MakingIt Numéro 4, 2010
L’industrie pour le développement
n Les énergies
renouvelables dans les pays en développement n Entrepreneuriat n Politique industrielle en Afrique n Le grand sacrifice de Kiribati
Surla route delaprospérité?
Numéro 1, décembre, 2009 l Rwanda means business: interview with President Paul Kagame l How I became an environmentalist: A small-town story with global implications by Phaedra Ellis-Lamkins, Green For All l ‘We must let nature inspire us’ – Gunter Pauli presents an alternative business model that is environmentally-friendly and sustainable l Old computers – new business. Microsoft on sustainable solutions for tackling e-waster l Green industry in Asia: Conference participants interviewed l Hot Topic: Is it possible to have prosperity without growth? Is ‘green growth’ really possible? l Policy Brief: Greening industrial policy; Disclosing carbon emissions
Numéro 2, mai, 2010 l Après Copenhague » : Bianca Jagger appelle à des mesures immédiates pour éviter une catastrophe climatique l Nobuo Tanaka de l’Agence internationale de l’énergie cherche à lancer la transition énergétique de l’industrie l L’énergie pour tous » : Kandeh Yumkella et Leena Srivastava nous parlent des mesures à prendre pour améliorer l’accès à l’énergie l Ces femmes entrepreneuses qui transforment le Bangladesh l Partout sous le soleil » : le PDG de Suntech, Zhengrong Shi, nous parle du pouvoir de l’énergie solaire l Sujet brûlant : les avantages et les inconvénients des biocarburants l Politique en bref : le financement des énergies renouvelables, les prix de rachat garanti
Numéro 3, juillet 2010 l L’impressionnant essor économique de la Chine : Entretien avec le ministre du commerce, Chen Deming l Jayati Ghosh au sujet de la politisation de la politique économique l « Vers un débat plus productif » – Ha-Joon Chang demande d’accepter l’idée que la politique industrielle peut fonctionner l Le président de la banque mondiale Robert Zoellick, au sujet de la modernisation du multilatéralisme l « Écologisation de l’économie mexicaine » – Juan Rafael Elvira Quesada l Sujet brûlant : La microfinance fonctionne-t-elle ? l Politique en bref : Secteur privé et développement ; le pouvoir des capitaux patients
Nouveau magazine trimestriel. Stimulant, critique et constructif. Forum de discussion et d’échange au carrefour de l’industrie et du développement.
Éditorial
Le thème de ce quatrième numéro de Making It: l’industrie pour le développement est le défi auquel sont confrontés les 49 pays les moins avancés (PMA), et en particulier l’importance de renforcer la capacité productive. Dans l’article liminaire, le haut représentant des PMA aux Nations Unies, Cheick Sidi Diarra expose qu’en augmentant les ressources productives, les capacités entrepreneuriales et les liens de production, ces pays peuvent renforcer leur résistance aux chocs extérieurs et réduire leur dépendance à l’assistance extérieure. Cependant, ils ne réussiront que s’ils mettent en œuvre de nouvelles politiques, conçoivent de nouvelles formes de gouvernance du développement, et reçoivent un support multilatéral plus efficace. Devançant la quatrième conférence des Nations Unies sur les PMA qui aura lieu en mai prochain, Debapriya Bhattacharya annonce les questions à examiner et met en évidence le dilemme qui consiste à marier la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Notre section Zoom sur un pays porte sur les Kiribati, un archipel du Pacifique. Ce PMA est confronté à une menace contre son existence même, à cause de la montée du niveau de la mer et de la température. Le président des Kiribati, Anote Tong, parle de l’action remarquable de son pays pour aider à sauver les réserves de poissons de l’océan Pacifique et à préserver la biodiversité mondiale. Vous trouverez également des articles sur les alternatives à la microfinance par la banque communautaire, la tendance des énergies renouvelables dans un monde en développement, la pertinence de l’entrepreneuriat pour le développement économique, et plus encore. Le site Internet de MakingIt – www.makingitmagazine.net – contient non seulement tous le contenu des versions imprimées, mais également les articles originaux et les présentations. Le site Internet est aussi une plateforme interactive d’échanges de points de vue et d’idées. Nous vous invitons donc, chers lecteurs, à vous joindre au débat sur les questions du développement de l’industrie mondiale.
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Contenus
MakingIt IndustryforDevelopment
Rédacteur en chef : Charles Arthur editor@makingitmagazine.net Comité éditorial : Ralf Bredel, Tillmann Günther, Sarwar Hobohm, Kazuki Kitaoka, Ole Lundby, Wilfried Lütkenhorst (chair), Cormac O’Reilly Site Web et assistance : Lauren Brassaw outreach@makingitmagazine.net Illustration de la couverture : Paresh Nath Design : Smith+Bell, UK – www.smithplusbell.com Merci à Donna Coleman pour son aide Imprimé par Gutenberg Press Ltd, Malta – www.gutenberg.com.mt sur un papier certifié FSC Pour consulter cette publication en ligne et pour participer aux discussions portant sur l’industrie pour le développement, rendez-vous sur www.makingitmagazine.net Pour vous abonner et recevoir les prochains numéros de Making It, veuillez envoyer un e-mail contenant votre nom et adresse à subscriptions@ makingitmagazine.net Making It: l’industrie pour le développement est publié par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), Vienna International Centre, boîte postale 300, 1400 Vienne, Autriche Téléphone : (+43-1) 26026-0, Fax : (+43-1) 26926-69 E-mail : unido@unido.org Copyright © 2010 The United Nations Industrial Development Organization Aucun extrait de cette publication ne pourra être utilisé ou reproduit sans l’accord préalable de l’éditeur Les appellations employées et la présentation réalisée des contenus de ce magazine n’impliquent en aucun cas l’expression d’opinions de la part du Secrétariat de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) concernant le statut légal de quelconque pays, territoire, ville, région ou de ses autorités, ni concernant la délimitation de ses frontières ou limites, ni concernant son système économique ou son degré de développement. Les termes « développé », « industrialisé » et « en développement » sont utilisés pour des raisons de commodité statistique et n’exprime pas nécessairement de jugement sur le niveau de développement atteint par un pays ou une région en particulier. L’évocation de noms d’entreprises ou de produits commerciaux ne constitue en aucun cas un soutien de la part de l’ONUDI. Les opinions, données statistiques et estimations contenues dans les articles signés relèvent de la seule responsabilité de l’auteur ou des auteurs, y compris ceux qui sont membres ou employés de l’ONUDI. Vous ne devez donc pas considérer qu’elles reflètent les opinions ou qu’elles bénéficient du soutien de l’ONUDI. Ce document a été produit sans avoir été officiellement révisé par les Nations Unies.
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FORUM MONDIAL 6 Lettres 8 Aux premières lignes du changement climatique – Le natif du Pacifique Krishneil Narayan réclame des actions pour sauver la région d'une catastrophe imminente 10 Sujet brûlant – Wim Naudé et Ranil Dissanayake nous parlent de la pertinence de l'entrepreneuriat pour le développement économique Affaires des affaires – actualités et tendances ARTICLES 18 Venir en aide aux pays les moins avancés Pays – Debapriya Bhattacharya devance la quatrième conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) en mai 2011
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22 La force de la communauté – Milford Bateman au sujet des alternatives à la microfinance par la banque communautaire 24 ARTICLE PRINCIPAL Renforcer la capacité productive – Le représentant aux Nations Unies Cheick Sidi Diarra soutient que les PMA doivent, et peuvent, produire davantage de biens et de services de meilleure qualité
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30 Énergies renouvelables : Le nouveau paysage mondial – Deux récents rapports donnent un aperçu de la place des énergies renouvelables dans les pays en développement 34 Zoom sur un pays : Kiribati, petit pays, grand sacrifice – Entretien avec Son Excellence Anote Tong, Président des Kiribati 38 Politique industrielle en Afrique : ce qui doit être fait – Mallam Sanusi Lamido Sanusi, Gouverneur de la banque centrale du Nigéria 40 Un défi au pas de la porte – Les responsables du conseil mondial des entreprises pour le développement durable, Marcel Engel et Filippo Veglio donnent leur vision commerciale du développement POLITIQUE EN BREF 42 Investissement dans les énergies renouvelables en Inde 43 Promotion des capacités d'innovation industrielle 45 Biodiversité : défis politiques dans un monde en mutation
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46 Le mot de la fin – Patricia Francis, Directrice générale du programme du centre du commerce international nous parle du changement climatique et du commerce MakingIt 5
FORUM MONDIAL La section « Forum Mondial » de Making It est un espace d’interaction et de discussions, dans lequel nous invitons les lecteurs à proposer leurs réactions et leurs réponses à propos de tous les problèmes soulevés dans ce magazine. Les lettres destinées à la publication dans les pages de Making It doivent comporter porter la mention « Pour publication » et doivent être envoyées par courrier électronique à l’adresse : editor@makingitmagazine.net ou par courrier à : The Editor, Making It, Room D2138, UNIDO, PO Box 300, 1400 Vienne, Autriche. (Les lettres ou les courriers électroniques peuvent faire l’objet de modifications pour des raisons d’espace).
« La microfinance fonctionne-telle ? » (Making It, numéro 3) peut être loué pour avoir mis en évidence les questions les plus pressantes concernant la microfinance actuellement, surtout parce qu’elle est produite par le responsable de l’une des agences internationales de développement (ONU-DAES) ayant des intérêts dans la croissance économique locale. À quelques exceptions près, les principales agences internationales de développement cherchent grandement à minimiser les dommages importants infligés aux économies en développement et en transition par la microfinance, préférant suivre l’exemple de la banque mondiale, du FMI, et de l’agence américaine pour le développement international. Un problème plus large et à plus long terme concernant la microfinance, que l’article aurait dû signaler davantage, surtout depuis que ceci est une priorité de l’ONUDI (Nations Unies pour le développement industriel) et de certaines autres agences des Nations Unies notamment la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement), est que la microfinance facilite la désindustrialisation et l’infantilisation de l’économie locale des pays en développement et des pays en transition. Cela arrive précisément parce que les
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Image: Damien Glez
De la microfinance institutions de microfinance ne soutiennent très largement que les microentreprises les plus petites et les plus simples : la vente ambulante, le commerce transfrontalier, les services à faible valeur et certaines activités de production simples ayant très rapidement une valeur ajoutée. Ainsi, dans la mesure où l’épargne locale et les transferts de fonds sont de plus en plus canalisés dans ce genre d’activités simples, via la croissance rapide des institutions de microfinance, et donc éjectés des activités échelonnées et sophistiquées associées aux petites et moyennes entreprises, la structure économique de ce pays, région ou localité sera inévitablement affaiblie et détruite. Un autre aspect de la microfinance si chère à ses partisans, et abordé dans cet article est l’émancipation des femmes. L’auteur rentre dans cet esprit. Cependant, cet angle est en réalité un bluff. La plupart des chercheurs indépendants soutiennent le contraire : les femmes sont en fait dépourvues de leur autonomie puisqu’elles subissent de plus en plus la pègre de la microfinance et le péonage des micro-dettes. En fait, ce que les défenseurs des intérêts de la microfinance visent réellement, c’est pousser
les femmes pauvres à accepter que le marché est la seule voie pour améliorer leur situation ; oubliez l’État, les syndicats, les collectivités, les groupes de pression et ainsi de suite pour vous venir en aide comme par le passé. Aujourd’hui, comme prévu, une femme en situation de pauvreté n’a qu’une seule voie pour s’en sortir : essayer de faire marcher sa micro-entreprise. En d’autres termes, et ceci est extrêmement important pour expliquer la microfinance, ce sont les marchés qui sont renforcés ici, pas les femmes. l Milford Bateman, auteur de Why Doesn’t Microfinance Work? (Pourquoi la microfinance ne fonctionne-t-elle pas ?) (Voir pages 22-23) Les personnes en situation de pauvreté devraient-elles avoir accès au même niveau de crédit que les personnes de classe moyenne et les nantis ? Bien sûr ! Cet accès permettrait aux gens de réaliser bien plus qu’ils ne pourraient avec leurs propres ressources : le crédit est un service social. Autant la classe moyenne et les nantis ne devraient pas crouler sous les dettes/les reprises hypothécaires/le piège des cartes de crédit, autant les pauvres ne devraient pas crouler sous les micro-dettes. L’accès aux services financiers doit être associé à une responsabilité financière et à des pratiques de prêt éthiques et justes. l Dan Lundmark, reçu par e-mail
Découplage J’ai apprécié la lecture de la dernière parution de Making It qui a offert nombre d’articles
concis sur des sujets pertinents du développement industriel. Bien que les articles étaient courts et faciles à lire, ils exprimaient des messages clairs et différenciés. J’ai surtout aimé les deux articles sur la renaissance de la politique industrielle, respectivement écrits par Wilfried Lütkenhorst et Ha-Joon Chang. Tous deux soulignent le besoin d’une politique industrielle pragmatique sans sous-estimer les risques considérables de l’échec des gouvernements. J’aimerais également féliciter le rédacteur en chef pour avoir mis en évidence le besoin de politiques industrielles écologiques soulevé par Lütkenhorst et par le ministre mexicain de l’environnement. Découpler la croissance économique des consommations de ressources est probablement la tâche la plus importante de la politique industrielle au cours des prochaines décennies. Les gouvernements devront prévoir
Photo: Andrew Wood/istock
LETTRES
Pour toute discussion complémentaire relative aux sujets évoqués dans Making It, veuillez accéder au site Web du magazine, à l’adresse www.makingitmagazine.net et à la page Facebook du magazine. Les lecteurs sont invités à parcourir ces sites et à participer aux discussions et aux débats en ligne à propos du secteur pour le développement. des encouragements plus efficaces pour l’internalisation des coûts environnementaux et le déploiement de technologies propres et durables. Accomplir cela d’une manière compatible avec la réduction de la pauvreté, est l’un des défis les plus pressants à relever. l Dr. Tilman Altenburg, Responsable de l’unité de la compétitivité et du développement social à l’Institut allemand du développement, Bonn, Allemagne L’article de Wilfried Lütkenhorst « Changement de climat pour la politique industrielle » (Making It, numéro 3) souligne que les marchés ne sont d’aucune aide pour arrêter les changements climatiques. Cela n’est pas surprenant : les marchés sont une invention humaine, pas une loi naturelle. Les hommes d’affaires, les économistes et les politiciens semblent cependant réticents à le reconnaître. Étant donné leurs agendas chargés, un bref résumé de certaines vérités peut être utile : l L’industrie manufacturière produit des biens matériels. Les biens matériels nécessitent des ressources naturelles. Nous avons une seule planète. La rareté des ressources matérielles est donc intrinsèquement liée à la croissance industrielle, commerce mondial ou pas. L’industrie est menée par l’entreprise privée. L’entreprise privée a des conséquences publiques positives et négatives ; parmi ces dernières, la pollution et l’utilisation de ressources non durables. l Outre les bouleversements des processus naturels, (i.e les monocultures, l’exploitation forestière à grande échelle et les activités minières mal
contrôlées), l’utilisation inconsidérée des ressources rares fait monter leur prix. Ceux qui souffrent le plus des prix élevés sont ceux qui ont les revenus les plus faibles. l Une bonne analyse du nombre croissant des catastrophes « naturelles » montrera qu’elles sont en partie provoquées par l’Homme, et que la croissance industrielle y a souvent indirectement contribué. Les personnes situées en bas de l’échelle sociale souffrent le plus. Eu égard à ces points simples, les politiques industrielles peuvent devenir plus réalistes. Parce que si le développement, la durabilité et la sécurité humaine ne sont pas équilibrés, aucun des trois ne sera atteint. l Paul Hesp, Vienne, Autriche
Éclairant « Des moteurs à vapeur à la conscience humaine » (Making It, numéro 3) est effectivement un article très éclairant. L’élément humain a toujours été, par défaut, le coupable de ce qu’on appelle le « progrès économique ». À moins que de nouvelles approches du développement économique ne soient développées, l’être humain sera toujours le coupable, en dépit de nos bonnes intentions. l Anare Matakiviti, Coordinateur du programme énergie, Union Internationale pour la Conservation de la Nature, Fidji
Appel de Freetown Merci pour votre envoi de la nouvelle parution de Making It. Créé en 1989, Friends of the Earth Sierra Leone (FOESL, les Amis de
la Terre Sierra Leone) a suscité la sensibilisation et la protection environnementale, de même que l’amélioration des conditions de vie de notre société. La Sierra Leone est désormais au carrefour du développement durable. Où allons-nous en tant que nation ? Alors que nous nous aventurons sur le chemin du développment durable, nous prenons conscience de la paupérisation de la Sierra Leone. La majeure partie de la population vit à la campagne, et l’agriculture de subsistance est le poumon du pays. Il y a environ trente ans, Freetown était entourée de collines verdoyantes. Aujourd’hui, elles sont désertiques et nues. Le taux alarmant de l’abattage des arbres pour le bois, les abris, le charbon et le bois de charpente a été plus rapide que la capacité des forêts à se régénérer. D’importantes ressources naturelles sont en danger. Dautres aspects préoccupants sont, la dégradation des terres, la surpêche, et la pollution des sources d’eau douce causées par les déchets municipaux et l’exploitation minière. La richesse environnementale du pays est menacée par une gestion médiocre des ressources naturelles. Alors que la sensibilisation générale a crû au sein de bon nombre d’ONG liées à la défense de l’environnement, il est toujours nécessaire de soutenir la défense, le développement politique, l’autonomie des communautés et une véritable implication dans la gestion des réserves naturelles et les mesures de développement. FOESL éduque actuellement la population locale au sujet du rôle des arbres dans la conservation des sols, et modernise ses infirmeries dans la péninsule de
la Sierra Leone et les communautés des montagnes. L’organisation utilise la radio, média le plus populaire pour éléver la sensibilisation à ses activités, ainsi que pour créer un forum de discussion sur l’environnement durable et les questions de développement. Actuellement, plusieurs ONG agissent en Sierra Leone, mais peu d’entre elles s’occupent directement des problèmes majeurs du pays, à savoir l’éducation à l’environnement et le développement durable. FOESL souhaiterait établir une coopération Nord-Sud forte avec des ONG de défense de l’environnement, comme moyen d’aider le Nord à comprendre les problèmes et les solutions liés à l’environnement dans le tiersmonde. l Olatunde Johnson, Directeur Exécutif, Friends of the Earth Sierra Leone, (Amis de la terre en Sierra Leone), Freetown, Sierra Leone
Éloge Making It s’améliore à chaque parution !!! Le numéro 3 est particulièrement intéressant et pertinent, surtout à cause l’article principal, « L’impressionnant essor économique de la Chine » un sujet d’un grand intérêt en Inde. Je crois vraiment que le commerce et l’industrie, ainsi que les décideurs politiques et tous les autres parties prenantes ici, bénéficieront énormément des informations et analyses que Making It peut offrir. Je vous présente mes compliments pour l’édition de ce magazine formidable et très instructif. l Shipra Biswas, Administrateur du programme national ONUDI, New Delhi, Inde
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L’industrie est responsable de près de 40 % des émissions globales de CO2, qui est l’un des principaux contributeurs de l’effet de serre. Krishneil Narayan, habitant d’une île du Pacifique, lance un cri d’alarme pour sauver la région du désastre qui la menace.
