Hors série 3 TVB Le Grand Rendez-Vous

Page 1

Journal indépendant à prix libre à retrouver sur le site toutvabienlejournal.org ou par abonnement. Edition Lyon. Hors-série numéro 3. Janvier 2017

HORS SÉRIE NUMÉRO 3

SPÉCIAL

EDITION LYON

ÉDITO

NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE - NUMERO ISSN : 2495 - 9847

L’événement du Grand Rendez-Vous de la Métropole de novembre dernier ressemblait un peu à un annuaire vivant des acteurs innovants du territoire. Alors, quand Anne-Marie Comparini, Présidente du Conseil de Développement de la Métropole, a évoqué la possibilité de réaliser un hors-série du Tout va bien pour l’occasion, l’enthousiasme n’a pas tardé à s’installer. Faire le plein de solutions locales et vous les retransmettre, c’est notre défi quotidien, et nous pouvions le vivre en version condensée, à l’occasion de cette après-midi que nous vous retranscrivons ici.

Environ neuf cent personnes se sont donné un Grand Rendez-Vous le samedi 19 novembre dernier à la Métropole de Lyon pour réfléchir ensemble aux enjeux des activités et emplois de demain. p. 3 à 5

p. 6 à 8

Expérimenter & Découvrir Découvrez certains des 84 exposants du forum des initiatives et des ateliers d’expérimentations puis le ressenti des participants en pages 3, 4 & 5.

Comprendre & Partager Nous étions à deux des quatre ateliers collaboratifs proposés et avons suivi les mini-conférences pour vous préparer un aperçu de cette journée de réflexion participative. Résumés en pages 6, 7 & 8.

Nos appareils photos autour du cou et le bloc-notes à la main, nous étions quatre bénévoles de l’association à aller à la rencontre des nombreux exposants et participants. Nous avons participé aux ateliers, assisté aux conférences, interrogé des curieux, des passionnés, échangé des bonnes idées et récolté des témoignages à retrouver dans les pages de ce hors-série, résolument métropolitain. Nous avons essayé de concentrer en huit pages le résultat d’une démarche longue d’une année célébrée par un temps fort, un événement fédérateur et initateur de belles dynamiques. Tout va bien, association loi 1901 d’intérêt général. Siège social : 56 route de Genas 69003 Lyon Rédactrice en chef : Laurianne Ploix Photographies : Clément Navoret, Laurianne Ploix, Chloé Cosson et Laurence Danière. Mise en page : Tout va bien Relecture : Valérie Lavigne Pour toute remarque : contact@toutvabienlejournal.org Site web : toutvabienlejounral.org


Le Tout va bien

L’équipe de rédaction

Tout va bien est une association loi 1901 reconnue d’intérêt général. Son objet social est de diffuser des informations solutions qui redonnent confiance en demain, de relayer toutes les actions et innovations d’aujourd’hui qui nous aideront à mieux vivre demain. CHLOE COSSON Férue de littérature, sensible à l’écologie et à la solidarité, elle a un master de rédaction.

GUILLAUME PEREIRA Ingénieur, il est curieux des innovations techniques permettant de faire évoluer la société.

CLEMENT NAVORET Sensible aux enjeux de société et titulaire d’un master de rédaction appliquée, il partage son plaisir d’écrire.

LAURIANNE PLOIX Rédactrice en chef et fondatrice du Tout va bien, elle croit en la nécessité de montrer de nouveaux exemples.

Nos formules d’abonnement

Inspiré du journalisme de solutions, Tout va bien cherche des pistes de réponses aux problématiques sociétales. A travers de nouveaux exemples, de nouveaux héros médiatiques nous essayons humblement de faire notre part pour nous donner à penser ce que l’on devrait faire pour que tout aille mieux. Tout va bien, c’est aussi un journal impliqué dans la vie locale. Nous avons créé le principe de l’initiative au kilomètre et nous souhaitons être un pont entre tout acteur local (associatif, chercheur, innovateur, entrepreneur social, soignant, particulier ou privé) porteur d’une idée ou d’un projet qui participe au bien-être individuel, collectif ou environnemental, et ses voisins, nos lecteurs, qui vivent juste à côté. On parlera essentiellement de projets concrets, majoritairement dans l’agglomération lyonnaise, et nous vous permettrons de bénéficier de réductions chez ces acteurs de la porte d’à-côté, pour vous informer mais aussi vous faciliter l’envie d’essayer autrement.

