Journal associatif et participatif, sans publicité, à retrouver sur le site toutvabienlejournal.org ou par abonnement. Édition Lyon -Hors-série N°4 GRATUIT
HORS-SÉRIE N°4
UNE INFORMATION INDÉPENDANTE
CAP DE CHANGER DE KAP ?
DES SOLUTIONS LOCALES SPÉCIAL AGGLO LYON
Les collegiens s’essaient au journalisme de solution
réinventer son parcours à partir de décliks NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE - NUMERO ISSN : 2495 - 9847 Journal mensuel sorti en fin de mois et déposé au dépot légal de la Bnf.
© GUYDA SCHIFFMACHER
Un événement Ils révèlent et accompagnent les talents p. 3
Ces jeunes qui partent à l’étranger p. 5 & 6
Un nouveau regard sur les migrants p. 4
Repenser le rapport à l’argent p. 7
Aboutissement du parcours média presse écrite de la Fabrik à DécliK 2017. Edition limitée. Ne peut être vendu. Tout va bien, association loi 1901 d’intérêt général - Siège social : 56 route de Genas, 69003 Lyon - Directrice de publication : Laurianne Ploix Achevé d’imprimé le 10 juin 2017 à DIGITPRIM. Crédits Photos : Guyda Schiffmacher, Sara, Hugo et Laurianne - Pour toute remarque : contact@toutvabienlejournal.org - Site web : toutvabienlejournal.org
L’équipe de rédaction
CLÉMENCE Grande curieuse, monteuse vidéo, elle s’essait à l’écriture par le journalisme de solutions.
L’édito
ANISSATY Passionnée de communication, elle envisage de faire une licence InfoCom afin de vivre ses rêves.
THARWATE Passionnée des enjeux contemporains, elle écrit un livre sur le potentiel humain dans l’apprentissage.
SARA Jeune étudiante en droit, elle est reporter-photographe sensible à la création terrestre au travers de la photographie.
ALICE Rédactrice web, mélomane, elle propose des lieux d’ échanges sans pression sociale.
HUGO Observateur du beau et des changements autour de lui, Hugo se consacre à l’écoute et au partage.
ELISE Curieuse et optimiste dans l’âme, elle aime échanger avec ceux qui s’engagent pour changer le monde.
Nos formules d’abonnement
LAURIANNE Fondatrice du TVB, Laurianne accompagnait les jeunes dans leur travail et signe l’édito.
La Fabrik à Déclik c’est un festival des possibles qui réunit sur trois jours des acteurs du changement d’un territoire et des jeunes de 16 à 35 ans venus apprendre, expérimenter, se former. Nous y animions le parcours presse écrite. Parler journalisme de solutions et faire avec ces jeunes en trois jours un hors-série du TVB c’est un bel exemple de possible, de passage à l’action et d’expérimentation en mode solutions. Alors BRAVO à ces jeunes qui ont osé, qui sont allés vers l’autre, qui ont cherché des solutions et vous les retransmettent ici après seulement quelques heures d’initiation. Belle découverte à vous de leurs premiers reportages.
Le Tout va bien Tout va bien est une association loi 1901 d’intérêt général. Son objet social est la diffusion de solutions et son objectif est de se faire le relais fédérateur entre les initiatives constructives et innovantes d’un territoire donné et ses habitants en quête d’inspiration. Elle a pour but de proposer d’autres exemples de « héros médiatiques » au grand public, de mettre en lumière tous ceux qui agissent dès maintenant pour répondre aux problématiques actuelles et à celles du futur, afin de le construire de la manière la plus pacifique et responsable possible. Premier journal local de journalisme d’impact, Tout va bien, c’est avant tout le parti pris de regarder l’actualité à travers un nouveau prisme : celui des solutions existantes, celui de « l’après constat ». Tout va bien, c’est aussi un journal impliqué dans la vie locale. Nous avons créé le principe de l’initiative au kilomètre et nous souhaitons être un pont entre d’une part tout acteur local (associatif, chercheur, innovateur, entrepreneur social, soignant, particulier ou privé) porteur d’une idée ou d’un projet qui participe au bien-être individuel, collectif ou environnemental, et d’autre part ses voisins, nos lecteurs. On parlera essentiellement de projets dans l’agglomération lyonnaise, et nous vous permettrons de bénéficier de réductions chez ces acteurs de la porte d’à côté, pour vous informer mais aussi vous faciliter l’envie d’essayer autrement. Nous organisons aussi des événements pour apprendre et expérimenter des solutions simples et accessibles, se rencontrer et mettre en lumière ces porteurs de projets innovants.
