Grand angle sur Cocteau - Article du Républicain

Page 1

Le 11 octobre 1963, il y a 50 ans, s’éteignait Jean Cocteau. Si le monde culturel n’a rien oublié de cet artiste polymorphe, écrivain, cinéaste, peintre... dans l’Essonne, et notamment dans la commune de Milly-la-Forêt où il a vécu 17 ans et est enterré, des hommages tout particuliers vont se multiplier.

L’épitaphe de la tombe de Jean Cocteau ne mentait pas. « Je reste avec vous » clame à jamais l’auteur. Cinquante ans après sa mort, le 11 octobre 1963, le monde culturel n’a rien oublié de cet artiste polymorphe. Il a laissé une trace indélébile, plus particulièrement en Essonne, à travers la chapelle Saint-Blaise des Simples et sa maison de Milly-la-Forêt, qui gardent l’essence de sa vie et de son œuvre. Une ville qui a donné naissance à des œuvres, voilà justement ce qui attise le travail de l’association évryenne Une ville des livres. A l’occasion du cinquentenaire de la mort de Jean Cocteau, elle prépare un documentaire à l’image du personnage : plein de rencontres, de curiosités et de passions. Arielle Dombasle et Pierre Bergé en plateau Déjà habituée des tournages avec son émission “L’Essonne en auteurs”, qu’elle produit pour Téléssonne, ce projet propulse l’association au-delà de son envergure départementale et s’offre un plateau haut de gamme. Pierre Bergé, président de la Fondation Bergé-Yves SaintLaurent et mécène de la maison Cocteau, l’actrice Arielle Dombasle, dont le récent film “Opium” retrace les amours contrariés de Cocteau, Dominique Marny, la nièce de Cocteau, le comédien et metteur en scène Thierry Harcourt, un historien et une spécialiste du cinéma ont accepté de raconter leur relation avec l’artiste de génie. « Nous ne voulons pas raconter la vie


de Cocteau, ça a été fait et refait. Nos invités aborderont chacun un pan du personnage à travers les expériences qu’ils ont eues avec Cocteau. Il s’agira de sa famille, de son attachement aux lieux ou encore de ses démons les plus intimes. C’est d’ailleurs ce qu’Arielle Dombasle dépeint dans son film, elle qui voue une admiration sans borne à Cocteau », explique Emmanuel Couly, le président de Une ville des livres. L’association s’était déjà plongée dans l’univers de l’artiste en début d’année en montant une exposition autour du film “La Belle et la Bête”, à la Maison Cocteau. C’est donc tout naturellement qu’elle retrouvera ce lieu pour le tournage du documentaire, à la fin du mois d’octobre. D’autres scènes seront filmées au Musée des lettres et manuscrits, à Paris, qui conserve une grande partie de la correspondance de Cocteau. Des professionnels du cinéma en appui Des lieux chargés d’histoire qui permettront de recréer l’ambiance fantastique et mystérieuse chère à Cocteau. « Ce film est l’occasion d’amener une visibilité supplémentaire sur l’œuvre de Cocteau, loin de l’image intello que beaucoup imaginent, estime Pascale Léautey, directrice de la Maison Cocteau à Milly, qui participera aussi au documentaire. Son œuvre reste vraiment méconnue, plus de la moitié des moins de 40 ans ne sait pas qui est Jean Cocteau, et connaît encore moins l’étendue de son talent. » Le Caméra club Orsay faculté assurera la partie technique. « Notre association a une vision très littéraire du documentaire, nous avons besoin de leur regard sur l’image, c’est primordial », note Emmanuel Couly. Ces intermittents confirmés, qui collaborent à de grosses productions audiovisuelles, notamment avec Luc Besson, ont immédiatement été séduits par le projet. « Nous venons tous de la fiction, alors travailler autour de la littérature nous permet de sortir de nos habitudes de réalisation, souligne Charlie Datchia, qui réalisera le documentaire. Ce projet apporte quelque chose de tout à fait nouveau, la démarche de l’association est totalement nouvelle par rapport à ce qui se fait pour la télévision. » La production pourrait en effet intéresser certaines chaînes et des festivals. Votre nom au générique Pour concrétiser le projet, un appel à contribution a été lancé via le site participatif Ulule, jusqu’au 30 octobre. « Nous avons besoin de 3 000 euros, notamment pour financer la technique. Ce type de tournage coûte très cher et c’est assez atypique de faire appel au crowfounding pour un documentaire comme celui-là. Mais nous voulons que ce projet soit participatif. » Les contributeurs auront ainsi le privilège de voir leur nom accolé à ceux de Bergé et Dombasle au générique. Pour aider à financer le projet : http://fr.ulule.com/documentaire-cocteau/ Laura Duret


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.