URBAIN Tanger - n°14 - MARS 2014

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édito

édito

À

la Une de votre magazine en ce mois de mars, encore un réalisateur ! “La faute” à ce cinéma marocain bourré de talent, qui n’en finit pas, ces dernières années, de nous étonner, de nous faire rêver, de se renouveler... et duquel certains feraient parfois bien de s’inspirer. Nous retrouvons donc Othman Naciri, un homme au grand coeur venu présenter son film Saga lors du Festival National du Film à Tanger, en février dernier (en p.28). Le magazine a également rencontré, à cette occasion, l’écrivain devenu réalisateur Abdellah Taïa, qui présentait quant à lui son premier longmétrage évidemment controversé L’Armée du Salut (en p.54). Votre magazine vous présente également un ancien directeur de l’Institut français de Tanger, artiste au nom célèbre, Gustave de Staël, ravi d’évoquer avec nous ses “années Tanger” (en p.16). Enfin, vous découvrirez Nora Houguenade, jeune femme lumineuse, fille d’une sympathique Tangéroise et admirable photographe amoureuse de Tanger (en p.58). Et bien sûr, retrouvez les rubriques utiles ou futiles que vous aimez tant, nos coups de coeur et un agenda plein à craquer de jolies choses à voir et à entendre dans la ville du Détroit au mois de mars. Je vous souhaite une bonne lecture, une belle journée de la Femme et un excellent début de printemps.

Christine Cattant , Rédactrice en Chef

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© Xavier Allard

URBAIN

tanger

Directeur de Publication : Rédactrice en Chef : Secrétaire de Rédaction : Maquette :

Othman Noussairi Christine Cattant Stéphanie Gaou Miss Bamboo & Crevette in Tangier

Imprimeur : Contact Mail : Direction : Responsable Éditoriale : Responsable Logistique : Responsable Commerciale : Contact Publicité : Site Web : Facebook : Siège : Dépôt légal : ISSN : Photos Couverture :

Chrono Digital - Casablanca contact@urbainmagazine.com o.noussairi@urbainmagazine.com c.cattant@urbainmagazine.com Mounir Sabri - m.sabri@urbainmagazine.com Nacera Tizi - n.tizi@urbainmagazine.com 06 17 18 19 98 / 06 33 64 79 99 www.urbain.ma Urbain Tanger Magazine 67, avenue de la Résistance - Tanger 105984 En cours © Luca Coassin

Rédaction : Imane A. Kettani, Khadija Barkani, Mohammed Al Kh., Estelle Du Brusc, Nour Chairi, Stéphanie Gaou, Christine Cattant

Toute reproduction totale ou partielle des titres, textes, photos ou maquettes sans autorisation écrite préalable est interdite. La revue n’est pas responsable des textes, photos et illustrations qui lui sont adressés. Elle décline toute responsabilité pour la perte ou la détérioration des documents non sollicités par écrit ainsi que pour le contenu de la publicité.

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URBAIN

Sommaire

tanger

mars 2014 / n°14

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Othman Naciri À LA RENCONTRE D’UN RÉALISATEUR TRÈS HUMAIN VENU OFFRIR SON FILM AUX TANGÉROIS.

© Otto Ikrame

8 ACTUALITÉS

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Courrier des lecteurs Rendez-vous tangérois URbain aime... Coup de coeur, coup de griffe

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Figures de Tanger 12 Gustave De Staël La Chronique de Lotfi Akalay Rencontre QDP à Raian Reda Othman Naciri, sa Saga à Tanger

16 À LA UNE 36 CULTURE

36 Portfolio Visions de Tanger... et d’ailleurs 39 Agenda culturel Musique, expos...

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44 L’agenda des petits 46 Ciné À l’affiche 52 Coups de coeur de libraire

54 DÉCOUVERTE

54 Ils sont passés par là... Abdellah Taia 58 Tanger vue par... Nora Houguenade 64 L’OEil du Photographe Tanger, ville bleue

72 PRATIQUE

72 Mode Le look de Double & Fées 74 Cuisine La recette du Chef Moha

75 UTILE

76 Urbanoscope 78 Carnet d’adresses / Points de distribution


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Actus

courrier des lecteurs

paroles de lecteurs sur contact@urbainmagazine.com

Je viens de découvrir avec bonheur votre dernier numéro d’Urbain. Je tenais à vous remercier pour la belle place que vous laissez à l’expression libre, ainsi que pour votre professionnalisme qui a accompagné notre collaboration et qui, sans nul doute, est à l’origine de la qualité de votre mag. Amicalement. Nabil Ayouch

URbain au front ! Je vous écris car j’ai découvert votre revue il y a peu de temps dans un restaurant à Tanger. J’ai beaucoup aimé et je suis allé lire tous vos anciens numéros sur internet. Je remarque que, tout en étant un journal consacré à Tanger et au Maroc culturel et artistique en général, vous prenez peu de positions politiques ou sociales, alors que c’est le rôle des journalistes ! (…). Un nouveau lecteur, Salé

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Pointure Nabil Ayouch dans votre numéro de février, c’est une sacrée référence ! Bravo les amis, votre journal est maintenant installé comme un vrai média culturel moderne, accessible et surtout très élégant, (…) je tenais de tout mon cœur à saluer cet énorme travail que votre équipe a abattu pour proposer aux gens un contenu d’une telle qualité. Urbain est un grand, et je lui souhaite une longue vie ! Kamal Rima, Tétouan Je suis une fan absolue de Nabil Ayouch. Merci pour ce beau portrait dont vous nous avez fait cadeau ce mois-ci. Khadija S., Tanger

À Marrakech aussi J’ai découvert le magazine Urbain de Tanger, et cela m’a bluffé ! Excellent, de beaux reportages (dont un d’ailleurs, sur les Jardins de la Medina !), des chemins divers qui ne se limitent pas à des critiques positives sur tel et tel restaurant, de l’art, de la curiosité, des découvertes, de l’international, bref, j’ai aimé !!! À quand le même à Marrakech ?? Et le tout mensuel dans un format sympa ! Luc Fougera Saliceti, Marrakech

© D. Blofeld

Merci, Nabil !


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Actus

rendez-vous en ville

Rendez-vous tangérois

Une nouvelle boutique qui ouvre ses portes, une soirée à thème, un atelier pour les enfants, voici quelques idées à explorer. PAR ESTELLE DUBRUSC

Surprise !!!! En mars, Las Chicas recoivent Misha, jeune créatrice casablancaise à découvrir à travers sa collection. Et le 8 mars pour la journée de la Femme, Las Chicas réservent plusieurs surprise à toutes les femmes qui entreront et crieront “Viva Las Chicas” ! 52, rue Kacem Guenoun. Porte de la Kasbah

Envie de campagne... En plus des randonnées en quad, Natur’n Quad vous propose maintenant d'aller découvrir la montagne et l’arrière-pays de Tanger à Tétouan à pied pour une bonne bouffée d’air frais. Pour vos envie de sorties en bateau ou à cheval, Grégory organise également vos journées. Infos : 06 38 95 96 08 et www.naturnquad.com

Invitation

L’association Darna vous propose de la rejoindre, le samedi 8 mars, à la Maison communautaire des Femmes, à partir de 10 h, pour encourager et soutenir la créativité féminine lors de l’événement “En un jour, une femme...”. 15, rue Dr Jules Cott - 05 39 94 70 65

Le coin écolo

Le lundi 31 mars aura lieu votre mensuelle journée de Collecte du plastique, Tetrapak, métal, carton, piles usagées et toners d'imprimante de 9 h à 19 h chez Tabadoul. T. : 06 61 35 25 81 / 06 41 16 16 47 ou 06 00 51 96 06 ou par mail sur silviacoarelli@lilithtanger.com ou wiggleservices@gmail.com

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Séminaire Mindfulness Il aura lieu les 4, 5 et 6 avril et sera animé par le Dr Sabine Afflelou. Les inscriptions ont lieu en mars, auprès de Tabadoul. Tarifs : 2500 DH pour les 12 h ou 480 DH la séance de 2 h. Infos : www.samasthiti.fr


Tapis !

Fans de poker, le prochain volet du Tanger Millionaire Maker se déroulera du 12 au 16 mars et proposera aux joueurs 35 000 jetons au départ, des blindes de 45 minutes le Day 1 puis de 60 minutes lors du Day 2 et du Final Day. Buy-in de 10 000 DH, pour un gain garanti au vainqueur de 1 million de DH. De nombreux joueurs pros sont attendus au Maroc pour cet évènement. Casino de Tanger - infos au 06 54 07 97 74 ou ghaliababou@gmail.com

Déco - tricot Le jeudi, de 10 h à 14 h, ouverture du showroom qui vous permettra de découvrir les objets déco à base de tricot de Mille et Une Maille, deux jeunes créatrices tangéroises : poufs, tapis, coussins... Rés. Tachrif - 14, rue Ibn Zaidoun - 1er ét. app.17 Iberia - 06 49 97 25 01 / 06 77 53 71 75

A p p r e n d r e , c r é e r, b o u g e r, p a r t a g e r. . . Tanger Accueil de Tabadoul

Tél. : 06 11 89 62 19 ou tangeraccueil@gmail.com

Agenda

• Mercredi 5 mars - Visite Drissia avec Latifa et déjeuner à Al Jawhara. • Samedi 8 mars - Journée de la Femme au Relais de Paris : Petits cadeaux et animations jeux • jeudi 13 mars - Réunion mensuelle • Samedi 15 mars - Dictée • Mercredi 26 mars - Visite de l’usine Coca-Cola

Ateliers

Création de bijoux, déjeuners littéraires, escapades gourmandes, langues étrangères, patchwork, danse orientale, cercles de lecture, cuisine marocaine...

Cours de Français

À l’Institut français, les cours reprennent le 14 avril pour la session de printemps et les inscriptions ont lieu à partir du 18 mars et jusqu’au 11 avril.

Atelier Théâtre par Amel Souaïd 8 et 9 mars

Week-end Bien-Être par Rashid Ouriaghli

15 et 16 mars

Tai Chi Chuan, Yoga, Body Mind Connection, Body Flow...

Masters class Jazz Musique 21 au 23 mars

Cours de piano, trompette, batterie, guitare, saxo, basse et contrebasse et classes d’ensemble.

Kan hdar darija ! Des cours d’arabe marocain destinés aux hispanophones seront dispensés à l’Institut Cervantes du 3 mars au 19 juin, deux jours par semaine de 19 h à 21 h. Renseignements au 05 39 93 23 99 ou sur www.tanger.cervantes.es

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Actus

rendez-vous en ville

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L’ADRESSE INCONTOURNABLE DES AMATEURS DE BELLE DÉCORATION.

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Bougez libre !

Parce que c’est une belle façon de se faire du bien, l’atelier “Les Vies Dansent... Libres !” de Chiara et Delphine mérite un coup de chapeau. La danse libre, c’est bouger en refusant les mouvements académiques et anti-naturels de la danse classique. Chaque session est construite par les deux professionnelles pour éveiller et faire vibrer le corps, l'âme et l'esprit, autour d’une thématique différente chaque semaine. C'est un vrai voyage de chacun en lui-même et avec le groupe, sans jugement, de soi, de l'environnement et de l'autre. Des ateliers uniques mêlant théâtre, yoga, méditation, sophrologie, danse et expériences musicales. Le mercredi au Théâtre Darna de 19 h à 20h30. Infos et programme hebdo au : 06 55 67 79 16 ou 06 55 77 28 83 et facebook.com/lesviesdansent.

