Tvb fabrik a declilk hors serie 1

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Journal indépendant distribué à prix libre pour son lancement, uniquement sur abonnement par la suite. Hors-série numéro 1 juillet 2016

HORS SERIE NUMERO 1

SPECIAL

ÉDITO

Kestu Fabrik ? Enquête au coeur de la Fabrik à Déclik lyonnaise. Retrouvez le dossier en pages 4 et 5 p.3

p.6 et 7

NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE

Ikigaï ou la motivation des jeunes Le pouvoir du choix, tel était le nom de l’atelier proposé par Ikigaï aux jeunes participants de la Fabrik à Déclik Lyon. Sous ce terme évocateur, une coach professionnelle proposait des outils d’introspection visant à permettre aux jeunes de prendre conscience de leurs envies, de leurs besoins et projections, afin de faire les choix les plus adaptés au respect de leurs ambitions. Un beau programme que nous résume Emma en page 3.

Nos déchets, ce casse-tête citoyen en pleine mouvance On se souvient du slogan «Vite, ça déborde !» de l’ADEME, aujourd’hui en plus de la réduction des déchets, on évoque de plus en plus leur réutilisation. Le déchet serait-il devenu une matière première utiliseable ? Quels sont les gestes simples et citoyens à adopter au quotidien ? Découvrez les infographies de Laura basées sur les informations apportées par les intervenants à la Fabrik.

C’est le début de l’été, la période idéale pour les défis ! Lorsque Simon de la Fabrik à Déclik Lyon nous a proposé d’animer le parcors media avec RCF et le CRIJ, nous étions enchantés. Former les jeunes qui ont envie de déclics et d’information autrement au journalisme de solutions, c’est le credo de notre association. Puis, Simon a ajouté que la Fabrik à Déclik ce n’était pas que des paroles, on faisait des choses concrètes... L’idée, c’est que les jeunes participent à la rédaction du journal et puissent voir directement le résultat lors de l’assemblée de clôture... Là on a eu un peu peur ! Réaliser un Hors-Serie, le mettre en page et l’imprimer en 3 jours, cela relève du défi. Puis on s’est dit «Au pire, ça marche ! ». On a anticipé la recherche de sujets, la mise en page, on a trouvé un imprimeur prêt à jouer le jeu et si vous avez entre les mains ce journal, c’est que nous y sommes arrivés ! Alors Bravo aux jeunes qui ont fait ce journal spécial Fabrik à Déclik et ont relevé le défi ! Sortis de leurs zones de confort après un succinct récapitulatif des rudiments du journalisme papier et de l’angle solution, ils sont passés à l’action et ont osé, ici et mainteant, expériementer. Ils sont la preuve que rien n’est impossible à qui transforme le déclic en action. Ils sont ceux qui feront demain et rien que pour ça, parfois, on se plaît à dire que Tout va bien. Tout va bien, association loi 1901 d’intérêt général Siège social : 56 route de Genas 69003 Lyon Achevé d’imprimé le 9 juillet 2016 par Digit Prim - 18 rue de Condé, 69002 Lyon Infographies réalisées avec l’aide de Pierre Guyomar du CRIJ Rhône Alpes Photographies : Christophe Dumais, Romane Berger, Laurianne Ploix. Rédactrice en chef : Laurianne Ploix Pour toute remarque : toutvabienlejournal@gmail.com


