Aïcha Snoussi Née en 1989 à Tunis. Vit et travaille à Tunis
Aïcha Snoussi est graveur de formation. Elle a obtenu son diplôme à l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis. Elle est actuellement en résidence d’artiste au Centre des Arts Vivants de Rades. Dessin, gravure, aquarelle, vidéo, fresque ; tout est support potentiel pour développer un univers à la fois macabre et enfantin, où se côtoie bouts de chairs et personnages torturés. Elle investit très jeune l’espace public, puisque c’est sur les murs des maisons qu’elle s’initie au dessin avant de poursuivre à l’école en « marquant » cartables, tables de classes, toilettes, guitares et bras des élèves. Machine infernale « Le projet mural “Machine infernale” est la construction au feutre noir d’un système imaginaire, fusionnant les rouages du corps mécanique avec ceux du corps humain. Il s’agit d’un travail sans dessins préparatoires, échafaudé comme une véritable machine, c’est-à-dire d’abord la structure, ensuite les pièces et les engrenages, puis leur articulation ; La machine se fera donc au fur et à mesure, telle l’entreprise d’un architecte fou qui aurait perdu ses plans. La “Machine infernale” s’inscrit dans une topologie du lieu puisqu’elle fait écho au champ visuel de la Charguia, zone industrielle. Les lignes noires, tantôt fines et condensées, tantôt larges et espacées, s’enchevêtrent en réseau pour former un immense complexe mécanique où l’humain démembré est à la fois le produit fabriqué et la machine qui le fabrique. »
Machine infernale, travail en cours
Ali Tnani Née en 1982 à Tunis. Vit et travaille entre Tunis et Paris Diplômé de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis, Ali Tnani y poursuit aujourd’hui son doctorat. Il a aussi effectué trois résidences d’artiste : à la Villa Sébastien (Hammamet, Tunisie), au CECN (Mons, Belgique) et à la Cité Internationale des Arts de Paris. Ali Tnani exploite divers médias tels que la photographie, le dessin, et l’installation sonore. Depuis 2007, il travaille sur l’idée du reste et du lieu. Des éléments organiques, industriels ou encore multimédias deviennent des points et des repères dans une «cartographie du reste». La carte des restes produit divers informations, documents et formats. Elle n’est jamais immuable. Rien ne lui sied durablement. Comme celle du monde, elle est constamment renouvelable. Les frontières ne sont pas figées. La carte est l’état qui permet aux restes de se réintégrer dans d’autres cycles.
Carthographie du reste #1, Techniques mixtes sur toile, 180 x 220 cm, 2012
Belhassen Chtioui Née en 1987 à Tunis. Vit et travaille à Tunis Belhassen Chtioui est graphiste de formation, il a fait ses études à l’Université d’Art et de Design (UAD). Autrefois réservé à l’univers de la publicité, l’usage de l’outil informatique, notamment des logiciels de traitement d’image, est une pratique qui se démocratise de plus en plus dans l’Art Contemporain. Belhassen a recours à ces outils dans ses séries de « prints » ou impressions numériques. Dans Spirituality, l’artiste a voulu dénoncer la condition de l’individu moderne, un être que la société pousse toujours plus à la consommation. Une consommation qui remplace dorénavant les dimensions spirituelles de l’existence. À travers les médias, et les images qui envahissent notre quotidien, le nouveau visage du sacré nous est imposé autrement.
Spirituality, Impression numérique et boussole, 180 x 150 cm, 2014
Farah Khelil Née en 1980 à Carthage. Vit et travaille entre Paris et Tunis Diplômée des Beaux-arts de Tunis, Farah Khelil poursuit actuellement un Doctorat en Arts et Sciences de l’art et enseigne à Paris I Panthéon-Sorbonne. La pratique de Farah Khelil s’articule autour du point de vue comme donnée plastique ou textuelle et condition d’accès à l’œuvre, dont le spectateur devient à la fois témoin oculaire et lecteur. Ces dispositifs de lecture et de traduction sont au service d'une œuvre qu'elle nomme logicielle. Elle module des techniques diverses dans le but de donner une panoplie de points de vue sur l’être au monde et le vivre ensemble. Les codes sont détournés, redistribuées et multipliés pour créer de nouvelles significations. L’artiste développe des modalités d’approches artistiques variées qui installent la distance vis-à-vis de l’image, le statut médiateur de l’objet technique et le portrait de l’artiste en traducteur.
