Artistes & Artisans
du
livre
un itinĂŠraire de la crĂŠation
Publication éditée à l’occasion de l’exposition "Artistes & Artisans du Livre : un itinéraire de la création" organisée à la Bibliotheca Wittockiana du 17 février au 6 mai 2012 avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles
• COORDINATION Fiammetta Wittock • COMMISSAIRE Hugo Martin • PHOTOGRAPHIES Luc Schrobiltgen Sébastien Van de Walle • GRAPHIC DESIGN Sébastien Van de Walle (Triptyque)
Bibliotheca Wittockiana 23 rue du Bemel - 1150 Bruxelles info@wittockiana.org www.wittockiana.org tel 02 770 53 33 fax 02 762 21 39 Bibliotheca Wittockiana © février 2012
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Artistes & Artisans
du
livre
un itinĂŠraire de la crĂŠation
bibliotheca wittockiana mmxii
« Jadis, lire, avant de s’introduire dans le monde immatériel où erre la lecture, consistait à couper avec la lame d’un coupe-papier ou d’un canif des pages jusque-là vierges du regard. Dans le même temps, alors qu’on accomplissait ce petit geste, on coupait le monde en deux. Imaginaire et réel se scindaient tout à coup. Intime et social se séparaient sous la lame brillante. » Ces mots de Pascal Quignard, dans Vie secrète, ne renvoient-ils pas aussi au métier d’éditeur dont le rôle consisterait à libérer le manuscrit du secret où il est enfermé pour le rendre public ? Comme si, publier, c’était transmettre un secret, se faire le passeur d’une rive à l’autre, d’un imaginaire à l’autre, celui de l’auteur et du lecteur. Certes ils sont sans doute moins nombreux aujourd’hui ces éditeurs guidés par la seule passion du livre, ceux qui transforment les textes en objets qui à la fois se contemplent, se touchent et se hument et dont on se plaît encore, comme à rebours du temps, à découper les pages rugueuses avec un coupe-papier. C’est à quelques-uns de ces artisans que nous avons voulu rendre hommage, nous qui modestement, chacun de notre côté, avons consacré au livre la plus belle part de notre vie.
Michel et Fi a mmet ta Wit tock
Je an-Luc Outers
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Avant-propos Il existe en Occident une défiance ancienne vis-à-vis
Ce dialogue – et il faudrait même parler ici de trialogue
de l’écriture et de l’image. De la première, Platon fait
tant la place de l’éditeur ne peut y être occultée – est, en
dire à Socrate, dans son Phèdre, l’illusion du savoir
Belgique, une dimension concomitante de l’émergence
qu’elle représente à ses yeux en nous remémorant une
d’une littérature nationale. Démunis face à l’absence d’une
connaissance que seul notre esprit peut rendre vivante
tradition établie dans le domaine des lettres et soucieux de
et actualiser. Quant à l’image, elle n’est, dans l’échelle
se démarquer de l’écrasant modèle français, nos premiers
ontologique qu’imagine Platon, rien d’autre qu’une
écrivains cherchèrent du côté de la peinture flamande les
très pâle copie de l’essence première de toute chose, de
jalons d’un imaginaire singulier. On rappellera simplement
tout objet. On pourrait donc dire que, dès les origines,
que Charles De Coster, dont le Thyl Ulenspiegel est souvent
l’écriture et l’image ont partie liée, accusées l’une et
considéré comme l’acte de naissance de notre littérature,
l’autre de n’être que le résultat d’un geste inauthentique
s’était d’abord exercé, dans ses Légendes flamandes,
qui nous écarte d’une réalité supérieure.
à retrouver l’éclat bigarré des scènes breughéliennes, encouragé sur cette voie par Félicien Rops.
L’exposition Artistes et artisans du livre se situe à l’exact
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opposé de cette conception essentialiste de la vérité
Mais ce qui peut apparaître d’abord comme une servitude
- qui perdure dans certaines pratiques religieuses
vis-à-vis du passé ou comme un dialogue différé par
contemporaines - interrogeant le sourd dialogue qui dans
les siècles, va prendre avec le temps et dès l’émergence
un livre peut se nouer entre deux arts qui, chacun à leur
du symbolisme une autre dimension. On peut prendre
manière, cherchent à rendre visible quelque chose que la
pour exemple la relation qui se noue, à l’aube du XXe
fréquentation quotidienne du réel ne nous dévoile pas. On
siècle, entre l’éditeur Edmond Deman – qui publia
constatera, au passage, le chemin parcouru depuis Platon :
parmi d’autres Mallarmé, Verhaeren ou Crommelynck -
l’art n’est plus en-deçà de la vérité, il lui sert de révélateur.
et Léon Spilliaert. Ce dernier, pétri de littérature et
de philosophie (qu’on pense à ses portraits hallucinés
L’itinéraire de la création que proposent la Bibliotheca
de Nietzsche) aussi bien que de peinture, découvre au
Wittockiana et le Service de la Promotion des Lettres
contact de Deman l’élite intellectuelle et artistique
de la Fédération Wallonie-Bruxelles souligne à quel
de son époque. Spilliaert rehaussera de centaines
point le livre et sa matérialité peuvent donner lieu à
d’illustrations l’exemplaire personnel en trois volumes
un renouvellement permanent de ce trialogue dont
du Théâtre de Maeterlinck de cet éditeur éclairé, figure
l’implication de chacune des parties est essentielle à la
exemplaire de ce trialogue dont la présente exposition
réussite. Qualité du papier, élégance de la mise en page
multiplie les échos. L’élément déterminant de cette
et diversité des formats alliées à un savoir-faire souvent
intervention de Spilliaert réside dans l’entrecroisement
artisanal de l’éditeur dont le geste rejoint et complète
de deux imaginaires qui, plutôt que de demeurer dans
celui des créateurs qu’il publie, sont à bien des égards les
un rapport spéculaire, réalisent ensemble une sorte de
conditions qui rendent possible la réalisation concrète de
polygraphie dont le livre, à la fois peint et imprimé, est
ce qui pourrait ne rester qu’un bavardage enluminé.
le support enchanté, l’idéale demeure. à l’heure d’une révolution numérique qui inaugure d’autres Le surréalisme et peut-être plus encore le mouvement
formes d’échanges et d’hybridations, la manifestation d’un
CoBrA reviendront sur les liens indissociables qui
parcours historiquement balisé par une incroyable variété
unissent le mot et l’image, fût-ce pour retrouver, comme
d’artistes peut nous donner à croire que le livre demeure,
chez René Magritte, le souvenir du soupçon platonicien.
aujourd’hui encore, un objet propice aux libertés les plus
Christian Dotremont ira jusqu’à tenter de dépasser
grandes et les plus fécondes.
ce dialogue avec ses logogrammes par lesquels il veut unir dans une même trace originaire un geste rendu indifférent aux genres établis. Laurent Moosen
Service de la Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles
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à Fanny pour sa tendresse, son soutien, sa patience‌
CATALOGUE par Hugo Martin
Introduction
Qu’est-ce que l’artiste ? Le maquettiste, le graphiste, le typographe, le relieur… artistes ou artisans ?
