Une nouvelle voie programme

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Prendre soin de notre vallĂŠe. PROGRAMME Chamonix-Mont-Blanc Elections municipales 2020


Qui est Jean Fabre, tête de liste de Une nouvelle voie ? Jean Fabre, Né le 12 juin 1949, Jean Fabre est marié à Lisa Afanassieff. Ils ont deux enfants (Julien, 37 ans et Laurence, 36 ans). Par sa mère, Jacqueline Payot, Jean est originaire de Chamonix. Il est l’arrière-petit-fils du recteur Jules Payot. Son arrière-grandoncle est le médecin Michel Payot, qui contribua à développer l’usage du ski dans la vallée de Chamonix à la fin du XIXe siècle. Venance Payot, le collectionneur, fait aussi partie de ses lointains ancêtres. Et plusieurs membres de la famille de Jean ont été maires de Chamonix, notamment Paul Payot. Guide de montagne (1974), Jean a participé à plusieurs expéditions et ouvert de nombreuses voies (arête Est de Taulliraju, face Nord du Mont Carstensz, face Nord du Fitz Roy…). Avocat (1976), Jean Fabre a passé le concours de l’ENA (promotion 1986), poursuivant une carrière au service de l’État : 1989-90 : directeur de cabinet du préfet de la Guyane, 1991-92 : sous-préfet de Barcelonnette, 1993-96 : directeur général adjoint du conseil général de la Savoie auprès de Michel Barnier, 1997-98 : premier conseiller à l’ambassade de France à Santiago du Chili, 1999-00 : sous-préfet de Pontarlier, 2000-02 : secrétaire général de la Haute-Corse (Bastia), 2003-06 : sous-préfet d’Arles, 2006-07 : secrétaire général du Maine et Loire, 2007 : directeur général du comité d’organisation des championnats du monde de ski alpin à Val d’Isère (après les démissions de JC Killy et de JP Pierrat), 03/2009 : préfet de la Creuse, 2009-11 : préfet de la région Guadeloupe, 08/2011 : un grave accident d’escalade l’oblige à prendre un congé longue durée, 10/2013 : chargé de cours à l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence. Jean a pris sa retraite en 2015, poursuivant une activité de consultant. Écrits et publications

Thèse d’État en droit sur les professions de montagne ; nombreux récits sur ses ascensions en montagne ; articles à caractère administratif édités dans la Revue du Corps Préfectoral. Une pièce de théâtre : “Le premier délit d’initié de l’histoire”. Un livre, “Puncak Jaya”, sur son expédition en Nouvelle-Guinée publié par Catherine Destivelle. Décoration

Légion d’Honneur (Chevalier).


Voici notre ambition pour Chamonix : rétablir un fonctionnement de la commune qui soit démocratique, accorder une priorité aux questions environnementales, rendre

cette vallée un peu plus vivable qu’elle n’est aujourd’hui, grâce à un plan de développement moderne.

1 Rétablir un fonctionnement démocratique. a personne tête de liste, si elle est élue maire, ne se L représentera pas en 2026. Elle ne briguera pas non plus d’autres mandats afin de se consacrer à son travail de maire. Et les autres membres de la liste s’engagent, eux, à ne pas dépasser 2 mandats (il n’y aura donc plus de danger qu’une même équipe administre Chamonix pendant 30 ou 40 ans !). L e conseil municipal jouera le rôle qui doit être le sien : c’est-à-dire une instance de débats où toutes les opinions pourront s’exprimer sans contrainte, y compris celles de l’opposition. L es commissions techniques (notamment la commission des services publics) se réuniront et les membres du conseil municipal recevront une information la plus complète possible sur les questions à l’ordre du jour – et ce suffisamment à l’avance de manière à ce qu’ils puissent en prendre connaissance et se faire une opinion. S ur les sujets vraiment majeurs, la population sera préalablement consultée (par référendum ou autres moyens).

A près filtrage, et une fois la séance du conseil municipal clôturée, les habitants de la commune (qui en feront la demande) seront autorisés à poser des questions. E nfin, il faut élargir l’actuelle communauté de communes de Chamonix et la doter de quelques compétences très claires, notamment dans le domaine des transports, de l’environnement, de l’urbanisme et des déchets. Aucun des problèmes – et ils sont majeurs ! – se posant dans les matières précitées ne saurait trouver de solution si la com/ com de Chamonix reste confinée dans son périmètre actuel. Il faut absolument que celle-ci s’ouvre aux communes du bas de la vallée. Soit qu’une vaste communauté de communes retrouve les limites de l’ancien Sivom (lequel s’étendait de Vallorcine jusqu’à Megève et Praz-sur-Arly, en passant par Passy, Sallanches, Saint-Gervais, les Contamines… etc.), soit que d’autres formes de coopération soient trouvées.