IIqra, encre et puce sur papier, 25 x 25 cm, 2014
Haythem Zakaria Né à Tunis en 1983. Vit et travaille entre Tunis et Paris Ses inspirations embrassent autant la pensée soufie que les techniques visuelles subversives telles que le glitch, la meta-image ou le cinéprocess, l’orientant ainsi vers l’expérimentation de dispositifs génératifs en temps réel. Il explore alors des procédés visant à augmenter l’image en lui incorporant, greffant ou superposant des indications visuelles ou sonores et sonde la création visuelle en travaillant sur la prolifération de l’image et sa régénération en partitions visuelles. Exploitant l’intermédialité de sa discipline, il propose des créations visuelles uniques et des installations interactives tout en multipliant les rencontres et les échanges artistiques. Il travaille ainsi avec des artistes plasticiens tels que Nicolas Gimbert, et collabore souvent avec des plasticiens sonores. Sa rencontre avec Emmanuel Mailly, compositeur et performeur, a permis, grâce à l’association des deux univers, visuel et sonore, la création d’un langage A/V commun. C’est à partir de cette collaboration que le premier tryptique de Meta-project est né. Il s’agit de performances dont l’avancement est encore en cours. Il anime par ailleurs des ateliers de formation et d’éducation par l’image dans lesquels il adopte une approche pédagogique pour aborder le live cinéma et le cinéma d’objets.
///..///..///, Triptyque 3 x 10 cm3, Gravure 3d sur verre optique au laser, 2013
Héla Lamine Née en 1984 à Tunis. Vit et travaille à Tunis Hela Lamine, artiste plasticienne et universitaire. A obtenu sa Maîtrise en Arts Plastiques aux Beaux-Arts de Tunis en 2007, puis son diplôme de Master II en Arts plastiques à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne en 2009. Elle prépare actuellement une thèse de doctorat en Sciences et Techniques des Arts qui questionne la place et l’utilisation de la nourriture dans l’art contemporain. Elle Enseigne actuellement à l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Sousse. Hela Lamine travaille sur la figuration narrative par l’emprunt, la citation, le collage, le dessin, la gravure… C’est essentiellement l’identité qui est mise à l’épreuve de la recherche plastique : partir de photographies retrouvées de portraits, figures, photos de famille - chargées d’un certain nombre d’expériences antérieures - chercher l’abandon de l’image propre, pour celle d’une figuration impersonnelle et universelle. Elle interroger ces figures devenues anonymes en les plaçant et les déplaçant à chaque fois dans divers espaces conçus individuellement comme un champ de signification singulier.
29 ans passés, 200 x 200 cm, technique mixte sur toile, 2014
Ibrahim Matouss Né en 1981 à Tunis. Vit et travaille à Tunis « Ibrahim Matouss est un pseudonyme qui a été créé à partir des méandres plastiques de l’artiste. Chez Ibrahim l’œuvre est dialogue ; la peinture est parole. Ses personnages créent une béance vers une “réalité” en perce. “Des visages des figures, des figures et des visages” ; des strates de papiers collées, des colles fumées, superpositions de matière, arrachement de matériaux...le support et les “autres” s’embrasent donnant à une rencontre chair à chair... L’action du feu, de la gouge font “tenir en place” les sujets, dans une espèce de malaise ambiant, poignant ! L’intime se narre...l’écart s’égare. “Il s’approprie les couleurs et l’espace en créant un néo espace limite impénétrable et pourtant si familier” mettant en exergue une certaine latence défiant cadrage et contours marqués. Voir, se voir et donner à voir… » Apoplexie B.
