Pékin Shanghai express, de la tradition à la modernité

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AUTEURS

Cet ouvrage a été réalisé alisé par: Mylè Mylène Beczkowski, Beczkowski Étudiante en M.1 d’histoire, Université d’EvryVal-d’Essonne Olivier Lebas, Lebas Étudiant en L.2 d’histoire, Université d’Evry-Vald’Essonne

Léa Lecourt, Lecourt Étudiante en M.1 d’histoire, Université d’Evry-Vald’Essonne

Boris Deroose, Deroose Étudiant en L.1 de sciences-politiques, Université Paris VIII- Saint-Denis. MarieMarie-France de Mirbeck, Mirbeck Traductrice. Coordonné par Emmanuel Couly, Couly Président de l’association Une Ville, des Livres.

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SOMMAIRE PRÉFACE Introduction I. La forme d’une ville: Pékin, ville carrée A. Pékin traditionnel… B. Le passé [r]attrapé par le présent C. Quand Pékin veut ressembler au reste du monde…et à Shanghai II. La forme d’une ville: Shanghai, ville ronde A. Un passé déconstruit et reconstruit B. Surgissement de la modernité C. Quand Shanghai veut ressembler à l’Occident… et surtout à New York. Conclusion Bibliographie Remerciements 3


PRÉFACE Pékin, Shanghai, deux villes au passé passé et aux itiné itinéraires diffé différents. Pékin, ville impé impériale, est le siè siège de la bureaucratie d'é d'état, le centre de la culture chinoise, l'histoire y a laissé laissé de profondes empreintes. Marco Polo dé décrit avec émerveillement la beauté beauté de la cité cité et le faste de la vie quotidienne au palais, sous les Yuan. L'empereur Yongle, Yongle, de la dynastie Ming, ré réamé aménage le palais et lui donne à peu prè près la forme que nous lui connaissons, la cité cité subit également des transformations, et plus tard les empereurs Qing, Kangxi, Yongzheng puis Qianlong agrandissent, embellissent, et restaurent. Rien d'é d'équivalent pour Shanghai. Humble village de pê pêcheurs jusqu'au 18è 18ème siè siècle, la ville émerge à travers les douloureux soubresauts de l'histoire chinoise à la fin du 19è 19ème siè siècle et pendant la premiè première moitié moitié du 20è 20ème. Ces deux villes ont peu de points communs. Les bouleversements politiques du siè siècle dernier ont bien entendu cruellement touché touché Pékin, qui vivait jusque là là replié repliée sur ses rites et ses secrets, mais à Shanghai, c'est une toute autre ambiance, la pré présence des étrangers en modifie compl complè mplètement la physionomie et l'identité l'identité culturelle. Produit du colonialisme, Shanghai n'a pas l'é l'étiquette d'une ville chinoise. C'est la ville la plus occidentalisé occidentalisée de Chine. Elle devient un centre financier et économique important, ce milieu de la finance finance et de l'industrie que dé décrit si bien Maodun dans son chefchef-d'œuvre d'œuvre, œuvre, Minuit , paru en 1933. Mais la mafia fait sa loi à Shanghai, la corruption y rè règne, fumeries d'opium, maisons closes, trafics et jeux y prospè prospèrent. En 1949, fidè fidèle à ses excè excès, Shanghai est fondé é et la ville la plus rouge de Chine, le Parti communiste y est fond c'est à Shanghai que dé démarre la Ré Révolution culturelle... Shanghai ne fait pas dans la demidemi-mesure, la modé modération, la retenue. La suite de l'histoire le confirme. Peu de gens s'inté s'intéressent ressent à Shanghai avant les anné années 80, seul compte Pé Pékin. Pé Pékin connaî connaît peu de modifications architecturales importantes au cours des siè siècles, mais sous Mao, les murailles sont démolies, les temples brû brûlés, des quartiers entiers dé détruits pour faire

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place à l'architecture stalinienne des édifices officiels propres aux pays communistes. Shanghai pour sa part, connaî connaît peu de transformations. Les quartiers des concessions, les constructions fantaisistes de style né néogothique, classique, victorien, Art dé déco, les quartiers populaires, le Bund et le nausé nauséabond Huangpu, tout reste à peu prè près inchangé inchangé. Jusqu'en 1980, Shanghai est une ville abandonné abandonnée, en sommeil, victime de son passé passé sulfureux, une fille perdue, muselé muselée économiquement et culturellement par le pouvoir central à qui elle doit verser la majeure partie de ses revenus. Dans les anné années 80, on prend conscience que les villes sont les vitrines du dé développement et du « socialisme de marché marché ». Pé Pékin prend les devants de la modernisation. Le pouvoir a décidé cidé de ré réinventer une nouvelle capitale digne de rivaliser avec les plus grandes capitales occidentales. C'est un énorme dé défi. L'é L'évolution économique de la Chine a été particuliè particulièrement brutale, l'argent rè règne en maî maître. Les acteurs chinois de la transformation de Pé Pékin, architectes et urbanistes, souvent talentueux et avertis, n'ont pu trouver leur place face aux investisseurs et aux promoteurs à qui le pouvoir accorde une ré réelle marge de manœ manœuvre. Le grand écrivain et calligraphe Feng Jicai, mondialement mondialement connu, a lutté lutté ainsi sans grand succè succès pendant des anné années pour sauver le patrimoine architectural de Tianjin, sa ville, et sa notorié notoriété n'a été d'aucun poids. La structure urbanistique de Pé Pékin, marqué marquée par un jeu de carré carrés emboî emboîtés, demandait une réflexion trè très spé spécifique. On importe un modè modèle d'urbanisation copié copié sur les villes amé américaines. Mais aucune ville amé américaine n'a l'â l'âge ni l'histoire de Pékin. Pé Pékin, qui était une ville immense et horizontale, connaî connaît une verticalisation sans pré précédent. Pékin s'efface devant une forê forêt de grattegratte-ciel, de voies rapides, de pé périphé riphériques. Les autorité autorités liquident des pans entiers de quartiers populaires, les venelles, « hutong », et les maisons à cour carré carrée, « siheyuan », disparaissent, deux millions de personnes personnes sont expulsé expulsées. Ce sont ces gens, ce petit peuple des hutong que nous dé dépeint avec humour et bienveillance l'é l'écrivain pékinois Lao She. L'idé L'idée de raser ne choque pas les Chinois, la protection du patrimoine architectural n'est pas dans la tradition, la civilisation chinoise n'a pas logé logé son histoire dans les bâ bâtiments, mais dans son écriture, les demeures sont éphé phémères. Paradoxe de la 5