2 Accorder une priorité aux questions environnementales. 4 dossiers retiennent plus particulièrement notre attention : le réchauffement climatique, la qualité de l’air (très liée à la problématique de la circulation automobile), les déchets, l’urbanisme.

S’agissant du réchauffement climatique. Chamonix, à l’instar de toutes les communes situées sur le pourtour du Mont-Blanc, doit bien sûr appliquer sans réserve les décisions et recommandations de la COP 21 (priorité donnée aux énergies renouvelables, isolation thermique… etc.), mais notre commune est impactée, plus que d’autres, par les conséquences, sur la haute montagne, de ces hausses de température : recul des glaciers, multiplication des éboulements rocheux. Il faut songer dès à présent aux mesures susceptibles d’éviter une crise trop grave des professions de montagne, notamment celles de guides, de moniteurs de ski, de pisteurs secouristes. Il convient, pour ce faire, d’engager une réflexion sur le service public des remontées mécaniques. Sans nécessairement dénoncer la Délégation de Service Public accordée en 2013 à la Compagnie du Mont-Blanc, nous pensons logique d’en revoir le cahier des charges : imposer par exemple un service minimum (pour certaines de ces remontées) lors des périodes creuses. La pratique de la haute montagne,

de plus en plus dangereuse aux mois de juillet et août, peut en effet se développer plus facilement qu’autrefois au cours de l’automne et surtout du printemps. Et puis d’autres disciplines (raquettes, VTT, parapente) pourraient profiter aussi de l’existence de ce service minimum en saison morte. La limite du permafrost ne cessant par ailleurs de gagner en altitude, le positionnement de certaines remontées devra sans doute être repensé. Il n’est pas interdit, par exemple, d’étudier dès à présent quelle pourra être la solution de remplacement permettant aux alpinistes et skieurs de basculer malgré tout sur la Vallée Blanche (au cas où le téléphérique de l’Aiguille du Midi, pour des raisons de sécurité, viendrait, hélas, à être définitivement fermé). Ce sont en effet les remontées mécaniques les plus hautes en altitude qui sont aujourd’hui les plus menacées, mais qui seront les plus utiles à l’alpinisme et au ski de demain, si les glaciers continuent à fondre et la limite de la neige à s’élever.

Deuxième sujet particulièrement préoccupant : la qualité de l’air. Il ne faut pas se leurrer : on ne résoudra pas un tel problème en se bornant à encourager les travaux d’isolation dans l’habitat ou en limitant, voire en interdisant, les feux de bois. Car plus de 50 % des gaz toxiques (dioxyde d’azote notamment) sont dégagés par les véhicules automobiles. Il faut donc trouver un moyen de réduire le trafic automobile dans la vallée. Cela implique : De rendre beaucoup plus attractive la ligne de chemin de fer entre Le Fayet et Chamonix pour les personnes que leur travail, ou d’autres légitimes raisons, contraignent à des allers-retours permanents entre le bas et le haut de la vallée de l’Arve. Les 90 ou 100 millions investis récemment pour rénover ce train n’ont en effet servi à rien. Les wagons restent désespérément vides. Une seule solution pour rendre ce mode de transport non polluant enfin utile : gratuité totale sur les liaisons entre Le Fayet et Chamonix. De toute façon, ce train n’est pas rentable, il circule à vide. La gratuité convaincrait de nombreux travailleurs itinérants (et peut-être aussi des lycéens) de ne plus privilégier la voiture et de se reporter sur le rail. Evidemment, cela

ne pourra pas se faire sans une ambitieuse politique de transports décidée par la communauté de communes élargie que nous envisageons de constituer. A défaut, d’autres moyens devront être mis en place : bus propres et gratuits par exemple. D’étudier avec précision le projet resté pendant des années dans les cartons : celui d’un très vaste parking situé sous le Grépon où viendraient s’arrêter les véhicules pénétrant aujourd’hui à Chamonix – lesquels engorgent et asphyxient le centre-ville. Une gare routière à caractère multi-modal permettrait ensuite à toutes les personnes ayant garé leur automobile d’être convoyées soit vers le centre-ville, soit vers le départ des différentes remontées mécaniques de la vallée. Il est évident que ces moyens de desserte collectifs (bus, petites voitures) devront être désormais non-polluants. Au cas où un parking souterrain s’avérerait techniquement possible, c’est cette solution qu’il conviendrait plutôt de choisir, en dépit du coût. Car un immense parking extérieur en béton, comportant plusieurs niveaux, altérerait encore un peu plus un paysage et une nature déjà très malmenés.