TOUTVABIENLEJOURNAL.ORG

ABONNEMENT WEB newsletter + journal web 25 euros l’année

MEMBRE ENGAGÉ TOUT VA BIEN

ABONNEMENT PAPIER newsletter + journal papier 45 euros l’année

newsletter + journal + 50% sur les événements TVB + 5% de réduction minimum auprès d’un réseau de partenaires éthiques et locaux 75 euros l’année

RENDEZ-VOUS SUR http://toutvabienlejournal.org Les 5% de réduction chez nos partenaires sont une valeur minimum et valables pendant un an sur simple présentation de la carte membre engagé. Abonnez-vous sur toutvabienlejournal.org ou en nous demandant le formulaire d’abonnement à contact@toutvabienlejournal.org.

Le Grand Rendez-Vous Le Grand Rendez-Vous, c’est un grand dialogue initié par le Conseil de Développement de la Métropole de Lyon autour de la question « Quelles activités, quels emplois pour demain ? ». L’objectif est de travailler avec les citoyens, associations, et entrepreneurs du Grand Lyon pour réfléchir aux grandes mutations en cours, faire fuser les idées et définir ensemble des pistes d’actions. 16 ateliers collaboratifs ont eu lieu entre Janvier et Juin 2016 dans une dizaine de communes de la Métropole, avec en moyenne plus d’une cinquantaine de participants de tous horizons. La question des activités et des emplois y était discutée à travers différents thèmes : la culture, le numérique, l’économie verte et circulaire, le bien vieillir, la santé, et la formation. Le samedi 19 novembre, le Conseil de Développement et la Métropole de Lyon ont organisé un grand événement ouvert à tous. Ce temps fort du Grand Rendez-Vous avait pour objectif de poursuivre la réflexion, découvrir, partager, expérimenter, et construire ensemble les activités de demain. Toutes les informations sur http://legrandrendezvous.millenaire3.com Pour en savoir plus sur le Conseil de Développement : http://cdd.millenaire3.com/

2


Expérimenter CHANGE DE CHAÎNE & LA BRICOLERIE Au sein de l’espace Expérimentations, nous avons fait la rencontre de Cécile et de Roméo. Roméo était venu apprendre à vérifier et réparer ses freins de vélo avec l’association Change de Chaîne. Pendant ce temps, sa mère se faisait un bracelet en chambre à air au stand de la Bricolerie juste à côté.

XAVIER’s ROBOTIK Xavier et les jeunes qui l’accompagnaient

Xavier est formateur en Robotique : il apprend à construire un robot de A à Z, en passant par la mécanique et la programmation. Il dispose de 20 robots LEGO qu’il met à disposition des jeunes. Il leur montre les branchements, leur explique les algorithmes, la programmation. Pour le Grand RDV, l’atelier qu’il anime habituellement dans les MJC s’est délocalisé et toute l’équipe a passé une belle journée : « Les jeunes sont autonomes, ils posent des questions… Aujourd’hui, ils ont pu montrer ce qu’ils savaient faire aux autres enfants, discuter entre eux, former les autres. Ils ont créé du lien, réunis par une même passion » nous confie Xavier.

MUR INTERACTIF DE PETITES ANNONCES Joachim Bressat, à la tête de la startup ChronoScènes, envoie un SMS pour que son message s’affiche sur l’écran géant en haut de l’escalier.

EXTRAPOLIS LA FABRIQUE D’OBJETS LIBRES Autour de l’imprimante 3D, les curieux se regroupent. Lionel, secrétaire de l’association, se ravit de la diversité des personnes ayant visité le stand de la FOL et des échanges et découvertes faits durant l’après-midi.

De nombreuses personnes ont pu découvrir ce qui pourrait bien être l’art de demain. Le « tableau augmenté interactif » Extrapolis, produit par AADN, a la particularité d’être animé et de tourner en continu. On peut y voir une ville, très robotisée, sans vie autre que celle des objets animés comme des écrans de télévision et des caméras de surveillance. Pour Chloé, une participante qui a découvert l’œuvre en même temps que nous, l’oeuvre peut être interprétée comme la peur de l’homme d’aujourd’hui vis-à- vis du développement de la technologie et de la restriction de la vie privée. L’artiste parvient avec succès à susciter un questionnement.

