URBAIN - n°36 - MARS 2016

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URBAt aIn gNe r

mounir fatmi Ceci n’est pas

rencontres - actualités - société - culture - agenda - adresses mensuel gratuit - n°36 - mars 2016



Edito

S’il n’était pas trivial de parler de “valeur sûre” en matière d’art, c’est bien ainsi que l’on pourrait qualifier mounir fatmi, ce nouveau Marcel Duchamp tangérois. Cet artiste hors normes qui expose aux quatre coins de la planète depuis près de vingt ans ne laisse pas indifférent. Son travail déconstruit, désacralise et interpelle constamment le public... Voire même, parfois, dérange. Victime à plusieurs reprises de censure à cause d’oeuvres jugées “blasphématoires”, il écrit en 2014 le livre Ceci n’est pas un blasphème en compagnie de l’essayiste Ariel Kyrou, un ouvrage dans lesquels les deux auteurs tentent de redéfinir le sens de ce mot ressurgi avec force - et souvent même avec violence - dans un monde moderne qui semblait l’avoir définitivement rangé aux oubliettes. À URBAIN, nous sommes heureux et fiers d’accueillir cet artiste ultra sollicité qui a volontiers accepté de nous parler de sa vision de l’art et de son travail. Nous espérons que nous donnerons à beaucoup d’entre vous l’envie de découvrir son travail et de l’apprécier comme nous l’apprécions. Bonne lecture, excellent mois de mars et belle journée internationale de la Femme que nous vous souhaitons intense en réflexions. Christine Cattant


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tanger

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Contacts

Directeur de Publication : Othman Noussairi // o.noussairi@urbainmagazine.com Rédactrice en Chef : Christine Cattant // c.cattant@urbainmagazine.com

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Secrétaire de Rédaction : Directrice Artistique : Rédaction :

Stéphanie Gaou Christine Cattant Khadija Barkani, Kamil El Alami, Stéphanie Gaou, Christine Cattant, Imane El Kettani

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Chrono Digital - Casablanca contact@urbainmagazine.com Nicolas Samet / 06 60 20 30 24 - n.samet@urbainmagazine.com 06 33 64 79 99

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www.urbain.ma Urbain Tanger Magazine 67, avenue de la Résistance - 90 000 Tanger 105984 En cours © David Tardé

Toute reproduction totale ou partielle des titres, textes, photos ou maquettes sans autorisation écrite préalable est interdite. La revue n’est pas responsable des documents qui lui sont adressés. Elle décline toute responsabilité pour la perte ou la détérioration des documents non sollicités par écrit ainsi que pour le contenu de la publicité.



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tanger

© Dominique Libert

18 À la rencontre de mounir fatmi...

S

om m ai r e mars 2016 / n°36

Actus

8 Courrier des lecteurs 10 RDV tangérois 12 Décryptage : Le 8 mars

Mag’

18 À la Une : mounir fatmi 28 Rencontre : Kamil Hatimi 36 Portfolio : En ville avec Hatimi

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Culture

Votre agenda À l’affiche L’agenda des petits Coups de coeur de libraire

Pratique

Bien-être & Beauté par Annie Li Chronique du “Soi” par Laurence Dudek La recette d’URBAIN Urbanoscope Carnet d’adresses / Points de distribution



ACTUS I COURRIER DES LECTEURS

paroles de lecteurs sur contact@urbainmagazine.com

URBAt aIn N ger

Farid a Benl yazid & Ayda Diou ri Histoires de femmes

- culture - agenda - adresses rencontre s - actualités - société

mensuel gratuit - n°35 - février 2016

On admire chaque mois de très beaux albums photos dans la revue, qui nous font découvrir le Maroc au travers de l’oeil de photographes plein de talent. Karine M., Paris

Je vous écris pour vous dire que j’adore aussi bien les pages de photos en couleurs que celles en noir et blanc, cela nous donne du rêve et nous met des étoiles plein les yeux pour notre si beau pays, le Maroc ! Ahmed, Chefchaouen

ABONNEMENT

URBAIN magazine

Pour qu’il ne vous manque plus un seul numéro ! 1 an soit 11 numéros Maroc : 160 DH // EuropE : 380 DH (35 €) uSa : 520 DH (60 $) // canaDa : 520 DH (67 caD) Paiement par chèque, virement ou espèces à URBAIN SARL

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D ES

AMOURS DE

TANGÉROISES

Merci urbain Magazine pour cette belle couverture. Beaucoup d'émotions pour les tangérois. En une journée, tout a été distribué ! "Farida et aida dialna " comme ont dit certains, d'autres embrassaient la couverture !! une mendiante a crié " Farida me paye le loyer “ en embrassant le magazine ! Que d'émotions pour nous ! Une lectrice, Tanger Toujours autant de plaisir de retrouver ceux qui font Tanger et bravo pour cette une tout en couleurs, ce que vous devriez nous offrir plus souvent ! on aime les Tangérois et on aime aussi urbain, le plus tangérois des magazines et une grande fierté dans notre paysage médiatique. Surtout, continuez ! Youssef Kadiri, Tanger un numéro collector que je vais garder précieusement, avec ma belle Farida, quelle grande dame, et son joli sourire en couverture. (...) Merci à toute l’équipe pour ce grand cadeau inattendu. Lamia L, Tanger



ACTUS I RDV TANGÉROIS

Rendez-vous tangérois

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ATELIERS, STAGES ET WORKSHOPS

À l’Institut Cervantes 11, rue de Belgique, 1er étage - Tanger Danse du Ventre Du 8 mars au 18 mai, les lundis et mercredis de 17 h à 18 h (stage de 20 h). par Bely Gandhara. Flamenco Du 7 mars au 18 mai, les lundis et mercredis de 17h30 à 18h30 (20 h). par alba puentes aragón.

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À Tabadoul 19, rue Magellan - Tanger

Expression et improvisation théâtrale Le 13 mars de 16h30 à 18 h L’improvisation est une forme de théâtre spontané sans texte ni mise en scène prédéfinis. Véritable outil pédagogique, elle développe la communication et l’imaginaire. avec Laura pardo et Laura Marí navarro. Tarif : 100 DH (étudiants 50 DH) Workshop tango Le 13 mars de 18 h à 19h30 avec Laura Marí navarro. Tarif : 100 DH

TABADOUL PORTES OUVERTES Le 19 mars de 16 h à 20h30

pour redécouvrir Tabadoul et les artistes qui y enseignent et s’essayer aux ateliers tango, salsa, yoga, tribal fusion, danse orientale, musique, arts plastiques, cuisine, photo. 30 min d’essai pour chaque atelier - pour adultes et jeunes. Entrée : 30 DH

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Photographie Le 13 mars 11 h-13 h : Les bases de la photographie 13h30-16h30 : construction d’un sténopé apportez votre appareil photo si vous en avez un et une pellicule analogique n&b 36 poses (en vente aussi sur place 40 DH). avec Hamza Benallal, Elena Fiebig et Iliass Zefri. Tarif : 100 DH (réduit : 20 DH) Yoga et visualisation créatrive Le 6 mars de 15 h à 16h30 par nadia abid. Hatha yoga et yoga nidra. Tarif : 100 DH Création sonore Du 15 au 18 mars de 9 h à 14 h Découverte de la création sonore autour de la thématique Tanger ville frontière. prises de son et montages sonores avec Laure anne Bomati. Tarif : 100 DH/jour (réduit : 10 DH/jour) Méditation Le 6 mars de 17 h à 18 h par nadia abid. Tarif : 30 DH

Formation Shiatsu

Du 17 au 22 mars de 8h30 à 17h30 une formation professionnalisante en Shiatsu avec deux sessions par an sur trois ans, pour un suivi maximal, et des périodes de pratique personnelle par Jérome Voisin. energiestanger@gmail.com ou Facebook : soins et formations énergétiques Tanger


Programme Tanger Accueil Contact Facebook ou tél. : 06 11 89 62 19

- 5 mars à 20 h : Escapade Tapas - 8 mars à 13 h : repas Journée Internationale des Femmes - 10 mars à 9 h : Visite de la médina avec rachid Taferssiti - 16 mars à 15h30 : réunion - 18 mars à 13 h : couscous - 21 mars à 16 h : conférence à la Légation américaine / rachida Madani - 25 mars : Massage thaï / aya - 26 mars à 9h30 : p'tit déj'

CAFTANOS FASHION WORLD TANGER Royal Tulip Center de Tanger

Le 12 mars à 20 h La 4 édition de l’un des plus importants défilés de mode international au niveau du monde arabe. Cet événement vise à enrichir l’alliance culturelle, le dialogue et l’évolution du patrimoine en affirmant la place du Maroc dans le domaine de la création. Une programmation éblouissante avec la participation de stylistes-modélistes internationaux de renom. e

3ID SLAM TANGER à Rabat Le 19 mars à 20h30, salle Bahnini Les meilleurs slams des membres du « Café Slam Tanger », les proses de Badel et la star de cette édition, Tata Milouda (67 ans, ancienne femme de ménage, slameuse internationale et chevalier des arts en France) avec son musicien multiinstrumentiste Tarik Chaouach. www.facebook.com/cafeslamtanger

EMPLETTES DE MARS

Nouveau traiteur : urBaIn l’a testé et approuvé ! une excellente cuisine vietnamienne, de délicieux nems et une mention spéciale pour les raviolis. Quelques tables pour déjeuner. Du lundi au samedi de 9 h à 21 h. Le comptoir de Hanoï, 7 avenue Sidi Boukhari. Tél. : 05 39 33 57 20

Vide-dressing de printemps : le 20 mars de 10 h à 18 h. restaurant l’Ô à la Bouche, angle rue Lafayette.

Souk de produits artisanaux et régionaux, plantes, beauté, bijoux, jouets, arts de la table et spécialités gourmandes le 27 mars de 11 h à 17 h. Entrée libre, emplacement vendeur 80 DH. Tabadoul, 19 rue Magellan. 11


ACTUS I JOURNÉE DE LA FEMME

La Journée de la Femme, cette imposture ? Décryptage d’une journée qui agace... PAR CHRISTINE CATTANT

La voilà qui revient, comme chaque année, cette journée du 8 mars. Il faut avouer qu’elle agace passablement, et l’on trouve ses détracteurs aussi bien dans le camp des hommes que celui des femmes. Pourtant, généralement, les “ journées mondiales ” sont plutôt bien perçues dans l’opinion publique. Mais celle-ci divise particulièrement. Alors, que lui reproche-t-on au juste ? Parmi les principaux arguments qu’avancent les “ contre “, certains sont justifiés, il faut bien l’admettre, comme celui qui déplore que la signification de cette journée ait été entièrement dévoyée pour en faire une seconde SaintValentin, une gentille fête sur le dos de laquelle marques de cosmétiques et de lingerie font à nouveau grassement leur beurre. Au resto, on offre une rose à ces dames comme s’il s’agissait de célébrer leur délicate féminité. En cela, nous voilà pratiquement rendus à l’opposé du sens que tous devraient donner à cette date. C’est là que naît le second type d’argument, plus fallacieux, qui avance qu’il y aurait une journée de la femme contre 364 journées de l’homme...