L’équipe de rédaction

LOUISE 24 ans, de toutes les aventures

Le Tout va bien

EMMA 18 ans, de découverte en découverte

SAHAEL 26 ans, il parle aux jeunes

MAXENCE 20 ans, futur grand reporter

LAURA 21 ans, elle écrit pour convaincre

CAMILLE 21 ans, rencontre le monde en voyages

SARAH 22 ans, directement importée du Quebec

MARINE 24 ans, grande timide et grande curieuse

Tout va bien est une association loi 1901 reconnue d’intérêt général. Son objet social est de diffuser des informations qui redonnent confiance en demain, de relayer tout ce qui se passe de bien aujourd’hui et qui nous aidera à mieux vivre demain. Le but étant de proposer d’autres exemples de « héros médiatiques » au grand public, de mettre en lumière tous ceux qui agissent dès maintenant pour répondre aux problématiques actuelles et du futur afin de le construire de la manière la plus pacifique et responsable possible. Inspiré du journalisme de solutions, Tout va bien, c’est avant tout le parti pris de regarder l’actualité non pas à travers le prisme de nos peurs et nos horreurs mais à travers le prisme de nos espoirs et des solutions existantes. Si nous devenons ce que nous pensons, autant nous entrainer à mieux penser. Tout va bien, c’est aussi un journal impliqué dans la vie locale. Nous avons créé le principe de l’initiative au kilomètre et nous souhaitons être un pont entre tout acteur local (associatif, chercheur, innovateur, entrepreneur social, soignant, particulier ou privé) porteur d’une idée ou d’un projet qui participe au bien-être individuel, collectif ou environnemental, et ses voisins, nos lecteurs, qui vivent juste à côté. On ne parlera que de projets concrets, essentiellement à Lyon, et nous vous permettrons de bénéficier de réductions chez ces acteurs de la porte d’à-côté, pour vous informer mais aussi vous faciliter l’envie d’essayer autrement. Vous pouvez nous aider en faisant un don à Tout va bien (reçu fiscal sur demande), en vous abonnant et adhérant à l’association, en écrivant avec nous des articles de journalisme constructif, en faisant connaître le journal autour de vous, en nous suivant sur les réseaux sociaux, en organisant des évènements ensemble et en apportant vos compétences, vos idées et vos envies. N’hésitez pas, contactez-nous : toutvabienlejournal@gmail.com.

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Ils sont à la Fabrik

RENCONTRE AVEC RAPHAEL FRANSES, CO-FONDATEUR Emma : Comment est née l’entreprise Ikigaï ?

IKIGAI, SPECIALISTES DANS LA RECHERCHE DU POTENTIEL CHEZ LES JEUNES Ikigaï est une jeune entreprise formée par de jeunes entrepreneurs motivés. Les entrepreneurs d’Ikigaï mettent en évidence une statistique : aujourd’hui, 77% des jeunes se sentent peu ou mal accompagnés dans la société actuelle. Le but d’Ikigaï est donc de trouver sa voix dans le monde d’aujourd’hui. Et c’est à partir de ce constat qu’a été trouvé le nom de l’entreprise. Le mot Ikigaï, tiré du japonais, signifie la « raison d’être et la joie de vivre » et est associé au peuple japonais et à leur longévité reconnue. Dans ce but, Ikigaï met donc en place des ateliers, des séminaires principalement dirigés vers les jeunes dans l’idée d’apprendre à mieux se connaître, savoir ce que l’on veut, ce que l’on ne veut pas. Une question très importante est ainsi posée : « où est­-ce-que l’on veut aller ? ». Dans le cadre de l’atelier proposé par Ikigaï durant la Fabrik à Déclik, l’accent a été mis sur le pouvoir du choix. Geneviève Fougère, coach professionnelle a ainsi porté notre attention sur le jugement que l’on a sur nous­-mêmes en nous faisant nous imaginer quelques années dans le futur. Sont ainsi ressortis différents constats : méditer sur soi­-même et sur ses propres envies peut aider à créer les conditions du succès, c’est à dire à réussir à obtenir ce que l’on souhaite. Il faut aller de l’avant, garder en tête des images positives même face à des réalités qui semblent difficiles. Il faut savoir par où commencer, cela aura un impact. La phrase la plus importante de l’atelier a donc probablement été : « Tout peut s’effondrer, sauf moi ». Celle-­ci met bien en relief le caractère positif d’Ikigaï. Grâce à cet exemple d’atelier, Ikigaï donne donc des clés pour voir l’avenir d’une façon plus optimiste, en essayant de « se focaliser sur les solutions, en court-­circuitant les obstacles et nos peurs ».

Raphaël : L’entreprise Ikigaï est née pendant une expérience qui s’appelle « Ticket for Change ». En fait, on est partis douze jours avec une cinquantaine de jeunes de la diversité française. On est partis dans cinq villes et on a rencontré pas mal de personnes inspirantes par exemple le PDG de Danone, des prix Nobel de la paix, etc... Tout un processus. J’ai rencontré Éloise (qui fait partie des créateurs d’Ikigaï), avec qui nous nous sommes retrouvés à la fois sur des sujets de développement personnel et d’orientation, on a tous les deux subis notre orientation. On s’est décidés à se lancer dans ce projet « Ikigaï » qui veut permettre à chaque jeune de révéler son potentiel et de trouver sa voie. E : Justement, comment trouver son potentiel ? R : On peut le dire en trois mots : Mieux Se Connaître. E : Quels sont vos moyens d’action ? R : Alors on a pas mal de moyens d’action différents. Nous, on conçoit et on anime des ateliers, des séminaires et en fait on va proposer aux jeunes une panoplie d ‘exercices et d’outils qui sont assez différents, qui vont travailler sur pas mal d’intelligences différentes, l’intelligence du corps, l’intelligence du cerveau ou l’intelligence émotionnelle par exemple. Donc, on va demander à des coachs professionnels, des intervenants et les membres d’Ikigaï de venir en fait. On se présente comme une relation pair à pair c’est à dire qu’on donne nos témoignages et on échange avec les jeunes. E : Est­-ce que vous avez de nouveaux objectifs aujourd’hui ? R : Nos objectifs sur les 6 prochains mois sont de prototyper et de tester un maximum de nos outils pour voir l’impact qu’il y a sur les jeunes pour en fait améliorer nos méthodes et du coup pouvoir impacter au maximum les jeunes dans le bon sens pour leur avenir.