D’étudier la création d’un tunnel à l’entrée de Chamonix (avant le cimetière) avec sortie vers le bois du Bouchet. Un tel ouvrage d’art serait susceptible de fluidifier la circulation : élimination des bouchons se formant devant le passage à niveau du Montenvers et le rond-point. Car même si un vaste parking est envisagé, subsistera de toute façon un fort trafic en direction ou en provenance de la Suisse. S’agissant du secteur d’Argentière et du Tour, il faudra aussi aménager des espaces de stationnement obligatoire pour les véhicules… et puis organiser une desserte avec des moyens de transport propres. Ces questions complexes exigent d’être étudiées par un groupe d’ingénieurs et d’experts de haut niveau. Attention, il ne s’agira pas d’enliser notre commune dans d’éternelles, de sempiternelles études ! Non, car des travaux et rapports sur le sujet existent déjà et l’on doit en faire la synthèse. De toute façon, le délai de réflexion pour se prononcer sur la faisabilité technique des projets précités ne devra pas dépasser 6 mois. Des décisions ensuite seront prises et un calendrier établi. La question du financement d’un tel programme de travaux certes se pose. Mais des techniques existent pour permettre à une collectivité publique de ne pas supporter d’exorbitantes charges d’emprunt. D’abord, les différents investissements seront étalés sur plusieurs années (il s’agira d’un plan à long terme). Ensuite, la période d’amortissement devra être la plus longue possible afin de réduire au maximum l’annuité de remboursement (par exemple 40 années !). L’extraordinaire baisse des taux d’intérêt

et les masses financières actuellement dormantes (qui ne demandent qu’à s’investir) donnent à penser que les banques accepteront de prêter sur de longues périodes. Enfin, il est toujours possible de recourir au secteur privé par le biais de la concession – qui évite à une commune de supporter les coûts de construction et d’entretien des ouvrages. Il est évident que les habitants de cette vallée, sur un projet d’une telle importance – une fois qu’il aura été précisé – devront préalablement se prononcer par référendum. Enfin il faut continuer à se battre contre le passage des poids lourds sous le tunnel du Mont-Blanc. Il importe de soutenir le projet de ferroutage Lyon-Turin, seule solution valable pour permettre aux camions de marchandises de traverser les Alpes sans polluer l’air des vallées. La mise en service du Lyon-Turin permettra d’exiger que les passages de poids lourds dans le tunnel du Mont-blanc soient au moins réduits de moitié. Et puis il est impératif de mettre un terme au scandale du FDPITMA (le fonds pour développer l’intermodalité) : une partie des bénéfices de la société ATMB (qui gère le tunnel du Mont-Blanc) devait en effet alimenter ce fonds destiné à encourager des modes propres de transport de marchandises, le rail notamment. Au lieu de cela, les 120 millions d’€ engrangés sur ce fonds depuis sa création en 2012 ont été versés au tunnel de Fréjus afin de l’aider à compenser ses déficits ! C’est presque hallucinant d’apprendre cela aujourd’hui !

Le troisième sujet est relatif aux déchets. Il importe bien sûr de diminuer la quantité d’ordures ménagères que l’on transporte chaque jour vers l’incinérateur de Passy en privilégiant la méthanisation et le compostage sur la vallée de Chamonix. Des techniques existent aussi aujourd’hui pour limiter très sensiblement les emballages plastiques. Il y a au demeurant longtemps que l’on aurait dû agir ainsi. Mais là encore, il ne faut pas se leurrer ! Subsistera toujours une part des déchets qu’on devra brûler à Passy ! Et l’enjeu principal de ce dossier aujourd’hui, c’est la suppression de l’incinérateur de Passy, vu que l’incinération est un mode de traitement dépassé : il pollue l’atmosphère avec des gaz à effet de serre (C02) et surtout le rejet de multiples effluents toxiques (parfois de la dioxine !). Toutes les agglomérations modernes s’efforcent aujourd’hui de fermer ce type d’installation. A Chamonix on ne saurait se désintéresser du problème au motif que cette usine polluante n’est pas située chez nous, mais plus bas, sur la commune de Passy. Une telle manière de raisonner est honteuse ! Et particulièrement stupide… étant donné que les vents d’ouest dominants poussent tous les gaz rejetés dans l’air par les industries de Passy vers la vallée de Chamonix.

