SUPPLÉMENT DE LA REVUE – JUILLET-AOÛT 2013
© AGENCE POUR L’AMÉNAGEMENT DE LA VALLÉE DE BOUREGREG
RABAT 2013
AU CŒUR DES VILLES DE DEMAIN
© AGENCE POUR L’AMÉNAGEMENT DE LA VALLÉE DE BOUREGREG
RABAT 2013
AU CŒUR DES VILLES DE DEMAIN
EXCLUS SIF
SUPPLÉMENT DE LA REVUE – JUILLET-AOÛT 2013
! Photo de couverture : Le futur Grand Théâtre de Rabat.
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS
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par Fatallah OUALALOU, maire de Rabat
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LE RENDEZ-VOUS DE LA MOITIÉ DE LA PLANÈTE
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RABAT, AU NOM DE L’AFRIQUE
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2013, LES CENT ANS DU MOUVEMENT MUNICIPAL
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CONSTRUIRE L’AVENIR DE NOS ENFANTS
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POUR UN MONDE URBAIN MIEUX PLANIFIÉ
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© DR
AVANT-PROPOS RABAT 2013
Rabat, capitale mondiale des pouvoirs locaux et régionaux Fathallah OUALALOU Maire de Rabat
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abat, capitale du Royaume du Maroc, se prépare à un grand rendez-vous mondial, le IVe congrès de Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU, 1-4 octobre 2013), correspondant au centenaire du mouvement international des villes. Un moment de partage
pour permettre aux cités et aux gouvernements régionaux de dialoguer avec le XXIe siècle, d’imaginer la société en devenir et de construire la démocratie. Rabat abrite ce Sommet mondial après avoir été choisie en 2010 comme ville verte et avoir été inscrite en 2012 au patrimoine mondial de l’humanité. Ce congrès est organisé au Maroc au nom de l’Afrique, c’est donc l’Afrique qui reçoit le monde à Rabat. Ville atlantique, ouverte sur la mondialisation, Rabat est la capitale d’un pays qui appartient à trois espaces : africain, arabe et euro-méditerranéen, trois espaces qui interpellent notre temps. L’Afrique par son rythme de croissance qui a augmenté ces dernières années, mais aussi par ses fragilités et ses vulnérabilités ; le monde arabe qui, après le passage d’un printemps jeune, affronte d’énormes défis, la paix au Moyen-Orient et les instabilités ici et là ; l’espace euro-méditerranéen affecté aujourd’hui par l’impact de la crise que traverse l’Europe. Le XXIe siècle sera le siècle de la consécration de l’urbanisation qui s’accélère de façon exceptionnelle en Afrique. Les villes deviennent le centre de la mondialisation et de la compétitivité mais elles abritent aussi toutes les formes de vulnérabilité et de détresse. C’est dire qu’au congrès de Rabat les villes auront à affirmer le poids de la décentralisation et de la régionalisation pour peser sur les débats entamés aujourd’hui afin de réaliser le processus Post2015, Rio+20, et Habitat III. Le congrès de Rabat peut être le point de départ d’un dialogue triangulaire devenu nécessaire : le monde (ONU, institutions financières, etc.), les pouvoirs centraux (les États) et les pouvoirs locaux et régionaux (les cités). ■ SUPPLÉMENT DE LA REVUE NO 34
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LE RENDEZ-VOUS DE LA MOITIÉ DE LA PLANÈTE
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a capitale administrative du Royaume du Maroc accueille du 1 er au 4 octobre prochain e le IV Congrès mondial des Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU). Un événement à caractère planétaire, puisque l’organisation CGLU constitue un réseau mondial de plus de 1 000 villes et 112 associations de gouvernements locaux et régionaux, représentant plus de la moitié de la population de la planète.
Trois événements en un
© V. FOURNIER/SIFIJA
! Rabat, le centre-ville.