situation, le tourisme connaissant une vé véritable croissance, le patrimoine est considé considéré sous l'angle de sa valeur économique. On réhabilite alors une petite partie de la ville et pour attirer les visiteurs, on reconstitue à l'identique, on construit des faç façades sans saveur, des pastiches de « siheyuan ». Malgré Malgré ces tentatives de rere-cré création, Pé Pékin a perdu son identité identité, son paysage propre. Le plan de la ville symbolisait une conception cosmogonique du monde, l'urbanisme traditionnel reproduisait l'ordre du cosmos, force est de constater que dans la capitale d'aujourd'hui, l'ordre du monde repré représenté senté semble bien boulevers bouleversé et quelque peu incohé incohérent. Aprè Après cette remarque un peu amè amère, reconnaissons que si Pé Pékin n'est pas devenue ce qu'elle aurait pu être, ses tré trésors patrimoniaux les plus importants, et ils sont nombreux, ont été pré préservé servés et recè recèlent maintes merveilles singuli singuliè ngulières qui nous parlent du prestige et de la gloire de la Chine. Quant à Shanghai, elle s'impatiente. Ses maires remarquables, comme Jiang Zemin en 1985 et Zhu Rongji, de 87 à 91, pré préparent le terrain à la renaissance de la cité cité. En 90, Deng Xiaoping donne donne le coup d'envoi du renouveau de Shanghai qui devient le plus grand chantier du monde. Le projet de Pudong est lancé lancé en avril 90. Deux dé décennies plus tard, la mé métamorphose est en voie d'achè d'achèvement. Le terrain dé désert et maré marécageux de Pudong a donné donné naissance à une ville futuriste, entiè entièrement nouvelle. La tour Jinmao, inauguré inaugurée en 99 sous de bons auspices puisqu'elle a 88 étages et qu'elle se situe au n° n° 8 de l'avenue du Siè Siècle, le World Financial Center, la tour de la Té Télévision, l'avenue du Siè Siècle, cle, la remarquable Cité Cité des Sciences, le Centre d'Art oriental, le musé musée d'Art moderne, l'immense parc font de Pudong un ensemble absolument moderne, dé démesuré mesuré et original. Vitrine emblé emblématique du pays, ces ré réalisations tiennent du prodige. Shanghai revit son son époque glorieuse des anné années 30. Si les Shanghaiens sont fiers de ces réalisations, ils les considè considèrent né néanmoins avec une certaine distance, « Mieux vaut avoir un lit à Puxi qu'un appartement à Pudong », disentdisentils. Puxi connaî connaît aussi des transformations, transformations, des quartiers entiers sont détruits, les « lilong », ces ruelles étroites bordé bordées de petites maisons reprenant l'agencement spatial des habitations rurales traditionnelles de la ré région, disparaissent. Leurs habitants sont chassé chassés vers la périphé riphérie. La ré rénovation et la restructuration de Puxi pé pénalisent la 6


population modeste et provoquent des dé dégâts sur la ville ancienne et son patrimoine architectural. Mais ils laissent place à un urbanisme moderne, des immeubles à l'architecture spé spécifiquement chinoise, chinoise, des rues larges adapté adaptées à la circulation automobile. La vie est pleine d'agré d'agréments à Puxi, les espaces verts sont nombreux, les rues bordé bordées de platanes, les quartiers riches de diversité diversité se pré présentent comme autant de villages, on a rarement l'impression l'impression de vivre dans une ville de 23 millions d'habitants. Shanghai, qui n'avait pas les contraintes urbanistiques de Pé Pékin, est resté restée fidè fidèle au tissu urbain historique qui l'a faite et renoue le lien avec la Shanghai des anné années 30. La ville affiche une modernit modernité nité internationale qui s'appuie en permanence sur une identité identité proprement chinoise. Pékin, Shanghai, deux dé défis et deux ré réponses à la né nécessité cessité urgente du changement. Mê Même si la rivalité rivalité économique qui les oppose existe toujours, ces deux mé mégapoles sont complé complémentaires, elles n'ont pas la mê même vocation. Celle de Pé Pékin est d'exprimer le rô rôle de l'Etat et de la puissance du pays ; celle de Shanghai, de pré présenter la culture chinoise de la modernité modernité et de l'innovation. MarieMarie-France de Mirbeck

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INTRODUCTION Histoire d’ d’une dé déception... « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ». EstEst-il besoin d’aller plus loin? On sait que rien n’ n’est moins vrai et que cette antiphrase n’ n’est que la mise en abyme de l’ l’expé expérience romaine malheureuse de Du Du Bellay dont la dé déception se dé décline dans les 191 sonnets d’ d’un recueil au titre évocateur: Les Regrets. Cet ouvrage avait de quoi surprendre car il faisait, en plein XVIe siè siècle, le blâ blâme paradoxal de la capitale d’ d’un des plus puissants et des plus raffiné raffinés empires de l’ l’antiquité antiquité, qui plus est, au moment mê même où où « la ville éternelle » semblait connaî connaître un second souffle en s’ s’imposant comme un des berceaux de la Renaissance. C’est à un sché schéma un peu similaire qu’ qu’emprunte ce modeste ouvrage. En 20102010-2011, 2011, le projet culturel « Une Ville, des Livres » proposait à des étudiants de l’ l’Université Université d’EvryEvry-ValVal-d’Essonne et à des élèves des Lycé Lycées Auguste Perret d’ d’Evry et Robert Doisneau de CorbeilCorbeilEssonnes de participer à un projet culturel concernant la ville de Pékin, dont l’aboutissement était la découverte de la ville. ville. Pré Précisons que, sans demande express et de maniè manière étrange, la ville de Shanghai fut placé placée au programme par le voyagiste... Comme toujours, toujours, avant ce dé déplacement, une intense phase de pré préparation paration culturelle (Cours, confé conférences, films, litté littérature, visites de musé musées, documentaires) fut mise en place afin que le voyage ne soit pas une distraction touristique mais la pierre de touche de huit mois d’études polymorphes de la ville choisie. En outre, cette pré préparation culturelle fut naturellement aidé aidée par l’ l’importante mé médiatisation consacré consacrée à la Chine, surtout au regard de son retentissant développement économique. Tous ces éléments éveillèrent chez les participants de grandes espérances concernant la capitale de cet « empire » rere-naissant. Pourtant, dè dès notre arrivé arrivée à Pékin, force fut de constater, constater, qu’ qu’ironie du sort, sort, la pré préparation culturelle ne nous avait pas pré préparé parés au choc... choc... de ne pas en avoir. Arriver de jour ou de nuit à SaintSaint-Pétersbourg et 8