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URBAIN aime... Devenir un parent efficace Les ateliers d’éducation parentale proposés par la psychothérapeute tangéroise Laurence Dudek sont de petites merveilles. Si aimer son enfant est a priori inné, lui donner les clés et les armes pour devenir un adulte heureux ne va pas forcément de soi. Et ça s’apprend. Extrait de l’atelier du 25 janvier : « L’estime de soi est un pilier de la construction de la personnalité. Chez l’enfant, elle est principalement conditionnée par deux choses : le fait de se sentir aimé par ses parents, et le fait de réussir à faire ce qui lui est demandé. Plus l’amour est inconditionnel (quels que soient les performances, les réussites, les acquis, etc.) et plus l’enfant réussit ce qu’il entreprend, plus l’estime de soi est solide : c’est un cercle vertueux. Pour qu’un enfant devienne invulnérable, il convient de ne pas gratifier ses réussites par des récompenses affectives (je suis fier de toi, je t’aime, je t’embrasse, je te souris…) ni a fortiori sanctionner ses erreurs par la punition affective (je ne suis pas content, je crie, je refuse de te parler, je te brutalise…). Un système éducatif qui valorise l’enfant seulement quand il réussit limite ses acquisitions et retarde son autonomie en créant des conditionnements affectifs qui, souvent, se transforment en dépendance. « Bravo ! », « C’est bien ! », « Tu es le meilleur ! », « Je suis fière d’être ta maman »… Toutes ces petites phrases qui ont pour objectif de récompenser l’enfant ont pour effet de lui apprendre à travailler pour une mauvaise raison : se sentir aimé. Car être aimé est un pré-requis à la réussite et non une récompense. C’est quand il chute que l’enfant a le plus besoin de renforcer son estime de lui-même et donc de se sentir aimé : quand il récolte une mauvaise note, quand il ne répond pas aux attentes, c’est là qu’il faut lui dire « Je t’aime », « Bravo, tu as bien essayé », et surtout « Cela ne change rien en ce qui concerne notre relation ». Aucun en-

fant ne devrait être triste ou honteux d’avoir raté un exercice ou renversé un verre d’eau, car lui faire ressentir cela, c’est l’empêcher de profiter de ses erreurs pour apprendre, pour évoluer et donc pour grandir. » Samedi 15 (de la naissance à la préadolescence) et dimanche 16 mars (adolescence et jeunes adultes), de 10 h à 17 h à l’hôtel Ryad Mogador, Tanger. Inscription : 1200 DH / journée (repas inclus). Contact : 06 61 90 78 77 (SMS) ou 20minutespoursoi@gmail.com


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Actus

coup de coeur, coup de griffe Coupde

C’est qui, ça ?

Dans son interview accordée au quotidien français Le Monde le 18 février dernier, le réalisateur Jim Jarmusch explique pourquoi il a choisi Tanger comme décor pour son onzième long-métrage Only Lovers Left Alive. “Tanger, c'est une de mes villes préférées au monde. Je suppose que j'avais envie d'y passer du temps”. Tourné entre Détroit et la ville blanche, le film présente deux personnages, Adam et Eve. “Ces villes définissent largement les personnages. Adam à Détroit (...). Tanger définit parfaitement Eve. Une ville magnifiquement ouverte, qui a vu passer les êtres les plus bizarres et que ça ne dérange pas. Une ville qui mixe des pratiques médiévales © D.R. avec des choses modernes, des gens très traditionnels et d'autres qui ne le sont pas du tout, des gens de Tanger et d'autres de partout ailleurs...” Une vision certes romantique de notre ville qui n’est pas pour nous déplaire...

Coup de

C’est quoi, ÇA !

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Lorsqu’il se mitonne de grands projets dans les hautes sphères, il y a souvent des couacs sur l’envers du décor. Ainsi, en marge de Tanger-Métropole, le programme “Tanger ville sans bidonville” n’en finit pas de ne pas s’achever. Récemment, pour éradiquer un bidonville installé sur la décharge communale de Tanger, des parcelles ont été attribuées aux familles à un jet de pierre de là. Si l’idée est bonne en soi, elle comporte néanmoins un certain nombre de lacunes. Tout d’abord, le lotissement jouxte toujours la décharge. Puis les lots, de 56 m2 de superficie, ne sont constructibles que de pleinpied, sans étage. Pas de voierie, pas d’eau courante, pas de réseau d’électricité aux normes. Le jardin d’enfants, la mosquée, l’épicerie... tout a été reconstruit sur les parcelles sous forme de bidonville. Pas non plus de programme d’emploi, les adultes continuant de travailler sur la décharge pour 20 à 100 DH par jour dans des conditions d’hygiène discutables. Plus grave : toujours pas d’école. Les enfants, une soixantaine, doivent par conséquent marcher trois kilomètres sur une piste jusqu’à la zone industrielle de Moghogha, puis traverser la RN2, une route nationale passablement dangereuse et fréquentée. Un manque de vision “globale” qui, en définitive, n’a pas permis de solutionner le problème. © D.R.

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À la une

figures de tanger - 13 -

Gustave de Staël La pudeur gravée au cœur « J’ai toujours aimé l’atmosphère des ports » Les Tangérois le connaissent pour son investissement humain et culturel quand il fut directeur de l’Institut français du Nord du Maroc de septembre 2005 à août 2008. Cet homme discret d’apparence, attaché aux arts et à la beauté, qui peint et grave, déborde de mots pourtant et nous raconte ce qui le fait respirer et vivre en toute simplicité.

Rencontre avec Stéphanie Gaou

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URBAIN - Gustave de Staël, racontez-nous comment vous êtes arrivé à Tanger. Gustave de Staël - Au départ, le Ministère des Affaires Étrangères m’avait conseillé Izmir en Turquie. Cela ne me plaisait qu’à moitié - trop loin de Paris où mes filles devaient finir leurs études et aussi, à cause de la langue ; je ne me voyais pas apprendre le turc. Le poste de Tanger était vacant. Le nom de cette ville, que je ne connaissais pas, résonnait en moi. Il évoquait un certain mystère et une porte maritime de l’Afrique. J’ai toujours aimé l’atmosphère des ports. À partir de ce moment-là, j’ai embêté quelques personnes d’influence pour y venir (sourires).

Vous avez toujours été très impliqué dans la vie artistique et culturelle ? Pendant quatorze ans, en tant que délégué général de l’Association pour la Promotion des Arts à l’Hôtel de Ville de Paris, j’ai organisé 30 expositions dans la salle Saint-Jean et une quarantaine de concerts de musique, plutôt classiques. Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai vécu aussi à côté et à travers la peinture. Celle de mon père d’abord, et puis la mienne pendant treize ans. Après deux ans d’école d’architecture à UP8, j’ai décidé de me consacrer à la peinture. Je trouvais l’enseignement ennuyeux, trop scolaire, pas assez ancré dans la vraie vie. Au bout de quelques

années, j’ai tapé dans l’œil de deux charmants galeristes, de la galerie Vieille du Temple à Paris et j’ai été affilié à la Maison des Artistes. Je travaillais sous un nom d’emprunt ; Gustave Le Creac’h, du nom du phare de Ouessant. Ce n’est que dans les cinq dernières années de cette aventure avec la peinture que je me suis tourné vers la gravure et ai illustré deux livres de bibliophilie.

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À la une

figures de tanger

Que signifie le mot « art » pour vous ? Je ne l’aime pas beaucoup, même si cela signifie la beauté, quelque chose d’incompréhensiblement émouvant, jubilatoire, qui survient singulièrement, comme un coup en travers du cœur. C’est le propre de toute vraie émotion. Je dirais que le mot qui, pour moi, a davantage de sens est « gravure » : une plongée sur la plaque, dans le « rien », le possible, la liberté qu’offre la surface brun foncé de ce vernis à graver, une plongée dans des limites précises, à l’intérieur d’un format donné. Plongée dans la nuit. Cette nuit de la gravure m’a beaucoup appris. Parce que tout résiste, on ne se déplace pas avec légèreté avec sa pointe de graveur, cela implique également de la lenteur. Quelles furent les plus belles surprises de votre poste à l’Institut français à Tanger ? La grande gentillesse des personnes qui y travaillaient. L’intelligence intuitive de certains. Je les ai aimés, nous avons beaucoup ri ensemble et réalisé de beaux évènements. Rien à voir, mais aussi, j’aimais le charme de ce petit bâtiment sans étage, de plain-pied. C’est une agora, un lieu de rencontres, de conversations, entre professeurs et parents, à l’échelle infiniment humaine. J’espère que ce lieu perdurera tel quel. Lors du Salon

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Quelques grandes dates de sa vie • Avoir humé la simplicité que dégageaient les années 60 à Paris, avoir accompagné mes sœurs et mon frère aux abords des barricades en mai 68.

• Les accouchements des femmes de ma vie.

• Mon adhésion en 1984 à la Maison des Artistes (pendant treize ans)

• La rencontre avec ma deuxième femme et la naissance de mes deux dernières filles.

• Mon poste à la mairie de Paris comme délégué général de l’Association pour la Promotion des Arts. • Mon expérience à l’Institut Français de Tanger.

• Rencontre à Tanger de mon épouse actuelle, Elena.

du Livre, j’ai aussi profité de cette formidable proximité avec les auteurs. On a dû vous en parler maintes fois. Vous êtes l’un des fils du peintre Nicolas de Staël. Comment « gérer » au quotidien un nom aussi charismatique? Mon père l’a élevé à un tel sommet que mes oreilles ont dû inconsciemment se fermer. Pour être sincère, je n’ai jamais eu le sentiment de porter un nom célèbre, peut-être parce que ce nom représentait avant tout l’énergie, la transformation, le souffle de mon père, avec l’idée magnifique d’un certain voyage, d’une certaine aventure qui se prolongeait au-delà de la mort. Peut-on dire que c’est grâce à lui que vous avez une sensibilité artistique exacerbée ? Oui, bien sûr, il y est pour beaucoup. Grâce à lui, j’ai

regardé de très près la peinture. Il m’a appris à voir… C’est aussi grâce à ma mère que j’ai une sensibilité. Même si la sensibilité, on n’en a jamais assez. Un souvenir heureux de votre enfance ? Rester des heures la tête sous la mer. Ou encore, être dans l’air rare des sommets enneigés à écouter le silence ou le crissement de la neige. Là, impossible de ne pas se sentir exister. Ou encore, me sentir complètement parti dans mes histoires, insouciant, le nez sur le lichen des grandes dalles de pierre dans l’air tiède du printemps. Depuis quelques années vous codirigez les éditions tangéroises Khbar Bladna avec Elena Prentice, votre épouse. En quoi consiste cette maison d’édition ? Donner la parole à ceux qui ont quelque chose à dire de


Tanger me surprend par […] ce mouvement d’air marin euphorique qu’elle insuffle aux êtres qui se tiennent sur ses flancs. personnel sur Tanger, quelque chose d’écrit qu’il nous paraît urgent de conserver. Et comment choisissez-vous les auteurs que vous publiez ? La plupart du temps, par hasard, en les rencontrant évidemment, en étant interpellés par la thématique qu’ils soulèvent ou par l’intérêt particulier à un point de vue sur cette ville que l’on aime voir se conserver.

Ci-dessus : • Plage de Marsfield, 2009, aquarelle sur page de carnet, 12 cm x 41,5 cm; • Montagnes, 2011, eau-forte, aquatinte, 35 cm x 28 cm; • Tapis et végétation, 2014, monotype, 18,5 cm x 17 cm. Page précédente, en médaillon : avec Simon-Pierre Hamelin, de la librairie des Colonnes

Vous avez aussi édité des lettres et carnets de votre père. Avez-vous d’autres trésors de lui à partager avec vos lecteurs ? Je pense éditer les lettres échangées avec Paul Rosenberg, le marchand de tableaux de New York avec qui il travaillait à la fin de sa vie pour les États-Unis. Parce qu’on y apprend beaucoup sur la

relation (et sur la peinture) entre celui qui créé et angoisse de montrer le meilleur de lui-même et celui qui diffuse en vendant à des personnes pas toujours sensibles. Retournez-vous à Ménerbes, dans la maison de votre père ? Oui, j’y retourne toujours avec beaucoup de plaisir, c’est la deuxième maison de mon enfance, c’est très beau, j’y ai des souvenirs. La maison est en situation dominante. Elle a quelque chose d’héroïque. J’adore le relief des vallées autour, j’y ai même un petit atelier où j’ai peint pendant sept ans. Pourriez-vous nous parler de vos sources d’inspiration ? Voir la mer me raconte toujours quelque chose. Ou voir les traits d’un être que l’on aime

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À la une

figures de tanger

Son actualité

Création de monotypes que j’imprime avec mon ami Luis, au Cervantès. En réussir quelques-uns en vue de les montrer en avril pour mon exposition à Paris.

