Tout l'UFC / n°143 - Questions de santé

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fc tout l’U L E M A G A Z I N E D E L ’ U N I V E R S I T É D E F R A N C H E - C O M T É / d é c e m b r e 2 0 0 9 / n u m é r o 14 3

Questions

de santé


Édito par Emmanuel Samain, directeur de l'UFR Sciences médicales et pharmaceutiques

Sommaire Langues

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Technique

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Dossier :

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Questions de santé Expos

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Musique

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Agenda

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Au cours des dernières décennies, le domaine de la santé a énormément évolué. Les diagnostics se sont améliorés, avec de nouvelles techniques d'imagerie, de nouveaux marqueurs biologiques ou encore la possibilité de repérer certaines prédispositions génétiques. Les traitements se sont enrichis de nouvelles molécules, de nouvelles techniques chirurgicales, de nouveaux matériels biomédicaux. La recherche, dans tous les domaines liés à la santé, a apporté des progrès considérables. Cette évolution rapide des connaissances impose à la formation initiale des médecins et des pharmaciens une évolution permanente. Elle suppose aussi que les professionnels de la santé continuent à se former tout au long de leur carrière pour adapter leurs pratiques. La société change. La population vieillit et les pathologies chroniques posent des problèmes de prise en charge sur la durée. La question de l'adéquation entre les moyens disponibles et les besoins se pose avec acuité. Les patients comme les soignants se préoccupent de la sécurité des soins et des risques sanitaires. Plus que jamais, la santé se trouve au carrefour de nombreux domaines et intéresse la société. A l'UFR SMP, l'enseignement comme la recherche accompagnent ces bouleversements. Dès la rentrée prochaine, les études médicales vont intégrer le schéma des diplômes européens licence-master-doctorat. Les élèves infirmiers rejoignent l'université, ce qui va favoriser le travail en équipe et ouvrir des nouvelles perspectives de carrière pour le personnel soignant. C’est l’intérêt du dossier thématique de ce numéro de montrer l'ouverture de la santé vers d'autres disciplines et d'autres domaines professionnels et les collaborations qui se sont nouées à l'interface avec différentes composantes de notre Université, tant sur le plan fondamental et que clinique, pour un résultat extrêmement enrichissant. Contact : Emmanuel Samain Directeur de l'UFR SMP emmanuel.samain@univ-fcomte.fr

Journées

allemandes

Tout l'Ufc - décembre 2009 - N°143

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Tout l’U o

n 143

Direction de la Communication Université de Franche-Comté 1 rue Goudimel 25030 Besançon Cedex communication@univ-fcomte.fr http://www.univ-fcomte.fr/

Directeur de la publication : Claude Condé, Président de l’Université Vice-Président chargé de la communication : Daniel Sechter Directrice de la Communication : Maryse Graner Rédaction : Delphine Gosset Tél. 03 81 66 58 87

Photographies : Georges Pannetton Conception graphique : Noir sur Blanc Impression : Imprimerie Simon (5 500 ex.) / ISSN 1166 7672 Diffusion : Olivia Cœurdevey Tél. 03 81 66 58 86

A l'occasion de la visite de Reinhard Schäfers, Ambassadeur d'Allemagne en France, trois journées allemandes sont organisées à l'UFR Sciences de l'homme, du langage et de la société par la section d'allemand. Mardi 8 décembre à 18 h au grand salon 20 ans après la chute du Mur de Berlin Table ronde Mercredi 9 décembre à 18 h au grand Salon L'Allemagne, vingt ans après Rencontre avec l'ambassadeur d'Allemagne

Jeudi 10 décembre à partir de 16 h, à l’amphithéâtre Donzelot Nuit du cinéma allemand Cinéma et buffet « Imbiss » Contact : Richard Parisot Section d'allemand UFR SLHS richard.parisot@univ-fcomte.fr


LANGUEStoutl’Ufc

Le CeLaB Le centre des langues de la Bouloie (CeLaB) est ouvert aux étudiants qui souhaitent travailler leur anglais en dehors des cours. Ce centre de ressources comporte plusieurs salles équipées avec des ordinateurs et des casques audio pour que chacun puisse étudier de manière autonome. De nombreux logiciels permettent de faire des exercices, d'acquérir du vocabulaire, d'améliorer sa prononciation ou encore de s'entraîner en vue de l'obtention d'une certification en langue : le TOEIC (Test of english for international communication). Le CeLaB propose aussi un espace lecture où des livres et des journaux rédigés dans différentes langues peuvent être consultés librement. Des ateliers de conversation y sont régulièrement animés par des étudiants étrangers anglophones ou hispanophones. Quelques uns des « apérolangues », mis en place par l'Association

Le théâtre peut être un excellent support d'apprentissage de la langue pour les étudiants étrangers. C'est l'idée sur laquelle est bâti le nouvel atelier proposé au théâtre universitaire.

Dani Hoxha anime un nouvel atelier au théâtre universitaire.

des étudiants internationaux de Besançon (AEIB) et le Centre de linguistique appliquée (CLA), ont lieu au CelaB. Ce centre est ouvert aux étudiants en master et en licence professionnelle des composantes de l'Université situées sur le campus de la Bouloie1 : UFR SJEPG, ST, STAPS, IAE et ISIFC2. Pour l'instant principalement axé sur l'anglais, le CeLaB s'ouvrira progressivement sur d'autres langues en fonction des besoins, ainsi que sur le français langue étrangère.

Contact : Patrick Verguet Tél. 03 81 66 61 25 patrick.verguet@univ-fcomte.fr CeLaB - Bâtiment Louis Bachelier Campus de la Bouloie 16 route de Gray 25030 Besançon Cedex Ouvert du lundi au vendredi de 8 h à 18 h 1 Au centre-ville, l'UFR SLHS dispose d'un centre de langues (Polyglotte) depuis plusieurs années. 2 Sciences juridiques, économiques, politiques et de gestion (SJEPG) Sciences et techniques (ST) Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) Institut d'administration des entreprises (IAE) Institut supérieur d'ingénieurs de Franche-Comté (ISIFC)

Théâtre et langues « Un étudiant étranger qui fait des études dépense beaucoup plus d'énergie que les autres car il a toujours un temps de retard. Il lui faut à la fois faire la traduction et réfléchir à l'exercice », affirme Ramadan, - dit Dani - Hoxha. Il en a lui-même fait l'expérience en entreprenant en 2005 des études de lettres à Besançon. Il arrivait du Kosovo, une licence de langues et littérature françaises en poche. Dès son arrivée, il s'est inscrit au théâtre universitaire. « Au début, il y avait d'autres étudiants étrangers, mais ils ont abandonné. La langue fait vite obstacle » raconte-t-il. Il a trouvé le courage de rester et ne regrette pas son choix. Son activité théâtrale l'a beaucoup aidé à apprendre le français. « Quand on joue, on fait attention au rythme de la phrase, à l'endroit où placer l'accent, aux sonorités. On apprend à porter la voix, à articuler correctement, à trouver le mot juste. On s'imprègne de la grammaire et de la syntaxe », explique-t-il. Dani Hoxha a voulu partager cette expérience avec

d'autres étudiants étrangers en créant, au TU, un atelier intitulé « Théâtre et langues ». Cet atelier a lieu à la Maison des étudiants, le dimanche à 18h. On y travaille sa prononciation en apprenant des poèmes en alexandrins. On y découvre des jeux de mots dans les chansons de Brassens. On y joue Molière, Corneille ou Racine. « Ces textes classiques sont un bon moyen d'appréhender le français » affirme Dani Hoxha. « Cet atelier donne l'occasion aux étudiants étrangers de s'exprimer dans un contexte plus ludique que celui des cours. Même ceux qui ne restent que trois mois dans le cadre d'un échange ERASMUS repartiront en ayant acquis quelque chose », ajoute-t-il. Contact : Théâtre universitaire de Franche-Comté Maison des étudiants - Campus de la Bouloie 36 A avenue de l'Observatoire 25030 Besançon Cedex Tél. 03 81 66 53 47 tufc@univ-fcomte.fr http://tufc.univ-fcomte.fr UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ 3


D.Cesbron - Région Franche-Comté / FEMTO-ST

TECHNIQUEtoutl’Ufc

MIMENTO en chiffres 770 m² de salles blanches 15 ingénieurs et techniciens 13 millions d'euros d'équipements

Les personnes qui travaillent dans une salle blanche endossent des combinaisons spéciales pour éviter de disséminer des poussières.