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Alors remettons les choses dans leur contexte et faisons un peu d’histoire pour comprendre à quoi est censé “ servir ” ce fameux 8 mars. D’ailleurs, si l’on veut plaider en sa faveur, commençons par oublier son appellation d’origine, Journée internationale de la Femme, au profit de celle désormais plus généralement usitée de Journée internationale pour les droits des Femmes. Car cette journée n’a rien d’une fête. Tout comme la Journée mondiale de lutte contre le cancer, elle devrait permettre, une fois par an, de faire le bilan des avancées et des reculs. On n’est pas à l’abri là aussi de s’entendre dire qu’être une femme n’est pas une maladie et qu’elle ne devrait pas avoir de journée consacrée au même titre que le cancer ou la mucoviscidose. Hé bien peut-être que si, après tout. À voir la façon dont la majorité des femmes sont traitées au sein de l’humanité, on pourrait se demander si être une femme n’est pas une maladie honteuse. On pourrait même penser, bien que les femmes soient plus nombreuses que les hommes, qu’il s’agit d’une minorité à protéger. Alors ce 8 mars, ne célébrons pas les femmes, prenons plutôt le temps d’un petit état des lieux de leur situation.


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ACTUS I JOURNÉE DE LA FEMME Les origines

Oublions tout d’abord la légende qui veut que cette journée soit née à New York le 8 mars 1857 à l’issue d’une manifestation d’ouvrières du textile. Cet événement n’a jamais eu lieu. Cette fable voit le jour au milieu des années 50 aux USA. En pleine crise nucléaire en Europe liée à la guerre froide et au comble du maccarthysme, il s’agit de montrer que la tradition de la journée de la femme n’est pas “ une diabolique invention soviétique ”. C’est en réalité en 1910 que l’Internationale socialiste, réunie à Copenhague, instaure une journée de la femme internationale. Aucune date n’est alors fixée pour cette journée censée rendre hommage à la lutte pour les droits des femmes et aider à l’obtention du droit de vote. L’année suivante, le 19 mars 1911, c’est un succès massif en Allemagne, Suisse, Autriche et Danemark où plus d’un million de femmes et d’hommes assistent aux rassemblements. Outre le droit de voter et d’exercer une fonction publique, les femmes exigent le droit au travail, à la formation professionnelle, ainsi que l’arrêt des discriminations sur le lieu de travail. La guerre et la scission du monde ouvrier en Europe aura raison de cette initiative... jusqu’à ce que des ouvrières russes la relancent en 1917, chaque année à la date du 23 février selon le calendrier russe, correspondant au 8 mars du calendrier occidental. Et c’est en 1975, lors de l’année internationale de la Femme, que l’ONU décide d’instaurer officiellement la Journée internationale de la Femme le 8 mars.

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Une date mal-aimée du féminisme

De façon assez étonnante, il y a un siècle, la journée de la femme était tout sauf une cause féministe. Ainsi Clara Zetkin, initiatrice de cette action et dirigeante internationale des femmes socialistes, si elle luttait pour faire prendre en compte les problèmes féminins par le socialisme, refusait également toute action concertée avec le féminisme qualifié de “ bourgeois ”. Il s’agissait d’une lutte des classes, d’une lutte de “ prolétaires” et les féministes “ bourgeoises ” prônant une lutte des sexes ne pouvaient que promouvoir le capitalisme. En forçant le trait, on pourrait dire que le 8 mars, à l’origine, était le 1er mai des femmes. Désormais, ce sont les féministes qui s’opposent le plus farouchement au 8 mars, retour de bâton un peu grossier de la part de celles qui ne prennent pas le temps de gratter sous le vernis marketing qui a fini par engluer cette journée. Car sous ce vernis, de vraies actions se cachent...

Derrière la journée...

La Charte des Nations Unies, adoptée en 1945, a été le premier instrument international à affirmer le principe de l'égalité entre les femmes et les hommes. Depuis, l’ONU a contribué à créer un héritage historique et internationalement reconnu de stratégies, de normes, de programmes et d’objectifs destinés à améliorer la condition des femmes dans le monde. Au fil des ans, l’ONU et ses institutions spécialisées ont favorisé la participation des femmes, en tant que partenaires égales des hommes, à la réalisation du développement durable, de

Depuis toujours, la femme doit faire face au marketing qui, sous couvert de féminisme, livre un combat totalement déconnecté du sien. De façon universelle, les tâches domestiques sont toujours dévolues en grande partie aux femmes...


la paix, de la sécurité et au plein respect des droits de l’homme. Favoriser l’autonomie des femmes continue d'être un élément au cœur des efforts entrepris par l’ONU en vue de relever les défis sociaux, économiques et politiques dans le monde. La journée internationale de la femme est une occasion de faire le point sur les objectifs atteints et de donner des lignes directrices pour le futur. Les droits pour lesquels il faut continuer à se battre sont fondamentaux : - le droit à l'intégrité et à l'autonomie corporelles ; - les droits civiques, dont le droit de vote et le droit de participer à la vie politique via l'éligibilité et la participation effective au pouvoir exécutif à travers une forme de parité ; - le droit à l'égalité devant la loi ; - le droit d'exercer une fonction publique ; - le droit de travailler ; - le droit à un salaire égal à celui des hommes ; - le droit à la propriété ; - le droit à l'éducation ; - le droit au mariage ; - les droits parentaux ; - les droits religieux ; - le droit de servir comme militaire ; - le droit de passer un contrat ; - le droit à la citoyenneté ; - la liberté de vivre à l'abri du rôle de genre stéréotypé ; - la liberté de vivre à l'abri du sexisme et des violences.

gislatives en 2010. Ils tentent de faire passer des lois au niveau de chaque état, y rendant l’IVG parfois quasi impossible... - Dans le monde, les femmes effectuent les 2/3 du nombre d’heures de travail et produisent plus de la moitié des aliments, mais elles ne gagnent que 10% du revenu total, possèdent moins de 2% des terres, reçoivent moins de 5% des prêts bancaires. Dans les régions les plus pauvres et de forte émigration, jusqu’à 70% des femmes travaillent dans l’agriculture. - 4 travailleurs sur 10 sont des femmes mais elles gagnent en moyenne 80 centimes contre 1 euro pour les hommes (Rapport Banque mondiale 2012). Les femmes constituent 70% des 1,2 milliard de personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour. L’égalité salariale n’existe dans aucun pays. - Environ 776 millions d’adultes – soit 16% de la population adulte du monde – ne sont pas alphabétisés. Les deux tiers sont des femmes (source UNESCO). - Dans le monde, une femme sur trois a été violée, battue ou victime d’une forme ou d’une autre de mauvais traitements au moins une fois dans sa vie (OMS).

Quelques chiffres édifiants

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Dans le monde, du nord au sud, la différence est flagrante, criante, hurlante même. Si, dans les contrées occidentales, le combat porte sur l’application des lois et l’évolution des mentalités, dans le reste du monde, il porte sur les droits les plus élémentaires : disposer de sa vie, de son corps, de son avenir. Mais partout, les femmes continuent peu ou prou à constituer des citoyens de second ordre : - 8 % seulement des entreprises dans le monde sont dirigées par une femme. - Dans 79 pays, la loi restreint le type d’emploi qu’une femme peut occuper. - Le droit à l’avortement est limité dans plus de 2/3 des pays. Et attention, rien n’est jamais acquis ! L’IVG en Pologne, par exemple, légalisé en 1956 est désormais interdit depuis 1993 (sauf raisons de santé ou viol). Aux USA, les activistes antiavortement ont repris du poil de la bête depuis le succès des Républicains aux lé-

Bibliographie

Les féminismes s’expriment également et diversement dans la littérature. Petit tour d’horizon - largement non exhaustif ! - d’idées lecture pour votre 8 mars... Femmes et fières de l’être : un siècle d’émancipation féminine de Sabine Bosio-Valici et Michelle Zancarini-Fournel, éditions Larousse. Femmes rebelles d’Algérie de Françoise GermainRobin, éditions Le Temps des cerises. Femmes en résistance de Pierre-Yves Ginet, préface de Taslima Nasreen avec Marie-José Chombart de Lawe, éditions Verlhac. Les Combats des femmes : XXe siècle d’Annie Goldmann, éditions Casterman / Giunti La Fabrique des filles : l’éducation des filles de Jules Ferry à la pilule de Rebecca Rogers et Françoise Thébaud, éditions Textuel. Les femmes qui lisent sont dangereuses de Laure Adler et Elisa de Halleux, éditions Flammarion. La Ressemblance des sexes d’Elisabeth Badinter, éditions Le Livre de poche. Le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, éditions Gallimard. Femmes, manifestez-vous ! de Taslima Nasreen, éditions Des femmes.

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ACTUS I JOURNÉE DE LA FEMME

or Chronique d’un 8 mars

dinaire...

les progrès à que de s’interroger sur de la Alors, plutôt e nal atio mes et ern int e re rné tière d’égalité ent hom Zut, cette année, la Jou ent accomplir en ma im vra st prises C’e tre he. en anc valoriser les femme est tombée un dim femmes, plutôt que de s pa ura n’a r traon : leu s les fille tent bien dans dommage pour nous où les femmes se sen la à d rar Gé de la vannes ndre au pied de lettre eu droit aux bonnes vail, plutôt que de pre , de mo en gé sacré Gé droits (bafoués) machine à café. Ce journée de lutte pour les tte ce a us no » ? se repose venue une Saint « Alors, aujourd’hui on mes, le 8 mars est de fem s de t en lum so qui veut ab lle les collègues manqué. Comme Ludo bis au cours de laque tin len Va ns Sa e. rques ré chaque anné une bonne fête et les ma nous offrir un court suc le nous souhaitent i, qu nt ez ure ass La te de jus ain es pour des quich oublier ce boute-en-tr la nous prennent nt tie us no et t . ue lan ga carte ble 8 mars, nous la joue ées pour dégainer une icapée. En nous fut nd ha it éta ? Si les hommes on es si rôl e les mm porte co Et si on inversait ur po tin s ma in ma le lende i le pouvoir aux femme grillant la priorité dès passaient pour de vra tre . en utumière À la tête des retrouver sa muflerie co ndant cette journée ? pe reEn 5. les 201 heries, à tout ça en les mairies, les bouc On aura donc échappé s par prises, dans tée gâ r pe conseils su les été ns ns da rlement, vanche, nous avo g et bars, au pa tin rke ma où les ns ut tio rto éra Pa op t… des de foo toutes les promos, s. généraux, les sta fille les me us no fem e ur un po e, e un homm coups de pub rien qu rênes sont tenues par on e, ain s de sem r la sse de g pa lon ue 8 mars. Se C’est simple : tout au , s’y collerait chaq tos gra t erfoo ab de s s pa tch t ma ne paraî pouvait assister à des mes 364 jours par an me à l’œil, s’ini- fem om d’h se tea I ipse. str ver un l’in regarder e rant. Essayons n, ou repartir avec un tier à la zumba pour rie - Sylvia Di Pasquale, 9 mars 2015 tout achat de soutien culotte gratuite pour comme si, la Journée gorge. C’est un peu les droits des internationale pour NU en 1975 – l’O femmes, initiée par ne saurait un organisme qu’on ur po les comsoupçonner d’œuvrer de dessous – merces de parfums ou é vers la foire avait lentement dériv rnée est decommerciale. Cette jou de fête des venue une espèce nom de ce grands-mères, du la célébration de chaînon manquant r les cafés du sponsorisée, lancée pa même nom.