Cela étant, la suppression de l’incinérateur suppose la remise en cause du contrat liant le SITOM (Syndicat Intercommunal de Traitement des Ordures Ménagères, dont fait partie Chamonix) à la société Suez… Contrat exigeant que, chaque année, soient obligatoirement brûlées 60 000 tonnes de matière combustible ! La solution est donc intercommunale. Elle requiert la création de cette vaste communauté de communes qui permettra de développer une vraie politique des déchets sur l’ensemble du territoire situé autour du Mont-Blanc – qui correspond à peu près à celui du SITOM. Mais cette communauté de communes doit prendre en charge l’intégralité de la compétence déchets, à savoir la collecte des ordures ménagères, le tri, la gestion des déchetteries, le traitement et la valorisation, alors qu’aujourd’hui le SITOM se borne à gérer un incinérateur ! C’est à cette condition (celle de l’union de Chamonix avec le bas) et à cette condition seulement que l’incinérateur de Passy pourra enfin être supprimé, même si la fermeture d’une telle installation ne peut qu’être évidemment progressive.


Quatrième enjeu environnemental : l’urbanisme. Quand on s’élève au-dessus de notre vallée, on s’aperçoit que du village du Tour jusqu’aux Houches, le bâti prédomine (nous oserons le qualifier de “béton”). C’est une ligne désormais continue. On a construit partout au détriment des espaces verts et de la forêt. Au fond, tous ces Plans Locaux d’Urbanisme (dénommés autrefois Plans d’Occupation des Sols) n’ont pas servi à grandchose. A peine votés, ils ont été modifiés ou révisés parce qu’ils contrariaient les projets de tel ou tel promoteur, ou d’amis, ou de cousins. Et donc les constructions dans notre vallée se sont développées depuis 50 ans de manière anarchique, sous la pression d’intérêts privés. Il en résulte une vallée mitée qui, sur ce plan aussi, ne donne pas vraiment l’exemple. Sans compter les très nombreux chalets (ou résidences individuelles) qui ne sont pas occupés par leurs propriétaires, ni même loués. Pléthore donc de constructions inutiles, nature et paysages dégradés… et, en même temps, pénurie, crise du logement ! Échec, au fond, sur tous les plans. Et l’on a de quoi sourire lorsqu’on nous annonce avec fierté la prochaine entrée en vigueur d’un énième PLU… appelé à subir les mêmes triturations que ses prédécesseurs ! En fait, le maire et ses services sont trop proches de leurs concitoyens pour pouvoir résister aux interventions et autres intimidations. C’est au demeurant l’un des drames de la décentralisation. Mettez-vous à la place d’un propriétaire foncier : dans une vallée comme celle de Chamonix, il peut devenir millionnaire si son terrain jusque-là non constructible est placé d’un coup en une zone constructible. Tout le pousse à intriguer, et, si nécessaire, à montrer les dents.

Nous proposerons donc de transférer vers la nouvelle communauté de communes les services d’urbanisme. L’instruction des permis sera ainsi éloignée, “distanciée” et donc moins sujette à des pressions. Et ce nouveau service, compétent pour les 14 communes membres, pourra être musclé, c’est-à-dire accueillir des ingénieurs, des techniciens qualifiés, des juristes (à l’image des anciennes DDE qui instruisaient et délivraient les permis sur l’ensemble du territoire départemental). Bien sûr les maires concernés conserveront leur pouvoir de signer (ou de ne pas signer) les permis relevant de leur commune une fois que ceux-ci auront été instruits par le service intercommunal. Leurs prérogatives, en ce domaine, resteront inchangées. Cette délocalisation des services communaux de l’urbanisme au niveau des communautés de communes – qu’on observe de plus en plus fréquemment dans nos territoires ruraux – présente aussi l’avantage de permettre l’élaboration d’un PLUi, c’est-à-dire d’un Plan Local d’Urbanisme intercommunal. Et ce PLUi s’avère bien plus difficile à modifier, à tripatouiller qu’un simple PLU. Un document d’urbanisme ainsi élargi apportera à Chamonix une stabilité des règles d’occupation du sol qui jusqu’ici, hélas, lui a cruellement fait défaut. Sur l’agglomération même de Chamonix, il importe bien sûr, en fonction notamment de la perspective d’un prochain parking sous le Grépon, de revoir en profondeur l’aménagement et la circulation (sous toutes leurs formes) dans le centre-ville. Le but ultime est de rendre piétonnier la totalité du centre-ville et de n’y admettre que des vélos ou de très rares véhicules propres. Il faudra aussi requalifier Chamonix-Sud… tenter de lui donner une âme.