770 m2 sans poussière Le 2 octobre, l'institut FEMTO-ST1 a inauguré une salle blanche et de nouveaux équipements. Il dispose désormais de l'une des six grandes centrales de technologie françaises, avec 770 m² d'installations dédiées à la microfabrication réparties sur plusieurs sites. Les salles blanches permettent de fabriquer des objets de très petite taille qui nécessitent une grande précision. Quand on travaille à l'échelle du micromètre ou du nanomètre2, la moindre poussière déposée accidentellement sur une surface génère un défaut. C'est pourquoi l'air est filtré de façon à limiter le nombre de particules présentes dans ces installations. La température et l'humidité y sont également contrôlées. L'Université de Franche-Comté comptait déjà 370 m² de salles blanches réparties dans différents locaux sur le campus de la Bouloie. Une nouvelle salle blanche de 400 m² a été aménagée dans la maison des microtechniques, sur le parc TEMIS à Besançon. Elle fonctionne depuis un an et demi. L'inauguration a eu lieu le 2 octobre dernier, célébrant la fin de l'installation d'une ligne pilote de microfabrication. Cette ligne pilote correspond à un ensemble de locaux et d'équipements semblables à ceux que l'on trouve dans l'industrie. Elle permet de réaliser en série des micro et nano-composants piézoélectriques. Il s'agit par exemple de filtres pour la téléphonie mobile et de capteurs sans fils utilisés dans le domaine de l'automobile ou de la santé. Elle est utile à la fois pour les chercheurs souhaitant vérifier expérimentalement leurs modèles théoriques et pour les entreprises désireuses de La nouvelle ligne pilote de microfabrication est située dans la maison des microtechniques sur le parc TEMIS à Besançon. 4

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construire des prototypes. Elle permet l'élaboration de composants à base de quartz ou de niobathe de lithium3, une spécialité de FEMTO-ST. « Les équipements de la ligne pilote proviennent de l'entreprise TEMEX avec laquelle nous entretenions un partenariat de longue date. En les rachetant lors de la restructuration de l'entreprise, nous sommes devenus la seule centrale de technologie française capable de concevoir des microcapteurs à quartz et certains composants de précision pour les mesures de temps-fréquence » explique Jean-Claude Jeannot, ingénieur de recherche à l'institut FEMTO-ST et responsable des salles blanches. Pour réaliser ce projet, FEMTO-ST a obtenu le soutien financier du FEDER4, de l'ANR5, du FUI6, de la DRIRE7, de la Région Franche-Comté, du Conseil général du Doubs, de la Communauté d'agglomération du grand Besançon et d'OSEO8. Les appareils présents dans les salles blanches préexistantes ont également pu être renouvelés grâce à 6 millions d'euros attribués par l'Etat. L'ensemble de ces salles constitue MIMENTO9 : l'une des six grandes centrales de technologie réparties sur le territoire national. Elle est spécialisée en micromécanique, en micro et nano-photonique et en micro-nano acoustique. Elle est ouverte aux équipes

de recherche de l'Université mais aussi aux laboratoires extérieurs. Les plages horaires libres sont mises à la disposition des entreprises qui souhaitent utiliser les équipements moyennant finances, ou qui collaborent avec FEMTO-ST dans le cadre de contrats de recherche partenariale ou de procédures de transfert de technologie. Au total, MIMENTO fait vivre une centaine de projets de recherche par an. 1 Franche-Comté électronique, mécanique, thermique et optique Sciences et technologies. 2 Un micromètre correspond à un millionième de mètre (0,000001). Un nanomètre correspond à un milliardième de mètre (0,000 000 001) 3 Le quartz est un matériau piézoélectrique, qui a la propriété de transformer des signaux électriques en signaux mécaniques. Le niobathe de lithium a des propriétés optiques et acoustiques intéressantes. 4 Fonds européen de développement régional. 5 Agence nationale pour la recherche. 6 Fonds interministériel de soutien aux projets de recherche et développement collaboratifs des pôles de compétitivité. 7 Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement. 8 Oseo est un établissement public à caractère industriel et commercial qui soutient l'innovation et la croissance des PME. 9 Microfabrication pour la mécanique, les nanosciences, la thermique et l'optique.

Contact : Jean-Claude Jeannot Tél. 03 81 85 39 75 jcjeannot@femto-st.fr Centrale de technologie MIMENTO FEMTO-ST TEMIS-Innovation Maison des microtechniques 18 rue Alain Savary 25000 Besançon Tél. 03 81 85 39 99 mimento@femto-st.fr


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Questions

de santé La santé, c'est une question de médecine, mais pas seulement. Elle soulève aussi des questions éthiques, philosophiques, juridiques, environnementales, économiques et sociales. A l'Université de Franche-Comté, les médecins et les pharmaciens ne sont pas les seuls à mener des réflexions dans ce domaine. Ce dossier présente un petit tour d'horizon de questions qui gravitent autour du thème de la santé, un thème qui nous concerne tous.

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LE DOSSIERtoutl’Ufc

Une philosophe à l'hôpital

Elodie Cretin est à la fois doctorante en philosophie et ingénieur de recherche clinique au service des soins palliatifs du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Besançon. Elle sillonne le pays pour enquêter auprès du personnel soignant et des familles de patients en état végétatif chronique.

Certaines personnes qui ont frôlé la mort, à la suite d’un accident ou d’une maladie, ont été réanimées et ont retrouvé leurs fonctions vitales, sans toutefois redevenir conscientes. Quand elles restent ainsi pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, on parle d'état végétatif chronique (EVC). Un peu partout, des hôpitaux ou des maisons de retraite abritent, dans des unités spécialisées, quelques personnes qui connaissent ce sort dramatique. Elles sont maintenues en vie grâce à l'alimentation artificielle qui leur est dispensée par une sonde reliée directement à leur estomac. Au bout de plusieurs années sans signe d'évolution, Aller au delà la question du sens d'une vie des cas ainsi prolongée se pose parfois. La loi du 22 avril 2005, dite loi de demande Léonetti1, autorise les patients à d'euthanasie refuser tout traitement. Le fait de considérer, ou non, l'alimentation fortement artificielle comme un traitement, fait débat. Il s'agit aussi d'un soin médiatisés et faire de base chargé d'une forte valeur un véritable symbolique. Le Dr. Régis Aubry, chef du service des soins palliaétat des lieux. tifs au CHU de Besançon, a voulu aller au delà des cas de demande d'euthanasie fortement médiatisés et faire un véritable état des lieux de cette douloureuse question d'éthique. En collaboration avec le Centre d'investigation clinique (CIC) de Besançon, il a lancé, il y a un an, une étude nationale. Une jeune philosophe : Elodie Cretin, mène ce projet de recherches auprès d'une centaine d'établissements de soins. Elle rencontre les familles des patients et les membres des équipes thérapeutiques : aides soignants, infirmiers, kinésithérapeutes ou médecins. Son objectif : explorer la façon dont ils se représentent la situation des personnes en EVC. Elle cherche aussi à savoir si la question d'un éventuel arrêt de l'alimentation artificielle a été

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Questions de santé

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Elodie Cretin utilise une méthode projective, avec des photographies, comme support d'aide à l'expression.

La philosophie m’a appris à croiser différents points de vue et à n’avoir aucune certitude.

évoquée. « Nous ne voulons pas élaborer un guide des bonnes pratiques. Ces situations ne peuvent être appréhendées qu'au cas par cas », précise-t-elle. Pour favoriser le dialogue dans ce contexte difficile, elle propose à ses interlocuteurs de choisir parmi un ensemble d'images symboliques celles qu'ils jugent les plus évocatrices de la situation, et de commenter leur choix. Elle soumet également à chacun un questionnaire d'enquête qui sert de support à l'entretien. Les réponses sont très diverses, souvent paradoxales, marquées par la perplexité ou le déni. On est dans l'incertitude face aux patients en EVC. Ceux-ci ont des phases de sommeil et d'éveil. Ils ouvrent les yeux, pleurent, grimacent... autant de mouvements réflexes qui peuvent être interprétés comme des signes de conscience. Si Elodie Cretin parvient à appréhender ces situations extrêmement complexes, c'est grâce à sa formation philosophique. « La philosophie m'a appris à croiser différents points de vue et à n'avoir aucune certitude », remarque-t-elle. En tant que personne extérieure au monde hospitalier, elle a le recul

nécessaire pour analyser les valeurs qui interviennent dans les décisions médicales. Elle en a fait son sujet de thèse2. A propos de son entrée dans le monde hospitalier, elle déclare : « Je n'ai pas l'impression d'avoir renoncé à la philosophie, mais au contraire d'y être entrée de plain pied en me confrontant au réel. » 1 Loi n°2005-370 relative aux droits des malades en fin de vie. 2 Elodie Cretin prépare une thèse en philosophie des sciences, au laboratoire Logiques de l'agir, sous la co-direction de Thierry Martin, spécialiste de la philosophie des sciences, et de Régis Aubry qui est à l'orgine de ce projet de recherche en éthique.