voir succé succéder les palais baroques ou né néo-classiques multicolores aux tristesses de l’ l’architecture stalinienne, voir progressivement poindre les tours superbes de Manhattan, en traversant traversant un New York majoritairement composé de maisons ou voir les arceaux de métal sombre du pont Faidherbe, Faidherbe, comme un crawl dans le fleuve Sénégal vers l’î l’île de SaintSaint-Louis , sont des chocs visuels et émotionnels inoubliables. Arriver à Pékin, et ce, jusqu’ jusqu’à son centre historique, exception faite des habitants et des idé idéogrammes, donne l’ l’impression de traverser une banlieue occidentale lambda. Certes, Pé Pékin est aussi la ville de la Cité Cité interdite, du Palais d’ d’été ou du Temple du Ciel mais ces monuments, si riches soientsoient-ils, apparaissent comme de rares arbres cachant la forê forêt... des buildings. Des documentaires, des reportages ou des articles avaient bien sû sûr attiré attiré notre attention sur les travaux pharaoniques entrepris dans la capitale chinoise mais aucun aucun n’ n’avait mis en lumiè lumière l’ l’ampleur de l’alté altération ou pire, de la disparition. disparition. De fait, fait, chaque fois que nous visitions visitions un site culturel à caractère historique, nous avions moins l’impression de mieux connaître l’espace pékinois que de faire un bon en arrière, arrière, dans un camp retranché des ravages d’une certaine mondialisation et d’être comme entre parenthèse de la ville, ville, tant elle semble avoir coupé le cordon ombilical avec son passé. passé. Lorsque nous fîmes ces remarques tant à notre guide guide qu’à des connaisseurs de la civilisation chinoise, chinoise, toutes sortes d’explications nous furent données : l’habitat populaire avait été nettement amélioré par tous ces travaux, il y avait beaucoup de signes de la culture chinoise traditionnelle dans tous ces ces nouveaux bâtiments, l’essence de fit.. la culture chinoise n’est pas dans les choses, etc. Certes. Rien n’y fit Nous ne fûmes pas charmés. Alors vint Shanghai ! Dans ces conditions, la dé découverte de la mégapole rivale donna le change à l’immense l’immense dé déception. Le voyagiste avaitavait-il tout pré prévu? A la différence de Pékin, Shanghai était bien comme nous l’ l’avions perç perçu lors de notre pré préparation en France mais superlative encore. encore. L’ L’impression de rentrer dans un énorme jeu vidé vidéo, une nouvelle Metropolis, Metropolis, mais plus colorée, plus vivante... plus libre, une énorme blague... blague... mais trè très drô drôle. 9


Pourtant, paradoxalement, on pourrait faire les mêmes reproches à Shanghai qu’à Pékin : même frénésie de construction, même alignement sur les modèles architecturaux occidentaux, même traditionnelle.. renoncement à une certaine forme de la culture chinoise traditionnelle PeutPeut-être pardonnepardonne-t-on plus facilement à Shanghai ce qu’on ne tolère pas à Pékin ? Peuteut-être que la modernité de Shanghai est plus réussie réussie que celle de Pékin ? Shanghai aa-t-elle jamais été vraiment une ville chinoise ? PeutPeut-on vraiment comparer ces deux villes qui pour être rivale n’ont rien de sœur ? Que l’on n’attende n’attende aucune réponse nos s ferme à ces questions, elles excèdent notre propos et no compétences, elles sont simplement venues venues à la suite de cette expérience que nous souhaitons partager maintenant avec notre aimable lecteur. lecteur. Emmanuel Couly

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I. LA FORME D’UNE VILLE : PÉKIN, VILLE CARRÉE. Historique de la ville Pékin, étymologiquement « capitale du nord », devient la capitale de la Chine, au XIIIe siè siècle, sous le rè règne de l’ l’empereur mongol, Kubilaï Kubilaï Khan. Cette ville ne devient vraiment cité cité impé impériale qu’ qu’en 1407, sous le règne de l’ l’empereur ming, Yongle. Son urbanisme est profondé profondément marqué marqué par cette dynastie et par sa vocation de cité cité impé impériale.

Caractéristiques urbaines et géographiques La Cité Cité interdite, achevé achevée en 1420, est le cœ cœur de la ville autour de laquelle s’ s’ordonnent de grands boulevards et des ruelles sinueuses. Organisé Organisé en cercles concentriques autour de la Cité Cité interdite, le quadrillage de la ville moderne porte encore les stigmates de la dynastie Ming. Pé Pékin, jusque dans son idé idéogramme, est la ville carré carrée. Pékin, aujourd’ aujourd’hui, est une ville de 16808km² 16808km² (la Cité Cité interdite, avec 2 ses 9999 piè pièces, occupe, à elle seule, 72 km ). La ville est traversé traversée par le fleuve jaune (Huang He). Elle est situé située à 200 kilomè kilomètres de la mer. Avec ses 19,6 millions d’ d’habitants, Pé Pékin rentre dans le cadre des mégapoles. Pékin est la capitale politique de la Chine car elle est à la fois le siè siège du gouvernement central et des organismes centraux du parti communiste. Cependant, Pé Pékin n’ n’est pas la capitale économique de la Chine.

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A. PÉKIN TRADITIONNEL... La Chine, appelée, de manière imim-pertinente, « pays émergent », est aussi un thè thème émergent de l’ l’actualité actualité, en particulier depuis que l’Occident a pris en compte - et se met à redouterredouter- les effets de son dé extraordinaire d éveloppement économique. Pourtant, paradoxalement, mé mysté la Chine demeure un pays assez m éconnu et myst érieux pour la plupart de ces mê mêmes occidentaux. De fait, la repré représentation de ce pays fortement contrasté contrasté et de sa capitale, Pé Pékin, relè relèvent assez cliché d’’Epinal, de la construction mentale largement du clich é et de ll’’image d idé alisé id éalis ée, largement entretenus par ll’’image que ll’’industrie touristique imagineon,, le plus souvent, un P Pé figé en renvoie. Ainsi imagine -t-on ékin fig é dans sa semé tradition, rougeoyant, sem é de pagodes aux toits biscornus et aux doré vé quadrillé clairé tuiles dor ées, de temples v énérables, quadrill é de ruelles éclair ées par Cité de pittoresques lanternes rouges. Des sites tels que la Cit é interdite, le Temple du Ciel, la Colline de charbon, le Palais d’ d’été, le Temple des Lamas ou certains hutongs bien choisis, images les les plus fré fr équemment utilisé utilisées pour évoquer la capitale chinoise dans les reportages, les émissions ou les livre de voyage existent mais sont les les arbres cachent derniers arbre s centenaires qui cache nt la forê forêt…des buildings.

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Cour et pavillon du palais d’ d’été. Le palais d’ d’été devint lieu de villé villégiature impé impériale sous la dynastie Qing, qui venait y fuir la chaleur étouffante qui ré régnait l’ l’été dans la Cité Cité interdite. Ce palais prit place au milieu d’ d’un luxuriant jardin créé créé par les dynasties pré précédentes. D’aprè après des des gravures que Louis XIV avait offertes à son grandgrand-père, l’ l’empereur Quianlong voulut cré créer un palais trè très influencé influencé par Versailles et l’ l’architecture classique. Le palais fut pillé pillé deux fois. D’ D’abord, par les Franç Français et les Anglais, en 1860. Puis, en 1900, 1900, lors de la révolte des Boxers. On remarquera les portes à neuf clous, symbole de longé longévité vité et du dragon, image de l’ l’empereur.