Comme si une hiérarchie devait s’imposer et, si elle s’imposait, devait admettre ou écarter les uns des autres. Je crois, quant à moi, qu’il faut se dégager de cette discrimination et abandonner la conception trop restrictive que le mot artiste traditionnellement s’est appropriée. Pourquoi même ne pas considérer comme artistes certains éditeurs qui, sans pinceaux ni plumes, ont fait œuvre originale par l’esprit donné à l’aventure ? André Balthazar1
Réputée solitaire, la création littéraire et artistique est
propos, que l’activité de ces petites maisons d’édition
aussi le fait du dialogue que nouent éditeurs, écrivains
s’inscrit d’abord dans le sillage d’une histoire littéraire
et artistes. C’est particulièrement vrai en Belgique
et artistique spécifique qui voit, dans les années 1870,
francophone où de très nombreuses maisons d’éditions
l’émergence dans l’espace francophone du « livre de
ont stimulé de longue date ce dialogue, suscitant des
dialogue » (selon l’heureuse expression d'Yves Peyré2),
recherches multiples autour de « l’objet-livre ». Il serait
soit la rencontre, sans hiérarchie, de deux modes
commode, et une certaine sociologie de la littérature s’y
d’expression avides l’un de l’autre, l’image et l’écrit, au
est employée, de réduire la portée de cette production
sein d’un médium spécifique.
éditoriale à une niche de marché réservée aux seuls bibliophiles, amateurs de tirages limités et signés par
Qu’ils se réfèrent explicitement ou non aux mouvements
les auteurs. Nous voulons croire au contraire, comme
esthétiques qui ont stimulé, dans leurs quêtes des
le rappelle à raison Laurent Moosen dans son avant-
correspondances, ce dialogue, de nombreux éditeurs
1. D’un Livre l’autre. Les Yeux entre l’art et le livre, Morlanwez, Musée Royal de Mariemont, 1986, p.95. 2. Yves Peyré, Peinture et Poésie. Le Dialogue par le livre (1874-2000), Paris, Gallimard, 2001.
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ont dédié leur production au métissage des langages,
Galeristes (« Quadri », « Didier Devillez », « La Pierre
suscitant des collaborations qui, sans eux, n’auraient
d’Alun », « La Lettre volée »), plasticiens (« Esperluète »,
pas vu le jour. Comme le note avec justesse Bernard
« Tandem »), écrivains (« Tétras Lyre », « L’Ane qui
Noël, l’éditeur n’est pas ce « troisième homme »
butine »), chacun d’entre eux abordent le livre selon des
dont « pourraient aisément se passer le peintre et
pratiques et des savoirs différents, pour développer des
l’écrivain pour assumer seuls la grande aventure »3,
projets irréductibles les uns aux autres. Sans nous risquer
mais bien « la clef de l’accord unique entre l’écrivain et
au jeu des catégories, qui nous ont paru ici artificielles,
l’artiste », le véritable « auteur d’une alchimie ».
nous avons tout au plus tenté d’éclairer, à travers la genèse de quelques ouvrages emblématiques, la façon
L’ambition de la présente exposition est précisément de
dont chacun de ces éditeurs entre en relation avec les
mettre en lumière le rôle déterminant de l’éditeur dans la
auteurs, les choix esthétiques qui les guident dans la
genèse de ces œuvres, tout en portant à la connaissance du
conception de l’objet-livre ainsi que les architectures
grand public l’existence d’un certain nombre de maisons
respectives de leurs catalogues : un itinéraire, toujours
qui, pour la plupart, se tiennent en marge du marché
singulier, de la création.
sans pour autant se réserver aux seuls bibliophiles. Le rythme de publication, l’ambition littéraire et artistique, qui dépasse ici le cadre de l’autoédition, ont guidé une sélection qui ne se veut en aucun cas un reflet fidèle de cette frange de l’activité éditoriale, mais bel et bien une invitation à (re)découvrir d’authentiques créateurs. 3. Idem, p.77.
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L’âne qui butine Vous êtes poète ? Ecrivez-moi de la prose ! Vous êtes nouvelliste ? Couchez donc des alexandrins ! Vous êtes auteur ? Alors, illustrez ! Anne Letoré, Christoph Bruneel
Poèmes « carnivores » illustrés par un végétalien (Haro sur la bête
curiosités, qui comprend des collections à tirage limité (« Bestiaire »)
de Baudhuin Remy et Louis Savary), textes calligraphiés sur des
ou plus courant (les romans illustrés de la collection « Xylophage ») ;
« météorites » de papier plié (Un Hérisson aux pays des Tchouktches de
rassemblés en un collectif à trois mains, auteur, illustrateur et
Anne Letoré et Martine Perrin-Cossin), livre entièrement composé
éditeurs échangent leurs propriétés pour donner lieu à un précipité
aux tampons d’école (Paon ! de Françoise Lison-Leroy)… L’âne
qui mène à la fusion du texte, de l’image et de l’objet. Le recours
qui butine est le commun dénominateur de ces créations hors
à la calligraphie, à des papiers choisis selon le thème comme à des
normes qui doivent tout à l’association d’Anne Letoré, « écriveuse
reliures confectionnées par la maison caractérise ce catalogue « cousu
d’histoires », et de Christoph Bruneel, plasticien, écrivain, relieur et
main » qui dessert des écritures très contemporaines et exploite sans
« jardinier de rainettes ».
complexe, quitte à les excéder, toutes les possibilités techniques du livre (coffrets en bois, tiroirs secrets, objets fétiches...).
« éditeur à sens unique, cyclonique et imprévisible », la petite maison de Mouscron cultive, depuis sa création en 1999, les formats
Dans ce catalogue tendu, tel un miroir déformant, aux bibliophiles,
paradoxaux et les écritures qui étonnent, avec un art revendiqué
se reconnaît sans narcissisme une littérature vivante, ouverte aux
du contrepied qui pourrait aisément se réclamer d’une forme de
expériences collectives et délivrée de l’esprit d’écurie.
dadaïsme joyeux. Se jouant des frontières entre le livre d’art et la pochette surprise, renvoyant dos à dos la modernité clinique et le sectarisme des avant-gardes surannées, L’Âne qui butine aime surprendre ses auteurs dans de véritables « objets-livres » (boule, parallélépipède, table, livre à suspendre) et des collections qui revisitent les genres (bestiaire, pamphlet, romans illustrés…) comme autant de vies antérieures du livre. à ce jour, plus de cent auteurs (Jacky Legge, Werner Lambersy) et artistes (Pierre-Yves Renkin) sont entrés dans ce cabinet des
Source : Anne Letoré
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Les collections « Bestiaire » L’Âne qui butine revisite les bestiaires d’antan dans des livres prototypes, reliés dans les règles et fabriqués à tirages limités.
Louis Savary, Baudhuin Remy, Haro sur la bête, 2009. Quand les mots d’un fils de boucher (Louis Savary) rencontrent les gravures d’un militant végétalien (Baudhuin Remy)… fidèles à leur art du contrepied, Anne Letoré et Christoph Bruneel ont marié la carpe et le lapin dans ce livre réjouissant dont « les pages se déploient comme une nappe de pique-nique, et les papiers roses, rouges, sang, vrai boucher s’amoncèlent dans une joyeuse terrine drôle et touchante » (Anne Letoré). Haro sur la bête est la cinquième réalisation de la collection, qui comprend aussi le remarquable Paon !, textes brefs et images de Françoise Lison-Leroy, réalisé à la main à l’aide d’images-tampons qui évoquent l’univers scolaire.
Ouvrage conçu et réalisé par Christoph Bruneel. Format : 212 x 160 mm (fermé), 430 x 300 mm (ouvert). Papier de boucherie/Bugra/Conqueror/Marbré glacé ancien/Dragon nuageux. 22 exemplaires reliés main, numérotés et signés. Ajouts : 3 cartes postales manuscrites et 6 étiquettes « poulet à rôtir ».
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Ex-libris de Haro sur la bĂŞte par Baudhuin Remy
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Françoise Lison-Leroy, Paon ! , 2010.