En première ligne sur le front du climat Les changements climatiques provoqués par l'activité humaine et l'augmentation du niveau de la mer ont des conséquences dramatiques sur les petits états insulaires en développement (SIDS), et c'est un avenir incertain qui s'annonce pour les millions de personnes qui vivent dans ces pays. Dans l'Océan pacifique, le niveau de la mer s'élèvera au point de submerger des îles entières, forçant les populations locale à abandonner leur terre natale pour toujours. Des nations insulaires comme Tuvalu et Kiribati sont confrontées à la menace la plus immédiate. Les réfugiés climatiques constitueront, selon toutes probabilités, la catégorie la plus nombreuse de personnes déplacées pour des raisons environnementales, mais aussi celle qui connaîtra la croissance la plus rapide. Tuvalu est le premier pays qui a été contraint d'évacuer des résidents en raison de l'élévation du niveau de la mer. De nombreux habitants de l'île ont également migré au sein du territoire, abandonnant les îles extérieures les plus basses pour gagner l'atoll de Funafuti, plus vaste. Un vieil homme des Îles Salomon m'a dit, « Ils parlent de nous faire déménager. Mais nous sommes liés à cette terre. Est-ce qu'ils emporteront nos cimetières avec nous ? Nous ne sommes rien sans notre terre et sans nos ancêtres. » Je suis moi-même un jeune habitant du Pacifique, j'ai vingt-trois ans et j'ai toujours vécu à Fiji : je sais à quel point notre terre est importante pour nous. Nos terres sont étroitement liées à notre culture plusieurs fois millénaire, à notre identité, nos traditions et notre sentiment d'appartenance. Aujourd'hui, dans toute la région Pacifique, des milliers de
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personnes observent, impuissantes, les effets du changement climatique qui leur arrache une partie de leur vie. Dans différents endroits, les habitants envisagent de quitter les îles les plus basses après avoir été touchés par des catastrophes météorologiques ou par le changement climatique qui a des conséquences néfastes sur les ressources en eau et en nourriture. Le cas le mieux connu de ce phénomène est sans doute celui des Îles Carteret à Bougainville, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où Ursula Rakova et Tulele Peisa, l'ONG locale, aident des familles à déménager sur des terres données par l'Église, sur l'île principale de Buka. La climatologie, en évolution rapide, a mis en évidence la nécessité d'appliquer des objectifs bien plus exigeants en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre : les politiques actuelles ne suffisent pas à éviter des conséquences catastrophiques pour les nations des atolls. Plutôt qu'un objectif de deux degrés, l'Alliance des petits états insulaires (AOSIS) dont fait partie la plupart des pays des îles du Pacifique, appelle à fixer une cible « bien en-deçà de 1,5 degré Celsius » et de nombreuses nations en développement demandent à ce que les gaz à effet de serre soient stabilisés bien en dessous de 350 ppm. (Une concentration en dioxyde de carbone dans l'atmosphère de 350 parties par million est actuellement considérée comme la limite supérieure pour éviter un changement climatique irréversible.)
KRISHNEIL NARAYAN est un jeune leader du Pacifique qui se bat contre le changement climatique et fait partie de l'équipe presse de Project Survival Pacific.
Tandis que les politiciens continuent de débattre des aspects techniques des programmes de compensation d'émissions, d'un traité mondial sur le climat et des dédommagements à apporter à l'industrie du charbon, il est essentiel de reprendre contact avec la dimension humaine de cette problématique. Nous ne devons jamais perdre de vue le fait que le changement climatique touche avant tout des personnes. Le changement climatique est une question de sécurité humaine, car il sape les droits humains à la vie, la sécurité, la nourriture, l'eau, la santé, l'habitat et la culture. Parce qu'ils ne prennent pas en charge le changement climatique avec l'urgence qu'il mérite, les pays développés sont effectivement en train de violer les droits humains de millions de personnes parmi les plus pauvres au monde, notamment les peuples des îles du Pacifique. Alors que nos dirigeants et nos gouvernements n'assument pas leurs responsabilités vis-à-vis de cette menace imminente, un groupe de jeunes leaders des îles du Pacifique et de l'Australie répondent aux appels de ces nations insulaires défavorisées. Project Survival Pacific (PSP) est une initiative entièrement conduite par des jeunes et est axée sur la conviction que le monde doit écouter ceux qui sont en première ligne sur le front du climat. Elle s'active à aider les peuples insulaires du Pacifique à s'adapter au changement climatique en apportant son leadership et en transmettant des compétences essentielles, tout en jouant le rôle de porte-voix pour la région du Pacifique dans le domaine du changement climatique. Elle vise en effet à renforcer la capacité des délégations des pays du Pacifique à défendre leurs intérêts lors des négociations
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internationales, notamment lors des conférences des Nations Unies sur les changements climatiques (la Conférence des Parties). L'année dernière, PSP a ainsi accompagné une délégation de jeunes habitants des îles du Pacifique au Sommet de Copenhague. Cette année encore, PSP sera aux côtés de jeunes du Pacifique pour les aider à se rendre au Sommet de Cancún au Mexique, afin que les voix des peuples du Pacifique ne soient pas noyées sous la cupidité des nations plus nombreuses et plus puissantes. En juin 2010, PSP et de jeunes leaders du Pacifique sensibilisés à ces questions ont lancé ensemble le tout premier Programme de leadership climatique du Pacifique. Pratiquement tous les participants avaient été témoins de l'inondation de villages entiers, de l'élévation du niveau de la mer, de la disparition des côtes et de la dégradation immédiate et visible de l'environnement naturel quel qu'il soit, sans parler de l'érosion galopante de la richesse culturelle de la région. Pourtant, ils ne cessaient d'espérer ; espérer survivre à ce long combat ; espérer un meilleur environnement et une vie plus riche dans le futur. Ils voulaient également poser les questions suivantes aux peuples des nations industrialisées. Avec l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, qui transforme le climat mondial et entraîne ainsi l'élévation du niveau de la mer, des modifications du rythme des saisons, la mort des coraux, l'érosion des côtes et la réduction des zones de pêche, nous, habitants des îles du Pacifique, voudrions savoir que ce que feraient les économies industrialisées si la situation était inversée. Voudriez-vous que nous nous inquiétions de votre survie et de celle de vos enfants, ou que nous vous considérions tout juste comme un dommage collatéral dans la préservation de votre confort de vie ? Des systèmes technologiques durables ont été développés, capables de fournir à la population du monde entier de l'énergie en quantité bien plus grande que ne le font actuellement les techniques émettrices de gaz à effet de serre ; ils ont été mis au point mais
Fais-moi confiance fiston. Polluer c’est pas bon pour toi
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pas encore déployés en raison d'un coût perçu comme trop élevé. Par exemple, les océans du monde possèdent plusieurs fois l'énergie requise par la population mondiale, et cette énergie peut être recueillie avec des émissions limitées. Que ressentiriez-vous si vous étiez un citoyen des îles du Pacifique, que vous saviez que des alternatives énergétiques à faibles émissions de carbone sont plusieurs fois capables d'assurer à la population mondiale des modes de vie productifs et satisfaisants, et ainsi de vous sauver de la destruction, mais
« Ils parlent de nous faire déménager. Mais nous sommes liés à cette terre. Est-ce qu'ils emporteront nos cimetières avec nous ? Nous ne sommes rien sans notre terre et sans nos ancêtres. »
que ces alternatives étaient considérées comme un sacrifice économique trop important pour être adoptées ? Pendant des milliers d'années, les habitants des petits états insulaires ont été globalement les gardiens responsables de leur environnements, protégeant près d'un quart des océans du monde et assumant cette responsabilité avec le plus grand sérieux. Nous avons également joué un rôle majeur dans l'évolution de l'industrie du transport maritime et celle du tourisme à l'échelle mondiale : aujourd'hui, le tourisme représente en effet entre 45 et 80 % du produit intérieur brut de la plupart des petits états insulaires. Nous souhaitons continuer d'accueillir des visiteurs sur nos îles, et nous voulons bénéficier d'une part du mode de vie luxueux dont tant de gens profitent dans les pays développés. Un mode de vie qui peut être maintenu sur la base de sources d'énergie alternatives et durables, capables de contribuer à la réduction du taux sans précédent d'émissions de gaz à effet de serre. n
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SUJET BRÛLANT Dans chaque édition, d'éminents contributeurs examinent l'un des sujets controversés du moment. L'entrepreneuriat est-il important pour les pays en développement ? Si oui, quel est la meilleure manière de le soutenir ?
Entrepreneuriat et industrialisation : prudence ! WIM NAUDÉ est chercheur à l'Université des Nations Unies – Institut mondial pour la recherche sur l'économie du développement (UNU-WIDER) et a dirigé son projet de Promotion des capacités d'entrepreneuriat. Il est le rédacteur d'Entrepreneurship and Economic Development, et co-rédacteur d'Innovation, Entrepreneurship and Development. Les entrepreneurs, que The Economist a qualifiés de « héros » en mars 2009, semblent, après un examen plus attentif, n'avoir que peu d'utilité, voire peu de capacités, dans de nombreux pays en développement. Il y a trente ans, Nathan Leff était d'avis que « l'entrepreneuriat n'était plus un problème » ni une « contrainte significative pour le rythme du développement » dans les pays en développement. Comme les économistes du développement aiment le faire remarquer, la grande majorité des entrepreneurs des pays en développement sont souvent à la tête de micro et petites entreprises (MPE) souvent informelles, qui ne contribuent que peu à la réduction de la pauvreté et à la croissance. La promotion enthousiaste de l'entreprise laisse d'autant plus perplexe que les preuves statistiques du lien de causalité entre entreprise et croissance s'avèrent faibles et ambiguës. Les résultats ne semblent pas très
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solides si l'on examine les définitions, les périodes, la qualité des données et les méthodes d'estimation : la causalité inversée n'est pas loin. Certains économistes rapportent même une relation négative entre l'activité entrepreneuriale et la croissance économique. Ajoutez à cela le risque que des politiques de soutien bien intentionnées aient au final des conséquences négatives. On pense notamment au clientélisme, à la corruption, à la recherche de rentes et au maintien artificiel de sociétés inefficaces et peu productives. De plus, comme l'a observé le professeur William Lazonick, les politiques qui « mettent trop l'accent sur l'entreprise comme clé du développement économique prennent le risque de nuire aux processus collectifs et cumulatifs de l'apprentissage organisationnel, indispensable à l'innovation. » D'autre part, les politiques générales d'incitation à la création d'entreprise peuvent encourager un nombre disproportionné d'entrepreneurs « peu
« Des politiques de soutien bien intentionnées aient au final des conséquences négatives. »
talentueux », ce qui conduirait les banques à réduire l'envergure globale des crédits. Dans la mesure où les entrepreneurs peuvent être potentiellement dépourvus d'utilité ou de compétences, et où les politiques d'incitation peuvent être parsemées de pièges, les gouvernements, les donateurs, les Nations Unies et les agences de développement doivent progresser avec prudence. Un projet de recherche du WIDER, conduit sur deux ans, s'est attaché à comprendre comment l'entreprise pouvait être encouragée en faveur du développement, et pourquoi elle était un moteur important de ce processus. Cet article fait part de certaines des idées qui ont émergé du projet.
Pourquoi l'entrepreneuriat compte En dépit de cette introduction plutôt pessimiste, le projet a confirmé l'importance du rôle de l'entrepreneuriat. La raison de la précarité de la relation entre entrepreneuriat et développement économique dans les études empiriques tient au fait que ces études s'appuient très souvent sur des indicateurs inadaptés de l'entrepreneuriat et du développement, ou bien sur des échantillons de taille trop limitée. La plupart d'entre elles mesurent le développement en termes de croissance économique, de revenu par habitant ou de productivité. Si ces indicateurs ont leur importance, le développement économique, et plus largement le développement humain, vont au-delà de la croissance ou des mesures monétaires des performances. Les problèmes de données et de mesure minant toujours aujourd'hui les recherches pour des politiques de l'entrepreneuriat, la récente tendance, modeste mais stable, en faveur des expériences de terrain randomisées et de l'étude de l'entrepreneuriat et du bien-être humain, est bienvenue. Si de nombreux économistes ne sont pas pour encourager l'entrepreneuriat dans les pays en développement, tous ne partagent pas cet avis. Beaucoup considèrent les MPE, y compris les entreprises informelles et « de survie », comme importantes dans la lutte contre la pauvreté. Dans les pays en développement, la croissance de l'emploi
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dans le secteur des MSP est souvent significative. La majorité des MPE des pays en développement sont dirigées par des femmes : cette structure joue donc potentiellement un rôle important pour l'autonomisation des femmes ainsi que la santé et le bien-être des ménages. Le projet WIDER a étudié l'entreprise sous l'angle des différentes situations que pouvaient rencontrer les entrepreneurs : des contextes de forte croissance offrant des possibilités d'innovation, aux conjonctures de conflit armé et de stagnation économique. La ténacité et le dynamisme des entrepreneurs était manifeste, qu'ils soient des moteurs de l'innovation dans les pays en développement ou qu'ils s'assurent des moyens de survie et de résilience dans les contextes de conflit. Un entrepreneuriat à forte croissance existe également dans les pays les moins développés. Des entreprises survivent à des conflits persistants parce que leur dirigeant est capable d'ajuster son modèle d'activités, par exemple en réduisant la sophistication technologique, en relocalisant la chaîne d'approvisionnement et les sites de production ou en réduisant les investissements à long terme. Ces ajustements peuvent réduire la profitabilité voire la taille des sociétés, mais ils contribuent, à terme, à leur survie. Et la survie des entreprises en période de conflit est essentielle car cette activité peut rapidement rebondir à la fin des hostilités.
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Quel est le rôle des politiques ? Ce n'est pas parce que l'entreprise joue un rôle dans le développement, que les politiques gouvernementales doivent automatiquement la soutenir. La mise au point de politiques de développement basées sur la promotion de l'entreprise est une tâche compliquée. Pour éviter un certain nombre de pièges potentiels, il peut être utile de commencer par répondre à au moins deux questions. Tout d'abord, pour quelle raison veut-on soutenir les entrepreneurs ? Pour beaucoup, la raison se trouve dans les carences du marché. Les marchés présentent de nombreux défauts, mais c'est surtout le ‰
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est connue pour être difficile dans les pays en développement. Les institutions sont endogènes et on en sait relativement peu sur l'évolution conjointe des institutions et de ‰ cas en présence de facteurs extérieurs. L'innovation des entrepreneurs peut avoir plus l'entreprise. Une réforme des institutions d'avantages pour la société dans son ensemble bien intentionnée peut malgré tout que pour les entrepreneurs eux-mêmes. En engendrer des parts d'incertitudes aux recherchant une main d'œuvre qualifiée, ils résultats indésirables, notamment le peuvent encourager les personnes à investir retranchement des anciennes élites et la davantage dans leur capital humain. Les quête de rentes. entrepreneurs montrent l'exemple en adoptant De plus, tous les experts ne s'accordent pas de nouvelles technologies, ils donnent des à dire que la mise en place de « bonnes informations aux acteurs externes sur les institutions » soit suffisante. Les variations activités potentiellement profitables dans une des taux d'entrepreneuriat d'un pays à l'autre, région donnée, et ils ont la capacité même lorsque l'on tient compte des d'influencer l'environnement économique différences de qualité institutionnelle, global en faisant pression sur le gouvernement suggèrent que des politiques spécifiques pour obtenir des modifications des peuvent avoir une influence sur le nombre et réglementations. Comprendre la motivation la qualité des entrepreneurs. Se borner à principale de la politique est essentiel pour restreindre le rôle du gouvernement à comprendre comment les conséquences l'amélioration de l'environnement des positives associées à l'entreprise peuvent être affaires peut ne pas fonctionner. L'entreprise optimisées, tout en minimisant les a joué un rôle vital dans la croissance conséquences négatives d'une politique de d'économies émergentes telles que le Brésil, soutien (par exemple, la baisse de qualité la Chine et l'Inde. Ces trois pays ont en moyenne du vivier d'entrepreneurs, due à un commun un score très faible et un très accès trop facile à l'entreprise). mauvais classement vis-à-vis des indicateurs Ensuite, dans un contexte donné, les de la Banque mondiale. Le Brésil est classé entrepreneurs peuvent-ils être concrètement 122e, la Chine, 83e et l'Inde, 120e, sur 178 pays soutenus, même si la motivation est bonne ? (classement de 2008). Par contre, on peut dire Certains défendent l'idée que les que le succès de leur développement est, au gouvernements ne peuvent pas augmenter le moins en partie, à mettre au crédit du soutien nombre d'entrepreneurs, mais tout juste en proactif apporté par le gouvernement à ses influencer la répartition. Ainsi, le entrepreneurs. gouvernement doit se limiter à « corriger les En Inde, le financement par capital-risque institutions » pour, par exemple, assurer la se distingue. En Chine, la transformation et protection de la propriété et le bon la privatisation des entreprises d'État, les fonctionnement de l'appareil juridique, enseignements acquis auprès des entreprises préserver la stabilité macroéconomique et étrangères par l'encouragement des politique et maintenir des taux d'imposition investissements étrangers, le soutien compétitifs. D'autres pensent que la meilleure explicite accordé aux entreprises high-tech et approche consiste à améliorer l'environnement des « affaires ». La Banque mondiale publie un ensemble d'indicateurs économiques que les pays sont encouragés à améliorer dans leur contexte, notamment pour encourager l'entrepreneuriat.
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De bonnes institutions La mise en place d'institutions solides est indubitablement essentielle, mais cette tâche
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« Une bonne politique d’entrepreneuriat doit aider les personnes n’ayant que peu de capacités de gestion à quitter l’entrepreneuriat pour trouver un emploi. »
les lourds investissements en infrastructure, notamment liées au commerce et aux transports, sont des exemples d'intervention. Les cas de l'Inde et de la Chine sont éclairants mais ils sont loin d'être uniques. Dans des pays aujourd'hui considérés comme des terrains de libre entreprise, notamment les États-Unis, le développement du secteur privé s'est appuyé sur un soutien proactif important de l'état.
« Politique industrielle » Une « politique industrielle », dans cette optique, est une forme de développement de l'entrepreneuriat. Des politiques industrielles sélectives, qu'elles soient ouvertement désignées comme telles ou appelées « politiques de compétitivité », vont davantage occuper le devant de la scène après la crise économique et financière. Les gouvernements sont aux prises avec l'impact de l'augmentation du prix des matières premières, le creusement des inégalités sociales, une croissance ralentie, un protectionnisme jaloux et la nécessité d'adopter des méthodes d'industrialisation à faibles émissions de carbone. Les dangers inhérents à une grande politique industrielle sélective sont bien connus et ils sont, dans de nombreux cas, similaires à ceux que nous venons d'évoquer. C'est pour cette raison qu'il faut faire preuve de la plus grande prudence. Les arguments en faveur d'un nouveau débat sur la politique industrielle sont de plus en plus puissants et sont notamment appuyés par les récentes recherches et une vision plus nuancée de la façon dont le soutien aux entreprises peut jouer un rôle central dans le développement industriel. Dans les pays en développement, le succès de politiques de développement de l'entrepreneuriat peut se mesurer par une réduction initiale du taux d'entrepreneuriat. Cela signifierait en effet une baisse du nombre d'entrepreneurs « par nécessité » et une augmentation de la population pouvant au contraire opter pour un emploi salarié. Une bonne politique d'entrepreneuriat doit aider les personnes n'ayant que peu de capacités de gestion à quitter l'entrepreneuriat pour trouver un emploi.
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Pour cela, elle doit créer un contexte au sein duquel les personnes les plus talentueuses en la matière trouveront avantageux de créer leur propre entreprise, de créer des emplois, de faire croître leurs activités, d'encourager le développement de l'éducation et la migration vers les centres urbains en recherchant une main d'œuvre qualifiée, de contribuer à la diversification de l'économie par la découverte de ses possibilités de production, et de jouer le rôle de pionnier et de facilitateur dans l'adoption de nouvelles technologies. À terme, un entrepreneuriat florissant doit produire une économie dont la structure est dominée par le secteur des services, peuplée de sociétés de haute technologie et de travailleurs hautement qualifiés. L'épanouissement de l'entreprise et un soutien appropriés sont au cœur du processus de développement structurel et d'industrialisation. L'échec du développement structurel et de l'industrialisation, et l'incapacité de nombreux pays à être concurrentiels sont donc, au final, le produit d'une politique défectueuse de développement de l'entreprise. n
Entrepreneuriat, capital et capitalisme RANIL DISSANAYAKE a un parcours d'économiste et d'historien. Il se spécialise aujourd'hui dans l'efficacité de l'aide et a conseillé le gouvernement du Malawi en la matière pendant près de quatre ans avant d'occuper un poste similaire à Zanzibar. Vous pouvez également le retrouver sur le blog AidThoughts. Le récent débat sur le rôle de l'entrepreneuriat dans le développement économique des pays les plus pauvres au monde a été fort mal interprété. Si beaucoup se sont concentrés sur la nécessité de soutenir les entrepreneurs ou d'étendre leurs opportunités, les aspects historiques et structurels qui constituent le contexte dans lequel l'entrepreneuriat contribue au dynamisme économique ont été largement ignorés.