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Pavillon à étages du jardin du palais d’ d’été.

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Pailou ou arche ornementale du jardin du palais d’ d’été.

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Pavillon de la cour inté intérieure de la Cité Cité interdite.

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Vue panoramique de la cité cité interdite depuis la Colline de charbon. La cité cité interdite est une ville dans la ville et la ville de Pé Pékin s’ s’ordonne largement autour d’ d’elle, en ré répétant de nombreuses fois son carré carré. Des enceintes rectangulaires entourent successivement le palais, la cité cité impé impériale et la ville. L’ L’empereur est le fils du Ciel. Le plan de sa ville reflè reflète une conception cosmogonique du monde. L’ L’urbanisme traditionnel comme l’ l’organisation de la socié société et du clan familial reproduisent sur terre l’ l’ordre du cosmos. cosmos

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Le temple du Ciel. Vue du Quinian Dian, lieu de communion entre l’ l’empereur et les forces célestes, en particulier pour obtenir d’ d’abondantes moissons. Edifié Edifié sous la dynastie Ming, Tiantan, le temple du Ciel, est l’ l’un des plus grands sanctuaires du pays et un modè modèle d’équilibre et de symbolisme architecturaux chinois. Ce site aux couleurs chatoyantes rappelle aussi, dans le passé passé, la dimension religieuse de la la ville de Pé Pékin, ville du sacré sacré. 18


Groupe de touristes chinois quittant le temple du Ciel. On ne peut s’ s’empê empêcher de voir une dimension symbolique dans cette image où où les Chinois semblent tourner le dos à ce passé passé, enveloppé enveloppés d’ d’une brume dont on ne sait si elle vient du climat ou de la forte pollution industrielle qui accable la ville.

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Ainsi, existeexiste-t-il toujours un Pé Pékin traditionnel, mais celuicelui-ci se limite de plus en plus aux monuments historiques ayant, le plus souvent, un caractè caractère politique ou religieux voire les deux confondus. Pour le reste, la mentalité mentalité chinoise accorde beaucoup moins d’ d’importance au passé passé que la culture occidentale, en particulier à cause de la philosophie bouddhiste et sa croyance dans la force du renouvellement. renouvellement. D’ D’autre part, les autorité autorités pé pékinoises ont parfaitement compris les enjeux d’ d’une économie mondialisé mondialisée, largement initié initiée par le monde occidental, auquel elles essayent de s’ s’adapter moins par goû goût que par né nécessité cessité. De fait, Pé Pékin a entamé entamé une course effr effrénée à la modernité modernité urbaine qui passe par la destruction d’ d’un certain nombre de monuments qui relè relèveraient du patrimoine, en Occident.

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B. LE PASSÉ [R]ATTRAPÉ PAR LE PRÉSENT Pékin, depuis les anné années 90, est un chantier permanent : son urbanisme est ré régi par un sché schéma directeur pour 2020 et des projets de construction jusqu’ jusqu’en 2050. Ces travaux touchent en premier lieu les quartiers insalubres, qui sont dé détruits, souvent au mé mépris de leurs habitants, qui se voient expulsé expulsés dans des quartiers pé périphé riphériques. D’autre part, certains événements d’ d’ampleur mondiale, comme les Jeux olympiques de 2008, ont accé accéléré cette mutation urbaine. Les quartiers du centre de Pé Pékin sont souvent ré réhabilité habilités pour être occupé occupés par les classes les plus aisé aisées. Enfin, la ville gagnant sur la campagne, les nouveaux quartiers urbains de Pé Pékin voient apparaî apparaître de nombreuses barres d’immeubles de plus de dix étages et certains urbanistes chinois revendiquent l’ l’idé idéal de l’ l’architecte architecte franç français, Le Corbusier. Corbusier. Cette mé métamorphose suscite les ré réactions les plus diverses. L’ L’historien chinois Liang Congjie, fondateur de la premiè première organisation non gouvernementale chinoise de protection de l'environnement et dont le père, architecte, architecte, Liang Sicheng, avait violemment protesté protesté contre la décision de Mao Zedong de raser le mur d’ d’enceinte de Pé Pékin, a dé déclaré claré, à propos de cette ville, au magazine Geo ,en mars 2003: «Une capitale, sûrement, mais ce n’ n’est plus Pé Pékin!» kin!» Pourtant, tout le monde ne s’ s’accorde pas sur les mé méfaits de ces travaux. D’autres y voient surtout les avantages, l’ l’adaptation de la ville à de nouveaux besoins, l’ l’amé amélioration de la qualité qualité de l’ l’habitat pour les couches les plus populaires: « les neuf dixiè dixième des expulsé expulsés sont ravis de ce qui arrive. Ce n’ n’est pas de la propagande. Il faut être un intellectuel vivant à Paris pour regretter l’ l’insalubrité insalubrité des ruelles (hutong), la vé vétusté tusté des maisons basses à cour centrale, l’ l’absence gé généralisé ralisée d’ d’espace à vivre, la rareté rareté des toilettes privé privées et la puanteur des publiques, le manque de salle d’ d’eau. » déclare JeanJean-Luc Domenach, Directeur de recherches au centre d’ d’études et de recherches internationales, au magazine TDC de décembre 2007. Les autorité autorités pé pékinoises, conscientes conscientes de la mutilation du Pé Pékin historique qu’ qu’occasionnent ces travaux, conscientes aussi de l’ l’impact touristique, semblent parfois faire machine arriè arrière et commandent aujourd’ aujourd’hui la ré réhabilitation de quartiers qu’ qu’hier elles auraient dé détruits. 21


Mur d’ d’enceinte de la Cité Cité interdite. CeluiCelui-ci est muni, à chaque angle, d’une tour de la Flè Flèche. Cette photo, prise depuis la Coline de charbon, offre un surplomb saisissant du site historique encadré encadré par l’ l’irré irrésistible poussé des pouss ée d es immeubles modernes, de style architectural occidental et de plus de dix étages. Une telle chose serait impensable en France, aux abords de palais comme Fontainebleau ou Versailles. 22


Vue panoramique sur le centre historique de PĂŠ PĂŠkin, depuis la Coline de charbon.