Cette dimension internationale se trouve renforcée par l’organisation du deuxième Sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux qui est l’autre événement
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de Rabat 2013. Le précédent sommet s’est tenu à Mexico en 2010 au moment du troisième congrès de CGLU. C’est du reste à cette occasion que Rabat a été choisi, au nom de l’Afrique, pour organiser cet événement de grande ampleur, pour la première fois sur le continent. Le Sommet de Rabat s’apprête à recevoir des délégations de plus de 100 pays, rassemblantentre3500à4000participants: dirigeants locaux et régionaux, représentants des organisations internationales et des institutions financières, partenaires de la société civile, secteur public et privé. La réunion de ces très nombreux participants, qui sont tous localement en prise directe avec les préoccupations économiques et sociales de leurs concitoyens, représente une formidable plateforme de débats et d’échanges. Les enjeux de la décentralisation et du développement local seront débattus, ainsi que les questions concernant chaque ville et territoire : l’amélioration de la qualité de vie, la gestion de la diversité, l’investissement dans le capital humain, le renforcement de la solidarité entre les territoires, la maîtrise de l’avenir urbain. Des personnalités de haut rang sont invitées à prendre part aux débats, au premier rang desquels figurent des chefs d’État et des hauts représentants des Nations unies. Des maires de grandes villes seront également présents, comme ceux de Barcelone, Bogota, Le Caire, Johannesburg,
LE RENDEZ-VOUS DE LA MOITIÉ DE LA PLANÈTE
© CGLU
Mexico, Paris et Rio d e Ja n e i r o, a i n s i que des président de gouvernements régionaux, à l’image des présidents de la région de Catalogne, de l’État de Sao Paulo et de celui de Lagos. D’éminentes personnalités interviendront aussi comme les Prix Nobel Tawwakul Karman, Wole Soyinka et Roger Myerson. Ce sommet mondial est une occasion rare pour les pouvoirs locaux d’échanger durant trois jours sur les solutions concrètes susceptibles de répondre aux défis que pose l’urbanisation rapide, notamment pour les pays du Sud. Rabat 2013 se présente donc comme une opportunité unique pour les dirigeants locaux du monde entier de débattre sur les politiques et actions à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs stratégiques de l’agenda international du développement. Avec deux échéances cruciales pour les pouvoir locaux, qui occuperont une place importante dans ce sommet : les préparations de l’agenda de développement post-2015, et de la Conférence Habitat III en 2016.
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Pour une autonomie locale démocratique
! 3e Congrès de CGLU à Mexico, en 2010.
Rabat 2013 est un événement à caractère planétaire durant lequel se tiennent simultanément le IIe Sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux, et le IVe Congrès triennal de CGLU. Après son congrès fondateur à Paris en 2004, puis celui de Jeju en Corée du Sud en 2007 et de Mexico en 2010, l’organisation mondiale des dirigeants locaux et régionaux a choisi Rabat, au nom de l’Afrique, pour réunir son congrès qui se déroule tous les trois ans. Représentant la population citadine, soit plus de la moitié de la population mondiale, les associations d’élus membres de CGLU sont actives dans 140 États
CGLU EN QUELQUES DATES • Juin 1996 : Conférence des Nations unies Habitat II à Istanbul, met en germe le projet de création de l’organisation mondiale CGLU. • Septembre 2000 : Sommet du Millénaire de l’ONU avec une déclaration où sont énoncés huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). • Mai 2004 : Création de CGLU lors de son premier congrès à Paris. • Juillet 2005 : Congrès fondateur de CGLUA
à Tswhane en Afrique du Sud. • Octobre 2007 : IIe congrès de CGLU sur l’île de Jeju en Corée du Sud réunissant 2 000 maires et représentants de gouvernements locaux et régionaux. • 2008 : Parution du premier rapport sur la Décentralisation et la démocratie locale (GOLD). • Novembre 2010 : À Mexico, premier Sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux, IIIe congrès de CGLU. Publication du deuxième rapport GOLD 2.
5e Forum mondial urbain à Rio : lancement de la Campagne mondiale urbaine (WUC). • Juin 2011 : Bureau exécutif de CGLU à Rabat : le secrétaire général de Metropolis Josep Roig est nommé au poste de secrétaire général de CGLU. • Octobre 2013 : Rabat 2013 : IIe Sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux, IVe congrès de CGLU. Centenaire du mouvement municipal. Présentation de GOLD 3.
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elle nous donne un sentiment d’espoir dans l’avenir de l’humanité et elle nous appelle à participer à une tâche qui mérite véritablement tous nos efforts : construire ensemble un monde où chacun pourra être assuré d’un foyer, avec la perspective de vivre dans la dignité, la santé, la sécurité, le bonheur et l’espoir. »
du monde entier : en Afrique, elles sont représentées par l’organisation CGLUA, en Asie-Pacifique par CGLU-ASPAC, en Europe par CCRE, en Eurasie par CGLUEURASIA, au Moyen-Orient et en Asie de l’Ouest par CGLU-MEWA, en Amérique latine par FLACMA et en Amérique du Nord par NORAM.
Salon pour les collectivités locales
CHARTE EUROPÉENNE DE L’AUTONOMIE LOCALE
En parallèle du Congrès de CGLU et du Sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux, le Salon Rabat Expo 2013 propose sur cinq jours, du 1er au 5 octobre (quatre journées pour les professionnels et une journée grand public), un espace de 10 000 m2 d’exposition où seront présentés des équipements, technologies et services spécialement conçus pour répondre aux besoins des collectivités locales. Véritable vitrine du savoir-faire et de l’innovation installée dans plusieurs pavillons bien organisés, ce salon propose aux entreprises, institutions et autres associations professionnelles de mettre en valeur leurs produits et services qui sont autant de solutions pour les dirigeants locaux.
! Dakar, la capitale sénégalaise, hôte de la 6e édition du Sommet Africités.