3 Un plan de développement moderne. Triste constat : cette vallée a perdu plus de 1 000 habitants permanents en 20 ans ! Ils sont passés de 9 830 en 1990 à 8 733 en 2019 ! C’est énorme et révélateur d’un malaise profond. Quelque chose à Chamonix n’attire plus les résidents à l’année, les jeunes en particulier. Certes le nombre de touristes continue, lui, à croître, mais cela concerne des périodes en définitive assez brèves et n’est pas sans poser des problèmes d’engorgement, de circulation, de déchets, de pollution. Un fonctionnement en accordéon (une vallée qui se vide de plus en plus puis se remplit d’un coup jusqu’à déborder) pose de sérieux problèmes d’hébergement, d’aménagement, de personnel, d’équipements publics… disons tout simplement de gestion. Et ce n’est pas une “dotation globale de fonctionnement” dopée par le label tourisme qui permet de compenser cet écart chaque année plus gigantesque entre les saisons creuses et les périodes d’afflux de visiteurs.

L’enjeu, c’est donc d’abord d’attirer sur Chamonix plus de personnes souhaitant y vivre de manière permanente. Pour ce faire, il faut bien sûr améliorer la qualité de l’air dans cette vallée (c’est la priorité de notre programme relatif à l’environnement), mais il faut aussi que ces personnes puissent trouver du travail, un logement à des prix raisonnables, des services publics et privés et des équipements leur permettant de pratiquer des loisirs (en particulier les sports de montagne puisque les candidats à l’installation au pied du mont-Blanc sont supposés aimer plutôt le ski, l’escalade, la randonnée et l’alpinisme). Considérons ces trois volets. – Des offres d’emploi existent surtout dans le domaine du tourisme, des remontées mécaniques et du sport (à condition de posséder les qualifications requises). Mais les opérateurs ont parfois du mal à recruter, en raison du coût de la vie à Chamonix et de la carence des logements à loyer modéré. Une politique de diversification (PME, Start-Up) pourrait être évidemment développée, mais elle se heurterait à la même problématique de la cherté de la vie (en particulier des loyers). De nombreuses personnes travaillant à Chamonix, pas simplement les employés des hôtels, des commerces, des remontées mécaniques mais aussi des guides, des moniteurs de ski, des membres de profession libérales, préfèrent désormais aller vivre, en bas, à Passy ou à Sallanches, et effectuer quotidiennement des allers-retours plutôt que de dépenser la moitié de leur salaire dans une location à Chamonix. Et cette distorsion géographique travail/emploi a des effets pervers : des trajets automobiles quotidiens qui polluent alors qu’on cherche à les diminuer pour améliorer la qualité de l’air… et des dépenses ne profitant pas aux commerçants de la vallée. – C’est le problème du logement qui est le principal obstacle au “repeuplement” de Chamonix par des habitants permanents. Non seulement les jeunes ne s’y installent plus (car les loyers y sont trop chers), mais les personnes âgées ne sont guère mieux traitées alors qu’elles sont de plus en plus nombreuses. Jusqu’à l’EHPAD de Chamonix – l’Etablissement d’Hébergement

pour Personnes Agées Dépendantes – qui affiche des coûts exorbitants (il est classé parmi les 7 maisons de retraite les plus chères de la Haute-Savoie !), alors même que ses employés en dénoncent la très mauvaise gestion ainsi qu’une situation de sous-effectif. Quelles réponses donner ? L’équipe municipale actuelle a privilégié durant des années une politique d’accession à la propriété, mais qui s’est avérée inefficace. Aujourd’hui elle change son fusil d’épaule – bien tardivement hélas ! – en tentant d’encourager quelques programmes de logements sociaux. En fait, elle a tardé à mettre en application les préconisations du PLH (Programme Local de l’Habitat), lequel avait d’ailleurs été élaboré à l’époque du SIVOM pour les 14 communes le composant. Et il est évident que sur ce sujet également majeur – celui de l’habitat – le démantèlement du SIVOM, voulu par les élus de Chamonix, n’a pas contribué à arranger les choses. Il faudra donc s’attacher à mettre en œuvre les différentes actions proposées par ce PLH, mais de manière beaucoup plus volontariste que ça n’a été fait jusqu’ici. Dans le même temps, il convient de se préoccuper des logements inoccupés (ils sont pléthoriques !) que leurs propriétaires préfèrent ne pas louer ou louer pour de courtes périodes durant les saisons d’hiver et/ou d’été, par le biais d’internet, notamment. Bien entendu, le “service logement solidaire”, qui permet de développer une offre acceptable de logements en faveur des travailleurs saisonniers, devra être conforté. Mais un moyen juridique existe aussi pour inciter certains propriétaires à remettre leurs logements sur le marché de la location annuelle ou pluriannuelle. Il s’agit du “permis de louer”, instauré par la loi ALUR, et qui vise à lutter contre l’habitat insalubre : la location des appartements dégradés n’est pas autorisée par la commune tant que des travaux de mise aux normes n’ont pas été réalisés. En fonction des aides publiques reçues – celles de l’Agence Nationale de l’Habitat notamment – le propriétaire est tenu de respecter un loyer modéré (une fois