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MAG’ I À LA UNE

Ceci n’est pas

mounir fatmi

Chez URBAIN, cela faisait des mois que la rédaction souhaitait consacrer une Une nourrie avec l’artiste tangérois le plus connu à l’international : mounir fatmi. Doué d’omniscience, mounir fatmi excelle toujours là où l’on ne l’attend pas, dans l’installation, la vidéo et la performance. Il dérange, bouscule les a priori, se veut un acteur vivant qui questionne son époque et les tenants de la création. Auteur avec Ariel Kyrou du livre Ceci n’est pas un blasphème publié en 2015 aux éditions inculte, il expose à Marrakech, au Musée de la Photographie et des Arts Visuels jusqu’au 30 mai « Darkening Process ». Nous en avons profité pour l’interroger sur l’art, la création, le blasphème, ses impressions sur Tanger. Ceci n’est pas mounir fatmi, c’est un enfant de génie qui porte sur le monde un regard affûté, magnanime et vivant. Propos recueillis par Stéphanie Gaou

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Š Dominique Libert

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MAG’ I À LA UNE

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Who is Joseph Anton, 2012, impression pigmentaire sur fine art, 155 x 105 cm Photo credit : mounir fatmi / courtesy de l’artiste et Goodman Gallery, Johannesburg – Cape Town & ADN Galeria, Barcelona


®

L’art, outil de contestation ? L’art ne peut pas être juste un outil de contestation.

L’art est un baromètre de l’évolution de la société. C’est un outil ou plutôt une des clés essentielles

pour comprendre le monde. L’idée même de l’art

doit échapper à toute définition. Plutôt qu’un outil de contestation, c’est un outil de résistance.

“ J’ai été surpris et consterné de voir à quel point la liberté d’expression est relative même en France”

Créer, une douleur ou une libération ? Créer pour moi a toujours été une douleur. La notion même de la création nous renvoie vers le début

de l’humanité. Le questionnement philosophique

sur ce que nous sommes, sur le beau, le juste, le

vrai. Toutes ces questions sont douloureuses et né-

cessitent une énergie presque surhumaine. Après,

bien sûr il y a des moments de libération, ils sont

rares. Ces moments où l’œuvre se libère de

l’artiste, de son jugement et de sa sentence. Ces

moments où l’œuvre vit sa vie d’œuvre rencontrant finalement son public.

Le regard du p ub lic, jus tement, a-t-il une i nfluence sur le processus de production artistique ? Le processus de production artistique ne doit re-

cevoir aucune influence. Ce moment de création

est tellement fragile qu’il doit rester privé juste entre l’artiste et lui-même, parfois avec une équipe très

Comment réagissez-vous face à la censure ? J’ai connu la censure à plusieurs reprises, notam-

ment en 2012, au Printemps de Septembre à Toulouse où une installation a été retirée de

l’espace public et à l’Institut du monde arabe où la

vidéo Sleep Al Naim a dû être remplacée au dernier

moment. J’ai été surpris et consterné de voir à quel

point la liberté d’expression est relative même en

France. Dans certains pays, pour pas grand-chose, j’aurais pu avoir de sérieux ennuis. Au Maroc, j’avais compris que pour faire le travail que je

voulais, il me fallait un terrain prêt, mais je n’avais ni les moyens ni le temps de créer ce terrain. Je

fonctionne comme un virus, j’ai besoin de rentrer dans un autre corps pour me développer. Le corps européen est facile à investir pour y développer

restreinte d’assistants qui aident à la fabrication.

quelque chose et essayer de le changer de

mon public, d’être là où il ne m’attend pas et de ne

d’autres œuvres comme l’installation L’Histoire

vre est terminée et exposée, c’est là que le public

marteaux sur une machine à écrire.

Dans mon travail, j’essaie toujours de surprendre

jamais répondre à sa demande. Une fois que l’œu-

entre en scène. Son regard peut changer complètement l’œuvre. À part que l’idée même du public

l’intérieur. Alors, je réponds par le travail, en créant

n’est pas à moi dans laquelle je frappe avec des

Le pays qui réagit le mieux à vos expositions ?

est insaisissable. Le public n’est pas homogène, le

C’est très difficile pour moi de savoir quel pays

appréciée par un public et détestée par un autre.

l’année dernière, j’ai participé à plus de cinquante

public est très diversifié. Une œuvre peut être

réagit le mieux à mes expositions. Rien que

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MAG’ I À LA UNE expositions collectives dans des musées, centres

d’arts et biennales et six expositions personnelles

un peu partout dans le monde. Dans chaque pays, je suis vu différemment. Aux États-Unis par exem-

ple, on me voit comme un artiste français ou

parisien, en France comme un artiste issu de l’immigration et au Maroc comme un artiste

international. Cette année, mon travail sera montré plus en Asie avec deux grands projets à Tokyo et

une première participation à la triennale de Setouchi. Mais encore une fois c’est impossible de savoir comment le public japonais va réagir à mes expositions.

Salman Rushdie, Ben Barka… De nombreuses figures littéraires et politiques hantent mon travail comme des fantômes. Dans mon installation Face au silence, j’ai travaillé sur

Ben Barka dès 2002, j’ai réactualisé l’installation à

l’occasion de l’inauguration du musée Mohammed

VI en 2014. Salman Rushdie que j’ai rencontré à Bruxelles alors que je venais de finir mon film en

2012, est aussi un personnage clé dans notre vie

contemporaine et qui a attiré mon attention. Mais la

liste est très longue : de Brion Gysin qui m’a inspiré énormément pour la calligraphie, à John Howard

Griffin avec son expérience de transformation

d’homme blanc en homme noir dans l’Amérique des années 60 ou encore Fra Angelico et le tableau

de La Guérison du diacre Justinien par Saint Côme et Saint Damien qui ont inspiré une partie des travaux exposés actuellement au Musée pour la

photographie et les arts visuels de Marrakech. Les intellectuels, toujours courageux ?

Je ne sais pas si les intellectuels ont toujours été

courageux. Cela dépend du combat de chacun.

Être courageux mais pour quelles raisons ?

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History is not mine, 2013, France, 5 min, HD, couleur, stéréo. Photo credit : mounir fatmi Courtesy de l’artiste et ADN Galeria, Barcelone.

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MAG’ I À LA UNE

“ Au Moyen Âge, si vous n’acceptiez pas l’idée que la terre soit plate, vous risquiez d’être brûlé sur la place publique.”

d’art, des musées et même d’écoles d’art.

Personnellement, je pense que le courage, c’est

Je découvre de plus en plus un nouveau public

Vot re av is sur l’impulsion incontestable de la culture ces der nières années et les récentes ouvertures de lieux culturels au Maroc ? Je suis toujours enthousiaste de voir l’ébullition de

la scène culturelle marocaine et l’ouverture de

nouveaux lieux et la pérennisation d’autres struc-

tures. Néanmoins beaucoup de villes marocaines

manquent de structures telles que des centres

Comment sont « lues » vos expositions ici ?

d’affronter une page blanche et d’essayer d’écrire, d’affronter une toile et commencer un projet. Le

combat est avant tout dans l’acte de création : le penser et le réaliser.

Blasphémer pour vous, c’est quoi ? Je ne crois pas que le blasphème soit un concept dont on peut donner une définition. Pour moi, c’est

quelque chose qui n’existe pas. Au Moyen Âge, si

vous n’acceptiez pas l’idée que la terre soit plate, vous risquiez d’être brûlé sur la place publique.

Aujourd’hui, il y a tellement de choses ou de sujets que nous pouvons juger blasphématoires, mais dans un siècle, elles ne le seront plus. C’est une

notion très flottante selon les croyances et dans le temps.

Où se situe la frontière entre sacré et religieux ? Entre sacré et religieux, la frontière n’est pas néces-

sairement tangible. Il y a des objets sacrés, des livres sacrés, la sacralité peut traiter des lieux,

d’objets, de personnages et de religieux bien sûr.

La religion appartient à un dogme et c’est peut être là où pourrait se situer la frontière.

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plus jeune, plus dynamique et curieux. C’est un public qui suit mon travail via internet et les réseaux

sociaux. C’est toujours agréable de pouvoir

montrer les œuvres ici, au Maroc. La rencontre de cette jeune génération est stimulante. D’autre

part, j’ai toujours un public qui me suit depuis ma

première exposition à la galerie Nadar en 1996.

Cela dit, je n’ai pas toujours des retours du public

par rapport à sa propre lecture de mes expositions. Des souvenirs de Tanger, votre ville natale ?

Mes souvenirs de Tanger sont liés à Casabarata, mon quartier de naissance qui était presque une

ville en elle-même avec son marché aux puces qui regroupe tous les objets en fin de vie, arrivant de l’Europe. Puis, vers mes 17 ans, la rencontre avec

Mohamed Choukri qui m’a conseillé la lecture de la

Beat Generation a été déterminante ainsi que la rencontre avec Paul Bowles. Je reviens souvent à Tanger, et je vois combien la ville a changé et con-

tinue sa mutation tout en gardant son mystère. J’ai toujours un grand plaisir à revenir et à revoir mes

amis avec qui je garde un lien particulier. I


Motherland, 2013, 14 barres d’obstacles de 4 mètres, tapis de prière. Photo credit : Rebecca Fanuele Courtesy de l’artiste et Goodman Gallery, Johannesburg-Cape Town.

