Les dénominations protestantes et évangéliques

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LES

DENOMINATIONS PROTESTANTES ET

EVANGELIQUES °*°*°*°*°

ECOLE BIBLIQUE E M M A Ü S DE CÔTE D’ IVOIRE

Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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ECOLE BIBLIQUE EMMAÜS DE CÔTE D’IVOIRE ARRETE N° 060 / MEMID / DGAT / DAG / SDVAC du 24 / 01 / 02

LES DENOMINATIONS PROTESTANTES ET EVANGELIQUES -------Edition 2011 SOMMAIRE °*°*° Introduction I - LES EGLISES OFFICIELLES : 1) L’Eglise Luthérienne 2) L’Eglise Réformée / Presbytérienne 3) L’Eglise Anglicane

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II - LES EGLISES INDEPENDANTES : 1) 2) 3) 4)

Les Eglise Mennonites Les Eglises Congrégationalistes Les Eglises Baptistes Les Eglises Méthodistes L’Armée du Salut 5) Les Quakers (Société des Amis) 6) Les Assemblées de Frères / Darbystes Les Frères Larges L’Action Biblique III - LES EGLISES FUSIONNISTES : 1) Les Eglises Chrétiennes / Disciples du Christ / Eglises du Christ 2) Les Eglises Libres 3) Les Eglises de Sainteté 4) L’Alliance Chrétienne Missionnaire (C.M.A.) 5) Les Eglises Pentecôtistes : Les Assemblées de Dieu Les Eglises de Pentecôte, Apostoliques, du Réveil Les Eglises du Plein Evangile, Foursquare, Eglises de Dieu Le Néo-Pentecôtisme Conclusion