Plus spécifiquement, trois aspects essentiels du débat ont été sous-estimés : l l'entrepreneuriat existe depuis longtemps sous une forme très vivante dans toute l'Afrique et toute l'Asie, dans certains cas depuis des siècles ; l les pays qui sont passés à une économie industrielle majeure ailleurs dans le monde se caractérisaient par l'évolution des systèmes, des structures et des lois économiques plutôt que par l'entrepreneuriat ; l l'entrepreneuriat ne présente pas les mêmes avantages dans tous les systèmes économiques : c'est dans le cadre du véritable capitalisme qu'il a produit les résultats auxquels nous l'associons en Occident. Tout miser sur les entrepreneurs revient à négliger les aspects difficiles mais potentiellement bien plus dynamiques de développement économique dont manquent les pays en développement. La question n'est pas « l'entrepreneuriat est-il un appui pour le développement économique ? » mais plutôt « dans quelles circonstances peut-il l'être ? »
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L'impulsion entrepreneuriale Il n'est plus à démontrer que le monde en développement n'est pas à court d'entrepreneurs. Si l'entrepreneuriat est défini comme ce qui trouve ou crée une opportunité économique et cherche à l'exploiter, on trouvera difficilement un seul endroit d'Afrique qui en soit dépourvu. Dans le Malawi rural d'aujourd'hui, si vous faites un compliment sur le motif d'une robe ou la coupe d'une chemise, on vous proposera tout de suite un coupon du même tissu, voire le vêtement lui-même. Cette attitude qui consiste à transformer les désirs en profit ‰
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SUJET BRÛLANT ‰ est au cœur de l'entrepreneuriat, et la créativité dont elle se nourrit est stupéfiante. Dans le port de Dar es Salaam, il est possible de recharger un téléphone mobile dans de petits guichets où une batterie de voiture alimente différents chargeurs de portables pour un tarif défini. Si l'on tient compte du nombre de voyageurs qui embarquent chaque jour sur les ferries, cette activité forme la base d'une entreprise durable. L'impulsion de l'entrepreneuriat est puissante en Afrique. Toutefois, elle est souvent dans l'incapacité de trouver une expression ou bien est limitée à de petites entreprises. C'est un phénomène bien connu de l'élite du monde en développement. Dès le 18e et le 19e siècles, les marchands chinois, arabes, asiatiques et africains saisissaient les opportunités offertes par les nouvelles relations et routes commerciales pour faire voyager leurs marchandises dans le monde entier et en tirer des revenus accrus. Si les Européens ont généré la plus grande part de la valeur ajoutée dans ces relations, ils répondaient à une impulsion commerçante puissante. De nombreux historiens ont montré que des réussites spectaculaires ont été réalisées dans la période pré-coloniale de l'Afrique, en Asie et dans le monde arabe.
Faire face aux contraintes L'entrepreneuriat est abondant, et il l'a toujours été au fil de l'Histoire. Ce n'est donc pas dans son absence qu'il faut chercher un obstacle à l'industrialisation ou au dynamisme dans le parcours économique des pays en développement. Le problème est que l'entrepreneuriat peine à trouver une modalité d'expression appropriée par laquelle parvenir à l'accumulation massive et à la croissance qui a caractérisé les économies européennes. Nous devrions donc plutôt consacrer nos énergies à lever les obstacles qui freinent son expression. Une fois encore, l'analyse historique peut nous aider à démêler certaines de ces problématiques. Dans La Naissance du monde moderne,
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l'historien Chris Bayly se penche précisément sur cette question : quelle est la particularité de l'Europe et de l'Amérique du Nord qui ont transformé leur entrepreneuriat en entités économiques transnationales de très grande envergure, tandis que les autres pays accusaient un retard constant ? Il propose un éventail de caractéristiques dont certaines ne sont plus valables aujourd'hui. D'autres, toutefois, le sont toujours. La première se réfère à l'importance de mettre en place des liaisons de transport, aussi bien internes lorsqu'il y a un marché domestique, qu'externes lorsque des opportunités d'échanges existent. Cela reste un puissant facteur, notamment en Afrique : le rapport Doing Business de la Banque mondiale suggère que les coûts du transport en Afrique sont considérablement plus élevés qu'ailleurs. L'entrepreneuriat a besoin de pouvoir accéder à des marchés suffisants pour se concrétiser pleinement. Bayly cite également le passage à des formes modernes d'agriculture, intensives et nourries d'investissements, qui ont produit le surplus nécessaire pour alimenter l'urbanisation et l'industrialisation des économies européennes et nordaméricaines sans trop augmenter les importations. La sécurité alimentaire de l'Afrique reste fragile, en grande partie parce que les systèmes de propriété terrienne excluent le passage à une agriculture plus intensive et commerciale. De plus, la stabilité (géographique et politique) des groupes dominants a créé un encouragement à l'investissement : la
« D’une importance cruciale pour le développement occidental, la stabilité des groupes d'élites leur a permis de cueillir les fruits de l'investissement et de l'entrepreneuriat. »
possibilité d'accumuler les retours de l'entrepreneuriat ont joué le rôle d'accélérateur de sa concrétisation.
Le Mystère du Capital Les deux autres domaines essentiels mentionnés par Bayly sont l'émergence d'institutions financières modernes capables de fournir du crédit, et les nouvelles structures juridiques visant à stabiliser le statut légal du risque et des retours de la possession. Ces facteurs constituent la problématique centrale d'Hernando De Soto dont l'ouvrage, Le Mystère du Capital, est sans doute la contribution la plus importante apportée à la question de l'entrepreneuriat dans le Tiers-Monde au cours de ces vingt dernières années. L'argument de De Soto peut se résumer ainsi : l'entrepreneuriat est limité par la disponibilité du capital. La force de cet argument réside dans le fait que sa conception du capital est bien plus complexe que celle que l'on en a généralement. De Soto démontre que la valeur des actifs détenus par le Tiers Monde est immense : plusieurs milliers de milliards de dollars. Toutefois, une faible partie seulement de ces actifs peut être considérée comme un « capital », dans la mesure où elle n'est pas associée au facteur central qui crée le capital : un système juridique fonctionnel et efficace qui reconnaît et régularise les notions populaires de propriété. Une fois les actifs convertis en propriété légale, ils acquièrent un certain nombre de caractéristiques qui les convertissent en capital. Leur potentiel économique est fixé dans le processus de définition légale de la valeur qu'ils contiennent ; ils font alors partie d'un réseau unique d'informations qui leur permet d'être échangés, accumulés et acquis facilement ; les propriétaires sont responsables légalement de l'actif, ce qui réduit les risques associés aux emprunts, et ainsi de suite. Conjugué à un système solide d'emprunt et de prêt, le capital fournit le carburant à l'aide duquel les entrepreneurs peuvent alimenter leurs projets économiques.
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quelques entrepreneurs sont capables d'accumuler du capital et de maintenir ce capital avec une certaine stabilité, en ce sens qu'il ne leur sera pas pris arbitrairement, puis de faire appel au travail d'un vivier de personnes sans emploi et dépourvues de possession pour générer du profit à partir du capital. Comme le capitaliste n'utilise pas son propre travail et qu'il récolte l'excédent de revenu une fois les salaires payés, il est encouragé à mettre en œuvre toujours plus de capital dans son bien et sa main d'œuvre afin d'augmenter les revenus générés par une main d'œuvre constante.
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Incitations et potentiel
Ainsi, pour De Soto, il est erroné de s'inquiéter des entrepreneurs à proprement parler. Nous devrions bien plus nous soucier de la nécessité de convertir leurs actifs en capital, un processus auquel s'oppose actuellement un obstacle majeur. Cet obstacle est le système juridique. Dans bien trop de pays, ce que l'on considère socialement comme un capital privé n'est absolument pas reconnu, ou bien sa reconnaissance fait face à d'intolérables obstacles bureaucratiques. À Haïti par exemple, posséder légalement un bien peut prendre jusqu'à 19 ans.
L'importance de la stabilité Et pourtant, si nous parvenions à résoudre les problèmes du manque de transport, de la nécessité d'une agriculture commercialisée, et de l'absence de systèmes juridiques et financiers adaptés, les entrepreneurs doivent encore faire face à
l'absence d'un facteur décisif : l'existence d'un capitalisme stable. L'un des points décisifs identifiés par Bayly pour le développement occidental était la stabilité des groupes d'élite, qui leur a permis de cueillir les fruits de l'investissement et de l'entrepreneuriat. Un argument semblable est à la racine de l'analyse de Karl Marx selon laquelle le capitalisme, en tant que système, donne aux entrepreneurs la liberté d'alimenter le progrès économique. Marx a démontré que le capitalisme allait au-delà des marchés et des entrepreneurs. Ces derniers ont toujours existé. On aura du mal à trouver une société qui en ait été dépourvue dans toute l'Histoire connue. Ce qui distingue le capitalisme des systèmes qui l'ont précédé réside dans les relations spécifiques qui existent entre ceux qui ont les moyens d'accumuler et ceux qui travaillent pour un salaire. Pour résumer, dans le capitalisme,
Les petits porteurs et les chefs de très petites entreprises n'ont pas les mêmes incitations ni le même potentiel. Leurs horizons sont limités dans deux dimensions : s'il est sa source principale de main d'œuvre, ses intérêts d'entrepreneur d'une part, et de travailleur – qui a besoin de repos et de loisir – d'autre part, ne sont pas en harmonie. Ensuite, ses actifs limités restreignent la quantité de capital auquel il peut accéder, ce qui est précisément le problème identifié par De Soto. Comme Lindsay Clinton l'a observé dans un récent article pour le Wall Street Journal, tout axer sur les entrepreneurs ne garantit en rien que le grand nombre de personnes sans emploi en tirera un quelconque bienfait. Nous devrions plutôt chercher à permettre à un petit groupe d'entrepreneurs de bâtir des empires économiques capables d'employer des milliers de personnes pour constituer la base d'une économie compétitive. Rien de tout cela ne sous-entend que l'entrepreneuriat n'a qu'un rôle mineur à jouer. C'est une condition nécessaire mais non suffisante au développement économique, et elle est déjà satisfaite dans pratiquement tous les pays. Nous devrions plutôt nous pencher sur les conditions de soutien qui sont nécessaires pour fournir aux entrepreneurs la plateforme et les capacités requises pour catalyser la croissance économique et l'emploi. n
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tendances n Les Émirats Arabes Unis et la Malaisie occupent les deux premières places du classement de l’indice mondial de l’innovation 2009/10. Cet indice couvre 132 pays et compare les facilitateurs qui stimulent l’innovation et les outputs qui sont les résultats des
activités d’innovation. Les cinq facilitateurs sont les institutions; la capacité humaine, l’infrastructure générale et des TIC, la sophistication du marché et de l’industrie. Les deux outputs sont les outputs scientifiques et les outputs créatifs et de bien-être.
L’indice, produit par l’INSEAD (Institut européen d’administration et des affaires) en collaboration avec la Confédération de l’industrie indienne, associe des données précises recueillies par des organisation internationales, et
AFFAIRES DES AFFAIRES La compétitivité dans l’industrie L’indice de compétitivité de l’industrie mondiale 2010 récemment publiée par Deloitte et le Conseil américain de la compétitivité, est fondé sur les avis de plus de 400 hauts dirigeants industriels du monde entier. En s’inspirant directement de l’expérience des industriels, l’indice livre un point de vue unique sur le paysage mondial de la compétitivité. D’après les chefs de file de la haute industrie qui ont participé à cette étude, les moteurs les plus importants de la compétitivité mondiale industrielle sont les facteurs de production classiques : la main d’œuvre, les matériaux et l’énergie. Les quatre moteurs suivants bénéficient de la contribution des forces gouvernementales : l’économie, le commerce, les systèmes financiers et fiscaux, la qualité des infrastructures matérielles, les investissements publics dans l’industrie et l’innovation, le système juridique et règlementaire. Les trois derniers moteurs sont plus « localisés » : le réseau de fournisseurs, la dynamique de l’environnement local des affaires, y compris la taille du marché et l’intensité de la concurrence locale ainsi que la qualité et la disponibilité des soins de santé. Il a été demandé aux dirigeants d’évaluer la compétitivité industrielle globale de 26 pays, actuellement et dans cinq ans. Les résultats révèlent qu’un nouvel
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ordre mondial sur la compétitivité industrielle a vu le jour. L’ascension de trois pays en particulier, la Chine, l’Inde et la République de Corée, semble aller de pair avec un marché asiatique de plus en plus important. Les superpuissances industrielles de la fin du 20e siècle, les États Unis, le Japon et l’Allemagne, sont maintenant à la traîne face à ces trois poids lourds asiatiques. Un examen des autres pays sur l’indice indique que plusieurs nouvelles économies montent en puissance en tant que centres industriels. Les dirigeants attendent notamment du Brésil, du Mexique, de la Pologne et de la Thaïlande qu’ils améliorent leur compétitivité industrielle dans les cinq prochaines années compte tenu soit de leurs ressources naturelles soit des aptitudes de leur main d’œuvre. Enregistrant elles aussi des progrès significatifs sur l’indice, les économies de l’Europe de l’Est et de la Russie font preuve d’un potentiel compétitif solide.
Compétitivité industrielle en 2015 – Les 10 premiers pays 1 Chine 2 Inde 3 République de Corée 4 Brésil 5 États-Unis d’Amérique 6 Mexique 7 Japon 8 Allemagne 9 Pologne 10 Thaïlande – Indice de compétitivité de l’industrie mondiale 2010
des données issues d’une enquête d’opinion des dirigeants, conduite tous les ans par le Forum économique mondial. En tête de liste des 132 pays concernés par l’indice, se trouvent l’Islande et la Suède. Les deux premiers en Afrique sont l’Afrique du Sud et la Tunisie. En Asie : la Chine, Hong Kong RAS et Singapour. En Amérique latine : le Costa Rica et le Chili. Des 15 pays les moins avancés, la Mauritanie et le Lesotho arrivent en tête. (INSEAD)
taux moyen annuel de 4,6 % entre 2012 et 2015. Les pays d’Afrique du nord, qui dépendent fortement de l’Union Européenne (UE) comme marché d’exportations tant pour les marchandises que pour les services, et comme source de fonds des migrants, enregistreront une croissance plus modérée, au vu des perspectives du bilan économique modeste de l’UE et d’une certaine appréciation de leurs devises. Cette croissance ne
devrait pas suffire à réduire les taux de chômage élevés parmi la jeunesse de ces pays. (Economist Intelligence Unit) n L’indice Ibrahim de la gouvernance africaine 2010 dévoile des progrès récents dans plusieurs pays en matière de développement économique et humain, mais également une baisse dans les droits politiques, la sécurité des individus et l’État de droit. Dans la catégorie “Sustainable Economic
Opportunity” ( Opportunité économique durable), 41 des 53 états africains se sont améliorés. Dix d’entre eux ont été cités comme ayant connu des améliorations notables au cours des cinq dernières années : Angola, Burundi, Cap Vert, Égypte, Libéria, Malawi, Île Maurice, Namibie, Sierra Leone, et Swaziland. (La Fondation Mo Ibrahim)
Illuminer la vie !
Photo: Theo Steemers/d.light design
n Le “Economist Intelligence Unit” rapporte que la croissance économique au Moyen-Orient et en Amérique du nord s’est redressée en 2010, soutenue par les prix élevés du pétrole et une économie mondiale plus solide. En 2011, les productions élevées de pétrole et la hausse effrénée des dépenses publiques dans les pays producteurs de pétrole, notamment en matière de projets de développement infrastructurel, alimentera la croissance régionale avec un
Une entreprise produisant des lampes solaires résistantes, à bas prix et d’une grande qualité a remporté le prestigieux Prix Ashden pour l’énergie durable en 2010. L’entreprise d.light design fabrique des lampes LED rechargeables à l’énergie solaire, qui illuminent la vie des habitants des pays en développement, qui utilisaient jusqu’alors des lampes à pétrole ou des bougies. Les lampes solaires sont développées et testées au siège de l’entreprise en Chine à Hong Kong RAS, elles sont fabriquées et assemblées à Shenzhen, en Chine, puis sont vendues dans plus de 32 pays à travers le monde, avec l’Inde et l’Afrique de l’Est comme principaux marchés. Créée en 2007, d.light a annoncé récemment que les ventes de ses lampes ont apporté des solutions intelligentes, propres et accessibles en matière d’éclairage, à plus d’un million et demi de personnes. Jusqu’à maintenant, les personnes vivant dans les pays en développement sans accès à l’électricité devaient utiliser le pétrole ou d'autres combustibles comme sources d'éclairage. Ceuxci produisent des émanations et de la fumée préjudiciables à la santé, fournissent un éclairage faible et présentent un risque d’incendie. En outre, le pétrole est cher, engloutissant jusqu'à la moitié du revenu mensuel de certains ménages. Les lampes d.light coûtent entre 10 $ et 45 $, selon le modèle.
Pour d.light, l’innovation dans les circuits de distribution est aussi importante que l’innovation dans la conception et la technologie du produit. Les lampes sont commercialisées par le réseau habituel de distributeurs et de marchands, mais également par les entrepreneurs des zones rurales (REs), des personnes bénéficiant d'une certaine position sociale dans leurs communautés, qui achètent plusieurs lampes solaires à la fois chez des marchands, puis les vendent avec bénéfice dans leurs propres villages. Certains REs permettent à des clients potentiels d’essayer la lampe pendant quelques jours avant de s'engager à l’acheter.
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Comment décide-t-on si un pays est un PMA ou ne l’est pas ? Dans le système des Nations Unies et en général dans la communauté qui traite de la définition et du concept du groupe PMA, se tiennent des débats sur les critères qui permettent de vraiment distinguer ces pays du reste du monde. Ces critères ont connu diverses métamorphoses et ont évolué au fil du temps. Les trois critères majeurs utilisés pour identifier les PMA sont les suivants : l Un critère de faibles revenus, basé sur une estimation moyenne sur trois années du revenu national brut (PNB) par habitant (moins de 905 $ pour entrer, plus de 1 086 $ pour sortir) ; l Un critère d’état du capital humain, basé sur des indicateurs de nutrition (le pourcentage de la population sous-alimentée), de santé (le taux de mortalité infanto-juvénile), d’éducation (le taux brut d’admission à l’enseignement secondaire et le taux d’alphabétisation des adultes) ; l Un critère de vulnérabilité économique, basé sur des indicateurs de taille de la population, de concentration de d’éloignement, l’exportation des marchandises, de part de l’agriculture, de l’économie forestière et de la
pêche dans le produit national brut, du nombre de sans-abris suite à des catastrophes naturelles, d’instabilité de la production agricole et d’instabilité des exportations de biens et services. Par conséquent, les revenus, les ressources humaines et la vulnérabilité sont les trois ensembles de critères qui identifient la liste des PMA. Les Nations Unies utilisent un mécanisme dans lequel tous les trois ans, cette liste est revue et de nouveaux pays sont introduits, tandis qu’avec de la chance, certains pays sont retirés de la liste. Vous avez dit que l’ONU a ses procédures, ses normes et ses chiffres et évalue qui y rentre et qui n’y est pas. Pourquoi est-il important de savoir qui a un statut de PMA ? Parmi les pays en développement, ces pays les moins avancés ont été isolés pour bénéficier d’un soutien public et de mesures de soutien internationales plus concentrées, et pour leur consacrer plus d’attention afin qu’ils triomphent de leurs problèmes et de leurs handicaps structurels, ou de leurs obstacles au développement. Cette liste est donc importante pour cibler les pays qui nécessitent le plus de soutien international.
Y a-t-il assez d’avantages à être un PMA qui me pousseraient, si j’étais président d’un pays, à le devenir, ou la stigmatisation serait-elle si importante que je ne le voudrais pas ? Une certaine stigmatisation y est liée parce que vous êtes perçu comme un pauvre parmi les pauvres. Lorsque cette catégorie a été créée, deux pays ne voulaient vraiment pas s’y retrouver. L’un était le Ghana. L’autre était le Zimbabwe. Ils ont été autorisés à s’en retirer, parce que si vous ne voulez pas vous y trouver, personne ne peut vous y forcer. Mais d’un autre côté, vous vous excluez des avantages ou des préférences alloués aux pays intégrés à la liste. Bien qu’il y ait un peu de stigmatisation, l’idée est que vous allez utiliser cette fenêtre d’opportunité fournie par les mesures de soutien et sortir de cette liste aussi vite que possible. Donc la question est, que plutôt que d’être reconnu comme structurellement handicapé, vous utilisez les mesures de soutien mises à votre disposition et vous en faites bon usage. Malheureusement, et c’est là tout le problème actuellement, malgré l’utilisation de mesures de soutien sur une période de 30 à 40 ans, seuls deux pays sont sortis du groupe. Le Cap Vert ‰ récemment, et avant lui le Botswana.