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Hutong: le hutong est une ruelle, datant de la construction de Pé Pékin au XIIIe siè siècle. Le nom vient du mongol hottog qui signifiait «puits » parce que ces quartiers étaient souvent construits vers ce type de point d’ constitué de siheyuan, habitation close de murs et ré répartie autour d’eau. Le hutong était constitué d’une cour carré carrée. A partir du XIIIe siè siècle, Pé Pékin s’ s’est largement constitué constitué par l’ l’addition de ces hutong et ces siheyuan. Ces hutong constituent donc un type d’ d’habitat traditionnel, largement entam entamé par l’ l’œuvre de modernisation urbaine qui a commencé commencé à Pékin, au cours des anné années 90. 24


« Le sé séisme urbain qui secoue la ville a éradiqué radiqué les quartiers de hutong, tortueuses venelles bordé bordées de maisons basses qui serpentaient depuis le XIIIe siè siècle au cœ cœur de la capitale. C’ C’est surtout au nom d’ d’une croisade moderniste sans nuances que la municipalité municipalité a entrepris de tailler dans ce tissu urbain unique pour laisser place à des avenues rectilignes à quatre voies et des tours de verre. Sur les quatre mille hutong hutong que comptait la ville impé impériale, un quart ont dé déjà été engloutis par les pelleteuses, et, avec eux, plusieurs dizaines de milliers de ces maisons grises à cour carré carrée, où où vivaient depuis plusieurs gé générations des familles modestes. Nombre d’ d’entre elles elles seront relogé relogées dans des barres de bé bétons auaudelà delà du quatriè quatrième ou du cinquiè cinquième pé périphé riphérique, faute d’ d’indemnité indemnités suffisantes pour s’ s’offrir un appartement au centrecentre-ville. » Sté Stéphanie Ollivier,  Géo , n° n° 289, mars 2003.

Siheyuan détruit. 25


Hutong en pleine ré réfection qui té témoigne de la prise de conscience des autorité autorités pékinoises de l’ l’impact qu’ qu’a la destruction des aspects les plus traditionnels de la ville, en particulier sur l’ l’industrie touristique.

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C. QUAND PÉKIN VEUT RESSEMBLER AU RESTE DU MONDE... ET À SHANGHAI. Les raisons de la mé métamorphose urbaine - impressionnante - de Pé Pékin dépassent largement un simple souci salubre. En premier lieu, les autorit autorité és chinoises veulent jouer leur rô rôle dans la mondialisation et pensent que l’une c’’est de se des attitudes les plus favorables pour remporter cet enjeu, c fondre dans le moule occidental, pô pôle dominant, pour le moment. Une maxime de Deng Xiaoping, trè très cé célèbre en Chine, ré résume bien cela: « Peu importe qu’ qu’un chat soit blanc ou noir, s’il attrape les souris, c’ c’est un bon chat ». De fait, s’ s’il faut en passer par une imitation de certains aspects du mode de vie occidental, pour faciliter les rapports et l’ l’avancé avancée économique, cela ne gê gêne en rien les autorité autorités chinoises. Les Chinois placent placent beaucoup moins leur culture dans des choses maté matérielles que les Occidentaux, hé héritage du confucianisme, entre autre. Ceci ne les empê empêche cependant pas de faire figurer des éléments de la tradition dans cette modernité modernité apparemment occidentale. ôle de capitale En second lieu, la ville souhaite rattraper Shanghai dans son rrô économique et devenir ainsi une capitale totale, donc une ville mondiale. Cette ambition éclaire d’ d’une part, la place particuliè particulière qu’ qu’occupe Shanghai dans l’ l’esprit des Chinois. Pour ce peuple en gé général et, de faç façon plus marqué marquée encore, pour les Pé Pékinois, Shanghai n’ n’est pas vraiment une ville chinoise. « Cette f/ville facile » doit son dé développement à la colonisation occidentale, ce qui est une tâ tâche dans la mé mémoire chinoise. Par ailleurs, elle traî traîne derriè derrière elle une ré réputation sulfureuse, mé mélange de bordels, d’ d’opium, et de lucre mafieux. D’ D’autre part, Shanghai, qui a retrouvé retrouvé tout son lustre aujourd’ aujourd’hui, ne peut qu’ qu’inquié inquiéter l’ l’ombrageuse capitale d’ d’un pays qui, pour être une mosaï mosaïque culturelle, n’ n’en est pas moins un état centralisé centralisé. Pour ce faire, Pé Pékin modernise et multiplie les infrastructures et les édifices à l’architecture audacieuse. Cependant, pour rattraper Shanghai, P Pé ékin ne doit pas se contenter de moderniser son centre centre historique. L’ L’ancienne cité cité impé impériale souffre, par rapport à sa rivale, de son éloignement de la mer, distante de 200 km. Or, la situation cô côtiè tière, et, plus encore, portuaire, de Shanghai est le premier argument de sa préé prééminence ééminence économique. De fait, Pékin cherche à s’étendre jusqu’ jusqu’à Tianjin pour avoir, elle aussi, un accè accès à la mer. C’ C’est un des plus grands dé défis de la capitale chinoise. 27


Voici comment l’ l’on dé découvre Pé Pékin depuis l’ l’autoroute entre l’ l’aéroport et la capitale chinoise. Pour le touriste occidental à l’imaginaire peuplé peuplé de cliché clichés sur la ville et mê même sur le pays, le choc est rude: il dé découvre une cité cité sans identité identité culturelle immé immédiatement reconnaissable. N’ N’étaient les idé idéogrammes sur les panneaux indicateurs, on pourrait se croire dans n’ n’importe quelle grande ville occidentale.

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Immeuble d’ d’habitation pour les classes aisé aisées de Pé Pékin. On reconnaî reconnaîtra l’ l’influence de l’ l’architecture occidentale qui traduit le dé désir de la Chine de copier ce modè modèle... le... pour le surpasser. 29


Tour IBM. Son architecture, apparemment moderne, repré représente l’ l’un des animaux mythologiques les plus importants de la culture chinoise, le dragon. 30


Depuis la Colline de charbon et auau-delà delà de la Cité Cité interdite, se dé dégage la vue du dô dôme de titane et de verre de l’ l’Opé Opéra de Pé Pékin (2001(2001-2007), conç conçu par le Franç Français, Paul Andreu. Ce bâtiment, d’ d’architecture ré résolument moderne, n’ n’est pas coupé coupé pour autant de la culture chinoise traditionnelle puisqu’ puisqu’il évoque le motif du ying et du yang.

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Balayeur pé pékinois, devant l’ l’opé opéra de Pé Pékin. Cette image, où où apparaî apparaît le maté mat ériel rudimentaire de cet agent, illustre le té télescopage des mondes, les contradictions urbaines et l’ l’ère de mutation de Pé Pékin, prise entre tradition et modernité modernité. 32


L’un des trois terminaux de l’ l’aéroport de Pé Pékin. La modernité modernité et la taille des équipements surprennent le nouvel arrivant. Le terminal 3 (2004(2004-2008) est le plus impressionnant. Sa dé taille d épasse ll’’aéroport de Londres Heathrow. Il a été réalisé alisé dans la perspective des Jeux olympiques de 2008. Cette œuvre est due à l’architecte britannique Norman Foster. Son architecture moderne est censé censée repré représenter là là encore un dragon.