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Avec nos remerciements au missionnaire Charles BOSSERT, directeur de l’I.B.Y. ( ancien Institut Biblique interdénominationnel et international de Yamoussoukro – C.I. ) Olivier de TARRAGON Ecole Biblique EMMAÜS – Côte d’Ivoire 25 B.P. 190 Abidjan 25 Tél. 225 / 22 47 42 27 Mail : olivierdetarragon@yahoo.fr Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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INTRODUCTION Ce cours concerne les dénominations protestantes et évangéliques qui depuis la réformation de 1517 ont rempli la terre. C’est un aperçu des caractéristiques des différentes églises issues de la Réforme. Certes, le protestantisme s’est bien morcelé, ce qui porte atteinte à l’unité des chrétiens mais cette variété peut aussi être une richesse et donner le choix selon la compréhension de chacun sur ce que la Bible enseigne. Il est important de connaître les origines de notre assemblée chrétienne, de savoir d’où elle est sortie et à quel groupe elle se rattache pour mieux en comprendre ses particularités. On peut alors apprécier les églises auxquelles nous appartenons et les églises sœurs avec lesquelles on peut collaborer sans compromission d’ordre doctrinal. On peut aussi comprendre les frères dans la foi qui font partie d’autres dénominations et respecter leurs convictions et traditions, tant qu’elles s’inspirent de l’Evangile. Ce cours traite des dénominations et non des sectes qui ont quitté la saine doctrine de l’Evangile. L’Eglise Orthodoxe, cousine de l’Eglise Catholique Romaine (empire d’Occident) et issue de l’empire romain d’Orient ne fait pas partie des dénominations protestantes. 1 - La raison d’être des différentes dénominations Il y a plusieurs explications et justifications au fait qu’il y a divers groupements au sein de l’Eglise Chrétienne : A - Ils répondent aux aspirations et besoins de l’âme qui varient d’une personne à l’autre. Par exemple, dans les domaines suivants : - exubérance ou dignité aux cultes (musique bruyante, acclamations, danses, ou silence, calme) - messages simples ou intellectuels ; conservateurs ou libéraux, etc. … - organisation différentes des assemblées (épiscopat, presbytérianisme, congrégationalisme, …) B - Ils évitent les inconvénients d’une organisation mondiale unique Une telle organisation exige une forte hiérarchie et une administration compliquée avec le danger de l’instauration d’une dictature pour tenir en main une telle organisation (cf. le catholicisme). Une telle centralisation supprimerait la liberté individuelle des croyants et étoufferait les initiatives personnelles bien que celles-ci favorisent le risque d’hérésies (qui d’ailleurs se développent à grande vitesse dans ces derniers temps que nous vivons). Paul reconnaît cette situation inévitable dans 1 Co. 11 : 19, “Car il faut qu’il y ait aussi des sectes parmi vous”, afin qu’on puisse reconnaître ceux qui sont dans la vérité. C - Ils témoignent de la divergence de vue sur certains points - de doctrine (prédestination, baptême et sainte cène, sanctification, …) - de discipline (tolérance ou sévérité envers le péché et les faux docteurs) - de politique (relations avec l’Etat et les partis politiques) 2 - La classification des dénominations Les différentes dénominations peuvent être classées en trois grands groupes : - les églises officielles, issues directement de la Réforme et liées à l’Etat : . Luthériennes, Réformées, Anglicane - les églises indépendantes qui se sont séparées des églises officielles : . Mennonites, Congrégationalistes, Baptistes, Méthodistes, Quakers, Assemblées de Frères - les églises fusionnistes, indépendantes qui se sont unies pour créer de nouvelles dénominations: Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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. Eglises Chrétiennes, Disciples du Christ, Eglises Libres, Eglises de sainteté, Alliance Chrétienne Missionnaire, les Eglises Pentecôtistes I - LES EGLISES OFFICIELLES Ce groupe comprend trois grandes Eglises qui sont directement issues de la Réforme Protestante et qui ont conservé des points importants du catholicisme, comme l’union avec l’Etat (le césaropapisme), le pédobaptisme et la régénération baptismale (on naît chrétien). Le premier groupe (Eglise Luthérienne) est né en Allemagne au temps de Martin Luther ; le second (Eglise Réformée / Presbytérienne) est né en France et en Suisse sous l’influence de Jean Calvin ; le troisième (Eglise Anglicane) est né en Angleterre d’abord pour une raison essentiellement politique au temps du roi Henry VIII et donc est resté proche du catholicisme. 1 - Les Eglises Luthériennes A - L’origine Ces églises se réclament toutes de l’enseignement de Martin Luther (1483-1546), le premier artisan de la Réforme protestante née en 1517 en Allemagne. Né d’une famille humble de la Saxe, Luther étudia dans diverses villes avant de devenir moine augustin à Erfurt. Il fut ensuite nommé professeur à l’université de Wittenberg. Là, en étudiant l’épître aux Romains, il comprit que l’homme ne peut être justifié aux yeux de Dieu par ses bonnes œuvres et donc que le salut s’obtenait par la foi seule et la seule grâce de Dieu. Un voyage à Rome ébranla sa confiance dans les institutions catholiques. En 1517, Un moine dominicain Tetzel vint à Wittenberg pour y vendre des indulgences devant servir à financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome. Scandalisé par ce commerce, Luther afficha le 31 octobre 1517, 95 thèses à la porte de l’église du château de Wittenberg dans lesquelles il insistait sur les conditions spirituelles du pardon et sur la grâce de Dieu. Ces thèses se répandirent en Allemagne avec une rapidité extraordinaire. Le pape Léon X menaça Luther d’excommunication et celui-ci brûla publiquement la bulle de pape. L’empereur Charles Quint (1519-1556) dût convoquer Luther devant la diète à Worms. Luther y déclara qu’il ne pouvait se rétracter que si on pouvait le convaincre d’erreur par les Ecritures. Banni, il fut caché par son ami l’électeur de Saxe, au château de Wartbourg où il commença la traduction du Nouveau Testament en Allemand. De retour à Wittenberg, il se maria à une religieuse catholique convertie dont il eut six enfants. Luther prêchait, enseignait, voyageait. Il écrivit 80 gros volumes. Sa traduction de la Bible a fixé la langue allemande moderne. Il mourut à 62 ans et fut enterré dans l’église de Wittenberg où il avait affiché ses thèses, déclenchant ainsi sans le savoir la Réforme Protestante. B - La doctrine 1) La base doctrinale Les confessions de foi particulières au luthérianisme sont : - la confession de foi d’Augsbourg (Mélanchton, 1530) et son apologie (1531) - le grand catéchisme et le petit catéchisme (Luther 1529) - les articles de Smalcade (1537) - la formule de Concorde (1577) 2) Les points particuliers - la justification par la foi seule, sans les œuvres - le péché originel et la corruption totale de la nature humaine qui ne permettent pas à la volonté libre de l’homme de connaître par elle-même les choses spirituelles - la prédestination qui permet par l’action du Saint-Esprit à l’homme d’arriver à la foi Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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- la consubstantiation, c’est-à-dire la présence réelle et matérielle de Christ dans la sainte cène - les sacrements : baptême et sainte cène. La régénération baptismale qui efface le péché originel. Par ces moyens de grâce, le Saint-Esprit transmet et scelle le pardon des péchés et le salut. La plupart des églises luthériennes sont devenues très modernistes. C - L’organisation 1) Les membres Sont membres tous ceux qui sont baptisés et confirmés. 2) Les ministères Il y a une hiérarchie comprenant : - les pasteurs - les évêques (Allemagne, Scandinavie), ou inspecteurs ecclésiastiques (France) ou superintendants (U.S.A.). La Suède, elle seule, a un archevêque. 3) Le gouvernement Dans certains pays Européens, il y a une union Eglise-Etat, l’autorité souveraine y est entre les mains du roi (Scandinavie), mais celle-ci délègue généralement ses pouvoirs à l’assemblée (consistoire) composée d’évêques, de pasteurs et de laïques. Là où il n’y a pas d’union avec l’Etat, des synodes exercent l’autorité dans l’Eglise. En France, il y a : - un synode local nommé par chaque paroisse - des synodes particuliers regroupant des synodes locaux une fois par an - un synode national tous les trois ans D - Le culte Dans le temple, l’autel est au centre, surmonté d’un crucifix et de cierges, et la chaire est sur le côté. Le pasteur officie en robe noire et la liturgie est élaborée. On suit le cycle catholique des fêtes chrétiennes avec des lectures et prédications prescrites pour chaque dimanche. - le baptême est administré aux nourrissons (pédobaptisme) et il est nécessaire au salut (régénérescence baptismale). Certains enseignent qu’il donne la nouvelle naissance. Il est considéré comme la nouvelle circoncision. - la sainte cène est célébrée sous les deux espèces près de l’autel. Jésus est matériellement présent dans le pain et le vin (consubstantiation). E - Le développement La Fédération Luthérienne Mondiale a été fondée en 1947 et compte 22 millions de membres. Il y a environ 70 millions de luthériens dans 70 pays (145 groupes d’églises). En Scandinavie (Suède, Norvège et Finlande), ils représentent 98 % de la population et en Allemagne près de 50 %. Aux U.S.A., 10 millions de membres sont groupés selon leur origine Européenne. En France, il y en a environ 300 mille en Alsace et région parisienne. Cette dénomination a des champs missionnaires importants en Tanzanie, CongoBrazzavile, Madagascar, Indonésie et Japon. 2 - Les Eglises Réformées A - L’origine Ces églises issues de la Réforme se sont propagées en France et en Suisse Romande selon l’enseignement de Jean Calvin (1509-1564). Celui-ci, né en France, fit des études de théologie, de droit et de lettres à Paris, Orléans et Bourges. Il se convertit subitement et ses progrès dans la foi furent si rapides qu’on venait de tous côtés le consulter. Il dût se réfugier en Suisse où il écrivit l’Institution Chrétienne. Guillaume Farel l’adjura de rester à Genève où il lui donna la première Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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place dans l’église. Mécontents de la discipline exercée par Calvin, les Genevois le chassèrent et il se rendit à Strasbourg. Il y épousa la veuve d’un anabaptiste puis fut rappelé à Genève à cause des désordres apparus en son absence. Ce second séjour dura 23 ans au cours desquels Calvin organisa les Eglises Réformées. De nombreux pays se sont ouverts par la suite au calvinisme : l’Ecosse, la Hollande, toute la Suisse, la Hongrie, les U.S.A. B - La doctrine 1) La base doctrinale La doctrine des Eglises Réformées est exposée dans une série de confessions de foi et de catéchismes : La confession de foi de la Rochelle, rédigée par Calvin (adoptée à Paris en 1559, confirmée à La Rochelle en 1970); la confession des Pays-Bas ; la confession Helvétique (Zwingli) (1536); la deuxième confession de foi helvétique qui remplace la première (1566), la confession de Westminster (Ecosse) (1644), le grand et petit catéchisme de Westminster (1644) ; le catéchisme de Calvin (1542) ; le canon de Dordrecht. 2) Les points particuliers - insistance sur la souveraineté de Dieu - insistance sur la prédestination (simple ou double) - autorité suprême de la Bible - affirmation du péché originel qui n’est pas effacé par le baptême - rejet du perfectionnisme - condamnation très nette des erreurs catholiques Bien des églises réformées sont devenues libérales et modernistes. C - L’organisation 1) Les membres Sont membres les baptisés et confirmés. Dans certains pays, il faut aussi être inscrits comme membres communiants. En France, il y a des membres ordinaires et des membres électeurs. 2) Les ministères Contrairement au luthéranisme, Calvin ayant été plus loin dans la Réforme, il n’y a pas de hiérarchie et le régime n’est pas épiscopal mais presbytérien (les anciens dirigent l’église locale). - les pasteurs assurent la prédication et administrent les sacrements. Nommés par l’église ou son conseil presbytéral, leur nomination est ensuite confirmée par le synode puis après un temps de stage, ils sont consacrés par d’autres pasteurs par imposition des mains. - les anciens sont nommés par l’assemblée locale et dirigent l’église avec le pasteur - les diacres s’occupent des pauvres et des malades 3) Le gouvernement Calvin voulait l’union de l’Eglise avec l’Etat mais sans confusion. L’Eglise doit avoir une autorité indépendante de l’Etat et ne doit pas se mêler des affaires temporelles de celui-ci. L’Etat de son côté, doit protéger l’Eglise. Auparavant si le pouvoir suprême était hostile à l’Eglise, les magistrats inférieurs (princes, seigneurs, parlementaires) devaient la protéger et s’il le faut par les armes. L’Eglise Réformée est unie à l’Etat dans certains pays (Pays-Bas, Belgique, Ecosse, Suisse) mais elle en est séparée ailleurs. L’Eglise est gouvernée par un type parlementaire à 4 étages : - le conseil presbytéral de chaque assemblée formé par le pasteur et les anciens - le consistoire de district formé par tous les pasteurs et un nombre égal d’anciens - le synode régional avec les représentants des consistoires de district Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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- le synode national, groupant une fois par an, des représentants des synodes régionaux avec autant de laïcs que de pasteurs. D - Le culte Les temples sont dépourvus de vitraux, tableaux, statues, cierges, autel. Le pasteur a une robe noire et les chants n’étaient auparavant que des psaumes chantés avec accompagnement d’orgue. En France 1/3 des 400 pasteurs sont des femmes. La liturgie comprend la récitation du Symbole des Apôtres et du Notre Père avec des prières libres. Les sacrements sont considérés comme les signes visibles de la grâce invisible mais ne donnent pas le salut. - Le baptême est donné aux enfants de parents croyants et communiants par aspersion. Devant se convertir ensuite, ils sont confirmés à 12-14 ans après deux ans de formation. - La sainte cène est célébrée 4 fois par an mais il y a une tendance à l’avoir chaque mois. Jésus y est présent réellement mais seulement spirituellement et non physiquement (comme pour les catholiques – transsubstantiation - et les luthériens - consubstantiation -). E - Le développement Les églises Réformées s’appellent « Presbytériennes » dans les pays anglophones. C’est la première église protestante en France avec 350 000 membres. En Suisse, les décisions des synodes sont ratifiées par l’Etat. Il y a environ 3 millions de membres. En Belgique la branche nationale est unie à l’Etat mais n’a que quelques dizaines d’assemblée. Les Pays-Bas ont environ 5 millions de membres réformés répartis en une branche très libérale et une autre très calviniste. La Hongrie a 2 à 3 millions de membres et l’Allemagne environ 3 millions. L’Ecosse en a 4 millions tandis que l’Angleterre en aurait moins de 100 mille. Au Canada, les Eglises Presbytériennes se sont unies aux Congrégationalistes et aux Méthodistes pour former « l’Eglise Unie du Canada » avec environ 4 millions de membres. Les deux branches Presbytériennes des U.S.A. comptent ensemble 4 millions de membres. En Afrique du Sud, l’Eglise Réformée, d’origine Hollandaise, est la plus importante du pays. Les églises presbytériennes ont des champs de mission au Brésil, Cameroun, Madagascar, Corée, Indonésie. L’Alliance Réformée Mondiale (1875) regroupe plus de 200 groupes d’églises avec 75 millions de membres répartis dans 107 pays. En 1970, les Eglises congrégationalistes se sont jointes à cette union mondiale. 3 - L’Eglise Anglicane A - L’origine L’Eglise d’Angleterre avait connu déjà longtemps avant la Réforme une certaine indépendance dans ses relations avec la papauté. En ce début du 17 e s. il restait encore des disciples de Wyclif ou de Tyndale. Wyclif, professeur à Oxford, fut exclu de cette université pour s’être élevé contre l’immoralité des moines et avoir rejeté la papauté. Il traduisit la Bible en Anglais tout en combattant des erreurs catholiques. L’occasion d’une séparation complète se présenta sous le règne du roi Henry VIII (15091547). Celui-ci répudia sa femme Catherine d’Aragon, tante de Charles-Quint d’Habsbourg, parce qu’elle ne lui avait pas donné d’enfant mâle héritier. Le pape qui avait refusé de donner son accord, excommunia le roi, tandis que le parlement ratifia la rupture de l’Eglise d’Angleterre avec Rome en promulguant l’Acte de suprématie en 1534, donc quelques années après la réforme de Martin Luther (1517). Henry VIII fit répandre la Bible en anglais mais il décapitait les catholiques comme rebelles et brûlait les protestants comme hérétiques ! Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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L’Eglise Anglicane reçut sa doctrine officielle et son organisation sous Edouard VI (15471553) et Elisabeth (1558-1603), grâce à Cranmer, archevêque de Canterbury qui fit appel aux réformateurs Bucer, Laski et Knox. B - La doctrine 1) La base doctrinale - les 39 articles, rédigés par Cranmer, archevêque de Canterbury en 1552, et Bucer, Knox et Laski - le livre de prière qui est une liturgie en anglais (à la place du latin) rédigée en 1549 2) Les points particuliers - le respect pour la Tradition de l’Eglise ; l’inspiration de la Bible ; les symboles des Apôtres, de Nicée et d’Athanase - la condamnation des erreurs catholiques comme la messe, la transsubstantiation, le purgatoire, le célibat des prêtres, … tout en en conservant d’autres telles la régénération baptismale ou les prières pour les morts. 3) Les mouvements spirituels Anglicans Bien que la réforme protestante soit née en Allemagne, c’est de l’Angleterre que sont sortis les grands réveils, la plupart des œuvres évangéliques et des missions présentes dans le monde entier. Il est donc bon de connaître l’évolution de l’Eglise Anglicane de sa naissance à nos jours : - le réveil puritain au début du 17 e s. pour éliminer les restes du catholicisme et émanciper l’Eglise de la tutelle de l’Etat - la réaction anglicane rétablissant les cérémonies catholicisantes à la fin du 17 e s. - le rejet des Ecritures et la religion naturelle au début du 18 e s. - le réveil méthodiste à la fin du 18 e s. avec Wesley et Whitefield - le mouvement d’Oxford au début du 19 e s. pour un rapprochement avec le catholicisme - le réveil d’Oxford et de Keswick à la fin du 19 e s. insistant sur la sanctification et l’œuvre missionnaire - le libéralisme à la fin du 19e s. importé d’Allemagne - le réveil du pays de Galles au début du 20 e s. avec Evan Roberts - le néo-libéralisme du milieu du 20 e s. avec Robinson, Bultmann (Allemagne), Bonhoeffer (Suisse) - le mouvement estudiantin très évangélique et actif dans les universités Il y a trois tendances dans l’Eglise Anglicane : . la Haute Eglise (High Church), très ritualiste et catholicisante (transsubstantiation, mariologie) . la Basse Eglise (Low Church), évangélique, collabore avec les églises indépendantes . l’Eglise Large (Broad Church), très libérale, négligeant la doctrine C - L’organisation 1) Les membres Sont membres, ceux qui sont baptisés et confirmés. 2) Les ministères L’Eglise Anglicane est épiscopale et se croit dans la succession apostolique (comme le Vatican) ou par imposition des mains l’autorité des apôtres serait transmise aux évêques. Le clergé comprend trois rangs : - les évêques (dont deux archevêques, ceux de Canterbury et York) en charge de l’ordination, de la confirmation et de la consécration des temples - les prêtres qui s’occupent des cultes et administrent les sacrements. Selon leur fonction, ils ont des titres divers : doyen (prêtre principal d’une cathédrale), chanoine (second prêtre d’une cathédrale), recteur (prêtre, gérant des biens d’une paroisse), vicaire (prêtre où un laïc gère les biens de la paroisse) et curé (prêtre suffragant) Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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- les diacres qui sont des stagiaires et se préparent à devenir prêtres L’Eglise Anglicane a aussi des moines qui comme les catholiques font les trois vœux de pauvreté, chasteté et obéissance. 3) le gouvernement Le roi (ou la reine) est le chef de l’Eglise Anglicane sur terre. Le parlement exerce le pouvoir législatif. Les évêques sont nommés par la couronne sur proposition du gouvernement. Les prêtres sont nommés par la paroisse selon le système du patronat. Le patron peut être le roi, le gouvernement, l’évêque, une université ou un individu désigné comme tel. Aux U.S.A. les Eglises Episcopales sont séparées de l’Etat et l’autorité revient à un synode composé de deux chambres : la chambre des évêques et la chambre des députés (prêtres et laïcs). D - Le culte Il est très développé et somptueux. Les temples sont des grands bâtiments avec vitraux et images. L’autel est au centre et la chaire sur le côté. Les officiants et les choristes ont des vêtements spéciaux. La liturgie est très longue avec des chants, lectures, répons et prières. Il y a une liturgie prévue pour chaque jour de l’année ; matin et soir (comme le bréviaire catholique). En plus des fêtes annuelles, il y a celles des saints mais qu’on n’invoque pas. Il y a abstinence tous les vendredis et pendant les 40 jours précédant Pâque (comme les catholiques). Les sacrements sont le baptême et la cène. Le baptême sauve et se fait en immergeant les enfants. La cène est célébrée sous les deux espèces tous les dimanches. Les communiants s’agenouillent devant l’autel (cf. le catholicisme) et la participation à la cène est obligatoire à Pâque (cf. le catholicisme) et au moins deux autres fois dans l’année. E - Le développement L’Eglise Anglicane comprend douze groupes nationaux dans le monde avec environ 70 millions de membres (enfants compris) dans 164 pays. Chaque groupe national est autonome mais tous sont en relation entre eux et avec l’archevêché de Canterbury. Tous les dix ans a lieu une assemblée de tous les évêques à Lambeth en Angleterre. L’Angleterre compte environ 30 millions d’adhérents ; le Canada, 2,5 millions ; les U.S.A. (Eglise Episcopale), 3 millions ; l’Australie, 4 millions ; l’Afrique du Sud, 1,2 millions. Les champs de mission sont : les Antilles, le Nigeria, le Ghana, le Rwanda, l’Ouganda.