AVANT 14H

LA FRESQUE DE LA TAVERNE GUTEMBERG À l’occasion du Grand Rendez-Vous, Henri et Maïa étaient accompagnés de deux artistes résidents pour proposer à chaque participant de contribuer à une fresque collaborative. L’art est un moyen de rassembler autour d’un projet et la Taverne nous offrait là l’occasion de réveiller l’artiste qui sommeille en nous pour créer une oeuvre collective instantanée. Cela demande simplement une once de motivation affirme Maïa : « Nous sommes là pour inviter chaque personne à poser sa touche personnelle. Réaliser une œuvre artistique, c’est simple. Il suffit de s’y mettre ! Grâce à un événement public comme celui-ci, chacun pourra se dire qu’il a participé à une œuvre. »

APRES 16H

Abdoul Khadre Seck réside en ce moment à la Taverne, où il expose. A la fin de la journée, il n’y a pas l’ombre d’un doute. Pour lui, le Grand RDV est réussi : « C’était une belle journée. Au moins cinquante personnes ont participé, ça fait plaisir. Même le maire a posé sa touche ! C’était une journée bien remplie, vraiment sympa ! »

3


Découvrir

Le Grand-Rendez-Vous a commencé par un forum des initiatives accueillant plus de 80 exposants. L’occasion pour le public de découvrir les acteurs de notre territoire qui inventent les activités de demain et apportent des solutions aux défis de notre société. En voici quelques-uns.

LA CULTURE EUROPÉENNE SELON ARTY FARTY Arty Farty est une association entièrement indépendante née en 1999 à Lyon. Depuis, elle se consacre au développement et à la promotion des cultures indépendantes, particulièrement dans le secteur de la musique et de la création visuelle. Pour en savoir un peu plus, nous avons rencontré Charlotte Tardy, chargé de mission pour European Lab.

TVB : Bonjour ! Pouvez-vous nous présenter Arty Farty ?

CT : Arty Farty est l’association à l’origine du festival des Nuits Sonores, le festival de cultures électroniques indépendantes et numériques, qui se déroule à Lyon depuis 13 ans. Mais Arty Farty est aussi à l’origine du forum European Lab, le pendant réflexif du festival : il convoque différents acteurs, entrepreneurs et responsables politiques pour penser l’Europe de demain. C’est une sorte de photo de la société, qui questionne le rôle de la culture au sein de celle-ci.

TVB : Votre structure est-t-elle source d’emploi ?

CT : Après 17 ans, la structure a développé 23 emplois pérennes sur le territoire. En connectant différents acteurs culturels de la métropole, en mutualisant les moyens, on peut créer une synergie positive. C’est une manière de contribuer à l’entreprenariat culturel, de participer indirectement à l’emploi de demain. Et la Métropole, grâce à ses richesses et son réseau, peut aider les acteurs culturels du territoire, les orienter et leur permettre de se développer. par Clément Navoret

RECYCLER SON PAIN AVEC GRAND LYON HABITAT Grand Lyon Habitat (GHL), premier bailleur de logements sociaux de la métropole lyonnaise, a lancé un projet pour lutter contre le gaspillage alimentaire, qui nous était présenté au forum des initiatives du Grand Rendez-Vous. Il y a environ deux ans, des gardiens de logements gérés par GLH dans le quartier de la Darnaise à Vénissieux alertaient sur un problème récurrent dans leur secteur : des habitants ne souhaitant pas jeter le pain à la poubelle le déposaient aux pieds des immeubles, entrainant la prolifération des nuisibles (rats et pigeons) et détériorant les conditions de propreté et d’hygiène des espaces extérieurs. Les campagnes de prévention ou de répression n’ayant pas fonctionné, GLH a mis en œuvre une politique de recyclage du pain impliquant les locataires et des partenaires. Des containers à pains ont été mis en place en mai 2014 (5 puis 9 au total fin 2014), en présence d’une ferme pédagogique dans le cadre d’une action de sensibilisation. Les objectifs sont simples : encourager les locataires à utiliser le pain via des recettes comme le pain perdu ou bien le placer dans les containers afin de lui donner une seconde vie. Il sera ainsi utilisé dans les jardins partagés de GLH via le compostage ou permettra de nourrir les animaux dont s’occupent des associations qui viennent le récolter. C’est ainsi qu’aujourd’hui 17 containers à pain sont installés sur Vénissieux dont 9 dans le quartier de la Darnaise et 8 à Léo Lagrange. Au printemps 2017, il est prévu d’installer des « Boites à pains » sur le quartier de Mermoz, réalisées dans le cadre de Chantiers éducatifs par des jeunes du quartier. Force est de constater que la réussite est au rendez-vous pour ce projet, avec 2 collectes par mois pour les containers déjà installés, soient 250 kg de pain mensuels (3 tonnes par an !). Une bien belle initiative, qui nous montre que tous les acteurs de la Métropole peuvent saisir des opportunités pour rendre plus durables et plus responsables les comportements de chacun. par Guillaume Pereira