Venir en aide aux pays les moins avancés Debapriya Bhattacharya préfigure les questions à discuter lors de la quatrième conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) qui se tiendra à Istanbul en mai 2011. Une question centrale, explique-t-il, réside dans le fait que la croissance économique des PMA n'est pas parvenue à sortir les pauvres de leur condition. DEBAPRIYA BHATTACHARYA est un conseiller spécial du Secrétaire Général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, chargé de préparer les documents de stratégie qui seront utilisés dans le processus de préparation de la conférence des Nations Unies de 2011 sur les PMA.
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Photo: Mikkel Ostergaard/Panos
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Trois pays se trouvent en passe de sortir de la liste l’année prochaine. Parmi eux, les Maldives, un petit état insulaire menacé entre autres par le changement climatique. Le deuxième est les Samoa et le troisième la Guinée Équatoriale. Ce dernier est riche en pétrole et son revenu par habitant se place parmi les revenus les plus élevés au monde. Comment ce groupe de pays est-il différent ou semblable à la description de Paul Collier « le milliard du bas » concernant les personnes les plus pauvres ? Le « milliard du bas » s’étend sur de nombreux pays. Il s’agit d’une catégorie de populations qui forment les plus pauvres des pauvres. Mais nous ne parlons pas ici des personnes pauvres. Nous parlons des pays pauvres. L’élément crucial ici est que ces pays souffrent de handicaps difficiles à surmonter en comptant uniquement sur leurs efforts internes. Certains handicaps ne peuvent jamais être vaincus. Par exemple, il existe des dizaines de pays sans littoral comme le Bhoutan, le Népal et certains pays d’Afrique – à faible revenus et enclavés. C’est un grave problème pour eux. De même, il existe des pays insulaires, à très petite population, qui peuvent être dévastés par un tsunami. Ce sont des handicaps majeurs qui doivent être pris en considération. Haïti est un exemple classique de la vulnérabilité de ce type d’économies. Un pays peut être touché, non seulement par des catastrophes causées par l’homme, mais également par des catastrophes naturelles. Le même phénomène s’est produit avec les tsunamis dans le Pacifique il y a quelques années. Donc même si vous êtes un pays développé, mais très vulnérable, vos réalisations sont très fragiles et tout choc externe peut les balayer, comme ça. C’est donc bien plus qu’une question de produit national. Cette catégorie de pays, avec ces problèmes particuliers, sera donc le centre d’intérêt de la conférence que vous préparez pour mai 2011. En quoi cela – la quatrième conférence ONU sur les PMA – sera-t-il différent et quelles sont les nouvelles réalisations auxquelles vous espérez parvenir pour aider ces pays ? Pour concevoir de nouvelles méthodes, de nouvelles interventions et de nouvelles mesures de soutien, ou encore une nouvelle génération de politiques publiques pour accélérer le processus de développement dans ces pays, il faut comprendre comment ils ont évolué au cours de la dernière décennie. Si l’on observe ces pays de plus près, on voit qu’au cours de la décennie précédant les années 2006/2007, avant que la crise alimentaire, la crise pétrolière et les crises financières et économiques n’entrent en jeu, ces pays évoluaient plutôt bien en termes de croissance. Ils augmentaient leurs exportations et recevaient des niveaux relativement élevés d’investissements directs à l’étranger (IDE). Les flux d’assistance officielle au développement avaient également augmenté à un certain niveau. Mais ce qui était très étrange, c’était que malgré toutes les performances, apparemment améliorées, de ces pays et les indicateurs macro-
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économiques en hausse, nous avons remarqué que le rôle du secteur industriel, des industries de transformation à même de fournir des emplois de bonne qualité et même des emplois qui progressent, n’évoluait pas. Il y avait donc de la croissance, mais pas au sein des secteurs modernes. En termes d’exportations, il n’y avait alors guère de diversification des produits. Dans le cas de la plupart des pays africains, une marchandise était dominante : soit la fabrication de textiles soit les industries extractives, pétrole ou autres ressources minières. Il n’y avait aucune diversification. Dans le cas des IDE, la plupart des investissements allaient aux mines et aux industries extractives. Donc, la question à se poser est : comment de nouvelles mesures de soutien peuvent modifier ces circonstances, afin d’atteindre une croissance productive intégratrice et à base élargie ? Une croissance productive signifie une croissance de l’industrie et une croissance du secteur agricole. En effet, l’agriculture a été négligée durant la décennie précédant la dernière crise alimentaire. Cela signifie également des services qui peuvent soutenir l’environnement d’investissement et tous ces autres secteurs en créant des emplois. Un environnement favorable pour la croissance de ces secteurs se trouve-t-il largement sous le contrôle des pays riches ou des pays développés les plus importants, ou s’agit-il avant tout de décisions de politique interne qui doivent être prises par les dirigeants des PMA eux-mêmes ? Nous parlons ici d’un accord, d’une entente entre les pays développés et les PMA. Et nous avons actuellement une tierce partie, les économies émergentes. Donc, vous avez les pays développés, les pays en développement avancés et les pays les moins avancés. Ainsi, les trois vont se réunir pour atteindre ce que nous appelons « des responsabilités partagées mais différenciées ». Les objectifs sont communs, mais en termes de moyens d’y parvenir, il existe des responsabilités différenciées, en fonction du secteur. Les politiques internes, une bonne gouvernance, des mesures anti-corruption, un système juridique efficace, tout cela est très important et se trouve sous le contrôle des PMA eux-mêmes. Mais pour les moderniser, ils peuvent avoir besoin de ressources et ces ressources et expertises ne sont pas toujours disponibles dans le pays. De plus, connaissant la nature de leurs demandes d’investissements ou leurs dépenses publiques pour la santé et l’éducation, ils peuvent avoir besoin de soutien pour combler le manque. L’une des manières d’y parvenir est bien entendu d’obtenir davantage d’aide de l’étranger. La deuxième méthode consiste à obtenir de nouveaux marchés pour y vendre ses produits. La troisième consiste à attirer des investissements dans des secteurs créateurs d’emplois – le développement durable par l’investissement dans d’autres secteurs que l’industrie extractive.
Toutes ces questions vont se croiser en termes de moyens de précipiter un changement structurel dans ces pays, afin qu’ils soient mieux intégrés au monde globalisé, et que les bénéfices du développement soient diffusés jusqu’aux plus pauvres des pauvres et enfin, pour atteindre certains des objectifs du millénaire pour le développement. Lorsque nous pensons aide, commerce et investissement, nous nous concentrons d’habitude sur les politiques des pays à revenus
Pays les moins avancés
Amérique 1 1. Haiti * Les petits états insulaires en développement sont marginalisés de l'économie mondiale par les conséquences défavorables combinées de leur petite taille, de leur éloignement des grands marchés et de leur grande vulnérabilité aux chocs économiques ou naturels qui dépassent les capacités nationales. Les pays en développement sans littoral font face à de graves contraintes sur leur développement socio-économique général, sous forme d'un manque d'accès territorial à la mer, d'éloignement et d'isolement des marchés mondiaux et de coûts élevés de transit. * Aussi petits états insulaires en développement (PEID) # Aussi pays en développement sans littoral (PDE)
élevés, mais bien sûr comme vous l’avez souligné, nous avons à présent ces grandes économies de marché émergentes qui deviennent de plus en plus puissantes, avec des marchés parfois plus importants que ceux des pays riches. Comment interviennent-ils dans cette discussion avec les PMA ? L’un des points de changement majeurs, le nouveau contexte pour les défis de développement des PMA qui a changé depuis la dernière conférence de 2001, est l’émergence du
sud global, les nouvelles économies émergentes. Les PMA vendent à présent plus de 50 % de leurs exportations à des pays en développement. Mais le problème est que l’essentiel de ces exportations est constitué de minéraux et de carburants. Moins de 50% des exportations vers les pays développés est constituée de produits manufacturés, y compris les textiles. Il est question ici de qualité contre quantité. La question est de savoir comment les PMA peuvent accéder à ces nouveaux marchés
Afrique 33
1. Angola 2. Bénin 3. Burkina Faso # 4. Burundi # 5. République centrafricaine # 6. Tchad # 7. Comores * 8. République démocratique du Congo 9. Djibouti 10. Guinée Équatoriale
11. Érythrée 12. Éthiopie # 13. Gambie 14. Guinée 15. Guinée-Bissau * 16. Lesotho # 17. Liberia 18. Madagascar 19. Malawi # 20. Mali # 21. Mauritanie 22. Mozambique 23. Niger #
émergents avec de meilleurs produits, et si cela peut leur être bénéfique en termes de diversification et de transferts de technologie. C’est le nouveau contexte et nous y retrouvons la question de la responsabilité partagée. l L’article ci-dessus est une version remaniée et
abrégée d’un entretien réalisé par Lawrence MacDonald pour le Centre for Global Development (centre pour le développement mondial) et diffusé dans les Global Prosperity Wonkcast.
Asie et Pacifique 15
24. Rwanda # 25. São Tomé et Príncipe * 26. Sénégal 27. Sierra Leone 28. Somalie 29. Soudan 30. Togo 31. Ouganda # 32. République unie de Tanzanie 33. Zambie #
1. Afghanistan # 2. Bangladesh 3. Bhoutan # 4. Cambodge 5. Kiribati * 6. République démocratique populaire du Laos # 7. Maldives * 8. Myanmar 9. Népal # 10. Samoa * 11. Iles Salomon * 12. Timor oriental * 13. Tuvalu * 14. Vanuatu * 15. Yémen MakingIt 21
De part en part de la planète, les communautés locales des PMA ont été sérieusement touchées par la crise financière mondiale, puisque leurs maigres acquis économiques et sociaux réalisés ces dernières années ont soudainement reflués. Des appels à « l’action » de plus en plus pressants sont lancés auprès de la communauté internationale afin de soutenir la création d’emplois et les initiatives génératrices de revenus permettant de réparer la situation, en particulier au sein des communautés les plus pauvres. De la même manière que lors des années qui ont précédé la crise, la solution la plus souvent mise en avant est la microfinance qui, selon ses défenseurs, est parfaitement adaptée pour donner un coup de pouce à une relance « ascendante » et à une trajectoire de développement animée par les pauvres euxmêmes, sous forme de travail indépendant et de micro-entreprises. Malgré la rhétorique enthousiaste et les RP dithyrambiques qui entourent le modèle de la microfinance depuis ces trente dernières années, même les supporters les plus assidus de ce modèle reconnaissent désormais que les résultats obtenus sont en réalité très maigres. Pour les autres, l’évidence révèle que la microfinance fait plutôt partie du problème du développement et non de la solution : les PMA souhaitaient un développement durable mais la plupart d’entre eux terminent sous le joug des micro-dettes. Le modèle dominant de la microfinance commerciale étant de plus en plus considéré comme problématique, de nombreuses agences de développement international, ainsi que des gouvernements de PMA, commencent à étudier des formes d’établissements financiers locaux plus appropriés pour aider les pauvres. Leurs conclusions prouvent qu’il existe de nombreux modèles de financement locaux et d’établissements financiers basés sur la communauté et que ceux-ci présentent des résultats véritablement impressionnants en termes de développement durable et de réduction de la pauvreté.
L’exemple de la CLP L’exigence sans doute la plus importante d’un système de financement local dans les PMA est qu’elle ne doit pas simplement corriger la pauvreté et le sous-développement, mais qu'elle doit également inciter à l’éradication définitive de ces problèmes. Les banques de développement communautaire bien conçues sont en mesure de réaliser cela. Dans le nord de l’Espagne, au Pays basque, la Caja Laboral Popular (CLP) est l’un de ces établissements, détenu et contrôlé localement, qui a réussi à soutenir la création d’entreprises dans une région reculée et affectée par un conflit historique. La CLP est une banque de développement qui a soutenu des Membre et chercheur de l'Institut de développement outre-mer (Overseas Development Institute) de Londres, MILFORD BATEMAN est spécialiste des questions d’accès au financement et de développement d'entreprise.
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Selon Milford Bateman, plutôt que la microfinance, ce sont les établissements financiers communautaires qui peuvent aider les populations pauvres des pays les moins avancés à sortir de la misère
Le
pouvoir de la
communauté entreprises coopératives en étant le point d’ancrage autour duquel la communauté a pu commencer à se développer et à rapidement endiguer la pauvreté d’une manière socialement optimale. Par exemple, les coopératives ont été installées près des lieux d’habitation de leurs membres, ce qui limite les déplacements et leur donne plus de temps libre pour profiter de leur vie de famille. Grâce à ses racines profondément ancrées dans la communauté et à divers mécanismes régulateurs démocratiques, la CLP a réussi à se tenir à l’écart de la corruption et de la mauvaise gestion. En définitive, en un peu plus de trente ans, une région autrefois pauvre s’est transformée en l’une des plus riches régions d’Europe, des plus inclusives au niveau social et des plus dynamiques en termes de culture. L’expérience de la CLP est-elle unique ? Certainement pas. Après 1945, des résultats largement similaires ont été obtenus dans le nord de l’Italie par un réseau de banques coopératives et d’établissements de crédit spécialisés (ECS) qui furent décisifs pour la reconstruction de l’infrastructure physique et sociale détruite au cours de la Seconde guerre mondiale. En mobilisant rapidement l’épargne, puis en la réinjectant dans des fonds d’investissement à long terme affectés pour soutenir des activités potentiellement durables et/ou à croissance rapide, en particulier pour les
entreprises coopératives, ces établissements de financement basés sur la communauté aidèrent une région ravagée par le conflit à devenir probablement la plus avancée d’Europe au niveau économique et social. Plus important encore, elles ont été capables de développer des méthodologies pour identifier les meilleures perspectives d’activité et pour les soutenir avec soin au cours des années. Dans certains cas, une aide financière du gouvernement était nécessaire (comme dans le cas des ECS), mais cette dépense ne saurait être considérée comme autre chose qu’un fantastique investissement, étant donné le développement économique et la réduction de la pauvreté qui en ont découlée.
Questions de gouvernance Stimulés par de tels exemples édifiants, un nombre croissant de PMA ont commencé à (ré)explorer l’idée de banques coopératives locales et autres établissements financiers basés sur la communauté. Nombre d’entre eux acceptent le bien-fondé du concept de banque coopérative, mais le problème primordial est la manière de réglementer les questions de gouvernance. Très souvent, dans de nombreux PMA, des établissements financiers privés axés sur le profit sapent la confiance dans la communauté et engendrent un chaos économique. L’exemple le plus récent s’est déroulé au Nigéria, où la licence
Le groupe Ikidia Saving for Change organise chaque semaine une réunion à Domba, au Mali.
consommation conférés par des fournisseurs de microfinance leur serait d’une aide primordiale. Dans ce cas, les établissements concernés, basés sur la communauté, détenus et contrôlés par les épargnants se sont très souvent avérés être la bonne solution. Bien entendu, l’idée n’est pas neuve, puisqu’elle remonte au mouvement des building societies (associations d’accès à la propriété), fondé au Royaume-Uni à la fin du 18e siècle. Pendant plus de 150 ans, les building societies du Royaume-Uni ont extrêmement bien fonctionné pour la communauté locale, leur fournissant des prêts abordables pour l’acquisition de logements et le développement de petites activités. Elles se sont seulement mises à péricliter lorsqu’on les a démutualisées et commercialisées au début des années 1990. L’expérience positive de ces établissements d’épargne basés sur la communauté peut être reproduite dans de nombreux PMA — à condition d’un soutien technique et peut-être également d’une capitalisation initiale.
Photo: Rebecca Blackwell / Oxfam America
Une véritable responsabilisation
de 224 petites banques de microfinance privées a été révoquée de manière définitive par la banque centrale pour cause de prise de risques excessifs et de mauvaise gouvernance d’entreprise. Évidemment, le modèle coopératif n’a pas échappé à des formes similaires d’abus et de corruption, telles que celles constatées par exemple à Haïti en 2002 après l’effondrement de nombreuses coopératives financières. Mais l’expérience prouve que cette propriété et ce contrôle communautaires augmentent les chances de probité à la fois pour les épargnants et pour la communauté dans son ensemble, ainsi qu’à accroître son efficacité en tant qu’établissement financier. Certains PMA ont été inspirés par la réussite du concept des banques de développement au niveau national dans des économies émergentes, comme celle du Brésil. Au niveau communautaire, il existe également de nombreux modèles créatifs de ce qui peut être entrepris. À titre d’exemple, Akwandze Agricultural Finance (AAF), dans la province sudafricaine de Mpumalanga, est une entreprise en joint venture à 50-50 entre une coopérative fermière privée (Liguguletfu Co-operative Ltd) et un fabricant de sucre (Tsb Sugar). AAF a été en mesure d’aider ses pauvres membres-fermiers à échapper de manière définitive à la pauvreté en transformant leur agriculture de subsistance en
exploitations agricoles familiales avec un rendement largement supérieur au niveau d’efficience minimum. En quelques années, grâce à l’implication de plus de 900 fermierssucriers locaux membres de Liguguletfu, AAF a été capable d’aider les membres-fermiers à accéder à des prêts raisonnables (16 % d’intérêts), pas seulement pour soutenir leurs activités courantes, mais aussi — de manière décisive pour répondre au besoin de développement permettant de réussir sur le long terme — pour soutenir leurs plan d’expansion. Les fermiers savent qu’ils doivent croître au-delà du niveau d’efficience minimum s’ils veulent vraiment acquérir une stabilité et profiter d’un retour décent sur leur travail. Chose importante, aucun des profits de AAF n’est reversé à des actionnaires extérieurs, ils sont réinjectés dans AAF pour développer plus de services, respectant ainsi les souhaits des membres-fermiers. Cependant, les établissements financiers locaux motivés par le développement ne sont pas les seuls à pouvoir aider les PMA à se développer. De nombreux analystes prétendent que la promotion de l’épargne au sein des communautés pauvres est souvent un moyen bénéfique équivalent de traiter la pauvreté. Par exemple, aider les pauvres à économiser pour des achats importants, plutôt que de payer des intérêts élevés sur de simples prêts à la
En fait, il existe désormais de nombreuses expériences en cours qui utilisent des organisations de type unions de crédit détenues par la communauté. Par exemple, le programme « Épargner pour le changement » de Oxfam America au Mali concerne plus de 300 000 femmes qui gèrent plus de 4 millions de dollars US pour les finances de leur groupe. On aide les femmes à éviter les requins de la finance locaux et les établissements de microfinance à but lucratif, ce qui leur permet ainsi de commencer à épargner au sein de leur propre établissement. Elles économisent pour des postes de dépenses coûteux ainsi que pour des urgences imprévues et peuvent également accéder rapidement à des fonds abordables pour lancer ou élargir de véritables activités, contrairement à de simples opérations commerciales. Il s’agit d’une véritable responsabilisation, obtenue grâce à un établissement financier détenu par la communauté et non d’un emprisonnement progressif dans des micro-dettes. La conclusion à retirer des expériences des pays développés et d’ailleurs, est que les établissements financiers locaux sont indubitablement les mieux configurés en tant qu’entités contrôlées et détenues par la communauté, en particulier pour maximiser les chances de rester centré sur le développement local. Les coopératives financières, les banques de développement communautaires et les unions de crédit ont été des innovations réussies du secteur financier local dans de nombreux pays développés. Leur expérience est urgemment nécessaire puisque les PMA sont en train de concevoir leurs propres établissements financiers suite à la crise mondiale. Par-dessus tout, la leçon à tirer semble être la nécessité de reprendre les systèmes financiers locaux des mains des structures de type Wall Street et des établissements agressifs de microfinance à but lucratif et de les rendre à leur véritables propriétaires : les communautés et les populations locales. n
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Photo: UN Photo/Jenny Rockett
RENFORCER LA CAPACITÉ DE PRODUCTION
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En 2007, CHEICK SIDI DIARRA a été désigné secrétaire général adjoint des Nations Unies et haut représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits états insulaires en développement. À l’époque de sa nomination, M. Diarra assumait les fonctions de représentant permanent du Mali auprès des Nations Unies à New York. Au cours de sa longue carrière diplomatique, M. Diarra s’est activement impliqué à encourager les efforts d’intégration et le programme de développement de l’Afrique au niveau international. Depuis 1982, lors des sommets de l’Union africaine, il est l'un des principaux négociateurs pour ces questions.
