Stella - Sylvie Verheyde

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UNION FRANÇAISE DU FILM POUR L’ENFANCE ET LA JEUNESSE

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e s s e r p e revue d Stella Film français, 1h 43, 2008 Réalisation et scénario Sylvie Verheyde

SYLVIE VERHEYDE Très remarquée avec ses courts métrages : Entre chiens et loups (Prix Canal + au Festival de Clermont-Ferrand 1992) et La Maison verte (Grand prix du jury à Nancy en 1993), Sylvie Verheyde a écrit et réalisé ensuite le long métrage Un frère, sélectionné au 50e Festival de Cannes dans la section Cinémas en France, récompensé par le Prix Cyril Collard en 1998 et César du meilleur espoir féminin 1998 pour Emma de Caunes. En 2000, elle réalise son second long métrage, Princesses, avec Emma de Caunes et Jean-Hugues Anglade. Pour la télévision, elle écrit et réalise Un amour de femme, en 2001 pour M6, dans la série Combat de femmes, et en 2007, Sang froid, une fiction pour ARTE avec Benjamin Biolay et Laura Smet (Prix de la meilleure réalisation au Festival de la Rochelle 2007). Stella est son troisième long métrage de cinéma.

FILMOGRAPHIE Courts métrages : Entre chiens et loups La maison verte Longs métrages : Un frère - 1997 Princesses - 2000 Stella - 2008 Films TV : Un amour de femme Sang froid - 2006

Interprétation Léora Barbara (Stella) Karole Rocher (mère de Stella) Benjamin Biolay (père de Stella) Melissa Rodrigues (Gladys) Laëtitia Guerard (Geneviève) Guillaume Depardieu (Alain-Bernard) Image Nicolas Gaurin Montage Christel Dewynter Musique NousDeux the band Costumes Gigi Lepage Distribution Diaphana Distribution Le scénario a été distingué du “Prix Arlequin” du grand Prix du Meilleur Scénariste 2006

1977. Stella entre en sixième, dans un grand lycée parisien. Stella entre dans le monde... Un nouveau monde, à l’opposé de celui qu’elle connaît. Presque un miracle. Elle, elle vit dans un café, un café d’ouvriers, à la frontière de Paris. Cette rentrée va changer sa vie.