CONNEXIONS SOLIDAIRES Issue d’Emmaüs, l’association fondée par l’Abbé Pierre, Emmaüs Connect a été créée en 2013 afin d’aider les plus démunis dans la transition numérique. L’objectif affiché de l’association est de faire en sorte que le numérique ne soit pas « un nouveau levier d’exclusion mais au contraire un levier au service de l’insertion des publics fragiles ». Ainsi, Emmaüs Connect propose des formations pour que chacun ait accès à un bagage numérique minimum pour s’intégrer dans la so-

ciété, et accompagne les personnes dans leurs démarches administratives, de plus en plus dématérialisées. L’association mène également des actions de sensibilisation des parties prenantes. Emmaüs Connect entraîne avec elle, sans distinctions, toutes les personnes n’étant pas naturellement orientées vers le numérique pour ne laisser personne au bord de la route. G.P.

PENSER AUTREMENT L’ENTREPRISE AVEC ARTIBOIS Artibois se définit comme une entreprise à statut associatif et s’insère dans le cadre de l’entreprise adaptée, c’est-à-dire une entreprise qui embauche 80% de salariés reconnus comme travailleurs handicapés dans ses effectifs de production. La menuiserie de Vaulx-enVelin emploie aujourd’hui 33 personnes dont 16 personnes en situation de handicap psychique. Elle accompagne ses aide-menuisiers vers un projet professionnel adapté à leurs besoins et à leurs capacités. Pour cela, elle propose un contrat de professionnalisation pour les parcours courts (maximum deux ans) visant à pouvoir intégrer une entreprise ordinaire par la suite, et des parcours longs proposant des CDI pour travailler durablement chez Artibois. Cette année, deux personnes ont ainsi pu être réinsérées sur le marché de l’emploi ordinaire. En 2017, la petite entreprise se lance un nouveau défi : recycler la matière première au coeur de son métier, le bois, ou lui donner une nouvelle vie. « Nous avions l’idée de transformer l’armature d’une fenêtre en bois en un objet design dessiné par une architecte d’intérieur, par exemple. Nous sommes venus ici au Grand-Rendez-Vous notamment dans l’objectif de rencontrer d’autres acteurs et d’avoir d’autres idées. Il y a une belle dynamique ici, les ateliers sont intéressants et nous ont fait réfléchir. Et c’est bien connu, on réfléchit toujours mieux à plusieurs que seuls » lance Raymond Verlet, administrateur d’Artibois, à la fin de notre entrevue. par Laurianne Ploix

4


Découvrir

TRIER AVEC SES VOISINS Pas toujours facile de bien trier ses déchets. Mouvement de palier, jeune association lyonnaise, forme et accompagne les habitants qui souhaitent améliorer le tri et la réduction des déchets dans leur immeuble. Lancée au mois de janvier dernier, Mouvement de palier propose pour cela une affiche qui se veut complète et didactique. Les habitants de la Métropole de Lyon qui souhaitent porter cette initiative dans leur immeuble auprès de leurs voisins sont nommés « ambassadeurs », et chaque affiche est personnalisable. On y trouve les bons gestes à adopter pour le tri sélectif des emballages, et des informations sur le compost, le silo à verre ou la déchetterie la plus proche. Un encart propose des solutions pour valoriser ce dont on souhaite se débarrasser. En un coup d’oeil, les habitants pourront par exemple localiser la boîte à dons à proximité. « Toutes ces choses que les gens ne savent pas forcément » synthétise Basile, jeune bénévole présent sur le stand de l’association lors du Grand Rendez-Vous . Il poursuit enthousiaste : « Mouvement de palier permet d’aller à la rencontre de ses voisins. L’ambassadeur est une personne-ressource qui doit seulement avoir envie de faire évoluer les choses dans son immeuble » explique Basile.

numériques pour proposer à ses patients une plateforme simple d’utilisation, gratuite et accessible à tous. Avec le nouveau portail My HCL, les patients peuvent éviter les déplacements, les files d’attente mais également les échanges téléphoniques. Chacun peut créer son espace de suivi privé, dans lequel il peut conserver et consulter toutes les informations sur sa santé. Ainsi, toutes les informations provenant de l’hôpital sont directement transmises en ligne. C.N.

