EN BREF Création : 2005. Siège social : Weinfelden, Suisse (IMO) avec secrétariat à Cambridge, Angleterre (Traffic International) Origine/besoin : la demande croissante de produits naturels dans les secteurs alimentaire, cosmétique et médicinal exerce une pression trop forte sur les plantes vulnérables, menaçant les écosystèmes locaux et les communautés de cueilleurs. Ceux-ci appartiennent généralement aux groupes sociaux les plus pauvres. Secteur : cueillette (fruits, noix, plantes, champignons, baies, etc.) Ce qui est garanti : maintien des ressources MAP (wild medicinal and aromatic plants) ; prévention d’impacts environnementaux néfastes ; respect des lois, règlements, accords, du droit commun ; mise en place de pratiques managériales responsables ; conditions de travail et relations commerciales équitables ; comportement commercial équitable et conscient de la qualité. Parties prenantes : ONG, consommateurs, pouvoirs publics, entreprises, experts en conservation, en commerce équitable et en exigences FLO et OIT. Cibles : producteurs indépendants, coopératives, manufactures, entreprises, marques. Type de contrôle : contrôles internes, seconde et tierce partie. Méthodes : analyse du système documentaire, observations de sites de collectes annoncées, entretiens avec parties prenantes internes et externes.
Etapes de la filière concernées : production, transformation, exportation et importation. Cahier des charges: le cahier des charges FairWild est la fusion de l’ancien standard FairWild (volet social) avec celui de l’ISSC MAP (volet environnemental). Il a été revu en 2010 pour devenir le FairWild Standard. Disponible sur www.fairwild.org Démarche de progrès : checklist avec système de cotation (0 = non conforme ; 1 = conformité de base ; 2 = conforme au cahier de charge ; 3 = extraordinaire). 90% des points totaux du cahier des charges doivent être atteint durant la 1ère année. Tous les point majeurs doivent être respectés. 95% doit être atteint durant la 2ème année, 100% la 3ème année.
D’IMPLANTATION ET D’INSPIRATION GERMANO-HELVÉTIQUE, FAIRWILD EST UN SYSTÈME DE CERTIFICATION À VOCATION INTERNATIONALE AXÉ SUR LA PROTECTION DES PLANTES SAUVAGES ET LE DÉVELOPPEMENT DES COMMUNAUTÉS QUI LES RÉCOLTENT.
Au début des années 2000, des professionnels impliqués dans le commerce et la protection des plantes médicinales et aromatiques se sont lancés dans la mise à jour des bonnes pratiques agricoles conseillées jusque-là par des organismes comme l’OMS, le WWF ou l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). L’objectif consistait à trouver un système adapté pour garantir la pérennité des ressources naturelles et le respect des collectivités rurales locales, dont la survie dépend souvent en bonne partie de ces espèces botaniques. Ces précurseurs se sont aperçus qu’à l’exception des cultures « classiques » comme le thé ou la vanille, les critères habituels du commerce équitable ou de la production biologique ne sont pas suffisamment adaptés à un patrimoine de biodiversité aussi spécifique que les plantes à usage médical, cosmétique ou alimentaire. Ils ont donc créé un cahier des charges et un système de certification sous l’appellation International Standard for Sustainable Wild Collection of Medicinal and Aromatic Plantes (ISSC-MAP). Fondé sur des critères économiques, sociaux et environnementaux, ce système de garantie existe depuis 2005 et la Fondation FairWild le promeut depuis 2008 auprès des cueilleurs, des entreprises et des négociants à travers divers programmes de formation et de sensibilisation. Il a été revu en 2010 pour devenir le FairWild Standard 2.0. Le FairWild Standard propose un guide de bonnes pratiques dans onze domaines clés : maintenir les ressources végétales sauvages, éviter un impact négatif sur l’environnement, se conformer aux cadres réglementaires existants et à la législation, respecter les droits coutumiers et partager les bénéfices, encourager des relations contractuelles équitables entre les exploitants et les collecteurs, garantir des avantages pour les collecteurs et leur communauté, assurer des conditions de travail décentes à tous les travailleurs engagés dans les opérations de récoltes des plantes sauvages et limiter la participation des enfants aux activités de récoltes, mettre en œuvre des pratiques de gestion et des pratiques commerciales responsables et enfin encourager la responsabilisation des acheteurs. Le champ d’application du référentiel FaiWild version 2.0 inclut des plantes médicinales et d’autres produits d’origine végétale et/ou fongique. Les animaux et les produits d’origines animales comme le miel sont exclus.