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II - LES EGLISES INDEPENDANTES Les mouvements luthérien, calviniste et anglican avaient abouti en Europe à la formation d’Eglises protégées par l’Etat et dont les citoyens d’un pays devaient autant que possible faire partie en étant baptisés dès leur naissance. Ils conservèrent ainsi la conception de la domination du monde de l’Eglise Catholique. Le roi ou le prince choisissait entre ces quatre religions celle qui serait officielle chez lui et les membres des autres religions étaient plus ou moins persécutés. Mais de nombreux éléments dans les trois branches protestantes étaient convaincus qu’on n’était pas allé assez loin dans les réformes de l’Eglise et dans sa rupture avec le catholicisme et qu’on devait revenir davantage encore à la Bible et à l’exemple laissé par l’Eglise primitive. C’est ainsi qu’un quatrième mouvement protestant apparut, connu d’abord et classifié sous le nom « Anabaptisme ». Celui-ci donna plus tard naissance aux Eglises Mennonites et Baptistes et il est la base de toutes les églises appelées « Evangéliques » et qui se veulent indépendantes de l’Etat ou d’une hiérarchie ecclésiastique quelconque. Le mouvement anabaptiste est à l’origine des revendications de la liberté religieuse et des idées démocratiques modernes. 1 - Les Eglises Mennonites A - L’origine Les premiers chrétiens qui se sont officiellement séparés des églises officielles ont été appelés « Anabaptistes » (= rebaptiseurs), car ils rebaptisaient ceux qui se joignaient à eux et avaient été baptisés enfants. Pour eux, l’Eglise ne peut être composée uniquement de croyants qui manifestent leur foi par les eaux du baptême. Avant eux, déjà au Moyen-âge, des chrétiens avaient exprimé cette pensée ; les Frères de la Vie Commune, les Vaudois et les Hussites. Et c’est pour cela que le mouvement anabaptiste apparut simultanément en plusieurs endroits au moment de la réforme Protestante. Le début officiel de ce mouvement se fit à Zurich, en Suisse (1523), où plusieurs collaborateurs de Swingli se séparèrent de ce dernier à cause de l’autorité qu’il accordait à l’Etat dans les affaires de l’Eglise. Ils commencèrent à rebaptiser les adultes convertis (1525) ce qui déclancha la persécution des autorités civiles, en particulier envers les trois leaders : - Konrad Grebel mourut en prison - Félix Manz fut noyé dans le lac de Zurich - Blaurock (George Jacob) fut battu et chassé puis brûlé au Tyrol Le mouvement se répandit en Allemagne, Autriche et Hollande et partout il fut persécuté à la fois par les protestants et les catholiques. Des anabaptistes furent noyés ou décapités à Zurich, Berne, Bâle ainsi qu’en Allemagne où Michel Sattler fut brûlé et sa femme noyée et d’autres décapités (avec l’approbation de M. Luther). De même à Vienne, Balthasar Hubmeyer fut brûlé et sa femme noyée en 1528. Les anabaptistes fuyaient leur pays et certains trouvèrent refuge en Moravie (région du réveil Morave en Tchécoslovaquie). On pense que le nombre d’anabaptistes mis à mort entre 1530 et 1560 s’élève à plus de cent mille. Un groupe dissident à Munster dévia et sombra dans l’anarchie, la cruauté et l’immoralité (polygamie) avant d’être exterminé par les troupes catholiques (1534). Heureusement, ce mouvement fut repris en main par un prêtre catholique converti en voyant mourir les martyrs anabaptistes, Menno Simon (1492-1559). Il travailla essentiellement en Hollande et en Allemagne du Nord en visitant inlassablement durant 25 ans les communautés et Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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écrivant de nombreux ouvrages pour combattre le fanatisme et ramener les adhérents aux origines de ce mouvement. Grâce à lui, le mouvement prit un nouvel essor et prit le nom d’Eglise Mennonite. B - La doctrine 1) La base doctrinale - la confession de foi de Schleitheim (rédigée par Michel Sattler en 1527) - la confession de Dordrecht (1632) - le catéchisme des Deux-Ponts (même époque) 2) Les points particuliers - la nécessité de la conversion personnelle et du baptême des adultes comme son signe - le rejet de la régénération baptismale (et du pédobaptisme) - l’obéissance aux autorités tant que les lois ne contredisent pas la Parole de Dieu ou notre conscience - le refus de porter les armes - le refus d’occuper une fonction dans le gouvernement ou de prêter serment - le rejet de la doctrine de la prédestination - le lavement des pieds avant la sainte cène Avec le temps les anabaptistes ne rejettent plus la prédestination ni les fonctions publiques. C - L’organisation 1) Les membres On devient membre après une confession de foi et le baptême, généralement après deux ou trois ans d’instruction religieuse donnée aux enfants de 14 à 17 ans. La discipline a pendant longtemps permit à ces églises de rester fidèles à leur confession de foi. 2) Les ministères Il n’y a pas de hiérarchie et ceux qui sont financièrement soutenus par les églises sont seulement les prédicateurs itinérants. - les anciens - les prédicateurs : locaux (bénévoles) ou itinérants (à plein temps) 3) Le gouvernement Chaque assemblée locale est indépendante. Il n’y a ni évêques ni synodes. Les assemblées annuelles ont des pouvoirs limités car elles n’ont qu’une voix consultative et ne peuvent faire que des recommandations. D - Le culte Longtemps il s’est tenu dans les fermes car les anabaptistes étaient pour la plupart d’origine rurale puis dans des temples. Il n’y a pas de liturgie et les femmes se voilaient pendant le culte. Le baptême se fait par une triple immersion et parfois par aspersion. La sainte cène est célébrée rarement (deux fois par an) ; c’est un mémorial sans présence réelle. Autrefois le lavement des pieds précédait la cène. E - Le développement Les violentes persécutions venant à la fois des catholiques et des protestants ont provoqué un repliement sur soi-même et il fallait se marier seulement à l’intérieur des assemblées Mennonites. Certains gardaient les vêtements du 16 e s. du temps de leur origine, comme aujourd’hui les Amish aux U.S.A. Certains Mennonites pratiquaient la communauté des biens d’où leur grande hospitalité.

