x 123cm 2016



crazy pink lady Née en 1990, France Vit et travaille à Pantin Artiste instinctive et autodidacte, Crazy Pink Lady propose un travail d’Up Cycling à l’aspect rutilant. Elle laisse les matériaux guider son imaginaire dans la réinterprétation d’images et d’événements populaires : ni maquette, ni ébauche, l’œuvre de créé à mesure que les morceaux s’assemblent. Elle commence très tôt à démonter tout ce qui peut l’être et expérimente la peinture avant de se lancer dans ses assemblages. Consciente de l’accumulation de déchet que notre société inflige, l’utilisation de matériaux de recyclage s’impose rapidement à elle. Nul besoin de chercher une interprétation conceptuelle à ses créations : elles sont à la fois le témoin (parfois inconscient) d’une époque, et la parole rendue aux éléments, initialement destinés à disparaitre, qui les composent. Texte : Ab Hoc & AB Hac lors de l’exposition TRASH, juin 2017

www.facebook.com/CrazyPinkLadyOfficial

WARRIOR-E récupération / fixage / collage / peinture 80,5cm x 53,5cm x 15cm, 4,4kg 2015



ENJOY et trash installation, rĂŠcupĂŠration / collage / peinture dimensions variables 2016




peintures 3d installation, rĂŠcupĂŠration / collage / peinture dimensions variables 2014-2016


manon ka Née en 1992, France Vit et travaille à Gentilly Son travail repose sur la vision d’un corps monde, plutôt que celle d’un corps dans le monde. Un corps vivant et mort, empreinte du réel. La fragmentation, la dissection, la reconstitution et la collection d’objets partiels du corps se met en scène dans des assemblages et installations qui questionnent à la fois le statut d’œuvre et la présentation de la chair. La procédure empreintée de ses peaux, que l’on retrouve dans le moulage, ne fais pas d’elle le sujet, mais un objet de communication du corps, par le corps. Son travail plastique est une recherche qui peut se résumer ainsi : chercher le point précis entre le minéral et le vivant.

http://manon-ka.tumblr.com

Ouvrir installation, armoire vitrine, sculptures, dessins, objets divers 200cm x 100cm x 35cm, objets de dimensions variables 2018



pouce rĂŠsine, paillettes, laiton, bois 40cm x 15cm x 15cm 2017


Organe 1000 cloche en verre, argile et acrylique​ 9cm x 13cm 2017


Hystérie sculpture ,​​buste de présentation​, socle en bois​ 180cm x 40cm x 45cm 2015


Coupes collage sur papier installation dimensions variables 2014 - 2015


Porte-manteau orte-manteau industriel en métal, peaux en acrylique, huile et latex​ 175cm x 40cm X 40cm 2017




vue de l’exposition











Remerciements : Ville de Cachan - Équipe de l’Orangerie - Comité de sélection - Artistes Conception et mise en page : Antonio Zuluaga. Texte : Emmanuelle CANNAVO. Crédits photographiques : Antonio Zuluaga.


Infos et contact : L’Orangerie –15, rue Gallieni – 94230 Cachan culture@ville-cachan.fr – 01 49 69 17 90 / 93


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