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MAG’ I À LA UNE

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Calligraphy of Fire, 2015, triptyque, impression pigmentaire sur fine art, 35 x 52,5 cm Photo credit : mounir fatmi Courtesy de l’artiste et Goodman Gallery, Johannesburg – Cape Town



MAG’ I RENCONTRE

Kamil Hatimi approcher l’homme par le livre

C’est à l’occasion de la sortie du premier roman de Kamil Hatimi, La Houlette (2015 aux éditions Elyzad) qui se déroule en grande partie à Tanger, que nous avons souhaité rencontrer l’auteur. Nous avons profité de sa venue à Tanger en février 2016 dans le cadre des rencontres littéraires organisées par l’Institut français pour lui poser quelques questions sur son livre qui ont ouvert d’autres voies vers des considérations plus générales. Entretien mené par Imane El Kettani

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MAG’ I RENCONTRE

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Kamil Hatimi, vous avez publié en 2015 un premier roman aux éditions Elyzad, La Houlette. La Houlette, c’est le nom du périodique dans lequel travaille votre personnage principal, Dragan Chenah, comme journaliste. Sauf que le roman commence sur une impossibilité pathologique pour votre personnage d’écrire. La panne sèche, c’est du vécu ? oui, bien sûr que c’est du vécu. Toute personne en proie au désir d’écrire rencontre, à un moment ou un autre, la douleur de la page blanche. produire un texte est un processus complexe qui ne s’obtient pas d’un claquement de doigt. Tous les écrivains savent cela, je suppose. chacun a ses recettes, ses trucs et ficelles pour dépasser l’épreuve : écriture automatique, listes par association d’idées, stratégies de contournement, etc. La clef du problème réside peut-être dans l’acceptation de ses pannes. parce qu’elles sont indissociables du processus d’écriture en tant que tel, et que le pouvoir sur les mots dépend de la capacité de l’auteur à tenir bon, à ne pas abdiquer dans ces moments de sécheresse textuelle. pour Dragan, il s’agit de tout autre chose. Sa pathologie est tout sauf un simple passage à vide plus ou moins douloureux. car ayant fait de l’écriture son métier, il se retrouve amputé de la faculté d'écrire, clivé au plus profond de son être, parce que toute sa vie, il n’a eu de cesse de refouler certains évènements tragiques de son enfance. Evènements qui ont structuré toute sa vie et qui aujourd’hui, à la manière d’une balle que l’on voudrait maintenir au fond de l’eau, remontent des abysses pour lui exploser à la face. c’est son rapport à l'écriture qui, en premier, fait les frais de ses mensonges répétés. Les mots sont devenus pour lui des coquilles vides qui ont perdu toute faculté d’exprimer ne serait-ce qu’un embryon de vérité. Dans ces conditions-là, écrire revient pour lui à mettre le doigt sur

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“ La langue parlée, c'est la vie, l'âme et le corps d'une culture, le génie d'un peuple, sa nature profonde.” une plaie ouverte. parviendra t-il à retrouver le chemin des mots ? Et à quel prix ? c'est tout l’enjeu de l’arc dramatique de mon roman. Dans votre roman, on est à Casablanca, puis à Tanger, Dragan écume les bars avec les collègues, on fait une virée dans les années de plomb, on est plongés dans les faits divers, dans les souvenirs. Racontez-nous en la genèse ? L’idée de ce roman a germé à la lecture d’un quotidien de la presse officielle nationale, un de ces organes comme il en existe un peu partout dans nos contrées du sud de la Méditerranée et bien au-delà. ces journaux aux contenus éditoriaux proches du néant, dans lesquels on vous explique que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, un peu comme si le temps s’était arrêté à jamais et que nous vivions dans un décor de carton-pâte. chacun saura reconnaître de quel organe de presse il s’agit. À partir de là, je me suis demandé ce qui pouvait se tramer dans la tête d'un type œuvrant dans un tel canard. D’où vientil ? Quelle est sa vie ? À quoi rêve t-il ? Quels sont ses problèmes ? ces questions en appelant d’autres, j'ai fini par tisser, par association d’idées, une structure narrative qui m’a permis d’aborder de nombreux thèmes dont la liberté de la presse, le passé douloureux des années de plomb, la quête de soi, la


mixité culturelle. La Houlette retrace le parcours d’un homme pris entre deux cultures. un type assez, pour ne pas dire complètement, borderline, qui va devoir plonger dans les abîmes de son passé pour se sauver de lui-même. En ce sens, La Houlette est aussi l’histoire d’un sauvetage, la chronique d’une rédemption de dernière minute. Oui, il y en effet des passages très forts, très habilement écrits. Mais dites-moi, vous vivez en France, vous êtes marocain, votre livre se passe au Maroc, pourquoi avoir publié dans une maison d’édition tunisienne ? J’ai soumis mon manuscrit à 23 maisons d’édition françaises, par envoi postal. La majorité d’entre elles m’ont notifié leur refus par des lettres-types, plus formel que cela tu meurs. certaines ne se sont même pas donné cette peine. on m’a fait une proposition de contrat à compte d’auteur qui fleurait l’arnaque à plein nez. no comment. Mais j’ai tenu bon et j’ai eu la chance de rencontrer, par hasard, un proche collaborateur d’Elyzad à qui j’ai parlé de mon manuscrit. Il l’a lu, aimé et fait suivre à qui de droit. Trois semaines plus tard, je recevais une proposition de contrat d’édition de la part d’Elisabeth Daldoul, la fondatrice d’Elyzad. aujourd’hui je suis particulièrement fier de pouvoir figurer dans leur catalogue. parce que c’est une très belle maison d'édition qui fait un travail en tous points remarquable, sensible et soigné à toutes les étapes de l’élaboration du livre. une équipe avec laquelle j’ai eu énormément de plaisir à travailler. Et en raison de la charge symbolique que cela implique d’être publié depuis ce berceau méditerranéen de culture et d’humanisme qu’est la Tunisie. une façon d’être, à mon modeste niveau, passeur d’une idée essentielle ; à savoir que si nous voulons avancer, avec nos frères et sœurs tunisien(ne)s, vers davan-

tage de modernité sociale et politique, cela ne saurait se faire sans une ouverture culturelle qui ne cède rien aux censeurs de tous bords ; ceux qui rêveraient d’appliquer des normes de salubrité aux productions culturelles, de les circonscrire dans la sphère proprette d’un folklore décoratif, voire de les réduire au silence. au regard de ce péril-là, nous, écrivains et artistes du sud de la Méditerranée, nous sommes tous dans le même bateau. À quoi attachez-vous le plus d’importance quand

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“ Je pense que cette question de la filiation et de la mixité culturelle a été pour moi un élément déclencheur de mon désir d'écrire” vous écrivez ? Je me concentre tout d’abord sur la fluidité du texte, en m'efforçant d’écrire dans une langue aussi simple et accessible que possible. « Entre deux mots, toujours choisir le plus commun, le plus direct » : un adage qui résume assez bien ma démarche. La question du rythme, de la musicalité (mais pas au sens lyrique), est une préoccupation constante pour moi. Je passe énormément de temps à relire mes textes à voix haute, afin de débusquer les accrocs, les sonorités bizarres ou trop plates, les impressions de chute. Je m'efforce aussi d’utiliser une langue aussi proche que possible du langage parlé, tout en veillant à alterner avec des passages plus écrits, plus soutenus, qui permettent de supporter la tension et l’arc dramatique de la narration. Tout cela est, finalement, assez intuitif chez moi. Et, pour être tout à fait honnête, n’ayant pas de formation littéraire à proprement parler, j’écris surtout comme je peux. Votre roman fait la part belle aux dialogues, aux événements issus de l’actualité marocaine. Vous considérez-vous comme un auteur réaliste ? J’avoue un faible pour les dialogues. La langue parlée, c’est la vie, l’âme et le corps d’une culture, le génie

d’un peuple, sa nature profonde. rien de tel donc que des dialogues vivants, bien balancés pour enrichir le texte d’un supplément d’âme et de vraisemblance. cela fait-il de moi un auteur réaliste ? Je ne saurais répondre de manière catégorique à cette question-là. En tous les cas, pour ce qui de La Houlette, je ne me voyais pas écrire autrement qu’au plus près des réalités marocaines. ce livre a été l’occasion d’assouvir un besoin profond ; celui de livrer mon regard personnel sur ce pays où je suis né, où j’ai grandi et où je garde de profondes attaches affectives. Mon texte à beau être empreint d'une sorte de nostalgie contenue, il n’en demeure pas moins sans complaisance vis-à-vis des réalités marocaines. Face aux travers de notre société (l’hypocrisie et le conformisme étriqué qui règnent dans certains milieux des médias et de la politique - la brutalité qu’elles engendrent - la bigoterie poussée jusqu’au pathétique, sans parler de cette sorte de dictature des mœurs qui tend à vouloir sévir à tous les échelons de la société), il me semble que c'est, en tant qu’auteur, un devoir envers son prochain que de livrer son ressenti face à cette réalité-là. Voir et dire le plus honnêtement possible. ce pourrait être mon credo littéraire. Sans oublier de maintenir avec le réel une nécessaire et très salutaire distance humoristique. ne serait-ce que pour ne pas se prendre trop au sérieux et éviter de verser dans un pathétique larmoyant pour lequel je n’ai, à vrai dire, aucun goût. « Il y a peu de choses qui séparent l’horrible du comique », disait Ionesco. L’humour ayant le pouvoir redoutable de révéler l’insignifiance des choses, je reprends très volontiers cette affirmation à mon compte. Elle traduit bien mon souci constant de maintenir vivante en moi la veine de l’ironie et du sarcasme. J'ai la faiblesse de penser que l’humour est la seule chose encore capable de nous sauver des turpitudes de ce monde à la dérive.

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MAG’ I RENCONTRE

En quoi vous sentez-vous proche de votre personnage principal ? Je me souviens très bien de ce jour où le personnage de Dragan a vu le jour sous ma plume. cet instant où il s’est mis à exister pour m’accompagner jour et nuit pendant tout le temps qu’a duré la rédaction de La Houlette. Il est évidement très proche de moi pour de multiples raisons. Mais la vie de Dragan n'est pas la mienne. nous avons des points communs, partageons des expériences communes, mais nos vies ne se confondent pas pour autant. parmi ces expériences je pourrais citer, entre autres, le fait que nous sommes l’un et l’autre issus d’un mariage mixte. Il est né d’une mère serbe et d’un père marocain. Moi, d’une mère allemande et d’un père également marocain. pourquoi cette différence entre nous ? pourquoi avoir choisi une mère serbe plutôt qu’une mère allemande ? allez donc savoir ce qui se trame dans la tête d’un auteur lorsqu’il fait ses choix ! plus sérieusement, je pense que cette question de la filiation et de la mixité culturelle a été pour moi un élément déclencheur de mon désir d'écrire. Je voulais tordre le cou à cette question qui m’avait été posée maintes fois durant ma vie et que l’on continue d’ailleurs encore à me poser de temps à autre : « Tu te sens davantage marocain ou allemand ? » c’est comme si l’on me sommait d’exprimer une préférence pour l’un ou l’autre de mes deux parents. S’il existe un lien fort entre nous, c’est ce besoin impérieux quasi viscéral de régler un sort à cette injonction de nous conformer à une identité unique et exclusive, bien homogène et lisse. comme si l’identité d’une personne pouvait se réduire au simple fait d’appartenir à une nation ou à une autre. Nous présentons dans ce numéro, un portfolio de vos travaux photographiques. Vous avez longtemps fait de la photo, comment passe-t-on