REGARDS SUR NOS ASSIETTES « UNE AUTRE ALIMENTATION EST POSSIBLE». Dans le cadre de la soirée « Hors les murs » du vendredi 8 juillet 2016, les participants de la Fabrik à Déclik ont été invités à découvrir (ou redécouvrir) «Regards sur nos assiettes», un documentaire réalisé par Pierre Beccu et projeté au Comoedia. La projection a été suivie d’une rencontre et d’un débat avec Marion Mazille qui apparaît dans le film aux côtés d’autres étudiants enquêtant sur l’alimentation d’aujourd’hui. L’idée du film a germé en 2010, lors d’un atelier animé par Pierre Beccu auprès de six étudiants en géographie et ingénierie d’espace rural d’Annecy (Haute-Savoie). Ce travail a ensuite évolué vers un documentaire qui vise à sensibiliser petits et grands à l’importance d’une alimentation responsable. Les étudiants ont rencontré des spécialistes, des associations et des producteurs, afin de mieux comprendre d’où viennent les produits que nous consommons au quotidien. Le film aborde des thématiques variées : la santé, l’agriculture, l’environnement, ou encore le rôle des élus locaux pour n’en citer que quelques-unes. Le ton du film est résolument positif : oui, il est encore possible aujourd’hui de manger équilibré, local et pas cher ! Regards sur nos assiettes invite les spectateurs à repenser leur mode de consommation en proposant des alternatives à la grande distribution. Les circuits courts, en rapprochant producteurs et consommateurs, permettent de créer du lien social et de défendre une alimentation de qualité. En conclusion, Regards sur nos assiettes permet d’amorcer une réflexion sur les défis de l’agriculture de demain, en nous rappelant que nous sommes tous acteurs du changement. par Marine

E : En conclusion, est­-ce-que les jeunes ont du potentiel ? R : Tout le monde a du potentiel, croyez en ce potentiel là et si vous y croyez vous pouvez aller très très loin. par Emma

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Dossier Kestu Fabrik ?

MAIS KESTU FABRIK ?! MICRO-TROTTOIR A VOTRE RENCONTRE Des participants, des intervenants, des questions, des réponses... des échanges en somme. Là étaient tous les enjeux de ce micro-trottoir réalisé après deux jours de participation à ce festival d’expression citoyenne.

PERRINE, 27 ans, chef de marché en informatique, parcours demain la transition, en cours de déclickage

Et ALEXANDRA, 20 ans, DUT Information/Communication, parcours demain la transition, midéclickée

Vos impressions sur la soirée d’ouverture ?

Vos temps forts ?

Perrine : « Un débat qui invite à la réflexion avec des expériences transgénérationelles »

Perrine : « L’histoire du couvercle, je me suis dis il y a urgence, il faut que je prenne le temps ! »

Alexandra : « Une conférence forte avec des gens importants donc beaucoup d’admiration… et puis la bière c’était bien aussi ! »

Alexandra : « L’introspection qui m’a permis le plus de me connecter avec moi-même »

MAIWENN, 25 ans, Master inégalités et discrimination, parcours demain la transition, en cours de déclickage

« A la soirée d’ouverture, j’étais légèrement mal à l’aise avec le discours méritocratique, un peu dérangé par les profils homogènes sur scène, mais une belle énergie ! Les temps les plus forts ? J’ai beaucoup aimé partir des créativités de chacun pour apprendre sur moi-même finalement. »

MAXIME,

33 ans, créateur d’un point de rencontre sur le chemin de Compostelle, intervenant atelier sur le voyage et la permaculture