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VOUS POUVEZ VOUS ABONNER SUR : TOUTVABIENLEJOURNAL.ORG La newsletter internationale est envoyée mensuellement via mail. Le journal local, mensuel, est envoyé directement chez vous avec l'abonnement papier et par mail avec l’abonnement web. Les événements tvb, une dizaine par an, invitent des experts à vous présenter leurs solutions pour réinventer demain et mieux-vivre aujourd'hui. *Les 5% minimum de réduction chez nos partenaires sont valables pendant un an et sur simple présentation de la carte membre engagé.
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Rencontres
LES RÉVÉLATEURS DE TALENTS Chacun d’entre nous peut contribuer à changer le monde à sa manière : entrepreneurs sociaux, salariés, individus… Rencontre avec ceux qui travaillent à révéler les potentiels et qui accompagnent ceux qui s’engagent à aller au bout de leurs rêves.
Antoine Louvet est chargé de mission au CentSept, association qui vise à stimuler les projets d’entrepreneuriat social à Lyon. Il animait un atelier à la Fabrik à Declik sur l’engagement associatif. TVB : Qu’est-ce que vous aimez et quel sens trouvez-vous dans votre travail ? AL : Il s’agit d’aider des porteurs de projet qui ont dépassé le stade du prototype, qui souhaitent essaimer leur projet sur le territoire lyonnais, s’implanter, changer d’échelle ou encore créer une activité innovante pour les projets déjà en place. Ça a du sens pour moi car j’ai toujours été curieux, j’aime poser des questions aux gens. Et de par mon parcours précédent dans la relation client et le marketing, j’ai le réflexe de me mettre à la place de l’usager. Quand on crée un projet d’entrepreneuriat social, il faut toujours garder en tête l’impact auprès des usagers et les réponses que l’on donne aux bénéficiaires. Pour moi c’est essentiel d’accompagner cet impact et de continuer à l’améliorer. TVB : Comment accompagnez-vous les personnes ? AL : Pour accompagner au mieux les projets d’entrepreneuriat social, on rassemble des gens qui viennent d’univers très différents. Une personne seule peut accompagner un entrepreneur en lui faisant part de son expérience et de son expertise, mais ça devient très puissant quand on réunit des gens du secteur privé, public, associatif, voire des citoyens pour réfléchir ensemble.
bien-être avec plusieurs thérapeutes. Ça les a aidées à se connaitre, à trouver leur complémentarité, à créer des synergies. On a fait venir du public. Elles ont pu se recommander les unes les autres, se soutenir dans leurs activités, travailler en co-développement, en intelligence collective pour qu’elles réfléchissent ensemble. Je crée aussi des groupes de travail pour lever les problématiques d’entrepreneurs, des déjeuners réseau, etc.
Benoist Debay, associé au cabinet de conseil ANEO, qu’il a accompagné dans sa transformation en « entreprise libérée », s’est donné pour mission de libérer le capital humain des entreprises. TVB : Quel sens trouvez-vous dans votre travail ? BD : Ce que j’aime dans le métier du conseil et de l’accompagnement c’est de pouvoir changer les choses et de remettre l’humain au centre des préoccupations. Accompagner des personnes et des entreprises à révéler leurs talents là où ils peuvent s’exprimer […] pour faire gagner le collectif en valeur. TVB : Comment révélez-vous leur potentiel ? BD : Pour identifier le talent des personnes, il faut surtout être à leur écoute car très souvent ce sont les gens eux-mêmes qui le savent le mieux. Parfois il faut leur poser des questions sur ce qu’ils aiment faire, quelles ont été leurs réussites, les projets où ils se sont épanouis. Car bien souvent, on est heureux ou on trouve du bonheur là où on est compétents parce qu’on apporte des choses aux autres. Et c’est la même démarche pour les organisations, chacune est spécifique, avec sa propre culture. La bonne posture de conseil c’est d’être en retrait, à l’écoute, en inspirateur et après faire émerger de l’entreprise [ou de la personne] ce qui est bon pour elle. L’empathie est la première qualité pour arriver à détecter et révéler les talents.