Contact : Elodie Cretin • Ingénieur de recherche clinique CIC - CHU Saint Jacques Hôtel Montmartin 2, place Saint Jacques 25030 Besançon Cedex Tél. 03 81 21 85 52 ecretin@chu-besancon.fr • Doctorante en philosophie Laboratoire Logiques de l'agir UFR SLHS - rue Mégevand

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Les maux de la terre La maladie n'est pas seulement un processus biologique et psychologique, c'est aussi un phénomène social qui peut-être lié aux conditions de travail. Une sociologue de l'Université et le directeur de la santé à la MSA (Mutualité sociale agricole)1 de Franche-Comté se sont penchés sur la santé des paysans pour rédiger ensemble un ouvrage intitulé : Les maux de la terre. Le livre de Dominique Jacques-Jouvenot et de Jean-Jacques Laplante mêle des données statistiques tirées de grandes enquêtes nationales et des témoignages, parfois poignants, recueillis un peu partout en France auprès de salariés et d'exploitants agricoles. Il présente un état des lieux détaillé de la santé des paysans, qui, comme les professionnels des autres secteurs, sont sujets à certaines maladies du travail. Premier constat tiré de cet ouvrage : on est loin de l'image du fermier sur son tracteur. Il n'y a pas un, mais des métiers de l'agriculture, chacun comportant son lot de pénibilité et de risques. Les employés des abattoirs doivent s'habituer à l'odeur du sang et des déjections animales. Certains employés des scieries deviennent sourds à force d'être en permanence dans le bruit. Les ouvrières qui découpent les poulets à la chaîne

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ont les poignets qui se grippent. Les saisonniers s'abîment les genoux dans les cueillettes. Dans l'imaginaire des citadins, le travail à la campagne est souvent associé à un mode de vie sain. La réalité est toute autre. Les techniques de production agricole produisent des polluants nocifs pour l'organisme. Un bûcheron qui respire toute la journée les vapeurs de sa tronçonneuse absorbe une quantité considérable d'oxyde de carbone, bien qu'il travaille au grand air. L'exposition répétée aux pesticides induit des cas de maladie de Parkinson2. Certains cancers, comme ceux de la peau, de la prostate, du sang, du cerveau et des lèvres, sont plus fréquents chez les paysans que dans le reste de la population. En revanche, les allergies ainsi que les tumeurs digestives et pulmonaires sont moins courantes. L'ouvrage fait également état


Questions de santé

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Références : Les maux de la terre Regards croisés sur la santé au travail en agriculture Dominique Jacques-Jouvenot et Jean-Jacques Laplante Editions de l'aube, 2009.

Les auteurs Dominique Jacques-Jouvenot est professeur de socio-anthropologie à l'Université de FrancheComté. Elle travaille sur la transmission des savoirs professionnels et s'intéresse au secteur de l'agriculture depuis une quinzaine d'années. Jean-Jacques Laplante est médecin du travail. Il est actuellement directeur de la santé à la Mutualité Sociale Agricole de Franche-Comté.

de maladies propres aux agriculteurs, comme le poumon de fermier3, ou certaines zoonoses4 liées au contact étroit avec les animaux. Il distingue les pathologies développées par les hommes de celles des femmes, plus sujettes aux troubles musculosquelettiques5. Il analyse séparément la situation des exploitants agricoles et celle des salariés. Globalement, tous rencontrent les mêmes maladies. Les salariés sont souvent dans des situations financières et sociales difficiles qui favorisent l'altération de leur état de santé. Dominique JacquesJouvenot précise : « Les saisonniers ont subi une précarisation terrible depuis une quinzaine d'années. Quand aux travailleurs au noir, nous manquons malheureusement d'informations à leur sujet. Certains exercent dans des conditions moyenâgeuses et n'ont pas de véritable accès aux soins. »

Du côté des exploitants, les auteurs ont découvert un nombre très élevé d'accidents mortels. « Ils sont nombreux à avouer ne pas respecter les procédures de sécurité, par nécessité de travailler toujours plus vite », raconte Dominique Jacques-Jouvenot. A l'instar des membres des autres catégories socio-professionnelles, les paysans se disent de plus en plus stressés. Ce stress est aussi à l'origine de pathologies physiques et psychiatriques. Chez les agriculteurs, faute de remplaçant, on se soigne souvent tardivement. Un problème de santé grave entraînant un arrêt de travail prolongé peut, dans certains cas, signer l'arrêt de mort d'une exploitation. Pour améliorer la santé de cette population paysanne, les auteurs envisagent des actions de prévention qui passeraient par l'intermédiaire des femmes, peut-être plus perméables que les hommes à la question du soin.

Contact : Dominique Jacques-Jouvenot Laboratoire de sociologie et d'anthropologie Tél. 03 81 66 51 34 dominique.jacques-jouvenot@univ-fcomte.fr 1 Les paysans ont leur propre régime de sécurité sociale, qui est géré par la Mutualité sociale agricole. Elle regroupe tous les travailleurs salariés et non salariés de l’agriculture. 2 La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative qui cause principalement des troubles moteurs. 3 Le poumon de fermier est une maladie respiratoire agricole répandue chez les éleveurs des zones pluvieuses d'élevage laitier. 4 Les zoonoses sont des maladies animales transmissibles à l'homme. 5 Il s'agit d'un ensemble de maladies qui touchent les muscles, les tendons et les nerfs, comme les tendinites par exemple.

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Questions d’éthique La bioéthique est bien plus qu'une affaire d’experts. Elle reflète le visage d'une société et détermine en partie son avenir. Jean-René Binet, juriste et spécialiste de ce domaine, en décrit les enjeux.

Entretien avec Jean-René Binet, enseignant-chercheur à l'Université de Franche-Comté et spécialiste des questions de bioéthique.

- En quoi sommes nous concernés par la bioéthique ? Jean-René Binet : Les questions de bioéthique concernent toute la communauté. Quand on réfléchit sur l'euthanasie, quand on interdit le clonage1 ou quand on s'interroge sur l'accès à la procréation médicalement assistée pour les couples homosexuels, on touche à notre façon de voir la société.

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maladies. Actuellement, en France, les compagnies d'assurance ne peuvent utiliser ces informations pour l’évaluation du risque assurable. Cependant, l'usage de ces tests devenant de plus en plus facile, leur interdiction risque de devenir inefficace. C'est pourquoi il serait préférable que la loi encadre cette pratique en proposant que toute personne, même avec un risque de santé aggravé, ait accès à une assurance.

- Pourquoi légiférer sur ces questions ? - Généralement, les techniques apparaissent avant la loi et c'est le contentieux qui montre la nécessité de légiférer. La pratique dite de « mère porteuse »2, par exemple, est apparue avec la fécondation in vitro et l'insémination artificielle. A la suite de procès au cours desquels les juges se sont parfois prononcés en faveur de mères porteuses qui refusaient d'exécuter leur contrat en abandonnant l'enfant, la pratique est devenue illégale3 en France, en 1994. Cependant, certains couples y recourent à l'étranger et tentent ensuite d’obtenir en France l’établissement de la filiation de l’enfant à leur égard.

- Que sont les lois de bioéthique ? - Les premières lois dites « de bioéthique » datent du 29 juillet 1994. Il s'agit d'un ensemble de principes de protection de l'homme face aux nécessités de la recherche biomédicale. Elles précisent que le corps humain ne peut pas être réduit à un matériau d'expérimentation, ou encore que ses éléments ne peuvent être cédés que gratuitement. Ces dispositions ont été intégrées dans le code civil et le code de la santé publique. Elles ont été révisées une première fois en août 2004 par la Loi relative à la bioéthique. Nous sommes actuellement dans une nouvelle phase de révision.