Photo: istock
Alors que les pays les moins avancés (PMA) ressentent de plus en plus les effets de la crise économique mondiale, CHEICK SIDI DIARRA de l’ONU explique que, pour développer leur résilience, ces pays doivent, et peuvent, augmenter leur capacité de production. En renforçant trois éléments essentiels, à savoir les ressources de production, les potentiels entrepreneuriaux, et les relations de production, les PMA peuvent produire des biens et des services en plus grande quantité et de meilleure qualité. Mais pour que ce processus réussisse, il leur faut également mettre en place de nouvelles politiques, inventer de nouvelles formes de gouvernance du développement et recevoir un support multilatéral plus efficace. MakingIt 25
partenaires
résilience Questions de capacité de production
Avant la crise économique mondiale de 2008/2009, le groupe des pays les moins développés (PMA) avait enregistré des avancées économiques impressionnantes, avec une croissance annuelle moyenne du PIB réel de 6 % au cours des cinq années précédentes. La récente crise financière a eu des répercussions immédiates sur les pays en développement étroitement liés aux marchés financiers mondiaux, puisque le capital s’est réfugié dans des paradis fiscaux et qu’on a constaté une fuite rapide des capitaux, depuis les marchés émergents vers les économies plus avancées, notamment les États-Unis. Cependant, l’impact initial sur les PMA a été, d’une certaine manière, amorti, étant donné que la plupart si ce n’est la totalité d’entre eux, étaient relativement peu intégrés sur les marchés financiers mondiaux. Néanmoins, avec l’aggravation de la crise financière, le gel des crédits et la baisse brutale de la valeur marchande des richesses individuelles, les PMA se sont enfoncés dans une crise mondiale de l’économie réelle. Selon la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), la valeur des exportations depuis les PMA vers les principaux pays importateurs a chuté de plus de 43 % en 2009, par rapport au premier semestre 2008, tandis que la valeur mondiale des exportations n’a chuté que de 32 % au cours de la même période. Cette brutale chute du revenu des exportations est largement due au déclin des prix des produits de base et est associée à la baisse des recettes et des investissements gouvernementaux. Selon la Banque mondiale, les transferts de fonds vers les pays en développement ont chuté de 6 % en 2009, bien qu’un léger rétablissement soit possible en 2010. Plus préoccupant encore, est l’impact à long terme que la crise aura probablement sur les PMA, étant donné leur vulnérabilité économique intrinsèque et leur vulnérabilité aux chocs externes.
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Dans ce contexte, il est généralement admis que la stratégie clé qui permet de développer la résilience interne des PMA est de renforcer leur capacité de production. Les capacités de productions, telles que définies par la CNUCED, sont les ressources de production, les capacités entrepreneuriales, et les relations productives, dont la globalité détermine la capacité d’un pays à produire des biens et services et lui permet de croître et se développer. En mai 2001, la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés a adopté le Programme d'action de Bruxelles en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010, une stratégie globale de réduction de la pauvreté orientée sur des résultats, taillée sur mesure pour les besoins spécifiques des PMA. Afin de s’assurer que les PMA bénéficient des effets de la mondialisation, le Programme d'action de Bruxelles a identifié le renforcement des capacités de production comme l’un des sept engagements clés entre les PMA et leurs partenaires de développement. En développant leurs capacités de production, les PMA peuvent compter de plus en plus sur la mobilisation de leurs ressources internes pour financer leur croissance économique, réduire leur dépendance envers l’aide et attirer les flux de capitaux privés susceptibles de soutenir leur processus de développement. L’augmentation des capacités de production permettra également aux PMA d’être concurrentiels sur les marchés internationaux de biens et de services qui vont audelà des marchandises de base et qui ne sont pas dépendants des régimes spéciaux d’accès aux marchés. La capacité de production a également une importance capitale dans la lutte pour la diminution de la pauvreté dans les PMA. Les preuves se multiplient pour indiquer que les
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entre
Comment les PMA peuvent-ils renforcer leur capacité de production ? Étant donné l’ampleur des défis auxquels sont confrontés les PMA en termes de renforcement de capacité, il est urgent que les partenaires du développement étendent leur engagement sous forme de développement du secteur privé, de modernisation de l’industrie et de promotion d’un environnement favorable, tel que des infrastructures et des services de qualité. En même temps, les PMA doivent relever le défi d’améliorer leurs infrastructures matérielles, en particulier l’énergie, le transport et les communications. L'approvisionnement en énergie est primordial, puisqu’avec le transport et les communications, il facilite la connectivité avec les agents économiques aux niveaux national et international. L’infrastructure sociale est une autre composante majeure du renforcement de la capacité, en particulier en ce qui concerne la santé et l’éducation, qui sont directement liées à la suffisance de l’approvisionnement en ressources humaines, en compétences et en capacités entrepreneuriales. En outre, la mise en place de systèmes financiers, la sécurisation des investissements nécessaires pour la recherche et le développement, la formation technologique et les systèmes d’innovation sont cruciaux pour permettre aux PMA de se confronter à la crise et d’accélérer leur modernisation.
capacités
transferts d’aide à destination des PMA sont de plus en plus employés pour soulager les souffrances humaines, mais qu’on ne saurait parvenir à une réduction substantielle et soutenue de la pauvreté avec la seule solidarité internationale. Ce résultat nécessitera la création de richesses au sein des PMA et le développement de capacités internes, d’une manière qui permettra de développer les opportunités d’emplois productifs.
Pour que les PMA puissent étendre leur production, ils doivent renforcer trois éléments essentiels : ressources de production, capacités entrepreneuriales et relations de production. l Premièrement, les PMA doivent utiliser et étendre efficacement leurs ressources de production comprenant le capital humain, matériel, financier et naturel. Les investissements dans le développement humain sont une part essentielle du développement des capacités de production. l Deuxièmement, une meilleure utilisation des capacités entrepreneuriales et des compétences principales des entreprises en termes de qualifications, de savoir-faire et d’informations, peut faciliter la mobilisation des ressources de production, dont l’objectif est de transformer les matières premières en produits, d’investir, d’innover, de rénover, d’améliorer la qualité des produits et même de créer des marchés. l Troisièmement, la mobilisation réussie des ressources de production devra être mariée à une meilleure utilisation des capacités entrepreneuriales, afin de diversifier les relations de production. Cela inclut les relations entre les entreprises de tailles différentes et similaires et peut prendre la forme de relations de délocalisation ou de sous-traitance. Dans le processus réel de développement de la capacité de production, l’étape ultime consiste à accumuler du capital. L’accumulation de capital repose sur une échelle élevée d’investissements étrangers et d’épargne privée, à la fois nationale et étrangère. C’est pourquoi les PMA ont besoin d’une série de mesures incitatives pour l’épargne et l’investissement, ainsi que d’un système financier effectif et capable d’attirer et de mobiliser des ressources financières et de développer les entreprises locales. Des mesures plus poussées sont également nécessaires pour promouvoir les transferts de technologie et accroître la productivité de la main ‰ d’œuvre.
preneurial
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soutien ‰
Le développement des capacités technologiques permet aux produits issus des PMA d’être compétitifs sur les marchés internationaux. Il permet également de générer des emplois plus productifs et de construire des relations avec l’économie mondiale.
aide
Le rôle de l’agriculture et de l’industrie D’autre part, les stratégies de développement des capacités de production conçues par les PMA, en particulier ceux d’Afrique, puisqu’ils représentent 33 des 49 pays concernés, devront inclure l'agriculture dans leur champ d’application. L’agriculture, qui devra recevoir une nouvelle attention politique nationale et internationale puisqu’elle requiert des investissements accrus et des revalorisations technologiques. La nouvelle génération de politiques agricoles devrait être axée non seulement sur la production agricole, mais aussi sur le développement des agro-industries et des chaînes de valeur. Il faudra trouver un équilibre entre cultures vivrières de base et cultures commerciales, ce qui permettrait de renforcer la sécurité alimentaire tout en favorisant la croissance des exportations. Grâce à une série de pré-conditions et à leurs capacités d’adaptation accrue en ce qui concerne l’utilisation des technologies modernes et la commercialisation d’un nouveau savoir, les PMA peuvent sauter plusieurs étapes du développement et avancer vers un plus haut degré d’industrialisation. Le défi est d’atteindre le seuil de compétitivité des marchés mondiaux, et dans ce contexte, cela dépend beaucoup de la voie que prennent les PMA pour bénéficier de l’intégration régionale.
obligations financières et à mobiliser les ressources internes publiques et privées, est sérieusement handicapée par diverses contraintes structurelles. Celles-ci incluent le manque de diversification de la base économique et la grande vulnérabilité économique qui en découle, les niveaux de pauvreté persistants, l’inadéquation des infrastructures de base, les inconvénients géographiques et surtout le spectre lié à l’énorme disparité des ressources. C’est pourquoi la communauté internationale a fourni des aides et des prêts qui ont joué un rôle vital dans le financement des investissements nationaux engagés pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans ces pays. Pour atteindre un bon niveau de gestion de l'aide et de l'utilisation des ressources d'aide, toutes les parties prenantes doivent aborder les questions d'efficacité de l'aide. Afin que l’aide apportée aux PMA soit efficiente, les donneurs doivent témoigner de leur engagement à long terme et reconnaître que le soutien financier est la stratégie à long terme la plus aboutie pour aider ces pays. Pour soutenir le développement de la capacité de production, l’aide et les autres types d’assistance doivent augmenter en volume, être livrés de manière plus efficace et être mieux adaptés à la demande, comme par exemple, tenir compte des intérêts du secteur privé et de la société civile. Étant donné que chaque pays dispose de conditions qui lui sont propres, il est nécessaire, au niveau du pays bénéficiaire, de réaliser un contrôle et une évaluation de l’accomplissement de l’aide de manière indépendante. De plus, des mesures spécifiques aux PMA et une approche orientée selon chaque pays sont nécessaires pour valoriser les droits du pays, diriger l’aide vers les secteurs où son impact sera le plus flagrant et améliorer l’utilisation de cette aide. En outre, les PMA ont besoin de renforcer leurs
compé
Comment l'aide peut-elle devenir plus efficace ? Au cours de leur processus de développement industriel, la capacité des PMA à s’engager dans des
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Changer les politiques de développement Une réduction durable de la pauvreté nécessite des taux de croissance économique élevés et continus, capables de créer des opportunités d’emplois productifs pour les pauvres et de les aider à augmenter les revenus de leur foyer. L'unique manière d’atteindre ces objectifs est de développer les capacités de production. Cela doit devenir le souci primordial, aussi bien des responsables politiques que des partenaires de développement des PMA. Cependant, le développement des capacités de production nécessite un changement considérable des politiques de développement. Il exige une nouvelle orientation stratégique de développement et des stratégies de réduction de la pauvreté spécifiques aux PMA et en conséquence,
investissement
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capacités de production afin de planifier et de mettre en place des projets, d’améliorer le contrôle et l’évaluation et de garantir une meilleure coordination institutionnelle parmi les nombreuses agences gouvernementales impliquées dans la négociation et l’utilisation de l’aide. Enfin, le programme « Aide pour le commerce » et le Cadre intégré renforcé (CIR) doivent devenir les moteurs effectifs de développement des capacités de production des PMA. Ces pays doivent se voir accorder une exonération de taxe et un accès libre de quotas pour les marchandises des principaux marchés. Ces mesures doivent être complétées par des règles favorisant les origines et par l’élimination des barrières non tarifaires. Les gouvernements des PMA doivent également bénéficier d'une flexibilité économique leur permettant d’adopter des politiques agricoles, commerciales et industrielles qui promouvront la valeur ajoutée locale et l’apprentissage technologique. Il faut attribuer aux PMA des conditions d’accès élargies pour la circulation provisoire des fournisseurs de services.
une nouvelle orientation stratégique de l’aide au développement. Premièrement, il existe désormais encore plus de raisons de recentrer l’attention politique sur le développement des capacités de production. Cela signifie que les politiques doivent être orientées vers la stimulation des investissements productifs, la construction de capacités technologiques et le renforcement des relations au sein et parmi les secteurs d’activités et les entreprises. Le renforcement des capacités de production nationales devra également viser à la production d’une gamme plus étendue de produits plus sophistiqués. Deuxièmement, il est nécessaire de construire un nouvel état développementiste. Il ne s’agit pas de revenir à l'ancien style de planification du développement, mais plutôt de trouver de nouvelles formes de gouvernance du développement appropriées au 21e siècle. De telles formes de gouvernance du développement devront être fondées sur une collaboration stratégique entre l’État et le secteur privé qui encouragera la transformation structurelle des PMA, depuis leur statut d’économies agraires vers celui d’économies post-agraires. Troisièmement, il est nécessaire de garantir un soutien multilatéral aux PMA. Il ne s’agit pas simplement de la quantité ou de la qualité de l’aide fournie. Les règles qui gouvernent les relations économiques internationales en ce qui concerne les flux commerciaux, financiers, d’investissement et technologiques doivent être conçues de manière à soutenir le développement des PMA. Il est également primordial que le soutien aux PMA n’impose pas de limite superflue aux mesures que peuvent prendre les gouvernements pour promouvoir le développement, la transformation structurelle et la diminution de la pauvreté. n
étitivité
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Énergies renouvelables :
L’importance croissante des énergies renouvelables par rapport aux sources d’énergie conventionnelles est indubitable, mais dans quelle mesure la tendance à l’investissement et au développement de services énergétiques propres est-elle la chasse gardée des pays développés ? Deux rapport récents viennent nous éclairer sur l’état des énergies renouvelables dans les pays en développement.
Photo: Global Wind Energy Council (GWEC)
La ferme éolienne Kutch de Gujurat, en Inde.
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le nouveau paysage mondial
Renewables 2010 Global Status Report
Les énergies renouvelables rurales
(Rapport 2010 sur les énergies renouvelables dans le monde), publié par le Renewable Energy Policy Network for the 21st Century (REN21)
Le rapport de 2010 sur les énergies renouvelables dans le monde a identifié plusieurs tendances récentes montrant le rôle croissant des pays en développement dans l’expansion des énergies renouvelables. Ensemble, les pays en développement possèdent maintenant plus de la moitié des capacités mondiales en énergies renouvelables. La Chine est en tête sur plusieurs indicateurs de croissance du marché. L’Inde se classe, elle, au cinquième rang mondial des capacités éoliennes totales et est en train de développer rapidement plusieurs formes d’énergies renouvelables rurales, telles que le biogaz et l’énergie solaire photovoltaïque (PV). Le Brésil produit la quasi-totalité de l’éthanol mondial à base de sucre et se dote de nouvelles centrales à biomasse et installations éoliennes. Les marchés des énergies renouvelables progressent très rapidement dans des pays comme l’Argentine, le Costa Rica, l’Égypte, l’Indonésie, le Kenya, la Tanzanie, la Thaïlande, la Tunisie et l’Uruguay, pour n’en citer que quelques uns. La géographie des énergies renouvelables est en train de se modifier, ce qui laisse se profiler le début d’une nouvelle ère. Par exemple, l’énergie éolienne n’existait que dans une poignée de pays dans les années 1990, alors qu’elle est maintenant présente dans plus de 82 pays. Le monopole de la production est en train de glisser de l’Europe vers l’Asie, avec l’engagement croissant de pays comme la Chine, l’Inde et la République de Corée dans les énergies renouvelables. En 2009, la Chine a fourni 40 % de la production de PV solaire dans le monde, 30 % des éoliennes mondiales (contre 10 % en 2007) et 77 % des collecteurs d’eau chaude solaire mondiaux. En Amérique latine, de nouveaux producteurs de biocarburants apparaissent en nombre dans des pays tels que l’Argentine, le Brésil, la Colombie, l’Équateur et le Pérou et bien d’autres technologies renouvelables se développent. Au moins 20 pays du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’Afrique sub-saharienne ont des marchés des énergies renouvelables actifs.
Objectifs politiques Les politiques en faveur des énergies renouvelables, instaurées dans quelques pays seulement au cours des années 1980 et 1990, se sont étendues à beaucoup de pays, d'états, de provinces et de villes au cours des 15 dernières années, notamment sur la période 20052010. Les pays en développement représentent maintenant plus de la moitié des pays ayant des objectifs politiques en la matière (45 sur 85 pays).
La Chine vise une consommation énergétique finale basée à 15 % sur les énergies renouvelables d'ici à 2020, alors même que la demande énergétique totale continue à progresser à un taux annuel de près de 10 % (la Chine a atteint son objectif 2010 fixé à 10 % d'énergie primaire avec deux ans d'avance, en 2008). Le tout dernier plan de développement provisoire du pays table sur 300 GW d'hydraulique, 150 GW d'éolien, 30 GW de biomasse et 20 GW de PV solaire en 2020.
Quant à l'Inde, son plan actuel sur cinq ans vise 12,5 GW d'énergies renouvelables en plus en 2012 (éolien, hydroélectrique de faible capacité et biomasse) et en 2009, le pays a adopté des objectifs de 1 GW d'énergie solaire en 2013 et de 20 GW en 2022 (dont 1 GW de PV solaire hors réseau en 2017).
Le Brésil prévoit de maintenir ou d'augmenter ses parts d'énergie totale (48 %) et d'électricité (85 %) basées sur des sources renouvelables pour 2030. La Thaïlande a, elle, remonté son objectif en matière d'énergie primaire à 20 % d'ici à 2022. Le plan national des Philippines mise sur 4,5 GW de nouvelles capacités en énergies renouvelables pour la période 2003-2013. Quant à l'Égypte, elle vise 20 % d'électricité en 2020, dont 12 % d'énergie éolienne. Enfin, le Kenya prévoit 4 GW d'énergie géothermique en 2030. Parmi les autres pays en développement ayant adopté de nouveaux objectifs nationaux en 2009 figurent le Ghana, l'Éthiopie, la Jordanie, le Koweït, le Maroc et les Tuvalu.
Les énergies renouvelables jouent un rôle important dans l’accès aux énergies modernes de milliards de personnes, qui continuent à dépendre de sources plus traditionnelles. Environ 1,5 milliards de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à l’électricité et près de 2,6 milliards de personnes cuisinent toujours leurs repas quotidiens avec du bois, de la paille, du charbon ou du fumier. Beaucoup réchauffent leurs aliments sur des feux ouverts générant très peu de chaleur et plus d’un tiers de la population mondiale cuisine encore comme il y a des centaines, voire des milliers d’années. En ce qui concerne l’éclairage, les foyers sans électricité utilisent généralement des lampes à pétrole, qui sont très peu efficaces dans la transformation de l’énergie en lumière. Les communications se limitent à des radios alimentées par des piles sèches très coûteuses. Dans de nombreuses zones rurales des pays en développement, les raccordements au réseau électrique peuvent prendre des décennies ou s’avérer trop onéreux. Aujourd’hui, il existe de bonnes alternatives à l’électricité par réseau et des combustibles d’origine carbonique qui évitent d’attendre l’expansion des réseaux électriques. Cela comprend divers systèmes à base de nouvelles énergies ou d’énergies renouvelables, qui peuvent servir à la fois pour des usages spécifiques et pour une distribution rurale générale. Il est ainsi possible d’accélérer la transition vers des services énergétiques modernes grâce à l’accélération des systèmes d’énergies renouvelables hors réseau. Transition rurale L’abandon des énergies traditionnelles en faveur de formes d’énergies plus modernes est en bonne marche dans les foyers et les petites industries des zones rurales d’un grand nombre de pays. Les adjectifs « traditionnelle » et « moderne » se rapportent tous deux au type de combustible et aux technologies qui les utilisent. Le bois, par exemple, peut être brûlé avec très peu d’efficacité et libérer ‰
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Global Trends in Sustainable Energy Investment 2010
Les énergies renouvelables rurales (cont) ‰ une grande quantité de polluants dans un feu ouvert traditionnel, mais il peut également représenter un combustible de cuisson « moderne » de grande qualité sous forme de copeaux gazéifiés et brûlés, qui seront d’une grande efficacité de combustion et génèreront très peu de pollution. Pour éclairer un foyer, le pétrole est une forme d’éclairage traditionnel qui offre peu de lumière et une faible efficacité, tandis qu’une lampe électrique (alimentée par le soleil par exemple) produira 100 fois plus de lumière qu’une lampe à pétrole ou une bougie. L’éclairage électrique permet aux foyers de lire, de se socialiser et d’être plus productifs en soirée, mais il est aussi synonyme d’une meilleure fréquentation scolaire chez les enfants. Même dans les régions les plus éloignées, de nombreuses sources d’énergie renouvelables tels que les systèmes PV ménagers, les miniréseaux hydroélectriques à faible capacité et les pompes solaires peuvent répondre à certains des besoins élémentaires de la vie moderne, comme un éclairage, des communications, de l’énergie motrice, du chauffage et du refroidissement de qualité. Plus récemment, les systèmes de production à base de biocarburants ont fait l’objet de développements encourageants. Le nombre de foyers ruraux alimentés en énergies renouvelables est difficile à estimer, mais il se compte en dizaines de millions (toutes formes d’énergies renouvelables confondues). Les microcentrales hydroélectriques configurées à l’échelle d’un village ou d’un comté desservent un grand nombre d’entre eux. Plus de 30 millions de foyers s’éclairent et cuisinent à l’aide de biogaz produit dans des fermenteurs ménagers. Environ 3 millions de foyers sont alimentés en électricité par de petits systèmes PV solaires. 40 % de la population mondiale utilise des fours de cuisson à biomasse, dont une nouvelle génération « améliorée » et plus efficace est apparue au fur et à mesure des années. Ces fours sont fabriqués dans des usines et des ateliers du monde entier et plus de 160 millions de foyers les utilisent actuellement. (Rapport 2010 sur les énergies renouvelables dans le monde).