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de l’image « écrite avec la lumière » aux écrits sur papier ? L’écriture est un prolongement de la photographie, son aboutissement. Écrire revient à restituer aux images le bruissement du monde d’où elles ont été extraites pour les faire renaître à la vie. cela permet également d’extirper les sujets photographiés du silence dans lequel l’œil du démiurge les a plongés, pour leur offrir une voix, une vie, un mouvement et une destinée. Je ressens fortement ces correspondances entre les deux disciplines, l’une alimentant l’autre dans un mouvement perpétuel de va-et-vient. ce n’est d’ailleurs pas un hasard si oucila, la femme de Dragan dans le roman, est photographe de métier. Il y a un passage dans La Houlette où elle est en proie à un terrible vertige face à un panorama d'une rare beauté (le détroit de Gibraltar baigné de lumière hivernale) mais qui s’obstine inlassablement à lui renvoyer le reflet de ses doutes existentiels et qu’elle est impuissante à restituer sous forme d’image. une situation que j’avais vécue et qui m’a inspiré des développements auxquels je n’aurai sans doute jamais pensé si je n’avais eu cette proximité avec la photographie. aujourd’hui, je suis en pleine écriture de mon deuxième roman qui, je l’espère, sortira dans le courant de l’année. n’étant pas un adepte de la polychronie, je fais une petite pause avec la photo. nul doute que j’y reviendrai plus tard, afin qu’elle m'inspire de nouvelles idées, des histoires, d’autres rêveries, j’espère. I



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L’OEIL DU PHOTOGRAPHE

En ville... Kamil Hatimi Kamil Hatimi n’est pas seulement écrivain, comme on a pu le lire dans son interview (p. 28). Depuis des années, il s’est illustré dans la photographie avec une belle liberté. nous avons voulu montrer toute la palette de ses noirs et blancs, avec ce portfolio très marocain, urbain où moderne et tradition se côtoient sans chocs, tel un tracé géographique d’un homme éperdument amoureux de sa terre natale.

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CULTURE I AGENDA

- L’AGENDA CULTUREL Expos

Antonio Fuentes Un fort esprit

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Zone internationale neutre sous la souveraineté du Sultan du Maroc, Tanger rassemblait un amalgame de cultures qui ont contribué à enrichir son image. Refuge d’artistes, écrivains, hommes politiques, cinéastes et personnages plus ou moins exotiques, Tanger a toujours offert une atmosphère propice à la créativité, un endroit où développer ces idées impensables dans d’autres endroits. C’est dans ce contexte qu’Antonio Fuentes (Tanger, 1905-1995) a passé sa jeunesse passionnée. Un espace qui lui offrit la diversité des opinions, la confrontation des idées et cultures, l’analyse de la pensée et le milieu créatif pour se consacrer pleinement à la peinture et au

dessin. Son œuvre est une révélation de l’instant, un reflet des inquiétudes les plus personnelles que l’artiste a su à tout moment vivre intensément, jamais soumis aux mensonges de l’argent et toujours cohérent dans ses propres convictions. Amoureux de l’ambiance et des traditions du Maroc, les scènes et les portraits que Fuentes a captés constituent une riche chronique des coutumes du pays. Un artiste à l’esprit fort, inquiet et analytique qui jamais ne se laissa emporter par l’excès d’exotisme qui dénature la réalité.

Galerie d’art Lusko Jusqu’au 28 mars



CULTURE I AGENDA

- Expos (suite) Mathias Magnus 7m2 un enfant né dans l’art, entouré de photos et de peintures, évoluant ainsi dans des actions viscérales, propre aux artistes. Mathias Magnus change de direction en se consacrant dorénavant à la peinture suivant les traces et le geste de son père Georges Le Forestier, artiste peintre. nocturnes les 14 et 28 avril. Exposition jusqu’au 30 avril. Galerie Photo Loft Vernissage le 24 mars à 19h00

Amina Daghmoumi L’artiste tangéroise présentera ses créations aériennes élaborées en technique mixte sur bois et toile jusqu’au 31 mars. Galerie Dar D’Art Vernissage le 11 mars à 19h00

Abdellatif Bouziane Esperanza abdellatif Bouzaine, très attaché à sa ville natale, Tanger, s’attache à la condition humaine, au multiculturalisme et à la diversité de la cité du Détroit. En noir, blanc, vert et rouge comme le drapeau marocain, l’artiste propose des tableaux lumineux dans un travail expérimental proche du pop art. Jusqu’au 23 avril. Galerie Artingis

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Vernissage le 17 mars à 16h30


Exposition collective Femmes en progrès En collaboration avec l’association Darna et à l’occasion de la journée internationale de la Femme, la galerie Volubilis propose les peintures réalisées par les artistes en herbe de la maison des enfants et de la maison des femmes. Jusqu’au 3 avril.

Sonia Merazga L’expo politiquement incorrecte Jusqu’au 9 avril. Border Independant Art Factory Vernissage le 26 mars à 18h00

Galerie Volubilis Vernissage le 8 mars à 19h00

Azeddine première exposition des peintures sur bois en petit format d’azeddine, pêcheur et peintre d’art brut. Les dessins d’azeddine nous transportent vers des rivages lointains où naissent des personnages imaginaires sortis de la mer, dansants et toujours en mouvement, à l’image de l’artiste qui, à plus de 70 ans, a su créer des images aussi dynamiques que contemporaines. Du 5 au 31 mars. Galerie Conil Vernissage le 5 mars

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CULTURE I AGENDA

- Littérature -

Z Chambre 35 Marc Boisseuil

Z Tanger, Tanger Leopoldo Ceballos

Marc Boisseuil signera son livre en édition limitée chambre 35, résultat de son travail de déchirures et de collages pendant une résidence dans la chambre 35 de la Villa de France où Matisse avait séjourné. ce sera l’occasion d’une exposition de ses nouveaux travaux. Librairie les insolites Le 26 mars à 19h00

Rencontre avec l’auteur. En langue espagnole. présentation du roman saga d’une famille espagnole à Tanger durant un siècle, tout au long de ses années glorieuses et jusqu’à la perte de son statut international. Institut Cervantes de Tanger Le 17 mars à 19h00

Z Le cahier de Zahir Reda Sadiki

Djillali Defali

Z De la BD à Assassin’s Creed

Zahir, 23 ans, nourrit l’espoir de quitter son pays. Il décide alors de tenir un carnet intime qu’il appelle Luigi. reda Sadiki est médecin à Tétouan. Le cahier de Zahir est son premier roman. Médiathèque de l’Institut français de Tétouan Le 10 mars à 18h30

Djillali Defali est né en 1972 à Bordeaux. Il évoquera son parcours dans la BD, ses sources d’inspiration et son arrivée chez ubisoft dans le cadre de la création du jeu vidéo assassin’s creed. Institut national des Beaux Arts de Tétouan Le 31 mars à 16h00

Z Abdelghani Fennane

Z Carmen Laforet et autres femmes

Rencontre et discussion avec Stéphanie Gaou. En partenariat avec la librairie les insolites abdelghani Fennane, enseignant à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Marrakech, est spécialiste de abdelkébir Khatibi auquel il a consacré son doctorat. Il est poète, essayiste (critique littéraire et critique de la photographie) et l’auteur de trois recueils de poèmes. Médiathèque de l’Institut français de Tanger Le 18 mars à 18h30

Z Mohammed Loakira Rencontre et discussion avec Rachid Khaless. En partenariat avec la librairie La Virgule Mohamed Loakira, poète et écrivain de langue française, publie depuis le début des années 70. Lauréat du prix Grand-atlas-poésie 1995 et du prix Grand-atlas-roman 2010, il à également réalisé des spectacles, montages audio-visuels et deux émissions culturelles à la rTM. Médiathèque de l’Institut français de Tanger Le 9 mars à 18h30

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Par Rocío Rojas-Marcos. En langue espagnole. conférence sur le thème des écrivaines tangéroises. Institut Cervantes de Tanger Le 8 mars à 19h00

20E SEMAINE DE LA FRANCOPHONIE La Semaine de la langue française et de la Francophonie est le rendez-vous régulier des amoureux des mots en France comme à l’étranger et l’occasion de réunir les apprenants des cours de langue et leurs parents autour de créations originales. Dans ce cadre, l’Institut français de Tanger organise des concours tel que le Tremplin Slam pour les groupes d’adolescents. Les apprenants du blog journalistique animeront eux aussi des projets/ concours autour des 10 mots de cette année. Institut français de Tanger Le 19 mars


- Conférences UNIVERSITY OF NEW ENGLAND conférences en langue anglaise ST français.

Healt and Sanitation in Africa

Conférence de James L.A. Webb, Jr L’eau et la nourriture contaminées par les rejets humains sont une cause majeure de morbidité et un déterminant principal de mortalité infantile dans l’hémisphère sud. comment les défis de santé majeurs sont-ils relevés en afrique, comparativement avec le reste du monde ? Le 23 mars à 19h00

The Long March for Civil Rights in America

Conférence de Robert Michael Franklin La volonté d’offrir les mêmes droits de citoyenneté à tous les américains a été une lutte constante depuis les origines de la nation, plus particulièrement durant les années 1950 et 1960. ces droits ont été officiellement reconnus en 1965 et Martin Luther King cadet en devint le symbole. passage en revue de l’histoire de cette longue marche et rôle de la culture, de la coopération religieuse interconfessionnelle et de la technologie dans l’acquisition de ces droits. Le 24 mars à 19h00

La Méditerranée tragique d'aujourd'hui : interrogations et perspectives Par Salah Stetié, poète et essayiste libanais, auteur du livre Cultures et violence en Méditerranée. L’ancien ambassadeur a consacré au Mare nostrum une partie de sa réflexion, analysant les tenants et aboutissants de cette région du monde où sont nés – fût-ce parfois sous le couvert du Dieu unique – l'humanisme ainsi que la civilisation issue de celui-ci et ses cultures contrastées. or aujourd'hui, la Méditerranée déchirée vit une terrible, une dangereuse tragédie identitaire dont la conséquence est, ici et là, la détérioration de la volonté de dialogue. Galerie Delacroix de l’Institut français de Tanger Le 15 mars à 18h30 Médiathèque de l’Institut français de Tétouan Le 16 mars à 18h30

La politique au Féminin dans le Maroc Contemporain Par Touria Tajeddine, présidente du Réseau Espace Citoyenneté. café-débat qui donne la parole à tous. Entrée libre sur incription préalable sur ferdaous@cap-sup.com. Cap Sud Le 7 mars à 16h00

La réussite féminine de Regnault Par l’association des Élèves et Anciens Élèves du Lycée Regnault de Tanger. Animé par Mary-Rahma Homman. plusieurs femmes, anciennes élèves du Lycée regnault de Tanger, viendront parler de leur réussite professionnelle dans les domaines de l’économie, la finance, l’art, la culture, le design, etc. Consulat général de France à Tanger Le 25 mars à 18h00

