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Seafar : la navigation autonome n’est plus de la science-fiction
Seafar à Anvers est un des pionniers en matière de navigation autonome. Le 5e anniversaire de l’entreprise constitue une bonne occasion de jeter un œil à l’intérieur de la salle de commande anversoise et sur les opérations fluviales.
Michiel Leen
Seafar développe et intègre une technologie permettant de contrôler les navires à distance. L’entreprise existe depuis maintenant cinq ans et emploie 35 personnes. La technologie Seafar consiste en un système de contrôle central pour le guidage, la signalisation et la surveillance du bateau. Les technologies sont développées en interne.
tandis que les bateliers peuvent être mobilisés de manière plus flexible », déclare le CEO Louis Robert Cool.
Au fil des ans, le centre d’intérêt s’est quelque peu déplacé. La navigation purement autonome, sans personne à bord et où tout est contrôlé à distance, ne concerne actuellement qu’un nombre limité de trajets fixes sur de petits canaux. En revanche, des opérations à équipage réduit sont possibles, avec des marins et des timoniers à bord, mais avec un batelier qui travaille à distance. Autre option : la formule ’crew supported’. Seafar dirige alors le navire à distance pendant les pauses du batelier qui se trouve à bord. Un marin sur le terrain suit le navire autonome en camionnette pour intervenir lors de l’accostage ou en cas d’urgence.
Les propriétaires de navires peuvent confier à la branche opérationnelle de Seafar l’exploitation de leur flotte depuis la salle de commande d’Anvers. « Ceci permet de naviguer avec moins de membres d’équipage à bord
« Maintenir le caractère opérationnel d’une péniche pendant 24 h nécessite normalement au moins cinq personnes. Notre technologie aide à réduire ce nombre. En outre, les données collectées contribuent à rendre les transports plus efficaces et plus verts », déclare L.R. Cool.
« Par rapport à un bateau classique similaire, la version autonome permet de gagner 8 % d’espace de chargement grâce à l’économie réalisée sur les cabines d’équipage. »
La pénurie de personnel dans le secteur de la navigation intérieure - qui vieillit rapidementfavorise l’adhésion à cette technologie. D’ici 2050, l’Europe veut augmenter de 50 % le transport fluvial. Ce n’est pas possible avec le faible afflux de candidats bateliers actuel. A noter que les bateliers Seafar sont souvent des personnes qui étaient sur le point de quitter la profession en raison de la forte pression exercée par la vie à bord sur leur vie sociale et familiale. Désormais, ils travaillent au bureau et l’équilibre entre vie professionnelle et vie pri- vée est bien meilleur. Le secteur conserve ainsi leur expertise.
Seafar navigue actuellement sous licence en Flandre. Ce sera aussi bientôt le cas pour la Wallonie. Aux Pays-Bas et en Allemagne, des initiatives à équipage réduit se développent. Dans la phase expérimentale, l’entreprise a pu compter sur le soutien du port d’Anvers.
Le premier navire entièrement autonome de Seafar : un chaland pour le transport de terre entre Dixmude et Ostende.
Où en sera l’entreprise dans cinq ans ? « Je pense qu’elle sera une référence internationale avec des centres de contrôle en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et en France. Nous souhaitons aussi être actifs dans le cabotage et le short sea », conclut L.R. Cool.