- Les interdictions sont-elles efficaces ? - Pas toujours. L'information génétique, par exemple, est de plus en plus facile à obtenir, notamment grâce à internet. Des tests génétiques permettent de savoir si quelqu'un a une prédisposition pour certaines

- Pourquoi faut-il réviser ces lois ? - Chaque révision de la loi est l'occasion d'éprouver les principes sur lesquels ces règles sont fondées. Certains principes qui semblaient intangibles il y a une dizaine d'années ont changé. Par ailleurs, les données scientifiques évoluent. L'embryon humain, par exemple, intéressait beaucoup les chercheurs parce


Questions de santé

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Les structures de la bioéthique L'agence de la biomédecine est un établissement administratif qui a été créé par la loi de 2004. Ses compétences s’étendent des greffes d’organes à l’assistance médicale à la procréation. Elle a le pouvoir de délivrer des autorisations : par exemple en matière de recherche sur l’embryon. Le comité consultatif national d'éthique a été créé en 1983. C'est un organisme de réflexion pluridisciplinaire sur les questions de société qui se posent en raison du développement des sciences et des techniques de la vie et de la santé. Les espaces éthiques interrégionaux ou interrégionaux ont vu leur cadre fixé par la loi du 6 août 2004. Dans les régions, les hôpitaux et acteurs concernés par les questions d'éthique organisent ces espaces qui sont des lieux d'échanges, de mises en relation, de formation et d'information sur l'évolution des sciences et des techniques biomédicales. L’espace éthique de Bourgogne – Franche-Comté a été inauguré le 6 avril 2009. Il est présidé par le professeur Pierre Pfitzenmeyer, du CHU de Dijon. Le docteur Régis Aubry, du CHU de Besançon, en est le secrétaire général.

Le corps humain ne peut pas être réduit à un matériau d'expérimentation

qu'il contient des cellules souches aux propriétés thérapeutiques intéressantes4. Jusqu'en 1994, des recherches ont été menées sur des embryons humains surnuméraires issus de la fécondation in vitro. Elles ont ensuite été interdites. Pour répondre aux demandes des scientifiques, un régime dérogatoire et temporaire a été mis en place en 2004 et jusqu'en 2011. Parallèlement, des recherches sur les cellules souches adultes se sont développées, avec des résultats prometteurs. Or, ces cellules souches adultes peuvent être prélevées sur le malade et ne posent pas de problème éthique. Elles sont même mieux tolérées par le système immunitaire ! Au vu des données actuelles, le législateur se demande s’il va maintenir le régime actuel ou s’il va revenir à l'interdiction des recherches sur l'embryon parce qu'il estime qu'elles n'ont plus la même utilité. - Comment la révision de la loi est-elle organisée ? - Elle est précédée d'une vaste consultation. A l'assemblée nationale, une mission d'information a été mise en place. Pour avoir une information suffisamment complète avant de légiférer, les parlementaires ont écouté

les questions des associations et assisté aux présentations de différents experts. J'ai d'ailleurs été auditionné dans ce cadre. Une consultation populaire : les états généraux de la bioéthique, a également été organisée d'avril à juin 2009. Dans trois grandes villes : Strasbourg, Rennes et Marseille, un panel de citoyens a bénéficié d’une formation sur différentes questions d'éthique, avant de délibérer. Ces citoyens ont rendu leur avis public en juillet dernier. D’autres manifestations ont eu lieu partout en France, notamment à Besançon dans le cadre de l’espace éthique interrégional de Bourgogne Franche-Comté. Nous sommes actuellement à la fin du processus de réflexion et du débat pré-législatif. Le projet de loi viendra à l'horizon 2011. - Pourquoi ne pas s'en remettre aux experts ? - Parce qu'il est capital que la population soit informée et amenée à se prononcer. C'est parfois l'avenir de l'espèce qui se joue. Quand on s'interroge sur l'autorisation de certaines formes de thérapie génique qui modifient l'ADN transmis à la descendance, cela concerne aussi

les générations futures ! En 1994, le législateur avait tendance à rechercher la légitimité dans le discours des experts. Si on se tourne systématiquement vers la science quand on ne sait plus quoi faire, cela revient à la placer là où les sociétés médiévales plaçaient la religion. Les états généraux de la bioéthique sont plus conformes au pacte républicain qui veut que le législateur trouve sa légitimité dans le peuple. L'expert de la cellule a toute légitimité pour expliquer ce qu'est la cellule, ce qu'on peut en faire et ce qu'il voudrait en faire, mais ce n'est pas à lui de décider si on peut, ou non, la commercialiser. - Ces décisions sont-elles faciles à prendre ? - Non, ce sont des questions complexes qui mêlent des intérêts contradictoires. Il faut prendre le temps de tout décrypter avant d'avoir une position. Pour les greffes par exemple, il y a beaucoup de demandeurs et trop peu de donneurs. C'est la raison pour laquelle on cherche à assouplir les conditions de prélèvement. En 2004, on a étendu le don d'organes aux oncles, tantes et conjoints, en plus des proches parents. Certains voudraient l'étendre encore à toute personne ayant un lien d'affection avec le receveur. L'intention est louable, mais elle peut ouvrir la porte au trafic d'organes : pour une certaine somme, on doit pouvoir se trouver un meilleur ami de circonstance !

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LE DOSSIERtoutl’Ufc - La question de l'eugénisme se Hors du contexte de l’assistance pose-t-elle ? médicale à la procréation, le Conseil - Oui, il est souvent en toile d’Etat a pointé, dans son rapport de fond. Quand un couple stérile de mai 2009, le risque d’eugénisme recourt à la procréation médicalement résultant de la politique de prévenassistée, on fait sur les embryons un tion de la trisomie 21. En France, diagnostic pré-implantatoire qui crible écrit-il, 92 % des cas de trisomie sont toute une série de madétectés, contre 70 % ladies génétiques et en moyenne euroon évite d'implanter péenne, et 96 % des les embryons suscepcas ainsi détectés C'est parfois tibles de développer donnent lieu à unhandicap. Cela pa- l'avenir de l'espèce une interruption de raît normal après le grossesse, ce qui qui se joue. parcours du combattraduit une pratique tant enduré par ce individuelle d’élimicouple pour avoir un nation presque enfant. Mais où fixer la limite ? Et pour- systématique des fœtus porteurs. quoi ne pas ouvrir l'assistance médicale Ce constat doit nous amener à réfléà la procréation pour toutes les chir sur le regard que nous portons personnes qui veulent éviter d'avoir un sur le handicap et la vulnérabilité. enfant handicapé? Ou finalement à tout Ce sont des questions d’avenir pour le monde? Ce sont de vraies questions. nos sociétés.

« La bioéthique est un secteur où le raisonnement juridique doit s’enrichir des connaissances et réflexions venant d’autres horizons disciplinaires » déclare Jean-René Binet.

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1 Il s'agit de la reproduction à l'identique d'un être vivant. On distingue usuellement deux sortes de clonage. Le clonage reproductif vise à donner naissance à un être humain. Le clonage thérapeutique repose sur la même technique, cependant le développement de l'embryon est interrompu pour une utilisation de ces cellules. Toutefois, cette technique n’a jamais été réalisée dans l’espèce humaine. Ces deux types de clonage ont été interdits en 2004 avec des sanctions très lourdes. 2 On parle aussi de « gestation pour autrui ». Un couple qui ne peut pas avoir d'enfant passe un contrat avec une femme. Celle-ci suit une procédure d'insémination artificielle, poursuit toute la grossesse et abandonne l'enfant à la naissance au couple demandeur. 3 Article 16-7 du code civil. 4 Une cellule souche est une cellule qui n'est pas encore différenciée et peut se transformer en toutes sortes de cellules spécialisées. On cherche à utiliser ces cellules souches en remplacement de cellules abîmées, pour régénérer des tissus et réparer certains organes. On les trouve dans l'embryon, mais aussi dans le sang de cordon ou dans différentes parties de l’organisme adulte.