LES COMPOSTIERS En 2009, deux habitants du 7ème arrondissement de Lyon désireux d’installer des composteurs collectifs en ville créent une association : Les Compostiers. Depuis, cette belle initiative s’est progressivement installée sur le territoire. En sept ans, 75 projets de composteurs composés de matières sèches et d’épluchures ont été mis en place dans des quartiers, en pied d’immeuble, en établissements… La preuve que les composteurs collectifs ne laissent pas insensibles, ce qui est compréhensible tant l’initiative est pleine de sens.

MARIE-FRANCOISE « J’ai trouvé ça assez extraordinaire, notamment par la diversité des choses présentées. Cet événement montre bien toutes les initiatives qui se développent pour apporter des services aux citoyens. C’est un événement à l’image de cette nouvelle société qui est en train d’émerger. »

C.N.

LEA, MARIA, CORALIE, & MATHILDE

LA FORMATION PROFESSIONNELLE

Initié en 2011, My HCL est un site web sécurisé qui vise à simplifier l’accès aux soins des patients et initié par les Hospices Civiles de Lyon. Alors que l’attente est souvent longue à l’hôpital, cette alternative tire profit des outils

CORALIE « C’est intéressant qu’un tel événement soit ouvert au public. On peut découvrir les initiatives qui se développent par différents biais. On peut voir la réflexion qui se fait, où la ville en est, les idées qui se mettent en place. Pour moi, c’est aussi une manière de savoir comment je peux m’impliquer. »

par Chloé Cosson

L’HOPITAL FACILITÉ PAR LE NUMÉRIQUE

LE RESSENTI DES PARTICIPANTS

Le CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers) Auvergne Rhône-Alpes forme plus de 3000 personnes par an aux diplômes reconnus d’Etat et par le Ministère du Travail. C’est aussi le premier producteur de mooc (cours gratuits en ligne) ouverts à tous (personnes handicapées, chômeurs, réfugiés, etc.). Le CNAM fédère tous les acteurs du territoire pour proposer des méthodes de formation innovantes. Lors de l’atelier sur la formation qui s’était tenu en mai dans le cadre du Grand RDV, les représentants du CNAM avaient évoqué la possibilité de créer une appellation « Lyon ville apprenante » un peu comme « Lyon ville équitable et durable » ainsi que la possibilité de former par les jeux vidéos : les serious games. L.P.

« Avec tous ces stands, on voit ce qui existe autour de nous, on se sent plus proches des réalités. Les emplois de demain seront plus conscients, responsables et respectueux de l’environnement. »

GILLES « Je fais partie du Conseil de Quartier de Gerland depuis 11 ans et suis venu pour découvrir toutes ces choses transversales qui se font. »

GREGORY « J’avais participé à une réunion où on demandait aux jeunes ce qui était important pour eux au travail. On avait dit une bonne ambiance, une hiérarchie horizontale et du sens. Aujourd’hui, je viens voir le résultat. »

5


Comprendre L’après-midi du Grand Rendez-Vous fut ponctuée par quatre mini-conférences de 20 minutes pour s’interroger sur les évolutions de nos sociétés. Elisabeth Grosdhomme de Paradigmes et caetera s’interrogeait sur les communs et le libre, Bruno Bonnell de Robopolis dressait la carte d’identité de l’industrie du futur, Laura Châtel de Zéro Waste France imaginait les coopérations possibles entre les différents acteurs d’un territoire pour tendre vers une économie zéro déchet, et Eric Petrotto de la SCIC 1D Lab questionnait les modèles de gouvernance des entreprises. Des moments de réflexion ouverts à tous dont voici des extraits.

