Les visages de l’ONU
Jelle-Jochem Duits Après un premier poste en tant que Volontaire des Nations Unies (VNU) au Soudan du Sud, Jelle-Jochem Duits repartira bientôt vers Kuajok pour prendre de nouvelles fonctions. Le Soudan du Sud est le dernier Etat à avoir rejoint les Nations Unies. C’est un très jeune pays, marqué par les conflits durant de nombreuses années. A quoi ressemble le travail de Jelle-Jochem dans ce nouvel Etat Membre de l'ONU? ou des activités liées à l'ONU. C'est comme ça qu’on peut se démarquer. Par exemple, j'ai travaillé pour la NVVN, l'association des Nations Unies aux Pays-Bas. ». Lors d’une conférence, Jelle-Jochem est entré en contact avec le chef du programme des Volontaires des Nations Unies. Deux ans plus tard, Jelle-Jochem découvrait qu’il y avait une opportunité de stage au sein du département Result Management Support à Bonn, en Allemagne. C’est à partir de là que tout a commencé pour lui.
« Il y a 64 tribus différentes au Soudan du Sud. Les alliances changent vite. Il est difficile de travailler dans un environnement politiquement agité. » Jelle-Jochem Duits – Pays-Bas – Spécialiste des affaires civiles au sein de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS)
Université d’Amsterdam – Sciences politiques Katholieke Universiteit Leuven – Administration publique Président d’United Netherlands à Nijmegen Stage au programme des Volontaires des Nations Unies (VNU) à Bonn Administrateur de projets au Soudan du Sud (MINUSS)
Il n'est certainement pas évident de travailler au Soudan du Sud en tant que Néerlandais. Pourtant, c'est exactement ce que fait JelleJochem. En tant que VNU, le jeune homme est impliqué dans les efforts de secours au Soudan du Sud, qu’il décrit comme « une région très difficile où règne cependant beaucoup de beauté». Un détour par l’association United Netherlands a mené Jelle-Jochem vers les Nations Unies. Il a commencé ses études en sciences politiques à l'Université d'Amsterdam et a terminé par un diplôme en gestion gouvernementale à la Katholieke Universiteit Leuven. Entre les deux, il a été président d’United Netherlands à Nijmegen, une organisation étudiante concentrée sur les relations internationales et la diplomatie. « J'ai été activement impliqué dans des organisations
Après un stage de 6 mois à Bonn, une place s’est libérée à la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS). JelleJochem a rejoint l'Unité de gestion du programme VNU. La mission a ensuite incorporé environ 450 Volontaires actifs dans divers départements de la MINUSS. Jelle-Jochem était responsable du fonctionnement interne de l'unité de gestion. Il a simplifié les systèmes administratifs et supervisé la mise en œuvre de la politique de Bonn. « J'ai fait de la gestion de données, de l'administration et j’ai géré des cas inhabituels. J'étais un peu comme une rustine au sein de l'Organisation. Le 9 juillet 2016, j'ai également pris part à l'évacuation du personnel lorsque le processus de paix a pris fin abruptement. Il y a alors eu une vraie bataille dans la capitale pendant quatre jours. Tout le personnel non nécessaire des Nations Unies (y compris une partie des volontaires) a dû être évacué. ». Jelle-Jochem prend actuellement une pause de quelques mois, mais est sur le point de repartir au Soudan du Sud. « Mon poste et mes responsabilités sont différents cette fois-ci. Je vais maintenant travailler en tant qu'agent des affaires civiles en contact direct avec les communautés locales. Je soutiendrai également l'aide humanitaire, une tâche très importante. Je pars dans trois semaines. Je peux encore rester un maximum de deux
UNRIC BENELUX (benelux@unric.org) – September 2017 - Auteur : Robbe Vandegehuchte
ans au Soudan du Sud. Après cette mission , je suis ouvert à de nouvelles expériences dans d'autres régions. » En 2011, le Soudan s'est scindé en deux pays ; la mission de l'ONU a donc également dû s’adapter. « Les services ont été divisés en deux. C'était très difficile. Au début, il y avait de l'optimisme, mais en 2013, le conflit a repris, surtout au Soudan du Sud. Il y a 64 tribus différentes au Soudan du Sud. Les alliances changent vite. Il est difficile de travailler dans un environnement politiquement agité. Nous communiquons avec toutes les parties et essayons d'empêcher les combats d'éclater. Tant les rebelles que le gouvernement sont variés et connaissent des tensions. ». « Vous pouvez travailler en tant que VNU pour un maximum de quatre ans, c'est-à-dire que dans deux ans je ne pourrai plus être VNU. Il me reste donc deux années pour m'orienter. Pour la suite, j’ai de nombreuses possibilités différentes ; je garde mes options ouvertes. En tant que VNU, vous avez peu de garanties. Il s'agit principalement d'acquérir une expérience pertinente. Les conditions d’emploi sont également différentes de celles des employés permanents. Je ne reviens aux Pays-Bas qu'après six mois compte tenu de mon allocation de subsistance. Je passe alors mon temps libre dans un endroit plus proche de la mission, par exemple en Afrique du Sud ou au Kenya. ». "Ce n'est pas toujours facile de travailler en tant que VNU. Le camp où je séjourne peut parfois ressembler à une prison ouverte... La belle région autour de notre résidence n'est pas accessible car elle comporte beaucoup de risques. C'est comme regarder une belle peinture d’un paysage auquel vous n’avez pas accès. C'est mentalement épuisant. De plus, si vous restez assez longtemps en mission, le lien avec les Pays-Bas se perd graduellement. Votre cercle de connaissances se rétrécit et il devient de plus en plus difficile de trouver votre place. Heureusement, je reçois beaucoup de soutien de ma famille, même quand ça ne va pas. ». Jelle-Jochem prépare actuellement son retour au Soudan du Sud. Cette préparation inclut différentes tâches comme demander des mises à jour à tous ses contacts, suivre activement les nouvelles de la région, mais il doit aussi se préparer physiquement et mentalement. « La seule chose constante à propos de la préparation est qu'elle n'est pas constante. Je trouve les relations politiques très intéressantes. Comment ce conflit est-il vécu là-bas ? En tant qu’étranger, cela nous semble étrange à première vue. Pourtant, le conflit continue. Les coûts sont de plus en plus élevés. Il faut essayer de comprendre le conflit avant de pouvoir l'empêcher à l'avenir. ».
UNRIC BENELUX (benelux@unric.org) – septembre 2017 - Auteur : Robbe Vandegehuchte