« Le déclick c’est ce qui m’a animé, un parcours de vie c’est un enchainement de décliccs avec des personnes impactantes pour m’éveiller et donc donner l’envie de transmettre. Je suis super touché d’être là et finalement j’ai été vraiment inspiré par les jeunes que j’ai rencontrés, ça me fait beaucoup de bien, c’est positif ! » par Maxence

L’ENVERS DE LA FABRIK... Un évènement construit en quelques mois. L’antenne lyonnaise de la Fabrik, montée en janvier 2016 est portée par Simon Leurent, 29 ans, un « décliké grave » de la Fabrik bordelaise de 2015. A peine sorti de ce festival, la flamme retrouvé comme il dit, il met en pratique ce qu’il a compris : se mettre en action, expérimenter, entreprendre. La méthode qu’il préconise : sortir de sa zone de confort, traverser la zone d’apprentissage, arriver dans la zone de risque et persévérer pour faire l’expérience de la magie. Monté sur le modèle de la Fabrik bordelaise, l’événement lyonnais s’est construit en quelques mois seulement. Dès novembre 2015 Simon Leurent recherche des partenaires et construit la programmation. Il est très vite rejoint au printemps 2016 par 4 jeunes en stages ou en service civique pour l’aider sur la stratégie de communication, les relations presse, la mobilisation et la logistique. A l’échelle lyonnaise, l’idée est de créer un réseau, une communauté sur le territoire entre les jeunes et des acteurs clefs du tissu associatif et entrepreneurial local. Avec la conviction que ce sont ceux qui font qui en parlent le mieux, les rencontres et échanges directs sont un accélérateur de déclik et d’apprentissage. Jeunes ou professionnels, chacun trouve à la fabrik ce qu’il y donne. C’est une plus-value pour tous et une expérience riche de rencontres et d’idées. par Louise

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Dossier Kestu Fabrik ?

NOS QUESTIONS AU FONDATEUR Camille : Quels sont les objectifs de Osons Ici et maintenant (OIM)?

OLIVIER, MOITIÉ DE COUPLE A LA GENESE DU PROJET Olivier Lenoir (41 ans) a créé l’association Osons ici et maintenant en 2014 avec sa femme sur la table de sa cuisine. Le couple, parent de quatre enfants, rentrait d’un séjour de trois ans au Québec où ils ont découvert l’Institut du Nouveau Monde qui leur inspira l’envie de créer une association innovatrice pour les jeunes, en France. Olivier a fait des études de commerce à l’ESSEC et est parti faire un tour du monde après son diplôme. Pendant deux ans, il étudie la vision du 21 ème siècle qu’ont les jeunes avec l’association Planet’Etudiants. De retour en France il a travaillé dans des grands groupes (L’Oréal, Renault, Sodexo) pendant cinq ans. Déçu par ce qu’il s’y passait, notamment au sujet de la redistribution injuste des valeurs, il a voulu changer de voie. Grâce à un copain qui travaillait dans une entreprise d’insertion, il a été employé à la Table de Cana pendant six mois. C’est là qu’il a rencontré quelqu’un qui lui a procuré son grand déclic : un ancien trafiquant de drogues qui avait fait quinze ans de prison et qui, à sa sortie, a trouvé un emploi dans cette entreprise d’insertion. Il y gagnait pratiquement rien, mais il était en paix, car ce qu’il faisait ne provoquait pas de problèmes dans le monde. Ce jour-là, Olivier a compris qu’il est possible de faire de l’économie au service de l’homme et de la femme et pas seulement une économie destructrice. « Ça a été une révélation pour moi et je me suis redirigé vers le secteur associatif. » Il a ensuite travaillé sept ans pour Unis-Cité, pour développer le service civique en France, puis part au Québec avec sa femme et ses enfants, travaille à l’institut du nouveau monde et ramène en France son expertise québécoise pour réussir à mobiliser les jeunes et les citoyens à se mettre en mode « solution et déclics ».