Gustave de Staël à Tanger ; son atelier.

particulièrement, sa douceur. Il y a aussi l’enthousiasme, la fougue, la générosité de mes enfants qui me plaît toujours. C’est inspirant leur intelligence, leur différence. Tanger a-t-elle encore le don de vous surprendre ? Tanger me surprend par sa vue sur le Détroit, par ce mouvement d’air marin euphorique qu’elle insuffle aux êtres qui se tiennent sur ses flancs. Les gens y ont l’air plus portés, plus « soulevés » qu’ailleurs. Il n’y a qu’à Tanger que l’on trouve des êtres aussi singuliers, atypiques, aux tenues vestimentaires inouïes. Le reste du monde paraît à côté très formaté. Y-a-t-il des éléments de la ville que vous ne comprenez pas ou qui vous révoltent ? Ce qui me révolte : les enfants mendiants, les subsahariennes qui font la manche avec leur bébé dans le dos, l’absence de femmes dans les cafés, le surnombre d’hommes dans les rues, la couleur sombre des

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vêtements, le regard dur de certains qui laisse à penser que l’Européen est potentiellement un « pervers ». Je pense que cela fausse tout. Ce qui manque à cette ville ? C’est une plus grande douceur, un autre stade de la liberté qui serait implicitement entendu entre les êtres. Avec plus de filles souriantes dans les rues. En pensant néanmoins que ce sont toutes ces différences entre les êtres qui font le charme de cette ville. Si vous ne deviez garder qu’un seul lieu à Tanger, lequel serait-ce ? La petite route qui serpente à travers la Vieille Montagne. Parce qu’elle est d’un autre temps, cette route a encore de l’esprit. Vous avez décidé de vous consacrer entièrement à votre art. L’émulation des responsabilités culturelles ne vous manque-t-elle pas ? L’émulation de mon propre travail

me suffit. Mes responsabilités étaient extérieures à moimême. Au début, c’était dur de se retrouver tout à coup entièrement libre, mais on revient vite à sa propre échelle, à ce qu’on aime le plus faire. Des projets pour 2014 ? J’expose avec Elena en avril, dans une petite et très belle galerie à Saint-Germain-desPrés, à Paris et je collabore à deux importantes expositions sur mon père qui ont lieu dans le cadre du centenaire de sa naissance - l’une en mai, au musée Picasso d’Antibes l’autre en juin au musée Malraux du Havre. Il va de soi qu’un homme autant baigné de culture doit aimer la musique. Qu’écoute Gustave de Staël quand il veut se détendre ou rêver ? Je suis du genre à écouter sans arrêt le même morceau. Petit, c’était essentiellement Bob Dylan, pour l’âme de sa voix. Aujourd’hui, c’est Bach, les Suites italiennes par Alexandre Taraud. C’est le sommet de l’émotion, Bach ! C’est sublime, indépassable. 


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la chronique

Lotfi Akalay

Les rues de Tanger Voici la suite de l’interview – fictive ? – d’un conseiller municipal interrogé au sujet du changement des noms des rues de Tanger… - Vous faites peut-être allusion au testament du duc de Thovar ? Il avait légué ses biens à la ville de Tanger, mais à part l’hôpital qui porte son nom et qui a été construit avec une infime partie de sa fortune, nul ne sait où est passé le reste du magot. Le trésor s’est mystérieusement volatilisé. - Vous n’avez même pas eu la décence de donner le nom de ce bienfaiteur à l’une de nos rues ! Le duc de Thovar est par excellence le bienfaiteur de notre ville. Le seul. - Tiens, ce n’est pas idiot ce que vous dites. On n’y a pas pensé, c’est tout. Quoi qu’il en soit, l’affaire est entre les mains de la justice. - C’est tout à la fois une tragédie et une farce. Le Mariage de Figaro, en quelque sorte… - Quelle coïncidence ! Pour moi aussi, ma carrière a commencé ainsi, sauf que ma farce à moi était électorale. Pour en revenir à l’héritage du duc de Thovar, on se demande où est passé l’esprit civique des Tangérois. - Tout à fait. Chez vous, l’esprit civique se trouve au fond de la poche. - Je n’apprécie pas vos perfides insinuations sur mon compte. Vous m’avez offensé, je m’en vais ! - Voyons, Monsieur le Conseiller Municipal, ne soyez pas susceptible… - Je reste, mais c’est bien parce que vous venez de m’octroyer trois majuscules en une seule ligne. - J’ai oublié de vous poser la question : appréciezvous Rossini ?

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- Pas du tout ! N’auriez-vous pas d’autres créateurs plus sympathiques que tous ces vieux débris ? - Quel genre de personnage aimez-vous ? - Je ne sais… Des gens de la télé, par exemple. - J’ai votre homme : Telemann. - Parfait ! Que ne l’aviez-vous pas dit avant ! Quel est son prénom ? Kevin ? Brad ? - Il se prénomme Georg Philippe. - Drôle de prénoms pour une star de la télé … - Précision : il a vécu de 1681 à 1767. - Quoi ? Que me racontez-vous là, il n’y avait pas de tube cathodique à cette époque, je me trompe ? - La plus connue de ses œuvres est la célèbre musique de table écrite à Hambourg en 1733. C’est très certainement le compositeur le plus fécond de toute l’histoire de la musique européenne. On dit qu’il a écrit plus de 6 000 œuvres en ne prenant en compte que celles qui ont pu être inventoriées : 600 ouvertures, 44 Passions, 32 oratorios, des symphonies, des préludes et des motets à gogo, 39 cycles de cantates, 45 compositions pour orchestre et chœurs, 40 opéras et des pièces de musique de chambre à ne plus savoir qu’en faire. Personne à ce jour n’a été en mesure de dresser un catalogue complet de sa production musicale. Telemann dirigeait la musique pour toute la ville de Hambourg, composait des cantates pour cinq églises, enseignait dans deux collèges et


© PaGAGnini – D.R.

organisait des concerts. De plus, il fournissait des compositions à la chapelle de Saxe, à la cour d’Eisenach, aux églises de Francfort et au margrave de Bayreuth. Il a composé un grand nombre de pièces sous l’anagramme de Melante, fondé le premier journal musical d’Allemagne, créé et animé des sociétés musicales et écrit trois fois ses mémoires. Mort à 86 ans, il a travaillé durant 74 ans sans interruption. Telemann a tout fait ! Tout sauf donner son nom à une de nos rues. - Zzzzzzzzzzzzzzz… - Vous m’écoutez ? - Oui, mais parlez moins fort, vous allez réveiller vos lecteurs, et moi avec. En ma qualité de conseiller municipal de Tanger, je vous dirai que rien n’est plus fatigant que d’entendre parler d’un travailleur infatigable. Revenons à Rossini, je préfère, tout bien pesé. - L’art de Rossini est fait de verve, d’entrain et d’une volubilité piaffante qui rappelle un peu celui de Scarlatti… - … laquelle peut se compliquer et donner des angines graves et la néphrite. - Mais … de quoi parlez-vous ? - Voyons, c’est vous qui parlez de scarlatine ! - N’importe quoi. J’ai dit Scarlatti, Domenico Scarlatti qu’il ne faut pas confondre avec Alessandro… - Je ne risque aucunement de les confondre. - Je ne vous le fais pas dire. Un musicien napolitain né en 1685, la même année que deux représentants de la musique baroque, Bach et Haendel. - Qui c’est encore, ces deux énergumènes-là ? - Énergumène vous-même ! Ce sont deux immenses compositeurs dont votre municipalité a gommé les noms de rue. - Je vous l’ai dit, mais vous ne m’écoutez pas : il fallait bien en finir avec les séquelles du colonialisme. - Le colonialisme a bon dos. Si la musique classique fait partie de l’apport colonialiste, autant y ajouter l’électricité et revenir à la lampe à huile,

notre vieux candil. En fait d’anticolonialisme, Tanger n’a pas de leçons à donner à Casablanca. Pourtant c’est dans la ville de la plus haute résistance à l’occupant français qu’on trouve des rues portant les noms de musiciens étrangers, et même des militaires français. On y compte pas moins de 19 soldats, 7 caporaux, 13 sergents, 1 adjudant, 2 chefs d’escadron, 14 lieutenants dont 1 de vaisseau, 12 capitaines, 4 commandants, 2 colonels, 7 généraux, 7 maréchaux dont 4 des logis et 1 amiral. - C’est plus une ville, c’est une caserne ! - À Tanger, votre seule action anticolonialiste a consisté à changer les noms des rues à un

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moment où vous n’y preniez aucun risque. Une des rares artères qu’on a bien fait de débaptiser fut la rue Cisneros, grand criminel devant le Seigneur, remplacée par Ghandi, grand chantre de la nonviolence devant l’autre Seigneur, le vrai. Sauf que cette initiative ne fut pas de votre cru. - Cisneros ? Qui est ce brave monsieur ? - Ce n’était pas un monsieur, c’était un ignoble assassin, une brute épaisse, un tueur professionnel, un cureton sanguinaire, le précurseur du nazisme avant la lettre. - Ne vous emportez pas ! C’est lui qui s’est fait construire une villa en plein Sahara, rebaptisée Dakhla ? - C’est presque ça. Heureusement, pour l’honneur de l’Espagne, l’autre Espagne, celle qui ne hait pas les Marocains, pas l’Espagne des médias donc, il y a Albéniz et Ramon y Cajal que vous avez définitivement supprimés. - Ce n’est pas bien grave, Albéniz, Ramon, Cajal, cela ne fait que trois Espagnols que nous avons gommés. - Vous êtes incorrigibles, contentez-vous de compter jusqu’à deux. Comment se passent vos réunions du conseil ? - Quel conseil ? - Le Conseil. - Ah, j’aime mieux ça. Nous avons traité de questions de la plus haute importance. - Lesquelles ? - Secret professionnel. - Le jour où vous ferez quelque chose de constructif, vous le crierez par-dessus les toits paraboliques. Tant que vous restez silencieux, tout le monde devine que vous vous tournez les pouces ou que vous faites des sottises avec nos impôts. Venons-en au fait ; vous avez débaptisé la rue Puccini sans même vous demander qui était cet homme. - Sûrement un général qui a tenté un putsch et qui le nie. - La Bohème, vous en avez entendu parler ?

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- La Bohème n’est pas une œuvre de votre Punching-ball, elle a été écrite et interprétée par Charles Aznavour, même que je possède le disque et je le connais par cœur. Voulez-vous que j’en interprète le premier couplet ? Lààààààààààà Bohèèèèèèèèèè meueueueueueuh. J’ai acheté le disque compact. Du reste, tout ce que je possède est compact, la chaîne hi-fi, la caméra vidéo, l’ordinateur… - Vous n’êtes pas le seul, beaucoup de Marocains ont quelque chose de compact à commencer par le salaire. - En revanche, j’ai un téléviseur à écran géant et couleur Trinitron, c’est l’ultra nec en plus, non, le plus nec des ultras qu’on puisse trouver de nos jours. Tout le reste chez moi est compact. - Y compris la cervelle. - Dites-moi, votre Pussycat, il n’avait pas que des qualités, quels étaient ses défauts ? - Certains lui ont reproché d’avoir négligé cette grande mélodie romantique si présente chez ses prédécesseurs, ainsi que le lyrisme baroque dont Mahler, son contemporain, sera peut-être le dernier représentant, le seul. - Pourtant on dit qu’un Mahler n’arrive jamais seul. Qui est ce zigoto ? - Gustav Mahler est considéré à juste titre comme le dernier des grands symphonistes et aussi le plus grand parce qu’il a poussé la richesse et la complexité de l’orchestration symphonique à leurs limites extrêmes. Monsieur le conseiller municipal, vous pouvez vous repaître de tous les plaisirs ici-bas, tant que vous n’aurez pas écouté Kindertotenlieder, Les Chants des enfants morts, considérez-vous comme quelqu’un qui a vécu pour rien sur cette terre (…). - Je connais bien les chocolats Kinder, ils sont savoureux. -… À suivre… 



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QUESTIONNAIRE DE PROUST

Voici un sémillant jeune homme revenu à Tanger voilà quelques années qui s’est très vite fait connaître des Tangérois avec la création de La Carte de Tanger, devenue indispensable pour tout savoir des coins et recoins de la ville. Raian Reda a plus d’un tour dans son sac. C’est ce que nous découvrons grâce au Questionnaire de Proust auquel il s’est prêté avec un immense enthousiasme. Propos recueillis par Imane A. Kettani

Raian Reda Et chez un homme ? D’abord la franchise. Mais aussi le courage.