Les Cahiers du cinéma n° 639 - Novembre 2008

www.lesinrocks.com - blog - en direct de la Mostra Lundi 1er septembre 2008 Je suis venu pour la première fois à Venise en 1972 ou 1973, je ne sais plus, c’était avec mes parents. Pourquoi écrive-je ça ? Quel intérêt pour les autres ? Ce matin, j’ai vu le film de Sylvie Verheyde, Stella. Un film qui m’a laissé énormément ému, parce qu’il se situe toujours “à la bonne distance” – comme nous disons souvent, nous, les critiques de cinéma un peu paresseux et gênés par le langage – en l’occurrence à la distance qui permet de raconter ses parents, son pays aussi, les chansons de variétés qu’on aime sans cynisme aucun, sans désamour, sans la distance qu’affirment les adultes avec leurs goûts d’enfants, alors qu’au fond, on n’en change pas vraiment, de goût – si, quand même heureusement. Verheyde n’a pas honte de montrer que l’école républicaine, ça peut parfois aider les enfants de famille modeste à s’en sortir, que la France des années 70, pourtant de droite, accueillait volontiers les réfugiés politiques (en l’occurrence d’Amérique du sud). Elle ne se moque pas des psy, comme il est de bon ton dans le cinéma français, ni des engagements de cette époque révolue (on croit toujours être plus intelligent que la génération qui nous a précédé). Pourtant le film a des défauts de fabrication évidents, des détails certes : trop de musique, par exemple, quelques facilités parfois. Mais les acteurs sont tous parfaits (Benjamin Biolay, en père bistrotier est génial), même les seconds rôles (Guillaume Depardieu, Christophe Bourseiller), les petites filles géniales. Dans l’émotion réelle, très forte qui m’étreignait à la fin du film, je me suis demandé s’il n’y avait pas quelque chose d’un peu faisandé, si, pour tout dire, ma biographie ne tenait pas une grande part… : le collège dans la deuxième moitié des années 70 dans le 13e arrondissement de Paris : Corvisart, la poterne des Peupliers, le quartier chinois, etc. N’étais-je pas ému par moi-même plus que par le film ? Mais l’accueil triomphal que le public a réservé au film m’a rasséréné : tout le monde s’était reconnu dans cette pré-ado, dans sa vérité. Et puis, dans les meilleures scènes, quand la caméra s’emballe, quand les acteurs sont à fond (toutes les scènes de café en particulier), il y a une vraie vie, quelque chose d’éternellement renoirien, de typiquement français, d’une tradition picturale française (l’impressionnisme), cinématographiquement parlant : “Chez lui, la peinture n’est pas fraîche”, dit Dutronc de Pialat. Lelouch, Rohmer, Eustache, Pialat, Kechiche et plein d’autres (oui, je sais, Lelouch continue à gêner, mais oui, c’est un bon cinéaste). Ça bouge, ça n’est pas fixé, ça vibre, et c’est politique (il faut aussi saluer la manière dont Verheyde, en quelques scènes tournées dans le Nord, balaie d’un revers de main tous les lours clichés accumulés récemment sur les doux et gentils Ch’tis). Alors qui en a quelque chose à faire, de ce que je sois venu pour la première fois à Venise en 1972 ? Personne. Mais, que ce fait soit vrai ou faux, il pourrait être le début d’une fiction passionnante (que je me garderai bien d’écrire, vous avez de la chance). JBM

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www.critikat.com 11 novembre 2008 Sous une bonne étoile