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LA FORME D'UNE VILLE: SHANGHAI, VILLE RONDE. Historique de la ville Shanghai, litté littéralement « sur la mer », ne prend son nom actuel que sous la dynastie Song (Xe siè siècle). Au XIIIe siè siècle, c'est une modeste capitale de comté comté et elle le reste jusqu'au milieu du XIXe siè siècle. À cette époque, l’ l’Europe entame une vaste conquê conquête coloniale. Suite à une dé défaite contre l’ l’armé armée anglaise, dans la « premiè première guerre de l’opium », la Chine est contrainte de signer le Traité Traité de Nankin, en 1842. CeluiCelui-ci place la ville sous domination britannique et l’ l’Empire du milieu obtient le statut de « nation la plus favorisé favorisée ». Progressivement, d’ d’autres pays occidentaux, dont la France, obtiendront de pouvoir, euxeux-aussi, occuper et tirer tirer profit économiquement de la ville. C’ C’est cela qui explique la pré présence troublante de l’ l’architecture occidentale dans les quartiers quartiers des anciennes concessions. De par sa situation cô côtiè tière et portuaire, c’ c’est aussi à cette époque que Shanghai devient une plateforme plateforme commerciale de premiè première importance. C’ C’est encore grâ grâce à cette configuration gé géographique et économique que la ville acquiert une réputation à la fois libé libérale et sulfureuse. Dans les anné années 2020-30, elle est surnommé surnommée la « Perle de l'Orient » et est le centre industriel et commercial le plus important de la Chine. En 1949, les communistes prennent le pouvoir. pouvoir. Shanghai représente pour eux le symbole de la décadence de la Chine. De fait, ils chassent les Occidentaux, asphyxient l’ l’économie conomie par de lourdes taxes et arrê arrêtent les investissements publics. Rapidement, Rapidement, la ville perd de son éclat. Elle connaî connaît un renouveau en 1990, suite à la prise de pouvoir du « clan des Shanghaï Shanghaïens », c'estc'est-à-dire un groupe d'hommes politiques originaires de Shanghai, Deng Xiaoping, en tê tête, qui prennent le pouvoir à Pékin, favorisant la renaissance renaissance de cette ville, qui est aujourd’ aujourd’hui la capitale économique de la Chine.

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Caractéristiques urbaines et géographiques Shanghai possè possède une excellente situation gé géographique, propice à son dé développement. Ville cô côtiè tière, elle est situé située à la charniè charnière entre Chine du Sud et Chine du Nord, aux dé débouché bouchés du Yangzi. Elle est et entend rester la premiè première ville portuaire du monde. Lorsque l’ l’on parle de Shanghai, Shanghai, aujourd’ aujourd’hui, il faut comprendre la vieille ville, continentale, mais aussi l’ l’extraordinaire île de Pudong, Pudong, d’une surface de 520 km² km², situé située en face du Bund, dont elle est séparé parée par le fleuve Huangpu. Pudong est le cœ cœur économique de la ville et un laboratoire de la modernité modernité architecturale. Premiè Première ville de Chine, « la ville ronde » possè possède une aire mé métropolitaine qui dé dépasse les 23 millions d'habitants. Les densité densités de population, dans son peuventt atteindre hypercentre, sont parmi les plus fortes au monde et peuven prè près de 50.000 habitants au kilomè kilomètre carré carré.

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A. UN PASSÉ DÉCONSTRUIT ET RECONSTRUIT Si Shanghai est une ville au destin bien diffé différent de Pé Pékin, pour des raisons à la fois gé géographiques et historiques, son extraordinaire développement urbain pose des problè problèmes similaires. Seules varient les proportions. Shanghai pré présente trois types d’ d’urbanismes historiques. D’ D’une part, on trouve au sud de la vielle ville plusieurs sites d’ d’architecture chinoise classique classique… ue… mais souvent reconstitué reconstitués et attirant principalement les touristes. D’ D’autre part, on trouve les les quartiers quartiers des anciennes concessions occidentales qui se sont implanté implantées à partir de 1842, date du Traité Traité de Nankin. Ces quartiers reflè reflètent de maniè manière plus ou moins convaincante l’ l’architecture des anciennes puissances coloniales. Aujourd’ Aujourd’hui, ces quartiers sont occupé occupés par les shanghaï shanghaïens les plus aisé aisés. Le Bund , fleuron du genre, genre, donne tout à fait l’ l’illusion que que l’on l’on se trouve dans une grande artè artère londonienne. londonienne. Malgré Malgré leur dimension historique, la modernisation urbaine de la mé mégapole a dé déjà entamé entamé ces quartiers. On trouve aussi, ça et là là, des quartiers populaires, souvent marqué marqués par la pauvreté pauvreté et l’insalubrité insalubrité, que l’ l’on sent tout aussi menacé menacés par la modernisation urbaine. De fait, l’ l’un des charmes de cette ville consiste dans le passage d’ d’un type de quartiers à un autre et le dé dépaysement radical qui s’ s’ensuit. Cette hé hétérogé rogénéité ité urbaine est aussi le signe d’ d’une hétérogé rogénéité ité sociale. Chantier permanent, comme sa rivale Pé Pékin, Shanghai change à toute allure et de maniè manière spectaculaire, au prix de la destruction des quartiers traditionnels.

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L’aspect traditionnel de la spectaculaire architecture de ce centre Yu Garden Bazar. L’ commercial, qui charme les touristes et étonne tonne les visiteurs chinois, n’ n’est qu’ qu’une illusion puisque le bâtiment b timent date des années ann es 80.

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Galerie commerรง commerรงante du Yu Garden bazar 38


Le jardin Yu. A coté coté du Yu Garden Bazar, à qui ils donnent son nom, les jardins du mandarin Yu, datant du XVIIIe siè siècle, offrent un contraste étonnant avec la silhouette des buildings ultramodernes de Pudong. 39


La Maison de thé thé Hu Xing Ting a été construite au XVIIIe siè siècle. On devine derriè derrière cette maison à l'architecture classique et à vocation touristique les buildings ultraultra-modernes de Pudong.

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Lanternes de soie rouge du jardin Yu.

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Autre aspect du Yu Garden Bazar où les touristes chinois semblent étonné tonnés de leur propre architecture historique. On remarquera la pré présence d'un Starbucks Coffee montrant l'aspect libé libéral et ouvert sur le monde de la ville mais aussi l’ l’importance du modè modèle amé américain.

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Le Bund ou Zhongshan Lu est une image saisissante du Shanghai colonial. Cette immense avenue dé délimite le Shanghai continental de l’ l’île de Pudong. Entre cette artè artère et l’ l’île, coule le fleuve Huangpu. Là Là encore, rien de chinois à premiè première vue. L’artè artère fait davantage davantage penser à une ville comme Londres.