L’impression a été assurée par L’Âne qui butine : - textes et images tamponnés pour la partie Paon ! - textes en Stencil et images tamponnées pour la partie Wouh ! • Format : 260 x 330 mm (fermé). • C ouverture : toile de lin et carton, recouverte d’un papier ardoisé MBA, illustrée par l’auteure. • Impression sur papier Arches velin 250 g, 100% coton. • Textes reproduits par caractères-tampons en caoutchouc, datant d’avant les années 50, marques utilisées : Minerva, belga Para Rubber Type, Drukkerij. • Chaque exemplaire est accompagné d’un tampon Westermann Umriss-Stempal dans sa boîte métal d’origine et d’un texte joint, 145 x 160 x 70 mm. Françoise Lison-Leroy, auteure. Christoph Bruneel, concepteur, relieur.
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Composition de chaque image-tampon imaginée par l’auteure. Livre relié et cousu main - 20 exemplaires numérotés et signés. Livré avec un grand tampon géographique dans sa boîte d'origine.
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« Xylophage » « Xylophage », une collection de courts romans illustrés, publiés sur des papiers choisis pour leur main et leur épair, leur transparence et leur opacité.
Deux livres de la collection : Constant Venesoen, Edith Henry, Le Paranoïaque, 2010 Antoine Boute, Christoph Bruneel, Post crevette, 2010
317 exemplaires numérotés Format : 153 x 193 mm 140 pages et 7 illustrations Relié main Dessin de édith Henry pour Le Paranoïaque
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Encre de Christoph Bruneel pour Post Crevette
« Pamphlets » Courts textes pamphlétaires sur des thèmes proposés à des auteurs contemporains. Une trentaine de livres à ce jour, chacun d’eux contenant un objet original. Citons Ta gueule !, Jacky Legge de Jacky Legge (objet ajouté : « Lettres dans écheveau à dénouer »), ou Voir Rome, et mourir de rire de Georges Hassomeris (objet ajouté : « Soldats de mots et pâtes grecques »).
44 exemplaires numérotés de 01 à 44 • Format : 110 x 160 mm • Couverture : linogravure originale de Xtof Le Bienheureux sur un papier Fabroleen « unglazed terra cotta hopsack » a ‘Linson’ product (Scotland).
Autres collections B.I.O (Bel Imaginaire Collectif), Cahiers chroniques, Drieweerf, Pièces uniques 19
Artgo Il y a une unité dans notre travail, c’est notre regard. Christine Debras, Yves Bical
Soucieux d’offrir aux artistes qu’ils exposent un rayonnement
Tout en poursuivant un travail de promotion des artistes
international au-delà de la Belgique francophone, les galeristes
contemporains à travers des monographies de qualité, Artgo et
bruxellois Christine Debras et Yves Bical fondent, en 1992, les
Cie (succursale de la maison en France) propose depuis 2010 une
éditions Artgo, étroitement liées aux activités de leur Association
collection de poésie contemporaine, « Au coin de la rue de l’Enfer ».
pour la diffusion de l’art contemporain. Ils initient alors la collection
Nettement plus littéraire, le point de départ étant ici le texte, la
« Entretiens et Images », livres d’art composés de textes critiques,
collection mise néanmoins sur l’intervention de plasticiens, chaque
entretiens et reproduction d’œuvres. Dirigés par Claude Lorent, ces
exemplaire de tête étant rehaussé de l’intervention d’un artiste qui
ouvrages consacrent, dès 1992, des artistes aujourd’hui reconnus,
ponctue le texte au fil des pages. Une « signature » emblématique de
dont Cécile Massart ou Patrick Corillon ; des choix esthétiques
cette maison d’édition qui conçoit le livre comme un espace continu
variés qui reflètent néanmoins une orientation claire des éditeurs en
entre l’écrit et les arts visuels, le signe et le mot.
faveur de la peinture et de l’art abstrait. Christine Debras et Yves Bical approfondissent parallèlement leur collaboration avec les artistes contemporains et s’offrent les petits plaisirs d’une collection de livres d’art et de création. Entièrement confié à un artiste de leur choix, chaque volume se présente comme une création unique conçue sur un format imposé (un carnet en 3 volets inséré dans un étui en carton comprenant 16 pages). Chaque volume des « Petits Plaisirs » se découvre comme une rencontre privilégiée avec des artistes contemporains (citons entre autres Robert Brandy, Bob Verschueren, Geneviève Martin ou Agathe Larpent), laissés libres d’exploiter le format comme un espace de lecture, une pure surface visuelle, ou de le livrer à l’hybridation des genres et des langages. 21
Les collections (sélection) « Petits Plaisirs » 29 volumes à ce jour, ils reposent chacun sur un canevas commun confié à un artiste. Plié en accordéon, carnet relié ou jeu de cartes libres selon les volumes, la formule des « Petits Plaisirs » se plie à des dialogues toujours renouvelés entre le livre et l’artiste, le verbe et l’image. Chaque projet est imprimé en noir sur une planche originale que l’artiste rehausse pour chacun des exemplaires.
Imprimé à Bruxelles par Auspert & Cie sur papier vergé Rives classic 250 g. édition strictement limitée à 50 exemplaires maximum signés et numérotés de 1 à 50, et 3 exemplaires hors commerce numérotés HCI à HCIII réservés aux collaborateurs. 22
Anne Tastemain, Culture potagère, 2000. En prolongeant au jardin sa peinture, Anne Tastemain a composé et rehaussé à l’aquarelle (2000) un carnet de 16 pages en accordéon pour la collection « Petits Plaisirs », dans lequel elle a intégré différents textes relatifs aux jardins. L’artiste a repris ce canevas en nuançant sa palette d’une partition de tonalités saisonnières, faisant de chacun des leporello un exemplaire unique.
Extrait de Culture potagère d’Anne Tastemain (1999-2000).
Planche originale imprimée en noir et blanc pour Culture potagère d’Anne Tastemain
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« Au coin de la rue de l’Enfer » Collection de poésie contemporaine doublée d’une collection de livres d’artistes entièrement rehaussés à la main. Un CD est joint à chaque exemplaire avec la lecture par Monique Dorsel de larges extraits des textes.
Pour le tirage de tête, jusqu’à 30 exemplaires signés et numérotés de 1 à 30, sur Rives 170 g, couverture 320 g, non broché.
Bernard Noël et Agathe Larpent, Une rupture en soi, 2011. Chaque exemplaire est entièrement rehaussé à la main de dessins d’Agathe Larpent, et placé sous boîtier cartonné.
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Hors collections Jean-Pierre Verheggen, Robert Brandy, Post coïtum. Facteur triste !, 2009. (Bruxelles, Artgo ; Saint-Etienne-les-Orgues, Artgo & Cie). à l’origine de ce livre, le souhait d'Yves Bical et Christine Debras était de publier des aphorismes de Jean-Pierre Verheggen fermés par des culs-delampe du peintre et collagiste Robert Brandy. à la demande des éditeurs, l’artiste a ménagé des espaces pour accueillir le texte, tout en excédant librement la demande initiale de l’éditeur. Celui-ci s’est employé à intégrer, sans les dénaturer, le texte à l’image, pour aboutir à une composition organique où collages et fulgurances chromatiques font saillie avec les brèves de l’auteur d’« Artaud Rimbur ».
32 pages en quadri, soit seize planches double page recto/verso, sous couverture à rabats, au format fermé de 145 x 195 mm, imprimées sur carte à parfum 250 g en Haute-Provence par Quadriscan, non brochées. édition de tête. 20 exemplaires numérotés de 1 à 20 et 5 exemplaires hors commerce numérotés de HCI à HCV, signés par l’auteur et accompagnés d’un dessin et d’un manuscrit originaux.
