Les stratégies communes des villes et des ligues sportives professionnelles Loïc Ravenel
1Le cadre conceptuel de la hiérarchie urbaine s’avère pertinent pour l’analyse géographique des sports d’équipes professionnels. L’équipe est devenue un équipement urbain dont la localisation est une fonction primordiale du potentiel démographique et économique de la ville qui l’abrite (Durand, Ravenel et Helleu, 2005). Cette approche ne nie pas les éléments de structuration régionale mais considère qu’ils interviennent d’une manière secondaire et entraîne des conséquences stratégiques pour les villes et les ligues sportives. 2Les premières sont confrontées à une double logique : celle de l’évolution du sport spectacle qui privilégie de plus en plus les critères économiques ; celle de l’attachement de la population à son club, véritable symbole d’une appartenance communautaire. La conjonction de ces deux phénomènes peut aboutir à un problème de choix décisionnels des élus locaux et d’expression des préférences collectives par les citoyens. Les populations, déjà sensibles à la redistribution spatiale d’un certain nombre de services liés à la santé, à l’éducation ou au transport vivent parfois difficilement ces évolutions imposées par l’économie. Les élus sont ainsi confrontés à un dilemme concernant leurs aides aux sports professionnels : intégrer les nouvelles contraintes et renoncer éventuellement à soutenir leur(s) équipe(s) locale(s) ou envisager de nouvelles stratégies. 3Pour les ligues, les choix stratégiques sont aussi nécessaires car la concurrence est devenue concentrique. Si chaque club apparaît comme le concurrent de ses adversaires directs appartenant à la même ligue, une compétition entre des ligues de sports différents se développe pour capter une clientèle dont le pouvoir d’achat n’est pas extensible à l’infini. Ainsi, les ligues envisagent aussi des politiques spatiales afin d’assurer leur viabilité par l’examen conjoint des potentialités et de la concurrence.
Les stratégies des villes 4Les villes ne sont pas confrontées aux mêmes difficultés selon leur place dans la hiérarchie. Il convient de distinguer les grandes villes, les petites et les villes dites moyennes.
Des stratégies qui varient selon les niveaux urbains 5Les plus grandes villes ont un double rôle à jouer. D’une part, elles doivent s’assurer en tant que métropoles d’un niveau sportif digne de leur rang, dans un but à la fois de communication (interne ou externe) et de stratégie concurrentielle envers les villes de même niveau. D’autre