Olivier : OIM cherche à travailler sur le pouvoir d’agir. Car aujourd’hui, dans nos sociétés, on a souvent l’impression qu’on ne peut pas changer les choses. C’est difficile, à notre échelle. Les institutions sont loin de nous, elles ne sont pas toujours très innovantes. Les entreprises privées n’ont pas forcément un intérêt à ce que les choses changent. Donc on peut vite se décourager. Notre ambition avec OIM, c’est que chaque citoyen puisse contribuer à la hauteur de ses moyens, pour aller vers un changement positif, vers plus de justice sociale. C : La Fabrik à Déclik est un programme créé par OIM. Quels autres programmes ont été développés par l’association ? O : La Fabrik à Déclik, est notre premier programme, dont l’ambition est de faire que tous les jeunes en France passent du mode veille au mode solution. Le but est qu’ils vivent un déclic profond ou qu’ils prennent conscience des grands enjeux de la société, en discutant entre eux et avec des experts. Nos objectifs sont de permettre à des jeunes de passer de l’envie à l’idée, de l’idée au projet et du projet à sa réalisation concrète. La Fabrik à Déclik, couvre la deuxième étape : transformer une envie en projet concret. Shaker est un autre programme qui mobilise les envies sur un territoire. Et KATAPULT accompagne ces propositions pour qu’elles deviennent quelque chose de très concret sur le terrain. On peut donc tester son idée, soit sous la forme d’un essai, soit sous la forme d’un service civique mais que le participant va inventer lui-même.

C : Quels genres de déclics y-a-t-il dans une Fabrik à Déclik ? O : Certains ont eu de vrais déclics en terme de projets ou de propositions, d’autres ont eu des déclics beaucoup plus intimes, sur le sens de leur vie, sur leur place dans la société, le fait d’avoir confiance en eux, des choses plus difficiles à mettre en valeur, mais la part de l’invisible dans ce qu’on fait est assez importante. Et je dirai que c’est très difficile à expliquer ce que c’est une Fabrik à Déclik. J’ai tendance à dire que ça se vit. Il ne faut pas en attendre grand chose, mais il faut laisser les choses grandir en soi. C’est une façon de se reconnecter à ce qu’on est capable de faire et d’essayer de se désintoxiquer de certains maux de la société. C : Du coup, chaque jeune devrait participer à une Fabrik ? O : Le rêve c’est que chaque jeune puisse accéder à son talent en France. Ce qui m’a beaucoup touché quand j’étais au Québec, c’est qu’on disait toujours à mes enfants le matin à l’école : « Tu es capable ! » Et en fait on a besoin de ça, de dire aux gens : Oui, tu es capable de le faire ! Même si tu vas faire des erreurs, ce n’est pas dramatique ! Tu auras essayé. La vie sert à expérimenter des choses. Surtout dans le monde qu’on vit actuellement, il ne faut pas qu’on se conforme. Je pense qu’il faut être déraisonnable. Il faut remettre en cause le système. C’est à nous, la société civile et aux jeunes de changer le monde. Je pense que c’est important que chaque jeune en France vive un moment intense en prenant conscience des choses, en prenant confiance en soi et en passant un cap. Et à un moment on te dit : « Je te reconnais et tu es capable de monter sur une estrade, de présenter tes idées et elles sont valables ! » Je pense que si chaque jeune en France avait cette expérience-là, je suis convaincu que ça changerait le pays ! par Camille

C : Pouvez-vous nous donner un exemple de projet KATAPULT ? O : Il y a Lucie, qui a voulu développer un programme autour du handicap et de la construction l’an dernier. Son idée s’appelle « La bande à Batman » et son objectif est de rassembler des personnes qui veulent auto construire leurs maisons avec des salariés du bâtiment qui sont blessés et inaptes. Ces salariés du bâtiment vont coacher des gens qui veulent auto construire, car souvent les gens ont la volonté d’auto construire, mais ils n’ont pas les compétences techniques. On a les bras, mais pas le savoir-faire. Ces méthodes, les personnes qualifiées qui sont en situation de handicap, ils les ont et ils peuvent accompagner des chantiers. Cela permet de leur redonner une utilité, un travail et une dignité à des gens qui en avait plus. Et pour les gens qui vont auto construire, cela permet de limiter leurs couts en construisant leur maison.

Infographie réalisée par Louise

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Initiatives à Déclik

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Initiatives à Déclik

Infographies réalisées par Laura

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Portrait d’intervenant

LIONEL LERCH, CHAMPION DE SLAM ET ARTISTE INSPIRANT

«

Extrait d’un des slams de Lionel, récité en exclusité pour notre interview pour la Fabrik à Déclik Le slam c’est des mots, juste des mots. Des mots qu’un poète a rassemblé pour les dire sur scène en assemblée, avec ou sans blé à la clé. Juste des moi qui disent des mots, parfois des mots sumos en plein surpoids quand le surmoi vient sur scène pour s’assumer. Ces mots sumos, ces mots semés, ces mots sus mot-à-mot semés sur les sommets, ce mot qui sut m’aimer. Des mots à perdre haleine, à peine perdue, perlant sur les lèvres, des mots qui partent perdants montent sur le ring de la tchatche et en ressortent gagnants. Des mots saignants d’une bouche ouverte, des mots que personne n’a enseignés. Mosaique de mots laïques, le mot est ma religion.