Stella

Chronique d’une époque, la fin des années 1970, et d’une jeune fille issue d’un milieu populaire qui rencontre la culture, Stella cumule à peu près tous les risques de la production mièvre et irritante, surtout si l’on ajoute la dimension autobiographique de la part de la réalisatrice. Bien heureusement, les réserves initiales se taisent rapidement, presque entièrement, face à ce récit écrit et filmé avec délicatesse et sensibilité. On découvre Stella (Leora Barbara) dans un générique d’ouverture en montage alterné. D’une part dans le café de ses parents en reine du disco au son du juke-box. D’autre part, elle est sur le chemin de la rentrée des classes, le visage fermé, écharpe d’un club de foot au cou et ballon sous le bras. Et pas n’importe quelle rentrée, puisqu’il s’agit de celle en 6e. Et pas n’importe où, la gamine des faubourgs populaires se rend en terre étrangère : un lycée huppé de la capitale. Elle s’y retrouve isolée, timide, travaillée par quelque chose qui ressemblerait à de la honte. Bref, pas à sa place… Elle est aussi peu à sa place dans ce café tenu par des parents ch’tis un peu à la ramasse, un monde d’adultes populo-sympatico-crasseux. Mais elle en maîtrise au moins les codes et l’environnement. Cet espace rempli d’ivresse et de fumée est volontairement rendu très vivant avec un montage vif, des gros plans, des enfilades de « gueules de comptoir », parmi lesquelles un Guillaume Depardieu en « loulou » banlieusard au cœur tendre. À l’école, monde beaucoup plus réglé, la mise en scène s’avère plus apaisée, le cadre plus fixe, les lumières claires. Et d’ailleurs, pour Stella, la lumière va venir de là. Particulièrement de l’amitié naissante avec Gladys (Mélissa Rodrigues), une première de la classe un peu décalée ; fille de psy issue d’une famille cosmopolite judéo-argentine, lectrice acharnée de Balzac. C’est elle qui va produire l’appel d’air et élargir l’horizon mental de Stella en direction de contrées insoupçonnées. C’est le moment où l’on se demande si Pierre Bourdieu n’a pas participé à l’écriture au scénario de Stella. En tout cas, il y est largement question des thèmes centraux du sociologue ; capital culturel et mécanisme de la reproduction sociale. Si le film tient la route c’est parce que Sylvie Verheyde parvient à faire de ce cheminement initiatique vers la culture une route sinueuse et complexe, par petites touches plutôt qu’à gros traits. Est ainsi évité le « moment révélation », car Stella ne conscientise pas, pas encore, pas à cet âge. Elle se construit en intégrant de nouveaux gestes et goûts aux siens, tout en pouvant continuer à se mouvoir dans son bain originel. Il en est ainsi lorsqu’elle se rend en vacances dans le Nord où elle retrouve une copine bien de là-bas, un segment bien mené du film. La réalisatrice fait l’impasse, bien heureusement, sur le moment cathartique du genre « ouais-mais-tu-vois-on-est-vraiment-différente-moi-je-lis-des-livres-etje-te-parle-plus ». Puis la réussite de Stella tient aussi à sa capacité à faire vivre une multitude de personnages qui gravitent autour de la fillette ainsi enrichie en contradiction, comme pour figurer les multiples directions qu’une existence peut prendre. Entres autres, il s’agit des parents à la dérive (avec un étonnant Benjamin Biolay en patron de ce rade), de sa copine ou d’un formidable Christophe Bourseiller en prof de lettres old-school. Le film passe parfois par la formulation du décalage qui est en train de se créer, principalement par le biais d’une voix-off ; celle de Stella, souvent rendue amusante par l’effet de distance entre le vu et le dit. Aussi lors de scènes-clefs, notamment lorsque la mère découvre sa fille en train de dévorer un livre et lui lance ces mots : « Tu lis, toi, t’es amoureuse ? » Un étrange et fascinant objet qu’elle se procure dans une librairie, telle une fugitive traquée. Mais Sylvie Verheyde se situe plus souvent dans la captation de moments où il se passe quelque chose dans cet esprit tourneboulé, à la lecture d’un livre ou à l’écoute d’une chanson. Ces drôles d’instants où l’on se rend compte que des mots peuvent parler à travers soi et aider à vivre. Pour cela, la réalisatrice a pu compter sur l’interprétation pleine d’aplomb de Léora Barbara, fragile et dure, parfaite pour figurer les états intérieurs et les mystérieuses révolutions que la découverte de la culture peut engendrer chez un individu. Pour tout cela, en dépit de quelques lourdeurs que l’on pardonne volontiers, Stella vaut largement le détour. Arnaud Hée