Bénédicte Poncet, animait un atelier sur le potentiel des femmes en entreprise, elle est lacréatrice et animatrice du MIX Coworking dans l’ouest lyonnais. TVB : Quel sens trouvez-vous dans votre travail ? BP : J’aime les belles rencontres, discuter, échanger, créer et développer des liens entre les personnes. J’ai la conviction que l’homme a besoin de liens. Il faut qu’on s’entraide, qu’on travaille ensemble, qu’on vive ensemble... Ce qui me plait c’est d’être facilitatrice de liens. TVB : Comment accompagnez-vous les personnes ? BP : J’organise des projets avec les coworkers. Par exemple, récemment, on a organisé une soirée
Cédriane Moreau est responsable régionale d’Enactus, association qui accompagne des étudiants engagés dans des projets d’entrepreneuriat social en France et dans 36 pays. TVB : Quel sens trouvez-vous dans votre travail ? CM : J’adore travailler avec des étudiants engagés sur des projets d’entrepreneuriat social, acteurs de changement sur le territoire, et qui ont envie de changer le monde à leur échelle. C’est très euphorisant et ça donne beaucoup d’énergie et d’espoir pour le futur. J’ai toujours eu la chance d’accompagner des gens qui étaient en mouvement, qui ne restent pas assis les bras croisés, qui ont choisi de changer les choses à leur niveau et ça c’est extraordinaire. On est juste là pour les aider au bon moment, on sert de révélateur et on les booste, mais c’est eux qui font. TVB : Comment révélez-vous leur potentiel ? CM : On les accompagne tout au long de l’année et parfois sur plusieurs années, avec des ateliers sur mesure et des grands moments de rencontres. On révèle leur potentiel en les mettant en action, c’est important pour nous, ça fait partie de notre méthodologie : entreprendre en équipe et en action. Donc on les pousse très vite à passer à l’action et c’est là-dedans qu’ils se révèlent, qu’ils révèlent leur capacité, leur énergie, leur engagement.
La solution proposée Faciliter et soutenir les Décliks et les changements de Kap. par Elise et Clémence
TVB Lyon- Hors-série N°4 - juin 2017 - http://toutvabienlejournal.org
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Rencontres
UN NOUVEAU REGARD SUR LES MIGRANTS Singa signifie « fil » en lingala, la langue principalement parlée en République Démocratique du Congo. Pourquoi ce nom ? L’association a pour but de créer des liens, de tisser des fils entre les personnes réfugiées et les français.
« Mais comment faire pour rencontrer des français ? Quels lieux fréquentent-ils ? ». Parallèlement, des amis français lui demandent conseil pour l’hébergement de personnes réfugiées. Elle crée donc l’antenne lyonnaise de Singa en 2016.
Touré, jeune ivoirien maintenant ambassadeur de Singa, témoigne de son expérience dans l’association : « Singa, ça a été mon incubateur de bonheur. Quand je suis arrivé en France, j’avais le moral à zéro, je ne connaissais personne, je n’avais rien. Je suis entré un jour dans la communauté Singa et pour la première fois chez une famille française. Aujourd’hui, j’ai 30 amis français, un boulot, un appartement et je suis tout simplement heureux ».
Cinq années plus tôt, les 3 co-créateurs de Singa arrivaient au même constat. Pourquoi y a-t-il autant de personnes réfugiées ou étrangères ne connaissant pas ou peu la langue française, ne travaillant pas ou n’exerçant pas dans leur corps de métier initial ? Les raisons de ce cloisonnement sont multiples. D’abord, durant le parcours pour la demande d’asile, très complexe, les personnes sont essentiellement en contact avec des travailleurs sociaux et des administratifs. Ensuite, les demandeurs d’asile résident la plupart du temps dans des logements spéciaux et restent donc entre eux. Ils subissent aussi une certaine méfiance.