Une qualité que vous aimeriez bien avoir ? Toutes celles que je n’ai pas pour l’instant.

Si vous étiez une couleur ? Celle-ci [ ] (rires). De l’indulgence pour un défaut ? Je suis indulgent dès que l’on me dit : « Je Si vous étiez une musique ? ne l’ai pas fait exprès ». N’importe laquelle pourvu qu’elle passe par une caisse de résonance. Votre plus grand remords ? Aucun. Ni dans cette vie ni dans la prochaine. Si vous étiez un livre ? Je voudrais n’être pas lourd, facile à porter, Votre plus beau souvenir ? Mon enfance à côté de mon père, l’enfance un très bon compagnon... Le Petit Prince. que je vis jusqu'à aujourd’hui… J’aime Votre moment de la journée ? l’enfant qui vit en chacun de nous. Mon moment préféré de la journée, c’est Le héros (ou héroïne) que vous admirez ? la NUIT, je ne me réveille vraiment qu’à la Ibn Khaldoun pour la Muqaddima, l’introduc- tombée de la nuit. tion à l’histoire universelle. Quelle œuvre d’art seriez-vous capable de voler ? Le petit plat qui vous fait craquer ? Je me souviens d’un tajine préparé par des Comme dans les films ? (rires) Prendre l’orimécaniciens dans un garage. J’attendais ginal et le remplacer par un exemplaire fait qu’ils réparent ma voiture. Ils m’ont offert à par un étudiant des beaux-arts ? J’ai passé des dimanches (jour d’entrée gratuite au manger. J’y retournerai rien que pour ça. Musée Reina Sofia à Madrid) à contempler Quel objet du quotidien lâcheriez-vous ? Guernica de Picasso. Un peu trop grand pour le sortir par les conduits d’extraction… Mon portable et les mondanités.

Vulcano, Tufan ou Tornado auxquels ils sont confrontés. Ils sont toujours là à admirer et à être admirés. Si vous étiez un film ? Je n’aimerais pas être enroulé dans une boîte en aluminium, dans une cave d’archives, ni dans un projecteur… Le lieu à Tanger où vous vous sentez bien ? Cela dépend du jour ou de la météo… Le phare de Malabata me donne une belle sensation de nostalgie, j’aime beaucoup son architecture et son mauvais état. Il me fait revenir à ma folie du vintage marocain.

Tanger en trois mots ? Nostalgique, joueuse, lunatique. La chose qui vous énerve le plus ? La manipulation médiatique, les lobbies méchants, les injustices, la cupidité, l’intolérance… Comment aimeriez-vous vivre ? Live Fast ! Comment aimeriez-vous mourir ? Die Young.

L’artiste pour lequel vous avez le plus Votre devise ? Si vous étiez un pays ? Je suis un citoyen du monde, je trouverais d’admiration ? Ne fait jamais le jour même ce que tu peux J’admire l’artiste en soi, malgré tous les faire le lendemain. Inch’allah ! bien ennuyeux de n’être qu’un seul pays.

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Photos ci-contre © D.R.

Votre qualité préférée chez une femme ? Il y en a plusieurs : la délicatesse, la douceur, la sensualité.


Š Houda Rahmani


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Othman Naciri La poésie au cinéma Il est entré dans le monde du cinéma par la « petite » porte du court-métrage. Ses films se veulent souvent des fables où il déconstruit les mythes du monde moderne, où il casse « en douceur » les préjugés et autres idées préconçues. Othman Naciri parle avec une fausse candeur de cet univers qui le fait respirer depuis toutes ces années et délivre pour URBAIN quelques belles idées humanistes sur la société.

© Ali Berrada, Adil Lakhdar Ghazal, Amine Mourtadi

par stéphanie gaou URbain : Othman Naciri, parlez-nous un peu de vous. Votre enfance. Votre adolescence. Othman Naciri : Je suis né à Casablanca, un 1er janvier à minuit, j’ai donc vu la nuit avant de voir le jour (sourires). J’ai grandi dans une famille de gauche, mon père, fervent militant socialiste, c’est sur ses livres de Marx et Engels que j’ai dessiné mes premiers bonhommes de neige et mes jouets venaient de Moscou et de Belgrade. Après la chute du mur de Berlin, j’ai découvert les jouets de Paris et j’ai compris que Lénine dont le portrait trônait au salon n’était pas mon grand-père. Adolescent, j’étais plutôt introverti, ce qui inquiétait certains de mes professeurs. Pacifiste convaincu, voire passif, je me réfugiais dans mon univers et m’évertuais à ne déranger personne, juste observer avec passion

le monde qui m’entourait. Entre quatorze et dix-sept ans, j’ai parcouru le Maroc en train et écris un petit recueil (Fragments d’un rail). Comment avez-vous eu le déclic pour le cinéma ? Avec le temps, j’ai eu envie de partager cette observation frénétique du monde. Je me suis servi d’une ancienne caméra que possédait mon père. À l’époque, je découvrais le cinéma de Godard, Truffaut et Resnais, décousu et sensible. Je les ai parodiés comme je pouvais du haut de mes seize ans avec une caméra VHS. Backchich, Mai 68, L’autostoppeur, Hôtel des Chimères, tels sont les titres de mes premiers courts-métrages amateurs réalisés avec des bouts de ficelle. Un jour, j’ai annoncé à mes parents : « À 10 ans,

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je disais vouloir faire du cinéma, eh bien ça tient toujours ! » J’ai fait mes valises et débarqué à Paris en septembre 2001 pour démarrer une nouvelle page de ma vie. Vous faites de la photographie, quelle importance joue l’esthétique de l’image dans votre cinéma ? La photographie est la base de tout, elle m’a permis de donner une limite à mon imagination débordante : la limite du cadre. Et de comprendre que le film peut se poursuivre hors champ. Cet exercice m’a appris à percevoir le cinéma avec plus de maturité. Lors de la présentation de votre premier long-métrage Saga à Tanger pendant le Festival du Film en février, votre frère - également producteur - a insisté sur la part accordée à la musique dans le film comme essentiel vecteur d’émotion. Qui a composé la B.O. ?

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Ce qu’il faut savoir, c’est que j’écris en musique, et que la musique a une influence immense sur mon humeur. Je crois que mon frère - et producteur - a compris ça depuis très longtemps. L’expérience que j’ai vécue en Argentine fut exceptionnelle, puisque j’étais arrivé à ce que je voulais, c’est-à-dire faire composer la musique par un artiste de talent qui ne connait rien au Maroc. C’était doublement intéressant, déjà parce qu’il était lui-même pétri d’influences allant du tango au classique en passant par les musiques indiennes, orientales et hispaniques, mais également parce qu’il allait porter un regard brut, neutre et frais sur la culture (diversifiée) de mon pays et sur mon cinéma. Y-a-t-il des « ficelles » dans les films qui vous agacent ? Oui, les films « carte postale » avec des images clichés qu’on a voulu insérer à tout prix juste parce que ça fait « joli ». Ou les films « éducatifs » qui


« Tanger est un amphithéâtre à ciel ouvert »

Tournage de Saga à Tanger, extraits du film.

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Affiches des films de Othman Naciri. Page de droite : présentation de Saga au cinéma Rif, à Tanger.

ont la prétention de refaire le monde, qui mâchent tout au spectateur, qui expliquent des évidences. Le cinéma n’a pas de vocation éducative. Vous avez déjà réalisé deux courtsmétrages en 2009, dont Sin Palabras, superbe fable de vingt minutes programmée sur France 3 que vous avez tournée sur la plage de Dalia. Avec Saga, vous réitérez votre attachement au nord du Maroc. Pourquoi une telle attirance ? C’est le bout de l’Afrique, là où tout se termine et où tout peut reprendre (ou pas). J’ai toujours été attiré par les zones frontalières et celle-ci est particulièrement impressionnante. Tanger est un amphithéâtre à ciel ouvert, ce métissage m’a toujours fasciné, la proximité avec l’Espagne, l’Andalousie, si semblable et si différente. Cette même Andalousie qui a la lumière de mon pays, la bonté de ses hommes et comme un décalage indécent pour un voisin. Cette culture qui ne franchit le

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détroit que par les ondes radio. Ça en devient fascinant. Avec Saga, vous abordez le thème universel de l’abandon, la rédemption, la faute, le vice. Sur la base d’un scénario somme toute assez simple, vous élaborez un mythe de l’éternel lâcheté des hommes, leur souci de « rachat » et leur fuite. D’où vous est venue cette idée ? Chaque chose possède une double lecture, rien n’est noir, rien n’est blanc. Partant de ce postulat, j’ai voulu casser le mythe de la virilité. Pas « casser » pour le plaisir ou par provocation mais offrir la possibilité au spectateur de se faire une idée plus large de la question et de se positionner où bon lui semble. Notre société est déjà largement dominée par les hommes. Il était nécessaire d’expliquer que la lâcheté est parfois masculine, que les hommes n’ont pas l’apanage de la détermination et de la dureté, que le féminisme n’a pas commencé au XXe siècle, puisqu’une


Le fait d’avoir présenté mon film à Tanger, une ville hautement symbolique, est en soi un bonheur.

société matriarcale (malgré elle) existe dans bien des contrées reculées du Maroc. C’est cette ambivalence ancrée dans notre société qui porte mon film. Tout commence en 1969 à Ait M’hammed, village du Haut-Atlas, et se termine en 2013 à Ceuta, ville stratégique en poste frontière. Entretemps, vous nous faites « circuler » dans le Tanger des années 70. Quelle importance revêtent les lieux pour vous ? Saga est un film sur l’ambiguïté identitaire. Nous avons des hommes qui cherchent à se prouver leur masculinité, des femmes leur féminité, des enfants cherchent leur pères, découvrent des frères et par la même occasion leur propre personnalité. Ceuta était pour moi ce territoire hybride qui représente le mieux cette quête d’identité, puisque cette ville historiquement marocaine est depuis cinq siècles occupée par l’Espagne. Cet « entre-deux », à la croisée des chemins, est véritablement

riche en symboles car le Maroc s’y achève plus vite qu’on ne l’attend. L’histoire de ces deux hommes dans les années 70, Lahcen vertueux et évitant - qui prend la fuite dès qu’une situation le dérange - et Omar, son ami infirmier, attiré par le gain, le salopard de service qui finit bien tristement, est la face à la fois immergée et visible des travers humains. Leurs fils des années plus tard reprennent à leur compte les mêmes caractéristiques. Avez-vous une vision aussi manichéenne de la vie ? Justement pas ! J’ai dépeint ces personnages avec beaucoup de soin, de manière à ce qu’on puisse trouver en eux toutes les facettes contradictoires que possède l’humain. Chacun a ses raisons, chacun mérite d’être compris, j’essaie de ne pas juger. Omar trafique des organes en se persuadant qu’il sauve des vies (pendant qu’il en tue d’autres), Saïd se donne bonne conscience en justifiant son agressivité par le manque d’affection, il en devient attendrissant et crée chez le spectateur cette empathie, cette déroute propre à chacun de nous. Le sous-titre du film apporte une part onirique au film L’histoire des hommes qui ne reviennent jamais, comme pour en renforcer le côté « fable ». Vous auriez pu aussi le sous-titrer « L’histoire des femmes qui savaient tout et ne disaient jamais rien ». En effet, dans le film, les femmes ont un rôle extrêmement

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Saga est un film sur l’ambiguïté identitaire. jeu. Des films de qualité ont été primés. Le fait d’avoir présenté mon film à Tanger, une ville hautement symbolique, est en soi un bonheur. Saga commence une belle aventure. Celle de sa rencontre avec le public et avec les festivals internationaux et avec, nous l’espérons, des prix à l’avenir.

prégnant et taiseux. Je pense à la mère qui sait tout et ne dévoile rien, ou même à la seconde femme de Lahcen. En quoi les femmes portentelles les secrets ? C’est un faux film d’hommes, c’est même un authentique film de femmes. Ces dernières sont fortes, sages, mûres. Elles ont compris à quel type d’hommes elles avaient affaire. Elles ont compris leur évidente instabilité, mieux encore, elles en ont compris la nécessité. Comme la nature a horreur du vide, elles ont très vite comblé le fossé laissé par leurs congénères. Elles sont donc garantes de stabilité, de sérénité, de maturité, et nobles gardiennes des secrets familiaux, qu’elles sortent avec parcimonie en temps voulu, comme pour aider chaque homme à mieux se retrouver dans sa quête interne. Le film, présenté à Tanger pendant le Festival, n’a obtenu aucune récompense. Êtes-vous déçu ? Je respecte l’avis du jury et les règles du

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Y-a-t-il un sujet que vous aimeriez aborder dans votre cinéma ? Oui, tous les sujets qui brisent certaines idées reçues. Le judaïsme, le rapport à la femme, à l’Occident et/ou à l’amour, pour démystifier ces thématiques et rompre les clivages. Il semble que vous êtes hanté par la notion de mémoire collective et de l’envie de « casser » les mythes, je pense surtout à Sin Palabras dans lequel vous montrez l’affection improbable entre une femme de pêcheur muette superbement incarnée par Raouia - là encore une taiseuse - et un subsaharien en fuite qui a sauvé son mari de la noyade. À votre avis, le cinéma peut-il lutter contre les préjugés ? C’est du moins ma vision des choses, briser le mur de l’incompréhension, la peur de l’autre, donner un visage humain aux événements, aux hommes, aux lieux, répéter en image que l’inaccessible est un mythe construit de toutes pièces. 


