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LIVRE – DÉMO D’ESPRITDE LA DACTYLO
SÉLECTION CULTURE
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Expos
DOMINIQUE GONZALEZ-FOERSTER CYPRIEN GAILLARD
© Andrea Rossetti Après avoir filmé le chanteur Christophe, l’artiste incarne sur scène QM.16, une projection en hologramme de trois personnalités mythiques du théâtre, du cinéma et de l’opéra : Sarah Bernhardt jouant L’Aiglon, Marilyn Monroe dans The Misfits et la Callas auréolée de rouge. Une ode spectrale à la démultiplication des identités et à la rémanence d’images fantômes. • Julien Bécourt > « OPERA (QM.15), 2016 », jusqu’au 2 janvier à la Bourse de Commerce – Pinault Collection
HEDY LAMARR. THE STRANGE WOMAN
Star sulfureuse du Hollywood des années 1930, l’actrice et peintre autrichienne Hedy Lamarr fait l’objet d’un culte qui dépasse le cadre du cinéma. Son indépendance et son irrévérence à l’égard de l’industrie ont fait d’elle l’incarnation d’un glamour hors norme, préfigurant la culture queer. Une douzaine d’artistes – parmi lesquels Brice Dellsperger, Natacha Lesueur ou Camille Vivier – ont été conviés
© Courtesy de l’artiste Camille Vivier, Serpent, miroir, 2015
par Nina Childress à partager leur vision de cette « strange woman », inventeuse au début des années 1940 de l’étalement de spectre par saut de fréquence (une technologie utilisée aujourd’hui par le wi-fi), et qui continue de hanter l’imaginaire collectif. • J. B. > « Hedy Lamarr. The Strange Woman », jusqu’au 21 janvier à La Galerie – Centre d’art contemporain (Noisy-le-Sec)
© Courtesy de l’artiste
© Cyprien Gaillard Cyprien Gaillard, L’Ange du foyer (Vierte Fassung), 2019
Le bad boy de l’art fait son grand retour à Paris avec une exposition en deux chapitres : « Humpty » dresse un portrait de notre lien à l’effondrement et à la reconstruction, dans une synergie entre corps et architecture, tandis que « Dumpty » redonne vie à l’automate du quartier de l’Horloge, abandonné aux pigeons et à l’érosion. • J. B. > « Humpty \ Dumpty », du 19 octobre au 8 janvier au Palais de Tokyo et à Lafayette Anticipations FRANÇOISE PÉTROVITCH
© BnF, département des estampes et de la photographie
© Adagp, Paris, 2020 Françoise Pétrovitch, Nocturne, 2017
Diluant des lavis de couleur dans des corps aux contours bien délimités, les « dessins augmentés » de Françoise Pétrovitch évoquent des contes dépourvus d’histoire, dans lesquels de jeunes nymphes révèlent leur part animale. On y décèle un récit intime, où perdurent les troubles de l’enfance. • J. B. > « Françoise Pétrovitch. Derrière les paupières », du 18 octobre au 29 janvier à la BnF
Concerts
STEREOLAB
Alors qu’on célèbre les 50 ans de Neu!, les plus beaux héritiers (anglais) du krautrock (et de l’illustration sonore, et de la pop psychédélique), qui l’avaient remis au goût du jour dans les années 1990, font leur retour sur scène (et dans les bacs, avec une série de compilations). Vintage au carré.•W. P. > les 26 octobre et 23 novembre à La Gaîté Lyrique
CRACK CLOUD
Chorale pop, fanfare intersectionnelle, le collectif de Vancouver vient présenter Tough Baby, nouvel album d’euphorisantes fantasmagories psyché-punk, grossissant en strates, en couleurs et en sucre à mesure que croît l’effectif du groupe, comme son audience. Pour un stage diving sur le millefeuille. • W. P. > le 27 octobre au Trabendo
Livre DÉMO D’ESPRIT. APHORISMES & AUTRES PRISMES DE LA DACTYLO
Depuis quelques années, une jeune femme connue sous le pseudo de La Dactylo poste des aphorismes sur un compte Instagram que suivent plus de 25 000 followers. Souvent, elle les écrit d’abord au pochoir sur des murs, sur des panneaux, sur divers objets de la vie courante, avant de les photographier – une mise en scène qui leur donne un supplément de sens ainsi qu’un petit côté décalé. « L’aphorisme, dit-elle, c’est l’uppercut du style. ll faut faire bref, concis, viser juste. » De fait, aucun des soixante et quelques mots réunis dans ce recueil savoureux ne rate sa cible. Il y en a dans tous les genres : caustique (« Les misogynes n’ont aucun état dame »), à double détente (« Je pionce donc je suis : cogito ergo somme »), macabre (« La faucheuse a besoin dead »), définitoire (« Appétit sexuel : repas qu’au pieux »), actuel (« Je ne pense Covid qui nous sépare »), franglais (« L’été est fini, l’été summer »), arrosé (« Je pastis avec le diable »). Mes préférés ? Les fausses citations (« Je sors en boîte », signé : Pandore), surtout quand elles recèlent un double gag (« J’accuse réception », signé : Email Zola). C’est ainsi que La Dactylo réactive et rafraîchit, avec une touche de modernité et de féminité, la vieille tradition littéraire de l’extrême brièveté, du trait ciselé, du calembour et du mot d’esprit, ce mélange de virtuosité, de poésie, de fulgurance, de sens de l’à-propos et d’humour, volontiers noir. C’est fin, léger, parfois provocateur, toujours bien vu. Une dernière pour la route ? Ceci, à méditer sur l’oreiller : « La nuit, mon corridor. » • Bernard Quiriny > (Verticales, 64 p., 12 €)
Restos
VESPER
© The Travel Buds Studio X Vesper
Dans un décor flamboyant, Lucas Felzine envoie de la cuisine nikkei, fusion Pérou-Japon : gyoza de canard laqué, ceviche veggie (avocat, concombre, ail noir), poulpe laqué et poitrine de cochon confite. Cocktails par Agathe Potel, dont le Sayuri (pisco et saké). Menus : 32-42-50 €. Carte : environ 60 €. • Stéphane Méjanès > 81, avenue Bosquet, Paris VIIe
PIANOVINS
Dans l’ancien Rino puis Les Déserteurs, Michel Roncière, en cuisine, et Éric Mancio, en salle et aux vins, tous deux ex de chez Guy Savoy, sont des hôtes délicieux : burrata, aubergine, tomate ; canette rôtie, légumes confits au thym ; clafoutis mirabelles et quetsches. Vins sains en sus. Menus : 37-55-67 €. • S. M. > 46, rue Trousseau, Paris XIe
ARMANI/ RISTORANTE
Dans leur antre étoilé, Massimo Mori et son chef Massimo Tringali s’engagent pour une cuisine durable (produits Slow Food, potager en permaculture proche de Paris) : ravioli del plin mozza et tomate, risotto au romarin, guanciale pané à la milanaise, cannolo sicilien. Menu : 150 €. Carte : environ 130 €. • S. M. > 7, place du Québec, Paris VIe