qu’il remet sur le marché son appartement rénové). Si nous voulons sortir de l’impasse locative – terrible ! – où la vallée de Chamonix se trouve actuellement plongée, nous n’avons pas d’autre choix. – S’agissant de la maison de retraite, nous ne nous contenterons pas des propos lénifiants récemment tenus par les représentants des hôpitaux du montBlanc. Nous relancerons une enquête, cette fois au niveau de l’Agence Régionale de Santé. Car la Chambre Régionale des Comptes a elle-même pointé du doigt le coût exagéré, pour la communauté de communes de Chamonix, du montage public/privé qui fut à l’époque décidé, les tarifs exorbitants exigés des pensionnaires… et l’étrange gestion des Hôpitaux du Mont Blanc (qui récupèrent les bénéfices des maisons de retraite pour équilibrer le budget de l’hôpital !). – Attirer des habitants permanents, c’est aussi leur offrir des commerces, des services, des équipements et des loisirs. Chamonix assiste impuissante, comme de nombreuses villes françaises, à la disparition de son petit commerce. Mais la difficulté pour cette vallée, c’est que les grandes surfaces ne compensent pas la variété de l’offre. Les locaux abritant naguère des bouchers, des droguistes, des magasins de jouets sont systématiquement rachetés par de puissants groupes (parfois des multinationales) spécialisés dans les équipements sportifs, les vêtements, les produits de luxe… au point qu’il n’existe plus aujourd’hui de pressing à Chamonix, ni de boutique de téléphonie mobile, ni de magasin d’électricité. Et cela impose de nouveaux déplacements “polluants” vers le bas de la vallée. Nous dresserons donc la liste de tous ces commerces disparus et s’agissant de ceux dont la présence est jugée la plus utile (pressing), nous tenterons de les faire revivre. Le droit de préemption des communes sur les biens immobiliers mis en vente par des particuliers pourra, à cet égard, être opportunément utilisé.

– Le problème posé par les soins médicaux mérite aussi d’être évoqué. Car non seulement Chamonix a perdu son hôpital, mais le nombre de médecins permanents qui y sont installés diminue, surtout les spécialistes : il n’existe même plus de radiologue dans cette vallée ! Désertification inéluctable liée au déclin démographique, mais contre laquelle il nous faut lutter, compte tenu notamment du vieillissement de la population. A cet égard, une politique incitant des médecins spécialistes (en particulier ceux dont on a le plus besoin : radiologues, dermatologues, psychiatres) à venir, une ou deux fois par mois, donner des consultations à Chamonix mérite d’être expérimentée. Il nous faut pour cela mettre à leur disposition des locaux et pour les radiologues du matériel. En outre, il importerait de développer un service de transports permettant d’aider les personnes très âgées à se rendre dans un cabinet médical, ou bien embaucher un médecin dont la seule mission serait d’aller soigner cette catégorie de malades chez eux (leur épargnant ainsi les désagréments et risques du transport). – Chamonix ne saurait par ailleurs se passer d’une salle d’escalade digne de ce nom ainsi que d’une patinoire moderne. Ces deux équipements, indispensables à la capitale du ski et de l’alpinisme, doivent absolument être mis aux normes, rendus plus confortables et agrandis. Nous avons là l’occasion de créer un vaste complexe sportif, car les deux projets sont complémentaires. Et le club des sports de Chamonix s’en trouvera conforté. – Enfin, nous n’oublions pas que la commune de Chamonix est composée de hameaux. Chacun possède sa spécificité, son “idiosyncrasie”. Nous nous efforcerons de répondre au cas par cas aux problèmes posés. Car un plan de développement à long terme n’exclut pas de se préoccuper du quotidien des administrés… pour ceux, en particulier, pâtissant de leur éloignement par rapport au centre-ville.

Mais l’enjeu, c’est aussi d’accompagner l’essor du tourisme dans le respect de l’environnement. Chamonix, station de renommée internationale (située au pied du toit de l’Europe), n’a jamais eu trop de difficultés à attirer des touristes au cours de l’hiver – grâce au ski – ou durant l’été – grâce à l’alpinisme et à la randonnée. En revanche, même à l’époque où la ville comptait près de 10 000 habitants à l’année, l’automne et le printemps restaient des saisons mortes (l’automne surtout). Qu’en est-il aujourd’hui ? Cet écart entre les saisons touristiques et les saisons creuses, loin de s’être réduit, s’est au contraire accentué. Et cela tient à la politique des grandes manifestations, tant culturelles que sportives, développée depuis quelques années et situées, pour la plupart, en pleine saison touristique. Celles-ci ont bien sûr leurs vertus : l’Ultratrail permet aux commerçants de Chamonix (à certains, du moins) de réaliser en une semaine un chiffre d’affaires équivalent à deux mois, sinon trois, d’activité moyenne. Tout le monde évidemment s’en félicite.