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CULTURE I AGENDA

- photo Iman Chair Vision d’une aspie L’artiste tangéroise présente une série de 20 clichés capturés avec ce regard particulier qui s'arrête souvent sur un détail se focalisant ainsi sur un objet ou une personne. ce sera également une rencontre qui vous éclairera sur l’univers aspie, une sorte de passerelle entre le monde de l'autisme et le monde "dit" normal. Jusqu’au 25 mars. Espace galerie les insolites Vernissage le 4 mars à 19h00

Le Maroc en images Exposition collective de photographes espagnols et marocains sur le thème de la variété des paysages du Maroc : Joaquín Mayordomo, ayoub El Badri et anas Kaouachi. Institut Cervantes Le 7 mars à 19h00

Marco Barbon Restitution de résidence « ce travail photographique, que j’ai entamé à Tanger à la fin de l’année 2014, cherche à restituer la dimension profondément théâtrale de cette ville. (…) Mon approche photographique du paysage urbain s’éloigne de la simple documentation pour dessiner un portrait imaginaire, presque onirique de la ville. » Institut français de Tanger Le 24 mars

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- Spectacles Finir en beauté

Mohamed El Khatib Théâtre

Mohamed El Khatib voulait écrire un texte à partir d’entretiens réalisés avec sa mère. Le 20 février 2012, la mort interrompt tout. Sur le lit d’hôpital, sa mère l’interroge: « pas d’opération ni rien ? non, rien. Ils ne peuvent plus rien faire. » L’émiettement intérieur du fils orphelin s’incarne dans un récit discontinu, servi par une forme composite: extraits de journaux, emails envoyés et reçus, messages téléphoniques, sms, bribes d’échanges avec le père, transcriptions d’enregistrements, vidéos… Le matériau intime embrasse fiction et documentaire. ces instantanés de vie évoquent avec délicatesse la famille, le pays, la langue maternelle, le souvenir, le deuil. À travers cette cartographie émouvante, mais aussi caustique et souvent drôle, Mohamed El Khatib, seul en scène, porte ce récit autobiographique. Salle Beckett de l’Institut français Le 5 mars à 19h30

Cheikh Ghassens chante Brassens Imaginez Brassens chanté en darija. Et Brassens qui parle. Des documents uniques, oubliés… cheikh Ghassens vous donne rendez-vous pour cette soirée dédiée au grand homme où les paroles prononcées en darija donnent une nouvelle vie, un nouveau sens et une seconde chance aux spectateurs nostalgiques de ces moments de magie où le texte trône et la musique n’est qu’un prétexte. cheikh Ghassens : guitare & chant - Yassir Tarjoumani : guitare - Ismail chidmi : guitare. Tabadoul Le 13 mars à 20h30

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CULTURE I AGENDA

- spectacles (suite) -

Obsession obsession est un groupe de rock fondé en mars 2012 dans la ville de Tétouan par randa achehbar (voix lead), adil chougrani (lead guitare, flûte, piano), amer Tahayakt (guitare), achraf Haddad (batterie) et Houssam Boudaghia (basse). Tarif : 50 DH Tabadoul Le 26 mars à 20h30

Ilyess Khattar Live project

Des rythmes transportant à travers les tendances et les continents. Du jazz, du funk, du reggae, de l'indie, du rock et de l'oriental... Un subtil et puissant mélange des genres colorés aux sons de basse, percussions, guitare, piano, trombone et violon. Tarif : 80 DH Tabadoul Le 20 mars à 19h00

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Soufi, mon amour Hassan El Jaï Entre expérience artistique et voyage mystique, Hassan El Jaï donne vie à plusieurs chapitres du roman d’Elif Shafak. un voyage vers la ville de Konya au XIIIe siècle, sur les pas de Shams de Tabriz le derviche errant et de bien d’autres...Tarif : 100 DH Le Cerle des Arts Le 5 mars à 18h30



CULTURE I À L’AFFICHE

- à l’affiche en mars -

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Les séances de la Cinémathèque Z Les films du mois MIA MADRE

De Nanni Moretti Avec Margherita Buy, John Turturro et Nanni Moretti Fiction, Italie, 2015, VOstFR À partir du 1er mars

NOTRE PETITE SOEUR

De Hirokazu Kore-Eda Avec Haruka Ayase et Masami Nagasawa Fiction, Japon, 2015, VOstFR À partir du 8 mars

CHAIBIA

De Youssef Britel Avec Saadia Azgoun, Mourad Zaoui et Latifa Ahrare Fiction, Maroc, 2015, VOstFR À partir du 6 mars

Sélection spéciale François Truffaut JULES ET JIM

LE DERNIER MÉTRO

De François Truffaut Avec Jeanne Moreau et Oskar Werner Fiction, France, 1962, VF En mars

De François Truffaut Avec Catherine Deneuve et Gérard Depardieu Fiction, France, 1980, VF En mars

LES 400 COUPS

VIVEMENT DIMANCHE

De François Truffaut Avec Jean-Pierre Léaud et Claire Maurier Fiction, France, 1959, VF En mars

De François Truffaut Avec Fanny Ardant et Jean-Louis Trintignant Fiction, France, 1983, VF En mars

Z Les films de L’Institut français 21 NUITS AVEC PATTIE

D’Arnaud et Jean-Marie Larrieu Avec Isabelle Carré, Karine Viard et André Dussolier Fiction, France, 2015, VF Le 8 mars à 21h00

LES COWBOYS

De Thomas Bidegain Avec François Damiens et Finnegan Oldfield Fiction, France, 2016, VF Le 10 mars à 19h30 Le 15 mars à 21h00

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MAG’ I À L’AFFICHE

Ciné-club American Language Center

Opéra et ballets Le lac des cygnes de P. I. Tchaikovski

Chorégraphie et mise en scène : Rudolf Noureev (d’après Marius Petipa et Lev Ivanov) Direction musicale : Vello Pahn Ballet enregistré en 4 actes Avec l’orchestre et les choeurs de l’Opéra national de Paris, en VOstFR Les États-Unis ont toujours accueilli des réalisateurs à la recherche du “rêve américain”. La Cinémathèque de Tanger, L’Américan Language Center et la Légation américaine vous invitent à découvrir ces réalisateurs venus du monde pour enrichir la filmothèque américaine.

L’ODYSSÉE DE PI De Hang Lee

Avec Suraj Sharma et Irrfan Khan Fiction, États-Unis, 2012, VOSTFR Après une enfance passée à Pondichéry en Inde, Pi Patel, 17 ans, embarque avec sa famille pour le Canada. Mais son destin est bouleversé par le naufrage du cargo. Il se retrouve seul survivant à bord d'un canot de sauvetage. Seul, ou presque... Richard Parker, splendide et féroce tigre du Bengale, est aussi du voyage.

Le 11 mars à 19h30

Iolanta / Casse Noisette de P. I. Tchaikovski

Le 13 mars à 19h30

Chorégraphie : Sidi Larbi Cherkaoui, Edouard Lock, Benjamin Millepied, Arthur Pita et Liam Scarlett Mise en scène : Dmitri Tcherniakov Direction musicale : Alain Altinoglu

VOL AU DESSUS D’UN NID DE COUCOU De Milos Forman

Ballet et opéra en direct. 2016 Avec l’orchestre et les choeurs de l’Opéra national de Paris, en VOstFR

Avec Jack Nicholson et Louise Fletcher Fiction, États-Unis, 1975, VOSTFR Prisonnier, McMurphy échappe aux travaux forcés en simulant la folie. Il est transféré dans une clinique psychiatrique. Sous les soins de l'infirmière Ratched, il s'oppose vite par sa trop forte personnalité aux méthodes répressives de cette dernière. Quarante ans après sa sortie, le film aux cinq Oscar n’a rien perdu de sa force.

Le 27 mars à 19h30

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Conte fantastique inspiré d’anciennes légendes nordiques de princesses métamorphosées en cygnes, Le Lac des cygnes donna naissance à un mythe : celui de la danseuse-cygne, ballerine par excellence. Parmi les chorégraphes qui s’emparèrent de ce grand « ballet blanc », Noureev est sans doute celui qui sut le plus en éclairer la profondeur désespérée. Ballet enregistré (1984).

Confié au metteur en scène Dmitri Tcherniakov, ce programme exceptionnel associe tous les talents de l’Opéra de Paris et propose dans une même soirée un opéra et un ballet : Iolanta et Casse Noisette, initialement prévus par Piotr Ilyitch Tchaikovski pour être présentés ensemble. Créés en 1892 au théâtre Mariinski de St-Pétersbourg, ils furent ensuite donnés séparément. Le 17 mars à 17h45


Le Ciné-Club de la Cinémathèque GANGSTERS AU CINÉMA

Le Ciné Club de la Cinémathèque de Tanger vous invite à revoir ou découvrir des films marquants de l'histoire du cinéma et à guider votre regard au-delà de l'écran...

® SÉANCE DU 6 MARS À 19H30

You only live once

De Fritz Lang Fiction, USA, 1937, VOstFR Avec Henry Fonda et Sylvia Sidney Eddie Taylor sort enfin de prison, bien décidé à regagner le droit chemin aux côtés de sa femme. Mais la société se montre rancunière. Renvoyé de son travail, Eddie est accusé d’un hold up meurtrier et condamné à mort. Il décide de s'évader. Librement inspiré de la vie de Bonnie et Clyde.

® SÉANCE DU 20 MARS À 19H30 Le Doulos

De Jean-Pierre Melville Fiction, France, 1962, VF Avec Jean-Paul Belmondo et Serge Reggiani À sa sortie de prison, Maurice Faugel apprend le meurtre de sa femme et, consumé par le désespoir, tue le receleur chez qui il logeait avant de lui voler ses bijoux. Puis, il prépare un dernier casse avec son complice Rémy et demande l'aide de Silien pour le matériel. Ce dernier, appelé le Doulos, est craint par tous car on le prend pour un indicateur de la police.

À Tabadoul la musique à l’écran Antonio Vivaldi Le 11 mars à 19 h Tabadoul vous propose une nouvelle soirée dédiée à Vivaldi en collaboration avec Vocea et la librairie de la Résistance à Tanger. Une projection (tarif : contribution libre) suivie d’un dîner-conférence (80 DH).

Un prince à Venise

De J.L. Guillermou Avec Stefano Dionisi, Michel Serrault et Michel Galabru. 2006

Dîner-conférence L’influence de Vivaldi, compositeur baroque, sur la musique classique Par Sabine Steffan

spécial 8 mars Le 8 mars à 19 h Tabadoul vous propose, à l’occasion de la journée internationale de la femme, une soirée débat sur le thème des droits des femmes. Une projection (tarif : contribution libre) suivie d’un dîner-rencontre (80 DH).

