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3.1 Conclusions

Ce chapitre présente les conclusions de l'évaluation de la performance et des contributions du PNUD aux résultats de développement en Guinée, les recommandations et la réponse de la direction. Les recommandations proposées par l'évaluation ont été formulées de manière à permettre une certaine souplesse dans leur mise en œuvre, compte tenu du contexte politique fluide dans lequel la Guinée entame sa transition politique.

Conclusion 1 : Au cours de cette période de programmation, le PNUD a continué à jouer un rôle important dans l'accompagnement des autorités nationales dans l'élaboration des principaux cadres de planification de politiques nationales et sectorielles et en soutenant les capacités institutionnelles pour leur coordination et leur mise en œuvre. Dans le même temps, les effets combinés de la pandémie de COVID-19, de l'instabilité politique et des capacités d'absorption des institutions n'ont pas permis de créer un environnement propice à l'ancrage et au maintien des résultats des projets.

Le PNUD qui a été un acteur essentiel et un soutien important des ministères centraux a apporté un appui continu aux dimensions clés du processus de développement national, à l'assistance électorale, au système judiciaire et aux réformes du secteur de la sécurité. L'évolution du contexte et les tensions politiques en Guinée ont limité la portée de l'appui de base à la gouvernance pour répondre aux problèmes posés par la cohésion sociale dans le pays. Les effets combinés de la pandémie et de la crise politique ont restreint les perspectives d'appropriation nationale, limitant à leur tour l'adoption et la durabilité du développement des capacités institutionnelles. Comme très peu de projets d'aide au développement en Guinée ont été mis en œuvre selon des modalités de mise en œuvre nationale et que l'appui budgétaire direct est très limité, les perspectives d'appropriation nationale des efforts de développement des capacités institutionnelles semblent encore plus restreintes.

Conclusion 2 : Le PNUD a apporté d'importantes contributions à la mise à jour des politiques et des cadres stratégiques nationaux pour la gestion durable du capital naturel de la Guinée et la lutte contre le changement climatique. Les interventions au niveau local fournissent un soutien utile au développement de moyens de subsistance durables pour les communautés rurales, mais elles ne sont pas clairement centrées sur la résilience et manquent de conceptualisation.

Le contexte de la Guinée est que la distribution des vulnérabilités et du changement climatique est inégale entre ses quatre grandes régions, entre et au sein des communautés, entre les systèmes agricoles et agropastoraux, et entre les générations et les sexes dans une communauté donnée. Ni le processus de conception des projets du DPP ni celui du Programme de pays n'ont été éclairés par l'évaluation de la vulnérabilité climatique quant aux voies de résilience recommandées. La tendance du Programme à se concentrer sur les activités ne lui a pas permis de suivre l'approche intégrée nécessaire pour renforcer la résilience. Bien que de nombreuses activités renforcent les moyens de subsistance des communautés et des ménages cibles et contribuent à améliorer l'adaptation au changement climatique, leur approche de la résilience est restée trop vague. Cependant, une approche intégrée plus avancée qui peut renforcer la résilience prend forme dans les écovillages dans le cadre du projet ABE.

Conclusion 3 : Le soutien du PNUD à l'emploi des femmes et des jeunes dans le secteur non minier a eu un effet limité jusqu'à présent en raison de la nature ponctuelle du développement des capacités et de l'accompagnement et de l'inadéquation des modalités promouvant l'accès au financement. Bien qu'envisagé, le soutien fourni a été principalement axé sur la création accrue d'entreprises, sans soutien proportionnel pour assurer l'intégration des chaînes de valeur et encourager un environnement favorable à l'accès aux financements.

Le PNUD a cherché à fournir des moyens de subsistance et des opportunités d'emploi aux groupes de femmes et de jeunes par le biais d'interventions directes et indirectement par ses interventions dans le domaine de la cohésion sociale et de la prévention des conflits. Cependant, les résultats individuels obtenus par ces interventions se sont avérés insuffisants pour assurer un soutien adéquat aux bénéficiaires et garantir un ensemble de mesures de soutien qui répondent à leurs besoins (financement, réductions des risques, mentorat, incubation, mise en relation avec la chaîne de valeur) en raison de la courte durée et du financement limité. L'appui du PNUD pour soutenir les incitations et les changements dans les cadres réglementaires n'a pas été évident.

Conclusion 4 : Bien que précoce, le PNUD apporte une contribution positive à la fois à la diversification économique et à la gouvernance du secteur minier au niveau local, ce qui peut soutenir les objectifs plus larges de cohésion sociale. Malgré son implication dans les questions environnementales, l'engagement du PNUD dans le secteur n'a pas approfondi la prise en compte et l'intégration du lien entre l'environnement, la gestion des ressources naturelles et les conflits dans le cadre des interventions du portefeuille du FEM.

Le PNUD a mis à profit son positionnement antérieur en contribuant à la révision des cadres réglementaires au niveau national pour le secteur minier afin d'étendre le soutien pertinent aux autorités locales en améliorant la supervision et la gestion des ressources liées aux activités minières. L'opérationnalisation de l'exploitation minière artisanale, à travers la valorisation des minéraux de développement, favorise ainsi les opportunités d'emploi et la diversification du secteur. S'il y a encore beaucoup à faire pour optimiser le potentiel du secteur et consolider les résultats des interventions du PNUD, la place centrale qu'occupe ce secteur rend le positionnement du PNUD d'autant plus pertinent. Bien que certaines interventions n'aient pas toujours été concluantes, il y'a potentiellement une opportunité manquée de renforcer les synergies entre les interventions du secteur minier et environnemental, compte tenu du positionnement du PNUD dans le domaine de l'environnement et auprès du FEM.

Conclusion 5 : La gestion opérationnelle et technique des programmes est entravée par des faiblesses dans la phase préparatoire préalable à la planification et au lancement des projets. Celles-ci entraînent des contretemps lors de la mise en œuvre et, par ricochet, des retards dans l'exécution.

La mise en œuvre des projets a été particulièrement difficile en raison du contexte fluctuant de l'effet de la pandémie de COVID-19, entraînant ainsi des retards et des changements dans la stratégie du programme de pays. Cependant, l'évaluation a relevé aussi des preuves récurrentes de revers techniques et opérationnels qui ont exacerbé l'échéancier déjà court des projets en raison d'un manque de rigueur dans les études de faisabilité, et d'une participation limitée des bénéficiaires dans l'orientation des activités. Ces problèmes ont représenté une charge supplémentaire pour la mise en œuvre du projet et peuvent présenter des risques à terme pour la crédibilité du PNUD et la participation active des partenaires dans ses interventions.

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