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Didier Devillez éditeur Je me définis comme un artisan… j’ai ce bonheur. Je n’ai aucune envie de devenir un industriel de quoi que ce soit ! Didier Devillez
Actif dans la réalisation d’expositions et la conception de catalogues
Yves Wellens côtoient des inédits de Paul Nougé, Marcel Mariën
pour diverses institutions, Didier Devillez crée sa propre maison
ou E.L.T. Mesens, dans des réalisations qui exploitent, sans
en 1991, prolongeant ainsi une collaboration entamée avec des
faire système, la qualité plastique des manuscrits et restituent à
artistes et des peintres porteurs d'une certaine radicalité, tels Arié
la littérature des pièces maîtresses de son histoire (pensons à la
et Stéphane Mandelbaum, Bernard Noël, Marcel Moreau ou Marc
correspondance inédite entre Herman Closson et Henri Michaux1).
Trivier. Adepte du livre de dialogue et des correspondances choisies entre Sensible à la fonction critique de l’art et aux figures de la
écrivains et plasticiens, Didier Devillez a su à son tour susciter ou
transgression, Didier Devillez s’emploie dans ces mêmes années
accompagner des collaborations fécondes (Le don des arbres de Jean-
à (ré)habiliter les avant-gardes, en particulier les surréalistes à
Louis Bentajou et du peintre Alexandre Hollan, ou La nuit, la mer
travers la collection « Fac-similé » ; dans le sillage de l’éditeur
de Corinne Hoex et Camille De Taeye), qui doivent beaucoup à la
français Jean-Michel Place, le jeune éditeur publie alors des
créativité d’un éditeur éclectique qui réinterprète librement « l’objet-
répliques extrêmement fidèles des revues à travers lesquelles se sont
livre » sans jamais le réifier.
manifestés les mouvements surréalistes en Belgique francophone, dont « Œsophage » et « Mauvais Temps », donnant accès au grand public, sans en galvauder le caractère volontairement exclusif, à un pan alors occulté de l’histoire artistique et intellectuelle du Royaume. « Fac-similé » sera toutefois l’une des rares collections à part entière d’un catalogue qui s’est construit depuis en dehors de toute obédience littéraire et artistique, au gré des expositions et des rencontres, chaque projet déterminant un livre singulier. Des poètes, romanciers ou essayistes tels que François Muir ou 1. à la minute que j'éclate. 43 lettres à Herman Closson d'Henri Michaux, 1999.
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Les collections (sélection) « Littérature » Romans, essais, poésie, ouvrages à tirages limités ou plus courant… Si la collection « Littérature » embrasse tous les champs de l’écriture, les avant-gardes surréalistes et post-surréalistes y occupent une place privilégiée (Citons Henri Michaux, E.L.T. Mesens, Paul Nougé, Christian Dotremont).
Marcel Lecomte, Comment j’ai entendu une jolie fille se faire dresser par une spécialiste suivi de Le jeune Gérard, 1995
Couverture déployée
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32 pages 230 x 162 mm 200 exemplaires numérotés sur papier Vélin d’Arches.
Henri Michaux, Un Peuple et un homme, 1996
Couverture déployée
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Hors collections Eugène Savitskaya, Le Lait de l’ ânesse, 2008.
édition originale tirée sur papier Conqueror Grain Pierre blanc 160 g à 150 exemplaires, soit : un exemplaire numéroté 0 signé, augmenté d’un dessin original de l'auteur et accompagné du manuscrit original encadré ; 22 exemplaires numérotés I à XXII, augmentés d’un dessin original de l’auteur ; et 127 exemplaires numérotés 1 à 127.
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Corinne Hoex, Camille De Taeye, La nuit, la mer, 2009. Né du souhait de Corinne Hoex de confier une suite poétique au peintre Camille De Taeye dont elle avait admiré des paysages « japonisants », La nuit, la mer est l’exemple même d’un livre conçu à trois, depuis le choix des dessins jusqu’à l’enchaînement particulier des images et des textes. Le format carré du volume, qui met en valeur les estampes sphériques de Camille De Taeye, est l’œuvre de l’éditeur qui souhaitait « faire flotter le cercle dans le carré » (Didier Devillez), comme la couverture « aveugle » sur laquelle les mots semblent s’effacer devant la matière.
Couverture aveugle, déployée, qui évoque le Ying et le Yang
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édition originale tirée sur papier Steinbach 200 g à 300 exemplaires, soit : 257 exemplaires numérotés de 1 à 257 ; 40 exemplaires numérotés de I à XL augmentés d'une encre originale de camille De Taeye ; 3 exemplaires hors commerce augmentés d'une encre originale de camille De Taeye, réservés aux auteurs. Format : 203 x 203 mm.
Jean-Louis Bentajou, Alexandre Hollan, Le don des arbres, 2007.
Couverture déployée
Alexandre Hollan, Arbre, fusain sur papier, 2007
édition originale tirée sur papier Steinbach 200 g à 350 exemplaires, soit : 324 exemplaires numérotés de 1 à 324 ; 22 exemplaires numérotés de I à XXII augmentés d'un dessin original d'Alexandre Hollan ; 4 exemplaires hors commerce augmentés d'un dessin original d'Alexandre Hollan, réservés aux auteurs. Format : 210 x 247 mm. 33
Esperluète Ce sont parfois des plasticiens qui me font découvrir des auteurs, parfois c’est l’inverse ; les textes arrivent seuls et je crée des associations avec des plasticiens avec lesquels j’aimerais travailler. Ce sont des intuitions… Anne Leloup
Placée sous le signe typographique de la rencontre, la maison
Adaptées à une large diffusion tout en se signalant par leurs grandes
fondée par Anne Leloup en 1994 associe auteurs contemporains
qualités formelles (papiers, mises en page), les productions de la
et plasticiens dans des volumes très soignés qui sont autant
petite maison namuroise reflètent une vision ouverte, expérimentale
de créations originales. Des auteurs reconnus
comme Nicole
du livre de dialogue qui se situe à l’encontre de tout élitisme ou
Malinconi, Eddy Devolder, Pascale Tison, Corinne Hoex, Caroline
de tout hermétisme. La volonté de créer un trait d’union vivant
Lamarche côtoient de grandes signatures de « l’illustration » (Kikie
entre des créations contemporaines et un large lectorat s’impose en
Crêvecoeur, Anne Herbauts, Loustal) comme de jeunes auteurs tel
effet comme une autre caractéristique de cette entreprise éditoriale
Stéphane Ebner (Souffle, Réserve), et cela au sein de six collections
unique… une autre lecture de l’« esperluète ».
caractérisées par leurs formats (les livres, les cahiers, les accordéons, les hors-formats, les livres-jeux et les recettes) comme par la place laissée à l’image ou aux textes. Avec une grande sensibilité, Anne Leloup a su mettre à l’honneur de registres littéraires très variés la poésie, le récit, la nouvelle comme des techniques graphiques fort diverses ; elle a également ouvert son catalogue à de pures créations « ludiques », telle la très belle collection des « livres-jeux » et les « Accordéons » (un récit et ses paysages à déplier) où des illustrateurs comme Geneviève Casterman (Costa Belgica, E 411) ou Colinne Vancraen (Ses ailes) ont trouvé un superbe espace d’expression.
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Les collections (sélection) « Livres » Romans, nouvelles, récits, poésies.