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(Tendances mondiales de l’investissement dans les énergies durables en 2010), publié par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et Bloomberg New Energy Finance
Tendances de l’investissement Les Tendances mondiales de l’investissement dans les énergies durables en 2010 confirment que ces dernières années, les économies à industrialisation rapide (la Chine, le Brésil et l’Inde) ont transformé le paysage de l’investissement dans les nouvelles énergies. La Chine est devenue la principale destination mondiale de l’investissement dans les énergies renouvelables en 2009, tandis que le Brésil et l’Inde se classent maintenant respectivement en cinquième et huitième position mondiale. Ensemble, ces trois pays ont attiré 37 % de l’investissement financier mondial dans les énergies propres en 2009. Mais qu’en est-il de l’investissement dans les autres pays en développement ? Les nouveaux investissements financiers dans les pays en développement d’Asie et d’Amérique latine (hors Brésil, Chine et Inde) ont été de 7,5 milliards USD en 2009 contre 6 milliards USD en 2008, cette augmentation étant surtout ciblée sur l’Amérique latine. En revanche, l’Asie et l’Afrique ont vu leurs investissements baisser en 2009 par rapport à 2008. Les pays en développement de ces trois régions représentant 6,3 % du nouvel investissement mondial dans les énergies propres.
En dehors des « deux grands » d’Asie Les nouveaux investissements en Asie (hors Chine et Inde) ont chuté à 2,5 milliards USD en 2009, contre 3,1 milliards USD en 2008. Cela équivaut à seulement 6 % du nouvel investissement global en Asie, ce qui montre la prédominance de la Chine dans ce total, ainsi que l’échelle plus modeste des engagements en capitaux dans les autres pays. Parmi ces autres pays en développement d’Asie, Taïwan (province de Chine) est celui qui a bénéficié du plus fort investissement en 2009 : 900 millions USD, contre 300 millions USD l’année précédente. Le Pakistan, l’Indonésie, la Thaïlande, les Philippines et le Vietnam viennent ensuite.
En 2009, l'Agence pakistanaise pour le développement des énergies alternatives a annoncé son intention de puiser 14 % des énergies nationales dans des sources renouvelables en 2022, ce qui suppose un accroissement des capacités de 17 GW d'énergies renouvelables. La majorité d'entre elles seront probablement éoliennes.
En Indonésie, une grande partie de l'investissement dans les énergies propres est consacré à l'exploitation du potentiel géothermique. On estime que les volcans indonésiens ont un potentiel géothermique exploitable de 28 GW, même si seulement 1,1 GW de capacités sont actuellement installées.
En Thaïlande, le projet d’installation d’un parc PV de 73 MW près de Bangkok nécessitera un investissement de près de 270 millions USD. Ce projet devrait s’achever en 2011. Les mesures d’incitation proposées par les autorités thaïlandaises en faveur des projets d’énergies renouvelables (notamment des exonérations fiscales temporaires et des prêts à taux réduit) contribueront à la viabilité commerciale de ce projet. L’entreprise publique du pays, Electricity Generating Authority of Thailand, a déclaré vouloir investir 880 millions USD dans des projets d’énergies renouvelables jusqu’en 2025. Ce choix fait écho à l’objectif du pays, qui est de puiser 20 % de son énergie dans des sources renouvelables d’ici à 2023. Actuellement, ce chiffre n’est que de 5 % (hors centrales hydroélectriques de grande capacité).
Les Philippines ont un secteur géothermique bien établi et sont le deuxième producteur mondial après les ÉtatsUnis. En 2009, la société géothermique Energy Development Corporation a annoncé qu'elle prévoyait de développer 200 MW de nouveaux projets. Le pays souhaite doubler sa capacité en énergies renouvelables, soit 9 GW en 2020, mais ce chiffre inclut la contribution de ses centrales hydroélectriques de grande capacité. L'énergie géothermique devrait jouer un rôle majeur dans cet objectif, puisque le ministère de l'Énergie estime qu'elle produira 4,5 GW d'électricité.
Le Vietnam prévoit de puiser 5 % de sa production électrique totale dans des sources renouvelables en 2020. On estime que le pays a un potentiel de 2 GW d'énergie éolienne, mais l'accès au financement freine le développement des projets.
La prédominance de l'Amérique latine Le nouvel investissement financier dans les énergies propres au sein des pays d'Amérique latine (hors Brésil) s'est élevé à 3,8 milliards USD en 2009 contre 1,9 milliards USD en 2008. Le Mexique en a été le principal bénéficiaire, avec 2 milliards USD dans l'année. Le Chili vient ensuite avec 700 millions USD, puis le Pérou dont les investissements ont bondi de 100 à 500 millions USD en 2008.
En 2009, le Mexique a établi un plan avec des objectifs particuliers en termes de capacités installées et de production d'électricité à partir du vent, de la géothermie et du biogaz d'ici à 2012. Même si ces objectifs n'ont pas un caractère obligatoire, ils représentent un engagement clair des autorités envers le développement des énergies renouvelables. Ce programme vise une augmentation des capacités existantes en matière d'énergies renouvelables, qui passeraient d'environ 3,3 % du total en 2008 à 7,6 % en 2012, l'énergie éolienne étant la principale bénéficiaire.
Le gouvernement du Pérou a, lui, conclu un processus d'appel d'offres en novembre 2009 afin de se doter de 500 MW de capacités de production d'énergies renouvelables en plus en 2012. Le premier objectif formel du gouvernement en termes d'énergies renouvelables, adopté en 2008, tablait sur une contribution des énergies renouvelables dans la capacité de production électrique à hauteur de 5 % en 2013. Les projets de biomasse ont représenté 310 MW sur les 412 MW attribués au cours de la phase initiale.
Le Chili a adopté une loi stipulant que 5 % de la production totale des nouveaux contrats énergétiques devaient provenir de sources non conventionnelles. En 2024, ce chiffre devra passer à 10 % de la production énergétique totale, soit 3 410 MW.
Quant aux autorités colombiennes, elles ont émis une directive selon laquelle tous les nouveaux véhicules devront pouvoir fonctionner à l'E85 en 2012. Le pays, deuxième producteur de biocarburants d'Amérique du Sud après le Brésil, espère produire 518,6 millions de litres d'éthanol en 2010. Dans le même temps, l'Argentine a lancé un appel d'offres pour 1 GW d'énergies renouvelables dans le cadre de sa nouvelle loi sur les énergies renouvelables, qui prévoit d'extraire 8 % d'énergie de sources renouvelables en 2016.
L'Afrique à la traîne L'Afrique reste un acteur relativement mineur dans le paysage mondial des énergies propres. L'investissent a chuté à 900 millions USD en 2009, contre 1 milliard USD l'année précédente, et le continent représentait moins de 1 % du total mondial.
C'est l'Égypte qui a attiré le plus d'investissements, le secteur éolien étant le principal bénéficiaire dans ce pays. En 2009, le plus gros investissement a porté sur un projet éolien de 200 MW dans le Golfe d'El Zayt, pour 490 millions USD. Ce projet témoigne des ambitions croissantes de l'Égypte en matière d'énergie éolienne dans la région du Golfe de Suez.
Le ministère de l'Énergie sud-africain a lancé son premier Plan de ressources intégré national en 2009, prévoyant des mesures d'incitation au rendement énergétique ainsi que le développement et la commercialisation des énergies renouvelables. Ce plan établit des principes directeurs en matière d'énergie, que l'entreprise publique Eskom et le Régulateur national de l'énergie doivent suivre. Il stipule que 1 145 MW de l'électricité doivent provenir de projets d'énergies renouvelables privés d'ici à 2012. Ce plan se concentre davantage sur les économies d'énergie que sur la construction de nouvelles centrales. Il est notamment prévu d'installer des panneaux solaires sur les bâtiments publiques ainsi que d'équiper un million de maisons à bas prix construites par l'État avec des chauffe-eaux solaires instantanés avant 2014.
En 2009, un accord de financement prévoyant un investissement de 283,4 millions USD par les institutions françaises en faveur du parc éolien d'Ashegoda (120 MW) en Éthiopie a été conclu. Le coût total de ce projet s'élève à 315 millions USD, dont 90 % sont financés par les banques et le reste par le promoteur du projet, Ethiopian Electric Power Corporation. Le parc d'Ashegoda, situé au nord de l'Éthiopie et considéré comme le premier de son genre dans le pays, en est aux premières étapes de la construction.
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Photo: Jocelyn Carlin/Panos
Petit pays,
grand sacrifice Les îles Kiribati (prononcé « Kiribas »), situées à mi-chemin entre Hawaï et les îles Fidji, sont l’un des pays les plus isolés au monde. Étendue sur 3,5 millions de kilomètres carrés au centre de l’océan Pacifique, la République de Kiribati est constituée de 33 atolls de faible altitude et d’îles de corail, pour uniquement 811 kilomètres carrés de terre émergée. Le pays est divisé en trois archipels : les îles Gilbert (ancien nom des Kiribati), les îles Phœnix et les îles de la Ligne. La population, d’environ 100 000 habitants, se concentre principalement sur les îles Gilbert, où se trouve notamment Tarawa, la capitale. Ancienne colonie britannique, Kiribati a obtenu son indépendance en 1979. Les principales activités économiques sont l’agriculture et la pêche de subsistance. Les principales exportations concernent les algues, le poisson et le coprah, c’est-à-dire la chair blanche de la noix de coco dont l’huile est extraite. Le secteur manufacturier est très petit ; il consiste en une poignée d’entreprises d’État de transformation de coprah et d’entreprises artisanales. Il existe toutefois un potentiel d’expansion pour le secteur de la transformation des aliments. Le gouvernement négocie actuellement une joint venture avec une entreprise de pêche chinoise qui pourrait voir le développement, à Tarawa, d’une infrastructure d’entreposage frigorifique et de conditionnement pour le thon pêché localement. Le phosphate est l’une des seules ressources naturelles disponibles et, en 1956, les Kiribati ont
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instauré un fonds souverain qui agit comme une réserve de richesses pour les revenus du pays relatifs à l’exploitation du phosphate. Les gisements de phosphate commercialement viables ont été épuisés au moment de l’indépendance, mais le fonds continue à générer une importante source de financement pour les dépenses du gouvernement. L’économie est largement dominée par le secteur public, qui dépend beaucoup de l’aide étrangère et des revenus des droits de permis de pêche accordés aux nations distantes, et de l’argent que les marins travaillant à l’étranger envoient à leur famille aux Kiribati. Un petit secteur touristique contribue à environ 25 % du Produit Intérieur Brut. Selon la Banque asiatique de développement, les Kiribati bénéficient d’un avantage unique par rapport aux autres pays du pacifique : de solides réserves en devises, une tradition de gestion fiscale saine et une importante culture qui met à l’honneur la stabilité sociale et le bien-être de la famille. Cependant, la récente crise financière mondiale a réduit la valeur du fonds souverain et le gouvernement ne cesse de piocher dans ce fonds depuis plusieurs années ; cela n’est pas viable pour le pays. L’accroissement démographique rapide et la migration urbaine vers Tarawa-Sud fait peser une tension certaine sur les structures familiales traditionnelles. Plus de 40 % de la population est âgée de moins de 15 ans et on estime que la main d’œuvre sera passée de 45 000 personnes en 2002 à 68 000 personnes en 2012. ‰
Dans ce petit village de Tarawa dans les îles Kiribati, les arbres meurent en raison de la hausse du niveau de la mer.
ZOOM SUR UN PAYS
Les Kiribati
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ZOOM SUR UN PAYS
Les Kiribati
‰ Les Kiribati ont rejoint la liste des Pays les moins avancés (PMA) en 1986. Depuis, le pays a franchi deux des trois seuils qui lui permettraient de pouvoir abandonner le statut de PMA ; ceux-ci concernent l’amélioration des revenus et du capital humain. Toutefois, la sortie de la liste des PMA n’a pas été recommandée par l’Assemblée générale des Nations Unies, l’organisme responsable de la décision finale concernant cette liste. Le pays est encore loin de franchir le troisième seuil, relatif à la réduction de la vulnérabilité économique. Au cours des dernières années, la production de coprah et d’algues a beaucoup fluctué, contribuant au niveau élevé d’instabilité sur le plan des exportations. Le tourisme a également subi de brusques fluctuations liées à la demande internationale. Peu de progrès ont été accomplis pour traiter les principales contraintes de développement. Les ressources naturelles limitées, notamment les
« C’est le destin d’un peuple qui est en jeu »
terres et l’eau douce, entravent le développement sur les îles éparses et peu peuplées, rendant ainsi difficile l’accès aux marchés internationaux et créant un potentiel d’économies d’échelle très limité. En outre, la vulnérabilité des Kiribati face aux catastrophes naturelles augmente au fur et à mesure que le changement climatique s’accentue. L’élévation du niveau et de la température de la mer risquent de causer une érosion du littoral, des inondations, la perte de la mangrove et des récifs coralliens ; ces phénomènes auront des conséquences négatives sur l’approvisionnement en eau douce, sur l’agriculture et sur les stocks de poisson. La Banque mondiale signale que la population des îles Kiribati dépend des systèmes de récifs coralliens en bonne santé pour protéger le littoral de leurs atolls et pour fournir un habitat aux poissons, essentiels non seulement pour la
La ferme d'algoculture de Tabiteuea, dans les îles Kiribati.
Entretien avec Son Excellence Anote Tong, Président des Kiribati Comment réagit la population des Kiribati au fait que leur destin réside entre les mains de personnes de pays lointains ? Ils éprouvent un sentiment d’injustice, mais ils comprennent également que, jusqu’à récemment, les gens n’étaient pas conscients des conséquences de leurs actions. Cependant, avec ce que nous savons aujourd’hui, continuer comme si de rien n’était est absolument irresponsable et immoral. Ne pas poser de limite face à un tel acte criminel. Mais nous ne sommes pas les seuls à devoir affronter ce futur. D’autres nations insulaires, ainsi que d’autres pays et régions côtières de faible altitude, sont également en danger. Nous pouvons tous être les victimes du réchauffement climatique, même les États-Unis, avec l’ouragan Katrina et les incendies en Californie. Les Kiribati sont une nation très chrétienne. Pendant longtemps les personnes considéraient les inondations et les autres catastrophes comme des actes divins. Mais à présent, certains réalisent que le niveau de la mer augmente et que cela ne va
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cesser de s’aggraver. Les gens se mobilisent. Ils veulent de l’aide. Aujourd’hui, ils ont le sentiment qu’une partie de la solution devrait venir des gens qui contribuent le plus au problème. Y a-t-il un message que vous souhaiteriez faire passer au grand public ? Nous devons mettre de côté l’idée selon laquelle une seule personne, une seule action ne peut pas faire la différence. Un plus un plus un, etc. font un million. Chaque personne et chaque action est importante. Le Pacifique est un océan. Ce que vous jetez à la mer en Californie s’échouera sur nos côtes. Par conséquent, nous devons travailler ensemble dans le même sens. Nous demandons à la population mondiale de faire un sacrifice. Le destin de notre peuple, de notre culture et de notre histoire est en jeu. Je ne pense pas que quiconque ait l’intention un jour de noyer un peuple tout entier ; c’est pourtant ce qui se passe actuellement. La changement climatique constitue un défi moral, sans doute le plus grand depuis l’esclavage.
La communauté internationale condamne sans hésiter le terrorisme, les génocides et la prolifération nucléaire, mais pourquoi ne pouvons-nous pas voir l’injustice que représente notre inaction vis-à-vis du changement climatique ? En tant que pays directement concerné par ce phénomène, nous allons être l’une des premières nations touchées par le manque d’action des autres pays. Par conséquent, nous demandons aux habitants de cette planète de redoubler d’efforts, de faire des sacrifices. À cet égard, les Kiribati ont d’ores et déjà fait des sacrifices. Nous avons établi l’Aire protégée des îles Phœnix (APIP) qui a fermé une bonne partie de nos eaux territoriales à la pêche. Nous avons dû mener nos propres batailles politiques internes et combattre nos propres opinions pour parvenir à cette décision, mais cette déclaration a été très importante pour nous. La pêche représente près de 45 % des recettes fiscales du gouvernement, ainsi qu’une importante source de subsistance. Notre geste est
Photo: UN Photo/Marco Castro
Photo: George Steinmetz/Corbis
Anote Tong, Président des Kiribati
notre contribution à la biodiversité et aux stocks de poisson de mer. La conservation de nos ressources halieutiques est profitable pour le reste de l’océan. Les zones où la pêche est interdite dynamisent les populations de poissons dans les zones voisines. Dans le cadre de Pacific Oceanscape, nous avons réuni 16 pays afin qu’ils prennent des mesures similaires pour protéger les ressources de l’océan. La zone couverte par le Pacific Oceanscape est plus étendue que l’ensemble des terres émergées des États-Unis, du Canada et du Mexique. C’est une idée pourtant tellement logique. Les pays du Pacifique auraient dû travailler ensemble sur ces problèmes depuis bien longtemps. L’instauration de l’Aire protégée des îles Phœnix (APIP) va-t-elle attirer des touristes aux Kiribati ? Notre principal problème concernant le développement du tourisme a été le manque de vols réguliers, mais nous y travaillons. Nous ne sommes qu’à deux heures d’Hawaï. L’APIP nous a
Ces éléments rendent la décision des Kiribati d’interdire la pêche sur plus de 11 % du total du territoire national (soit 400 000 kilomètres carrés) d’autant plus remarquable. L’aire protégée des îles Phœnix (APIP) a récemment été inscrite par l’UNESCO comme l’un des cinq nouveaux sites du patrimoine mondial pour sa « nature immaculée et son importance en tant que route et réserve migratoire ». L’APIP fait partie de l’initiative plus ambitieuse du président Anote Tong, Pacific Oceanscape, qui prévoit de cesser l’exploitation de 38,5 millions de kilomètres carrés d’océan afin de contribuer à l’amélioration de la gestion des ressources halieutiques, à la protection et à la conservation de la biodiversité, à l’approfondissement de la compréhension scientifique de l’écosystème marin et à la réduction des conséquences négatives des activités humaines. n
de la Pêche et du Développement des ressources marines, a déclaré à la Banque mondiale : « Une hausse des températures est l’un des principaux facteurs qui affecteront le corail tel que nous le connaissons. Même si la hausse n’est que de 1 degré, le corail va commencer à mourir. Cela est une grande inquiétude pour nous, en particulier dans une région comme celle les îles Kiribati, où nous dépendons exclusivement de la croissance et de la santé des récifs. » Cette dépendance vis-à-vis du poisson n’est pas exagérée. On estime que chaque habitant des Kiribati consomme entre 72 et 207 kg de produits de la mer par an. Par ailleurs, les Kiribati couvrent la plus grande zone économique exclusive du Pacifique, avec plus de 3,5 millions de kilomètres carrés d’océan et de ressources halieutiques, qui selon des estimations, valent plus de 150 millions de dollars chaque année sur le marché international.
sécurité alimentaire de leur nation, mais également pour leurs exportations. Au retour de son récent voyage sur certaines des îles excentrées, Aranteiti Tekiau, un documentaliste du ministère de la Pêche et du Développement des ressources marines a déclaré : « Malheureusement, nous avons observé un blanchissement des coraux à Tamana. Il se peut que les habitants des îles excentrées ne s’en rendent pas compte ou ne sachent pas ce dont il s’agit, mais cela a des conséquences bien réelles sur leurs vies et sur les moyens de subsistance que l’océan leur fournit. Si la santé des coraux décline, l’abondance du poisson déclinera elle aussi. Le poisson constitue notre principale source d’alimentation et notre principal apport en protéines. À Kiribati, nous accordons une importante toute particulière à la santé de nos coraux. » Ribwanataake Awira, le secrétaire du ministère
« La pêche représente près de 45 % des recettes fiscales du gouvernement, ainsi qu'une importante source de subsistance. Notre geste est notre contribution à la biodiversité et aux stocks de poisson de mer. »
sans aucun doute fait beaucoup de publicité, en particulier sur le problème du changement climatique qui touche les Kiribati, et cela est important ; sinon, comment pourriez-vous vous préoccuper d’un pays que vous ne connaissez pas ? Nous avons beaucoup à offrir aux touristes : les charmes de notre pays sont indéniables. Notre pêche est l’une des meilleures au monde et nos récifs de corail sont parmi les plus immaculés. Les habitations sont peu nombreuses et la vie y est tranquille, ce qui fait de notre pays un laboratoire à taille réelle pour les recherches sur le changement climatique. Il peut servir de base pour différentes études. Éprouvez-vous des difficultés à surveiller vos eaux afin de les protéger des flottilles de pêche illégales ? Notre zone économique exclusive est immense (3,5 millions de kilomètres carrés d’océan) et nous n’avons qu’un seul bateau de patrouille ! Donc, il s’agit d’un véritable problème, mais nous avons passé un accord avec les États-Unis. Nous avons placé des observateurs à bord de leurs bateaux. D’autres pays nous prêtent également assistance. Nous envisageons d’accroître la surveillance en faisant survoler la zone par des pays voisins. Qu’espérez-vous pour l’avenir ? Je refuse de croire qu’un individu qui possède une conscience continuerait délibérément à agir comme si de rien n’était, en sachant que ses actions entraîneraient la mort d’autres êtres humains. Il est important de ne pas oublier que c’est le destin d’un peuple qui est en jeu. Il ne s’agit pas d’ours polaires. Je pense également que les ours polaires sont précieux, et je ne souhaite pas les voir disparaître. Mais je ne souhaite pas non plus voir notre peuple disparaître. l Entretien réalisé par Rhett Butler, mongabay.com – un site Web dont le but est de susciter l’intérêt et d’élever les consciences au sujet des territoires sauvages, de la faune et de la flore, en étudiant l’impact des tendances émergentes en matière de climat, de technologie, d’économie et de finance sur leur conservation et leur développement.