Cacao indigène en Bolivie—© CTB
Fin 2012, 7 pays participent à des collectes de plantes sauvages sous le label FairWild, essentiellement en Europe de l’Est et dans les Balkans : la BosnieHerzégovine, la Macédoine, l’Albanie, la Hongrie, la Pologne mais aussi en la Bolivie et au Kazakhstan. Et cela pour le compte d’entreprises nord-américaines, britanniques, allemandes, et suisses. Les produits Fair Wild sont essentiellement commercialisés aux USA, au Canada, en Grande-Bretagne et au Japon. Aux EtatsUnis, FairWild vient d'être reconnu par le Fair Trade Ressource Network. Des projets d’implantation sont en cours au Vietnam, en Equateur, au Maroc, au Liban et en Europe centrale (Pologne, Slovénie, République tchèque, Hongrie). Par ailleurs, l’UICN a collaboré avec TRAFFIC, le WWF et d’autres partenaires, avec l’appui financier du ministère allemand de la Coopération économique et du Développement, en vue de mettre en oeuvre la norme ISSC-MAP dans le cadre de l’initiative conjointe « Sauver les plantes qui sauvent les vies et les moyens d’existence » et pour certifier le prélèvement durable dans la nature sous les auspices de la FairWild Foundation. Les projets sont en cours au Brésil, au Cambodge, en Inde, au Lesotho, au Népal et en Bosnie-Herzégovine, en Chine et en Ukraine. Pour Edward Quiroz conseiller de l’association Arcasy, producteurs de cacao indigène (Bolivie) labellisé Fair Wild en 2012 : “les avantages du label sont un prix juste, une concurrence saine (où les grossistes respectent les cueilleurs), une pratique respectueuse de l’environnement qui protège la biodiversité et donc l’avenir des récoltes futures, et enfin, un gain économique quand le produit est exporté vers des pays qui connaissent le label.” Le conseiller précise également que le label représente un argument marketing : il identifie l’organisation de producteurs comme écologiquement responsable. Côté limites, il regrette l’impossibilité pour lui d’exporter directement vers l’Europe sans passer par des intermédiaires qui bénéficient également du label et d’être limité dans la quantité de production qui représente pour certaines industries un volume trop petit.
Les produits contenant au moins 75% d’ingrédients FairWild peuvent porter le logo FairWild, bien mis en évidence. Les produits contenant entre 20 et 75% d'ingrédients FairWild peuvent porter le logo FairWild, mais dans une position subalterne. Les produits contenant moins de 20% d'ingrédients peuvent arborer la mention « Contient xxx ingrédients FairWild », mais sans utiliser le logo.
LE SAVIEZ-VOUS ? Sur près de 70.000 espèces de plantes à usage médicinal utilisées dans le monde, seules environ 3.000 font l’objet d’un commerce à l’échelle internationale. Plus d’infos : www.fairwild.org
Le label FairWild peut être utilisé sur des produits moyennant un accord de licence avec la Fondation FairWild. Afin de s’accorder sur les frais de licence, les acheteurs remplissent une déclaration indiquant la relation commerciale, les prix payés aux producteurs ainsi qu’un reporting des ventes de produits labellisés FairWild. L’acheteur s’engage à payer un prix équitable, au moins 5% supérieurs au prix du marché. Le paiement d’une prime alimente un fonds de développement, destiné à financer des investissements sociaux au sein des communautés de cueilleurs. Cette prime est considérée séparément du prix d’achat et peut être répercutée totalement ou en partie tout au long de la chaîne. Les frais de licence sont calculés en fonction d’une échelle mobile qui varie selon le chiffre d’affaires annuel du ou des produit (s) certifié(s) FairWild.
Les coûts d’inspection dépendent des tarifs journaliers de l’organisme de contrôle. A l’heure actuelle, l’IMO est le seul organisme approuvé par FairWild. Un audit complet (sur base des critères environnementaux et sociaux) durent normalement 2 à 3 jours. Les coûts sont supportés par le détenteur du certificat. Celui-ci peut-être soit l’importateur, soit l’organisation de cueilleurs.
FairWild affirme son affiliation au commerce équitable avec des principes et critères très proches de ceux du label Fairtrade en y intégrant, en plus, la prise en compte des dispositions de la CDB (Convention de Défense de la Biodiversité) pour le consentement préalable (CPCC) et le partage des avantages de la biodiversité (APA) absentes des grands référentiels du commerce équitable. Il répond ainsi aux problématiques liées à la protection des espèces en danger et à la surexploitation des ressources naturelles tout en étant le seul label à faire référence aux droits des peuples autochtones et au respect de leurs savoirs traditionnels. Avec le développement grandissant d’un marché pour les produits issus de la biodiversité – dans la cosmétique, mais aussi les compléments alimentaires- le mouvement du commerce équitable pourrait s’inspirer du référentiel FairWild pour réfléchir à l’élaboration d’une stratégie et de critères complémentaires qui intégreraient le respect des ressources de la biodiversité et le respect des savoirs traditionnels. Janvier 2013
Siège
Secrétariat
Weststrasse 51 CH-8570 Weinfelden Suisse Tél: +41-71-6 26 06 26 Fax: +41-71-6 26 06 23
TRAFFIC International 219a Huntingdon Rd Cambridge CB3 ODL UK Tel: +44 (0)1223 277427 Fax: +44 (0)1223 277237
Email: info@FairWild.org
Email: secretariat@FairWild.org
* La garantie de rémunération varie selon les systèmes. Certains assurent un salaire "décent ", offrant un revenu discrétionnaire (ESR, Fair for Life, Fairwild, FSC, GoodWeave, Max Havelaar (FLO), BSCI, ETI, Fair Wear, RSPO, SA8000, STEP, WFTO). Qualifié de "living wage" par les anglophones, il varie d’une région à l’autre et se calcule relativement au coût de la vie (panier de la ménagère). D’autres garantissent simplement un respect des barèmes légaux, sans examiner leur adéquation avec la "décence" du montant octroyé. ** La sécurité financière se matérialise tantôt par la fixation d’un prix minimum garanti (essentiellement pour les matières premières) tantôt par le paiement d’une prime additionnelle au prix du marché (censée refléter une qualité supérieure du produit) et/ou encore via des clauses contractuelles de type durée de partenariat (long terme), facilité de (pré) financement,… Ces éléments ont une corrélation forte avec le critère de "rémunération" : un prix correct sous-entend une rémunération "décente".