Pollution de l'air incinérateur Passy Chamonix Mont-Blanc

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L’association pour la qualité de vie à Passy (AVP) souhaitait apporter quelques précisions à Mr Fournier, maire de Chamonix, suite à l’intervention de David Autheman lors du conseil municipal de Chamonix du 7 août 2019. Il est dommage que Mr Fournier reproche à l’intervention de Mr Autheman ses erreurs et approximations en répondant par des erreurs et approximations. Affirmer que l’intervention montre une ignorance du dossier complexe de la gestion des déchets en diffusant des informations fausses est une erreur de Mr Fournier : - Mr Autheman a justement pris le temps de nous contacter, nous nous sommes rencontrés plusieurs fois afin d’avoir une « formation » complète et détaillée sur la gestion des déchets sur le territoire du SITOM. Mr Autheman est certainement plus informé que la plupart des élus du SITOM. 1 : Pas un mot sur l’incinérateur dans le rapport d’activité de la comcom. Mr Fournier le confirme en précisant que la comcom s’occupe de la collecte et l’incinérateur du traitement et donc le traitement n’est pas abordé au niveau de la comcom même si il y a des relations avec le SITOM. L’intervention voulait soulever le fait qu’il était dommage qu’une communauté de commune dissocie la collecte et la partie la plus importante du traitement des déchets actuel (l’incinération). 2 : Incidence mineure sur le traitement des déchets par l’incinérateur Les dernières années ont montré qu’il était juste d’affirmer qu’une réduction des ordures ménagères n’implique pas une réduction de la quantité de ce qui était brûlé dans l’incinérateur. Réduire l’incinération au seul traitement des ordures ménagères est une erreur. Les ordures ménagères du SITOM ne représentent que 41 % (2018) du total incinéré. Les ordures ménagères extérieures aux SITOM représentent 15 % (en diminution depuis 2015 (18%)). L’incinérateur brûle toujours plus de 58000 tonnes de déchets. 44 % de ce qui est brûlé ne sont pas des ordures ménagères. Dire que la suppression des importations des ordures ménagères des autres territoires et la réduction des ordures ménagères produites va réduire la quantité incinérée ne peut être aussi affirmative car le SITOM, et l’entreprise gestionnaire de l’incinérateur SUEZ, ont montré depuis plusieurs années leur capacité à trouvé d’autres sources à incinérer (DAE (déchets d’activités économique (+36 % par rapport à 2014), encombrants (incinérés depuis 2014) Lorsque Mr Fournier indique qu’il y a en Haute Savoie un incinérateur de trop (sous entendu celui de Passy grâce entre autres à la politique de réduction des déchets de la comcom). Mais il ne peut pas le dire car si un incinérateur doit disparaître ce n’est pas celui de Passy. Car comme il le détaille ensuite, une réduction des déchets passe par : - réduire les déchets produits - effectuer une valorisation matière - effectuer une valorisation énergétique ensuite si la valorisation matière n’est pas possible. Mr Fournier ne précise pas que la « valorisation énergétique » c’est l’incinération. L’incinérateur de Passy est une UVE (Unité de valorisation énergétique ) car il produit de l’électricité. Un projet de réseau de chaleur avait été évoqué afin de pérenniser l’incinérateur de Passy. - Pour compléter l’intervention de Mr Fournier il y a après la gestion par valorisation énergétique l’incinération classique (sans production d’énergie). Comme l’incinérateur de Marignier. Donc si un incinérateur devait disparaître, il apparaît plutôt logique, si l’on suit le raisonnement de Mr Fournier, que cela soit celui de Marignier qui ne produit pas d’énergie et non celui de Passy. 3 : Mélange des sujets en parlant de la qualité de l’air