Contact : Jean-René Binet Centre de recherches juridiques de l'UFC Tél. 03 81 61 36 65 jean-rene.binet@univ-fcomte.fr


Questions de santé

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L'autre pandémie A l'heure où la grippe H1N1 fait la une des médias, une pandémie beaucoup plus ancienne continue de sévir : celle du SIDA. Pour sensibiliser les étudiants, souvent blasés par le sujet, le SUMPPS-Campus santé tente de nouvelles méthodes de prévention. « Trop d'information tue l'information », fait remarquer Marie-Rose Galmes, infirmière au Service universitaire de médecine préventive et de promotion de la santé (SUMPPS) de Belfort. « Quand on aborde les étudiants avec nos flyers et nos préservatifs pour leur parler du SIDA, on voit clairement qu'on les ennuie », ajoute-t-elle. « Ils savent comment se protéger. Ils pensent être suffisamment informés, mais certains d'entre eux ne se sentent pas concernés et continuent à se fier à la tête de leur partenaire » remarque Sylvie Baud, médecin au SUMPPS-Campus santé à Belfort. Si la menace semble moins réelle qu'il y a une quinzaine d'années en raison d'une moindre médiatisation et de l'existence de traitements (cf. encadré ci-contre), le VIH reste un problème majeur de santé publique. En France, on compte environ 10 000 nouvelles contaminations chaque année et on estime à 40 000 le nombre de personnes ignorant leur séropositivité. Pour élaborer une action de prévention originale qui ne soit pas trop didactique, le SUMPPS Campus-

santé a fait appel au talent de la Ligue universitaire d'improvisation théâtrale (LUDI). Cette association a conçu différentes saynètes autour du thème du SIDA et des étudiants. Avec le réalisme et l'humour qui caractérisent les représentations de la LUDI, il est facile de se reconnaître dans les personnages et de se sentir concerné. C'est une entrée en matière adéquate pour le débat proposé ensuite aux étudiants avec des médecins et infirmières du Centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) et du SUMPPS. Cette action est prévue à Montbéliard et à Belfort, le 30 novembre, auprès d'étudiants de l'IUT.

Les traitements À ce jour, il n'existe toujours pas de vaccin contre le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Cependant, les trithérapies qui associent plusieurs médicaments anti-rétroviraux parviennent à ralentir la progression de la maladie. Elles sont d'autant plus efficaces que la prise en charge est précoce. Il existe des traitements d'urgence, qui, s'ils sont prescrits dans les 48 h suivant une situation de contamination, peuvent réduire la charge virale avant que le virus se répande dans l'organisme. L'efficacité de ces traitements étant limitée, la prévention reste essentielle.

Contact : SUMPPS-Campus santé à Besançon Tél. 03 81 66 61 30 sumpps@univ-fcomte.fr à Belfort Tél. 03 84 21 74 33 sumpps-belfort@univ-fcomte.fr à Montbéliard Tél. 03 81 99 47 38 sumpps-montbeliard@univ-fcomte.fr

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Radiofréquences :

quelle exposition et quel impact ?

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Avec le développement de la téléphonie mobile, les antennes relais se sont multipliées dans les villes, suscitant l'inquiétude. L'impact à long terme des radiofréquences sur la santé reste mal connu. A l'Université de Franche-Comté, deux chercheurs s'intéressent à l'exposition aux ondes électromagnétiques. Nous sommes quotidiennement exposés aux radiofréquences issues de la téléphonie mobile. D'autres sources : les émetteurs de télévision, les antennes radio FM, le wi-fi, etc. en produisent également. « Avant d'analyser les éventuels effets des ondes électromagnétiques sur l'organisme, il faut connaître le degré d'exposition de la population » affirme JeanFrançois Viel, médecin épidémiologiste et chercheur au laboratoire Chronoenvironnement. C'est l'objectif de l'étude qu'il a menée en réponse à un appel à projets de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFSSET)1. Environ quatre cent personnes des agglomérations bisontine et lyonnaise ont été équipées d'un petit appareil qui quantifiait toutes les 13 secondes le niveau d'ondes électro-magnétiques reçues et leur provenance. Les résultats montrent que l'exposition est la plus importante quand on appelle avec un téléphone mobile. Elle peut atteindre ponctuellement plus de 5 Volts par mètre. Même chose si on se trouve à côté d'un four à microondes en marche2. Les expositions liées aux différentes antennes présentes dans note environnement sont beaucoup plus faibles. Ce sont les antennes radio FM qui produisent les valeurs les plus élevées : 0,044 V/m.

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Celles des antennes relais sont moindres. Elles sont comprises entre 0,036 V/m et 0,012 V/m selon la technologie employée3. Jean-François Viel remarque : « On ne s'interroge pas sur l'impact des antennes radio FM. Or, elles émettent des ondes qui pénètrent plus facilement dans l'organisme. » Autre résultat surprenant : le téléphone sans fil obtient des scores relativement élevés (0,037 V/m). A une même distance des antennes relais, l'exposition est très variable. « Tout dépend de ce qui peut faire écran à la propagation des ondes : arbres, bâtiments et même le corps humain... » explique Jean-François Viel. Globalement, elle est maximale à distance de l'antenne, là où son faisceau rencontre le sol, c'est à dire à environ 280 mètres en ville ou à 1000 mètres à la campagne4. Si on cumule toutes ces sources de rayonnement électromagnétique, l'exposition moyenne d'un individu est de 0,201 V/m par jour. « Il est possible que certaines personnes situées à des endroits particuliers reçoivent des doses supérieures à ce que nous avons mesuré, mais ce n'était pas le but de notre étude », précise Jean-françois Viel5. Ces mesures se situent bien en dessous des seuils réglementaires de 40 à 50 V/m. Ceux-ci correspondent aux doses susceptibles de produire


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Contacts : Jean-François Viel UMR 6249 CNRS Laboratoire Chrono-environnement UFR SMP 2 place saint jacques 25 030 Besançon Tél. 03 81 21 87 34 jean-francois.viel@univ-fcomte.fr Daniel Fau UMR 6174 CNRS Institut FEMTO-ST Département MN2S 32 avenue de l'observatoire 25 044 Besançon Tél. 03 81 85 39 66 danielrfau@femto-st.fr

de la chaleur et dont des effets nocifs sont avérés. Cependant, on ignore tout d'éventuels autres mécanismes qui pourraient induire des perturbations biologiques. « Il semble qu'en dessous de ces seuils, les ondes électro-magnétiques ne détruisent pas les cellules, mais elles pourraient modifier leur fonctionnement » explique Daniel Fau, chercheur au département Micronano-sciences et systèmes (MN2S) de l'institut FEMTO-ST6. Pour le vérifier, il va étudier la réaction des neurones à des champs électromagnétiques d'intensité croissante7. Son expérience consiste à placer des cellules nerveuses isolées et des coupes de cerveau de rats dans un incubateur spécialement équipé, pour les exposer aux radiofréquences. « Il est essentiel de connaître la dose précise effectivement reçue par les échantillons biologiques » précise-t-il. C'est pourquoi il conçoit actuellement des micro-antennes et des micro-capteurs qui mesureront, au contact même des cellules, le champ électro-magnétique et la température. Il s'intéresse à la réponse de cellules normales et tumorales : leur forme ou leur vitesse de prolifération vont-elles changer en fonction du degré d'exposition auquel elles seront soumises ? Les relations entre les neurones à l'intérieur du tissu nerveux méritent également d'être étudiées. Daniel Fau a choisi de travailler sur l'hippocampe, une partie du cerveau spécialisée dans

l'apprentissage et la mémoire. « Cette zone a la capacité de se régénérer partiellement. Elle est aussi particulièrement vulnérable au manque d'oxygène, aux produits toxiques et aux maladies neuro-dégénératives. C’est donc la plus intéressante pour observer d'éventuels changements » explique-t-il. Sous l'effet des ondes électromagnétiques, les prolongements des neurones vont-ils repousser de la même façon ? Comment les cellules vont-elles s'interconnecter ? La transmission de l’information entre neurones va-t-elle être perturbée ? Autant de questions qui permettront de mieux cerner les effets potentiels de l'usage des téléphones mobiles sur le cerveau.

Jean-François Viel

1 L'AFSSET a publié le 15 octobre les résultats d'un rapport d'expertise collective sur les radiofréquences. http://www.afsset.fr/ 2 Les fours à micro-ondes émettent des ondes électromagnétiques à une fréquence d'environ 2 Giga Hertz, tout comme la troisième génération de téléphones portables et le wi-fi. 3 Il existe trois générations de téléphones mobiles qui utilisent des fréquences différentes. 4 A la campagne, les antennes relais sont installées plus en hauteur pour couvrir une zone plus vaste. 5 Pour plus de détails sur les résultats de cette étude, voir : Radiofrequncy exposure in the French general population : Band, time, location and activité Variability. J.F Viel et al. Environment International 35 (2009): 1150-1154. Residential exposure to radiofrequency fields from mobile phone base stations, and broadcast transmitters : a population-based survey with personal meter. J.F. Viel et al. Occup Environ Med. 66 (2009) : 550-556. 6 Franche-Comté électronique, mécanique, thermique et optique -Sciences et technologies 7 Cette étude a été soutenue financièrement par l'Agence nationale pour la recherche (ANR) dans le cadre des projets TERASCOPE et MERODAS et par la Région Franche-Comté.