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Au 18e s. l’impératrice Catherine de Russie en a invité chez elle car ils étaient d’excellents agriculteurs et leur a accordé beaucoup de liberté. Mais certains ont émigré aux U.S.A. après la révolution communiste de 1917. Il y a environ 1 200 000 Mennonites dans le monde. En France, il y en a environ 3000, en Allemagne, leur nombre était tombé de 15 000 (1970) à 5 000 mais 40 000 mennonites de Russie sont rentrés en Allemagne dans les années 1970, en Hollande leur nombre est tombé de 60 000 (1970) à 10 000. Aux U.S.A. il y en a 320 000, au Canada 124 000, en Inde 90 000, en Ethiopie 75 000. Leur champ de mission est principalement au Congo-Kinshasa (187 000) et en Indonésie (89 000). 2 - Les Eglises Congrégationalistes A - L’origine A la fin du 16e s. en Angleterre, bien des chrétiens étaient mécontents du ritualisme et du césaro-papisme de l’Eglise Anglicane. La plupart de ces « puritains » voulaient établir un régime presbytérien synodal et d’autres, allant plus loin, un régime congrégationaliste (indépendance complète de l’église locale). En 1580, une première église congrégationaliste fut fondée par Robert Browne mais la persécution la fit retourner dans l’Eglise Anglicane. D’autres essais provoquèrent la persécution et l’émigration des congrégationalistes en Hollande. Certains de ces réfugiés quittèrent la Hollande pour les U.S.A. à bord du « Mayflower » en 1620 et d’autres les suivent en 1630 pour s’installer dans la région de Boston. Ces chrétiens y fondèrent les universités de Harvard (1636) et Yale (1701). John Eliot évangélisa les indiens d’Amérique et traduit la Bible dans leur langue. Il contribua à la formation de la société missionnaire pour la propagation de l’Evangile. B - La doctrine Il n’y a pas documents officiels ni de confession de foi commune. Chaque assemblée est libre dans ses affaires internes et externes, ce qui permet toutes les tendances. Au début, ces églises étaient très calvinistes puis sont devenues libérales. C - L’organisation 1) Les membres Il faut être baptisé et demander son adhésion en confessant sa foi. La discipline stricte au début s’est relâchée ensuite. A côté des membres, il y a la paroisse, c’est-à-dire, des personnes gravitant dans son orbite sans être rattachées directement. 2) Les ministères Il n’y en a que deux : - les diacres (comparables aux anciens des églises Réformées) - les pasteurs (consacrés par d’autres pasteurs) 3) Le gouvernement Le congrégationalisme insiste sur l’indépendance totale de chaque assemblée, dans sa confession de foi, dans le choix de ses conducteurs, dans l’organisation de son culte, dans ses relations extérieures (l’Etat ou les autres églises). Les églises congrégationalistes sont liées par des conseils qui regroupent des représentants de plusieurs églises locales. Ces conseils n’ont qu’une autorité consultative et ne s’occupent souvent que de la consécration des pasteurs. En Angleterre ils sont convoqués occasionnellement selon les besoins et aux U.S.A. tous les trois ans au plan national. Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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D - Le culte A l’opposé du culte anglican, il était très simple et très long (3 heures) avec une longue prédication. Aujourd’hui, il est plus élaboré. On ne célébrait pas les fêtes chrétiennes mais le dimanche est respecté comme le sabbat juif. Il y a les deux ordonnances : - le baptême des enfants par aspersion ou par une autre forme - la sainte cène célébrée une fois par mois. E - Le développement Au milieu du 17e s. les persécutions cessèrent en Angleterre et le congrégationalisme connut une grande expansion, encouragée par le gouvernement de Cromwel (1649-1658). A la mort de Cromwel, les persécutions reprirent puis ces églises progressèrent au temps des grands réveils menés par Wesley, Whitefield, Jonathan Edwards. Au 19e s. beaucoup d’églises tombèrent dans l’unitarisme mais le réveil suscité par Charles Finney améliora cette situation. Au 20 e s. un conseil international congrégationaliste fut fondé (1913). Au Canada il y eut une fusion avec les Méthodistes et les Presbytériens pour former l’Eglise Unie du Canada (1525). Il y a environ deux millions de congrégationalistes dans le monde. En juillet 1970, le Conseil International Congrégationaliste a fusionné avec l’Alliance Réformée Mondiale. 3 - Les Eglises Baptistes A - L’origine Les églises Baptistes sont avec les églises Mennonites les héritiers directs du mouvement Anabaptiste (les Eglises Congrégationalistes sont sorties de l’Eglise Anglicane). En I609, John Smythe, pasteur de l’Eglise Congrégationaliste et réfugié en Hollande entre en contact avec des Mennonites après avoir remis en question le baptême des nourrissons. Il fonda ainsi une église Baptiste à Amsterdam. En 1633, des congrégationalistes se séparent de leurs églises pour cette même question du pédobaptisme et fondent la première église Baptiste à Londres. En 1639, Roger Williams, pasteur anglican, scandalisé par les persécutions contre les chrétiens indépendants d’Angleterre quitte son église et se rend en Nouvelle Angleterre mais il y désapprouve la dure discipline des Congrégationalistes. Il fonda à Rhode Island la première église Baptiste des U.S.A. B - La doctrine La plupart des Eglises Baptistes n’ont pas de confession de foi générale mais on accepte généralement l’autorité souveraine de la Bible, la seigneurie de Jésus-Christ, le salut individuel du croyant par la grâce, l’action du Saint-Esprit et le triomphe final du Royaume de Dieu. Sur le plan doctrinal, la question de la prédestination est diversement acceptée : - les Baptistes Généraux (Conférence Générale, Free Will Baptist) sont contre la prédestination - les Baptistes Particuliers sont pour la double prédestination Il y a aussi les Baptistes du 7 e jour qui suivent le sabbat comme les Adventistes. C - L’organisation Elle est semblable à celle des églises Mennonites et Congrégationalistes : - l’indépendance de l’église locale - il n’y a ni évêque ni synode - une séparation stricte entre l’Eglise et l’Etat Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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1) Les membres Sont membres ceux qui ont fait confession de leur foi et ont été baptisés par immersion. Les nouveaux venus dans une assemblée sont membres par une lettre de recommandation d’une autre église baptiste. 2) Les ministères Il y en a deux principaux : - les diacres (comparables aux anciens des églises Réformées) - les pasteurs, consacrés par d’autres pasteurs 3) Le gouvernement Des « conventions » regroupent les représentants de différentes églises mais n’ont pas d’autorité réelle. D - Le culte Autrefois le culte était semblable à celui des églises Congrégationalistes. Ensuite est apparue une forme de liturgie (avec robe pastorale en Angleterre). Les Baptistes n’acceptent pas le terme de sacrements et parlent d’ordonnances (= commandements) : - le baptême, par immersion - la sainte cène, considérée comme un mémorial, accordée par les Baptistes Généraux à tous ceux qui la demandent et par les Baptistes Particuliers aux seuls membres de leurs églises. Certaines communautés pratiquent également le lavage des pieds, l’onction d’huile et l’imposition des mains après le baptême. E - Le développement Il a d’abord été très lent mais ensuite il a pris un essor extraordinaire : - en Angleterre ; au 17e s. il y eut une expansion sous Cromwel (John Bunyan et « le voyage du Pèlerin »). Au milieu du 18 e s. il y eut une nouvelle expansion grâce au réveil Méthodiste. Au 19e s. le mouvement Baptiste se répand dans l’Empire Britannique (les missionnaires Williams Carey en Inde, Hudson Taylor en Chine) et en Angleterre grâce au grand prédicateur Charles Spurgeon. Il y a environ un million de membres. - aux U.S.A. ; au 17e s. il y eut des persécutions venant des Congrégationalistes, des Episcopaux, des Réformés et des Catholiques. Au 18 e s. les progrès sont lents et une première université est fondée en 1765 (Brown). Aux 19 e et 20e s. il y eut un progrès phénoménal suite à de grands efforts d’évangélisation, en particulier dans le Sud parmi les esclaves Noirs libérés et dans les nouvelles régions de l’Ouest. Il y a environ cent mille églises locales et 39 millions de membres. C’est la plus grande dénomination aux U.S.A. (Billy Graham, Martin Luther King, …) qui a fourni un grand nombre de présidents. Il y eut en 1845 une division au sujet de l’esclavage (Convention Baptiste du Sud et celle du Nord), puis en 1932 une division chez les Baptistes du Nord à cause du libéralisme (d’où sont sortis les Baptistes Conservateurs). Les groupements les plus importants sont : . la convention Baptiste du Sud (16 millions) avec 10 000 missionnaires . la convention Baptiste Nationale (7 millions de Noirs) . la convention Baptiste Nationale d’Amérique (5 millions de Noirs) . la convention Baptiste Américaine (ex du Nord) (2 millions) - en Russie, les baptistes sont le premier groupe protestant avec deux millions de membres. - en France, il y a quelques églises Baptistes : . la Fédération Baptiste (ouverture avec les catholiques) a 6 500 membres dans 120 églises . l’Association Baptiste (plus évangélique) . la Mission Evangélique Française (Mid-Mission) . l’Alliance des Eglises Evangéliques Indépendantes Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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Ruben Saillens, disciple de Spurgeon (1834-1892, qui créa l’église baptiste du Tabernacle à Londres), fonda en 1888 l’Eglise Baptiste du Tabernacle à Paris qui, elle, fonda la Mission Biblique en Côte d’Ivoire (1927), d’où sortirent les églises baptistes U.E.E.S.O-C.I. - en Birmanie, il y a 650 000 baptistes et plus encore au Brésil - en Afrique, il y a 3 millions de baptistes au Nigéria, issus des Baptistes du Sud (U.S.A.) et on en compte 380 000 au Congo. On y trouve aussi les missions des Baptistes Conservateurs, des Baptistes de la Conférence Générale, des églises Baptistes Fondamentales et Baptistes MidMission. Depuis 1905, il existe une Alliance Baptiste Mondiale qui regroupait environ 42 millions de membres et 211 groupes d’églises mais la Convention Baptiste du Sud (16 millions) est sortie de l’Alliance Baptiste Mondiale en 2004 à cause des questions portant sur l’homosexualité et la consécration de femmes pasteurs qu’elle n’accepte pas. Il y a environ 110 millions de baptistes dans le monde dont 32 millions en Amérique du Nord. William Carey (1761-1834), baptiste anglais et missionnaire en Inde, est considéré comme le père des missions modernes. 4 - Les Eglises Méthodistes A - L’origine Le nom « méthodiste » est un surnom donné aux petits groupes de croyants organisés par Wesley pour les aider par cette « méthode » à avancer dans la vie chrétienne. Le réveil méthodiste, initié par John Wesley (1703-1791), a commencé en 1739 en Angleterre sous l’influence des réveils Piétistes et Moraves d’Allemagne. Les églises Anglicanes et Indépendantes étaient endormies et hostiles aux efforts d’évangélisation de John Wesley. Celui-ci était admirablement secondé par : - son frère Charles Wesley (1708-1788), compositeur - Georges Whitefield (1714-1770), grand orateur - John W. Fletcher (1729-1785), théologien - La comtesse Huntingdon (1707-1791), riche dame noble Repoussés par les églises établies, ils organisaient des réunions en plein air et rassemblaient les chrétiens en « classes méthodistes » car ceux-ci restaient dans leur église (J.Wesley lui-même est mort Anglican). En 1784, J. Wesley fonda aux U.S.A. l’Eglise Méthodiste Episcopale car il vit que l’église Anglicane, appelée église Episcopale aux U.S .A. n’avait guère de chance de se développer en Amérique. En 1787, les prédicateurs méthodistes sont officiellement reconnus par l’Etat en Angleterre, ce qui constitue une étape vers la séparation d’avec l’église officielle Anglicane. En 1795, 4 ans après la mort de J. Wesley, la séparation avec l’Eglise Anglicane fut définitive avec l’institution de la sainte cène dans les assemblées méthodistes. B - La doctrine 1) La base doctrinale John Wesley resta dans l’Eglise Anglicane jusqu’à sa mort et les Eglises Méthodistes ont gardé l’empreinte de l’Eglise Anglicane jusqu’à ce jour. En Angleterre ces églises n’ont pas de confession de foi officielle. Aux U.S.A., elles ont une confession de foi, en 25 points, tirée des 39 Articles de l’Eglise Anglicane. 