Bent El Haj, 110 x 86 cm, Pyrogravure et technique mixte sur contreplaqué, 2013
Intissar Belaid Née en 1985 au Kef. Vit et travaille entre Tunis et Paris Intissar Belaid est cinéaste de formation, elle a suivi ses études à l’Ecole Supérieure de l’Audiovisuel et du Cinéma de Tunis où elle a obtenu son diplôme national en 2009. Puis a obtenu son Master de Recherche en Cinéma à l’Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle en 2012. Elle compte à son actif la réalisation de quatre courts métrages et fait actuellement ses premiers pas dans le monde des arts plastiques. « Intissar Belaid tisse de fil en aiguille, des tissus, au papier glacé de la photo en passant par des trames, le tout cerné par le bois qu'elle ajuste et visse comme pour fixer ces personnages, ces récits, en faisant appel à notre imaginaire collectif, aux mythes, aux contes, à la mémoire. Ces œuvres donnent à voir, à se voir, à fouiller dans les méandres de nos souvenirs, dans la poussière de l'enfoui de tassé au fond de nos têtes. On ne peut de succomber à ce mélange de ce qui touche et de ce qui effraie... Miroir? Mémoire? Que reste-il de leurs dialogues aux personnages? de leurs instants? De leurs entre deux? De leurs passages que Intissar fraie entre les croisillons des fils et des croix? Des brèches béantes comme leurs blessures. Muets, figés à la surface, interrogez le verso il sera plus bavard à leurs égards! Le fil, le support, les fleurs et les motifs collaborent intimement contre le temps en le transcendant et en donnant le ton, travaillant acharnement en un va et vient frénétique pour piéger ces figures vivotants entre le souffle de l'air et le souffre de la vie. Motus et bouche cousue! ainsi parlait le gourguéf… Cousue mais elle causa! ainsi murmuraient ces visages... " Hantez, hantez, faites comme chez vous, restez Des visages, des figures Dévisagent, défigurent Des figurants à effacer des faces A, des faces B" »
Apoplexie. B
Real eyes, Ø90cm, broderie sur tissu, 2014
Maher Gnaoui Né en 1987 à Gabés, vit et travaille à Tunis Maher Gnaoui est Ddiplômé en Sculpture de l’école des Beaux-Arts de Tunis. Maher Gnaoui baigne dans l’univers de l’art urbain « street art » dont les pratiques se réalisent essentiellement sur les murs, les bâtiments, et autres structures présentes en extérieur, dans la rue. Les mêmes techniques (pochoirs, collages muraux, peinture à la bombe, etc) sont réemployées par l’artiste sur des objets usuels, ce que l’on pourrait qualifier de « home-art ». Par cette pratique, Maher modifie l’apparence de l’objet, son image et non sa fonction, il tatoue la surface de l’objet. Ses récents travaux ont pris une nouvelle orientation, il exploite de nouveaux matériaux, associe le métal au bêton, et introduit dans ses œuvres des éléments extérieurs.
The Lady, 65 x 65 cm, peinture et pochoir sur bêton, 2014
Malek Gnaoui Né en 1983 à Gabés, vit et travaille à Tunis Céramiste de formation, Malek Gnaoui a fait ses études à l’Ecole d’Art et de Décoration et a approfondi son apprentissage au Centre National de la Céramique d’Art (Sidi Kacem Jellizi). Il a effectué deux résidences artistiques : celle de la Cité des Arts de Paris et celle du Centre des Arts Vivants de Radés (Tunis). Malek propose souvent des installations de céramiques (brutes ou sérigraphiées) auxquelles il intègre de la lumière, des bandes son ou des vidéos. La notion du « spirituel » est explorée dans ses œuvres à partir de l’imagerie populaire et des us et coutumes. Une série de travaux aborde la figure du mouton et toute l’imagerie qui l’entoure lors du rituel du sacrifice, rituel pratiqué par les musulmans. Cette figure nous laisse perplexes, qu’il s’agisse de portraits de moutons, de couteaux ou d’objets à cornes, le regardeur vacille entre deux références : celle du rituel sanguinaire, et celle de la métaphore du troupeau. <<black sheep - made in 0464>> Il s’agit de deux pièces en céramique : une paire d’un même produit emballé soigneusement et bien étiqueté pour être exposé dans une vitrine . C’est une réplique en céramique blanche des testicules du mouton noir « black sheep ». Par ailleurs, le phallus, organe génétique qui permet la reproduction de la race, n’est pas représenté. L’animal est castré, la race est exterminée. L’artiste a voulu créer un contraste entre la forme et le fond ; la manière soigneuse de la représentation de l’œuvre et le sens de la castration qui dénonce l’extermination et l’anéantissement d’une race.