La source des femmes De Radu Mihaileanu Avec Leïla Bekhti, Hafsia Herzi et Hiam Abbass. VOstFR, 2011

Dîner marocain-rencontre

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MAG’ I À L’AFFICHE

Ciné Collection

En collaboration avec la Cinémathèque de Tanger, l’institut Cervantes propose une programmation d’un long métrage et de dix court métrages (conçue par la Coordinatrice TRAMA) pour nous rapprocher des univers des auteurs contemporaines espagnoles. Du 9 au 11 mars.

Rond point Chatila

Le 9 mars à 19h30

De Abi Samra Maher / Documentaire, Liban, 2005, VOstFR En immersion dans le camp de Chatila, le film cherche des fragments de vie saisis dans les 150 mètres de la rue principale. Il y a l'attente, la cause à défendre, le retour des réfugiés et la révolution. Les personnages racontent des bribes de leur histoire dans le camp. Le film creuse dans le présent et la vie quotidienne de ces personnages. À Chatila, le temps est suspendu.

Genet à Chatila

De Richard DIndo / Doc., France/Suisse, 1999, VF 19 septembre 1982, Jean Genet entre dans le camp de Chatila au lendemain du massacre de ses occupants. À la fin de sa vie, malade et alors qu’il n’avait plus écrit depuis plusieurs années, il raconte ses “ Quatres heures à Chatila ”. E., 1999, une jeune femme, Mounia part sur les traces de Genet. Tout au long de son voyage, elle lit Un captif amoureux et, comme le faisait l’auteur en l'écrivant, elle écoute le Requiem de Mozart. Le 29 mars à 19h30

FESTIVAL DU CINÉMA FRANÇAIS

Les 19 et 20 mars à la Cinémathèque de Tanger L’Institut français du Maroc organise la première édition du Festival du cinéma français, une occasion pour découvrir en avant-première six des dernières productions françaises.

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Espacio Femino

Chaque mois, la Cinémathèque vous propose de découvrir des films sur Tanger, des films de réalisateurs tangérois, marocains ou plus largement issus du monde arabe.

Première session Courts métrages - Le désir de la civilisation / De Carolina Astudillo - Flexibility / De Remedios Crespo - Madrid / De Janaina Marques - Nire Aitaren Etxea / D’Irène Bau - La bonne foi / De Begona Soler

Deuxième session Courts métrages Le 10 mars à 19h30

- Célébrations / De Paz Pinar - Cet autre / De Maria Onzain et Alberto R. Pena-Marin - Génération K / De Gemma Badia - Juliana / De Jana Herreros - Sarisosa / De Maria Jose Anrubia

Troisième Session Long métrage Le 11 mars à 19h30

Basilio Martin Patino, la dixième lettre De Virginia Garcia Del Pino Documentaire, Espagne, 2014, VOstFR Basilio Martín Patino envoie en 1966 neuf lettres à Berta. Presque cinquante ans après, Virginia García del Pino tente d’écrire la dixième. Une lettre partagée entre elle et Basilio Martín Patino, le portrait d’une identité en fuite.


RÉSIDENCE D’ARTISTE Le 13 mars

L’Institut français du Maroc présente roger des prés pour son film L’ennemi déclaré - Jean Genet trahi par roger des prés. présentation du projet et de la scène tournée au Maroc, lecture, etc.

Semaine du film allemand

CInémathèque de Tanger URBAIN En partenariat avec le Goethe Institut AIME !

4 films, 4 ambiances : celles survoltées de jeunes européens aujourd’hui et d’Allemagne de l’Est au moment de la réunification, de la folie du monde virtuel, ou encore de la justice des crimes de la seconde guerre mondiale.

17e édition du Festival national du film Du 26 février au 5 mars La cinémathèque accueille la deuxième diffusion des films du FNF, organisé par le Centre Cinématographique Marocain. Infos sur www.ccm.ma ou sur www.cinemathequedetanger.com.

Films hors compétition ®Strave your dog d’Hicham Lasri /

La route du pain d’Hicham Elladdaqi / Bara de Mohamed Qissi / FCAK

en compétition ®TheFilms sea is behind d’Hicham Lasri /

L'orchestre de Minuit de Jérôme Olivar Cohen / Des... espores de Mohamed Ismail / La isla de perejil d’Ahmed Boulane / Larmes de Satan d’Hicham El Jebbari / A mile in my shoes de Said Khallaf / La marche verte de Youssef Britel / La mélodie de la morphine d’Hicham Amal / Petits bonheurs de Mohamed Chrif Tribak / Raja bent el mellah d’Abdelilah El Jaouhary / Insoumise de Jawad Rhalib / Les hommes d’argile de Mourad Boucif

Le labyrinthe du silence

Le 22 mars à 19h30

De Giulio Ricciarelli, 2015

Who am I ?

De Baran Bo Odar, 2014 Le 23 mars à 19h30

Le temps des rêves Le 24 mars à 19h30

D’Andreas Dresen, 2014

Victoria

De Sebastien Schipper, 2014 Le 25 mars à 19h30

La séance du spectateur La vie des Autres

De Florian Henckel von Donnersmarck Fiction, Allemagne, 2007. Avec Ulrich Mühe, Sebastian Koch et Martina Gedeck Cinémathèque de Tanger Le 25 mars à 19h00

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MAG’ I AGENDA JEUNESSE

- l’agenda des petits - SPÉCIAL CINÉMA -

Ma séance Ciné

FICAM

à la Cinémathèque de Tanger

Festival International de Cinéma d’Animation de Meknès Du 30 mars au 2 avril cinémathèque de Tanger

La prophétie des Grenouilles De Jacques-Rémy Girerd Animation, France, 2003, VF À partir de 6 ans Les grenouilles se réunissent. un terrible évènement va venir : un déluge de 40 jours qui va submerger le monde entier, mais ça, les humains ne le savent pas encore… À partir du 2 mars février

Les fantastiques livres volants De Morris Lessmore Animation, France/Argentine/Luxembourg/ USA, 2015, VOstFR, à partir de 7 ans cinq courts métrages. Monsieur Hublot Le petit blond avec un mouton blanc Dripped Luminaris Les fantastiques livres volants À partir du 16 mars

Ateliers

Fabrication d’une chambre noire cet instrument optique, sorte de petite salle de cinéma, permet de voir, grâce à un dispositif optique, une image proche de la réalité en deux dimensions.. À partir de 6 ans // Tarif : 35 DH l’atelier + une place pour le film jeune public de 16h30 offerte - Places limitées, réservez sur : archive@cinemathequedetanger.com Cinémathèque de Tanger Le 26 mars à 14h30

Découverte création sonore Tarif atelier : 50 DH - repas : 30 DH Tabadoul Le 20 mars de 11h00 à 17h00

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de Simon rouby (France, 2015) ®Le 30ADAMA mars à 10h00

TOUT EN HAUT DU MONDE de rémi chayé ®(France/Danemark, 2015)

®

Le 31 mars à 10h00

AVRIL ET LE MONDE TRUQUÉ Film proposé par l’Institut français de Tanger De Franck Ekinci et christian Desmares, conception graphique de Jacques Tardi (France, 2015) - cristal du long métrage au festival d’annecy 2015 Le 31 mars à 19h30 PIERRE-LUC GRANJON ®LesRÉTROSPECTIVE 4 saisons de Léon

HIVER DE LÉON de pierre-Luc Granjon et pascal Le nôtre (France, 2007) / AUTOMNE DE POUGNE de pierre-Luc Granjon et antoine Lanciaux (France, 2012) Le 1er avril à 10h00

PRINTEMPS DE MÉLIE de pierre-Luc Granjon (France, 2009) / ÉTÉ DE BONIFACE de pierre-Luc Granjon et antoine Lanciaux (France, 2011) Le 1er avril à 11h00

®

ANINA d’alfredo Soderguit (uruguay/ colombie, 2015) Le 2 avril à 10h00 en présence du réalisateur


Lire pour grandir Séances de lecture gratuites pour enfants de tous âges. activité initiée par Yomad éditions avec le soutien de l’Institut français de Tanger et la librairie les insolites. Institut français de Tanger Tous les dimanches de 11h00 à 12h30

L’heure du conte Séances animées par Laetitia Tropée. 5 mars : La maison de ma grand-mère de pep Bruno 12 mars : aladin d’Elisa Squillace 19 mars : La liseuse des marées de Sylvain rivière 26 mars : Les plus beaux contes zen d’Henri BrunelSaïz Institut français de Tanger Les samedis de 15h30 à 16h15

Soirée repas-jeux une soirée jeux en compagnie de Laura et ugo. choisissez votre jeu, votre pion, et c’est parti ! pour les enfants à partir de 10 ans et les parents. Soirée repas : 60 DH Tabadoul Le 25 mars à 20 h

Ouvert non stop 7 jours / 7 de 12 h à 23h15

Commandez en ligne sur notre site : En espagnol...

À l’Institut Cervantes

Petits lecteurs Séances de lecture de contes pour enfants de 3 à 6 ans, les mardis à 17h00 : un cuento chino (8/03) - Las babuchas voladoras (15/03) - Las estaciones (22/03) Ateliers Lettres en 3D. pour enfants de 7 à 12 ans, les mercredis à 17h00. Sessions les 9, 16 et 23 mars. Tarif : 120 DH / mois. pour participer, il est nécessaire de détenir la carte de la bibliothèque et de s’inscrire au préalable. plus d’infos : Biblioteca Juan Goytisolo. Tél. : 05 39 93 20 01. Mail : bibtan@cervantes.es

www.otorisushi.com ou par téléphone au

05 39 32 55 33 41, avenue de la Résistance 90 000 Tanger


Place aux femmes

CULTURE I LIVRES

Sélection de Stéphanie Gaou, libraire

En ce mois de mars qui célèbre, grâce au 8, les droits de la femme dans le monde, relisons celles qui ont su accorder aux femmes la voix et la place qu’elles méritent. Je ne peux que vous inciter, Mesdames (et Messieurs aussi, ne vous en déplaise), de relire les essais de feue Fatima Mernissi, éminente sociologue marocaine partie en novembre 2015, comme je le préconisais déjà dans notre numéro de janvier, qui a pu insuffler une énergie pérenne au monde de la pensée en faveur des femmes. Je me propose de vous faire asseoir avant l’avènement du printemps pour vous donner à lire et réfléchir sur les textes fondateurs de la pensée ou philosophie féministes.