»

Lionel Lerch, la quarantaine, habitant les pentes de la Croix-Rousse de Lyon et plus connu sous le pseudo COCTEAU MOT LOTOV est un slameur international. Avant d’arriver à la déclamation de poésie sous forme de slam, il a été journaliste, manutentionnaire et historien. C’est un artiste qui manie l’énergie des mots, la vitalité des verbes et le langage qu’il est prêt à exécuter dans tous types de contrat poétique. Champion de France en 2014 avec son équipe La tribut du verbe qu’il a conçu avec Anté vérité et Slamourai et vice-champion de France en 2016, Lionel s’affirme en artiste complet. La tribut du verbe s’investit dans l’animation d’ateliers d’écriture et d’interprétation ainsi que dans l’organisation d’évènements. Rencontre avec une personnalité.

Sahael : Comment t’est venu le déclic pour devenir slameur ? Lionel : Je fais du slam depuis que j’ai 30 ans, ça fait une quinzaine d’année. Le déclic est venu du fait que j’écrivais de la poésie mais un peu seul dans mon coin, mes poèmes étaient sur des papiers et ne vivaient pas vraiment. Et puis un jour j’ai vu qu’il y avait une Slam session en bas de chez moi dans les pentes, c’était des scènes ouvertes de poésie. Et donc j’y suis allé avec mes textes et j’ai déclamé mes écrits sur deux passages, ça a été apprécié et j’ai tout de suite intégré un collectif de slameurs. Ca a été une claque énorme, ce soir là, ça a changé ma vie, je suis devenu un artiste, tout d’un coup. S : Et c’est quoi au juste le slam ? L : Alors ma définition du slam, qui m’est propre, c’est faire circuler l’énergie des mots. Le slam, plus comunément, c’est de la poésie scandée, normalement sans musique. On a un temps donné, à partir de trois minutes, pour monter sur scène et dire quelque chose, qui qu’on soit. Ca peut être de la poésie, du rap, toute sorte de texte, c’est très large en terme de forme d’écriture. C’est un dispositif de scène ouverte qui peut aussi se passer sous forme de tournoi. S : Est-ce-que ce qui se passe dans la société d’aujourd’hui vous inspire en tant que slameur ? L : Moi personnellement oui, j’ai des textes engagés, plutôt politiques effectivement. Et quand on s’exprime c’est vrai qu’il y a toujours cette idée de vouloir dire des choses importantes. Slamer c’est aussi donner son point de vue, dénoncer, critiquer et parler du monde dans lequel on vit. La

politique, l’économie et l’écologie sont assez présentes dans mes textes. L’histoire m’inspire aussi, d’où vient l’homme, où est-il et où va-t-il c’est un peu ce qui me traverse. S : Et vous travaillez avec d’autres artistes ? L : Oui et c’est très enrichissant. Quand on commence à créer à plusieurs on va dans des directions dans lequelles on ne serait pas aller sinon, c’est très créatif. J’ai fait par exemple du slam en direct pour des festivals, j’ai travaillé avec des danseurs, des plasticiens pour écrire une fresque. Il y a beaucoup de croisements avec d’autres artistes, ça oblige à se réinventer en permanence, inventer et rester ouvert. S : D’être champion de France vous a-t-il permis de réaliser des choses particulières dans votre vie d’artiste ? L : Le fait d’avoir gagné ce tournoi a permis de faire des choses géniales, on a pu aller à Chicago pour travailler avec celui qui a inventé le slam en 1986, Marc Kelly Smith. On a fait une présidence de travail et de création avec des slameurs américains de l’équipe de Smith et ont a slamé dans le lieu emblématique le «grenn mill» qui a vu naître le slam. C’est là où tous les samedis à 16h il y a des déclamations, c’est là où tout a commencé. Le lieu fondateur respire une force que l’on ne trouve peut-être pas ailleurs. On a slamé nos textes, nous en français, et en même temps l’équipe de Smith en anglais. Cela donnait une musicalité particulière, c’est un super souvenir, un rêve devenu réalité.

par Sahael

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