Daniel Fau

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P roteger les patients Les examens d'imagerie à visée diagnostique sont de plus en plus courants. Comme ils ne sont pas toujours anodins, le personnel soignant doit être responsabilisé. L'IUT de Belfort-Montbéliard répond à ce besoin de formation continue en proposant un nouveau module axé sur la radioprotection des patients.

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Un tiers des irradiations subies par la population provient de sources médicales. Une radiographie des poumons, par exemple, représente l'équivalent de deux semaines d'irradiation naturelle1. Pour un scanner de l'abdomen, c'est cinq ans. Le développement de l'imagerie diagnostique expose les patients à des doses d'irradiation de plus en plus importantes. « Il faut sensibiliser le personnel médical à la notion de dose, pour sa propre protection et pour éviter de répéter des expositions inutiles sur les patients », affirme Régine Gschwind, enseignante-chercheur à l'IUT de Belfort-Montbéliard. Elle est responsable d'un nouveau module de formation continue intitulé : Radioprotection du patient. Celui-ci répond à une demande de l'Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH). Depuis un arrêté paru le 18 mai 2004, les médecins, les dentistes et les manipulateurs

Photographies prises sur le site du Mitan à l'hôpital de Belfort Montbéliard dans le service de radiothérapie dirigé par le docteur Monnier, avec les étudiants de la licence professionnelle DORA.


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en radiologie doivent suivre un apprentissage spécifique pour protéger les patients exposés aux rayonnements ionisants. La nouvelle formation proposée à l'IUT s'adresse surtout aux manipulateurs en électro-radiologie. Son programme inclut des rappels théoriques sur les effets biologiques des rayonnements et sur les principes de l'imagerie. Il expose l'évolution des techniques et des appareils et donne des informations sur la législation. « Certaines techniques supposent d'injecter des produits radioactifs pour améliorer le contraste de l'image. Une fois sensibilisé par notre formation, un soignant va avoir le réflexe de réduire la quantité de produit de contraste qu'il utilise pour avoir une qualité d'image suffisante », explique Régine Gschwind. Les cours sont assurés par des enseignants-chercheurs dont les travaux au sein de l'institut FEMTO-ST portent sur la physique médicale et la radioprotection. Des professeurs de l'UFR Sciences médicales et pharmaceutiques (SMP) interviennent également, tout comme certains médecins et ingénieurs des services de radiothérapie du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Besançon et des Centres hospitaliers de Belfort-Montbéliard et de Mulhouse. Ce module de formation continue est une émanation de la licence professionnelle Santé, spécialité Dosimétrie et radioprotection médicale (DORA). Elle forme les dosimétristes qui assistent les physiciens médicaux. Leur métier consiste à réaliser les calculs pour la planification des traitements en radiothérapie et des contrôles de qualité sur les machines qui génèrent les rayons.

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Les techniques d'imagerie médicale Certaines techniques d'imagerie impliquent une irradiation modérée du patient. La radiographie consiste à prendre des clichés de l'intérieur du corps à l'aide de rayons X. La tomodensitométrie (ou CT-Scan) balaye le corps du patient avec un faisceau de rayons X. Ceux-ci sont plus ou moins absorbés par les organes qu'ils rencontrent. Un ordinateur reconstruit à partir des données obtenues des vues en coupe. La scintigraphie consiste à injecter dans l'organisme un produit radioactif qui se fixe sur certains organes. L'image médicale est reconstruite à partir des rayonnements émis par ce produit. La tomographie à émission de positrons (ou PET-scan) repose sur le même principe et permet de mesurer en trois dimensions l'activité métabolique d'un organe en observant la désintégration du produit radioactif.

1 L'homme est soumis à une irradiation naturelle de 2 à 15 millisieverts par an, selon son mode de vie.

Contact : Régine Gschwind Institut FEMTO-ST UMR-CNRS 6174 Pôle universitaire des Portes du Jura BP 71427 25211 Montbéliard cedex Tél. 03 81 99 46 75 regine.gschwind@pu-pm.univ-fcomte.fr

L'échographie et l'imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM) n'impliquent pas d'irradiation car elle reposent sur d'autres principes.

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Le prix de la santé Comment répartir efficacement et équitablement les dépenses de santé ? Comment les autres pays procèdent-ils ? Quels sont les avantages et les inconvénients des différents systèmes ? Trois spécialistes de l'économie de la santé du Centre de recherches sur les stratégies économiques (CRESE) de l'UFC : François Maréchal, Michel Mougeot et Florence Naegelen, nous éclairent sur ces questions. La santé : un secteur économique à part François Maréchal déclare : « Prendre une assurance santé ce n'est pas s'assurer contre la maladie mais contre les risques financiers liés à la maladie »

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La question de la réduction des dépenses de santé revient régulièrement dans l'actualité. La France dépense pour la santé 11 % de son produit intérieur brut (PIB). C'est moins que les Etats-Unis (16 %), mais plus que les autres pays européens1. « Mettre beaucoup d'argent dans la santé peut tout à fait être un choix de société », note François Maréchal. Il ajoute : « Le rôle des économistes n'est pas de rationner les soins mais de réfléchir aux systèmes qui permettent une allocation optimale des ressources ». En économie, on raisonne en termes d'offre, de demande, de concurrence et de marché. Or, la santé n'obéit pas aux mêmes règles que d'autres secteurs économiques. Le coût d'une maladie n'est pas intrinsèque : il dépend des examens et des traitements que l'on choisit d'adopter. Du côté de l'offre de soins comme du côté de la demande, tout le monde

a intérêt à ce que les dépenses augmentent. Avec l'assurance maladie, on ne paye pas véritablement le coût des soins dont on bénéficie. On ne réfléchit pas de la même façon que pour l'achat de biens matériels et on préfère que la dépense soit élevée, pour se prémunir d'une maladie grave. C'est le système d'assurance maladie qui se substitue au marché et fixe les prix. Florence Naegelen remarque : « En matière de santé, c'est toute la collectivité qui est concernée. Si quelqu'un est atteint d'une maladie contagieuse grave et ne se soigne pas, cela peut entraîner des problèmes de santé publique. » Dans beaucoup de pays développés, l'assurance santé est obligatoire et l'Etat fixe des règles pour encadrer son fonctionnement. Une nécessaire régulation « La question de la régulation est déterminante. En Suisse, par exemple, le système d'assurance santé est ouvert à la concurrence depuis 1996,


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Florence Naegelen explique : « Pour qu'un marché fonctionne, il faut une bonne transmission des informations sur les coûts, la qualité et les prix pratiqués. Or, ce n'est pas le cas dans le domaine de la santé. Avec l'assurance maladie, les patients ne paient qu'une faible part des prix. Ces derniers sont souvent réglementés. La notion de qualité des soins est très subjective. »

Michel Mougeot est professeur en sciences économiques et chercheur au CRESE. Il est l'auteur d'un rapport d'expertise au Premier Ministre qui a favorisé l'instauration de la tarification à la pathologie.

mais il a été nécessaire de réguler ce système afin qu'il fonctionne correctement », explique François Maréchal. Pour que la concurrence soit uniquement basée sur le prix, les compagnies suisses d'assurance santé sont tenues de fournir des prestations identiques. Elles proposent différents niveaux de franchise qui sont définis par la loi. Les assureurs sont également dans l'obligation d'accepter tous les clients. La prime que ces clients

payent doit être indépendante de leur état de santé. Le but de cette régulation est d'éviter que les assureurs sélectionnent les clients les moins coûteux : généralement les jeunes en bonne santé, au détriment des personnes âgées, handicapées ou malades. « Certaines compagnies d'assurance développent tout de même des stratégies de sélection : elles font des campagnes de publicité très attractives dans les universités et évitent les maisons de retraite », fait remarquer François Maréchal. Pour limiter ces stratégies, un système de compensation des risques intervient à posteriori : toutes les compagnies d'assurance contribuent à un pot commun. Ce sont les compagnies qui ont la clientèle la plus à risque qui y reversent le moins d'argent. Les économistes analysent les stratégies adoptées par les différents acteurs du système de santé : patients, médecins, hôpitaux, cliniques et compagnies d'assurance, selon les contraintes auxquelles ils sont confrontés. François Maréchal, précise « Dans nos modèles, nous prenons aussi en compte l'éthique des médecins. »

