Touche-à-tout visionnaire

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Touche-à-tout visionnaire Un nouveau quartier verra bientôt le jour à Louvain.

E t p a s n ’ i m p o r t e l e q u e l ! G r â c e à ‘ T w e e w a t e r s ’, u n d e s p l u s g r a n d s projets de développement urbain d’Europe, la ville jouera dans la cour des grands. Ce projet est porté par le promoteur immobilier E r t z b e rg , à L o u v a i n . A u d i m a g a z i n e s ’e s t e n t re t e n u a v e c J o V a n d e b e r g h , C E O e t i n i t i a t e u r. // P a r V a l e r i e E y c k m a n s ( t e x t e ) & W i m V a n E e s b e e k ( p h o t o s )

Le projet, en deux mots : transformer l’ancien site de production de Stella Artois, avec ses silos dressés le long du port du canal de Louvain, en un quartier ultramoderne, composé de 1.200 habitations basse énergie et de 70 % d’espaces ouverts et publics. Le maître mot : être durable. Le quartier subvient à ses propres besoins énergétiques en fournissant de l’énergie verte et de la chaleur. ‘Tweewaters’ deviendra ainsi le premier quartier européen CO2 négatif. Un projet ambitieux, donc. Et innovant, c’est le moins que l’on puisse dire ! Un projet avec lequel Ertzberg élève le concept de ‘urban development’ à un niveau jamais atteint.

Se projeter dans l’avenir, anticiper le futur est devenu, pour le CEO Jo Vandebergh, une seconde nature. Il a ainsi mis au point une liste impressionnante d’innovations ingénieuses, dont un système de majordome électronique, qui cadrent dans l’approche holistique de l’entreprise. « Nous préférons ne pas partir d’une approche classique, où l’on rédige un plan global avant de plancher sur l’architecture. Dans le meilleur des cas, vous obtenez tout au plus de beaux bâtiments », affirme Vandebergh. « Nous réfléchissons à toutes les facettes inhérentes à une société. Nous les examinons, les passons au crible, les concevons et, si possible, nous innovons. Nous prévoyons, par exemple, des bornes de recharge écologiques. Cela n’est pas très étonnant en soi, vu l’essor des voitures hybrides. >> Audi magazine / 057

D’ici à ce que le 'Balk van Beel' (littéralement la poutre de Beel) soit achevée, les premières voitures plug-in hybrides ou entièrement électriques seront sans doute sur le marché.

L’aspect intéressant réside dans la réflexion menée afin de rendre ces bornes les plus ingénieuses possibles. De sorte que l’approvisionnement en courant soit ininterrompu aux heures de forte demande, mais surtarifées, par exemple.

Ces bornes fonctionneront également dans les deux sens, c’est-à-dire que la batterie de votre voiture ne servira pas seulement à la faire avancer, mais pourra également stocker temporairement de l’énergie qui serait ensuite remise à la disposition du réseau. Nous aimons particulièrement ce genre d’exercices de réflexion. » Le 'Balk van Beel', l’élément central de la première phase de construction, doit son nom au célèbre architecte Stéphane Beel, qui donne forme à ce quartier avec son collègue Xaveer De Geyter. La réalisation de la première phase des travaux s’étendra sur 24 mois et l’ensemble du quartier devrait être achevé en 2020. Cela n’a pas empêché Ertzberg de mettre le holà à la vente, avant même que les travaux ne débutent. « Nous avons en effet dû demander gentiment aux commerciaux de mettre temporairement un frein à la vente », explique Vandebergh avec enthousiasme. « Nous avions déjà une liste d’attente, une sorte de préinscription qui permettait aux candidats et aux ‘believers’ de réserver l’appartement de leur choix – tous les appartements sont différents. Cela a suscité un énorme intérêt, mais pour ne pas aller trop vite en besogne, nous avons mis le holà. Cela me paraît plus sain. » Quant au prix des appartements, Vandebergh parle franchement : « À Louvain, les prix des >>

La première réalisation, ‘de Balk van Beel’, porte le nom du grand architecte Stéphane Beel qui, avec son collègue Xaveer De Geyter, a façonné le visage du quartier louvaniste du Tweewater.

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« Nous réfléchissons à toutes les facettes inhérentes à une société. Nous cherchons, analysons, concevons et, quand c ’e s t p o s s i b l e , n o u s i n n o v o n s. »

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terrains sont élevés comparé au reste de la Flandre. Je ne peux rien y faire. À un endroit bien situé, les prix tournent autour de 3.000 euros le mètre carré de surface habitable.

Nos appartements se situent peut-être légèrement au-dessus. Mais cela vaut largement la peine. Une architecture de haut vol signée Stéphane Beel, des matériaux de qualité, un confort acoustique accru dans les habitations, le service de majordome électronique, sans oublier une facture énergétique nettement réduite. Vous bénéficierez donc d’un beau retour sur investissement à relativement court terme. » Outre un concept énergétique extrêmement innovant – Tweewaters fait figure de projet européen de démonstration –, le nouveau quartier offre une profusion de ce que Vandebergh appelle ‘urban convenience’ : des éléments visant à améliorer la qualité de vie des habitants. Le plus intrigant est sans doute le service de majordome électronique, qui aide les familles dans leur quotidien. N’importe quel habitant peut ainsi faire des courses, réserver un vélo ou lancer un appel au carpooling via l’intranet et chaque habitation est dotée d’une armoire de livraison à domicile. De la science-fiction ? Bien sûr que non, estime Vandebergh : « On commande de plus en plus par Internet.

C’est normal : c’est efficace et cela fait gagner beaucoup de temps. Mais le plus gros problème lié au shopping en ligne est qu’il faut être à la maison quand les marchandises sont livrées. Là, cela ne va plus. Nous avons donc prévu une armoire de livraison à domicile, comprenant un casier réfrigéré, dans laquelle les marchandises sont déposées.

Le service de majordome électronique transmet au fournisseur un code à usage unique qui lui permet d’ouvrir l’armoire. Dès que vos marchandises sont livrées, vous recevez un message par téléphone. »

« Nous tentons de nous approprier a u p l u s v i t e u n e m a t i è r e d o n n é e p o u r. e n re p o u s s e r l e s l i m i t e s, a v e c l ’a i d e de professionnels. »

Autre fait au moins aussi étonnant : tous les logiciels sont créés en interne. « Oui, nous aimons marcher sur les plates-bandes des autres. Nous essayons de maîtriser le plus vite possible la matière en question, puis de repousser les limites avec ces professionnels. » Le fait que Vandebergh soit un touche-à-tout y est sans doute pour beaucoup, voire pour tout. « Je pense être devenu le ‘bénéficiaire effectif’ de mes activités professionnelles des 25 dernières années.

Pendant tout un temps, j’ai travaillé dans le secteur automobile, avec en apogée la vente de la société d’enchères de Wavre ; j’ai réorganisé des entreprises en plein naufrage, dans les secteurs les plus divers. J’ai toujours adopté une approche multidisciplinaire et mon entreprise en recueille maintenant les fruits. Je suis content de pouvoir valoriser ce savoir avec mes collaborateurs dans un projet qui contribuera, en plus, à modifier le visage de ma ville natale. J’ai gardé l’amour des voitures. Les voitures et la mobilité me passionnent. Mais les années qui viennent, je me concentrerai sur ce projet. Je viens d’ailleurs d’apprendre que mon père, ingénieur de formation et l’homme le plus critique que je connaisse, a acheté un appartement dans le 'Balk van Beel'. Ce serait mentir de dire que cela me laisse de marbre.

Cela a de quoi redonner confiance en soi ! » //

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