2) Les points particuliers Le méthodisme rejette : Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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- la prédestination - la persévérance finale des croyants. Le méthodiste peut donc perdre son salut. Il insiste sur : - la conversion instantanée - l’assurance du salut par le témoignage intérieur du Saint-Esprit - la perfection chrétienne ou sanctification entière qui est une croissance continuelle avec la possibilité d’abstinence de tout péché conscient et de faire le bien qu’on doit faire. Il y a l’abstinence d’alcool et de tabac. Aujourd’hui, le méthodisme est fortement contaminé par des déviations libérales graves. C - L’organisation 1) Les membres Autrefois, il fallait faire partie d’une classe pendant 6 mois et vouloir réellement être sauvé. La discipline était stricte. De nos jours, il suffit d’une simple demande. 2) Les ministères Il y en a quatre : - les diacres et anciens - les prédicateurs laïcs locaux et itinérants - les pasteurs, après 4 ans de noviciat et affectés par les synodes - les évêques (seulement aux U.S.A.) sans diocèse, ordonnent les pasteurs 3) Le gouvernement En Angleterre, il y a une organisation synodale à 4 étages (comme pour l’Eglise Réformée): - assemblée mensuelle des conducteurs (conseil presbytéral) - assemblée trimestrielle (consistoire) - assemblée de district (synode régional) - conférence annuelle (synode national) qui règle les affectations et ordinations des pasteurs Aux U.S.A., il y a une organisation hiérarchisée : - la conférence annuelle a autorité sur la région - la conférence générale, tous les 4 ans, a autorité législative pour tout le pays D - Le culte Autrefois, il y avait beaucoup de réunions en plein air et des manifestations enthousiastes. Une grande importance était donnée aux « classes » en semaine pour l’édification. Le culte a une liturgie rigide adaptée du culte Anglican. Aujourd’hui, on ne fait pratiquement plus de « classes ». Il y a deux sacrements : - le baptême des enfants par aspersion - la sainte cène, célébrée régulièrement E - Le développement Le Méthodisme a exercé au début une grande influence sur le christianisme mondial. Il a réveillé l’évangélisation en Angleterre et en Amérique. Il a développé l’école du dimanche et les sociétés bibliques ainsi que la distribution de littérature chrétienne par des tracts et des librairies populaires. Son œuvre missionnaire a été très florissante. Il a aussi créé un nouvel esprit d’humanisme par ses interventions pour les réformes dans les prisons et par ses luttes contre l’esclavage et l’alcoolisme (abstinence obligatoire d’alcool et du tabac pour le méthodiste). - en Angleterre, il y eut un grand développement aux 18 e et 19e s. puis plusieurs schismes dont l’Armée du Salut. Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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- aux U.S.A. le progrès fut extraordinaire grâce aux efforts d’évangélisation dans l’Ouest par des prédicateurs itinérants. L’Eglise Méthodiste Episcopale a fusionné, en 1968, avec l’Eglise des Frères Evangéliques pour devenir l’Eglise Méthodiste Unie qui a 11 millions de membres dont 8 millions aux U.S.A. et 3 millions au Canada. Cette église est la deuxième dénomination protestante aux U.S.A. après la Convention Baptiste du Sud. - au Canada, les églises Méthodistes ont fusionné, en 1925, avec les églises Presbytériennes et Congrégationalistes pour former l’Eglise Unie du Canada (3 millions). - en France, il y avait 80 assemblées en 1938 lorsque la plupart entrèrent dans l’Eglise Réformée de France. Il ne reste qu’une dizaine d’églises très évangéliques rattachées avec des églises Suisses à l’Eglise Méthodiste Unie. - En Côte d’Ivoire, la mission Méthodiste Britannique commença l’évangélisation en 1924 et l’église devint autonome en 1985 puis celle-ci se rattacha à l’Eglise Méthodiste Unie des U.S.A. en 2001. Le Méthodisme compte environ 17 millions d’adhérents dans le monde. Annexe : l’Armée du Salut A - L’origine L’Armée du Salut est sortie du méthodisme. Elle n’est pas une église bien qu’elle fonctionne comme telle. Cette société est la plus importante œuvre d’évangélisation du monde. Le fondateur, William Booth (1829-1912), se convertit au méthodisme en 1845 puis devint prédicateur en 1851. Dès sa conversion il organisa des réunions d’évangélisation en plein air et des visites aux malheureux vivant dans les bidonvilles. Comme on ne laissait pas évangéliser selon sa conscience, il quitta l’Eglise Méthodiste en 1865 et se définit comme « une armée de volontaires, une armée du Salut », d’où le nom qui a été attribué à cette œuvre d’évangélisation. B - La doctrine C’est celle de l’Eglise Méthodiste : les points particuliers sont aussi la sanctification complète, le rejet de la prédestination et de la persévérance finale. On appelle avec insistance les pécheurs à venir se convertir sur le banc des pénitents. C - L’organisation L’Armée du salut ne veut pas être considérée comme une église mais comme une société d’évangélisation. Ayant été appelée une armée, W. Booth lui donna une organisation militaire avec une hiérarchie et une discipline correspondantes : 1) Les membres et les ministères Ils sont classés selon leur grade : soldats (membres du quartier), sergents (conseillers des classes), lieutenants et capitaines (responsables des postes), majors, brigadiers, colonels (responsables des divisions), commissaires (responsables des territoires). Un général siège au quartier général de Londres pour diriger l’œuvre au niveau mondial. Chaque officier est installé par son supérieur et a autorité sur ses subordonnés. Chez les officiers, on exige l’abstinence totale d’alcool et de tabac. 2) La formation Elle est faite dans des Ecoles Militaires (instituts bibliques) et les étudiants se nomment cadets et aspirants. Il y a une égalité absolue entre homme et femme ; la fille de W. Booth devint “la générale”. Pour se marier, il faut l’autorisation des supérieurs. L’épouse officier prend automatiquement le grade de son mari. Homme et femme ont chacun leur uniforme militaire. D - Le culte Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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Bien qu’elle ne soit pas une église, l’Armée du Salut a néanmoins son culte dominical ! L’ordre du culte est assez rigide avec un long appel à la repentance et un enthousiasme entretenu par une fanfare et des drapeaux. Il n’y a ni baptême ni sainte cène puisqu’elle n’est pas une église bien qu’elle ait un culte dominical, ce qui empêche les croyants de se rendre dans une église. Ceci est un grand manquement surtout dans les champs de mission car alors des chrétiens vivent leur vie durant sans baptême ni saint cène !!! Il y a beaucoup de réunions d’évangélisation (le plus souvent en plein air) et d’autres pour la sanctification. L’Armée du Salut est mondialement connue pour ses nombreuses œuvres sociales : asiles de nuit pour S.D.F., vagabonds et mendiants, maisons de relèvement pour les prostituées et les ivrognes, foyers de jeunes, centres d’accueil pour anciens détenus, maison de retraite, fermes agricoles, etc. … E - Le développement Le début a été difficile à cause de la forte opposition des églises établies et de la moquerie des incrédules. L’Armée du Salut débuta aux U.S.A. en 1880, en France en 1881, en Suisse en 1882. Universellement respectée de nos jours, l’Armée du Salut a 15 000 postes d’évangélisation dans 120 pays, avec 17 000 officiers et 120 000 officiers locaux. Elle a 2 000 000 de membres et sympathisants dans le monde. Elle gère 6 500 institutions sociales et 2 300 écoles (de la maternelle à l’université). V - Les Quakers (Société des Amis) A - L’origine Cette église fut fondée par George Fox (1624-1691) qui fut déçu de l’église Anglicane qu’il voulait servir et qui en 1647 entendit une voix qui lui disait que Jésus seul pouvait répondre à sa condition. Il se mit aussitôt à prêcher de lieu en lieu et beaucoup le suivent. Ses appels véhéments à la repentance faisaient trembler ses auditeurs d’où le nom de Quakers (= trembleurs). Persécutés en Angleterre, ils s’organisent en « société des Amis » puis obtiennent la tolérance religieuse en 1689. Quelques-uns émigrent en Amérique où ils sont aussi persécutés avant d’être enfin accueillis par William Penn (1644-1718), un chrétien persécuté en Angleterre avant d’acquérir du roi d’Angleterre un territoire en Amérique grand comme 1/4 de la France en remboursement d’un prêt de son père fait au roi. W. Penn y créa en 1682, l’Etat de Pennsylvanie avec la liberté totale pour tous, y compris les Peaux-Rouges. Les Quakers furent ainsi les premiers au monde à créer une telle démocratie. Ils donnèrent à leur capitale le nom de Philadelphie. B - La doctrine 1) La base doctrinale Les Quakers n’ont pas de confession de foi car Fox déclarait que le salut n’est pas l’adhésion à des doctrines mais la présence de Jésus-Christ en nous. Les quakers mettent donc l’expérience au-dessus des idées (doctrines). 2) Les points particuliers Les Quakers flirtent avec le mysticisme et sont ainsi les ancêtres spirituels des pentecôtistes : - ils acceptent l’autorité des Saintes Ecritures mais y ajoutent celle de la lumière intérieure - ils croient au péché originel mais aussi que le pécheur le plus éloigné de l’Evangile a une lumière intérieure et peut arriver au salut Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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- ils insistent sur les sentiments par rapport à la régénération et à la sanctification - ils enseignent le perfectionnisme Ainsi en mettant trop l’accent sur le côté expérimental de la foi, beaucoup de quakers ont négligé les Ecritures et le Sauveur et ils sont tombés dans le libéralisme. D’autres ont réagi contre cette tendance et se sont groupés pour affirmer les doctrines de la Bible. C - L’organisation Les Quakers constituent une « société des Amis » et ne veulent pas d’églises car ils déclarent qu’il n’y a pas d’églises visibles mais seulement une Eglise invisible (l’Eglise universelle, fiancée à Christ). 1) Les membres Sont membres tous ceux qui veulent venir, enfants compris, et qui professent avoir la lumière intérieure. Il n’y a pas de registre des membres. 2) Les ministères Tous les membres sont « prêtres » et ont le droit de prendre la parole. Ils reconnaissent cependant trois rangs de responsables : - les ministres (hommes et femmes ayant généralement fait des études) - les anciens (pour encourager et assister les ministres) - les surveillants (pour veiller à l’ordre et pour aider les pauvres) 3) Le gouvernement Il y a un système synodal modéré : assemblée préparatoire (localité), assemblée mensuelle (contrée), assemblée trimestrielle (région), assemblée annuelle (pays). Chaque assemblée envoi des délégués à l’assemblée supérieure. Il n’y a pas de présidents mais seulement des secrétaires. On ne vote pas de résolutions mais on enregistre seulement les opinions. S’il y a un désaccord profond, la question est renvoyée à l’assemblée suivante. D - Le culte Il a une absence totale de rites : pas de temple (mais une salle quelconque), pas de liturgie, pas de chaire. Pendant la réunion, on s’attend au Saint-Esprit pour qu’il inspire quelqu’un qui prendra alors la parole. Le silence est employé pour l’examen de conscience et la méditation. Il n’y a ni baptême ni sainte cène. En effet les actes extérieurs sont peu importants car c’est la lumière intérieure qui prime. Il y a néanmoins certaines pratiques spéciales : - costume spécial sans ornement (autrefois) - pas de formule de politesse et tutoiement général car tous sont frères - hostilités vis-à-vis des plaisirs mondains - rejet du service militaire et des guerres - refus de prêter serment devant les juges E - Le développement Au contraire des autres mouvements, celui-ci a d’abord été très rapide avec plus de 50 000 adhérents en Angleterre à la mort de G. Fox puis il a régressé. Il y en a de nos jours 25 000 en Angleterre (60 en France), et 120 000 en Amérique du Nord. Ils sont près de 300 000 dans le monde. Le plus grand groupe serait en Afrique de l’Est : Kenya, Rwanda, … Cependant la Société des Amis a exercé une très grande influence dans le monde par sa pratique de la non-violence et ses demandes empressées de réformes sociales : - établissement de la liberté de conscience (W. Penn) - amitié avec les Peaux-Rouges d’Amérique - libération des esclaves Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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amélioration du sort des prisonniers (Elisabeth Fry) changement du code pénal éducation populaire tempérance aide aux victimes de guerres et de catastrophes VI - Les Assemblées de Frères / Darbystes