François Emmanuel, Anne Leloup, Sept chants d’Avenisao, 2010. Composé pour la création d’un spectacle dont Gilles Gobert a signé la musique, Sept chants d’Avenisao est une mélopée de François Emmanuel inspirée de la légende d’Orphée. Le texte, qui évoque les thèmes du passage, de la transformation, mettra symptomatiquement du temps à trouver sa forme. Initialement prévu sous la forme d’un livre CD édité et illustré par Anne Leloup (qui se prêtait exceptionnellement au double exercice), ce livre choral verra finalement le jour sous une forme beaucoup plus novatrice. Trois cahiers comprenant chacun des dessins sur calques en scandent la lecture ; par le jeu des transparences, les ellipses, les masses vibrantes se superposent, « évoquant les sensations de passages, d’échos, de fragments contenues dans le texte » (Anne Leloup). Tirage non justifié, 140 x 200 mm, 96 pages.
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Illustrations originales d’Anne Leloup pour Sept chants d’Avenisao
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Si le texte est souvent le point de départ des récits de la collection, l’image n’est jamais subordonnée à l’écrit ou placée dans un rapport d’illustration. L’éditrice veille à l’autonomie des deux langages, chacun présents de manière légitime dans un échange qui permet au lecteur de construire son propre récit.
Tapuscrit original de Paul André illustré par Alain Winance pour Nocturnes (au jour le jour), 2011
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Illustration originale de Lionel Vinche pour Loin de Bissau (roman), 2010
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« Histoires » Petites histoires de la grande histoire. Coup de projecteur sur un événement dans la biographie d’un peintre, d’un écrivain, d’un explorateur… dont l’attitude étrange ou le comportement exceptionnel révèle une résonance avec l’entreprise qu’ils ont menée.
Maquette originale du Dodo de Lewis Caroll d'Eddy Devolder et Kikie Crêvecoeur, 1997
« Hors formats » Carte blanche aux illustrateurs
Stéphane Ebner, Réserve, 2011 Anne Herbauts, de temps en temps, 2006
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« Accordéons » Des histoires à découper qui réinventent le noir et blanc.
Geneviève Casterman, Costa Belgica, 2008
Autres collections « Livres jeux », « Recettes » … 41
La Lettre volée Un éditeur forme des idées.
Daniel Vander Gucht
Dans la nouvelle éponyme d’Edgar Poe, elle est l’objet et la clef d’un
permis à la maison d’édition bruxelloise de capter, dès sa création,
vol dont on connaît le coupable, mais qui demeure introuvable malgré
un pan de la production scientifique et artistique qui ne trouvait
les fouilles répétées de la police. Elle n’a pourtant jamais quitté la
pas de débouché sur le marché de l’édition, tout en accueillant des
pièce d’où elle a disparu… le voleur l’ayant tout simplement encadrée
associations inédites entre plasticiens et écrivains.
et placée au mur. La mise en acte d’une réflexion critique sur le livre fait le prix de Au moment de fonder leur maison d’édition en 1989, Daniel Vander
cette démarche éditoriale singulière qui aborde l’édition comme
Gucht, Pierre-Yves Soucy et Louis Jacob se sont saisis de cette
un champ de recherche et le livre comme un médium à part entière,
parabole sur l’évidence aveuglante pour définir un projet éditorial
sans pour autant sacrifier à l’expérimentation l’histoire dont il est
et intellectuel qui entend, selon le mot de Paul Klee, « donner à
issu ni sa mission première : transmettre la pensée.
voir » et, partant, renouveler notre regard sur le livre ; non pour se jouer des conventions ou nourrir un quelconque fétichisme de l’objet, mais pour aborder le livre comme un véritable médium. Trois « secteurs » se partagent le catalogue de La Lettre volée, littéraire (poésie, courts récits), universitaire (essais sur l’art, la sociologie, la psychanalyse) et artistique (livres d’art, de photographie, de design et d’architecture), qui se déclinent en de nombreuses collections comme autant de ponts jetés entre les arts plastiques, la poésie et la pensée spéculative. Ce projet original a
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Les collections (sélection) « Memento » Patrick Corillon, Les pensées poissons, 2005. Patrick Corillon signe, dans ce catalogue paru à l’enseigne du Mac’s et de La Lettre volée, un livre "impossible", puisqu’il s’agit d’une sorte de fac-similé d’un livre deux fois ouverts. L’exercice n’est pas de pure forme. Le plasticien belge entend traduire, dans sa forme, une pensée en mouvement, filante, mutante, et se jouer de la linéarité du texte classique, imprégné de raison et de certitude, pour rendre visibles les phénomènes de turbulences, de dérives, d’émergences ou de chevauchements qui constituent la dynamique de la pensée. Le dispositif, qui exploite la matérialité du livre, sa typographie, son vocabulaire formel et ses codes, autorise à la fois une lecture littérale et des va-et-vient entre les deux espaces textuels. Un livre "concept" qui reflète pleinement le propos et les choix esthétiques de La Lettre volée.
72 pages, 36 illustrations Tirage non justifié 240 x 170 mm, cousu.
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« Poeisis » Collection de poésie dirigée par Pierre-Yves Soucy.
Enrique Lihn, Condamné à l’exil, 2008 (Page de titre)
Gonzalo Rojas, La misère de l’homme, 2005 (Couverture)
Quatre versions successives de maquettes pour la collection « Poeisis »
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« Trait pour trait » Collection de fac-similés de livres d’artistes
64 pages, 64 ill., cousu, 210 x 297 mm, jaquette en calque imprimée. 50 exemplaires de tête sur papier grainé double face 250 g, numérotés et signés avec une sérigraphie originale en quadriptyque, 5 passages couleurs.
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Jean-François Octave, Daniel Vander Gucht, Immortalité / Immoralité, 1989. Ici, l’éditeur a reçu les carnets de notes et de dessins de l’artiste faits lors d’un séjour à Moscou. La Lettre volée a offert un écrin à ce carnet en le reproduisant à échelle réelle.
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« Palimpsestes » Cette collection d’art et essais au petit format (40 pages, 120 x 180 mm, cousu) possède une signature très forte. Au lieu de l’image, c’est le texte que l’on trouve directement sur la page de couverture, non pour s’y substituer, mais parce « l'écrit fait lui-même image ».
Michel Foucault, La Bibliothèque fantastique, 1995
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Philippe Sers, L’Énigme de l’icône quadripartite de Saint-Pétersbourg, 1996
« Notulae Erasmianae » Collection menée de concert avec le Musée d’Erasme de Bruxelles. Pour montrer le caractère historiquement marqué de notre rapport à l’écrit, l’éditeur s’est ici employé à reproduire, tout en les réinterprétant, les modes d’organisation du texte en vigueur aux XVIe et XVIIe siècles.