Dans le cadre d’un atelier d’inspiration, Fanny Auber, de l’association Singa Lyon, nous raconte les raisons pour lesquelles elle s’est engagée dans cette expérience. Travaillant dans l’accompagnement des réfugiés, elle s’est rapidement sentie dépourvue face à leurs questionnements :
Singa s’évertue donc depuis 2012 à déconstruire les préjugés sur l’asile et à créer l’opportunité de la rencontre. Elle peut être sur
la base d’une envie, d’un besoin, par exemple des cours de langue, jeux, repas. Le programme « Buddy » crée des binômes qui partagent des passions communes. L’association laisse ensuite une totale autonomie à la relation. Libre à elle de se construire et de s’enrichir. Chez Singa, il n’y a pas de relations de charité, tous les rapports se font d’égal à égal. Les programmes sont cogérés par des personnes étrangères et françaises. Chaque semaine, des ateliers sont proposés comme par exemple la création de CV ou de lettres de motivation... Singa crée en 2015 le programme Calm qui permet aux personnes réfugiées de mieux comprendre les codes de la culture française en étant hébergés chez une famille française durant une période pouvant allée de 3 à 12 mois. Chaque année, environ 60 familles accueillent chez elles un ou plusieurs réfugiés. « Le pouvoir de la rencontre se multiplie, on crée un rapport d’étonnement dans son entourage. Les voisins sont curieux, tout cela rayonne pour toucher un plus grand nombre de personnes » confie la jeune femme. Calm est un formidable créateur d’opportunités. 50% des personnes hébergées ont ensuite trouvé un logement, 60 personnes ont signé un contrat professionnel via le réseau Singa. « Un jeune homme éthiopien, hébergé dans une famille d’accueil, qui a aujourd’hui un logement à lui, accueille maintenant une famille libanaise » poursuit Fanny, la preuve d’une solidarité en chaîne.
La solution proposée Se rencontrer pour mieux se connaître, s’entraider et dépasser les préjugés.
Birgitt et Mountasser de l’équipe de Singa Lyon, Simon Leurent de Osons Ici et Maintenant Lyon et des jeunes déclikés sur le village Déclik, vendredi soir.
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TVB Lyon- Hors-série N°4 - juin 2017 - http://toutvabienlejournal.org
par Clémence
Rencontres
TERRE INCONNUE : À LA DÉCOUVERTE DE NOUVELLES CULTURES Mirya Duran est une experte de la mobilité internationale. Elle est chargée de mission internationale au CRIJ (Centre Régional d’Information Jeunesse), mais aussi coordinatrice du réseau Eurodesk. De par son métier qui l’emmène à voyager énormément à l’étranger, Mirya Duran parcourt le monde à la « découverte de nouvelles cultures ».
MD : Et ben j’espère que je vais la continuer et oui ça va pas mal, c’est plutôt bien. TVB : Finalement vous avez voyagé dans combien de pays ? MD : J’ai principalement fait l’Europe et puis un peu l’Afrique mais combien de pays exactement ? Je ne sais pas. TVB : Combien de temps consacrez-vous à une destination ? MD : Ça dépend, si c’est professionnel c’est une dizaine de jours, et si c’est personnel maintenant avec le travail c’est un mois à un mois et demi maximum.
MD : L’envie de découverte, et c’est vraiment quelque chose d’important de découvrir de nouvelles cultures et de travailler dans la mobilité internationale. TVB : Qu’est-ce que le voyage vous a vraiment apporté ?
Au Campus Carnot de l’UCLY, Mirya Duran nous raconte ses expériences, ses voyages à l’étranger, ainsi que les découvertes qu’elle a pu faire, nous l’avons rencontré et récolté son témoignage.
MD : Cela m’a surtout apporté le sentiment de me sentir étrangère ailleurs et du coup ça remet en place des choses. On peut se dire que quelque part c’est moi qui n’ai pas le bon accent, quelque part c’est moi qui n’ai pas les bonnes manières, que c’est à moi de m’adapter à ce qui se passe.
TVB : Pourquoi avoir choisi ce mode de vie ?
TVB : Au bout de votre quête ressortez-vous épanouie et heureuse ?