Mr Fournier a limité l’intervention en ne parlant que de la dioxine retrouvé dans les œufs et en oubliant les 2000 molécules rejetées par la cheminée de l’incinérateur dont en 2018: - CO2 (43000 t) - Nox (16934 t) - SO2 (7899 t) - CO (3179 t) - NH3 (1152 t) - HCL (927 t) -… Nous ne pensons pas que parler de l’incinération et de la qualité de l’air soit un mélange de sujets. Au contraire, ces deux sujets sont complètement liés. Même si les mesures indiquent que les rejets respectent les normes de chaque molécule individuellement, il n’y a pas de mesure et de prise en compte de l’effet cocktail et de leur accumulation depuis 1995. Cela est vrai également pour la dioxine. Selon AirPArif, concernant les dioxines et furanes (chlorés) « Pour la population c’est la voie alimentaire qui constitue la principale voie de contamination ( 95%) en raison de l’accumulation de ces composés dans la chaîne alimentaire ». 5 % de la contamination viendrait de l’air respiré. https://www.airparif.asso.fr/_pdf/publications/rapport-dioxines-20180824.pdf (p15) Affirmer que comme il n’y a pas de dioxine dans l’air donc la contamination vient des sols n’apporte donc rien au débat et ne précise en rien l’origine de la dioxine. Au contraire, cela montre une « méconnaissance » de la contamination de l’homme par la dioxine. Malgré cela Mr Fournier, ne le dit pas, mais utilise cette affirmation pour dédouaner clairement l’incinérateur ce qui ne peut être valable. L’incinérateur rejette selon les mesures effectuées des doses très faibles de dioxine, il y en a donc effectivement peu dans l’air, mais cette dioxine se dépose sur les sols et s’accumule au cours des années et si il y a contamination (et il y a contamination des œufs) , elle se fait pas l’accumulation de toutes les sources d’émission dont l’incinérateur. Comme le précise Mr Fournier seule une étude complète des sols mais également une véritable étude sanitaire sur la population pourra confirmer les sources de pollution. Personne aujourd’hui peut donc affirmer une thèse ni une autre. Mais il est peut être utile de rappeler que les usines d’incinération ont été pendant longtemps la source principale des rejets de dioxine et restent encore une source importante surtout à proximité. (https://www.cancer-environnement.fr/367-Dioxines.ce.aspx) L’incinérateur de Passy rejette de la dioxine depuis 1995. Les normes ont évolué avec une diminution des rejets mais qu’à partir de 2002. Des histoires récentes et proches (Gilly sur Isère) ont montré que des catastrophes sanitaires pouvaient se produire. Nous trouvons rapide et s’appuyant sur des approximations le dédouanement de l’incinérateur Pour terminer, nous voulions reprendre le sens de l’intervention de Mr Autheman qui voulait soulever le fait que malgré des propositions de réductions des déchets ménagers sur la comcom de Chamonix cela n’aura que très peu d’incidence sur le fonctionnement de l’incinérateur. L’intervention appuyait aussi sur l’aspect dépassé et polluant de la gestion des déchets par l’incinération.


L’incinérateur de Passy est géré par Suez qui a une délégation de service publique. Son objectif d’avoir une politique de gestion des déchets pertinente (c’est le rôle du SITOM) mais de rentabiliser une installation industrielle en produisant de l’électricité. Malheureusement une gestion différente de la collecte et du traitement d’une partie des déchets ménagers n’aura pas d’influence sur le fonctionnement de l’incinérateur de Passy. Tant que Suez aura ce contrat, il le remplira et fera fonctionner l’incinérateur quelques soient les sources brulées. Suez n’a pas l’obligation de brûler que des ordures ménagères. Son appellation a d’ailleurs changé il y a quelques années. Au début c’était une UIOM (Unité d’Incinération d’Ordures Ménagères), désormais il faut l’appeler UVE (Unité de Valorisation Energétique). Ce changement de dénomination peut paraître anodin mais valide l’élargissement des sources (DAE, Encombrants..) et appuie sur le coté marketing de la « valorisation ». L’incinération est un mode de traitement des déchets qui est dépassé et polluant (polluants solides et gazeux). Il faut passer comme bien d’autres régions en France et à l’international sur une autre gestion des déchets. L’AVP soutient bien sur les démarches permettant de réduire les déchets produits et la mise en place de système permettant de séparer les déchets organiques des ordures ménagères des autres déchets. (compost, méthanisation). Le système évoluera que si il y a une véritable politique au niveau local, comcom, SITOM et zone PPA afin d’homogénéiser la collecte et le traitement des déchets en installant un centre de tri (Suez sait très bien le faire par exemple…) et en développant des filières de traitements des recyclables au niveau local. Il resterait que 5 % de déchets ultimes qui pourraient être incinérés dans le seul incinérateur de Haute Savoie qui aurait une technologie performante (pyrolyse) La question que l’on peut poser à Mr Fournier est comment il souhaite intervenir au sein du SITOM afin de faire évoluer le traitement des déchets et précisez sa position par rapport à l’incinérateur de Passy qui a finalement un fonctionnement indépendant du flux des ordures ménagères.


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