Personne ne songe à remettre en cause l’UTMB. En revanche, rien n’interdit de réfléchir à la manière dont on pourrait améliorer ce type de compétition. Car si elle dope formidablement le commerce, elle présente aussi de sérieux inconvénients : obstruction de la vallée par des milliers de véhicules, pollution aggravée de l’air, bruits et vociférations, fuite de la clientèle en quête de tranquillité, montagne de déchets à éliminer… Il convient donc d’imposer un règlement susceptible de faire de l’UTMB un évènement propre, disons plus respectueux de l’environnement : limitation drastique des véhicules accompagnateurs – interdiction par


exemple des camping-cars et des motos – non-prolifération des épreuves (chaque année plus nombreuses !), usage limité des haut-parleurs, léger glissement de la date de cette manifestation vers le début du mois de septembre (vu qu’en raison du réchauffement climatique, la fin du mois d’août à Chamonix n’est plus du tout une saison creuse). D’autres compétitions internationales méritent aussi d’être repensées (sans tomber dans la position intransigeante d’une station comme Zermatt, en Suisse, qui refuse, elle, d’accueillir les compétitions sportives – de ski notamment – au motif qu’elles contribuent à chasser la clientèle traditionnelle). Le Kandahar, par exemple, – épreuve de la Coupe du Monde de Ski que la vallée de Chamonix accueille traditionnellement – suscite aujourd’hui de légitimes interrogations. Il impose en effet 10 millions de travaux sur une piste dont l’altitude (moins de 1 000 m à l’arrivée !) ne permet plus de garantir l’enneigement ! L’épreuve de descente, qui intéresse surtout les spectateurs, n’a pas été prévue ! Enfin la date est particulièrement mal choisie : en plein mois de février au moment où la station est bondée ! Donc, soyons clairs : des discussions doivent être rouvertes avec la Fédération Internationale de Ski. Soit celle-ci accepte d’autres dates (janvier par exemple) et donne des assurances sur l’épreuve de descente, soit il vaut mieux en finir avec cette compétition. Car elle coûte très cher, contrarie la clientèle des skieurs en vacances, et surcharge inutilement la vallée au mois de février.

Quant aux évènements à caractère culturel, certains peuvent être considérés comme des réussites (c’est le cas du Cosmojazz) d’autres ont été des fiascos (ex Musilac). Mais, là encore, le principal reproche que l’on puisse adresser à ces manifestations, c’est d’être, pour certaines d’entre elles, situées en plein cœur de l’été. Nous n’allons pas, bien sûr, supprimer Cosmojazz, mais il faut songer à d’autres évènements culturels afin d’animer un peu plus les saisons creuses. La MJC déploie certes une remarquable activité (40 manifestations par an) mais elle doit être mieux soutenue. Il est regrettable par ailleurs que la cérémonie des Piolets d’Or, qui correspondait à l’ADN de Chamonix – et se déroulait au mois d’avril – n’ait pas été conservée. Elle coûtait peut-être cher, mais créait une animation intéressante dans un mois de l’année plutôt atone. Et elle permettait d’entretenir la réputation de Chamonix auprès des grimpeurs de haut niveau dans le monde entier. On peut également déplorer qu’une manifestation de qualité comme le Festival des Sciences – qui meublait, elle aussi, une époque assez vide – ait été, sans trop d’explications, supprimée. Nous essaierons, pour ce qui nous concerne, de créer des animations sportives et culturelles nouvelles, autant que faire se peut en saison creuse. Et cet objectif exige notamment d’encourager la vie associative. Celle-ci souffre notamment d’un manque de locaux, en particulier de salles de réunion.

En conclusion Nous regrettons tous que Chamonix ne soit pas capable aujourd’hui de montrer l’exemple… et qu’elle soit trop souvent citée pour la pollution de son air, ses encombrements automobiles, ou la déplorable anarchie de ses constructions. Pour qu’elle puisse conserver son rang de capitale mondiale du ski et de l’alpinisme, il faut absolument changer de politique… grâce notamment à un plan de développement à long terme, s’inscrivant dans le droit fil des accords de Paris sur le climat (COP 21).