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Culture

portfolio

Visions de Tanger.. . et d’ailleurs

Passage secret, Chefchaouen, par Deata

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Le ferronnier, Tanger, par Delphine Melese

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Culture

agenda

musique

Festival Étrange de Slam & Musique (Direction artistique : Loubaki)

Salle Beckett Depuis plusieurs années, l’Institut français du Maroc organise des ateliers d’écriture et de déclamation de poésie et des scènes ouvertes de slam. Un projet slam a vu le jour et grandi, aboutissant à l’organisation cette année d’une série de concerts à travers une dizaine de villes au Maroc. Scène ouverte aux slameurs Le 20 mars à 19h30

Concert de Apkass Natif de Kinshasa, Apkass propose des textes riches de sens et d’engagement. Lorsqu’il est accompagné de musiciens il dévoile une ambiance teintée de jazz, de soul des années 70’s et de sonorités africaines. Il nous donne à voir et à entendre l’Afrique, avec une subjectivité amoureuse non dépourvue de réalisme. Une Afrique qui chaque jour tire le meilleur des choses simples et réinvente la vie. Le 21 mars à 20 h

Concert Jazz Neuf musiciens italiens pour faire le bœuf chez Tabadoul, pour un concert suivi d’une jam session. Le 22 mars à 21 h - Tabadoul

theatre

Othello

D’après Shakespeare. Variation pour trois acteurs, 1h15 - Traduction et adaptation : Olivier Saccomano - Mise en scène : Nathalie Garraud (Compagnie du Zieu) Cette petite forme est montrée au Maroc en avant-première du Festival d’Avignon 2014. Les 15 et 17 mars à 19h30 - Musée de la Kasbah

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Culture

agenda

expositions

Partage Exposition collective Une exposition concoctée par la Galerie Conil autour des œuvres de trois artistes sur le thème du partage : Mounat Charrat, Itaf Benjelloun et Partan. Jusqu’au 18 avril Vernissage le 15 mars à 20h30 La Fabrique

Bonne chance alors Pierre Gangloff Séduit par la ville de Tanger, Pierre Gangloff y est revenu pour une résidence à l’Institut français ; en février et mars 2013, l’artiste y a connu « la pluie, la douceur, la violence, la remise en question de {s}on travail, de {s}a vie ». Il y a produit des gravures, des dessins, des peintures autour d’un lieu : le parc de la Mendoubia. Jusqu’au 30 avril Vernissage le 28 mars à 19h30 Galerie Delacroix

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Des mots pour demain « L’émotion est toujours neuve et le mot a toujours servi » se plaignait Victor Hugo en s’interrogeant sur les puissances du langage… Comment langue parvient-elle à exprimer le monde qui vient, dans sa complexité et dans sa nouveauté ? Peut-on y lire le sens des évolutions qui, pour le meilleur ou pour le pire, façonnent notre quotidien et annoncent notre avenir ? Dix mots, chacun à leur manière, témoignent de la capacité de la langue française à dire et à imaginer demain tout en illustrant quelques-unes des principales préoccupations de notre temps. En mars Cours de l’Institut français


rencontres conferences

Mehdi Marine Mehdi Marine est un artiste réputé pour ses paysages doux et romantiques, ses aperçus furtifs sur de verdoyants jardins tropicaux derrière une porte en fer forgé, et pour ses natures mortes, études délicates des inscriptions coraniques coufiques. Il a su faire évoluer une technique impressionniste distinctive dans un contexte profondément spirituel et expressionniste. Jusqu’au 4 avril Vernissage le 7 mars à 18h30 Medina Art Gallery

Dames noires de toutes les couleurs Eduardo Rodriguez Sanchez Bordona Avec ses silhouettes africaines légères, le travail de Sanchez Bordona, invite au voyage... Jusqu’au 13 avril Vernissage le 13 mars à 19 h Volubilis Art Gallery

Le rapport des penseurs à la cité Driss Ksikes

Quel est le rôle de l’intellectuel dans les pays africains où se conjuguent économies émergentes et développement difficile d’un État de droit ? L’intellectuel engagé, à la fois homme de théâtre, écrivain, chercheur, enseignant, Driss Ksikes présente son livre Le métier de l’intellectuel : dialogues avec quinze penseurs du Maroc. Le 4 mars à 19 h Galerie Delacroix

Inassinou

Imane Ben Lefki Conférence avec la Tangéroise Imane Ben Lefki autour de son livre Inassinou, le roman d’une déception et d’une douleur subies dans un monde masculin de prédateurs, de possesseurs et de jouisseurs, où la femme forte est facilement sujette à l’arbitraire et à l’injustice des hommes, sous prétexte de la protéger. Mais contre quoi ? Contre qui ? Le 27 mars à 18h30 Médiathèque de l’Institut français

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Culture

agenda

rencontres

/ conferences (suite)

Le Dernier Salto Abdellah Baida Rencontre avec Abdellah Baida autour de son livre Le Dernier Salto, l’histoire d’un homme qui nourrit depuis son enfance le doux, mais étrange rêve de faire un saut périlleux. Par cette métaphore, l’auteur s’immisce dans l’existence d’un être jalonnée de tentatives pas toujours réussies. Le 29 mars à 19 h Les insolites

Le Cri d’une Femme Festival international de Poésie Le festival initié il y a quatre ans par la République dominicaine et le Mouvement International de Femmes Poètes constitue une plate-forme utilisée pour l’art et la poésie, pour la défense des femmes, la lutte contre la violence envers elles et leur soutien dans toutes les questions relatives aux droits de l’homme comme objectif global. Organisé en partenariat avec l’Association Hassania pour la Famille et les Affaires Sociales et coordonné par la poétesse Bouchrail Chaoui. Le 22 mars à partir de 15 h Hôtel Oumnia

• Journée internationale de la Poésie Table ronde en langue espagnole avec María Jesús Fuentes, Pedro Enríquez Martínez et Mohamed Ahmed Bennis. Le 21 mars à 19 h - Institut Cervantes

• La increible historia de la impossible caza y captura de la alegria Mohamed Alasfar Présentation du livre et rencontre avec l’auteur en espagnol. Le 6 mars - Institut Cervantes

La Vérité Romanesque Youssef Abouali

Youssef Abouali, agrégé de lettres modernes de l’école normale supérieure de Meknès, est actuellement formateur au centre régional des métiers à Casablanca. Il vient de consacrer une thèse sur les romans de Yasmina Khadra publiée aux éditions de L’Harmattan, intitulée Yasmina Khadra ou la recherche de la vérité. Le 15 mars à 19 h - Les insolites

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photo La maison Laïla Hida

© Virginie Terrasse

Laila Hida, photographe casablancaise, vit à Marrakech où elle a créé Le 18, espace de résidence culturelle. Dans cette série présentée pour la première fois à Tanger, elle met en scène un frère et une sœur dans la maison familiale du Mellah de Marrakech. La maison, véritable personnage à elle toute seule, permet un véritable développement de son imaginaire, grâce à laquelle elle joue sur les couleurs, les reflets, les tissus, le soleil. Vernissage le 22 mars à 19 h Espace galerie des insolites

Hispanojudios en Marruecos y sus diasporas Cette exposition présente un ensemble de photographies et de textes reflétant les éléments historiques et socioculturels des juifs sépharades du nord du Maroc. Ils proviennent en majorité d’albums de famille d’individus de la diaspora juive originaires de Tánger, Larache, Arcila, Nador, Chefchaouen, au départ, mais aussi plus tard de Ceuta y Melilla, tous venus de péninsule ibérique à la fin du XVe siècle. Jusqu’au 14 mars Institut Cervantes

Et toujours …

Fixations Mouvements Bertrand Clavaud Si vous avez manqué le vernissage en février de cette exposition lumineuse, séance de rattrapage organisée en ce début de mois de mars… Nocturne le 6 mars à partir de 19 h Galerie Photo Loft

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Culture

agenda

L'agenda des petits Ciné à la Cinémathèque Les enfants loups, Ame et Yuki De Marmou Hosoda Animation, Japon 2012, en VF Hana et ses deux enfants, Ame et Yuki, vivent discrètement dans un coin tranquille de la ville. Leur vie est simple et joyeuse, mais ils cachent un secret : leur père est un homme-loup. À partir du 1er mars

Ciné à l’Institut français • Bee movie : Drôle d’abeille De Smith, Simon J. // 1er mars

• L’homme qui plantait les arbres De Frédéric Berck 8 mars

• Le Club des cinq saison 1-1 De Peter Duffel // 15 mars

• Le Club des cinq saison 1-2 De Peter Duffel // 22 mars

• Le Club des cinq saison 1-3 De Peter Duffel // 29 mars

L’Heure du Conte

Institut français de Tanger • Contes de printemps De Grégoire Solotareff // 1er mars • 20 contes des pourquoi De Michel Piquemal // 8 mars • Histoires à boire et à croquer (suite) D’Isabelle Lafonta // 15 mars • Contes à rire et à trembler De Jean-louis Le Craver // 29 mars

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FICAM Le 28 mars La Fondation Aïcha et l’Institut français de Meknès organisent la 13e édition du Festival International de Cinéma d’Animation de Meknès. L’Institut français de Tanger donne rendez-vous aux enfants pour une journée spéciale à la Cinémathèque de Tanger.

• LEO ET FRED de Pal Toth Court métrage, Hongrie, 1987, 41 min, VF. À partir de 4 ans. À 9h30. • LA SORCIèRE DANS LES AIRS de Max Lang Courts métrages, France et Grande-Bretagne, 2013, 50 min, VF. À partir de 4 ans. À 11 h. • IL ETAIT UNE FORêT de Luc Jacquet Documentaire et animation, France, 2013, 1h18, avec Francis Hallé Nominé aux César 2013 du meilleur film documentaire À 15 h, projection en présence d’Eric Serre, Directeur de l’Animation

Atelier Introduction au jeu d’acteur Date à définir L’atelier débutera par la projection du film Emilie Muller de Yvon Marciano. Emilie est une jeune femme qui se rend à sa première audition. Le réalisateur lui demande de parler sur ce qu’elle a dans son sac. Les participants de cet atelier se prêteront au jeu de raconter l’histoire d’un de leur camarade. Ils apprendront comment assimiler l’information, la retranscrire et la raconter face à une caméra. Tarif : 100 DH sur inscription - À partir de 10 ans


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Culture

cinéma

Au ciné en mars… À la Cinémathèque

Les films du mois

TEL PÈRE TEL FILS

De Hirokazu Kore-Eda Fiction, Japon 2013, VO japonaise ST français Avec Masaharu Fukuyama et Machiko Ono Prix du jury - Festival de Cannes 2013 Le 4 mars à 19 h

SAGA, L’HISTOIRE DES HOMMES QUI NE REVIENNENT JAMAIS De Othman Naciri Fiction, Maroc 2014, VO arabe ST français Avec Fahd Benchamsi et Omar Lotfi À partir du 2 mars

De Jim Jarmusch Fiction, États-Unis 2014, VO anglaise ST français Avec Tod Hiddleston et Tilda Swinton À partir du 5 mars

DéRRIèRE LES PORTES FERMéES

De Mohammed Ahed Bensouda Fiction, Maroc 2014, VO arabe ST français Avec Zineb Obeid et Karim Doukali À partir du 8 mars. Pour la journée internationale de la Femme, entrée gratuite le 8 mars à 15 h, 17 h et 19 h pour les dames. En partenariat avec Méditel.