Les Invectives d'Erasme : exemple de relecture des règles typographiques du xvie siècle
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La Pierre d’Alun Le papier est une matière qui me fascine depuis ma plus tendre enfance et mon envie d’éditer est un simple souhait de faire partager ma bibliothèque imaginaire en créant des associations inédites de textes et d’images, d’univers dont la rencontre n’avait jamais eu lieu. Jean Marchetti
Coiffeur et galeriste fasciné de longue date par le papier et le livre,
deux formats, se consacre aux auteurs inconnus, textes introuvables
Jean Marchetti fonde sa maison d’édition autour d’un logo de Pierre
ou créations originales, et donne lieu à de très grandes réussites, dont
Alechinsky, qui présente la forme d’un livre ouvert, la page gauche
les Indications de Jeux (Satie, Alechinsky), mais aussi Le Langage des
répondant à la page droite, soit l’idée d’un texte répondant à une
Couleurs, avec l’artiste Paul Cox ou encore Signes et Mots, de Dan Van
illustration, mais donnant également l’idée d’un livre ouvert ou celle
Severen.
d’une vision inversée dans le miroir – celui du coiffeur. Textes et images, signes et mots, une maison d’édition est née, dont l’idée est
Deux autres collections placées sous des logos dus respectivement
d’associer un auteur avec un plasticien, à la faveur d’une rencontre
à Dan Van Severen et Paul Cox, scellent ce catalogue qui peut se
inédite imaginée par l’éditeur.
comprendre comme une vaste architecture : « Haute Pierre », qui recueille des textes sur la spiritualité (toutes obédiences confondues),
Telle une scène immuable, les cahiers libres de La Pierre d’Alun
et « Pierre d’Angle », des lithographies sous coffret à tirage limité,
(collection spécifique et nom générique de la maison d’édition) se
dont le logo présente un œil ouvert sous une devise inspirée de
plient à un dialogue privilégié entre textes et images, plasticiens et
Pascal Quignard : « Les amoureux du livre vivent dans les angles » …
écrivains : de la geste de Pierre Alechinsky, Joseph Noiret à la rigueur
Image du livre tel qu’il se découvre au lecteur comme de l’expérience
de Dan Van Severen ou Jo Delahaut en passant par la crudité de
sensorielle, la métaphore figure aussi la vision d’un éditeur pour qui
Roland Topor (qui signera l’enseigne de la galerie, « Le Salon d’Art »),
« l’objet-livre » fait à la fois signe et sens.
l’éditeur s’entoure d’une famille d’artistes de renom issus d’horizons variés. Au gré des collaborations et des expositions, Jean Marchetti jette rapidement les bases d’une nouvelle collection, « La Petite Pierre », destinée à capter le travail en mouvement qu’il mène avec des plasticiens tel que Jo Delahaut, qui signera le logo. Carte blanche laissée aux projets les plus divers, « La Petite Pierre », qui paraît sous
Source : Jack Keguenne
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Les collections (sélection) « La Pierre d’Alun » Association de textes et d’images inédits d’auteurs n’ayant jamais collaboré.
Logotype dessiné par Pierre Alechinsky. Format 165 x 225 mm. Tirage à 600 exemplaires.
Marcel Moreau, Pierre Alechinsky, Lettres avec vues sur le Chaos, 2007. Marcel Moreau, Pierre Alechinsky, Insolations de nuit, 2007. La qualité graphique des manuscrits de Marcel Moreau, auteur avec qui il a déjà réalisé « Les Tanagras » et « Opéra gouffre, S.M. assassiné », suggère à Jean Marchetti, en 2006, une collaboration possible avec Pierre Alechinsky, dont le travail sur des correspondances l’avait marqué. Séduit par l’univers de l’écrivain, le peintre a, non sans appréhension, commencé à dessiner, tout en protégeant les manuscrits originaux ; au final, les deux écritures s’apprivoisent et les méandres du dessin rythment, sans les écraser, les fulgurances de l’écriture. Deux projets pour deux collections naîtront de ce rapprochement induit par l’éditeur : une publication des lithographies de Pierre Alechinsky (Coll. « Pierre d’Angle »), précédées d’un échange épistolaire entre les auteurs, et « Insolations de nuit » (Coll. « La Pierre d’Alun) qui comprend un texte inédit que Marcel Moreau a écrit à dessein.
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Marcel Moreau, Pierre Alechinsky, Insolations de nuit, 2007. Cinquantième titre de la collection « Le Pierre d’Alun ». Achevé d’imprimer le 19 octobre 2007. Il a été tiré de cet ouvrage 600 exemplaires, se répartissant comme suit : 50 exemplaires destinés aux amis de « La Pierre d’Alun », signés et numérotés de 1 à 50 par Marcel Moreau et Pierre Alechinsky ; 13 exemplaires signés et numérotés de I à XIII, marqués é.a. par l’auteur et l’artiste ; 10 exemplaires signés et numérotés de 1 à 10, marqués h.c. par l’auteur et l’artiste ; 7 exemplaires de chapelle, signés et lettrés par l’auteur et l’artiste aux initiales des collaborateurs (ces exemplaires comportent dans chaque volume, en frontispice, une lithographie originale de Pierre Alechinsky, numérotée comme décrit supra et signée par l’artiste) ; 520 exemplaires numérotés à la suite, s’arrêtant au chiffre 600, ainsi que quelques exemplaires réservés au service de presse. Les lithographies ont été tirées par Arts Litho à Paris.
Dessin au feutre de Pierre Alechinsky sur un manuscrit original de Marcel Moreau
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« Pierre d’Angle » Les amoureux du livre vivent dans les angles.
Logotype de Paul Cox - Format 240 x 320 mm - Tirage 55 à 100 exemplaires
Marcel Moreau, Pierre Alechinsky, Deux lettres avec vue sur chaos, 2007.
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Deuxième volume de la collection « Pierre d’Angle ». Achevé d’imprimer le 19 octobre 2007 sur vélin de Rives 250 g. édition originale tirée à 93 exemplaires signés par l'écrivain et le peintre, soit : 60 exemplaires numérotés de 1 à 60, 15 exemplaires é.a. de I à XV, 15 H.C. de 1 à 15 et 3 exemplaires de chapelle aux initiales des collaborateurs. Les nonante-trois exemplaires sous coffret contiennent chacun huit estampes signées par le peintre.
Extrait de Deux lettres avec vue sur chaos
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« La Petite Pierre » J’ai l’air de fragmenter comme ça En réalité j’unis.
Christian Dotremont
La collection met au jour des auteurs inconnus ou méconnus ainsi que des textes devenus introuvables. Elle se permet toutes les fantaisies que les trois autres n’autorisent pas.
Logotype de Jo Delahaut. Format 110 x 140 mm ou 165 x 225 mm. Tirage 333, 600 ou 1500 exemplaires.
Maquette originale de Signes et mots de Dan Van Severen
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Quadri éditer c’est faire un égrégore… c’est-à-dire qu’un et un font trois. Ben Durant
Fondée en 1990 par le galeriste et écrivain Ben Durant dans le
Au-delà de cette filiation spécifique qui porte la marque, sur le plan
sillage de la galerie éponyme, les éditions Quadri œuvrent dans la
éditorial, du livre de dialogue tel que les surréalistes l’ont illustré
discrétion, publiant deux ou trois livres par an avec la volonté de
et interprété, Quadri s’est également ouvert, au gré des affinités
ne jamais se répéter comme d’éviter les concepts et les formules. Ce
et des correspondances, à des écritures très variées, suscitant des
parti pris se reflète dans une production éclectique, qui comprend
collaborations inédites entre des écrivains tels que Caroline
aussi bien des livres pour enfants (collection « Mon papa et moi »,
Lamarche, Thomas Gunzig et des plasticiens belges comme Camille
textes de Ben Durant ) que des livres de dialogue, selon des formats
De Taeye ou Michèle Grosjean dans la superbe collection « 99 »,
et des médiums très variés : livres précieux à tirages limités, comme
dont le format renvoie explicitement aux livres du grand éditeur
romans graphiques (Roger Dewint).
français Guy Lévis Mano (GLM), l’une des influences majeures de Ben Durant.
Le catalogue de Quadri se signale toutefois par une
attention
soutenue au travail des avant-gardes historiques, dont Dada, Cobra (Pierre Alechinsky, Serge Vandercam) ou le surréalisme, auquel sont dédiées les collections « L’échelle de verre » et « L’escabeau de verre ». Dirigées par le peintre Jacques Lacomblez depuis 2007, les deux collections rassemblent les signatures prestigieuses de poètes français issus du surréalisme français de l’après-guerre, imagiers et des poètes du groupe « Phases », dont Roger Brielle ou Guy Cabanel.