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Rabat 2013 sera l’occasion pour tous ces membres de se retrouver et de réaffirmer la mission centrale de CGLU : s’imposer comme la voix unifiée des gouvernements locaux et le défenseur de l’autonomie locale démocratique. Incarnant le mouvement de la décentralisation qui s’est imposée dans le monde ces trente dernières années comme un fait politique et institutionnel incontournable, CGLU a fait en sorte depuis 2004 de faire reconnaître au niveau international le rôle des villes et des régions. Face aux défis économiques, sociaux, environnementaux et culturels de notre temps, l’organisation mondiale des pouvoirs locaux a su construire une vision commune de l’évolution du monde urbain pour en faire ressortir les atouts et les perspectives de progrès qu’il recèle. CGLU se présente comme l’héritière de la Conférence des Nations unies sur les établissements humains (Habitat II) qui s’est tenue à Istanbul en 1996. Cette Conférence dont la déclaration de clôture mentionnait quelle ouvrait « une ère nouvelle de coopération, une ère de solidarité. À l’orée du XXIe siècle, elle nous propose une conception positive de ce que doivent être des établissements humains durables,
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© BERTAUXN/FOTOLIA
« Par autonomie locale, on entend le droit et la capacité effective pour les collectivités locales de régler et gérer, dans le cadre de la loi,sous leur propre responsabilité et au profit de leurs populations,une part importante des affaires publiques » (Partie I, art. 3).
2 RABAT, AU NOM DE L’AFRIQUE
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i Rabat 2013 s’annonce comme un événement de première importance tant attendu dans l’agenda international du développement, c’est bien sûr en raison de l’urgence des objectifs stratégiques qui y seront abordés. Mais c’est aussi parce qu’il s’agit du premier sommet que CGLU organise sur le continent africain, à l’invitation et au nom de l’Afrique.
Après l’édition de 2009 à Marrakech, considérée comme le sommet de la maturité, Africités VI s’est tenu à Dakar en 2012 sur le thème : « Construire l’Afrique à partir de ses territoires ». Un thème qui
Une vision commune de la décentralisation Certes, le choix de Rabat correspond à la volonté de CGLU d’organiser ses congrès en respectant le principe de rotation continent après continent. Après l’Europe, l’Asie et l’Amérique latine, il était tout naturel que l’Afrique reçoive à son tour le congrès de l’organisation mondiale des collectivités locales. Mais, au-delà du simple respect du principe d’alternance, ce choix est également une reconnaissance de la part de l’organisation mondiale pour tous les efforts menés par le continent africain en matière de décentralisation et de soutien au développement local. Désormais, ce continent aux 54 pays s’accorde sur une vision commune qui valorise le rôle des collectivités locales, comme en témoigne le succès grandissant des sommets Africités. Organisés par CGLUA – l’organisation panafricaine des autorités locales du continent –, ces sommets Africités sont l’occasion de porter la voix unifiée des acteurs de la décentralisation, véritables moteurs du développement et de la création d’activités au niveau local.
montre combien les collectivités locales ont pris conscience de leur importance stratégique pour préparer l’avenir, et combien il est urgent de trouver des solutions à partir des échanges d’expérience et de bonnes pratiques. C’est lors du troisième congrès de CGLU en 2010 à Mexico que Rabat a été désignée ville organisatrice du congrès suivant en octobre 2013. Face aux deux autres postulants Florence et Lyon, le choix d’une candidature au nom de l’Afrique donnait toute la mesure du grand désir qu’avaient les représentants de CGLU de mieux connaître ce continent au riche potentiel. Le fait de désigner une métro-
! Aménagement de la vallée de Bouregreg, de part et d’autre des rives du fleuve, à Rabat et à Salé.
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! La Cité des Arts de Rabat, en cours de construction.
pole au fort engagement international donnait également l’occasion aux futurs participants de Rabat 2013 d’en savoir davantage sur les grandes réformes en matière de décentralisation et de bonne gouvernance qui ont eu lieu ces dernières années au Maroc.
Une capitale en plein essor Ville impériale et capitale politique et administrative du Royaume du Maroc sur la côte atlantique, Rabat occupe une position stratégique : véritable porte de l’Afrique vers l’Europe, elle est à une heure d’avion du continent européen. Son attractivité économique en a bénéficié à travers des secteurs aussi variés que le tourisme, les services, les nouvelles technologies ou la recherche scientifique. Capitale à l’économie en plein essor, Rabat est aussi devenue la capitale des
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pouvoirs locaux africains. Bénéficiant de l’implantation du siège de CGLUA, Rabat est un incontournable lieu de rencontres et d’échanges entre les villes qui y abordent des questions aussi diverses que le financement des collectivités, la décentralisation ou la formation des cadres. Cette vocation internationale se manifeste aussi à travers de nombreuses réunions de réflexion et de programmation pour les autorités locales avec CGLU, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement ou l’Agence française de développement avec laquelle le Maroc entretient de fructueux partenariats depuis vingt ans. Ainsi, dans le cadre des préparatifs de ce quatrième congrès mondial, la ville de Rabat a accueilli en juin 2011 la 12e session du Bureau exécutif de CGLU. 214 dirigeants locaux et régionaux de 40 pays y participaient.