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En juin 2009, M. MALLAM SANUSI LAMIDO SANUSI a été nommé 10e gouverneur de la Banque centrale du Nigéria. Lors de sa prise de fonction, il a mis en œuvre une importante et spectaculaire restructuration de la réglementation bancaire et comptable au Nigéria. Auteur prolifique, il a écrit et publié de nombreux articles sur la banque, la politique, la religion et la société.
Le gouverneur de la Banque centrale du Nigéria, M. Mallam Sanusi Lamido Sanusi, identifie les ingrédients essentiels à l’élaboration d’une combinaison de mesures politiques qui aidera l’Afrique à prendre conscience de son potentiel de production. Depuis la révolution industrielle, l’activité manufacturière est considérée, dans tous les pays, comme une source majeure de croissance économique. La volonté incessante de développer le sous-secteur d’activité reflète les profits universels que celui-ci apporte à une économie. Pour les pays d’Afrique, l’industrie manufacturière fournit une alternative rationnelle pour relancer le développement grâce à l’exploitation optimale et durable de ses importantes ressources humaines et naturelles sur le long terme. Cependant, malgré ces ressources abondantes, l’Afrique reste le continent le plus pauvre et le moins développé au monde. Plus de 80 % de la population africaine vit avec moins d’un dollar américain par jour. De plus, le taux de croissance moyen à l’échelle du continent se situe en dessous des 7 % nécessaires à l'accomplissement des Objectifs du millénaire pour le développement. L’Afrique continue à jouer un rôle marginal dans le commerce mondial : d’après la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, seuls 3 % des échanges commerciaux en 2009 ont été réalisés avec l’Afrique et sa maigre contribution à la valeur ajoutée manufacturière (VAM) mondiale est toujours en déclin. Les politiques industrielles des états africains n’ont manifestement pas été centrées sur le moteur de croissance dans lequel le continent
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Politique industrielle en Afrique : ce qui doit être fait possède un avantage comparatif : l’industrie manufacturière. Il faut impérativement et rapidement établir un diagnostic stratégique, aussi bien à l’échelon national que régional, dans le but d’identifier et d’évaluer les défis auxquels font face l’industrialisation et la diversification de l’économie africaine.
La combinaison de mesures politiques L’Afrique doit trouver la combinaison de mesures politiques appropriée qui inversera les perpétuels mauvais résultats du secteur de croissance : le sous-secteur de l'industrie manufacturière. À cet égard, les conditions essentielles à une croissance économique sont notamment des environnements macroéconomiques et politique stables, un marché des changes stable, une inflation à un seul chiffre ainsi qu’une bonne gouvernance d’entreprise. Le manque de fonds disponibles pour l’investissement constitue un défi majeur. Dans ce contexte, le marché du crédit a besoin d’être débloqué grâce à des interventions innovantes. Le développement de la capacité intérieure réduira le risque de prêt au sous-secteur de l’industrie manufacturière. Ce développement est crucial au vu de la nécessité pour l’Afrique de réduire sa dépendance envers les ressources extérieures afin de financer son développement. La diminution des fonds apportés par les donateurs ainsi que la lassitude de ces derniers ont été amplifiés par la
crise économique. Par conséquent, les efforts destinés à mobiliser les ressources locales doivent être intensifiés en augmentant le taux d’épargne national ainsi que l'assiette des revenus, en renforçant l’efficacité de la perception des impôts et en éradiquant la corruption. Les banques centrales peuvent soutenir ces efforts grâce à des interventions ciblées. Une source de recettes supplémentaires en devise étrangère pour le pays réside dans le fait qu’aujourd’hui beaucoup d’économies émergentes sont devenues de gros importateurs de ressources naturelles. Cette demande croissante en ressources naturelles rend l'amélioration de la gestion des ressources encore plus indispensable.
Un environnement propice Une attention toute particulière doit également être apportée à la création d'un environnement favorable qui provoquera une amélioration de la méthode des facteurs globaux de productivité (FGP), en supprimant notamment les droits de douanes et les barrières commerciales, afin de permettre un commerce entre les états et la construction d’infrastructures rentables. Les politiques monétaires doivent être concentrées non seulement sur la stabilité des prix, mais également sur le développement des secteurs et des activités économiques qui favorisent réellement la création d’emplois. Le manque d’infrastructures est toujours élevé par rapport au reste du monde. Selon une estimation récente, l’Afrique doit investir 31 milliards de dollars américains par an dans le but de combler ses lacunes en termes d'infrastructures. Le défi technologique qui attend l'Afrique est tout aussi important. Des pépinières d’entreprise et des parcs scientifiques, qui sont cruciaux pour la croissance, devront être créés dans le but de soutenir les entreprises d’information, de communications, d’informatique, de biotechnologie, d’électronique et de technologie de précision. L’Afrique devra prendre exemple sur le centre numérique (Digital Hub) construit en 2003 en Irlande qui abrite une plate-forme d’innovation basée sur la connaissance et tournée vers les contenus numériques et la recherche technologique. Cette initiative a largement contribué à la récente et spectaculaire croissance économique de l’Irlande.
« Nouvelle agriculture » L’agriculture offre un immense espoir pour le continent en tant qu’élément clé de sa stratégie de développement puisqu’elle offre de l’emploi à plus de 70 % des habitants de l'Afrique, qui en compte 1 milliard. D’autant plus que s'il est bien exploité, le secteur agricole pourrait devenir un tremplin durable pour cette industrialisation tant attendue. L’agriculture peut fournir les matières premières à l’industrie tout en promouvant l’intégration verticale ascendante. Cependant, l’agriculture africaine a besoin de s’éloigner d’une agriculture composée de petits exploitants ou de formes commerciales segmentées et loin d'être optimales qui agissent seules, pour se tourner vers
une « nouvelle agriculture » qui s'appuiera sur les systèmes intégrés, la production différenciée et la gestion du risque. Pour cela, la stratégie des activités agricoles en Afrique doit passer d’une méthodologie rudimentaire à une approche de la chaîne de valeur agricole (CVA) qui, à son tour, devra être intégrée dans le contexte de la perspective de la chaine de valeur mondiale. L’approche de la CVA couvre toutes les activités impliquées dans l’acheminement des produits agricoles depuis le champ du fermier jusqu’à la table du consommateur. Cela implique la production primaire et la recherche de contributions, de financements, de capacité de transformation, de l’accès aux technologies et au marché ainsi qu'au commerce. De grandes injections de fonds seront nécessaires pour financer la chaine de valeur. Par conséquent, le déblocage de l’accès au financement bancaire pour l’agriculture ainsi que le développement des approches de répartition du risque sont cruciaux pour stimuler les innovations dans les prêts accordés à l’agriculture. En retour, cela augmentera la production agricole et, éventuellement, l'industrialisation du continent. L'utilisation des principes de compétitivité dans le but de motiver les fermiers africains à considérer la production et la transformation des produits agricoles comme une industrie, permettrait d'amener la production agricole à une plus grande échelle. Les communautés rurales qui cultivent des terres agricoles avec une valeur commerciale élevée et en grande quantité devraient être intégrées et désignées en tant que centres industriels de la chaîne de valeur agricole. Cette approche offrira des opportunités de diversification de la gamme de produits et accroîtra le commerce entre états africains.
Effets multiplicateurs Le financement du développement des technologies autochtones dans le but d’augmenter leur valeur ajoutée et l'atténuation des pertes après la récolte, en transformant les produits agricoles en produits manufacturés de grande qualité, sont des ingrédients essentiels pour l’industrialisation de l’Afrique. Le résultat sera spectaculaire puisque de nombreuses industries de transformation des aliments seront construites et engendreront des effets multiplicateurs concomitants sur les emplois et la création de richesses, la réduction de la pauvreté et la promotion des technologies autochtones dans l’industrie manufacturière et de transformation des aliments. Avec plus de 70 % de sa population âgée de moins de 30 ans, l’Afrique est l’un des continents les plus jeunes au monde. Cela a des conséquences sur son développement. D’une part, il existe une main d’œuvre peu utilisée qui peut être embauchée afin d’augmenter le rendement. D’autre part, cette population de plus de 700 millions de jeunes gens représente un marché animé et dynamique pour les biens manufacturés. Il est impératif d'instaurer un cadre précis pour la politique industrielle afin de promouvoir et de susciter la croissance économique et le développement de l'Afrique. n
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Marcel Engel et Filippo Veglio, du Conseil mondial des affaires pour le développement durable (WBCSD, World Business Council for Sustainable Development), imaginent un partenariat florissant pour la croissance économique et le bien-être environnemental.
Jusqu'alors, les efforts engagés pour faire reculer la pauvreté dans les pays en développement étaient clairement divisés entre l'aide allouée par les gouvernements d'une part et les échanges et le commerce destinés à dynamiser les économies de ces pays et créer une prospérité individuelle d'autre part. Ce monde n'existe plus. À présent, ces deux aspects sont en train de converger pour créer une nouvelle mosaïque en perpétuelle évolution. De plus en plus, la réduction de la pauvreté et l'incitation au développement offrent de nouvelles opportunités mais également de nouveaux défis au monde des affaires. Les affaires ne peuvent pas prospérer dans un pays en échec. En ayant une meilleure compréhension des préoccupations socio-économiques et environnementales des pays en développement, les entreprises sont mieux à même de gérer les risques sur lesquels repose leur licence d'exploitation. Par ailleurs, les entreprises peuvent tirer parti des opportunités considérables offertes par l'expansion des marchés, en développant des modèles commerciaux inclusifs. Il s'agit de nouvelles entreprises viables sur le plan commercial, qui favorisent l'accès aux biens et aux services pour les plus pauvres et qui augmentent les perspectives d'emploi au sein des communautés à faibles revenus. Même si la pauvreté mondiale a diminué d'un cinquième depuis 1990, il devient de plus en plus difficile de continuer à faire baisser le taux de pauvreté. L'une des principales raisons à cela est que l'on s'attend à ce que la population de la planète augmente de moitié d'ici à 2050, pour atteindre neuf milliards d'habitants. Chaque semaine, environ trois millions de personnes affluent dans les villes des pays en développement. MARCEL ENGEL est le directeur du domaine d'intervention pour le développement et du réseau régional du WBCSD, et FILIPPO VEGLIO est le directeur adjoint du domaine d'intervention pour le développement du WBCSD. Les membres du WBCSD proviennent de plus de 35 pays et de 22 secteurs industriels majeurs. Le WBCSD constitue une plate-forme permettant aux entreprises d'étudier le développement durable, de partager leur savoir, leurs expériences et leurs meilleures pratiques, ainsi que d'effectuer des recommandations commerciales concernant ces préoccupations au cours de divers forums et auprès des gouvernements, des organisations non gouvernementales et intergouvernementales.
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Ce défi est déjà à notre porte. Les Nations Unies ont signalé que, l'année dernière, le nombre de personnes souffrant de la faim n'avait jamais été aussi élevé dans toute l'histoire de l'humanité. La croissance démographique, la flambée du prix du blé et des autres cultures, ainsi que la crise économique mondiale sont quelques unes des principales causes de ce phénomène. La demande mondiale en énergie et en ressources naturelles augmente sous la nécessité de suivre les besoins de la population croissante et de plus en plus urbanisée des pays en développement et de satisfaire les aspirations des classes moyennes de ces pays. Ce phénomène ne cesse d'accentuer les tensions pesant sur les écosystèmes de la planète. Pour améliorer les moyens de subsistance tout en préservant l'environnement, il sera nécessaire de transformer notre système actuel en une économie plus inclusive, à faible empreinte carbone et plus économe en ressources. Cette transformation requerra de réaliser des investissements massifs dans les nouvelles villes vertes, dans l'énergie, l'eau et les systèmes de transport. Elle doit être du ressort du monde des affaires. Les entreprises sont les mieux placées pour construire des infrastructures efficaces. Il sera absolument essentiel que les entreprises augmentent massivement leurs investissements dans ces projets faramineux, étant donné qu'elles génèrent à elles seules 85 % des mouvements des capitaux dans le monde. Les entreprises qui seront les mieux à même de répondre à la demande croissante en matière d'alimentation, de santé et d'abri seront les grands vainqueurs de demain. Dans un récent rapport du Conseil mondial des affaires pour le développement durable (WBCSD), un groupement de 200 entreprises mondiales, l'organisation met un point d'honneur à coordonner l'action des entreprises sur tous ces fronts. Le WBCSD souligne qu'en intégrant les populations à faibles revenus à l'approvisionnement, la production, la distribution et la commercialisation des biens et des services, les entreprises pourront accéder à de nouveaux marchés tout en générant de nouveaux emplois et de nouveaux revenus et en développant la base de compétences techniques de la main d'œuvre locale. De plus, les consommateurs les plus pauvres auront accès à des produits et services abordables adaptés à leurs besoins quotidiens.
Photo: Jim Pickerell/World Bank
Un défi au pas de la porte : une vision commerciale du développement
Toutefois, nous devons aller au delà des efforts réalisés par les entreprises et trouver des solutions à grande échelle et axées sur le marché. Pour cela, les entreprises ont besoin que les gouvernements, au niveau régional, national et mondial, posent les cadres réglementaires nécessaires à l'épanouissement des marchés, notamment dans les pays en développement. Les réglementations, en particulier, doivent être conçues pour faire respecter les principes de la loi, favoriser l'entrée dans l'économie formelle et éradiquer la corruption, fournir des formations et un accès aux capitaux, notamment pour les petites et moyennes entreprises, et réaliser des investissements clés dans les routes, les ports, l'énergie et les systèmes de télécommunications, c'est-à-dire les infrastructures vitales au commerce de tous les jours. Et enfin, les réglementations doivent promouvoir un marché juste et compétitif. Les gouvernements, la société civile et les entreprise doivent se préparer à unir leurs forces dans le but d'établir les conditions-cadres adaptées à un développement rapide, généralisé et durable. Une bonne gouvernance est également fondamentale pour gérer les enjeux environnementaux et sécuritaires mondiaux, ainsi que pour restaurer la stabilité financière mondiale. La tâche que représente le développement durable est bien trop ample et compliquée pour que les entreprises puissent la mener à bien seules. Par conséquent, des partenariats doivent être conclus, même avec d'anciens adversaires. En effet, l'ancienne relation conflictuelle qu'entretenaient les entreprises et les organisations non gouvernementales (ONG) se transforme petit à petit en un dialogue constructif. Il est nécessaire de conclure des partenariats et des collaborations ainsi que de réunir les entreprises, les gouvernements et la société civile autour d'une même table afin de trouver des solutions innovantes pour résoudre les difficultés telles que la distribution d'eau potable, l'assainissement et bien d'autres services pour les habitants les plus pauvres des bidonvilles ou des villages isolés. Dans le but de promouvoir une plus grande coopération entre ces différentes entités, le WBCSD a établi des partenariats avec des parties prenantes de tous bords, aussi bien des banques multilatérales de développement que des ONG environnementales. Les ONG, tout comme les agences de développement, les gouvernements et la société civile, doivent changer la manière dont ils voient le monde des affaires. Le commerce ne doit plus être considéré comme un simple fournisseur de ressources. Il doit être vu comme un moteur de progrès social et économique et un partenaire privilégié dans l'effort commun pour bâtir un monde plus inclusif et plus durable. Parce qu'en définitive, le monde ne doit pas être divisé par de faux choix entre la croissance économique d'un côté et le bien-être environnemental de l'autre. La croissance économique et le bien-être environnemental sont interdépendants. Nous devons les choisir tous les deux. n
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POLITIQUE EN BREF
Investissement dans les énergies renouvelables en Inde Par WENDY STEPHENSON, PDG de The Converging World, organisation caritative britannique d’investissements liés aux missions. Chez The Converging World (TCW), nous réalisons des investissements liés aux missions dans le domaine des énergies renouvelables. Ces investissements ont pour but de créer un impact écologique positif, en plus d’apporter une rentabilité financière, destiné à soutenir notre travail de développement durable avec les communautés du monde entier. Toutefois, nous rencontrons les mêmes difficultés que bien d’autres investisseurs dans ce domaine et nous avons besoin de mesures d’incitation stables et durables. Le fossé énergétique dont on parle si souvent est train de se rapprocher. En Inde, où nous réalisons des investissements dans le secteur éolien, on parle de « peak coal ». Le pays connaît déjà un déficit net de production de 15 % et toute la population n’a pas accès à l’énergie. D’ici 2020, la production énergétique devra doubler, mais il n’est plus certain que le charbon puisse subvenir aux besoins de la nation. Les énergies renouvelables ne sont donc pas seulement une question de changement climatique : elles peuvent contribuer à un développement économique et social stable et garantir l’approvisionnement en énergie, ce qui est crucial pour maintenir la paix et éviter des mouvements sociaux. Lorsque nous avons installé nos deux premières éoliennes en Inde il y a deux ans, la seule mesure d’incitation qui existait était un financement « carbone » par le biais d’une demande de crédits carbone réglementés par le Mécanisme de développement propre. Cette pratique, prenant souvent la forme d’une « compensation carbone », est essentielle à la viabilité financière du projet. Cependant, elle n’est pas parfaite du fait de sa lenteur et de sa complexité excessive. Nous sommes engagés dans ce processus depuis maintenant trois ans.