Les tarifications hospitalières Jusqu'en 1983, les hôpitaux français étaient remboursés par la sécurité sociale sur la base d'un prix fixe par journée d'hospitalisation. Or, un patient est généralement coûteux en début de séjour plutôt qu'à la fin, quand il ne nécessite plus qu'une simple surveillance. Les établissements de soins, qui étaient intégralement remboursés pour leurs dépenses, gardaient alors leurs patients longtemps. « Les hôpitaux n'étaient pas incités à réduire leurs coûts. En revanche, on ne risquait pas de baisse de la qualité des soins », explique Michel Mougeot. Un système de budget global a été instauré en 1983. Contraints par ce budget, les hôpitaux ont fortement diminué la durée de leurs séjours. Il était cependant difficile de définir des bases correctes de calcul pour fixer ces budgets. « Comme on compensait les déficits, l'incitation à réduire les dépenses restait limitée » ajoute Florence Naegelen. Depuis 2003, la France met progressivement en place un système de tarification à l'activité2 . Les remboursements sont définis, non plus sur UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ

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la base des dépenses, mais sur la base d'un prix fixe par pathologie. Ce tarif est calculé d'après la moyenne des coûts de tous les hôpitaux. Michel Mougeot précise : « Chacun réagit en face de ce prix moyen comme en face d'un prix de concurrence en cherchant à réduire son propre coût ». Cependant, ce système peut avoir des répercussions sur la qualité des soins, ou inciter les établissements à refuser les patients les plus coûteux. « Certaines cliniques adoptent des stratégies de spécialisation vers les pathologies rentables », raconte François Maréchal. Changer les règles pour changer les comportements L'exemple des tarifications hospitalières illustre un principe fondamental en économie : quand on change les règles, on change les comportements. C'est d'ailleurs l'objet des réformes qui ont été mises en place au cours des dernières années. « L'euro qui reste à la charge du patient pour chaque consultation médicale ne vise pas véritablement à combler le déficit financier de la sécurité sociale, mais plutôt à dissuader les gens de consulter leur médecin si ce n'est pas vraiment nécessaire », déclare François Maréchal. Il poursuit : « Au départ, les mutuelles remboursaient cet euro, ce qui était socialement injuste. Ceux qui pouvaient s'offrir une mutuelle n'étaient pas pénalisés, tandis que ceux qui n'en avaient pas voyaient leur accès aux soins réduit. ». La mise en place du médecin référent est une autre mesure à visée incitative dont l'objectif est de limiter les consultations auprès des spécialistes. Michel Mougeot objecte : « On a copié le système anglais en oubliant l'élément qui fait son efficacité : le médecin anglais n'est pas payé à la consultation. Qu'il décide ou non d'envoyer son patient voir un spécialiste, cela ne modifie pas son propre revenu et la consultation supplémentaire ne coûte rien à l'organisme payeur ». En Angleterre, le médecin généraliste touche un forfait annuel par patient. Les spécialistes sont majoritairement des salariés de l'hôpital et leurs revenus ne sont pas déterminés par la quantité de patients qu'ils reçoivent, contrairement aux médecins spécialistes libéraux français. Avec la mise en place du médecin référent, ces derniers ont craint une réduction de leur clientèle. « C'est pourquoi le gouvernement leur a accordé une augmentation des tarifs de consultation et a élargi les possibilités de passage dans le secteur 2 qui permet des dépassements d'honoraires » explique Florence Naegelen. De la même façon, pour favoriser l'usage des médicaments génériques, l'Etat a accordé aux pharmaciens des marges plus importantes sur ces produits que sur les médicaments princeps, ce qui les rend finalement moins économiques qu'ils pourraient l'être. 1 Source, éco-santé OCDE 2009. 2 Aux Etats-Unis, un système similaire fonctionne depuis 1983 et la tarification à la pathologie a été adoptée par plusieurs pays européens.

Contacts : Michel Mougeot UFR SJEPG Tél. 03 81 66 65 83 michel.mougeot@univ-fcomte.fr Florence Naegelen UFR SJEPG Tél. 03 81 66 65 83 florence.naegelen@univ-fcomte.fr 20

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François Maréchal IUT de Besançon-Vesoul Tél. 03 81 66 65 85 francois.marechal@univ-fcomte.fr Centre de recherches sur les stratégies économiques (CRESE) EA 3190

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Dans d'autres pays Aux Etats-Unis, l'assurance santé n'est pas obligatoire. Les personnes âgées et les indigents sont pris en charge par le secteur public. Les autres citoyens américains ont le choix de s'assurer, ou non, auprès de compagnies privées. L'assurance santé est généralement proposée par l'employeur. Certaines personnes sans emploi ne s'assurent pas, mais aussi des personnes aisées et en bonne santé qui estiment pouvoir payer de leur poche si elles tombent malades. En Hollande, l'assurance santé est également ouverte à la concurrence. Il y a un système de réseau de soins : en contractant une assurance santé, on s'engage à consulter les médecins liés à cette assurance et à se faire soigner dans les hôpitaux ou cliniques qui y sont associés. En Angleterre, c'est l'Etat qui finance les dépenses de santé, par le biais des impôts, au même titre que les dépenses d'éducation. Les anglais ne paient pas leurs consultations médicales. Le budget est défini et partagé, dans le cadre d'un système très contraint par les ressources. Il en résulte des files d'attente très longues.


RIEN SUR DARWIN

EXPOStoutl’Ufc

Adagp

La théorie de l’évolution

Jean-Luc Vilmouth (1994), Autoportrait 1954-1994. Collection du FRAC Franche-Comté

L'année 2009 célèbre le bicentenaire de la naissance de Charles Darwin. Ce célèbre biologiste anglais a révolutionné l'histoire du vivant en énonçant les bases de la théorie de l'évolution et de la sélection naturelle. A cette occasion, l'IUFM, la mission Culture scientifique et le service Vie étudiante, culturelle et associative de l'Université de Franche-Comte proposent une exposition : Rien sur Darwin, la théorie de l’évolution : paroles de scientifiques et oeuvres contemporaines. Il ne s'agit pas de présenter la vie et l'oeuvre de ce savant, mais plutôt les ondes de choc que sa théorie a provoquées dans les représentations de l'homme, de la nature, ou plus généralement de la vie. L'exposition est organisée autour de dix questions posées à des spécialistes de différentes disciplines : généticiens, paléontologues, écologues, philosophes… Des oeuvres d’art accompagnent ce questionnement. Ce sont des dessins, des photographies, des sculptures, des installation ou des peintures issues des collections du Fonds régional d'art contemporain (FRAC) de Franche-Comte.

Anniversaire La Bibliothèque universitaire (BU) Lucien Febvre1 de Belfort fête ses dix ans et propose, à cette occasion, plusieurs expositions. La première, intitulée D'où viens-je ?, présente des photographies tirées des archives municipales qui retracent les différentes étapes de sa construction. Cette BU a été inaugurée le 12 novembre 1999. Depuis dix ans, elle répond aux besoins des étudiants et couvre l'ensemble des disciplines représentées dans les différentes formation belfortaines. Le personnel de la bibliothèque a conçu une exposition à base de collages et de matériaux du métier qui décrit le circuit du livre, de sa commande à sa mise en rayon. « Le travail en bibliothèque ne se résume pas à acheter un livre et à le couvrir » explique Florence Chamy, responsable de l’animation culturelle de la BU Lucien Febvre. Elle précise : « Il est très important de constituer nos collections de façon pertinente et de les traiter avec logique. L'achat des documents se fait à partir de la presse spécialisée, des catalogues d'éditeurs, mais aussi à partir des programmes universitaires et des suggestions des enseignants ou des lecteurs. Il faut ensuite les cataloguer dans différentes bases de données, leur attribuer les mots-clés et les reclasser chaque jour en rayon ». Cette seconde exposition montre également d'autres activités indispensables au fonctionnement de la bibliothèque, comme l'accueil, la formation à la recherche documentaire ou encore le transport des livres d'une bibliothèque à l'autre. Enfin, l'exposition Le livre a-t-il encore un avenir ? Du livre ancien au livre électronique... conçue par la BU Sciences Staps, présente un voyage à travers l'histoire du livre, accompagné d'ouvrages de son fonds précieux. 1 Lucien Fevbre (1878-1956) était un historien franc-comtois spécialiste de la période moderne.

paroles de scientifiques & œuvres contemporaines

Le gymnase - espace culturel IUFM de Franche-Comte Fort Griffon du 17 novembre au 23 decembre 2009. Ouvert du lundi au vendredi de 13h30 à 18h et les samedis et dimanches de 15h à 18h