EXTRAITS DE LA CONFERENCE ZÉRO-DECHET

«

EXTRAITS DE LA CONFERENCE INDUSTRIE DU FUTUR

«

Au terme « robot » d’aujourd’hui succédera le terme « cobot », inspiré de la racine latine « co » qui signifie « avec ». Ce seront des compagnons, des collègues. Il faut savoir que 50 % des emplois de demain ne sont pas encore inventés. Le génie humain est de produire des robots qui font d’autres choses qu’une simple reproduction du geste humain. Selon moi, la robotique va créer quatre catégories d’emploi pour 2050 : dans la téléopération, dans la distinction des vies réelles et virtuelles, dans le développement de l’intelligence artificielle émotionnelle (utile dans la prévention de maladies graves par exemple) et dans le développement des robots comme nouveau moyen de transport. En 1900, 850 000 personnes travaillaient dans l’hippo-mobilité (le déplacement à cheval), en 1950 elles étaient moins de 5 000. La voiture avait détruit leurs emplois, et embauchait à son tour plus de 3,5 millions de personnes.

»

Si vous prenez une certaine quantité de déchets, vous pouvez choisir de les enfouir dans une décharge. Cela créera un emploi. Vous pouvez choisir de les brûler dans un incinérateur : cela demandera alors trois emplois. Puis vous pouvez choisir de les recycler : il faut alors les envoyer dans un centre de tri et dans des entreprises qui feront de nouveaux produits avec ces matières. Pour la même quantité de déchets, c’est déjà 31 emplois créés. Allons encore plus loin et décidons de réutiliser ces matières : pour 10 000 tonnes de matière, cela demanderait 700 emplois. Réduire nos déchets signifie simplement choisir de gérer nos ressources différemment. Il s’agit vraiment de baser la valeur économique d’un produit non plus simplement sur la production initiale mais sur sa durée d’usage, ce que l’on appelle l’économie de la fonctionnalité. Il y a un vrai dynamisme autour de ce nouveau secteur. Le meilleur exemple est peutêtre celui des épiceries de vente en vrac, sans emballages, ce qui n’existait pas du tout il y a sept ans en France. Aujourd’hui, il y en a des centaines à travers le pays.

»

PASCALE, partcipante, à la sortie de la conférence Modèles de gouvernance « Je travaille dans une agence d’urbanisme et d’architecture, nous avions participé aux rencontres du Grand Rendez-Vous, à la suite desquelles nous avons décidé de faire un petit fascicule sur l’évolution de nos métiers que l’on a appelé Urbanistes et Ressources. Je trouve la démarche très intéressante et je suis venue pour découvrir aussi de nouvelles façons de travailler. »

MEIJE, partcipante, à la sortie de la conférence Zéro Déchet « Finalement, le zéro déchet est créateur d’emploi. Alors qu’on est à bout de notre économie dans laquelle tout se prend et tout se jette, cette conférence nous a permis de voir que l’on peut répondre aux deux problèmes. Ce serait une bonne chose de les réunir pour en faire une force. »

CLAIRE, partcipante, à la sortie de la conférence Zéro Déchet « C’était une très bonne conférence, très bien illustrée. On a appris ce qu’était une économie en développement. J’espère que c’est notre avenir ! »

par Chloé Cosson

ELISABETH, conférencière sur les communs et le libre « Le commun suppose des règles de gouvernance équilibrées, des communautés actives et des biens non rivaux et non-exclusifs. Pour développer le libre, il faudra développer la confiance et prendre le temps. Blablacar a rencontré le succès après huit ans de travail. »

par Guillaume Perreira

6


Partager Le Grand Rendez-Vous, c’était aussi des ateliers collaboratifs pour réfléchir collectivement autour des problématiques d’économie circulaire, des projets culturels, de la Métropole apprenante et de l’autonomie-santé. Une heure trente pour proposer collégialement deux actions concrètes. Retrouvez un aperçu de ce dialogue nouvelle génération à travers deux des cinq ateliers.

ATELIER CULTURE, LE PARTAGE DES RESSOURCES Dans l’une des grandes salles de l’Hôtel de la Métropole, une cinquantaine de personnes volontaires réparties autour de quatre grandes tables vont se pencher sur l’accompagnement possible dans le partage d’outils et de ressources pour les projets culturels. Justine, l’animatrice, explique le déroulement de l’atelier, puis Myriam Picot, maire du 7ème arrondissement et Vice-présidente de la Métropole de Lyon déléguée à la culture, prend la parole quelques minutes et évoque l’enjeu du monde culturel face à une nouvelle gouvernance qui appelle au collectif. A chaque table, un modérateur et un agent de la métropole, connaisseurs du secteur, sont présent pour animer le débat, et un scribe prend des notes afin de laisser une trace écrite. Autour d’eux, une dizaine de participants prêts à réfléchir pendant une heure à des propositions concrètes pour améliorer les emplois et les activités dans le secteur culturel. Les profils sont divers et variés et les discussions libres. On retrouve des personnalités comme le directeur des Célestins ou le jeune qui monte son entreprise. Il ressortira des discussions transversales de la première table, chargée de réfléchir à la gouvernance collective pour favoriser la coopération entre les acteurs du territoire, l’idée de la création d’une plateforme numérique des acteurs culturels. Cet outil permettrait d’échanger les bonnes pratiques ou d’informer sur la recherche de financements, et offrirait la possibilité de répondre de manière collective à des appels à projets qui pourraient être pluri-annuels. La seconde table se penchait sur les intérêts d’une coopération pour mener à bien un projet culturel et a proposé de créer des temps de rencontres entre les métiers et des partenariats