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« La beauté du modèle de The Converging World réside dans le fait que le processus de réinvestissement augmentera continuellement l’approvisionnement en énergies vertes, diminuera les émissions de carbone et favorisera le financement du développement social de toutes les communautés bénéficiaires même si aucun nouveau financement n’est prévu pour ces régions. »
« Les investisseurs, qu’il s’agisse d’entreprises, de fondations ou de ministères, doivent être plus nombreux à envisager les investissements liés aux missions. »
Notre projet a absolument besoin d’un financement carbone – nous en avons eu la preuve maintes et maintes fois – mais nous perdons chaque jour plus de crédits carbone essentiels. Il n’existe même pas de processus d’appels. Compte-tenu de cette expérience, nous allons devoir chercher une solution alternative pour nous aider à financer nos éoliennes. Qu’en est-il des autres incitations règlementaires et fiscales ? Au Royaume-Uni, le tarif de rachat a eu un effet positif immédiat sur le photovoltaïque (PV) solaire et les fournisseurs remplissent leurs carnets de commande. Nous devons faire tout ce que nous pouvons et cela pourrait être une success story pour le Royaume-Uni comme ça l’a été pour beaucoup d’autres pays. Mais comment financer de telles politiques dans les pays en développement ? Sir Nicholas Stern pense que nous devons réduire le CO2 par les moyens et dans les moments les plus économiques possibles. En Inde, la modification récente des politiques règlementaires et fiscales sur les
POLITIQUE EN BREF
énergies renouvelables donnent la possibilité d’augmenter les retours sur investissement en la matière. Malgré tout, emprunter en Inde coûte cher, puisque les taux s’élèvent à 12 % et les prêts, considérés comme personnels (et non comme un financement d’infrastructure), doivent être remboursés sur sept ans. Par ailleurs, le montant des emprunts étrangers affectés à un projet est limité et les taxes sont désespérément élevées. Mais il reste un espoir : l’Inde a récemment instauré de nouvelles mesures d’incitation et la fiscalité est en cours de révision. De plus, la récente visite en Inde du Premier ministre britannique David Cameron a débouché sur un accord de forum indo-britannique des PDG. Cet événement pourrait permettre aux deux pays de trouver ensemble le moyen de surmonter certains des obstacles commerciaux actuels et d’inciter les investissements étrangers dans ces énergies renouvelables salutaires. Nous essayons actuellement de collecter des fonds au Royaume-Uni mais nous avons tendance à nous retrouver entre les donneurs et les comités d’investissement. Les comités d’investissement des fondations et des organisations caritatives sont souvent chargés de rechercher le meilleur rendement possible du marché. Ce que nous offrons chez TCW, c’est un investissement avec une rentabilité financière modeste mais des avantages sociaux importants, voire cruciaux. Les investisseurs, qu’il s’agisse d’entreprises, de fondations ou de ministères, doivent être plus nombreux à envisager les investissements liés aux missions. Dans notre cas, l’instrument (les crédits carbone) à notre disposition est difficile, voire dysfonctionnel. Des mesures d’incitations fiscales et financières se profilent à l’horizon, mais elles sont souvent trop lentes et le secteur financier peut les anéantir du fait du manque de financement des infrastructures et des taux d’intérêt élevés. La solution la plus simple serait que les investisseurs acceptent un rendement financier moindre pour obtenir de biens meilleurs résultats d’un point de vue social et environnemental. Les investissements liés aux mission sont peu connus et peu utilisés, mais ils pourraient faire une grande différence pour le déploiement crucial des énergies renouvelables. n
Promotion des capacités d’innovation industrielle Par LYNN K. MYTELKA, professeur au Centre de recherche économique et social et de formation de Maastricht (UNU-MERIT), aux Pays-Bas. L'innovation est un processus d'apprentissage, d'adaptation et de changement dans la technologie, les structures organisationnelles et les pratiques institutionnelles, dans lequel l'application du savoir joue un rôle central. Dans l'industrie, notamment au sein des pays en développement, c'est le processus par lequel des entreprises créent et utilisent leurs connaissances pour maîtriser et mettre en place la conception, le développement et la production de biens et de services qui leur sont nouveaux, qu'ils le soient ou non pour leurs concurrents, leur pays ou le monde. L'accès aux connaissances et aux informations, la possibilité de rétroconcevoir des produits existants, d'assimiler et d'adapter des technologies importées, de transférer les connaissances des universités et des instituts de recherche vers les producteurs et les utilisateurs et de travailler en réseau pour résoudre les problèmes technologiques sont autant de pratiques faisant partie du processus d'innovation. Les processus industriel de demain devront être économes en énergie et en eau, résistants et durables. Il est essentiel de renforcer la capacité d'innovation de l'industrie pour répondre à ces objectifs. De nombreuses organisations nationales et internationales ont encouragé la recherche dans le but d'améliorer la compétitivité et les capacités d'innovation de l'industrie. Les études de cas d'un certain nombre d'institutions internationales actives en Europe, en Asie et en Afrique ainsi que leur rôle dans le renforcement des systèmes d'innovation
nationaux montrent que les méthodes de soutien et de promotion de l'expansion industrielle des pays en développement ont beaucoup changé au cours de ces trois ou quatre dernières décennies. Dans le contexte actuel, l'accès à un grand nombre d'informations, l'accent mis sur la formation continue et l'innovation dans les secteurs industriels récents ou traditionnels, ainsi que le travail en réseau et la collaboration par des échanges de connaissances, de la recherche conjointe et des partenariats technologiques, sont devenus des aspects cruciaux du portefeuille contemporain de programmes de soutien et d'instruments politiques en faveur de l'innovation industrielle. Il en va de même pour l'engagement dans un processus de dialogue et d'évaluation continu, qui permet à l'ensemble du programme d'atteindre ses objectifs grâce à des changements adaptatifs dans les centres eux-mêmes, ainsi que dans leurs activités. Quelques exemples tirés de trois études de cas : l L'Institut international pour la technologie des logiciels (UNU-IIST), situé à Macao (Chine), est l'un des centres de recherche et de formation de l'Université des Nations Unies. Sa mission est d'aider les pays en développement à renforcer leur enseignement et leur recherche dans l'informatique, ainsi que leur capacité à produire des logiciels. L'expérience de l'UNU-IIST est un bon exemple de la façon dont un centre, qui n'était pas conçu comme un réseau, peut intégrer un comportement de mise en réseau dans ses structures organisationnelles et ses pratiques institutionnelles antérieures. Après s'être d'abord concentré sur la Chine et ses pays voisins, l'UNU-IIST a, ‰ au milieu des années 1990, étendu ses
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POLITIQUE EN BREF
Installation de dispositifs favorisant l’efficacité énergétique dans un hôtel de Chavuma, en Zambie. Une initiative d’AREED.
En 1995, il a ensuite commencé des formations de deux semaines en Afrique francophone, financées par la Banque mondiale. En 1996, l'UNU-IIST a étendu ses activités à l'Amérique latine et a progressivement intégré à son agenda de recherche la conception et le développement d'un programme universitaire de développement formel de logiciels. Ensuite, avec 11 universités partenaires des pays industriels, il a commencé à former des professeurs d'université issus des pays en développement. Son choix du travail en réseau a permis à l'UNU-IIST de fonder le Centre de gouvernance électronique avec le soutien financier du gouvernement de Macao, de Microsoft Corporation, du PNUD, du Centre d'Asie-Pacifique des Nations Unies pour le développement des TIC, du Fonds d'activités conjoint de l'UNU et du Fonds international pour le bien-être des animaux. Ce centre compte plus de 25 partenaires, dont les ministères de huit pays en développement et de la République de Corée, leurs universités (à l'exception de trois), ainsi que des universités américaines, britanniques, canadiennes et égyptiennes. l L'expérience du Réseau entreprise Europe de l'Union européenne montre combien il est important de s'engager dans un processus de dialogue et d'évaluation continu, qui permet à l'ensemble du programme d'atteindre ses objectifs grâce à des changements adaptatifs dans les centres eux-mêmes, ainsi que dans leurs activités. Depuis 2001, ce réseau a adapté son modèle original pour étendre sa gamme de services et ainsi accroître sa viabilité, créer de nouvelles incitations financières destinées à stimuler le transfert de technologie entre les nations, définir une clientèle cible et avoir une meilleure visibilité auprès d'elle, et enfin élaborer de meilleurs systèmes de suivi pour s'assurer que les services ont l'impact souhaité. Le Réseau entreprise Europe a non seulement renforcé son rôle de soutien aux petites et moyennes entreprises (PME),
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Photo: Mackenzie/UNEP
‰ activité de formation à des pays d'Asie.
« Les méthodes de soutien et de promotion de l'expansion industrielle des pays en développement ont beaucoup changé au cours de ces trois ou quatre dernières décennies. »
mais aussi développé ses études d'impact et renforcé son système de rétroaction « Écouter les entreprises », ce qui lui a permis d'en apprendre plus et plus rapidement sur la façon dont ses services influent sur les PME. Depuis 2007, le réseau ainsi renouvelé a intensifié ses services de coopération commerciale et de transfert de technologie, émis ou diffusé 11 500 propositions de partenariat, organisé différents événements de courtage auxquels 15 000 PME ont participé et établi 1 525 accords de partenariat signés. l L'objectif du Projet de développement des entreprises rurales d'énergie en Afrique (AREED) du Programme des Nations Unies pour l'environnement est de développer de nouvelles entreprises d'énergies durables utilisant des technologies énergétiques propres, efficaces et renouvelables. Par le biais d'organisations locales partenaires, dont beaucoup sont des organisations non
POLITIQUE EN BREF
gouvernementales africaines, l'AREED propose aux entrepreneurs ruraux et périurbains du Mali, du Ghana, de la Tanzanie, du Sénégal et de la Zambie, des services de développement et de conseil associés à un financement de start-ups. Ce soutien financier et technique intégré permet aux entrepreneurs de planifier et de structurer leurs entreprises en vue de leur croissance. En outre, il rend possible d'éventuels investissements par d'importants partenaires financiers avec lesquels l'AREED travaille. L'expérience de l'AREED montre qu'un soutien au développement des entreprises et un financement d'amorçage peuvent réussir à améliorer l'accès à l'énergie, mais que bien souvent, cela ne suffit pas à orienter les entrepreneurs vers les marchés ruraux. Une grande partie des utilisateurs potentiels qui ne pouvaient pas se permettre de payer les produits et services des entrepreneurs de l'AREED à l'avance n'ont pas pu être atteints. Pour répondre à ce problème, l'AREED s'est impliqué davantage auprès des institutions de microfinance et des banques locales pour faciliter l'apport de financement aux clients ou futurs clients des entreprises d'énergies propres.
Questions clés
Augmentation 1. Est-il possible de nourrir de la demande Increased demand équitablement, sainement et 50 % d’ici 2030(IEA) (IEA) 50% by 2030 durablement neuf milliards de personnes ? Énergie 2. Peut-on faire face à la future demande en eau ? 3. Peut-on fournir Changement assez d'énergie au Climatique nombre croissant de personnes sortant de la pauvreté ? Alimentation t Eau 4. Peut-on atténuer le Increased demand Increased demand Augmentation Augmentation changement climatique 50% by 2030 30% by 2030 de la demande de la demande et s'y adapter ? 30 % d’ici 2030 50 % d’ici 2030 5. Peut-on faire tout cela (FAO) (IFPRI) (IFPRI) (FAO) dans le contexte de la lutte
Energy Climate Change
Food
Water
contre le déclin de la biodiversité et de la préservation des écosystèmes ?
Biodiversité : défis politiques dans un monde en mutation La biodiversité est la l'ensemble de la vie et des processus naturels de la Terre, comprenant la diversité au sein des espèces, entre les espèces et des écosystèmes. Elle fournit de la nourriture et des médicaments, de l'air pur et de l'eau propre, une protection contre les catastrophes naturelles et des espaces verts aux humains. Des études montrent que la biodiversité est gravement menacée par la perte d'habitats, les espèces envahissantes, la pollution, le changement climatique et la surexploitation. Sir John Beddington, principal conseiller scientifique des autorités britanniques et professeur de biologie des populations appliquée à l'Imperial College de Londres a récemment tenu plusieurs conférences sur « la biodiversité et les écosystèmes dans un monde en mutation ». Selon lui, « nos difficultés à fournir de l'énergie, de l'eau et de la nourriture saines, propres et abordables en quantité suffisante à
notre population mondiale croissante, qui migre vers les villes, sont intimement liés à notre difficulté à atténuer le changement climatique et à nous y adapter. De toute évidence, toute solution efficace à ces difficultés doit continuer à tenir compte de l'importance du maintien de nos riches écosystèmes. Les scientifiques comprennent mieux les avantages sous-jacents du bon fonctionnement des écosystèmes, notamment pour la séquestration de notre carbone, la purification de notre eau et la pollinisation de nos cultures. Nous devons impérativement continuer de porter ces questions à l'attention des décideurs politiques ». Le graphique ci-dessus montre l'interrelation complexe entre l'approvisionnement en nourriture, en énergie et en eau dans le cadre du changement climatique. Beddington se demande s'il s'agit d'une « tempête parfaite » qui pourrait engendrer des mouvements civils et des conflits. n
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LE MOT DE LA FIN
Changement climatique et commerce Pour vous donner un avant-goût du prochain numéro qui traitera du commerce, Making It s'est entretenu avec PATRICIA FRANCIS, directrice générale du Centre du commerce international (CCI), à propos de l'empreinte carbone du commerce et de ses conséquences sur les pays les moins avancés. Selon vous, quel impact le changement climatique a-t-il sur le développement et quel est le rôle du commerce ? Le changement climatique est l'une des plus graves menaces pour l'humanité et donc le principal enjeu du développement pour ce siècle. Les pays les moins avancés (PMA) ont peu contribué au changement climatique et pourtant ce sont eux qui en subissent les dures conséquences et sont les moins parés à s'y adapter. Le commerce peut aider les pays en développement à s'adapter, en générant des recettes d'exportation et en accédant à la technologie. Il peut également limiter le changement climatique, en diffusant des technologies à faible émission de carbone. Maintenir un commerce ouvert et sans discrimination constitue donc une politique efficace contre le changement climatique. La mission du CCI, « Export Impact for Good » (Impact des exportations pour de bon) couvre bien cet objectif. Devrions-nous nous inquiéter de l'empreinte carbone du commerce ? Le commerce représente une part de plus en plus importante du PIB mondial. Il stimule la croissance économique et donc les émissions de gaz à effet de serre. Par conséquent, le commerce, et notamment le transport de marchandises autour du monde, est une cause du changement climatique. Cependant, 90 % des marchandises faisant l'objet d'échanges internationaux sont transportées par la mer. Le transport maritime est un mode de transport efficace, qui n'émet que 10 à 15 grammes de CO2 par tonne-kilomètre.
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Patricia Francis, directrice générale du Centre du commerce international (CCI).
La décision des consommateurs de l'hémisphère nord « d'acheter local » afin de réduire les émissions liées au transport peut, au premier abord, sembler une décision intuitive. Toutefois, des études montrent que les denrées alimentaires importées de l'hémisphère sud peuvent souvent avoir une empreinte carbone plus faible que les produits cultivés dans l'hémisphère nord. C'est le cas des fruits et légumes de contresaison provenant de certains pays en développement, qui bénéficient de conditions de culture plus favorables que dans l'hémisphère nord. Dans des cas bien précis, les faibles émissions de la production agricole dans des climats plus chauds peuvent largement compenser les émissions liées à leur transport vers les marchés du Nord. Le principal moteur de la croissance à forte émission de carbone n'est pas le commerce, mais le manque de réglementation concernant l'utilisation du carbone. Les obstacles fondamentaux auxquels nous restons confrontés pour réduire ce niveau de dépendance, sont le maintien des subventions sur les combustibles fossiles et l'absence d'accord multilatéral sur la tarification du carbone. Qu'entendez-vous par croissance à forte émission de carbone ? La croissance économique est liée aux émissions de dioxyde de carbone et d'autres gaz à effet de serre car le type de technologie utilisé pour favoriser la croissance économique a un rapport direct avec le niveau des émissions par unité de PIB. Les pays développés disposant de technologies plus perfectionnées produisent donc en émettant de plus faibles quantités de carbone. Néanmoins, il existe également des importateurs nets de biens de consommation en provenance de Chine et
LE MOT DE LA FIN
MakingIt L’industrie pour le développement
FURTHER READING
d'autres économies émergentes, où l'intensité en carbone de la production est plus élevée. Même si ces produits sont consommés en Europe, les émissions de leur production sont comptabilisées côté chinois. Nous savons, grâce aux recherches de l'Institut Carnegie, que l'Europe réussit ainsi à « externaliser » plus d'un tiers de ses émissions vers les pays en développement. L'attribution des responsabilités liées à ces émissions nécessite un débat plus poussé. Les conséquences sont évidentes pour les négociateurs du changement climatique, mais aussi pour les consommateurs, qui sont de plus en plus nombreux à vouloir en savoir plus sur la quantité de carbone émise lors de la fabrication d'un bien de consommation ou d'une prestation de service. Des obstacles au commerce apparaissentils du fait du changement climatique ? Les développements les plus rapides concernent le secteur privé. Les détaillants inscrivent les informations relatives au carbone sur les produits, notamment les denrées alimentaires. Ils ont donc besoin que leurs fournisseurs leur donnent des informations sur les émissions de la chaîne logistique. Désormais, les grandes entreprises font des déclarations publiques sur leurs émissions et investissent en faveur de leur réduction. Cette décision est motivée à la fois par la nécessité de réduire les coûts, mais aussi de faire preuve de responsabilité environnementale et d'autres engagements éthiques. Je pense que cette tendance va s'intensifier et se généraliser dans le monde des affaires. Qu'est-ce que cela implique pour les exportateurs des PMA ? Les exportateurs agroalimentaires avec lesquels nous travaillons en Afrique s'inquiètent du fait que les normes d'étiquetage carbone se développent sans leur participation. Il existe différents plans, chacun ayant généralement sa propre méthode. Comme ils ne sont pas harmonisés et ne se reconnaissent pas l'un l'autre comme « équivalents », les exportateurs doivent faire face aux coûts de multiples certifications, y compris sur les
mêmes marchés de destination. Par ailleurs, ces méthodes de certification sont complexes et nécessitent des données qui n'existent pas toujours dans les pays en développement, ce qui peut donner lieu à des mesures incertaines. Cela rend-il le consommateur « roi » ? En effet, le consommateur et le détaillant fixent certaines règles du jeu importantes pour le commerce. Les consommateurs apportent des changements positifs, mais ils peuvent aussi avoir une influence négative et ne pas résoudre les problèmes clés. Les étiquettes d'empreinte carbone des produits peuvent sembler rassurantes pour les consommateur éthiques, mais elles ne tiennent pas compte des émissions liées au transport vers les supermarchés ou à la préparation des aliments, deux activités à forte émission de carbone. Par ailleurs, les consommateurs éthiques sont enclins à la « compensation morale », par laquelle ils font le choix d'un achat écologique mais se permettent ensuite un achat plus néfaste, comme celui d'un billet d'avion pour un week-end loin de la ville. Comment ce problème est-il associé à la réduction de la pauvreté et au travail du CCI ? Le marché de la consommation durable est en pleine expansion. Les marchés des produits biologiques et du bois certifié, par exemple, valent aux alentours de 50 milliards USD, les pays en développement représentant 2 % de ce chiffre. Les agriculteurs et leur communauté bénéficient tous deux de cette hausse des revenus et d'un environnement plus propre. Toutefois, nous devons veiller à ce que les consommateurs et les détaillants ne remettent pas en cause pas ces perspectives avec des plaidoyers et des normes malvenus se développant par des méthodes discriminatoires et opaques. Le CCI et ses partenaires de développement travaillent dur dans le cadre de ce programme d'assistance technique environnementale pour renforcer la compétitivité des pays en développement sur ce nouveau marché exigeant. n
Bateman, Milford – Why Doesn’t Microfinance Work?: The Destructive Rise Of Local Neoliberalism Birdsall, Nancy and Savedoff, William – Cash On Delivery Aid: A New Approach to Foreign Aid Chang, Ha-Joon – 23 Things They Don’t Tell You About Capitalism Daniels, Steve – Making Do: Innovation in Kenya’s Informal Economy Ellwood, Wayne – No-Nonsense Guide to Globalization Fues, Thomas and Wolff, Peter (eds.) – G20 and Global Development: How can the new summit architecture promote pro-poor growth and sustainability? Heinberg, Richard and Lerch, Daniel (eds.) – The Post Carbon Reader: Managing the 21st Century’s Sustainability Crisis Leonard, Annie – The Story of Stuff: How Our Obsession with Stuff Is Trashing the Planet, Our Communities, and Our Health – and a Vision for Change Naudé, Wim (ed.) – Entrepreneurship and Economic Development Organization of American States – Sustainable Development in the Caribbean: Contemporary Issues, Challenges and Opportunities Oxfam Australia/Oxfam New Zealand – The Future is Here: Climate Change in the Pacific Parkin, Sara – The Positive Deviant: Sustainability Leadership in a Perverse World Sévérino, Jean-Michel and Ray, Olivier – Le Temps de l’Afrique World Business Council for Sustainable Development – Business and Development: Challenges and Opportunities in a Rapidly Changing World
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MakingIt Un magazine trimestrielle pour stimuler le dÊbat sur les problèmes du dÊveloppement global