Les films de l'Institut français

9 MOIS FERME

D’Albert Dupontel Fiction, France 2013, VF Avec Sandrine Kiberlain et Albert Dupontel Le 6 mars à 19h30

JASMINE

D’Alain Ughetto Animation, France 2013, VF Avec Jean-Pierre Daroussin et Fanazaneh Ramzi Le 27 mars à 19h30

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ONLY LOVERS LEFT ALIVE


UNE OFFRE RENOUVELÉE ! DES ATELIERS ARTISTIQUES L’Institut français offre ces ateliers artistiques en français pour assurer un cheminement cohérent entre éducation artistique et développement de la personnalité. Le théâtre, la danse, les différentes formes de pratiques musicales permettent aux plus jeunes de prendre confiance en eux, de s’affirmer par la voix, avec leur corps et d’affronter le regard des autres. Dans le même temps ces activités rendent plus proches les arts. Le plaisir de jouer, de danser, de faire la musique soi-même motive plus que des exercices scolaires. Pour les adolescents et les adultes ces activités complètent une formation généraliste et renouvellent les activités de loisirs.

DES ATELIERS LIRE ET ÉCRIRE - MÉDIATHÈQUE La médiathèque est un lieu d’apprentissage essentiel qui propose cette année des activités destinées à développer le goût de la lecture, de l’écriture mais aussi de la conversation littéraire. Ce ne sont pas des cours de langue conventionnels mais des séances où les animatrices, par la découverte du conte, par des exercices d’écriture et par des dialogues donneront aux enfants et aux adolescents le désir d’aller plus loin dans l’écriture et l’expression personnelle.

DES COURS EN ENTREPRISES Afin de satisfaire les entreprises qui souhaitent améliorer les compétences de leurs collaborateurs dans leur communication orale et écrite, en français, l’institut a élaboré une nouvelle offre : un service sur mesure, capable d’assurer vos demandes de formation. Pour ces collaborateurs l’apprentissage scolaire ne suffit plus. Il leur faut des mises en situations réelles, pratiques, en adéquation à vos besoins en entreprise. Pourquoi ne pas leur permettre d’apprendre ou de se perfectionner en abordant des techniques de communication, de gestion, de vente, ou de management ? Des professionnels chevronnés, issus du monde de l’entreprise, ayant à leur actif des expériences significatives en formation, vous accompagnent dans ce projet.

INFORMATIONS Institut français de Tanger 41, rue Hassan Ibn Ouazzane - Tanger T. 05 39 94 10 54 & 05 39 94 25 89 coursdelanguetanger@institutfrancais-maroc.com www.if-maroc.org/tanger

TANGER

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Culture

cinéma

Spécial Michel Gondry À l’occasion de l’installation au Maroc de l’usine de films amateurs de Michel Gondry, la Cinémathèque de Tanger et l’Institut français vous proposent une plongée dans l’univers de ce réalisateur français, artiste prolifique et électrique qui mène sa carrière essentiellement aux États-Unis.

• LA SCIENCE DES RêVES Fiction, France/Italie 2006, VO française et anglaise Avec Gael Garcia Bernal et Charlotte Gainsbourg Le 2 mars à 19h30

• BLOCK PARTY Documentaire, France/États-Unis 2013, VO française et anglaise Avec Dave Chappelle À partir du 4 mars à 19h30

• BE KIND, REWIND (SOYEZ

SYMPAS, REMBOBINEZ)

Fiction, Grande-Bretagne/États-Unis 2008, VO anglaise ST français Avec Jack Black et Yasjin Bey À partir du 12 mars à 19h30 Projection le 14 mars en présence du réalisateur

• ETERNEL SUNSHINE

OF THE SPOTLESS MIND Fiction, États-Unis 2004, VO anglaise ST français Avec Jim Carrey et Kate Winslet À partir du 20 mars à 19h30

• THE WE AND THE I Fiction, Grande-Bretagne/États-Unis 2012, VO anglaise ST français Avec Michael Brodie et Teresa Lynn Le 28 mars à 19h30

Cycle Cinéma Féminin à l'Institut Cervantes

> El Perro del Hortelano De Pilar Miro Fiction, Espagne 1996, VO espagnole Avec Emma Suárez et Carmelo Gómez

Le 4 mars à 19 h

> Blog D’Elena Trapé

Fiction, Espagne 2010, VO espagnole Avec Candela Antón et Anna Castillo

Le 5 mars à 19 h

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Cycle Weste rn

American Language Center Cine Club • RIO BRAVO

De Howard Hawks Fiction, États-Unis 1959, VO anglaise ST français Avec John Wayne et Claude Akins Le 2 mars à 19h30

• IMPITOYABLE

De Clint Eastwood Fiction, États-Unis 1992, VO anglaise ST français Avec Clint Eastwood et Rob Campbell Le 16 mars à 19h30

Opéra - Ballet Ballet du Bolchoï au Cinéma En exclusivité, la Cinémathèque vous offre le ballet du Bolchoï au cinéma en direct du théâtre du Bolchoï de Moscou

MARCO SPADA

PRINCE IGOR d’Alexandre Borodine Direction musicale : Gianandrea Noseda Mise en scène : Dmitri Tcherniakov Opéra en russe ST français, 2014, 4h30, avec Ildar Abdrazakov, Oksana Dyka et Anita Rachvelishvili. Célèbre pour ses Danses polovtsiennes, cet opéra épique n’a pas été vu sur la scène du MET depuis un siècle. Le 1er mars à 17 h

WERTHER Musique : Daniel-François-Esprit Auber Chorégraphie : Pierre Lacotte Direction musicale : Alexei Bogorad Ballet en russe ST français, 2014, 2h50, avec les étoiles, les solistes et le corps du Ballet Bolchoï Marco Spada, est un bandit. Il élève sa fille Angela, qui ignore tout de sa double vie. Angela est préoccupée par ses amours : le beau prince Frederici dont elle vient de tomber amoureuse, est déjà fiancé... Ce ballet “de cape et d’épée”, rarement présenté sur scène, renaît actuellement, depuis son entrée au Bolchoi en novembre 2013. Le 30 mars à 15 h

de Jules Massenet Direction musicale : Alain Altinoglu Mise en scène : Richard Eyre Opéra en français, 2014, 3h15, avec Jonas Kaufmann, Lisette Oropesa et Sophie Koch. Jonas Kaufmann et Sophie Koch apparaissent ensemble sur la scène du MET pour la première fois dans cette sublime adaptation du Werther de Goethe. Le 15 mars à 17 h

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Culture

cinéma

3e édition du Festival 14,4 km « Regards croisés » Documentaires - En partenariat avec l’association Cine en Ruta Du 28 au 30 mars Le 28 mars à 19h30 MAPA EMOCIONAL DE TÁNGER De Jose Ramon Da Cruz Espagne 2012, VO espagnole ST français Truman Capote aurait dit que face à l’acropole d’Athènes, certains se sentent en « état de sagesse », (...) mais que face au Petit Socco de Tanger, tous devraient se sentir « en état de liberté ». (Emilio Sanz de Soto, L’œuvre oubliée d’Antonio Fuentes). Le 29 mars à 19h30 LINEA DISCONTINUA De Marine de Contes Espagne/France 2013, VO espagnole et française Le quotidien filmé de la visite de la cinéaste chez sa sœur, à Melilla. SLIMANE De Jose A. Alayon Espagne 2013, VO espagnole ST français Le 30 mars à 19h30 EL RAYO De Fran Araujo y Ernesto De Nova Espagne/Portugal 2014, VO espagnole ST français

Festival International du court métrage d’Oberhausen Du 5 au 27 mars La Cinémathèque vous propose de revivre l’édition 2013 du festival du court métrage d’Oberhausen avec sa compétition Internationale et le spécial Artist Film & Vidéo.

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• Compétition officielle du 5 au 18 mars Biografi de Magnus Bartas, Suède 2012 Dad's Stick de John Smith, Grande-Bretagne 2012 Diary #2 d’Adina Pintilie, Roumanie 2013 Bufallo Death Mask de Mike Hoolboom, Canada 2013 Ziegenort de Tomasz Popakul, Pologne 2013 • Artist Film & Video du 19 au 27 mars Toxic Camera de Jane et Louise Wilson, Ukraine/ Grande-Bretagne 2012 Kirik Beyaz Laleler de Aykan Safoglu, Turquie/ Allemagne 2013 Nation Estate de Larissa Sansour et Soren Lind, Palestine/Danemark 2012 Museum of Imagination d’Amit Dutta, Inde 2012 Journal de Sirah Foighel Brutmann et Eitan Efrat, Belgique 2013

1ère édition du Festival « Le Cinéma et l’Autre » Cap Spartel du Film Du 20 au 23 mars Organisé par l’Observatoire Marocain de l’Image et des Médias, la cinémathèque de Tanger accueille la première édition de CSFF à Tanger. Conférence de presse (7 mars à la Délégation de la Culture), projections de longs et courts-métrages (théâtre al Haddad), table ronde en partenariat avec l’Institut français, rencontre avec des réalisateurs des deux rives (ENCG), projections de films d’animation et de fiction à la prison locale et dans des établissements scolaires. Une édition marquée par l’hommage à Hammadi Ammour. Contact : capspartelfilmfest@hotmail.fr • Atelier - Expériences sur la production indépendante Animé par Valle Hidalgo. En collaboration avec l’Institut Cervantes de Tanger, l’Université Abdelmalek Essaâdi et les studios cinéma Tétuan-Martil Le 22 mars à 9 h - Cinémathèque • Table ronde - Le Cinéma et l’Autre Participants : Alexandre Pajon, Alí benmakhlouf, Adil Fdil, Abderrezak Zahir et Gilles Methel. Le 22 mars à 11h30 - Institut Cervantes


De Velasco Gallery since 1964

Antiquités - Objets d’Art - Décoration Haute Couture Marocaine - Bijoux Marrakech

Tanger

4 avenue Hassan II Tél. : 05 24 43 03 27 Fax : 05 24 43 03 25

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Culture

coups de cœur

Les coups de U de la libraire par Stéphanie Gaou

U livre d’images Illustration Now ! 100 illustrateurs de renom pour une édition complètement indispensable à celles & ceux qui ne peuvent pas se passer d’images !