entre les structures publiques et privées. La troisième table se concentrait sur les lieux de création et leurs modalités de partage. Il a été proposé de créér un réseau métropolitain permettant de tisser des liens entre les lieux de création et de diffusion, puis de remettre en place une plateforme numérique faisant état du parc matériel. La dernière table chargée d’échanger autour des réseaux culturels et des leviers de partage constatait l’isolement des structures et proposait la désectorisation et la création d’une chambre de coopération culturelle, d’incubateurs ou de passerelles d’initiatives pour accompagner les porteurs de projets culturels. Une profusion d’idées pour avancer au mieux, ensemble. par Laurianne Ploix

ATELIER SANTÉ, LES ENJEUX DE L’AUTONOMIE DU CITOYEN Derrière les portes de l’atelier Autonomie-Santé, les participants se sont rassemblés autour de trois tables formant trois groupes, prêts à en découdre avec un sujet vaste aux interrogations multiples : le citoyen, acteur incontournable. Faisons le point. La première table s’est interrogée sur le citoyen acteur de ses données personnelles : quelles sont les implications de la nouvelle loi santé ? Pour répondre à cette problématique, les participants se sont fixés l’objectif de donner à chaque citoyen les moyens de connaître l’importance de la donnée de santé. Comment ? Par un accompagnement, des formations, de l’information destinée aux citoyens et aux professionnels concernés. Car ce sont eux les acteurs susceptibles de porter un tel projet : les collectifs d’usagers, la métropole… Le côté pédagogique pourrait être soutenu par les écoles primaire et les collèges dans un cadre périscolaire. Les participants ont aussi imaginé une action visant à contrôler l’anonymisation des données, par une

commission de contrôle à l’usage des données de santé. Celle-ci serait composée de représentants du territoire, de techniciens experts, de professionnels de la santé, d’usagers… De l’autre côté de l’atelier, la seconde table a réfléchi au citoyen acteur de son parcours dans la perte d’autonomie : quelles attentes, quels besoins ? D’abord, les participants ont pensé au « faire ensemble » pour se projeter dans un parcours de vie, permettre la prise en charge et la valorisation de chacun. La personne âgée doit anticiper sa dépendance, ce qui est plus simple entre pairs. Pour répondre à un tel besoin, les participants ont pensé à concevoir une plateforme collaborative réunissant les innovations afin de les mettre à disposition de tous, avec un vrai maillage entre des lieux ressources à l’échelle locale. Dans un tel contexte, les acteurs peuvent être multiples : citoyens, acteurs institutionnels, associations… Ainsi, chaque personne pourrait avoir accès à une vraie méthodologie. D’autre part, les participants ont proposé d’améliorer l’information, de la personnaliser en fonction des différents usagers grâce à un guichet numérique, source d’information collaborative individualisée. Enfin, la troisième et dernière table s’interrogeait sur le citoyen acteur solidaire autour de la personne âgée : comment et avec qui s’impliquer ? Eux aussi ont imaginé une plateforme, inspirée par un site web bien connu : Le bon coin. Le bon coin du bénévolat, une plateforme présentant tout ce que font les associations afin de tester le bénévolat. Ainsi, le citoyen peut découvrir les actions qui l’intéressent avant de s’engager définitivement. De plus, chacun peut chercher l’information auprès d’un citoyen déjà engagé dans une association. En mobilisant la Métropole, les associations et les institutions concernées mais surtout les entreprises, cela peut-être d’un réel intérêt. Les participants ont partagé, collaboré et de belles idées ont germé pour répondre aux questions posées par le sujet : communiquer sur la donnée de santé, concevoir une plateforme collaborative pour anticiper la perte d’autonomie, un bon coin du bénévolat… Des idées qui pourront peut-être inspirer les acteurs du territoire et contribuer à son avenir. Quoi qu’il en soit, l’atelier a porté ses fruits. par Clément Navoret

7


Partager

ILS ÉTAIENT AUX ATELIERS...