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Rue du vieux Shanghai marqué marquée par l’ l’architecture coloniale.

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A l’ franç çaise. Jusque dans les anné l’ouest de la vieille ville se trouve la concession fran années 30, Shanghai fut appelé appelé le « Paris de l’ l’Orient ». Typique de la conception urbaine franç française, la rue bordé bordée d’ d’arbres.

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Villa du quartier franç français transformé transformée en restaurantrestaurant-club architecture est censé censée évoquer l’ l’architecture franç française. 46

privé privé.

Son


Aspect populaire d’ d’un quartier de Shanghai. Cette photo est emblé emblématique du statut de mégapole de la ville en ce qu’ constitué é qu’elle té témoigne de la mosaï mosaïque sociologique dont est constitu un tel espace.

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Shanghaï Shanghaïen, dans la cour inté intérieure d’ d’un immeuble.

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Habitat insalubre de Shanghai.

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B. SURGISSEMENT DE LA MODERNITÉ Shanghai, jusqu’ jusqu’à la fin des anné années 80, n’ n’avait pas changé changé d’aspect par rapport à ce qu’ qu’elle était dans les anné années 3030-40, du temps des concessions. Avec l’ l’arrivé arrivée au pouvoir, à Pékin, du « clan des Shanghaï Shanghaïens », la ville renoue avec son âge d’ d’or. Une vé véritable fré frénésie immobiliè immobilière s’ s’empare alors d’ d’elle. Vingt ans aprè après le dé début de la renaissance de la ville, on compte toujours 20.000 chantiers permanents. Plus de 120 grattegratte-ciel sont construits chaque anné année. Des évènements de prestige internationaux comme l’Exposition universelle de 2010 ont attiré attiré l’attention du monde entier sur l’ l’extrê extrême modernité modernité et la maî maîtrise des technologies de pointe de la mé métropole chinoise. Mais l’ l’image la plus saisissante de cette cette modernité modernité est, sans conteste, l’île de Pudong . Pudong, jusqu’ jusqu’à la fin des anné années 80, est une île partagé partagée entre des cultures agricoles et des marais. Le projet Pudong est lancé lancé le 18 avril 1990 pour doubler la superficie de la ville et devient « zone zone économique spé spéciale» ciale». Immé Immédiatement, ce projet entraî entraîne la construction de ponts, de tunnels et d’ d’un métro pour relier l’ l’île au continent. C’ C’est le dé début de travaux pharaoniques, ininterrompus jusqu’ jusqu’à aujourd’ aujourd’hui, et pas prè près de s’ s’arrê arrêter. Les 520 km² km² de l’ l’île ont vu s’ s’ériger 1200 tours en vingt ans. On doit à l’architecte franç français, JeanJean-Marie Charpentier, Charpentier, la construction de l’« Avenue du Siè Siècle », longue de 4,5km et qui se pré présente comme les Champs Elysé Elysées de Shanghai. L’ L’île, vé véritable cœ cœur économique conomique de la ville est parfois surnommé surnommée « Tête du dragon » ou la « Manhattan de l’ l’Orient ». De fait, l’admiration pour le modè modèle amé américain est trè très visible dans cette ville qui tranche sur le reste du pays. Mais l’ l’admiration de Shanghai pour New York et les EtatsEtats-Unis n’ n’a rien de bé béat. La mé mégapole chinoise e pré prévoit de devenir la 1 place financiè financière du monde, en 2020... Si Pé Pékin ne lui vole pas ce rô rôle d’ d’iciici-là...

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Image emblé emblématique du contraste entre les quartiers populaires et le surgissement de la modernité modernit é architecturale en toile de fond.

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Les hautes tours de Pudong se dé détachant en arriè arrière plan du quartier, continental, du Yu Garden Bazar.

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Echangeur suré surélevé levé de Shanghai. CeluiCelui-ci est emblé emblématique de la modernisation de la ville et de l’ l’extrê extrême sophistication de ses infrastructures.

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C. QUAND SHANGHAI VEUT RESSEMBLER Ā L’OCCIDENT...ET SURTOUT Ā NEW-YORK Dans la mosaïque culturelle qu’ qu’est la Chine, ce que l’ l’on retrouve de typiquement chinois, tant à Pékin qu’ qu’à Shanghai, c’ c’estest-ce une aptitude et une promptitude à imiter. CelleCelle-ci procè procède autant du confucianisme qui donne ce conseil: « Si tu rencontres un homme de valeur, cherche à lui ressembler. » (Confucius, Livre IV des Entretiens) qu’ qu’à un pragmatisme économique aigu. Cette tendance mimé mimétique se ré révèle en particulier à l’endroit des pays occidentaux dont il convient de reproduire tout ce que les Chinois considè considèrent comme faisant partie de leur gé génie propre. C’ C’est ainsi qu’ qu’on peut découvrir une ré réplique troublante du châ château de MaisonsMaisons-Laffitte, à quelques kilomè kilomètres de Pé Pékin, des voitures de mauvaises factures que la carrosserie peut faire passer pour de vraies Ferrari ou des tailleurs de Shanghai, à qui l’on peut amener l’ l’image du costume qu’ qu’on a admiré admiré la veille sur une célébrité brité et qui peuvent ré réaliser le mê même, sur mesure, en vingtvingt-quatre heures. Comme nous l’ l’avons vu pour Pé Pékin, cette imitation concerne également la face immé immédiatement visible d’ d’une ville, l’ l’architecture et d’ailleurs, comme nous l’ l’avons vu aussi, la Chine fait trè très souvent appel à des architectes occidentaux. Si dans les anné années 2020-30, on surnommait Shanghai, le « Paris de l’ l’Orient », déjà Albert Londres observait: « D’un bout à l’autre, Shanghai a vingt kilomè kilomètres. [… […]Au centre est New York, mais un New York qui voudrait crâ crâner plus haut que la peau de son crâ crâne. » De fait, c’ c’est surtout vers les Étatstats-Unis, le voisin d’ d’en face, et plus pré précisé cisément New York que lorgne aujourd’ aujourd’hui la mé mégapole chinoise. On retrouve donc des emprunts évidents à certains monuments ou quartiers de Manhattan. Manhattan. Il Il y a aussi une gé gémellité mellité dans leur configuration urbaine respective avec, avec, pour ces deux villes, une partie continentale, plus traditionnelle, et une île, écrin de la modernité modernité urbaine . New York, à côté de Shanghai, semble dé déjà une superbe ville antique, auaudessus de laquelle la mé mégapole chinoise peut crâ crâner. Personne ne s’ s’y trompe, ce mimé mimétisme doit moins à l’admiration qu’ qu’à la volonté volonté d’assimiler les qualité qualités du « modè modèle » pour mieux pouvoir le supplanter. Faire siens les éléments de la réussite de l’autre pour le dépasser est une sagesse chinoise. 54


Centre commercial de l’ l’île de Pudong où où les plus grandes grandes marques du luxe occidental sont bien repré représenté sentées.