Le Monde 11 novembre 2008

“Stella” : une adolescente perdue au lycée et incollable au bistrot Stella entre en 6e, dans un lycée où elle ne connaît personne. Les filles qui l’entourent sont du “genre protégé”, elles se couchent à huit heures et demie sans regarder la télé. Stella vit dans un café parisien du 13e arrondissement, dans les années 1970, qui fait aussi hôtel. C’est sa mère qui tient la baraque, son père est un chtimi “un peu menteur, un peu dragueur”, l’air dépassé par les événements. Les clients sont des désoeuvrés, des habitués, amis de la famille, qui meurent vite “de la cirrhose ou autres”. Stella traîne tard le soir au bistrot, pour ne pas se retrouver toute seule au-dessus, dans l’appartement où résonnent les querelles d’ivrognes. Elle regarde “Le cinéclub” de minuit à la télévision, L’Impératrice rouge, yeux écarquillés sur Marlene Dietrich, “une reine” ! Deux lieux rythment le film ouvertement autobiographique de Sylvie Verheyde. Il y a l’école, où sa mère lui a recommandé de “se tenir à carreau” ; elle s’y sent décalée, ne fait pas ses devoirs, ignore ses camarades, sauf une, Gladys, sa copine. Elle n’a pas les codes pour décrypter cet univers huppé. Il y a le café, son cocon. Et là, elle est incollable sur le foot, les cocktails, le flipper, les règles de la belote et du billard, la manière dont on fait les bébés, et les paroles des chansons de variétés. Les mots la hantent. Ceux de la musique populaire, distillés au juke-box, égrenés par Sheila, Eddy Mitchell, Daniel Guichard. Ceux que lui fait découvrir Gladys, dans les livres de Cocteau, Balzac, Duras. Il y a quelque chose, dans Barrage contre le Pacifique, qui lui parle intimement, la certitude d’un lendemain, d’un ailleurs. Même si, vus du haut d’une tour du 13e, les horizons sont bouchés. REFUGE ENFUMÉ Sylvie Verheyde fait preuve d’une maîtrise rare dans la peinture de ce refuge enfumé où la bière coule à gogo. L’ambiance bistrot imbibe les images et les sons de ce portrait d’un groupe. Les comédiens y sont épatants : Karole Rocher en mère ivre ou enjouée, complexée, indulgente avec sa fille ou la dévaluant. Benjamin Biolay en père poivrot, clope au bec, oeil torve, taciturne, perdant. Guillaume Depardieu en clodo, chef de bande, un rien dandy, pote de Stella imitant la signature des parents sur son carnet de notes. Stella est un film sur la tristesse du regard des hommes, sur la crème caramel avalée entre amies, sur une gamine lucide observant des adultes qui se comportent en enfants. Stella n’est dupe de rien. Ni des failles de chacun ni de l’écart que se permet un client pédophile avec elle. Elle voit sa mère pleurer d’être traitée en boniche par son père, elle la voit tromper son père dans les toilettes de l’établissement. Elle voudrait consoler tout le monde, tomber amoureuse, être invitée chez les riches. La justesse de ton, sans mièvrerie ni racolage, et la sensibilité discrète de cette retranscription des émotions doit beaucoup à la voix off. Stella raconte, à sa façon, dans sa langue dessalée. Mais elle ne dit rien quand elle se sent saisie par la peine, ou la révolte. Vient s’asseoir sur les genoux de son père, qui s’ignore cocu ; prend un fusil pour chasser l’indélicat qui lutine sa mère. Elle est fière de passer en classe supérieure. Elle ne veut pas en rester là. Jean-Luc Douin

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Libération 12 novembre 2008

Télérama Samedi 15 novembre 2008

CRITIQUE | 12 novembre 2008 «Stella», rêves de comptoir Par GÉRARD LEFORT Peau de lapin. Chronique préadolescence partagée.

seventies

d’une

une Stella, au comptoir de n’importe quel troquet, c’est une Stella Artois, un demi de base qu’on commande pour la soif, pour le plaisir. Dans le film de Sylvie Verheyde, Stella est le prénom d’une petite fille d’une dizaine d’années, elle aussi sous pression. D’autant plus qu’une partie de sa vie se situe dans un bistro du fin fond du XIIIe arrondissement de Paris, tenu par ses jeunes parents. Un havre de guerre et paix, port d’échouage pour les épaves du quartier, un assommoir. Mais pas seulement, surtout quand le juke-box pour tous transforme le rade en bal-parquet. Choc des cultures. Et voilà brossé un hommage bienvenu à une culture, voire une civilisation, populaire qui ne se paye pas pour autant de clichés héroïques : la maman de Stella (Karole Rocher, sensasse) n’est pas une sainte mère, mais c’est une bonne maman. Le papa (Benjamin Biolay, bonne surprise) est comme le dit sa fille : dragueur, buveur, brave gars dans le fond. Et Guillaume Depardieu, petit rôle qui n’a pas besoin de parler pour s’exprimer. Sur l’autre rive de sa vie, Stella entre en sixième au lycée la Fontaine, dans le XVIe. Le choc des cultures est plus que violent. Stella ne comprend rien, ni ce qu’on lui enseigne, ni ses petites camarades qui moquent son col de blouson en véritable peau de lapin. De l’école au bistro, le film fait la navette, en métro. Sur le quai, Stella se fait enfin une copine, Gladys Rodrigues, une amie vraie de vraie, fille d’émigrés juifs de Buenos Aires, qui est première partout sans le faire exprès. Entre carpe et lapin, leur duo fait des étoiles. Stella va découvrir le microcosme d’intellectuels libertaires. Gladys ira chez Stella regarder la télé interdite chez elle. Fureur muette. Le film se situant dans les années 70, le feu, mentalement, passe au rouge, par crainte que ne déboule le lourd convoi de nostalgies plus ou moins bêtifiantes et réactionnaires. Or, non. Aussi touchante soit-elle («Love me bai-bi» par Sheila, garantie du grand frisson), l’évocation élude la béatification du passé et vaut pour aujourd’hui. D’abord comme tentative de documenter le mental d’une gamine à la croisée des rêves de petite fille (Barbie loves Delon) et des réalités préadolescentes (en gros : la bite aux garçons). Ensuite pour suggérer que cet âge tendre peut être coriace : Stella voit tout, surtout ce qu’elle n’avait pas envie de regarder. Par exemple, un habitué du bar, gentil bonhomme qui tente de la violer. Ce qui peut la conduire, fureur muette, à arracher le papier peint.