A - L’origine En 1826, des chrétiens anglicans se réunirent pour l’édification personnelle puis ils prirent la sainte cène ensemble et ces groupes se multiplièrent. En 1828, John Nelson Darby (18001882), pasteur anglican prit une place importante dans le groupe de Plymouth. Ayant abandonné le ministère anglican, il se rattacha à une Assemblée de Frères de Londres et visitait fréquemment celle de Plymouth qui était aussi en contact avec celles de Dublin et Bristol. Il voyagea beaucoup en Angleterre et à l’étranger (France, Suisse, Allemagne et Amérique). Il prit rapidement une place importante dans son groupe car il était très instruit et exposait avec clarté et puissance la doctrine chrétienne. Il réveilla la foi de beaucoup de chrétiens mais il enseignait aussi la déchéance irrémédiable de toutes les églises et l’excommunication des fidèles sur la seule décision d’un petit groupe de frères. Il traduisit la Bible en anglais, en français et en allemand (!) et écrivit de nombreux commentaires bibliques. B - La doctrine 1) La base Il n’y a pas de confession de foi officielle. La Bible seule fait autorité. La plus stricte orthodoxie s’est maintenue chez les Frères jusqu’à ce jour. 2) Les points particuliers - le rejet des églises organisées. Un grand changement aurait eu lieu entre I et II Timothée et depuis ce temps les églises seraient infidèles et la dispensation de la grâce serait ruinée. Il n’y a donc plus de raison de vouloir restaurer et de réorganiser les églises visibles. - une certaine exagération de la doctrine de la prédestination d’où l’abstention chez certains d’évangéliser (car les destinés au salut seront obligés de se convertir !). - le dispensationalisme qui divise l’histoire du salut en sept périodes (dispensations). Ils mettent ainsi l’accent sur les épîtres au dépend des Evangiles puisque l’Evangile concerne, selon eux, la future dispensation du Royaume (millénium) tandis que les épîtres donnent l’enseignement pour la dispensation actuelle de la grâce. - le retour de Jésus se fera en deux phases : la première pour l’enlèvement de l’Eglise qui peut avoir lieu d’un moment à l’autre, la seconde phase après sept ans de Grande Tribulation pour régner 1000 ans sur terre (millénium). C - L’organisation Les Assemblées de Frères veulent vivre selon le modèle de l’Eglise primitive. Elles rejettent les églises organisées car celles-ci seraient devenues infidèles et ne peuvent plus être restaurées. Ces églises organisées sont donc la Babylone de l’Apocalypse ! (comme l’enseignent les Témoins de Jéhovah). 1) Les membres Seuls les convertis sont membres. Il n’y a pas de registre de membres. La discipline est restée très stricte. 2) Les ministères Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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Il n’y a ni pasteurs, ni comités officiels, mais des frères qui sont à l’œuvre selon les dons de Dieu. C’est le rejet des écoles bibliques. Certains peuvent avoir un ministère itinérant mais sans soutien financier régulier. La femme n’a aucun ministère et elle ne peut pas prier ni intervenir lors du culte. 3) Le gouvernement Chaque assemblée est entièrement indépendante. Deux ou trois frères sont chargés des questions matérielles. Il n’y a pas de synode ni de sociétés missionnaires. Cependant des missionnaires indépendants sont à l’œuvre dans certains pays. La discipline imposée à un membre est applicable dans toutes les autres assemblées et exige une séparation radicale avec cette personne. Si une assemblée reçoit un tel frère excommunié, toute cette assemblée risque d’être excommuniée (ce point a été la source du conflit qui opposa Darby et G. Muller). D - Le culte Il n’y a pas de temple et les réunions se font dans les maisons. A tour de rôle, un frère dirige le culte. Une grande place est accordée à l’adoration et à la sainte cène. - le baptême est administré aux enfants par aspersion (anglicanisme) - la sainte cène, tous les dimanches, est donnée uniquement aux membres des assemblées de Frères, avec du pain sans levain. E - Le développement Le Darbysme a attiré à lui de nombreuses assemblées dissidentes qui existaient déjà dans de nombreux pays. Il y a 750 assemblées en Angleterre, une centaine en France avec 15 000 membres, 50 en Suisse, environ 700 aux U.S.A. Il y a moins de 500 000 Darbystes dans le monde. Les darbystes n’aiment pas poroter ce nom et leurs assemblées se nomment Assemblées Chrétiennes. La discipline rigoureuse des églises Darbystes provoque bien des départs en particulier vers les assemblées de Frères Larges. Annexes : I - Les Frères Larges A - L’origine Des chrétiens irlandais (à Dublin) et anglais considéraient qu’ils devaient célébrer la sainte cène tous les dimanches et sans qu’il soit nécessaire d’avoir un pasteur ordonné pour cela. Exclus par leurs églises, ils se réunirent entre eux et constituèrent des assemblées sans pasteurs, dirigées par des anciens. La première assemblée fut constituée à Dublin vers 1830. A partir du début du 19e s. des Assemblées de Frères se multiplièrent dans toute l’Europe. En 1848, il y eut une séparation d’avec les frères Darbystes à la suite de l’excommunication de l’assemblée de Bristol qui avait reçu des amis d’un excommunié de l’église de Plymouth. A Bristol, Georges Muller (1805-1898), avait fondé un orphelinat pouvant contenir 2 000 orphelins qui fonctionnait par la foi. Sans jamais rien demander à personne, Muller a toujours reçu en réponse à la prière tout ce qui était nécessaire à l’entretien de ses milliers d’orphelins. G. Muller et quelques autres se séparèrent alors des Darbystes et prirent le nom de Frères Larges. Tandis que l’assemblée de Plymouth demeurait fidèle à John N. Darby, d’autres assemblées suivirent G. Muller et Robert Chapman (1803-1902) qui se séparèrent de Darby. B - La doctrine Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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Ce sont les mêmes principes que chez les Darbystes mais beaucoup moins rigides. Ils n’enseignent pas la ruine de l’Eglise organisée et ne pratiquent pas l’excommunication sur la seule décision d’un petit groupe de frères. C - L’organisation Il y a une collaboration avec les autres églises évangéliques pour des campagnes d’évangélisation ou des conventions chrétiennes. Ils veillent sur la pureté de leurs propres assemblées. Ils acceptent les femmes dans les œuvres missionnaires et œuvres sociales. D - Le culte Il y a les deux ordonnances : - le baptême, uniquement pour les croyants - la sainte cène, pour les vrais convertis, membres ou non de cette église E - Le développement Ils sont plus nombreux que les Darbystes. Il y a une centaine d’églises en France (CAEF) et il y en a aussi un certain nombre en Suisse. Il y a environ deux millions de membres des églises des Frères Larges dans le monde II - L’Action Biblique A - L’origine L’Action Biblique a été fondée en 1919 par Hugh Edward Alexander, né en Ecosse, mais domicilié en Suisse à partir de 1906. Il était un évangéliste remarquable mais très intransigeant. En 1916, il dénonce le libéralisme et tous ceux qui ne luttent pas rigoureusement contre celui-ci. B - La doctrine Elle est très stricte et constitue un retour au darbysme. Depuis le décès d’Alexander en 1957, il y a plus de souplesse au sujet de la discipline. C - L’organisation Il y a une direction centralisée à Genève-Coligny où se trouve aussi l’école biblique « Le Roc ». Les membres doivent signer la confession de foi. Il y a des évangélistes et des colporteurs car leur principale activité est de répandre la littérature évangélique et de gérer des librairies chrétiennes. D - Le culte Il y a les deux ordonnances : - le baptême, seulement pour les convertis - la sainte cène, pour les croyants E - Le développement Il s’est fait principalement par l’évangélisation et le colportage. L’Action Biblique a de nombreuses librairies « les Maisons de la Bible ». Elle a 50 églises dont 15 en Suisse. Elle a 2300 membres et 5000 sympathisants environ. Elle n’est rattachée à aucune fédération ou alliance et travaille le plus souvent seule.