A la Fabrik, Mirya Duran n’est pas la seule à parler de son expérience de voyage et de découverte. Violette, une jeune femme de 23 ans, étudiante en BTS Tourisme nous partage aussi son témoignage, et son ressenti sur le choix de ce mode de vie. « Moi, je suis partie pendant un an en Inde, à 17 ans, pour faire ma deuxième année de première. Je ne voulais pas revivre la même chose et j’avais envie d’apprendre, de découvrir d’autres cultures, mondes… Et mes parents m’ont encouragée. J’ai surtout appris au retour quand je suis revenue, que moi j’avais tellement changé, et ici si peu. C’était vraiment une chouette expérience et aujourd’hui je fais un BTS Tourisme, pour continuer ces voyages et découvertes et c’est donc un peu dans la continuité de tout ça que je me suis inscrite ici pour voir ce qui était possible aussi un peu pour moi dans mes futurs projets, et découvrir aussi les points de vue d’autres personnes qui ont elles aussi envie de partir ».
La solution proposée Faire le premier pas pour oser voyager et éviter l’exclusion.
Miguel et Violette, étudiante en tourisme après avoir vécu un an en Inde, se sont rencontrés sur le parcours mobilité internationale.
par Anissaty
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Echanges
ET «CLICK», REPORTAGE AU VILLAGE DÉCLIK La Fabrik à Déclik est en réalité une opportunité pour les jeunes d’atteindre divers objectifs et de rencontrer plein de personnes. Elle propose des activités enrichissantes pour un avenir meilleur. Le Village Déclik est l’occasion de rencontrer des intervenants et d’autres participants, nous avons discuté avec des jeunes qui partent à l’étranger. Lets go à l’international ! Et oui, ils sont de plus en plus nombreux à envisager la voie internationale. Que ce soit pour des ambitions personnelles ou professionnelles, l’international ouvre aujourd’hui les portes de l’échange, devient de plus en plus accessible et concerne surtout les jeunes. Le parcours international pour beaucoup de jeunes étudiants reste ou devient un rêve. Nous avons pu récolter des témoignages intéressants qui donnent un nouveau point de vue sur la mobilité internationale. Nous avons interrogé Elisabeth, sur le stand de Singa, elle nous vient tout droit du Venezuela. TVB : Pouvez-vous vous présenter ? E : Je m’appelle Elisabeth, je viens du Venezuela et je suis bénévole dans l’association SINGA. TVB : Concernant la mobilité internationale, qu’est-ce que vous en pensez, vous qui venez du Venezuela ? E : C’est une expérience personnelle qui permet d’ouvrir les mentalités et cela change ta vie, tes intérêts, c’est une expérience cool et très simple, venir en France a toujours été un rêve. TVB : C’était un choix plutôt personnel que professionnel ? E : Moi, je suis partie du Venezuela car j’ai eu une bourse pour faire un master en Es-
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Elisabeth, jeune vénézuélienne en études en France.
pagne, ensuite je suis rentrée au Venezuela pour continuer mon travail. TVB : Êtes-vous ici pour vivre définitivement ou pour un temps déterminé ? E : J’avais l’intention de faire mes deux années de master mais j’ai décidé de rester ici pour apprendre le français ainsi que la culture française et cela fait 1 an que je suis ici. TVB : Votre rêve est donc devenu une réalité ? E : Exactement !
Sur le village éphémère, nous avons également eu l’occasion d’interviewer une jeune étudiante en droit d’origine russe qui envisage de partir poursuivre ses études en Arménie. TVB : Pouvez-vous vous présenter ? G : Je m’appelle Gayane, je suis étudiante en première année de droit à Lyon. Je suis de nationalité russe et je suis en France depuis six ans. TVB : Etes-vous intéressée par la mobilité internationale ? G : Je crois que j’ai fait un parcours plutôt international puisque je suis née en Russie, je me suis déplacée en France pour faire mes études, et plus tard j’aimerais faire du droit international. Cela me plaît et c’est simple de se déplacer ainsi car j’ai des facilités en langues étrangères, j’arrive à bien assimiler les langues.