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Enfin et c’est essentiel, Stella est un film républicain et laïque qui rappelle qu’on n’a encore rien inventé de mieux que l’école publique pour s’extraire de sa mouise, qu’elle soit sociale ou affective. Ce qui «sauve» Stella, c’est la lecture. Entre autres, du Barrage contre le Pacifique de Duras. Ce qui nous vaut une saisissante scène de «récitation» d’un passage du roman. Pour la seule et unique fois, Stella pleure. Et nous aussi.

Tout le monde n’a pas eu la chance de grandir dans un café ouvrier du Paris encore populaire des années 70, ni de fréquenter un collège huppé du 16e arrondissement. Mais grâce à Stella, beaucoup de monde devrait retrouver avec émotion les échos de sa propre jeunesse. Avec ce troisième long métrage nourri par l’autobiographie, la réalisatrice d’Un frère répond à une angoisse fondamentale de l’adolescence : comment trouver sa place dans un monde qui, souvent, vous la refuse ? Pour Stella (formidable Léora Barbara), comme pour des millions d’enfants d’hier, d’aujourd’hui et de demain, cela passe par l’ouverture aux autres. Mais aussi par la découverte de la violence sociale : celle des riches, les filles à papa qui méprisent la petite prolo arrivée dans les beaux quartiers avec son écharpe du RC Lens ; et celle des plus pauvres qu’elle, ces gens du Nord qui agressent la « Parisienne » forcément nantie, forcément bégueule. Le film, tourné à hauteur de préado, touche au coeur parce qu’il va toujours au-delà des apparences, dans les situations comme pour les personnages. Sylvie Verheyde rappelle que les Ch’tis ne sauraient se réduire aux gentils clichés de Dany Boon, qu’un prof de français impitoyable peut percevoir le potentiel d’une élève sans bagage, qu’un père porté sur le pastis (Benjamin Biolay, un acteur à suivre) peut recéler des trésors de tendresse. Le récit initiatique aurait sans doute gagné à être resserré et à s’appuyer un peu moins sur les chansons de Sheila ou de Gérard Lenorman pour refléter les émotions de son héroïne. Mais ces tubes de juke-box pas si ringards participent au charme d’une reconstitution des années 70 jamais ostentatoire, authentique en dépit de quelques erreurs factuelles. Dans le café de Stella, petit théâtre des plus belles scènes du film, on parle (fort), on boit (beaucoup), on rigole et on déprime, on s’engueule et on s’enlace. C’est la vie comme elle va, comme on ne la voit pas si souvent au cinéma. Samuel Douhaire


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