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Jean Thiercelin, Michel Olyff, Don Felipe. Préface de Julio Cortazar, 2008. « Don Felipe » est la réédition d’un texte de Jean Thiercelin, poète surréaliste français, paru initialement en langue espagnole en 1974. Ben Durant a mis en présence ce long poème épique avec les encres tourmentées de Michel Olyff, maquettiste (La Pierre d’Alun, Quadri, et de très nombreuses maisons d’édition belges) et membre du groupe Cobra. Suivant le choix de l’éditeur, la palette du peintre s’assombrit au fil des pages, épousant la tonalité finale du récit. Emblématique des fidélités littéraires et esthétiques de Ben Durant, ce volume s’inscrit dans une collection non titrée, dans laquelle l’éditeur a également associé Fernando Arrabal et Antonio Segui (Ma Fellatrice idolâtrée) ou Philipe Jones et Claude Viallat (L’Un l’autre).
édition originale imprimée sur papier Rives Tradition 120 g. Tirage à 199 exemplaires se répartissant comme suit : 5 exemplaires de chapelle signés et lettrés par l’artiste, 20 exemplaires numérotés et signés par l’artiste (ces exemplaires sont enrichis d’une sérigraphie originale de Michel Olyff justifiée et signée), et 175 exemplaires numérotés de 25 à 199, ainsi que quelques exemplaires marqués H.C.
Michel Olyff, Mer du Nord, Nieuport, encre de chine, 1955, 500 x 340 mm
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Extraits de Don Felipe, illustrations originales de Michel Olyff
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Les collections (sélection) « L’échelle de verre » et « L’escabeau de verre » Deux collections dirigées par Jacques Lacomblez. Rencontre entre un poète et un artiste ayant des affinités avec le surréalisme.
Imprimé sur papier Rives traditions. Environ 150 exemplaires numérotés et signés par les deux auteurs. Les premiers exemplaires (10 à 20) sont augmentés d’une œuvre originale. Quelques exemplaires hors commerce marqués H.C. destinés aux collaborateurs et à la presse. Formats : 210 x 150 mm / 150 x 105 mm.
Cul-de-lampe de Jacques Lacomblez
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« 99 » Un texte inédit d’écrivain et les illustrations d’un artiste.
99 exemplaires numérotés et signés par les auteurs. Format : 200 x 145 mm.
Philippe Jones, Serge Vandercam, La Tache d’Aphrodite, 1999
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« Mon Papa » Textes de Ben Durant sont illustrés par Marin Strebelle, Tibet, Silvanie Maghe, Kikie Crêvecœur, Marianne Duvivier et Antonio Cossu.
D'après une maquette améliorée par Michel Olyff et imprimé sur papier Rives Tradition, 250g. Outre quelques exemplaires hors commerce, le tirage est strictement limité à 99 exemplaires numérotés et signés par les auteurs.
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Hors collections Jacques Lacomblez, Douze constellations pour André Breton où gravitent Les étoiles renversées de Guy Cabanel, 2006.
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éditions Tandem L’image gravée naît avec le livre … cette association « textes » et « gravures» m’a toujours intéressé. Gabriel Belgeonne
Graveur, enseignant à l’académie des Beaux-Arts de Mons, Gabriel
accessibles (plus de 60 titres à ce jour) pour lesquels l’éditeur a fait le
Belgeonne réunit, dès 1971, ses élèves autour de l’association de
choix de la spontanéité abordent les grands courants internationaux
graveurs « Tandem », destinée à encourager la création et à organiser des
de l’art contemporain, de Wharol à Joseph Beuys en passant par
expositions auxquelles de très grands artistes (Matsutani, Fijallkowski)
Pierre Alechinsky ou Serge Vandercam. Collection que complètent les
prendront part. 1984 voit la naissance des éditions éponymes et de
volumes oblongs de la série « Alentours », qui donne la parole à des
la collection « Textes et Images » où, sur papier de qualité, graveurs
spécialistes de l’art contemporain comme à des artistes (France Borel,
et écrivains, nouent un dialogue étroit et personnel. Composés à la
Roger-Pierre Turine, Ben Durant, Michel Mouffe ou Pierre Caille).
main et imprimés par Gabriel Belgeonne, graveur, typographe, et parfois illustrateur lui-même, « Texte et Images » décline une formule
Fidèle à sa vocation première, les éditions Tandem n’ont pas pour
sans cesse renouvelée par la singularité du dialogue qui se crée entre
autant délaissé le terrain des arts graphiques, en consacrant des
un écrivain et un plasticien, comme par un travail de typographie
recueils de lithographies à des graveurs, ni cette volonté d’offrir
et d’impression mis au service de l’acuité de ce dialogue (poèmes et
un rayonnement aux travaux de jeunes artistes à travers « Arts en
xylographie, aphorismes et eaux-fortes, paroles et lithographies). En
images », des tirages originaux cousus à la main qui retracent, en
tandem, les collaborations de Léon Wuidar, Gaspard Hons, mais aussi
10 visuels, un récit original.
François Jacqmin avec Serge Vandercam, marqueront cette collection qui connaît encore aujourd’hui de superbes développements (La forêt, de Jean-Pierre Ransonnet et Alain Delaunois). à ces premiers livres davantage destinés aux bibliophiles se sont ajoutés, au fil des ans, les petits formats de la Collection « Conversation avec… », qui explorent d’autres versants des arts plastiques. Retranscription d’entretiens entre peintres et écrivains, ces livres très
Source : Pierre-Jean Foulon
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Les collections (sélection) « Textes et Images » Un plasticien et un poète dans un dialogue singulier, le tout réuni dans des emboîtages dus à Véronique Van Mol.
Imprimé sur BFK Rives Tirage variable Format : 285 x 185 mm.
Le Propre du Temps, texte de François Jacqmin illustré par Gabriel Belgeonne
9 textes inédits de François Jacqmin et 9 estampes de Serge Vandercam. Ouvrage composé en English Times, corps 18, et imprimé à Gourdines par Francis Bercy, en décembre 1990, sur papier vélin d’Arches. Les estampes ont été imprimées par Gabriel Belgeonne. L’emboîtage par Louis Jamar. Il a été tiré 60 exemplaires numérotés de 1 à 60, authentifiés par les signatures de l’auteur et du graveur, 10 exemplaires marqués E.A. Toutes les gravures sont signées et portent le même numéro que l’exemplaire du livre. 68
François Jacqmin, Serge Vandercam, Le Concile des Oiseaux, 1990. François Jacqmin, Gabriel Belgeonne, Le Propre du temps, 1993. Ces deux ouvrages fondent la naissance de la collection « Textes et images » chez Tandem. Sollicité par le poète François Jacqmin, Gabriel Belgeonne compose des gravures autour de 9 poèmes du Propre du Temps ; dispersés sur la page, les "motifs" aléatoires du graveur ponctuent l’espace de lecture et en brisent la géométrie, en contraste avec la rigueur des stèles poétiques de l’auteur des Saisons.