TVB Lyon- Hors-série N°4 - juin 2017 - http://toutvabienlejournal.org
TVB : Qu’est-ce qui vous attire réellement dans l’idée de partir à l’étranger ? G : Pour moi, mon rêve ce sera de faire mes études en Arménie car je sais qu’il existe une université à Erevan, la capitale de l’Arménie, qui est en lien direct avec l’université Jean Moulin Lyon III. Ils préparent les étudiants surtout dans le droit international et pour moi ce sera un plaisir de faire mes études dans ce pays. Donc j’aimerais faire un parcours France-Arménie, c’est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. TVB : Qu’est-ce que cela vous apporte de faire vos études à l’étranger ? G : Pour moi, faire ses études ou travailler dans un pays étranger c’est une ouverture qui ouvre la porte à toutes les opportunités et un parcours international est quelque chose qui est très valorisé, parler des langues différentes est quelque chose de très important, c’est une richesse dans un contexte de mondialisation. Pour moi ça peut être quelque chose de vraiment intéressant qui peut bâtir un avenir, un projet professionnel sérieux et je serais quelqu’un de très recherché par différentes entreprises. En fait, c’est plus valorisant de faire ces études dans un pays étranger. Il suffit parfois tout simplement d’un pas de plus pour booster son projet, ses ambitions. Oser dépoussiérer ses potentiels pour atteindre ce que l’on veut, ce que l’on aime, également mettre en action ce que l’on sait faire. La mobilité internationale n’appartient pas qu’à une catégorie d’individus. Les freins de la timidité et de la peur peuvent bien souvent limiter notre engagement mais click and lets do it. par Sara
La solution proposée Favoriser le parcours international pour tous.
Echanges
DÉBAT AUTOUR DE LA MONNAIE Baptiste Mylondo et Charles Lesage lors du débat autour de la vie sans argent.
« Cap de vivre sans argent ? ». C’était un peu la question lancée lors du débat autour d’une vie sans argent réalisé jeudi dans le cadre de la Fabrik. L’amphithéâtre s’est rempli très vite pour cet échange autour d’un sujet qui, pour tous, constitue un enjeu d’une importance capitale pour la société. Comment vivre autrement, différemment, en se souciant des inégalités, de ses valeurs éthiques et du souci du bien-être commun ? L’argent finalement est-il une nécessité pour vivre ? Pour être heureux ? Pour réussir, réaliser ses désirs, ses rêves ? Si au lieu d’être une aide, elle incarnait plutôt une limite ? Alors comment faire autrement ? À ces questions, trois intervenants ont partagé leurs différentes expériences, leurs visions, leurs actions. Trois manières de penser le monde, trois manières de penser comment faire société et comment créer du lien social en conciliant des valeurs humaines. Benjamin Lesage ouvrit le débat en racontant son tour du monde sans argent : « avant le Maroc, pour nous (ndlr : il voyageait avec deux amis), c’était surtout ne pas consommer pour ne pas polluer ». Làbas « ça a été une vraie révélation » : sans argent, il est poussé à demander de l’aide, à communiquer avec les habitants et découvre une culture basée sur l’entraide et
le partage. « Un jour où l’on dormait dehors, on s’est réveillé avec un plateau déjeuner devant nous ». Arrivé au Brésil, il se fait voler son sac avec sa carte bancaire. Il dit de cette expérience : « je me suis retrouvé être vraiment la personne que je prétendais être : sans argent ». Il constate alors qu’il n’en a pas besoin pour vivre et être heureux et poursuit l’expérience. La naissance de sa fille un peu plus tard change la donne. Il témoigne : « C’est bien seul, mais après, il y a quand même tout un monde qui gravite autour de toi ». Il réintroduit alors l’argent dans sa vie, mais toujours dans un souci écoresponsable et sans en être dépendant. « Je trouve plus intéressant d’utiliser l’argent pour nourrir un projet », dit-il en présentant son éco-village Eotopia qui fonctionne sur l’économie du don. Pour lui aujourd’hui « il faut utiliser l’argent comme un outil qui permet et non pas comme une condition au bonheur ». Baptiste Mylondo enseigne l’économie à l’école 3A et à Sciences Po Lyon, il est l’auteur de plusieurs livres sur le sujet de la décroissance et de la « valeur travail » et il présentait le principe du revenu universel. Il a d’abord fait la distinction entre argent et monnaie : l’argent a une valeur spéculative, la monnaie elle ne sert qu’à l’échange et ne peut pas disparaître. Il nous explique ensuite que certaines choses ne doivent pas être vendues, car sinon certains n’y auront plus accès tandis que d’autres seront obligés de les vendre. « Il faut étendre le champ de la gratuité pour réduire les inégalités » affirme-t-il. Puis il expose le principe du revenu universel qu’il conçoit sans autre condition que la résidence, pour lui : « Chacun de nous participe à la richesse de la société, elle doit donc reconnaître ces contributions qui ne se limitent pas au travail salarié ». Pour finir, il a revendiqué la nécessité d’un plancher et d’un plafond suffisants et ré-