Les conférences Un cycle de conférences grand public est organisé autour de l'exposition. • Jeudi 26 novembre à 18h30 : Le darwinisme linguistique par Sophie Statius • Mercredi 2 décembre de 14h à 16h : Comment comprendre la théorie darwinienne de l'évolution ? par Thierry Hoquet • Vendredi 4 décembre à 18h30 : Stephen Jay Gould, rénovateur audacieux, mais respectueux, de l'édifice darwinien par Cyril Langlois • Vendredi 11 décembre à 18h30 : Vie de Charles Darwin, naturaliste écrivain par Joanny Moulin • Jeudi 17 décembre à 18h30 : Des différents usages de Darwin : la question du « darwinisme social » par Marion Thomas Toutes les conférences ont lieu à l'amphitheâtre De Fourcroy de l'IUFM (Fort Griffon, à Besançon), sauf celle du 2 décembre qui a lieu à l'UFR SLHS, Grand salon (salle E 14) Contact : Lucie Scamps - Chargée de la culture et de la communication IUFM de Franche-Comté Tél. 03 81 65 71 28 lucie.scamps@fcomte.iufm.fr

J'ai dix ans et je m'expose du 9 novembre 2009 au 14 janvier 2010 Bibliothèque universitaire Lucien Febvre. 43 Faubourg des Ancêtres à Belfort Ouverte de 9h à 19h du lundi au vendredi et de 9h à 12h le samedi

Contact : Florence Chamy Responsable de l’animation culturelle de la BU Lucien Febvre Tél. 03 84 21 93 40 florence.chamy@univ-fcomte.fr

L'Algérie aurésienne 1934-1940 Germaine Tillion ethnologue et photographe Gymnase - espace culturel IUFM - Fort Griffon du 12 janvier au 14 février 2010. Germaine Tillion (1907-2008) était une ethnologue et une résistante. Entre 1930 et 1940, elle a pris 1500 photos dans le massif des Aurès, en Algérie. La sélection de soixantedix clichés présentés au Gymnase témoigne de la vie de la société aurésienne et révèle son talent. UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ

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MUSIQUEtoutl’Ufc

Musique vocale sur CD L'Association musique vocale à l'Université – ou chorale universitaire - vient d'enregistrer un disque. Celui-ci offre quarante minutes d'écoute d'un programme éclectique qui traverse les styles et les époques. Le grand choeur y chante aussi bien Brassens que du gospel, en passant par Simon and Garfunkel et la musique populaire roumaine. Quand à l'ensemble vocal, d'effectif plus réduit et axé sur le jazz, il interprète des morceaux variés : Gerswhin, chant carribéen, bossa nova… Il est accompagné par un pianiste : Damien Groleau. C'est grâce à son chef de chœur Victoria Mahu, musicienne professionnelle, que l'association musique vocale a eu l'opportunité de cet enregistement. Depuis son arrivée en septembre 2006, Victoria Mahu a fait évoluer les pratiques au sein de la chorale. Les choristes travaillent beaucoup leur interprétation, conformément à ses grandes exigences artistiques, et animent leurs représentations en chantant sans partition et en se déplaçant sur la scène. Contact : CD disponible auprès de la chorale universitaire. Association musique vocale Chorale.universitaire@univ-fcomte.fr http://chorale.assos.univ-fcomte.fr

Signal électrique

t r e c n o c é n i C Mercredi 16 décembre à 20 h 30 Petit théâtre de la Bouloie

Une soirée ciné-concert aura lieu le 16 décembre au petit théâtre de la Bouloie, avec la projection de Frankenstein, de James Whale (1931). Ce film est l'un des premiers films parlants, mais il ne comporte pas de musique. Le duo Signal électrique a créé une bande son originale, à base de musique assistée par ordinateur, pour accompagner cette oeuvre du cinéma fantastique. Cette soirée intervient dans le cadre de la programmation culturelle célébrant le bicentenaire de la naissance de Charles Darwin (cf. ci-contre). En partenariat avec le CROUS de Besançon et l'association Le citron vert. Renseignements et réservations : Service culturel du CROUS Tél. 03 81 48 46 61 22

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Au printemps dernier, les orchestres universitaires de Bourgogne et de Franche-Comté ont voyagé ensemble jusqu'en Bulgarie pour s'y produire en concert. Au total, trente-trois musiciens et un chef d'orchestre ont partagé un bus pendant quatre jours de trajet aller-retour. La situation a créé des liens amicaux et musicaux. « On sortait parfois nos instruments lors d'un pique-nique ou pour jouer dans le bus. Même le chauffeur participait avec sa mandoline ! » raconte Elsa Cozzolino, une jeune joueuse de flûte traversière. Cette étudiante en mathématiques, vice-présidente de l'orchestre universitaire, ajoute : « Depuis ce voyage, nous sommes beaucoup plus soudés. Nous avons aussi des relations plus étroites avec l'orchestre universitaire de Bourgogne, avec qui nous avons multiplié les occasions de jouer ensemble ». Les musiciens ont d'abord fait escale en Slovénie pour visiter sa capitale Ljubljana (Lubiana). Dans la petite auberge de jeunesse où ils logeaient, il était difficile de répéter, faute de locaux assez grands. « On a improvisé : les vents ont répété sous l'escalier, les cordes dans la salle informatique ! » raconte Elsa Cozzolino. Ces imprévus laissent des souvenirs, tout comme l'épisode où la conductrice sans passeport a été sommée de rester à la frontière ou celui où le bus s'est coincé dans un virage étroit en plein centre-ville de Sofia. Les membres de l'orchestre ne sont restés que trois jours dans la capitale. Ils ont tout de même trouvé le temps d'y faire un peu de tourisme. Après un premier concert à l'Université de médecine de Sofia, ils ont joué le lendemain au Musée d’archéologie de l'Académie des sciences à l'occasion de son 140ème anniversaire. Ils ont fait découvrir aux bulgares des morceaux choisi du répertoire français : Berlioz, Debussy, Fauré... Une prestation très appréciée, conduite dans une bonne ambiance. « Dans les pays de l'Est, les gens sont assez guillerets dans ce genre de manifestation » remarque Bernard Dulmet, président de l'orchestre universitaire. C'est suite à des échanges de nature scientifique que cet enseignant-chercheur a obtenu le soutien logistique de l'Académie des sciences de Bulgarie pour ce voyage. Ravis de l'accueil chaleureux qu'ils ont reçu, les membres des deux orchestres aimeraient pouvoir à leur tour accueillir les musiciens Bulgares du choeur de chambre de l'Académie..

Contact : Bernard Dulmet - Orchestre universitaire Tél. 03 81 88 11 28 orchestre.universitaire@univ-fcomte.fr http://orchestre.assos.univ-fcomte.fr

orchestre universitaire

Chorale universitaire

Orchestres en Bulgarie


AGENDAtoutl’Ufc

Concours

Théâtre

Musiques de RU

Lundi 14 décembre Incultures Franck Lepage Conférence politique et théâtrale Petit théâtre de la Bouloie

Tremplin musical étudiant ouvert à tous les genres musicaux. Envoyer une maquette de 3 à 6 titres avant le 15 janvier au CROUS de Besançon.

Danse avec ton CROUS Concours ouvert à tout type de danse. Envoyer une démonstration de moins de 10 minutes de la prestation, solo ou en groupe de 8 personnes maxi, sur CD, DV ou DVD au CROUS avant le 5 février 2010. Contact : Service culturel du CROUS Tél. 03 81 48 46 61 http://www.crous-besancon.fr/ http://www.culture.cnous.fr

Concerts mardi 8 décembre à 20 h Jazz club avec Fred Morel Piano bar du resto U Grand Bouloie http://jazzaucampus.jimdo.com Jeudi 10 décembre à 20 h 30 Ka Jazz Petit théâtre de la Bouloie Contact et réservations: Audrey Pochon Service culturel du CROUS Tél. 03 81 48 46 61 audrey.pochon@crous-besancon.fr http://www.crous-besancon.fr

Contact et réservation : Juliette Touyard Tél. 06 86 59 03 75 http://atelierspublics.over-blog.com Jeudi 17 décembre Le neuvième étage Ligue universitaire d'improvisation théâtrale (LUDI) Petit théâtre de la Bouloie Contact et réservations : LUDI Arti Tél. 03 81 80 76 12 ludiarti@hotmail.fr http://ludiarti.free.fr

Sport Triathlon Jeudi 10 décembre de 18 h à 20 h Compétition mixte fédérale Halle d'athlétisme de l'UFR STAPS Contact et inscriptions : Comité régional du sport universitaire (CRSU) Maison des Etudiants 36 A avenue de l'Observatoire 25030 Besançon Cedex Tél. 03 81 66 61 16 / 43 http://sport-u-besancon.com

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