Black sheep / made in 0464, 13 x 16 x 6,5 cm, céramique, 2014
Meriem Bouderbala Née en 1960, à Tunis. Vit et travaille entre Paris et Tunis Meriem Bouderbala a été formée à l’Ecole des Beaux-Arts d’Aix-en-Provence et à l’Ecole d’art de Chelsea à Londres. Elle vit et travaille entre Paris et Tunis. C’est dans sa double origine française et tunisienne et sa double culture qu’elle puise son inspiration créatrice. L’une et l’autre ont suscité les gestes, les repentirs, les décisions qui ont entraîné ses œuvres vers un « devenir minoritaire». De fait, Meriem Bouderbala, dont la sensibilité est marquée par ce tissage de liens culturels et affectifs avec la Méditerranée, a choisi d’œuvrer dans l’entre-deux et de porter un regard lucide et critique sur ces deux rives que l’histoire a tour à tour rapprochées et éloignées. Elle appartient à cette minorité agissante d’artistes originaires du Maghreb qui vivent et créent en grande partie dans les villes mondes européennes (Paris, Londres, Berlin). Ils y contribuent à élaborer la culture en devenir tout en jouant une sorte d’interface avec l’autre rive de la Méditerranée puisqu’ils participent, par leurs œuvres et par leur présence sur les lignes frontalières, à l’évolution de la pensée et à la transformation des mentalités. Cet entrecroisement spatial et temporel et ces interactions culturelles autorisent une mise en regard passionnante de l’expérience artistique de Meriem Bouderbala, qui tente de fusionner les sensibilités orientale et occidentale autour de la représentation du corps et de retrouver ainsi « ce point où la figure humaine est à la fois de chair et de signes ».
Sans titre, 200 x 150 cm, technique mixte et impression sur tissu, 2014
Moez Akkari Né le 4 Mars 1984 à Tunis. Vit et travaille à Tunis Moez Akkari est designer de formation. En parallèle de son activité professionnelle, il s’intéresse de près à la photographie argentique qu’il expérimente et interroge sans cesse à travers ses voyages. « Hier, il s’est fracturé la cervelle Pourtant elle était vide Vide comme un fleuve rempli de désordre Toutefois il ne peut être rien Rien c’est pour les autres Des coups du sort, ressorts ! Déambulation! L’oiseau se pose sur sa fenêtre A la mansarde des petites frappes, aux sobriquets fantoche Le temps s’accroche au pipi brulant. “Les Hommes qui pensent en rond ont les idées courbes!* ” Il tourne en carré dans les cercles sans rampe de son chemin… L’oubli est un fléau qui empoisonne le monde, il l’inonde Mais il est bel et bien là… forçats! Des souvenirs qui se tordent en rien, De la fumée translucide que ses yeux respirent, De la folie furieuse que ses poumons voient! Jadis, il était un songe, une promenade, une danse… »
Moez Akkari
Le dormeur, 90 x 60 cm, photographie argentique en négatif, digigraphie, 2013
Nidhal Chamekh Né en 1985 à Dahmani. Vit et travaille entre Tunis et Paris Nidhal Chamekh est artiste plasticien et peintre de formation. Il a poursuivi ses études aux Beaux-arts de Tunis et celle de Paris et sa recherche doctorale à la Sorbonne. Les quartiers populaires de Tunis où il grandit et la persécution de sa famille militante vont avoir un impact profond sur son art. Sa recherche plastique se déploie autour des formes fragmentées de la réalité et de ses possibles langages. Dans son travail, l’élément figuratif reste clairement présent mais le sujet est souvent flouté ou quasiment absent. Il vit et travaille à Paris. « Le caractère fragmentaire a remplacé pour toujours le mode d’existence classique basé sur l’expérience unifiée. Le fragment est l’état même des choses d’aujourd’hui où tout événement est devenu un coup qui se disloque et vole en éclat. Le fragment est une défection et une brisure. A l’aspect décomposable de la partie, il oppose le caractère fracassé. Il n’est pas le résultat d'une décomposition mais celui d'une déchirure. Il "vient de" mais "ne renvoie pas à". Il est ce qui manque. En lui, l'unité est brisée et ruinée. Du fragment, de l'existence fragmentée et de la pratique fragmentaire et discontinue, nous ne parvenons jamais à saisir pleinement, ni l'origine, ni la fonction, ni la finalité. Le fragmentaire tente de s’emparer de ce qui n’est plus et essaie de rendre compte d’une réalité dont l’unité est perdue à jamais. Le langage du fragment est ce qui tente de dire un insaisissable aperçu. »
Nidhal Chamekh
Corps et masque sur fond rose, 90 x 117 cm, dessin et peinture sur toile, 2014
Oussema Troudi Né à Tunis en 1980. Vit et travaille à Tunis Actuellement doctorant en Arts Plastiques à l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis. Oussema Troudi enseigne le dessin dans différents Instituts Supérieurs des Beaux-Arts en Tunisie depuis 2003. Il mène une pratique pluridisciplinaire et décloisonnée. Graphiste de tempérament, sa pratique a pour axe principal le dessin, mais touche aussi à la peinture, la vidéo et l’installation. Plasticien de formation et graphiste de tempérament, Oussema Troudi donne au dessin une place centrale dans sa pratique pluridisciplinaire et décloisonnée. De la peinture aux estampes numériques, en passant par la gravure, la photographie et la vidéo, sa pratique n'arrête pas de se diversifier refusant toute étiquette de style. Un intérêt pour les mathématiques et pour la poésie donne un souffle spirituel à une grande partie de son travail, le reste, fruit des rencontres et des travaux en duos, est plus expérimental.