Jean

Isabelle

Denis

Nathalie

Hadrien

Éric

Volga

Benjamin

Amandine

Yan

Rafick

Françoise

Louis

Marianne

Lars

Denis

Élodie

David

Véronique

Peter

Renaud

Hélène

Éric

Élise

Christophe

FABRE

VOLA

ANZUMOU

LEROY

RAMAGE

COLLE

RHEM

REY

ROLLIER

LE SOLLEUZ

DUCROZ

MASINO

MATTEUDI

AUTHEMAN

GRAMOND

GEX

BOUDET

FELLOUSE

RAVANEL

NAULIN

BURET

GIEZENDANNER

FORNELL

LATZKO

GEX


Françoise

CALL

Béatrice

GRAMOND

Christelle

JOUANNE

Laetitia

FAIVRE

Jean Fabre

Une nouvelle voie

70 ans, préfet honoraire

Isabelle Colle

65 ans, pharmacienne

Denis Ducroz

Prendre soin de notre vallée

70 ans, guide de haute montagne, réalisateur

Nathalie Gex

57 ans, chef d’établissement

Hadrien Buret

Rétablir la démocratie à Chamonix

30 ans, employé chez Simond

Françoise Call

62 ans, directeur de société, consultant

Eric Vola

78 ans, retraité

Volga Rhem

Benjamin Masino

75 ans, retraitée

48 ans, saisonnier

Amandine Boudet

36 ans, réceptionniste d’hôtel

Yan Giezendanner

A ccorder une priorité aux questions environnementales

65 ans, retraité, météorologue

Béatrice Gramond

63 ans, infirmière, monitrice de ski

Rafick Anzumou

32 ans, chargé de clientèle à La Poste

Françoise Rey

Réchauffement climatique – appliquer strictement les décisions de la COP 21, – imposer un service minimum des remontées mécaniques en automne et au printemps.

Pollution atmosphérique – rendre gratuite la ligne de chemin de fer entre Chamonix et le Fayet, – programme de travaux destiné à rendre le centre-ville de Chamonix seulement accessible aux piétons, vélos et véhicules non polluants, – parking sous le Grépon. Gare multimodale.

Déchets – développer le compostage et la méthanisation, – supprimer l’incinérateur de Passy.

Urbanisme – cesser les constructions anarchiques, – élaborer un plan local d’urbanisme intercommunal.

60 ans, auteure, enseignante

Louis Matteudi

30 ans, professeur de yoga

Marianne Fellouse

31 ans, professeur des écoles

Lars Fornell

53 ans, ingénieur informatique

Christelle Jouanne 41 ans, orthophoniste

Denis Leroy

56 ans, guide de haute montagne

Elodie Rollier

46 ans, opérateur sécurité trafic

David Autheman

– Ne pas cumuler les mandats, ni dans le temps, ni dans l’espace, – garantir les droits de l’opposition au sein du conseil municipal, – consulter préalablement la population sur les projets d’importance (par référendum, notamment), – étendre la communauté de communes aux collectivités du pourtour du Mont-Blanc (retrouver les frontières de l’ancien SIVOM).

60 ans, vidéaste, guide de haute montagne

Un plan de développement moderne

Véronique Ravanel 56 ans, restauratrice

Peter Latzko

Laetitia Faivre

64 ans, Cinéaste réalisateur 36 ans, professeur d’allemand

Renaud Ramage

38 ans, professeur de mathématiques

Hélène Le Solleuz 43 ans, avocate

Eric Gramond

58 ans, moniteur guide de haute montagne

Elise Naulin 34 ans, serveuse

Christophe Gex 30 ans, juriste

– Enrayer le déclin démographique ; attirer à Chamonix des résidents permanents, – appliquer les préconisations du plan local d’urbanisme, créer plus de logements sociaux, instaurer un “permis de louer”, – favoriser le retour des petits commerçants, – construire une nouvelle patinoire et une nouvelle salle d’escalade, – prévoir des manifestations (culturelles ou sportives) en saison creuse, – encourager des médecins spécialistes à venir donner des consultations à Chamonix, – tenir compte de la problématique des hameaux.


Réunions publiques : LES BOSSONS

vendredi 28 février, 19h00 à l’école des Bossons

CHAMONIX

mercredi 4 mars, 19h00 au Majestic, salle Paul Payot vendredi 6 mars 19h00 à salle des Cimes

LES PÉLERINS

lundi 9 mars 19h00 à la Gare des Glaciers

ARGENTIÈRE

jeudi 12 mars 19h00 à la salle communale

Pour nous contacter : email : unenouvellevoie@gmail.com facebook : chamonix2020

Peintures de Andy Parkin

Impression Monterrain Sallanches – © une nouvelle voie – Ne pas jeter sur la voie publique

LES PRAZ


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