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UN AUTRE REGARD
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© Rispal
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© Hartô © Colville
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créations issues de la poterie provençale fondée en 1837. 330 €. poterie-ravel.com 6 Iconique. Exteta réédite la chaise Locus Solus, œuvre emblématique et irrévérencieuse de Gae Aulenti, conçue en 1964. En acier et tissu. Disponible dans toutes les couleurs et graphiques exclusifs de la marque. 1 405 €. exteta.it 7Avant-garde. Créé en 1950 par Rispal, le luminaire Mante religieuse reflète l’âge d’or du design français. Réédition en noyer (photo), chêne ou frêne issus de forêts gérées durablement. H165 x l48 x P43 cm. 2 294 €. asteri.fr 8Simplicité. L’ADN de la maison d’édition française Hartô ? Un mobilier finement ouvragé, doté de lignes épurées, sans ornement superflu. Table basse Eugénie en chêne naturel et métal. 535 € (Ø 70 cm) ; 570 € (Ø 90 cm). Suspensions Luce en chêne massif : de 102 à 130 €. hartodesign.fr 9Éthique. Lucinda Chambers et Molly Molloy, (respectivement ex-directrices artistiques du Vogue britannique et de Marni) ont créé Collville, une marque engagée. Ici, un pouf en laine confectionné en Turquie par une communauté de femmes tisserandes. 1 300 €. colvilleofficial.com 10Carrossé. Coque douce et enveloppante pour la chauffeuse Moshi de Bruno Moinard. Le revêtement en lin et coton texturé affiche un coloris solaire, entre ocre et terracota. L72 x P82 x H85 cm. 10 344 €. brunomoinardeditions.com
Missana Lab donne vie au canapé Yeti
L’ARTISTE VLADIMIR NAUMOV, BASÉ À SAINT-PÉTERSBOURG, DÉPASSE LES LIMITES DU LANGAGE NUMÉRIQUE ET TRANSPOSE SA CONCEPTION 3D EN UN VRAI PRODUIT ARTISANAL POUR LA MARQUE DE DESIGN ESPAGNOLE.
Si les conceptions 3D, les mondes et objets virtuels gagnent en popularité et se partagent à l’envi sur les réseaux sociaux, c’est quand même plus accrocheur lorsqu’ils sont réels et palpables. C’est ici que Missana Lab entre en jeu, dans sa volonté d’établir une relation physique et visible entre artisanat et technologie, tradition et innovation. Le laboratoire de recherche de la marque de design espagnole invite des talents à concrétiser leurs créations rêvées via son savoir-faire. Vladimir Naumov a ainsi transposé dans la réalité l’une de ses conceptions devenue virale sur Instagram. Il est le deuxième artiste à participer au projet, après le Sud-Africain Alexis Christodoulou qui a créé le fauteuil Milos avec des feuilles de métal. Une tendance de plus en plus vogue, comme l’a démontré l’Argentin Andrés Reisinger avec sa chaise Hortensia virtuelle, transformée en un fauteuil-fleur recouvert de plus de 30 000 pétales en tissu, conçu par la marque néerlandaise Moooi.
Nouvelles voies de créativité
L’artiste russe aime jouer avec l’imagination et la perception dans des combinaisons de formes surréalistes et de couleurs inhabituelles. C’est la sensation qu’on éprouve à la vue de ce canapé rose poilu, s’inspirant des nuages avec ses lignes douces et ses formes volumineuses et confortables. C’est après avoir utilisé une fausse fourrure de lama pour le recouvrir que sa représentation a changé, s’apparentant au Yéti, cet abominable homme des neiges dans l’imaginaire collectif. La structure du canapé est faite d’un mélange de pin, de contreplaqué et de tablex, avec un système de remplissage de coussin utilisant de la mousse CMHR (haute résilience modifiée par combustion). La concrétisation du canapé Yéti – disponible en fourrure de Mongolie et dans les tons rose, beige, noir et violet – est ainsi à l’aune de sa conception virtuelle, nous invitant à voyager dans un monde où finalement tout est possible. Nathalie Dassa
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Sylvie Eudes, rêveries d’une artiste pop
L’ARTISTE PEINTRE BASÉE EN NORMANDIE INVITE À L’ÉVASION DANS LES TOILES SOLAIRES ET COLORÉES QU’ELLE RÉALISE À LA LAQUE. UNE VÉRITABLE BOUFFÉE D’AIR FRAIS.
Pérégrinations, farniente et envies d’ailleurs rythment les œuvres de cette passionnée de dessin. De ses études parisiennes à l’école des Gobelins à ses premières armes dans les studios de René Goscinny et sur des séries cultes (Goldorak, Lucky Luke), Sylvie Eudes a développé un goût pour l’animation, la bande dessinée, le pop art et le rêve américain. Depuis près de vingt ans, cette native de Clichy-la-Garenne, installée à Quibou en Normandie, s’épanouit dans la peinture, croquant des scènes de vie qu’elle imagine au gré de son inspiration.
Belles échappées
La singularité de ses toiles figuratives, c’est son travail méticuleux de la laque. Une technique qui implique de peindre à plat pour obtenir luminosité et intensité, avec un temps de séchage très important. Expérience, précision et patience sont donc de rigueur pour des compositions qui n’ont pas droit à l’erreur. Et le résultat est à l’aune de l’attente. Partir à la rencontre de I'immensité saline ; voyager à bord d’un voilier sous un ciel bleu limpide ; envisager d’autres horizons à travers les yeux d’un enfant ; ou se rafraîchir en bordure d’une piscine nichée dans une alcôve entourée de verdure… Sa série Évasion nous entraîne dans des lieux imaginaires, paisibles et ensoleillés. Le panorama, les intérieurs et les architectures se répondent dans des atmosphères lumineuses, épurées et chamarrées qui ne sont pas sans rappeler l’univers solaire de David Hockney. Sa série Imagination joue davantage avec l’idée du collage et l’esprit carte postale, puisant dans le street art, le graphisme, la publicité et le cinéma. À l’exemple de l’hommage à Hitchcock avec Les Oiseaux et à Tippi Hedren. Ou encore de cette invitation au Carlton pour un Festival de Cannes haut en couleur sous le crépitement des flashs des photographes. Sylvie Eudes matérialise ainsi ses aspirations pour des moments d’échappatoire et de bien-être.
Nathalie Dassa
www.eudes-sylvie.fr, instagram. @ sylvie_eudes_peintre