Sukun, 200 x 200 cm, peinture sur toile, 2014
Omar bey Né en 1973 à Tunis. Vit et travaille à Tunis Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Tunis, Omar Bey se consacre depuis plus de quinze ans à une activité plastique aussi riche que diverse. En effet, Omar Bey explore et utilise de très nombreux médias, d'abord la peinture puis l'assemblage de matériaux de récupération, le ciment métallique associé au papier collé, le béton armé ceinturant de la mosaïque de céramique , fils de fer transformés en lignes graphiques pour donner un" dessin/sculpture" aérien et envahissant, la brique de construction devient mur pour recevoir l'empreinte burinée de silhouettes fantomatiques. En un mot le parcours d' Omar Bey est "étonnant", l'artiste passe d'une technique à une autre sans se soucier de l'idée de virtuosité, impliquant un réel apprentissage d'une technique sur le long terme, c'est l'idée qui sous-tend la technique et non l'inverse. L'autre particularité du travail d'Omar Bey, c'est le choix du métissage des différents matériaux associés dans ses œuvres, qui souvent semblent s'opposer : papier et béton armé, dentelle métallique et "récup", structure de sommier brûlé et feuilles d'or pour finalement former une œuvre "équilibrée" par des "contrastes" forts. Équilibre et contrastes sont les deux idées phares du travail d'Omar Bey, qui se définit lui-même comme "contrastiviste". Contrastes dans les matériaux mais aussi dans les concepts : des oiseaux libres et aériens seront présentés comme des spectres immobiles, la foule représentée symbolisera une somme d'individualités singulières, la liberté sera accouplée à l'enfermement dans une déconstruction des lieux, comme dans l'intitulé de sa dernière exposition "enfermé dehors".
Sans Titre, 200 x 230 x 30 cm, sculpture et peinture sur briques, 2014
Selim Ben Cheikh Né en 1979 à Akouda. Vit et travaille à Akouda Selim Ben Cheikh a obtenu son diplôme de maîtrise en 2003 aux Beaux-Arts de Tunis. Il a ensuite approfondi ses études en Esthétique et Sciences de l’Art à l’Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne en 2004. Il poursuit actuellement ses recherches pour l’obtention d’un doctorat en Arts Plastiques et Sciences de l’Art. Selim Ben Cheikh est un artiste pluridisciplinaire, ses sujets de recherche sont souvent liés au politique. « Au commencement, des lignes tendues. Si tendues qu’elles vibrent de tension. De ces vibrations originelles se dégagent des sons et des couleurs que je trans-forme en portées musicales ou en regards obliques. Vient ensuite l’ombre des lignes torsadées, fils barbelés, à points noués, révélant la volonté de clôture, à peine discrète, de l’espace public traversé de tension sociale visible à l’œil nu. En passant du contexte au texte, on peut se rendre compte que ces ombres planent, rôdent et rendent le barbelé paradoxalement plus présent...omniprésent même. Une fois projeté pardessus les froissures du plan, avec sa qualité d’ombre-portée, le barbelé fait de l’ombre à ses notes et à ses sons, donnant le La, le La du mouvement, le La de l’aspiration, le La de la libération. Quand les lignes d’horizon se révèlent infranchissables et leur point de fuite ombre d’une ligne tranchante, on se doit de trancher. La fuite en avant n’est point permise. »
Selim Ben Cheikh
Etoile ferrée, 100 x 100 x 100 cm, impression numérique sur Plexiglas, 2014