RABAT, AU NOM DE L’AFRIQUE
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Ce nouveau label est une marque de reconnaissance, un encouragement adressé aux autorités locales et aux habitants pour continuer à préserver ce patrimoine légué en partage.
Ville verte à l’urbanisme précurseur Evénement rare pour une capitale, Rabat a été inscrite en juillet 2012 sur la liste du Patrimoine de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture – UNESCO – à l’occasion du comité annuel du Patrimoine mondial qui s’est réuni à Saint-Pétersbourg. Après une étude minutieuse, les experts et les représentants des nombreuses délégations de l’UNESCO ont décidé de distinguer le volumineux dossier présenté par le Royaume du Maroc ayant pour thème «Rabat,capitalemoderneetvillehistorique: un patrimoine en partage ». En inscrivant Rabat sur sa liste du Patrimoine mondial, l’UNESCO a salué la qualité de ce joyau culturel, que ce soit la « ville nouvelle » construite entre 1912 et les années 1930, qui « représente un des plus grands et des plus ambitieux projets urbains du XXe siècle en Afrique », ou que ce soit les parties plus anciennes qui abritent les vestiges du projet de ville capitale du califat almohade au XIIe siècle. L’UNESCO a souhaité valoriser l’urbanisme précurseur de Rabat, qui a su respecter son héritage arabo-islamique en conservant les monuments historiques et l’habitat traditionnel. Se réapproprier le passé pour mieux aller de l’avant. Un urbanisme moderne du début du XXe siècle qui se caractérise à Rabat par la grande place laissée aux espaces verts. Rabat revendique du reste fièrement son qualificatif de ville verte. © HASSAN OUAZZANI/LES ÉDITIONS DU JAGUAR
Une identité métropolitaine renforcée par la planification urbaine stratégique Avec les communes de Salé et Témara, Rabat forme une agglomération de 2 millions d’habitants. Dès 2007, l’Agence urbaine de Rabat Salé a entrepris de renforcer l’identité métropolitaine de cette agglomération en établissant une planification urbaine stratégique. L’objectif : préparer l’avenir en rendant les trois villes complémentaires et leur territoire en commun plus cohérent. Il fallait pour cela prévoir de structurer l’espace à travers la construction de nouvelles infrastructures. Et d’améliorer le cadre urbain en rendant la ville plus inclusive. Le Plan d’aménagement unifié (PAU) réalisé par le cabinet d’urbanisme APUR a permis d’élaborer un document d’orientations stratégiques proposant plusieurs scénarios de développement urbain. La stratégie d’aménagement de l’espace choisie par la ville s’appuie notamment sur la conception d’un nouveau réseau de transports collectifs qui relient des secteurs urbains primordiaux pour le futur développement de la métropole. Dans la continuité de cette planification, les deux premières lignes de tramway Rabat-Salé, ainsi que le pont Hassan II, ont été inaugurées en mai 2011 par Sa Majesté le roi Mohammed VI. Un pont qui relie les deux rives de l’oued Bouregreg dont l’aménagement a permis de rapprocher Rabat et Salé. Cet oued n’est plus une séparation mais un trait d’union pour une nouvelle métropole au service des habitants.
! Le tramway Rabat-Salé.
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2013, LES CENT ANS DU MOUVEMENT MUNICIPAL
Des idéaux de paix et de solidarité C’est en 1913 que le mouvement municipal international trouve son origine avec l’organisation du premier congrès de l’International Union of Local Authorities (IULA). Cette association anglophone de collectivités locales avait déjà pour vocation de promouvoir la démocratie et l’autonomie locale. CGLU en est la digne héritière depuis qu’elle a opéré en 2004 une fusion entre l’IULA et la Fédération mondiale des cités unies (FMCU), association francophone créée en 1957 à Aix-les-Bains par Jean-Marie Bressand sous le nom de Fédération mondiale des villes jumelées. Le réseau grandes villes – Métropolis – a ensuite rejoint CGLU, dont le siège est situé à Barcelone. Plus qu’une date, c’est une dynamique et une volonté visionnaire que les participants de Rabat 2013 vont célébrer. La volonté de faire cause commune en créant un organe qui devait être, selon les fondateurs de CGLU, « défenseur de l’autonomie locale, promouvant ses valeurs, ses objectifs,
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ses intérêts, au travers de la coopération entre les gouvernements locaux ». Dans le passé, le mouvement municipal a répondu présent à l’occasion de moments cruciaux de l’histoire du monde en mettant en avant ses idéaux pacifiques et de solidarité, que ce soit au moment de la paix après les deux guerres mondiales, ou à la chute du mur de Berlin. Aujourd’hui, les élus des pouvoirs locaux perpétuent cette vision que les fondateurs de CGLU ont héritée de leurs prédécesseurs. Fort des 3 milliards d’habitants qu’ils représentent, ils ont su porter de façon décisive l’identité de la démocratie
PORTRAIT © CGLU
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e caractère inédit de ces assises mondiales des autorités locales qui se tiennent pour la première fois à l’invitation et au nom de l’Afrique marque d’ores et déjà les esprits. Événement historique, Rabat 2013 est aussi l’occasion d’une autre célébration : celle du centenaire du mouvement municipal.