Cuivres originaux de Serge Vandercam pour Le Concile des Oiseaux
Serge Vandercam (sculpteur, peintre, graveur) se saisit, à la même époque, d’une autre série poétique de l’auteur, qui paraîtra dans la même collection sous le titre Le Concile des Oiseaux. Suivant un rapport texte image très différent, l’artiste propose en vis-à-vis des petits univers figuratifs empreints de mystère, dévoilant la scène d’une sorte d’arrière-monde qui entre en résonnance avec la portée métaphysique de la poésie de Jacqmin. Sous un même format, la collection « Textes et images » restera fidèle à ce dialogue jamais prémédité entre plasticiens et écrivains, la place du texte et de l’image étant chaque fois le fait d’une nouvelle partition, d’un dialogue toujours rejoué, par la grâce d’un éditeur lui-même artiste, entre plasticiens et écrivains. Le Concile des Oiseaux, texte de François Jacqmin illustré par Serge Vandercam, 1990
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Autres collections « Conversation avec… » Une rencontre, à travers un dialogue, avec un plasticien de renom, de Pierre Caille à Beuys en passant par Antoine Mortier .
Imprimé sur papier Flashprint, 100 g. Tiré à 600 exemplaires. Format : 180 x 110 mm. 70
Maquette originale de Pierre Caille pour la collection « Conversation avec… »
« Alentours » Ensemble de textes autour des arts plastiques, de nature théorique ou narrative.
Quelques ouvrages de la collection « Alentours »
Autres collections « Carnets de voyage », « Arts en images » 71
Tétras Lyre L’origine de Tétras Lyre se situe dans ma propre histoire… j’étais instituteur « freinétique », je fabriquais des livres avec les enfants… Marc Imberechts
Né en 1988 de la rencontre en Pays de Liège d’artistes venus
au cœur même d’un projet éditorial qui n’a jamais dissocié l’art
d’horizons éloignés (dont les poètes chiliens Arturo Perez et
de l’artisanat (choix du papier, typographie), la création de la
René Leiva) autour de Marc Imberechts (instituteur, artiste et
fabrication, la diffusion de l’ancrage régional.
poète), de Jean-Marc Simard (professeur de littérature) et du graveur Dacos, Tétras Lyre a connu de nombreuses évolutions
Riche d’un catalogue d’une centaine de titres de poésie et de
sans jamais dévier de son ambition première : offrir un espace
gravure contemporaines, parmi lesquels des réussites artistiques
d’expression et de dialogue à la littérature et aux plasticiens, en
remarquables (dont Eléments de géométrie, de Léon Wuidar
particulier des graveurs, dans des ouvrages de facture artisanale.
et François Jacqmin, dans la collection « Lyre sans bornes »),
Dès ses débuts, Tétras Lyre entend se démarquer dans le paysage
Tétras Lyre explore aujourd’hui, sous la direction du poète
éditorial francophone en décloisonnant les genres et les cultures
Maxime Cotton, les dimensions sonores et musicales de la poésie
- c’est l’objet de la collection « Bilingue », dédiée à la diffusion
(collection « Par Ouï-Lyre », accompagnée d’un CD), tout en
de textes inédits d’écrivains internationaux - tout en liant ses
ouvrant la voie à de nouvelles formes de dialogue entre textes
productions et son indépendance à la maîtrise d’un atelier
et images à travers des formats qui se veulent plus adaptés à la
d’impression (papier, impression, typographie, linogravures).
grande diffusion (Collection « Hors chant »).
Métaphore de l’envol et de l’enracinement, le tétras lyre est en effet l’emblème d’un éditeur présent à tous les stades de la conception du livre, depuis la genèse artistique jusqu’à la confection matérielle de l’objet. Loin d’être un simple moyen de production, cet outil artisanal (dont Tétras Lyre a hérité de Marc Imberechts et de son adhésion à la pédagogie Freinet) est
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Les collections (sélection) Collection « Lettrimage »
Offerts à un dialogue entre un graveur et un poète, les ouvrages de la collection « Lettrimage » répondent à un mode d’élaboration et à un jeu de contraintes précises. Si le choix des auteurs procède de l’éditeur (le graveur Dacos, en particulier, pour le choix du plasticien), la conception du livre revient au graveur qui « met en scène » le texte de l’écrivain et son propre travail, effectué sur la base de deux couleurs. Imprimés manuellement sur des presses typographiques, les ouvrages de la collection se présentent tous sous la forme d’un cahier à déplier (carré de 220 x 220 mm en 8 pages) inséré dans une jaquette illustrée. Tirage non précisé.
Bois gravé d’Alberto Guidolin pour Une barque
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Philippe Mathy, Alberto Guidolin, Une barque, 2010. L’élaboration d’Une barque, vingt-sixième volume de la collection, a suivi ce même processus. L’éditeur a ici associé le poète Philippe Mathy, dont le texte final est le résultat d’un échange nourri avec Marc Imberechts, au graveur Alberto Guidolin, qui a pleinement exploité les possibilités plastiques du cahier pour s’affranchir de la séquence traditionnelle entre le texte et l’image : rejeté dans les marges et les angles, le poème se révèle en surimpression sur un paysage marin qui inonde l’espace central du cahier, au terme d’un jeu de plis conçu comme une dramaturgie en trois actes.
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Collection « Bilingue » Destinés à jeter un pont entre les peuples et les langues de tous les pays, les ouvrages de la collection « Bilingue » (140 x 210 mm) comprennent pour la plupart un tirage de gravures originales (40 exemplaires signés et numérotés).
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Collection « Accordéon » Dédiée à la découverte de jeunes poètes, la collection « Accordéon » se présente sous la forme d’un papier plié, déplié (16 à 24 pages de 1/205 mm) et numéroté, sous jaquette rehaussée d’une illustration originale. Le plus souvent, ces ouvrages sont entièrement « fait main » sur presses typographiques.
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Collection « Par Ouï-Lyre » Dans le même esprit que la collection « Accordéon », un ouvrage accompagné d’un CD avec lecture du texte par l’auteur, sur une musique originale.
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Collection « Hors formats » Collectif, Profondeurs, Tétras Lyre, 2000. Ouvrage collectif entièrement fait à la main (papier levé à la cuve, composition à la casse, linogravure, impression manuelle dans les ateliers Tétras Lyre), « Profondeurs » est le fruit des ateliers de création organisés par Marc Imberechts et publiés à l’enseigne de Tétras Lyre. Les participants (artistes ou amateurs) sont invités, au cours d’un atelier de création, à proposer un texte et une gravure. Le livre est ensuite produit à vingt exemplaires dans les ateliers de Soumagne et distribué aux auteurs.
Composition typographique d’une anagramme, extrait de Profondeurs
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L’Âne qui butine
Esperluète
Quadri
Anne Letoré, Christoph Bruneel
Anne Leloup
Ben Durant
anequibutine@gmail.com
esperluete.editions@skynet.be
quadri.gallery@skynet.be
Rue du Chemin de Fer, 28
Rue Noville, 9
Avenue Reine Marie Henriette, 105
7700 Mouscron
5310 Noville-sur-Mehaigne
1190 Bruxelles
Artgo
La Lettre volée
éditions Tandem
Christine Debras, Yves Bical
Daniel Vander Gucht
Gabriel Belgeonne
yves.bical@orange.fr
danielvandergucht@yahoo.fr
editions.tandem@skynet.be
Rue Marconi, 2/19
Avenue Coghen, 146
Place d’Hymiée, 42
1190 Bruxelles
1180 Bruxelles
6280 Gerpinnes
Didier Devillez éditeur
La Pierre d’Alun
Tétras Lyre
Didier Devillez
Jean Marchetti
Maxime Coton
devillez@skynet.be
lapierredalun@skynet.be
editions.tetraslyre@gmail.com
Rue Emmanuelle Van Diessche, 53
Rue de l’Hôtel des Monnaies, 81
Rue du Marteau, 19
1050 Bruxelles
1060 Bruxelles
1000 Bruxelles