Shoof Né en 1979 à Tunis. Vit et travaille à Nantes Hosni Hertelli se destinait à une carrière de juriste. Après avoir suivi des études en droit, en anthropologie et histoire juridique, ainsi qu’en sociologie politique comparée, cet enfant de la médina, influencé par la culture de la rue, a décidé de prendre un tout autre chemin : celui du calligraffiti. « Une fois son œuvre commencée, il se répète à l’infini sans se préoccuper d’esthétique ou de logique spatiale. Il transe, il sublime, il rejoint l’émotion du cercle parfait et répétitif des danseurs soufis qui, les bras levés vers l’Infini, finissent par dessiner l’union de la Terre et du Ciel. »
Leïla Souissi
Sans titre, 200 x 220 cm, acrylique sur toile, 2014
Souad Mani Née en 1978 à Hammam-sousse. Vit et travaille à Sousse. Souad Mani est diplômée de l’institut supérieur des Beaux- arts de Sousse. Universitaire et jeune artiste multimédia. Ses travaux et ses expérimentations vont de l’installation, de la vidéo au webart en passant par la photographie. Souad Mani scrute les différentes modalités du réel et s’intéresse actuellement aux potentialités des réseaux sociaux, du web, des interfaces mobiles et du travail collaboratif. Via son projet "Elle M'aime" entamé en 2008, elle noue des relations avec de multiples personnes de profils différents à travers le monde et à l'aide de diverses interfaces de communication pour voir dans quelle mesure elle peut provoquer des relations fécondes. "Elle M'aime" - projet relationnel génératif - s'engage dans un processus de pollinisation qui se fertilise et entraine des TRAJETS artistiques avec certains et périt en route avec d'autres. Son projet s'ouvre sur l'univers dans le temps et dans l'espace. Le travail de Souad Mani investit aussi des espaces publics et des lieux qu’elle “habite” comme un trajet ou une ville ou une machine. Elle considère que le web est un espace d’exposition et espace de pratique, elle expérimente avec toutes ses potentialités et réalise des performances et des collaborations avec différentes personnes afin de réussir son processus de pollinisation.
Souvenirs du Présent, diaporama morphing, durée 180 sec, 2014.
Ymen Berhouma Née en 1976 à Tunis. Vit et travaille à Tunis Artiste Plasticienne autodidacte, Ymen Berhouma commence à peindre en dilettante, puisant au fond d'elle-même, de son histoire, son inspiration, utilisant la peinture comme défouloir thérapeutique, cherchant sans cesse de vaincre les non-dits et les plaies vécues. Son œuvre se matérialise comme une explosion sur toile de jets de frustrations relâchées. Un travail sur la matière, les formes la couleur alimente ses préoccupations donnant forme à des personnages en châtiment, des ballets macabres, des relations ambigües, mettant en exergue de manière obsessionnelle la thématique intemporelle de la femme libre, son corps, sa force, ses angoisses faisant ainsi confondre son œuvre et son être.
Ecume (détail), installation de lithographies numériques, 2014
/// L’expo Talan : Informations pratiques Vernissage : Durée de l’Exposition : Ouverture au public : Adresse :
Jeudi 15 Mai 2014 à partir de 18h30 Du 19 Mai au 04 Juin 2014 Du Lundi au Samedi, de 10h à 18h Rue de l’énergie solaire, La Charguia 1 Tunis, Tunisie
Table Ronde « Le mécénat d’entreprise : intérêts et enjeux » Date : Le Samedi 17 Mai 2014 à 10h00 Intervenants : Rachida Triki : Critique d’art Nadia Jelassi : Universitaire Fatma Kilani : Collectionneuse et mécène (Groupe Kilani) Behjet Boussoffara : Directeur Général de la société Talan
Contacts Commissaire d’exposition : Aïcha Gorgi (contact@agorgi.com, +216 55 66 55 00) Renseignements et services de presse : Strat&Go (+216 29 22 31 12)