KADIR TOPBAS Président de CGLU, maire d’Istanbul. Cet architecte et homme politique turc, né en 1945, est le maire d’Istanbul depuis 2004. Président de CGLU depuis 2010, il est devenu le porte-voix des autorités locales et régionales dans l’agenda international du développement. À ce titre, il a été nommé par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, au sein du panel de haut niveau des personnalités pour prendre part aux discussions qui façonneront le nouvel agenda international en 2015.
2013, LES CENT ANS DU MOUVEMENT MUNICIPAL
Taux de croissance de quelques villes pour les périodes 1995-2010 et 2010-2025 En %
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Abuja
CROISSANCE URBAINE EN AFRIQUE
Ouagadougou
300
250 Casablanca
Fès
Niamey Alger Kano
200
Alexandrie
Tripoli
Kampala Khartoum Mbuji-Mayi Le Caire
150 Dakar Conakry
100
50
0
1995-2010 2010-2025
Bamako Abidjan
Lomé Lagos
Nairobi Addis Abeba Mogadiscio
Harare Douala
Accra Kumasi Ibadan Bénin City Ogbomosho Kaduna
Kinshasa Yaoundé Brazzaville Luanda Lubumbashi
Mombasa Dar es Salam
Johannesburg Le Cap Port Elizabeth Pretoria
Antananarivo Maputo Durban Ekurhuleni
Source : Undesa, The World Urbanisation Prospects, 2010
et du développement local auprès des instances internationales. C’est à travers des solutions locales que les problèmes et les défis mondiaux peuvent trouver des réponses durables.
CGLU au cœur de l’agenda mondial Depuis la Conférence d’ONU-Habitat d’Istanbul en 1996, les villes et gouvernements régionaux jouent un rôle de plus en plus actif auprès des instances internationales, notamment à travers CGLU qui négocie désormais directement avec les États. Le Sommet Rio+20 en 2012 en a fourni une bonne illustration. Malgré les résultats décevants de ce sommet qui n’a
débouché sur aucun accord multilatéral, CGLU considère Rio+20 comme une grande avancée, pour avoir obtenu que le document final reconnaisse le rôle essentiel joué par les pouvoirs locaux dans l’agenda du développement durable. Les autorités locales ne sont plus
CÉLÉBRER LE CENTENAIRE Une exposition chronologique va présenter lors de Rabat 2013 la mémoire de ce mouvement de coopération municipale centenaire : succès et obstacles, projets et réalisations, actualité et avenir. Une histoire présentée en écho des grands événements historiques qui ont marqué le siècle dernier.
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perçues comme de simples acteurs civils mais comme des partenaires à part entière dotés d’un statut reconnu dans des textes officiels. Le plaidoyer des autorités locales et régionales auprès des instances onusiennes a également permis d’enrichir le cadre de discussions en travaillant en amont de Rio+20 à l’élaboration des contenus à discuter. Estimant en 2011 que les négociations internationales s’orientaient vers un agenda pour le sommet uniquement centré sur l’environnement, CGLU a plaidé pour que d’autres notions clés soient prises en compte : gouvernance, cohésion territoriale, inclusion, prestation de services et culture. Portant les intérêts des villes et des régions au cœur du débat international, et conscient des défis que pose l’urbanisation rapide, CGLU se
mobilise pour que l’agenda mondial du développement se centre sur l’humain. Dans cet objectif, obtenir le statut d’observateur auprès des Nations unies est un sujet prioritaire de CGLU qui veut parvenir à étendre sa capacité d’influence sur l’agenda de l’ONU. En effet, de grandes échéances sont à venir sur les questions liées au développement que CGLU met au cœur des discussions de Rabat 2013 : la définition du nouvel agenda du développement post 2015 – à la suite des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ; la nouvelle convention climat en 2015 ; et la très importante Conférence Habitat III en 2016, quarante ans après Vancouver et vingt ans après Istanbul, qui fixera le nouvel agenda urbain afin de construire des villes plus durables.