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III - LES EGLISES FUSIONNISTES A la suite de l’établissement de nombreuses églises indépendantes en marge des églises officielles, le protestantisme a connu une fragmentation extraordinaire qui a le plus souvent porté préjudice à son témoignage dans le monde. Dès la fin du 18e s. de nombreux chrétiens affermis, membres des églises indépendantes ou d’églises officielles qui ne sont plus unies à l’Etat sont devenus conscients de ces divisions à répétition des évangéliques. Ils ont lutté contre cet éparpillement en encourageant le rapprochement des petits groupements ou églises. C’est ainsi que plusieurs fusions se sont opérées entre des églises différentes. Parfois ces fusions ou regroupements d’églises ont donné naissance à de nouvelles dénominations mais en causant aussi de nouvelles divisions car il y a toujours des minorités attachées à leurs principes qui ne veulent pas adhérer à la nouvelle organisation. 1 - Les Eglises Chrétiennes / Disciples du Christ / Eglises du Christ A - L’origine Au début du 19e s. un groupe de pasteurs de différentes dénominations aux U.S.A. plaida pour une nouvelle unité du Christianisme en se référant aux seules bases de l’enseignement du Nouveau Testament et en se désignant seulement du nom de « chrétiens » ou « disciples du Christ ». En 1809, ce mouvement prit l’appellation « Association Chrétienne ». A partir de 1811, il fut dirigé par Thomas et Alexandre Campbell (père et fils), anciens pasteurs presbytériens. En 1812, le mouvement adopta le baptême par immersion et chercha par la suite un rapprochement avec les églises baptistes mais ils trouvèrent la doctrine et l’organisation ecclésiastique de ces dernières trop strictes et on se sépara en 1827. En 1832, deux groupements importants se joignirent à eux avec leurs dirigeants bien connus, Walter Scott et Barton W. Stone. Le mouvement prit alors le nom de « Disciples du Christ » et se développa rapidement. B - La doctrine Ils rejettent tout credo officiel, tout terme non scripturaire et toute spéculation théologique, selon la devise « là où les Ecritures parlent, nous parlons ; là où les Ecritures se taisent, nous nous taisons ! ». En général ils croient aux mêmes doctrines des autres dénominations évangéliques. Mais ils ont des conceptions assez vagues sur la Trinité et la divinité de Jésus-Christ. Ils ont une notion particulière du salut qui exige : - la foi en Christ qui vient presque automatiquement par la lecture sincère de la Bible - la régénération baptismale ; le baptême est obligatoire pour le pardon des péchés et le salut - l’obéissance à la Bible dont le baptême est le premier acte d’obéissance qui sont tous nécessaires au salut. C - L’organisation Les Disciples du Christ ne veulent pas être une église particulière car ils enseignent que la seule église valable, l’Epouse de Christ, est invisible et universelle. 1) Les membres On devient membre par le baptême et une simple confession de foi. 2) Les ministères Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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Il y a des pasteurs pour proclamer la Parole de Dieu. 3) Le gouvernement Les églises locales sont entièrement indépendantes. D - Le culte Le culte du dimanche est considéré comme une fête en l’honneur de la résurrection. - Le baptême se fait par immersion et revêt une grande importance puisqu’il est nécessaire au salut. - la sainte cène est célébrée tous les dimanches ; elle est considérée comme un mémorial et est offerte à tous les vrais croyants sans distinction. E - Le développement Les églises chrétiennes sont devenues très importantes aux U.S.A. elles forment la première dénomination dans l’Etat du kentucky. Elles ont subit l’influence du libéralisme et sont membres du Conseil Oecuménique des Eglises (C.O.E.). Il y a en Amérique du Nord environ 1 million de membres et 3 800 églises. Le nombre d’adhérents dans le monde s’élève à 2 millions. Les Eglises du Christ En 1860, il y a eut une séparation à cause de la question de l’utilisation des instruments de musique (orgue, …) au culte qui donna naissance aux « Eglises du Christ » qui s’y opposent. Leur doctrine est la même que celle des Disciples du Christ mais elle est restée pure de toute influence libérale. Les Eglises du Christ ne sont pas membres du C.O.E. (Conseil Œcuménique des Eglises). Elles sont très actives dans l’évangélisation. Aux U.S.A., il y a 1 500 000 membres et 13 000 églises qui dirigent des écoles, des collèges, des universités, des orphelinats, etc. … A partir de 1979, le mouvement de Boston produisit la naissance de nombreuses églises dans le monde (560 églises dans 147 pays) appelées Eglises du Christ Internationales. 2 - Les Eglises Libres A - L’origine Pendant le réveil du début du 19 e s. se formèrent en France et en Suisse des églises indépendantes. Des assemblées se séparent de l’Eglise Réformée à cause du refus du réveil, du libéralisme et de l’emprise de l’Etat sur ces églises. En 1826, une première Eglise Libre est fondée en France par l’évangéliste Pyt. En 1830 une autre naît à Lyon avec Adolphe Monod qui refusait de donner la cène aux inconvertis dans son église Réformée. Les pasteurs Frédéric Monod et Agénor de Gasparin quittent l’Eglise Réformée et fondent en 1849 l’Union des Eglises Evangéliques Libres (31 assemblées). B - La doctrine Leur confession de foi est très évangélique, insistant sur le sacerdoce universel de tous les vrais croyants et sur la séparation de l’Eglise avec le monde. C - L’organisation Les Eglises Libres sont indépendantes de l’Etat et sont des églises de professants. 1) Les membres On devient membre après confession de foi et une demande de s’intégrer dans l’assemblée. La discipline était encore stricte il y a peu de temps. 2) Les ministères Il y en a deux : Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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- les pasteurs qui ont fait des études théologiques et ont été consacrés - les anciens qui prêchent et distribuent la sainte cène. 3) Le gouvernement Ces églises sont gérées par : - un conseil presbytéral - un synode national tous les deux ans, ayant autorité légale sur certaines questions. Chaque assemblée locale demeure libre de son organisation intérieure (système congrégationalisme). D - Le culte Il est très simple avec peu ou pas de liturgie. - le baptême peut être administré aux enfants par aspersion ou immersion avec aujourd’hui une forte tendance à généraliser le baptême des croyants par immersion. - la sainte cène est célébrée chaque dimanche ou une fois par mois. Elle est offerte à tous les croyants sans distinction, sous leur propre responsabilité. F - Le développement - en France, les Eglises Libres les plus importantes sont retournées dans l’Eglise Réformée en 1938 mais la majorité reste fidèle à l’Union (50 églises et 2300 membres). - en Suisse, plusieurs églises sortent de l’Eglise Nationale en 1830, sous l’impulsion de Malan, Merle d’Aubigné, Alexandre Vinet, mais la plupart retournent dans l’Eglise Nationale en 1966. Il resterait 30 églises avec 5000 membres. - En Allemagne, il y a 170 églises avec 140 000 membres. - En Belgique, il y a 50 églises et l’institut biblique de Bruxelles. On compte 350 Eglises Libres dans le monde dont les membres francophones sont appelés « libristes ». 3 - Les Eglises de Sainteté A - L’origine Pendant la seconde moitié du 19 e s. de nombreux chrétiens aux U.S.A. surtout parmi les méthodistes, se plaignaient du formalisme de leurs églises, du manque de discipline et des vues modernistes de beaucoup de pasteurs. Ils désiraient une religion de cœur et une vie sainte. Leur porte-parole sont : Charles Finney (1792-1875) avocat converti qui amenait ses auditeurs à la conviction de péché puis les invitait à manifester par un geste visible qu’ils étaient disposés à accepter la grâce de Dieu ; Dwight L. Moody (1837-1899) fonda une église à Chicago puis fit des campagnes de réveil en Angleterre et revint fonder son institut biblique de Chicago ; R.A. Torrey, (1856-1928) directeur de l’institut biblique de Los Angeles, etc. … Des groupements se formèrent dans des églises et devinrent de plus en plus importants. B - La doctrine Avec la fidélité à la Bible, on enseigne la possibilité d’atteindre la sainteté en trois étapes : - la justification par la foi - la purification de tous les péchés - le baptême du Saint-Esprit qui est une seconde bénédiction Beaucoup croient en plus aux doctrines particulières suivantes : - la guérison divine - le parler en langues - le retour proche du Seigneur pour établir son royaume sur terre. Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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C - L’organisation Les nouveaux groupements gardent les caractères propres à leur dénomination. D - Le culte Celui-ci reste le culte de la dénomination à laquelle le groupement fait partie. E - Le développement Après de vains efforts pour rester dans leurs dénominations, de nombreux groupements en sortent aux U.S.A. entre 1890 et 1894 et établissent ainsi de nouvelles églises dont les plus importantes sont : - l’Eglise Méthodiste Libre en 1860, avec plus de 60 000 membres - les Nazaréens en 1894, avec plus de 200 000 membres - les Eglises de Dieu, de 1886 à 1903, avec plus de 350 000 membres (non pentecôtistes) - l’Alliance Chrétienne et Missionnaire (C.M.A.) en 1897 - les Assemblées de Dieu en 1906 En Europe, ce sont : - la Communauté de foi Apostolique en Allemagne du Sud (rejet du « Notre Père ») - la Communauté de Philadelphie, en 1905, distingue trois rangs parmi les chrétiens : ceux du parvis / chrétiens de nom ; ceux du lieu saint / chrétiens charnels et ceux du lieu très saint / chrétiens spirituels (eux !) qui seuls seront enlevés au retour de Jésus tandis que les autres passeront par la Grande Tribulation. - l’Assemblée Evangélique des Frères, en 1914 en Suisse, qui enseigne le perfectionnisme et la guérison divine (rejet des soins médicaux). - la convention de Keswick, en Ecosse, commencée en 1875, suit le mouvement de sainteté. 4 - L’Alliance Chrétienne Missionnaire (C.M.A.) A - L’origine La C.M.A. a été fondée par Albert Benjamin Simpson (1843-1919), né au Canada, pasteur presbytérien, recherchant une plus grande sanctification. Guéri d’une longue et grave maladie, il quitta sa dénomination pour évangéliser les pauvres de New York. Il créa la première école biblique des U.S.A. en 1883 et des conventions chrétiennes en vue de la sanctification et de l’œuvre missionnaire. Il fonda en 1887, l’Alliance Chrétienne et en 1888, l’Alliance Missionnaire. En 1897, il y eut la fusion des deux Alliances pour former l’Alliance Chrétienne et Missionnaire (C.M.A.). B - La doctrine 1) La base La confession de foi est très évangélique. Elle fut d’abord caractérisée par quatre articles : Jésus sauve, Jésus sanctifie, Jésus guérit et Jésus revient, maintenant plus élaborée en 11 articles. On enseigne le retour proche de Jésus-Christ pour régner sur la terre (prémillénarisme). 2) Les points particuliers - nécessité d’une deuxième expérience pour la sanctification, correspondant à la plénitude du Saint-Esprit (appelée autrefois baptême du Saint-Esprit) - la guérison divine est incluse dans l’œuvre de rédemption de Jésus-Christ à la croix et disponible pour nous aujourd’hui. C - L’organisation 1) Les membres Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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Sont membres, les convertis baptisés après une confession de foi et les preuves d’une vie nouvelle 2) Les ministères - les pasteurs - les superintendants (coordinateurs) de districts, nommés par le bureau directeur - les évangélistes 3) Le gouvernement Les églises sont indépendantes pour s’organiser et choisir leur pasteur. Elles envoient des délégués à la conférence annuelle qui a un pouvoir législatif. D - Le culte Le culte est de type congrégationaliste et baptiste. Il y a des réunions spéciales de sanctification et de guérison pour les membres ainsi que pour soutenir l’œuvre missionnaire. - le baptême est pour les croyants par immersion - la sainte cène est pour tous les vrais convertis E - Le développement Ce fut d’abord une « alliance » de chrétiens de diverses dénominations en recherche d’une plus grande sanctification et pour développer l’œuvre missionnaire. Ces groupements non organisés étaient appelés « branches ». Plus tard, ces branches de différentes églises ou dénominations se sont organisées et sont devenues des églises C.M.A. Aujourd’hui, il y a environ 2050 églises aux U.S.A. avec 420 000 membres et au Canada 440 églises avec 120 000 membres. La C.M.A. est présente dans 70 autres pays avec 17 000 églises et plus de 2 500 000 chrétiens. Il y a donc au total environ 3 millions de membres. 5 - Les Eglises Pentecôtistes A - L’origine En 1900, Charles F. Parham, directeur d’une école biblique aux U.S.A., ancien pasteur méthodiste et partisan du mouvement de sainteté, se mit à rechercher le baptême du Saint-Esprit pour avoir une vie plus sanctifiée et le don du parler en langues. Il en fit l’expérience en 1901 ainsi que les 40 étudiants de son institut biblique. Il répandit le message de Pentecôte dans les Etats voisins et s’établit à Houston (Texas). Un des adhérents, W. J. Seymour, prédicateur Noir du mouvement de sainteté, sans aucune formation biblique, créa une église pentecôtiste à Houston. Une femme Noire, Mrs. Neeley Terry, y reçut le « baptême de l’Esprit » et établit en 1906, une église à Los Angeles, Azura Street, qui devint par la suite le centre du mouvement de Pentecôte, “The Apostolic Faith Gospel Mission”. Celui-ci se répandit rapidement jusqu’à Chicago, New York et à Winnipeg au Canada. Il se manifesta en Angleterre à la fin du grand réveil du pays de Galles suscité par Evan Robert qui s’opposa à ces manifestations pentecôtistes. B - La doctrine 1) La base Les Eglises Pentecôtistes reconnaissent la Bible comme seule autorité en matière de foi et de vie. Il y a une confession de foi en douze points qui complètent les quatre articles (ou 4 angles : four square) qui sont : Jésus sauve, Jésus guérit, Jésus baptise (du Saint-Esprit), Jésus revient. 2) Les points particuliers - on met l’accent sur l’obligation du chrétien à rechercher la guérison physique - l’obligation du parler en langues comme signe initial du baptême du Saint-Esprit Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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- la négation de la prédestination - la négation de la persévérance finale (le chrétien peut donc perdre son salut) - ils se considèrent comme étant “la pluie de l’arrière saison”, d’après Jo. 2 : 23. C - L’organisation 1) Les membres Sont membres ceux qui sont baptisés par immersion sur une déclaration de leur foi. 2) Les ministères - les pasteurs, ayant parlé en langues et manifesté des dons spirituels - les évangélistes ayant rempli les mêmes conditions que les pasteurs 3) Le gouvernement Les églises se gèrent selon le système congrégationaliste et donc chaque église est autonome. D - Le culte Le culte est enthousiaste et bruyant lors des prières simultanées. Tout le monde peut intervenir pour délivrer une parole de connaissance ou une prophétie ou un parler en langue ou une interprétation d’une langue. Parfois il y a une évangélisation le dimanche après-midi ou en semaine, se terminant par des prières pour les malades avec onction d’huile et imposition des mains. Des réunions d’attente ont lieu pour les personnes désirant recevoir le baptême du SaintEsprit. - le baptême est donné aux croyants par immersion - la sainte cène a lieu chaque dimanche, seulement pour les baptisés par immersion. E - Le développement Il a été très considérable puisqu’en un siècle, le mouvement pentecôtiste a gagné le monde entier et influencé plus ou moins presque toutes les églises. Cet essor est dû aux grands efforts d’évangélisation et aux réunions de guérison. Il y a aujourd’hui des assemblées dans le monde entier et dans bien des pays, les adhérents se recrutent en grande partie parmi les catholiques et les foules non christianisées des classes pauvres. L’Eglise Catholique Romaine a réagit en créant en son sein le Renouveau Charismatique. Les chiffres avancés varient autour de 550 millions de pentecôtistes dans le monde dont 150 millions au moins pour les pays du Tiers Monde. Les principaux pays atteints par ce mouvement : le Brésil (15% de la population soit près de 30 millions d’adeptes), la Corée du sud, l’Indonésie, les U.S.A., l’Afrique subsaharienne et l’Europe. Les principales dénominations pentecôtistes sont les Assemblées de Dieu (ADD), les Eglises de Pentecôte, les Eglises Apostoliques, les Eglises du Plein Evangile, les Eglises du Réveil, les Eglises de Dieu, les Eglises Foursquare, etc. … Les Assemblées de Dieu (ADD) Le mouvement pentecôtiste est né il y a un siècle chez les Noirs Américains en 1901-1906 et en 1914 l’Eglise des Assemblées de Dieu a été instituée aux Etats-Unis. Elle est restée jusqu’à ce jour la première dénomination pentecôtiste au monde. Elle compte 61 millions de membres et 300 000 églises réparties dans 210 pays. Chaque jour des milliers (5000) convertis se joignent à cette dénomination. Il y a dix ans, on dénombrait 10 000 conversions par jour. Le Brésil compte 5 millions de membres, les U.S.A. 3 millions seulement. En France il y a 372 églises ADD. Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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Les autres Eglises Pentecôtistes Au Brésil, l’Eglise Universelle du Royaume de Dieu, fondée il y a une vingtaine d’années par Edir Macédo a 6 millions de membres dans une dizaine de pays. Le Néo-Pentecôtisme Le mouvement pentecôtiste a connu depuis sa naissance, il y a un siècle, trois vagues successives, qui ont contribué à la croissance phénoménale de ce mouvement. 1) – la première vague C’est la naissance du pentecôtisme au tout début du 20e s. représenté principalement par la dénomination des Assemblées de Dieu et qui a les caractéristiques suivantes : - accent sur le baptême du Saint-Esprit survenant après la conversion - nécessité du parler en langues - le don de prophétie en tant que transmission de la révélation divine continue de nos jours - insistance sur la guérison physique - pratique fréquente de l’exorcisme - insistance sur les révélations divines personnelles - primauté de l’expérience au détriment de la Parole de Dieu 2) - la deuxième vague C’est la naissance du mouvement charismatique vers 1960 qui a les caractéristiques suivantes : - accent sur l’épanouissement par le Saint-Esprit - diversité des dons spirituels (le parler en langues n’est plus obligatoire) - insistance sur les signes et prodiges - insistance sur la prophétie en tant que prédiction de l’avenir - ouverture œcuménique - un biblicisme à géométrie variable 3) - la troisième vague C’est le néo-pentecôtisme (ou néo-charismatique) né vers 1980 avec Pierre Wagner et John Wimber (bénédiction de Toronto). Il est issu du pentecôtisme et du charismatisme mais en est très différent. Il a les caractéristiques suivantes : - insistance sur la possession démoniaque - croyance en une lutte spirituelle entre Dieu et ses anges contre Satan et ses démons. Ainsi ceuxci s’affrontent en tous lieux et constamment et c’est aux chrétiens de mener ce combat spirituel au niveau de leur corps, de leur maison, lieu de travail, ville, pays, … - insistance sur la puissance de l’Evangile pour mener ce combat spirituel. Cette puissance doit se manifester obligatoirement par des signes et des miracles - la théologie de la prospérité (liée à la doctrine post-millénariste qui enseigne que Jésus reviendra après le millénium qui est une ère de justice et de bonheur due aux efforts des hommes de bonne volonté. Ainsi on encourage l’évangile social et l’engagement politique du chrétien pour que l’Eglise offre à Jésus-Christ lors de son retour un monde christianisé, cf. Mt. 18 : 8). Les élus doivent prospérer (accent mis sur les bénédictions visibles, temporelles : matérielles ou financières au lieu des bénédictions spirituelles et éternelles) et vaincre les puissances du mal avant le retour de Jésus. Ainsi le royaume de Dieu est en train d’être établi sur terre avant le retour de Jésus (les évangéliques, le plus souvent prémillénaristes, enseignent que le Christ doit revenir pour établir lui-même son royaume sur la terre). Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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Les post-millénaristes combattent les forces des ténèbres pour conquérir le monde (alors que Jésus seul qui est Dieu a pu combattre Satan et vaincre les ténèbres à la Croix). - grand encouragement à l’émergence de « prophètes » et de « visionnaires » Le mouvement pentecôtiste est si important qu’il est difficile d’en faire un recensement assez précis. Un site Web donne les chiffres suivants dans cet extrait : “selon la Base de données chrétienne mondiale, les pentecôtistes classiques sont au nombre de 78 millions, les charismatiques de 192 millions et les néo-pentecôtistes (ou néo-charismatiques) de 318 millions”. Cela fait un total de 588 millions. Le professeur Raymond Pfister de l’institut biblique Emmaüs de Suisse écrit : “Les membres des mouvements pentecôtistes – charismatiques se trouvent répartis dans quelques 740 dénominations (groupes d’églises) pentecôtistes classiques, 18 810 dénominations et réseaux néopentecôtistes (ou néo-charismatiques indépendants) et 6 530 confessions évangéliques traditionnelles non pentecôtistes qui ont vu se développer en leur sein des mouvements charismatiques … On a recensé 535 millions de pentecôtistes dans le monde (en 2000) dont 65 millions de pentecôtistes, 175 millions de charismatiques et 295 millions de néo-pentecôtistes. Ceci avec 30% de « blancs » et 70 % de « gens de couleurs »”. Dans ces deux recensements, les néo-pentecôtistes (ou néo-charismatiques) sont plus nombreux que les pentecôtistes et charismatiques réunis dont ils sont issus. Les statistiques de Barrett et Johnson pour l’année 2002 donne 543 578 000 pentecôtistes dans le monde soit 28 % de la chrétienté mondiale (catholiques, orthodoxes, protestants et évangéliques). Le néo-pentecôtisme est devenu une nébuleuse spirituelle plus ou moins mystique (communication directe avec Dieu : “Le Saint-Esprit m’a dit …”) et syncrétiste (mélange religieux, fusion de doctrines différentes), à tel point qu’un recensement ne peut même plus être fait correctement et que des statistiques seraient très difficiles à établir. Ceci en raison de l’émiettement de ce mouvement et de la création spontanée d’une multitude d’églises ainsi que de l’effacement des frontières entre ces « églises » et le monde païen. Le néo-pentecôtisme est si développé en Afrique où il subit l’influence de la culture animiste qu’il contamine même les croyants des églises évangéliques. Ce mouvement a subi l’influence croissante, dans le cadre de la mondialisation, des spiritualités animistes et démonologiques des sociétés traditionnelles africaines. John Wimber a dit : “Dieu est plus grand que sa parole”. Ainsi puisque Dieu peut se manifester par des miracles de toutes sortes, pourquoi se fatiguer à sonder les Ecritures ? L’expérience prime sur la Parole de Dieu. On privilégie le spectaculaire visible et l’efficacité miraculeuse de l’évangile de puissance, de l’évangile de la réussite, de l’évangile de prospérité. Ce courrant spirituel prône la théologie de la confession positive, de la divinisation de l’homme et de la domination de l’Eglise sur le monde (avant le retour de Jésus-Christ alors que celle-ci n’aura lieu qu’à son retour).