sume « Suffisant, c’est quand moins ne serait pas assez et plus serait trop ». Charles Lesage, utilisateur de la monnaie locale La Gonette, est aussi porte-parole ponctuel de l’association. Ses expériences de bénévole pour d’autres monnaies locales lui confèrent une bonne connaissance du sujet. Il commence par nous expliquer le problème : « 80% des euros circulent dans la sphère spéculative. Aujourd’hui, le système monétaire permet une évasion fiscale de plus de 50 milliards ». L’argent est donc capté par une minorité. L’enjeu d’une monnaie locale est de « faire en sorte que la monnaie redevienne un bien commun, géré par tous et pour le bénéfice de tous ». Selon lui, la Gonette est plus qu’une monnaie, c’est aussi « un espace de discussion et d’expérimentations » où les membres, les partenaires et les curieux se réunissent pour partager et échanger sur leur rapport à l’argent, ce qu’ils souhaitent faire à travers La Gonette et comment. Ils inventent ensemble les solutions, sans hiérarchie et en se basant sur le consentement afin que les décisions conviennent à tous et pas simplement à une majorité. C’est de ces discussions qu’est née La Gonette et la charte éthique qui prévoit son usage « au service des êtres humains et en harmonie avec la nature ». La monnaie peut être dépensée uniquement dans la région lyonnaise chez des partenaires professionnels de toutes sortes, agréés suite à une évaluation de leurs pratiques par rapport à la charte de l’association.
La solution proposée Découvrir des alternatives au système économique actuel.
par Alice et Tharwate
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Echanges
LES RENCONTRES DE LA FABRIK sensibles, comme celles de la réduction des inégalités sociales. À travers une méthode de co-création artistique, elle feront, par exemple, le lien entre les institutions à l’initiative de projets sociaux et leur cibles.
Arnaud, 24 ans, parcours Leadership participatif Suite à des problèmes médicaux, Arnaud prend conscience de la fragilité de l’existence. Cet événement l’incite à changer son état d’esprit, sans quoi il n’aurait peut-être pas participé à la Fabrik. Fautil attendre d’être face au mur pour avoir cette révélation ? Arnaud évoque son optimisme face à la dynamique de l’événement : des initiations à la communication non violente, une attention portée à l’autre, une ouverture à la découverte et à la construction de soi, une force de proposition émanant de la jeunesse... Une sensibilisation qu’il s’agirait, selon lui, d’élargir à l’ensemble de la société. Arnaud voit les rencontres de la Fabrik comme autant de stimuli, de prises de conscience, incitant chacun à s’engager sur son chemin. Sans se projeter dans un avenir idéal réducteur des possibles, Arnaud décide d’orienter sa vie actuelle vers plus d’échanges relationnels, accordant ainsi une importance à ses besoins présents.
Gary, 27 ans, parcours Slam A l’issue du premier jour, Gary constate déjà l’efficacité de la Fabrik à produire des Décliks. Comédien amateur, accessoiriste sur des tournages, il sculpte, danse, dessine. L’expression artistique lui est familière et pourtant, à la Fabrik, il découvre le slam. C’est l’occasion de requestionner ses a priori et de constater finalement son aisance dans cette pratique, qu’il ajoutera désormais volontiers à la liste de ses moyens d’expression.
Trois des jeunes fondatrices participent au parcours Entreprenariat social de la Fabrik, qui constitue un temps pour réfléchir et avancer sur son projet. Elles recueillent des conseils pratiques concernant l’établissement d’une vison porteuse du cabinet, son intégration dans un modèle économique et sa communication aux organismes de soutien. Mélanie exprime la stimulation transmise par l’événement, qui rassemble une jeunesse motivée par l’innovation. La Fabrik est aussi l’occasion de prendre soin de soi : Mélanie participe à l’atelier Do in japonais d’auto-massage, un apaisement bienvenu en parallèle de sa démarche d’entrepreneuriat et d’acquisition de compétences. par Hugo
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Mélanie, 22 ans, parcours Entreprenariat social Suite à ses études, Mélanie a comme projet de créer un cabinet de psychologie sociale avec quatre de ses amies. Leur volonté est de résoudre des problématiques auxquelles elles sont particulièrement
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