QUELQUES FIGURES DU MOUVEMENT MUNICIPAL • Kadir Topbas : Maire d’Istanbul (Turquie), président de CGLU depuis 2010. • Josep Roig : Membre fondateur de Métropolis en 1985, secrétaire général de CGLU. • Bertrand Delanoë : Maire de Paris (France). Co-fondateur en 2004 de CGLU dont il a assuré la présidence jusqu’en 2010. Président de l’Association internationale des maires francophones. • Joan Clos : Ancien président fondateur de CGLU, directeur exécutif d’ONU-Habitat, ancien maire de Barcelone (Espagne). • Marta Suplicy : Présidente fondatrice de CGLU, ancienne maire de Sao Paulo (Brésil). • Wan Qingliang : Co-président de CGLU, viceprésident de l’association des maires de Chine. • Miguel Lifschitz : Maire de Rosario (Argentine), président de la Commission de planification stratégique urbaine (PEU) de CGLU.
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PERSONNALITÉS AFRICAINES • Khalifa Sall : Maire de Dakar (Sénégal), président de CGLUA depuis 2012. • Jean-Pierre Elong Mbassi : Secrétaire général de CGLUA. 1er secrétaire général de la Coordination des associations mondiales des villes et autorités locales (CAMVAL) créée au lendemain de la conférence Habitat II d’Istanbul. • Muchadeyi Masunda : Co-président de CGLU, maire de Harare (Zimbabwe). • Fathallah Oualalou : Maire de Rabat, ancien ministredesFinancesetdelaPrivatisationduMaroc, président de la Commission Finances locales et Développement de CGLU, membre de CGLUA. • Daby Diagne : Député, président de la région de Louga (Sénégal), président de la FMCU-UTO (1996-2001) • Abdoulaye Sene : Président fondateur du think thank Global local forum, ancien secrétaire général des élus locaux du Sénégal. • Ousmane Sy :Ancien ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales du Mali. Fondateur du Centre d’expertise CEPIA.
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n prise directe avec les réalités économiques, sociales et environnementales, les dirigeants locaux de CGLU considèrent que la ville est porteuse de solutions pour relever ces défis. Et ils savent que c’est en s’occupant des populations au plus près de leurs préoccupations quotidiennes que se construit une ville plus durable.
Croissance, inclusion sociale et environnement
! Le jardin de la Muraille, à Rabat
En 1987, le rapport Brundtland intitulé « Notre avenir à tous » a proposé une vision du développement durable qui a fait date. Une postérité qu’il doit pour une grande part au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992 qui l’avait pris pour modèle. SUPPLÉMENT DE LA REVUE NO 34
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Selon ce rapport, le développement doit reposer sur trois piliers pour être durable : la croissance économique, l’inclusion sociale et l’équilibre environnemental. À l’image de la croissance urbaine en constante accélération, notamment dans les pays du Sud qui abriteront 80 % des citadins du monde d’ici 2030, soit 4 milliards d’habitants, les enjeux du développement durable apparaissent aujourd’hui particulièrement cruciaux. Désormais, les notions de gouvernance urbaine démocratique et de développement inclusif et durable des villes sont devenues familières pour les membres de CGLU. Sous le thème : « Imaginer la société, construire la démocratie » , le Sommet Rabat 2013 abordera plusieurs questions qui font écho à ces notions : l’accès aux services de base et l’amélioration de la qualité de vie, l’innovation pour gérer la diversité, l’accompagnement de la nouvelle gouvernance locale, le renforcement de la solidarité entre les territoires. Lors du Ve Sommet de l’organisation panafricaine des pouvoirs locaux CGLUA que Marrakech a accueilli en 2009, le prix de la décentralisation d’Africités V a été attribué au royaume du Maroc. Un prix décerné pourleseffortsaccomplis,cinquanteannées durant, en matière de gestion communale et de décentralisation. LA CULTURE COMME PILIER DU DÉVELOPPEMENT CGLU réclame auprès des instances internationales que soit davantage prise en compte la culture dans le paradigme qui fait reposer le développement durable sur trois piliers. Rabat 2013 entend promouvoir le renforcement du rôle de la culture dans nos sociétés comme quatrième pilier du développement. Les politiques publiques doivent accorder toute leur place à la créativité, la connaissance, la diversité, qui sont porteuses de paix et de progrès.Les dirigeants locaux s’unissent ainsi autour de CGLU en tant que gardiens de la culture pour les générations futures.