L’IMPRESSION « À CHAUD » DE L’ORGANISATION Entre deux interviews sur les stands du forum des initiatives, Clément, bénévole au TVB, a récolté le témoignage d’Anne-Marie Comparini, la présidente du Conseil de Développement à l’initiative du GrandRendez-vous.

JONATHAN

ROLANDE « Je suis bénévole à Demain Ensemble à la Duchère, une association qui accompagne les personnes âgées isolées ; j’attendais des explications et j’ai eu des informations intéressantes, notamment sur les problèmes de déplacement. »

« J’ai lancé une start-up, I guide U, pour rendre interactives les visites culturelles. Un atelier comme celui-ci permet vraiment d’échanger les bonnes pratiques, de réflechir ensemble, et puis de rencontrer du monde. »

« Je suis heureuse parce qu’on a pu montrer qu’il y a une profusion d’initiatives correspondant aux nouvelles formes d’entreprendre. J’ai toujours pensé qu’il y a des moments de l’histoire économique où c’est une jeune génération qui porte le nouveau monde qui arrive. On l’a bien vu aujourd’hui : les trois modèles économiques (l’économie classique, l’économie solidaire et sociale, et les nouvelles formes d’entreprendre) ne sont pas en concurrence, au contraire il y a des passerelles qui se font » lui confia-t-elle. L’après-midi d’échanges s’est ensuite cloturée par un cocktail convival, l’occasion pour nous de demander un premier ressenti à Pierre Houssais, directeur de la prospective et du dialogue public du Grand Lyon, la direction qui a coordonné l’organisation de l’événement. Voici son bilan spontané de la journée. « Nous sommes vraiment contents de voir que le principe de la rencontre arrive à mobiliser autant de monde » nous confie-t-il dans un sourire. « Nous avons comptabilisé presque 900 participants alors que notre objectif était de 500. L’hôtel de la Métropole était un lieu vivant aujourd’hui, les gens semblaient heureux, de le découvrir pour certains, ou d’y voir autant de personnes prenant plaisir à échanger entre ces murs pour d’autres. Chacun a pu se réapproprier sa ville, car la Métropole ce sont aussi les habitants qui la font » continue-t-il. Pour conclure, il nous partage sa satisfaction concernant la diversité des personnes présentes et l’état d’esprit horizontal qui régnait.

ISABELLE

LOUIS « L’échange a été riche et même foisonnant. C’était concret, très intéressant. C’était aussi un peu frustrant car on avait plusieurs propositions mais on ne pouvait en retenir que deux. On s’est peut-être un peu éloignés de la question initiale. Mais c’était vraiment très intéressant. »

« Dans le contexte actuel, pas forcément très optimiste sur les enjeux et le développement de notre société, ça fait plaisir de rencontrer des gens avec un objectif de bien-être commun. Ce genre d’événement favorise l’écoute entre des gens qui ne se seraient pas parlé en temps normal. »

Les suites du Grand Rendez-Vous Le Grand Rendez-Vous, ce n’est pas terminé ! Après les rencontres et les échanges du Jour J, chacun peut se saisir des idées d’actions discutées pour agir de son côté et ensemble. La liste des initiatives présentes, les photos de l’événement, les actes des ateliers collaboratifs, la BD qui raconte la démarche depuis son commencement en Janvier sont disponibles sur notre site, dans la rubrique « Comptes-Rendus » : http://legrandrendezvous.millenaire3.com/comptes-rendus.

Dans la rubrique « Initiatives » de ce site, il est également proposé un annuaire d’initiatives rencontrées grâce au Grand Rendez-Vous, qui est en phase d’expérimentation. Cet annuaire vous permet une recherche par domaines d’action et par mots clés, pour trouver les projets qui vous intéressent. http://legrandrendezvous.millenaire3.com/initiatives. Contact : grandrendezvous@grandlyon.com Pour en savoir plus sur le Conseil de Développement : http://cdd.millenaire3.com/

Retrouvez nos journaux sur Toutvabienlejournal.org et nos actualités sur Facebook :Tout va bien Lyon, journal local qui réinvente demain. Tous droits réservés. Janvier 2017


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.