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LES EGLISES OFFICIELLES DOCTRINE

MINISTERE

GOUVERNEMENT

CULTE

L’ EGLISE LUTHERIENNE -Justification par la foi seule -corruption par le péché originel -prédestination -régénération baptismale -présence matérielle dans la sainte cène (consubstantiation)

-archevêque (Suède) -évêques / inspecteurs ecclésiastiques / superintendants -pasteurs

Union Eglise-Etat -synode local -synode particulier 1/an -synode national 1/3ans

-autel,crucifix, cierges -robe noire -calendrier liturgique -baptême d’enfants -sainte cène sous les deux espèces

L’ EGLISE REFORMEE ( PRESBYTERIENNE ) -prédestination (simple ou double) -baptême des enfants, sans régénérescence -présence spirituelle dans la sainte cène -rejet du perfectionnisme -rejet des erreurs catholiques

-pasteurs (prédication, sacrements) -Anciens (discipline) -diacres (pauvres, malades) -docteurs (enseignement des enfants)

Union Eglise-Etat sans confusion -conseil des anciens (presbytéral) -consistoire de district (pasteurs et anciens) -synode régional -synode national 1/an

-robe noire -récitation des dix commandements -lecture de la loi -psaumes chantés -baptême d’enfants -sainte cène 1/mois

L’ EGLISE ANGLICANNE ( EPISCOPALIENNE ) -succession Succession des apostolique Apôtres (cf. Rome) -Tradition de l’Eglise -archevêques -justification par la foi -évêques -régénération -prêtres baptismale doyen, chanoine -prière pour les morts recteur -prédestination vicaire, curé -diacres (stagiaires)

Union Eglise-Etat -le roi (nomme les évêques) -le patron de la paroisse (nomme les prêtres) Aux U.S.A. un synode Avec : -chambre des évêques -chambre des députés (prêtres et laïcs)

Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

-autel,vitraux,images, -vêtements sacerdotaux -liturgie quotidienne -passages bibliques imposés -jeûnes et carême -baptême d’enfants -sainte cène sous les deux espèces tous les dimanches

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LES EGLISES INDEPENDANTES DOCTRINE

MINISTERE GOUVERNEMENT LES EGLISES MENNONITES

-conversion personnelle -baptême d’adultes -suivre sa conscience -rejet de la prédestination et du péché originel -refus des armes, du serment, (de la magistrature)

-anciens -prédicateurs locaux -prédicateurs itinérants

-église locale indépendante (congrégationalisme) -une assemblée annuelle

CULTE -pas de liturgie -baptême par triple immersion -lavement des pieds -voile des femmes -sainte cène (mémorial) 2/an seulement

LES EGLISES CONGREGATIONALISTES Néant

-pasteur -diacre

-congrégationalisme (église locale totalement indépendante) -conseil inter-églises

-pas de liturgie -pas de fêtes chrétiennes -baptême des enfants -sainte cène 1/mois

LES EGLISES BAPTISTES -baptistes Généraux -pasteurs rejet de la prédestination -diacres (anciens) -baptistes Particuliers prédestination (double) -baptistes du 7e jour

-congrégationaliste -baptême des adultes -convention (assemblée -sainte cène 1/mois des délégués)

LES EGLISES METHODISTES -rejet de la prédestination -insistance sur la sanctification -perte du salut -perfectionnisme

-évêques (U.S.A.) -pasteurs -prédicateurs locaux -diacres

-assemblée mensuelle (conseil presbytéral) -assemblée trimestrielle (consistoire) -assemblée de district (synode régional) -conférence annuelle (synode national)

-liturgie rigide -baptême des enfants par aspersion -classe d’étude biblique

LES QUAKERS -la lumière intérieure -salut par la lumière intérieure -non violence -refus du serment -perfectionnisme

-ministres (pasteurs) (hommes et femmes) -anciens -surveillants (diacres)

-rejet des églises constituées -exagération de la prédestination -interprétation des sept dispensations

-assemblée préparatoire (locale) -assemblée mensuelle (contrée) -assemblée trimestrielle (région) -assemblée annuelle (pays)

-pas de liturgie -pas de baptême -pas de sainte cène -silence prolongé -uniforme -tutoiement

LES ASSEMBLEES DE FRERES (DARBYSTES) -pas de pasteurs -système -baptême des enfants -rejet des écoles congrégationaliste par aspersion bibliques -possibilité d’avoir un (Anglican !) -un conseil des ministère itinérant -sainte cène chaque anciens bénévole dimanche réservée aux

Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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-le retour de Jésus en deux étapes

-aucun ministère féminin

darbystes -silence des femmes

LES EGLISES FUSIONNISTES DOCTRINE

MINISTERE

GOUVERNEMENT

CULTE

LES EGLISES CHRETIENNES -réserves sur la Trinité -pasteurs -régénération baptismale

-organisation congrégationaliste (église locale indépendante)

-baptême par immersion -sainte cène chaque dimanche

LES EGLISES LIBRES -séparation du monde

-pasteurs -anciens (donnent la cène)

-congrégationalisme -conseil presbytéral -synode national 1/2ans

-pas de liturgie -baptême d’enfants -sainte cène donnée par les anciens

LES EGLISES DE SAINTETE -guérison divine -parler en langues -baptême du SaintEsprit qui est une seconde bénédiction -retour proche de Jésus-Christ

Ces groupements gardent les caractéristiques de leur dénomination

LES EGLISES CHRETIENNES MISSIONNAIRES (C.M.A.) -plénitude du SaintEsprit -guérison physique -prémillénarisme

-pasteurs -évangélistes -superintendants

-congrégationalisme -conférence annuelle

-congrégationaliste et baptiste -réunions de sanctification et de guérison

LES EGLISES PENTECÔTISTES -guérison physique obligatoire -parler en langues obligatoire -rejet de la prédestination -perte du salut

-pasteurs -évangélistes

-congrégationalisme

Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

-prières simultanées -parlers en langues -onction d’huile et impositions des mains -réunion d’attente du Saint-Esprit

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Il y a donc dans les dénominations protestantes et évangéliques différentes interprétations sur le baptême et la cène ainsi que sur le gouvernement de l’église. A - Les trois types de gouvernement de l’église 1) - Le type épiscopal L’autorité réside dans les évêques qui sont en charge de plusieurs églises. Cette autorité provient le plus souvent de la croyance en la succession apostolique remontant aux premiers apôtres (cf. le catholicisme romain). . églises Anglicane, Episcopalienne / Episcopale, Méthodiste 2) - Le type presbytérien L’autorité repose sur les anciens qui gouvernent l’église locale. Au dessus de l’église locale, se trouve le consistoire et au-dessus du consistoire, il y a le synode et enfin l’assemblée générale qui est la plus haute autorité. . églises Réformée et Presbytérienne 3) - Le type congrégationaliste L’autorité reste au niveau de l’église locale qui est autonome (et démocratique). En vertu du sacerdoce universel, tous les membres prennent les décisions et des anciens, élus par les membres, supervisent l’église. Aucune autorité en dehors de l’église locale n’a d’autorité sur elle. . églises Baptistes, Congrégationalistes et autres églises Evangéliques et Pentecôtistes Aucun texte biblique ne justifie une forme de succession dans la lignée apostolique (type épiscopal). Le Nouveau Testament ne mentionne aucune organisation supervisant l’église locale. Les formes presbytérienne et congrégationaliste de gouvernement de l’église locale sont soutenues par l’Ecriture. B - Les trois conceptions du baptême 1) - La régénération baptismale Le baptême accorde la grâce du salut et le pardon des péchés. Cette doctrine a été empruntée au catholicisme romain par Martin Luther qui a conservé des points importants de l’Eglise Catholique. Les enfants doivent donc être baptisés ayant peut-être une foi inconsciente ou celle de leurs parents. Ainsi cet engagement doit être confirmé plus tard par la confirmation. . église Luthérienne 2) - Le signe et sceau de l’alliance Le baptême est le signe de la nouvelle alliance, la nouvelle circoncision. Il nous assure les promesses de Dieu. Les enfants deviennent membres de l’Eglise par le baptême tout comme les israélites étaient juifs par la circoncision. . églises Réformée et Presbytérienne 3) - Le symbole de la régénération Le baptême est le signe extérieur d’un changement intérieur. Seuls les croyants, convertis, régénérés et donc baptisés dans le Saint-Esprit peuvent le recevoir. Ainsi le baptême du SaintEsprit doit précéder le baptême d’eau. . églises Baptistes et autres églises Evangéliques et Pentecôtistes C - Les trois interprétations de la cène 1) - La consubstantiation La consubstantiation est l’interprétation selon laquelle le corps et le sang du Christ sont réellement présents dans le pain et le vin de la cène. Elle est apparentée à la doctrine catholique de la transsubstantiation selon laquelle le pain et le vin sont transformés en vrai corps et en vrai sang de Jésus-Christ tout en conservant l’aspect du vrai pain et du vrai vin. Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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. église Luthérienne 2) - La présence spirituelle Jésus-Christ est spirituellement présent dans le pain et le vin. Jean Calvin parlait de la présence mystique de Christ dans ces éléments qui communique la grâce au communiant. . églises Réformée et Presbytérienne 3) - Le symbole ou mémorial Le pain et le vin de la cène sont seulement figuratifs et commémorent la mort sacrificielle de Jésus-Christ, dans l’attente de son retour. La cène est une communion entre les croyants qui mangent et boivent les mêmes éléments symboliques en mémoire du sacrifice de la Croix. . églises Baptistes et autres églises Evangéliques et Pentecôtistes CONCLUSION Depuis le début du 20e s. les différentes dénominations protestantes et évangéliques se sont rapprochées les unes des autres au sein du Conseil Œcuménique des Eglises (C.O.E.). En 1910, une conférence internationale pour la mission eut lieu à Edimbourg (Angleterre) et d’elle sont sortis trois courants d’efforts œcuméniques : un courant d’évangélisation (mission), un courant de service (christianisme pratique : Vie et Action) et un courant doctrinal (Foi et Constitution). Cette conférence missionnaire d’Edimbourg connut d’autres rencontres par la suite et elle donna plus tard naissance, en 1948 à Amsterdam (Hollande), au C.O.E. où 147 églises étaient représentées. Ce conseil conserva les trois courants d’efforts œcuméniques. Les églises officielles ainsi que bon nombre d’églises indépendantes sont devenues membres du C.O.E. Celui-ci inclut 349 dénominations et communautés d’églises et représente quelques 550 millions de personnes dans 140 pays des six continents, le plus grand nombre d’églises se trouvant en Afrique (27%). Les églises orthodoxes des pays de l’Est ont été membres du C.O.E. depuis qu’il a été constitué. A celles-ci se sont ajoutées l’Eglise Adventiste, les églises vieilles catholiques, les églises d’institution africaine, etc. … Les églises membres du C.O.E. sont à 28 % de tradition réformée, à 16 % de tradition luthérienne et à 11 % des méthodistes. Ce conseil s’est discrédité par sa théologie très libérale et par son engagement politique (la théologie de la libération et l’acceptation des églises reconnues officiellement dans les pays communistes et qui persécutaient les chrétiens fidèles). Ainsi le facteur d’union des églises aujourd’hui est plutôt le mouvement charismatique (la 2e vague du pentecôtisme) qui est accepté par tous les groupes pentecôtistes (550 millions) et qui se répand à grande vitesse dans les églises indépendantes et aussi maintenant dans les églises officielles qu’elles soient protestantes ou catholique (alors que l’Eglise Catholique n’est pas membre du C.O.E.). De la sorte, le mouvement charismatique qui a pénétré l’Eglise Catholique semble supplanter le mouvement œcuménique pour l’unification mondiale des églises et par la suite être le ciment spirituel de la religion mondiale, Babylone la Grande, décrite dans l’Apocalypse.

Les dénominations protestantes et évangéliques – Olivier de Taragon

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