U PHOTOGRAPHE Retour à la source africaine Photoshock ! La maison d’édition Taschen a toujours eu une longueur d’avance dans le domaine du livre d’art et de photos. Elle a su se faire connaître en proposant des livres illustratifs bon marché, tout en soignant leur présentation, leur format et leur graphisme. Les années aidant, elle s’est également spécialisée dans la publication d’éditions limitées - notamment avec des monographies très qualitatives sur Helmut Newton ou dernièrement Salvador Salgado. Ce dernier exemplaire de Illustration Now ! regroupe 100 illustrateurs internationaux triés sur le volet et contient une biographie de chacun d’entre eux et des échantillons de leur travail, ainsi que certaines de leurs citations, une liste partielle de leurs expositions, bref, de quoi vous rendre in-colla-ble en la matière. Aux éditions Taschen

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Fabrice Monteiro a un parcours assez atypique. Rien ne le prédestinait à une telle discipline. Ingénieur industriel de formation, le belgo-béninois aurait pu se contenter de sa belle gueule en continuant une carrière satisfaisante dans le mannequinat. C’est sa rencontre alors qu’il est toujours modèle avec le new-yorkais Alfonse Pagano qui lui donne des ailes pour démarrer la photo. Il situe son travail entre mode (avec des mises en scène très sophistiquées) et reportage par son traitement de sujets brûlants ou d’actualité. Sa force est de ne pas se laisser enfermer dans une catégorie et de désamorcer tous les préjugés grâce à sa double-culture. Une de ses dernières séries, Marrons, illustre parfaitement son propos. Travail sur la traite négrière et véritable plaidoyer en faveur de la mémoire, son exacerbation des corps sur fond noir est mise en exergue par des clairs-obscurs très impressionnants. Une œuvre à découvrir sur internet ou à Dakar où il vit et expose régulièrement. fabricemonteiro.viewbook.com


U SITE WEB My little book club To read or not to read, that is not at all the question Vous n’aimez pas lire ? Vous trouvez ça barbant, long, vous n’avez jamais assez de temps, vous estimez que rien ne vous surprend, ni ne vous amuse dans la lecture ? C’est sans compter sur ce joli petit site, traité à la manière des fashion blogs, avec une présentation soignée, des illustrations rafraîchissantes, des conseils plus qu’efficaces et même souvent très divertissants. En un tour de main, vous

serez convaincu d’avoir trouvé le bon bouquin pour vous faire passer un moment agréable. Et ce n’est pas tout. Sur My little book club, vous pourrez aussi dénicher le livre pour faire craquer votre belle-mère ou séduire un homme, bref, plein de trucs bien sympathiques qui en feront sourire plus d’un et plus d’une ! www.mylittlebookclub.fr

U Livre L’étoile jaune et le croissant de Mohammed Aïssaoui « L’ennemi de mon ennemi est mon ami » Né à Alger en 1964, lauréat du prix Renaudot en 2010 pour son essai L’Esclave de l’affaire Furcy, chroniqueur au « Figaro Littéraire », Mohammed Aïssaoui a publié en 2012 L’Etoile jaune et le croissant chez Gallimard. C’est à l’occasion de la sortie en poche que je me suis penchée sur cet ouvrage mené comme une enquête par un auteur motivé qui n’abandonne jamais ses convictions. Ayant à cœur de réhabiliter un pan de l’histoire française, il consacre son récit au destin hors du commun de Si Kaddour Benghabrit, fondateur de la Grande Mosquée de Paris en 1926. Ce dernier, soupçonné par les services de renseignement d’avoir entretenu des relations étroites - et donc douteuses

- avec le régime allemand pendant la 2e Guerre mondiale, aurait surtout, en parallèle, sauvé des Juifs de la déportation. L’objectif de l’auteur est clair : humaniste, intelligent, sobre. Aïssaoui ne regrette qu’une chose et pas des moindres : que pas un seul Arabe musulman ne figure parmi les « 23.000 Justes » reconnus par Yad Vashem. Il décide donc de retourner en arrière et d’accumuler heures d’archivage, déchiffrant, disséquant des centaines de documents, rencontrant aussi bien Elie Wiesel que Philippe Bouvard, pour en arriver, à l’instar des romans de Patrick Modiano, à comprendre qu’il élabore une galerie de portrais d’invisibles et disparus. À saluer : son dévouement absolu à cette

cause qui dépasse tout clivage et éclaire certaines zones d’ombre jetées sur les liens qui unissent Musulmans et Juifs. Louable engagement et saine lecture. Edition Poche (folio), catégorie : essai

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Abdellah Taïa “PRÉSENTER MON FILM À TANGER EST UNE VICTOIRE” L’ÉCRIVAIN A SIGNÉ LA RÉALISATION DE SON PREMIER LONG-MÉTRAGE, INSPIRÉ DE SON ROMAN DU MÊME NOM, L’ARMÉE DU SALUT. PROJETÉ LORS DE LA CLÔTURE DU FESTIVAL NATIONAL DU FILM DE TANGER, L’OEUVRE A SUSCITÉ DES RÉACTIONS PASSIONNÉES. RENCONTRE AVEC ABDELLAH TAÏA, UN HOMME AUX CONVICTIONS AFFIRMÉES.

URbain :Votre premier film, L’Armée du Salut, est l’adaptation de votre roman éponyme publié en 2006. Cet opus autobiographique aborde la naissance du désir et de l’amour chez un jeune garçon pour son frère aîné. Pourquoi avoir voulu réaliser vous-même ce film plutôt que de le confier à un réalisateur confirmé ? Abedellah Taia : Le film suit, en quatre fragments, la construction identitaire et sexuelle d’un jeune Marocain homosexuel vivant dans un quartier populaire de Casablanca. Il est très attaché à son grand frère, c’est vrai, mais ce frère n’est que le symbole d’un pouvoir silencieux qui attire et étouffe à la fois. Cette histoire vient de ma vie. Pour faire le film, je l’ai objectivée et, surtout, j’ai trouvé la bonne distance pour en parler. Qu’elle ne soit pas uniquement mon histoire mais qu’elle rejoigne ce qui se passe au Maroc. La violence sexuelle banalisée. L’impossibilité pour tous d’exister comme individus libres, adultes. J’ai fait un film sur le Maroc que je connais. Mon Maroc. Et personne d’autre n’aurait pu le faire à ma place. Le cinéma est ma religion libre, réinventée, assumée, depuis très longtemps. Je rêve de devenir réalisateur depuis l’âge de treize ans. Le sujet est on ne peut plus brûlant au Maroc. Ne craignez-vous pas que votre propos soit mal compris ici ?

Je pense que le Maroc change, bouge, évolue. Ce sont les anciennes générations qui ne veulent toujours pas lâcher leur pouvoir trop traditionnel, désuet, d’un autre âge. Le pouvoir fait pareil : il nous maintient dans la schizophrénie à tous les niveaux... Je fais des pas, je parle, j’écris, je n’ai plus vraiment peur et je sais que je n’arriverai pas à convaincre tout le monde. Ce qui compte : bouleverser, choquer, interpeller, parler sincère. Et tant pis pour ceux qui croient que le temps n’est toujours pas arrivé pour parler d’homosexualité au Maroc. Ils se trompent largement. Et pas que sur ce sujet d’ailleurs. Pourquoi avoir choisi d’adapter, au sein de tous vos livres, précisément celui-ci ? Il y avait dedans des fragments suffisamment intéressants, obscurs, pour pouvoir les transformer en images qui enregistrent, sans misérabilisme, la réalité très complexe du Maroc, des individus de ce pays livrés à eux-

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Découverte

ils sont passés par là...

mêmes et en même temps soumis à des lois sociales et politiques implacables. L’essentiel : ce sont les images, sans dialogue, sans trop de découpage. C’est ce que j’ai essayé de faire. Un film qui, à travers la trajectoire d’un héros homosexuel, prend son temps pour saisir les différents dysfonctionnements de la société marocaine. Quelle est la difficulté majeure dans l’adaptation d’un texte en images ? Tout est très difficile au cinéma. De A à Z. Il faut devenir un guerrier pour réaliser un film. Vraiment. Un guerrier qui aime ses soldats. Un guerrier qui affronte le monde et n’oublie pas pour autant de rester ouvert à la vie. Un film doit contenir la vie sinon cela ne sert à rien. Un film c’est la spiritualité pure. Belle. Libre. Comment avez-vous vécu ce Festival du Film à Tanger ? Parlez-nous de l'accueil du public pour votre film ? Présenter ce film à Tanger est une grande victoire. Pour moi. Pour ce film. Pour les homosexuels marocains. Et pour les libertés individuelles dans ce pays. La projection a été un moment d'une grande tension et d'une

grande puissance à la fois. J'étais dans la peur et dans l'exaltation, le feu et la glace. Certains ont adoré le film, d'autres sont sortis de la salle. Et le jury du festival l'a totalement snobé (c'est le moins qu'on puisse dire !). Mais ce n'est pas grave du tout. L'essentiel : aller au-delà des hypocrisies de tous, initier quelque chose de libre, montrer autrement la réalité du Maroc, même d'une manière scandaleuse. Être dans une inspiration personnelle. Toujours. Quels sont vos projets ? Je vais accompagner la sortie de mon film en France, le 7 mai. Et je vais aussi très bientôt participer à la Biennale du Whitney Museum, à New York, avec un petit livre, Arabs are no longer afraid (Éditions Semiotexte, USA), qui réunit les différents textes que j'ai publiés dans plusieurs journaux sur le Printemps Arabe. L’ARMÉE DU SALUT A ÉTÉ SÉLECTIONNÉ AU FESTIVAL DE VENISE 2013 ET AU FESTIVAL DE TORONTO 2013. IL A GAGNÉ LE PRIX SPÉCIAL DU JURY AU FESTIVAL DE GENÈVE 2013 ET LE GRAND PRIX DU FESTIVAL PREMIERS PLANS D'ANGERS 2014. IL SORT EN FRANCE LE 7 MAI 2014.

LE RÉALISATEUR DÉFENDANT SON FILM AU FESTIVAL DE TANGER. CI-DESSOUS : AVEC PIERRE BERGÉ, VENU ASSISTER À LA PROJECTION.

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Le Bistrot du Petit Socco

Découvrez chaque jour nos petits plats à l’ardoise Ouvert tous les jours sauf le vendredi Place du Petit Socco - Tanger Tél. : 05 39 37 20 89 / 06 08 50 11 95


Société

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tanger vue par


Nora Houguenade Le “bleu” à l’oeil

“On n’en finit jamais d’apprendre” Cette toute jeune photographe partage son temps entre Paris où elle vit et Tanger où elle vient rendre visite à sa mère le plus régulièrement possible. Les adeptes de la photographie ont eu l’occasion d’admirer son travail lors de nombreuses manifestations dans la ville du Détroit, notamment pour les « 100 ans du Lycée Regnault » ou le festival « Tanjazz ». Tanger, que tous voient blanche, Nora la voit bleue. Elle nous explique pourquoi avec fraîcheur et une saine spontanéité et nous confie quelles sont ses autres grandes passions. PAR NOUR CHAIRI PHOTOGRAPHIES DE NORA HOUGUENADE

URBAIN : Nora Houguenade, vous présentez ce mois-ci en exclusivité pour URBAIN un portfolio sur Tanger tout en nuances de bleu, avec des intonations pastel assez rares chez les photographes. Une vision qui évoque un film des années 70, avec un petit quelque chose de romantique que l’on ne voit pas ailleurs. Nora Houguenade : Tanger représente pour moi une échappatoire par rapport à la ville de Paris où je vis actuellement. C’est un endroit où je peux me ressourcer, me détendre, m’évader… C’est pourquoi ces couleurs pastel sont si présentes : je les rattache au calme et à la sérénité que j’éprouve quand je suis à Tanger. Vous avez de la famille à Tanger ? Vous n’y vivez pas, y revenez-vous souvent ? Oui ma mère, Mary-Rahma Homman, est architecte-programmiste à Tanger (lire « Figures de Tanger » URBAIN n°11, ndlr). Je vais la voir assez souvent, environ trois ou quatre fois par an. C’est un de mes plus grands modèles, je m’efforce

de suivre son sillage et d’être aussi courageuse qu’elle, aussi tenace, et de pérenniser les valeurs qu’elle m’a apprises. Son soutien, comme celui de mon père Jean-François et de mon frère Dorian, est primordial quand on choisit une voie telle que la photographie. Qu’évoque la ville pour vous ? Une lumière. Une origine. Des moments intemporels qui me permettent de relativiser beaucoup de choses et de recharger mes batteries. Tanger représente une évasion, une bouffée d’oxygène, renforcée évidemment par la présence de ma mère, qui a grandi là-bas, s’est construite après trente ans de vie en France pour revenir à sa ville natale, cette belle « Tanger », il y a huit ans de cela déjà.

vre cette voie. J’avais toujours voulu être pédiatre et j’ai d’ailleurs fait une année de médecine avant d’intégrer l’école Efet, section photographie, à Paris en 2008. Au collège, j’avais toujours un appareil sur moi ou presque : mon objectif était de tout photographier, pour conserver des souvenirs. Puis, durant mes années lycées, ma passion pour la photographie s’est

Pourquoi la photographie ? À vrai dire, c’est à Tanger même que j’ai réalisé que je serais photographe. Je n’étais pas du tout destinée à sui-

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Société

tanger vue par

renforcée, notamment durant mes voyages à Tanger : je voyais la ville avec un nouveau regard, elle m’inspirait. C’est pendant cette période que j’ai réalisé mes premiers « vrais » clichés qui ont par la suite été exposés au Centre Culturel de l’Espace Beaujon à Paris. Mais j’avais toujours en tête d’être pédiatre, il m’a fallu cette première année post bac en médecine pour comprendre que j’avais la photo dans la peau. Y-a-t-il d’autres domaines artistiques qui vous passionnent ? Oui, je suis une vraie fan de danse ! On pourrait presque dire que j’ai dansé avant de marcher. À l’âge de quatre, cinq ans, j’étais déjà inscrite dans le centre de danse de ma petite ville de banlieue à Vanves. J’ai fait quinze ans de danse classique, dix ans de modern jazz, cinq ans de « fusion » qui représente un mélange de différentes danses. Je suis passée par la danse orientale, la salsa puis une passion grandissante pour le tango que je pratique depuis deux ans et demi maintenant et que j’enseigne. J’oriente d’ailleurs beaucoup mon travail photographique sur la danse. La musique a également été partie intégrante de ma vie étant donné que j’ai pratiqué quinze ans de piano au conservatoire. Votre travail a déjà été vu sur Tanger. Quel fut le retour du public tangérois ? En effet, j’ai pu exposer à la librairie