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Un régionalisme avant-gardiste au Maroc Depuis l’adoption du premier découpage communal, en 1959, le Maroc s’est en effet engagé dans un processus irréversible de décentralisation et de déconcentration. L’organisation mise en place a eu pour objectif de renforcer les compétences des collectivités territoriales et, notamment, celles des villes qui symbolisent l’administration de proximité. Ces dernières ont ainsi pu affirmer leur rôle de levier du développement durable du territoire et leur capacité à favoriser l’émergence de toutes les potentialités du royaume. En 2011, selon la volonté de Sa Majesté Mohammed VI, le Maroc a approfondi ce mouvement de décentralisation en posant les fondements d’un nouveau modèle de régionalisme avant-gardiste. Quatre principes fondamentaux ont inspiré ce modèle de régionalisation, qui a notamment élaboré un nouveau découpage du pays désormais divisé non plus en 16 mais en 12 régions viables, alliant cohérence et stabilité. Lepremier est«l’attachementauxsacralités et aux constantes de la nation, notamment l’unité de l’État, de la nation et du territoire, unité dont Nous sommes le Garant et le Protecteur ». Ledeuxième est«laconsécrationduprincipe de solidarité : la régionalisation ne doit pas se réduire à une simple redistribution des compétences entre le centre et les régions ». Le troisième promeut « la recherche de l’harmonisation et de l’équilibre, pour ce qui concerne les compétences et les moyens, ainsi que la prévention des interférences et des conflits de compétences entre les différentes collectivités locales, les autorités et les institutions ». Le quatrième concerne « l’adoption d’une large déconcentration dont la mise en œuvre effective est indispensable pour une régionalisation judicieuse, dans le cadre d’une gouvernance territoriale efficiente, fondéesurlacorrélationetlaconvergence».
5 POUR UN MONDE URBAIN MIEUX PLANIFIÉ
Construire des villes durables Les défis de l’urbanisation ont conduit la Banque mondiale à préconiser dès 1999 une « Planification urbaine stratégique » (City development strategy – CDS) afin notamment de mieux maîtriser l’urbanisation informelle qui caractérise de nombreuses
villes de pays du Sud. À cet égard, CGLU estime à 200 milliards de dollars l’investissement annuel nécessaire dans les villes des pays en développement au cours des vingt-cinq prochaines années pour doter les plus démunis des services essentiels. Temps fort de l’agenda urbain auquel participe pleinement CGLU, les participants au Ier Sommetmondialdesdirigeantslocauxet régionaux en novembre 2010 à Mexico ont adopté le Manifeste pour une ville de 2030 pour faire en sorte que le monde urbain soit mieux planifié et plus inclusif. Le nouvel agenda urbain sera au cœur des discussions de Rabat 2013. Les membres de CGLU le font reposer sur quatre piliers : de nouveaux modes de partenariat entre
Le pont Hassan II entre Rabat et Salé.
!
D’
ici à 2030, 60 % de la population mondiale vivra en zone urbaine. L’Afrique à elle seule verra sa population croître de l’équivalent de la population des États-Unis. Cette dynamique qui va toucher aussi bien les métropoles que les villes moyennes réclame que soit anticipée cette croissance urbaine.
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RABAT 2013
LE « MANIFESTE POUR LA VILLE DE 2030 » À quoi ressemblera la ville dans un futur proche ? Les participants au Sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux qui s’est tenu à Mexico en 2010 y ont répondu à travers leur retentissant « Manifeste pour la ville de 2030 ». Un document qui met en valeur une ville inclusive, planifiée, co-développée avec une population diversifiée. Une ville dont les politiques publiques intègrent les préoccupations quotidiennes de ses habitants et garantissent la cohésion territoriale. Une ville de mobilité favorisant l’emploi et fière de ses services publics de qualité.
les gouvernements centraux et locaux pour réguler les processus d’urbanisation et de métropolisation ; le soutien à l’innovation et au développement économique des villes afin d’améliorer la qualité et les services publics ; la promotion de la planification urbaine stratégique ; la participation des citoyens aux décisions locales.
Gold III : une révolution démocratique Dès sa constitution en 2004, CGLU s’est donné comme objectif de créer un Observatoire mondial sur la décentralisation et la démocratie locale (GOLD) « pour analyser sur une base périodique les avancées et les éventuels reculs de la démocratie locale et de la décentralisation dans le monde, anticiper les évolutions possibles, analyser les obstacles rencontrés et les solutions pour y faire face », comme l’expliquait le Bureau exécutif de CGLU en juin 2005. Le premier rapport mondial GOLD de CGLU sur la décentralisation et la démocratie locale publié en 2008 signalait qu’une révolution démocratique était en cours partout dans le monde. Événement phare de Rabat 2013, le 3e rapport mondial GOLD sera présenté aux participants du IIe Sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux.
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Le thème du rapport GOLD III porte sur la gouvernance des services essentiels locaux et, plus précisément, sur le rôle que les gouvernements locaux jouent dans la prestation de ces services. Ce rapport GOLD III sera publié en 2014, à la veille de l’échéance fixée par la communauté internationale pour l’évaluation des Objectifs du Millénaire pour le Développement. GOLD III constitue un instrument stratégique pour CGLU qui s’engage à agir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Des objectifs dont 70 % des actions visant à les réaliser doivent se faire au niveau local, analysait Kofi Annan, l’ancien secrétaire général de l’ONU dans son discours de présentation des OMD en 2000.