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Ce centre commercial, qui affiche fiè fièrement le nom de Timesquare à son fronton, avec une étonnante contraction, illustre parfaitement en quoi les Étatstats-Unis sont le modè modèle de référence pour les Chinois et, plus particuliè particulièrement, les Shangaï Shangaïens, qu’ qu’il convient d’ d’imiter pour mieux le dé dépasser.

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Tour Guangming. La ré référence au Chrysler building de New York est immé édiatement perceptible dans l’ imm l’architecture et en particulier dans le toit de ce bâ bâtiment. 57


テ四e de Pudong vue depuis le Bund

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La tour Jin Mao. Cette tour de l’ l’île de Pudong, qui date de 1998, culmine à 421 mè mètres et repré représente le passé passé de la ville. 59


La tour du Centre mondial de la finance. Cette tour, qui a la forme d’ d’un ouvreouvrebouteille, date de 2008, culmine à 492 mè mètres et repré représente le pré présent de la ville. Une troisiè troisième tour, la tour Shanghai est en cours de construction. Trè Très logiquement, elle symbolisera le futur de la ville et culminera à 632 mè mètres. 60


Chinois regardant Pudong.

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CONCLUSION Les photos de notre pé périple ont alimenté alimenté une exposition éponyme visité visitée par plusieurs centaines de personnes de tous âges, de toutes caté catégories socioprofessionnelles et à chaque fois le saisissement fut le même face à l’écart entre la repré représentation de Pé Pékin depuis la France et ce nous en montrions. montrions. Il faudrait un autre livre, d’ d’ampleur, et autrement informé informé pour essayer d’ d’expliquer ce dé décalage entre l’image que nous avons de la capitale chinoise depuis la France et la ré réalité alité du « terrain ». Un constat s’ s’impose, si la Chine fait l’ l’objet d’ d’une trè très grande attention de la part des mé médias occidentaux, occidentaux, en raison de son extraordinaire dé développement économique, conomique, elle reste un pays largement mé méconnu et complexe à saisir. Ce qui est vrai du pays, si divers, l’ l’est en particulier pour des villes comme Shanghai et, et, plus encore, encore, pour Pékin. Même si la découverte de cette dernière ville fut, comme nous l’avons dit, l’occasion d’une grande déception pour les jeunes participants qui ne trouvèrent pas vraiment le Pékin escompté, cette mésaventure fut aussi pour eux l’objet de plusieurs enseignements. D’une part, c’est toujours la ville ville qui vous reçoit et vous impose ses conditions. Pas le contraire. D’autre part, la capitale chinoise comme Shanghai offrent la quintessence du meilleur et du pire de la mondialisation. Cette expérience eut ceci de particulièrement intéressant qu’elle eut lieu à un moment moment de grandes mutations de ces villes et que l’avoir découve découvert in situu restera une une expérience et un objet de réflexion uniques uniques. Épilogue à une déception Rentrés en France, nous éprouvâmes le besoin de communiquer à Nicolas Idier, brillant attaché culturel à l’Ambassade de France en Chine, auteur d’une excellente anthologie de Shanghai, qui nous avait si bien accueillis à Pékin, notre perplexité face à la capitale chinoise et 62


notre engouement pour « La Perle de l’Orient ». Voici quelle fut sa réponse : « Il n'est que peu surprenant que vous ayez eu du mal à "saisir" Pékin,

pour cette raison bien simple que ce n'est pas une ville saisissable. Elle échappe, se dilue, trompe, épuise. Puis, avec brusquerie, la magie opère, et l'on se retrouve à prier pour ne jamais avoir à quitter cette ville, dont le charme est caché, et, lorsque découvert, donne le sentiment d'avoir triomphé de l'armure. Shanghai, assurément, se donne plus aisément. Avec les élèves, vous pourriez peutpeut-être justement travailler travailler sur ce nonnon -charme de Pékin ? » C’est maintenant chose faite.

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BIBLIOGRAPHIE OuvrageS : Muriel Dé Détrie, FranceFrance-Chine. Quand deux mondes se rencontrent, Paris, Gallimard, 2004, collection « Découvertes ». Jeand’aujourd’ aujourd’hui. Paris, Perrin, Jean-Luc Domenach, Comprendre la Chine d’ 2007 (collection Asies). Sté Stéphane Fiè Fière, La Promesse de Shanghai, Paris, Bleu de Chine, 2006. Idier, Shanghai, histoire, promenades, anthologie dictionnaire, Paris, ?ditions Robert Laffont, coll. « Bouquins ». Nicolas

et

Albert Londres, La Chine en folie, Paris, Albin Michel, 1925. Sergio Ramazzotti, Alessandro Castiglioni, Laurence Mouton, Michel Leroy, Chine, Paris, ?ditions Chê Chêne, 2008.

Articles : Historia, « L’âge d’ d’or des empereurs de Chine », HorsHors-série, n° n°130, marsmars-avril 2011.

L’Histoire, « La Chine, 2000 ans d’ d’empire », Numé Numéro spé spécial, n° n°300, juilletjuillet-aoû août 2005.

Le Nouvel Observateur, « Voyage au pays où où se joue l’ l’avenir du monde », n° n°24072407-2408 du 23 dé décembre au 5 janvier 2010, p.65p.65-115.

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Le Point, « Shanghai. Les folies de la villeville-monde », n° n°2045, 24 novembre 2011, p.92p.92-121.

TDC, « Les Villes chinoises », n° n°945, 1er décembre 2007.

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REMERCIEMENTS

La Pré Préfecture de l’ l’Essonne M. Michel Fuzeau, Pré Préfet de l’ l’Essonne M. Pierre Lambert, Pré Préfet dé délégué gué pour l’ l’Égalité galité des Chances en Essonne. M. Jacques Reiller, Pré Préfet de l’ l’Essonne de 2008 à 2011

L’A.C.S.E

La Communauté Communauté d’agglomé agglomération Evry Centre Essonne

L’Université Université d’EvryEvry-ValVal-d’Essonne 66


L’Acadé Académie de Versailles

Le Conseil ré régional d’ d’Ile de France

L’Institut franç français de Chine

M. Nicolas Idier, Attaché Attaché culturel à l’Ambassade de France en Chine. Chine.

La Municipalité Municipalité de Courcouronnes M. Sté Stéphane Beaudet, Maire de Courcouronnes M. Franç Maire-adjoint à la Culture de la ville de Françoisois-Joseph Roux, Maire Courcouronnes Mme Aur Auré élie Grondard, Directrice de la Culture de la ville de Courcouronnes M. Moïse Fournier, Responsable de la Communication de la ville de Courcouronnes

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Une Ville, des livres 68





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