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La ville “blanche”, c’est pour ceux qui la voient en plein soleil. les insolites en février 2011 avec Souad Radi, sculptrice, qui nous a malheureusement quittés en novembre dernier. Les retours furent au-delà de mes espérances : beaucoup de compliments du public tangérois, c’était un très beau moment qui m’a rempli le cœur d’amour et d’espoir. Plus récemment, j’ai pu couvrir l’événement des « 100 ans du Lycée Regnault », une grande fierté car c’était le lycée de ma mère, de mes tantes et de mon oncle. De nouveau, beaucoup de très bons retours. Pourriez-vous vivre ici toute l’année ? Non, je ne pense pas. J’aime m’évader de Paris en allant à Tanger mais je suis bien trop attachée à ma capitale. Du moins pour le moment… Habituellement la ville est décrite comme la ville blanche. Vous la voyez bleue... À la tombée de la nuit, on ne peut la voir que bleue ; la « ville blanche », c’est pour ceux qui la voient de jour, en plein soleil (rires). J’aime cette

transition jour/nuit, la lumière y est superbe, d’où mon choix de la photographier durant cette période. Si vous aviez le pouvoir de changer quelque chose à Tanger, que feriez-vous ? Je ferais de Tanger une ville plus « propre », sans poubelles qui débordent ou trottoirs qui se détériorent. Un lieu qui vous inspire particulièrement ? Le Café Hafa, avec son incroyable vue à 180° sur la mer. Et un autre qui vous déprime et que vous n’arrivez jamais à prendre en photo ? Le marché aux poissons… Pour l’odeur ! (rires) Vous photographiez beaucoup d’immeubles, des natures mortes qui évoquent le passage d’êtres qu’on ne voit plus, mais qu’on imagine. D’où vous vient cette envie de photographier ainsi l’inanimé ? Ce qui est beau à Tanger, c’est que les immeubles ont une histoire, un passé que l’on retrouve dans leur architecture. Je cherche peut-être à les faire parler tout simplement. On passe à côté d’eux sans les regarder, sans y prêter attention, je leur donne ainsi une certaine valeur dans mes photos. Il se trouve également que j’ai deux parents architectes donc je ne peux qu’être adepte d’architecture. Vous êtes une jeune photographe. Qu’aimeriez-vous apprendre avec le temps ? Je pense que mon expérience sera


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Société

tanger vue par

Je me sens Tangéroise par le sang. ma plus grande source d’apprentissage. Ce qui est beau dans ce métier, c’est qu’on n’en finit jamais d’apprendre. Chaque lieu où je vais, chaque personne que je rencontre est un enrichissement en soi. Je dois les observer, les comprendre, m’immiscer dans leur vie pour pouvoir faire parler ma sensibilité à travers le regard que je porte sur eux.

Quelle est la photo que vous auriez adoré prendre et qui a déjà été shootée ? C’est une très bonne question… Je dirais : « Aucune. » Pas par prétention, car il y a énormément de photographes que j’admire, mais nous avons chacun notre regard et notre sensibilité. Ils ont fait cette image à un instant précis, ça fait partie de leur chemin de vie, pas du mien.

Qui sont vos mentors dans le métier ? Henri Cartier Bresson, Elliott Erwitt, Alex Webb, Gerard Uféras, Robert Franck, Jean-Loup Sieff, Robert Capa et j’en passe…

Vous sentez-vous Tangéroise ? Je me sens Tangéroise par le sang que je partage avec ma mère. Mais je ne peux pas me dire Tangéroise, n’y ayant jamais vécu sur le long-

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terme. Je ne parle même pas l’arabe, honte à moi (rires). Qu’appréciez-vous le plus chez les Tangérois ? Leur gentillesse, leur amabilité, leur sincérité… Mais surtout pas leur ponctualité (rires). Et y-a-t-il quelque chose qui vous révolte ou du moins vous agace ? Que les femmes marocaines ne puissent pas prendre de café seules en terrasse ! C’est quelque chose que j’adore faire à Paris, un moment privilégié avec soi-même.


cuisine française

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L’Oeil du photographe

Nora Houguenade Tanger, ville bleue

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Découverte

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l’oeil du photographe


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Découverte

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l’oeil du photographe


Casa Pépé

Épicerie Fine Internationale L’adresse des tables raffinées Champagne, foie gras, chocolats, vins... Ouvert de 9 h à 23 h

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Pratique

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Le look Urbain par

Double & Fees FABRICE D E FARIA

SABRINA PORTE UNE CHEMISE ET UNE ÉCHARPE DOUBLE & FÉES CHARLIZE PORTE UNE ROBE ET UN GILET SANS MANCHES DOUBLE & FÉES (LEGGINGS, TEE-SHIRT, CHAUSSURES ET BOTTES : COLLECTION PERSONNELLE). COIFFEUR : C ATHERINE COIFFURE

S ABRINA

ET

C HARLIZE

SONT PHOTOGRAPHIÉES DANS LES RUES DE LA KASBAH DE

TANGER

PAR

DOUBLE & FÉES, CRÉATIONS À TANGER : 06 99 41 98 80 www.facebook.com/double.et.fees

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Pratique

cuisine

La Recette du Chef Moha pour URbain

Couscous au Foie Gras à l’Huile d’Argan Les plus grands ont visité sa table à Marrakech. Le chef Moha est l’un des plus fameux ambassadeurs de la cuisine marocaine contemporaine. Il a été le premier à proposer une cuisine réinventée et modernisée, qu’il fait connaître à travers le monde entier lors de ses nombreux voyages. Décoré et salué par ses pairs, Mohammed Fedal a accepté de livrer à nos lecteurs le secret de l’une de ses recettes emblématiques, son délicieux Couscous parfumé à l’huile d’argan et fois gras frais poêlé. Bon appétit ! Restaurant Dar Moha Al Madina - 81, rue Dar El Bacha (Médina) Marrakech - Tél. : 05 24 38 64 00 Dar Moha - 9, calle Lope de Vega - Madrid - Tél. : 91 389 68 88

© D.R.

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Pour 6 convives

500 g semoule de blé dur 1 lobe de foie gras frais (600 g) 3 petites carottes, 3 courgettes 1 concombre 1 c. à s. de sel 1 pincée de sel de Guérande 1/2 c. à c. de poivre blanc 2 c. à s. d’huile d’argan 1/2 c. à s. d’huile d’arachide 1/2 c. à s. de vinaigre

Préparation - Mélanger la semoule de couscous et l’huile d’arachide puis mouiller à l’eau bouillante. Laisser la semoule absorber l’eau puis la placer dans le panier du couscoussier jusqu’à ce que la vapeur traverse les grains. Retirer la semoule du panier et répéter l’opération une deuxième fois en salant selon votre goût. La replacer dans le panier et faire traverser la vapeur. - Répéter l’opération une dernière fois en ajoutant les légumes taillés en fine brunoise. Faire cuire 15 min. - Enduire la semoule d’huile d’argan puis la dresser dans des plats creux (la mouler dans des cercles métalliques pour un bel aspect). - Dans une poêle, faire dorer le foie gras taillé en 6 escalopes sur les deux cotés, déglacer au vinaigre puis dresser sur la semoule. - Assaisonner de poivre blanc et sel de Guérande. Servir aussitôt.


Š Manja Offerhaus


Utile

urbanoscope

Votre mois de mars

avec

LallaChams

Bon anniversaire

les Poissons !

Enfin, c’est le printemps, une saison qui vous rend le sourire et vous donne la pêche ! Moral au beau fixe, projets plein la musette, dynamisme au boulot et envie de vous mettre en quatre pour vous bâtir un bel avenir amoureux. On peut dire que votre entourage est verni ! Vous passerez ce mois de mars sous le signe de l’épuisette...

Bélier

Comme la majorité des signes, le printemps vous inspire et vous apporte tonus et moral. Reprenez les résolutions abandonnées en janvier ! Mois placé sous le signe des haltères.

Taureau

Des déplacements en apparence anodins pourraient s’avérer en réalité très fructueux. Soyez attentif à toute possibilité s’offrant à vous. Mois placé sous le signe du dirham.

Gémeaux

Pas sensible au chant des oiseaux, les Gémeaux, le changement de saison s’effectue dans la morosité. Une seule solution : sortez faire la fête ! Mois placé sous le signe de l’oreiller.

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Cancer

Ne laissez pas passer l’arrivée du printemps et avec elle l’occasion de faire place nette dans votre vie, en particulier au niveau professionnel. Mois placé sous le signe du balai.

Lion

Vous perdez patience, le Lion, vous qui en avez déjà relativement peu. Vous avez le sentiment de vous faire “balader” et êtes à deux doigts de craquer. Mois placé sous le signe de la valise.

Vierge

Votre amour de la nature est comblé par l’arrivée du printemps. À vous l’air pur, les randonnées et les rencontres enrichissantes. Mois placé sous le signe du sac à dos.

Balance

Nul besoin de vous pousser beaucoup pour vous inciter à sortir des clous. Faites-vous violence pour freiner au feu orange... Mois placé sous le signe de l’amende.

Scorpion

Vous remportez un vif succès auprès de votre entourage et ça vous fait un bien fou. C’est le moment de travailler différemment votre relationnel. Mois placé sous le signe de l’ego.

Sagittaire

Quelqu’un vous manque et vous en souffrez. Organisez une rencontre, un voyage et allez soulager votre coeur auprès de l’être aimé. Mois placé sous le signe du visa.

Capricorne

Tous les voyants sont comme la nature : au vert. Pour vous, de beaux succès professionnels et des relations familiales détendues. Mois placé sous le signe du biberon.

Verseau

Soulagé d’avoir “passé l’hiver” après une période marquée par pas mal de déboires. C’est une période de transition avant de nouveaux succès. Mois placé sous le signe du baume.



Utile

adresses Carnet d’adresses - Agenda

Galerie Photo Loft (sur RDV) 115, av. Med Ben Abdellah - 8e ét. - T : 06 41 45 66 40 Cinémathèque de Tanger - Cinéma Le Rif Grand Socco - T : 05 39 93 46 83 Institut français de Tanger 41, rue Hassan Ibn Wazzane - Tanger - T : 05 39 94 10 54 Galerie Delacroix - 86, rue de la Liberté - T : 05 39 93 21 34 Librairie les insolites - 28, rue Khalid Ibn Oualid - T : 05 39 93 13 67 La Fabrique - 7, rue d’Angleterre - T : 05 39 37 40 57

Hôtel El Oumnia Puerto - 10, av. Beethoven - T : 05 39 94 03 67 Institut Cervantes - 99, av. Med Ben Abdellah - T : 05 39 93 23 99 Musée de la Kasbah - Place de la Kasbah - T : 05 39 93 20 97 Volubilis Art Gallery - Grande place de la Kasbah - T : 06 68 70 01 81 Tabadoul - 19, rue Magellan - T : 05 39 37 19 78 / 06 41 16 16 47 Salle Beckett - Rue Okba Ibn Nafie - T : 05 39 94 25 89 Medina Art Gallery - 30, rue Abou Chouaib Doukkali - T : 05 39 37 26 44

Numéros utiles Renseignements : 160 Police : 190 Gendarmerie Royale : 177 Pompiers - Ambulances : 150 Maroc Assistance : 05 22 30 30 30 Mondial Assistance : 05 22 31 31 50

Port Maritime : 05 39 93 11 29 ONCF : 08 90 20 30 40 Aéroport de Tanger : 05 39 39 36 49 Pharmacies de garde : www.menara.ma Urgences vétérinaires Clinique du Golf - 06 61 79 02 19

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LE PARCOURS DES SENS RESTAURANT DU ROYAL GOLF DE TANGER

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