Nouvelles interactions entre zones urbaines et rurales Le Manifeste pour la ville de 2030 adopté à Mexico mentionne que ce sont surtout les villes moyennes et petites qui vont devoir accueillir l’afflux de nouveaux citadins généré par la forte croissance urbaine à venir. Notamment en Afrique et en Asie. Les dirigeants locaux et régionaux estiment que l’interdépendance entre la ville et la campagne devient de plus en plus forte et qu’elle doit être accompagnée par une vision solidaire et transversale des territoires tant à l’échelle nationale qu’internationale. Il s’agit désormais de créer de nouvelles interactions entre zones urbaines et rurales, en cherchant à favoriser une dimension territoriale du développement.
L’autonomie financière des collectivités, une priorité La décentralisation s’est focalisée jusqu’à présent sur la dimension politique, autrement dit les élections locales, et sur la dimension administrative, visant à donner une personnalité juridique à chacune des collectivitéspourmieuxlesrendrecrédibles
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POUR UN MONDE URBAIN MIEUX PLANIFIÉ
dansleurrelationavecl’État-Nation.Surces deux aspects, de grands progrès ont été réalisés. Mais, en ce qui concerne l’autonomie financière des collectivités locales, celle-ci paraît encore bien lointaine. Quelques pays montrent néanmoins l’exemple en Afrique tels que le Maroc, l’Afrique du Sud, le Ghana et le Cap-Vert, qui ont su créer un dialogue fructueux entre le ministère des Finances et le Trésor public local pour générer des ressources fiscales pouvant être mobilisées par les collectivités dans le cadre d’investissements locaux. Il y a quatre moyens pour générer des ressources localement : la levée d’impôts et de taxes ; les transferts de l’État ; les accords de coopération ; le recours aux emprunts. Force est de constater que les collectivités locales ont souvent beaucoup de difficultés pour financer leurs projets, et que l’accès
LES HUIT OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT (OMD)
! Le futur port de pêche de Rabat.
• Réduire la pauvreté et la famine dans les pays en développement. • Assurer l’éducation primaire pour tous. • Promouvoir l’égalité entre les sexes. • Réduire la mortalité infantile. • Améliorer la santé maternelle. • Combattre les grands fléaux et notamment le sida. • Assurer un environnement humain durable. • Construire un partenariat mondial pour le développement.
SUPPLÉMENT DE LA REVUE NO 34
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! La Marina de Bouregreg.
aux prêts des institutions financières nationales et internationales est loin de leur être facilité. Comme le réclamait déjà Bertrand Delanoë en 2007, au moment de sa nomination comme président de CGLU : « Il faut simplifier l’accès des collectivités locales aux financements internationaux, particulièrement pour les villes du Sud. Je vais donc plaider en ce sens auprès du directeur de la Banque mondiale. » Six ans après cette revendication, le constat a gardé son actualité et a fait l’objet aux Assemblées générales de la BAD à Marrakech (mai 2013) d’une réunion particulière à laquelle ont pris part les maires africains. Ce qui sera rappelé à l’occasion de Rabat 2013.
Coopération décentralisée entre collectivités locales L’un des grands succès du Sommet Africités V organisé en 2009 à Marrakech est d’avoir abouti à la conclusion d’une cinquantaine d’accords de partenariats
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entre collectivités locales africaines, illustrant au mieux la vision panafricaine qui considère que les 15 000 maires et les 500 000 conseillers municipaux des quelque 50 pays d’Afrique forment la base de l’unité africaine. La coopération décentralisée est un vecteur important sur lequel s’appuie CGLU pour favoriser à la fois l’action internationale des collectivités locales dans le but de renforcer le rapprochement des peuples, mais aussi pour réunir les autorités locales autour de projets concrets de développement. En effet, si CGLU et ses membres font la promotion de la coopération décentralisée à travers ses différents programmes, c’est parce qu’ils considèrent qu’il s’agit d’un remarquable outil de développement. Au printemps 2013, les associations marocaine et camerounaise des Éco-Villes ont ainsi mis en place une plateforme de coopération afin d’échanger leurs bonnes pratiques dans le but, selon elles, de « construire l’Afrique à partir de ses territoires ».
RABAT, VILLE VERTE ET MODERNE INSCRITE AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO EN 2012.
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Le IVe Congrès mondial des Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU), qui se tient à Rabat du 1er au 4 octobre, est un événement planétaire puisque cette organisation rassemble plus de 1 000 villes et 112 associations de gouvernements locaux et régionaux, représentant plus de la moitié de la population de la planète. Cette dimension internationale se trouve renforcée par la tenue concomitante du IIe Sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux. Parallèlement à ces deux manifestations, le Salon Rabat Expo 2013 propose, du 1er au 5 octobre, un espace de 10 000 m2 d’exposition où seront présentés des équipements et des services spécialement conçus pour répondre aux besoins des collectivités locales.
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