Les femmes seraient « libres pour rien » sans la publication du texte « pilier » de Simone de Beauvoir Le Deuxième Sexe, romancière proclamée féministe et existentialiste, en 1949. Cet essai théorique retrace des siècles d’existence et de soumission de la femme. Beauvoir, sans tendresse souvent pour ses congénères, dresse une géophysique du domaine féminin, reprochant aux femmes de n’avoir pas assez pris conscience de leur condition, d’être trop souvent complices des

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hommes qui les tiennent pour moindres et de ne pas lutter suffisamment pour « devenir » femmes, dans la plénitude de leur action. Elle en appelle aux hommes aussi pour mener de concert cette lutte. Sans ce livre qui a su aborder des sujets aussi controversés que le contrôle des naissances ou de l’avortement, l’Europe n’eut jamais pu mener une émancipation raisonnée des femmes. En regard des avancées encore timides dans de nombreux pays, ce livre nous fait poser la question suivante : les femmes ont-elles vraiment compris les responsabilités qu’elles doivent assumer pour se débarrasser des carcans de la société ?

Une contemporaine de Simone de Beauvoir, moins connue sur la scène littéraire, a pourtant mené une carrière de littératrice avec une grande impertinence de pensée et un libre arbitre réprouvés à l’époque. Violette Leduc, romancière qui écrit avec ses tripes, raconte dans La Bâtarde son combat contre la faim, l’errance, la misère sexuelle, les désirs sans buts, la honte d’être femme et pauvre. Son écriture est sans merci et se veut un incroyable cri de splendeur et de douleur. Soutenue par Beauvoir, son talent fut reconnu en fin de parcours. Lecture indispensable.


Que seraient ces femmes sans Olympe de Gouges, dramaturge, qui fut exécutée à la guillotine en 1793 et qui est considérée, à juste titre, comme une des plus actives pionnières du féminisme français. Sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne a tracé de grandes lignes en faveur des droits civils et politiques des femmes et l’abolition de l’esclavage. Plus près de nous, Laure Adler a publié une collection d’ouvrages qui prônent la vie intellectuelle féminine, avec des livres qui commencent tous par Les femmes qui… Une série de beaux livres agrémentés d’une iconographie très riche, dans lesquels elle nous montre à quel point les femmes ont souvent été les belles oubliées dans le monde intellectuel, à tort. Toute la production littéraire de Laure Adler est axée sur la prise de conscience d’inestimables figures de femmes, telles que Hannah Arendt, Marguerite Duras, etc. À lire sans tarder du même auteur, Manifeste féministe. Plus proche du Maroc, Aïcha Ech-Chenna, connue pour ses actions au sein de son association « Solidarité Féminine » a publié aux éditions Le Fennec deux livres à presque dix ans d’intervalles ; Miseria en 1996, ouvrage coup de poing, qui recueillait une vingtaine de témoignages de mères abandonnées

méprisées par la société et À haute voix en 2014 dans lequel des femmes qui avaient été rejetées par leurs familles et leurs proches avaient pu être « accompagnées » par Aïcha et devenir des citoyennes dignes, responsables et actives, conscientes de leurs droits et de leurs devoirs. Ces deux livres sont un merveilleux exemple de résilience sociale accomplie. Dépêchonsnous de les lire et changeons notre regard sur ces femmes injustement traitées dans l’indifférence et la honte. Le dernier ouvrage de ma sélection est le livre choc de Mona Eltahawy, journaliste égyptienne, agressée en 2011 place Tahrir et qui a pris la parole pour dénoncer le machisme violent qui conditionne, jusqu’à l’étouffement social, les femmes dans le Proche et Moyen-Orient, en passant par le Maghreb. Dans Foulards et hymens, paru en 2015, l’auteur ne laisse place à aucune ambiguïté : les hommes contraignent les femmes car ils les craignent et c’est à ces dernières de reconquérir leur autonomie sexuelle, professionnelle et identitaire. Pour Mona Eltahawy, la misogynie moyen-orientale participe de l’équation suivante : sexe, mort et religion. Elle en appelle aux femmes qui doivent œuvrer à une véritable révolution. C’est un texte puissant et dérangeant qui redonne aux femmes le nerf pour avancer et cesser de se laisser dominer. La lutte ne fait que commencer, Mesdames.

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PRATIQUE I BIEN-ÊTRE & BEAUTÉ

Mon amie, la rose...

Beauté

© Valua Vitaly

Avec le mois de mars vient le printemps. Qui dit printemps dit fleurs et bien sûr, qui dit fleur dit rose ! Car la rose est la reine des fleurs et la fleur des reines… Mise à part sa beauté envoutante, connaissez-vous les vertus de la rose ? Par Annie Li de l’Institut Osmose

“ Il reste toujours un peu de parfum à la main qui donne des roses.” Confucius

Dans l’alimentation

Savez-vous qu’il y a plus de vitamine C dans la rose que dans l’orange ? Mais il faut pour en profiter la consommer fraîche (pétales par exemple) car une fois séchée, elle perd entre 40 et 60 % de sa concentration

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en vitamine. Ainsi vous pouvez décorer (et dévorer) vos salades et salades de fruits avec des pétales de rose frais, ce qui apportera une saveur nouvelle à vos plats. Elle est également très riche en polyphénol, un puissant antioxydant, qui prévient le vieillissement prématuré. Prise sous forme de tisane, elle permettra de retarder l’apparition des rides, de réguler le sommeil et de diminuer les douleurs menstruelles. Voici une petite recette antioxydante que j’ai découverte lors d’un voyage à Taiwan : faites bouillir de l’eau avec une pomme coupée en morceaux pendant 15 à 20 minutes puis, hors du feu, rajoutez des roses fraîches en bouton ou des pétales, des fraises et des myrtilles, laissez infuser environ 20 minutes et dégustez sans ajouter de sucre. À boire en remplacement du thé ou du café à l’heure du goûter. Attention, assurez-vous toujours que les roses que vous souhaitez consommer n’ont pas été traitées (pesticides et insecticides) !

L’eau de rose

L’eau de rose peut convenir à tous les types de peau car elle est à la fois adoucissante (pour les peaux sensi-

bles), hydratante, purifiante et astringente (pour les peaux grasses). De plus, grâce à la présence des polyphénols, elle a une action antirides. Le Maroc est un des pays producteurs mondialement reconnu, les berbères en faisaient la distillation dès le 1er siècle. Elle fait partie intégrante de l’économie de toute une région dans la vallée de Dadès qu’on appelle aussi la « vallée des roses ». Il s’y déroule d’ailleurs chaque année à la mi-mai le festival de la rose.

L’huile essentielle de rose

C’est l’une des huiles essentielles les plus chères au monde car pour produire 1 kg d’huile essentielle, il faut de 4 à 6 tonnes de fleurs cueillies à la main entre 4 h et 9 h du matin (car avec l’arrivée du soleil, le parfum s’évapore et la qualité de l’huile n’est plus la même). L’huile essentielle de rose, en plus d’être particulièrement prisée par l’industrie du parfum, permet de diminuer la pression artérielle, de réguler l’humeur des femmes et d’équilibrer la production d’hormones féminines.

Même si la Saint-Valentin est passée, n’hésitez donc pas à offrir des roses, c’est bon pour la santé !


PRATIQUE I CHRONIQUES DU “SOI”

LONGUE VIE À NOS PEURS ! INDUCTIONS CONSCIENTES, CROYANCES ET PROJECTIONS ANXIEUSES

On va souvent à la rencontre de ce que l’on craint sur le chemin que l’on prend pour l’éviter... Par Laurence Dudek Craindre quelque chose, c'est le faire exister : en pensée (en imagination), puis en paroles (en diffusant la crainte autour de soi) et enfin en créant l’expérience qui renforce la croyance d’origine que cette chose est à craindre, donc qu’elle existe, etc. Il y a différents niveaux de vérification de ce principe. Le plus courant étant la suggestion par induction inconsciente. Par exemple, un parent craint le mensonge, donc il soupçonne son enfant de mentir : en mettant en doute la parole de l'enfant ou en lui donnant l’ordre de “ ne pas mentir " avant même qu’il ait ouvert la bouche, il induit qu’il est possible de mentir (et même courant puisque si son papa et sa maman le pensent, c'est que c’est normal). Pour l’enfant, qui n’y avait même pas pensé, c’est comme si on lui suggérait de mentir. Sur un autre niveau, il y a les croyances (conscientes ou inconscientes) qui agissent comme des prophéties : une femme qui est persuadée que " tous les hommes sont infidèles " parce qu'on lui aura répété cela tout au long son enfance ou qu'elle aura construit cette croyance sur des exemples racontés (fort de cet adage qui veut qu'on parle seule-

ment des trains qui arrivent en retard et pas de ceux, toujours plus nombreux, qui sont à l’heure) va sans le vouloir à la rencontre d’hommes qui présentent les caractéristiques comportementales, perçues inconsciemment, qui vont l’amener à renforcer sa croyance. Et lorsque l’infidélité est avérée, elle la considèrera comme une confirmation : " Ma mère me l’avait prédit ". Sur un autre niveau encore, il y a les projections anxieuses : l’anticipation de la chute provoque le vertige qui à son tour provoque la chute... Savoir repérer les pensées créatrices afin de les changer, écrire soi-même sa propre histoire sur le chemin de sa destinée, c’est faire le choix d’être bien guidé. Derrière chaque peur, il y a un désir : c’est la satisfaction de ce désir qui doit générer les projections sur le futur et non la peur de ne pas être satisfait. L’'inconscient ne reconnaît pas le négatif : si je vous dis " Ne pensez pas à un éléphant ", vous voyez ce qu’il se passe ? Donc si vous voulez " ne pas avoir peur ", c’est le même processus : pour " ne pas avoir peur ", il vaut mieux être joyeux (par exemple) car pour ne pas penser à un éléphant, rien de tel que de penser à une girafe...

Craindre quelque chose, c’est le faire exister

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PRATIQUE I CUISINE

Briouates aux amandes et au miel

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Pour 6 personnes

Feuilles de bricks 250 g d’amandes en poudre 1 c. à s. de sucre en poudre 1 c. à c. de cannelle moulue 1/2 c. à c. de gomme arabique en poudre (facultatif)

Préparation

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© Punto Studio Foto

50 g de beurre fondu 2 c. à s. d’eau de fleur d’oranger 1 bol de miel Bain d’huile de friture neutre (tournesol)

Mixer les amandes avec cannelle, forme de triangle en procédant de droite à sucre, gomme arabique, 4 c. à s. de beurre gauche puis de gauche à droite comme mou et 1 c. à s. d’eau de fleur d’oranger. pour les briouates salés. Former de petites boules avec cette pâte. Faire frire les briouates dans le bain Découper des bandes de 5 à 6 cm de d’huile bien chaude jusqu’à ce qu’ils prenlargeur dans les feuilles de bricks, avec un nent une belle couleur dorée pinceau, badigeonner chacune de beurre Sortir les briouates avec un écumoire fondu. et les plonger aussitôt dans du miel Disposer une boule de pâte d’amande à chauffé additionné d’1 c. à s. d’eau de fleur l’extrémité de chaque bande et plier en d’oranger. Égouter et laisser refroidir.

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Conseil

Les briouates se conservent facilement un mois dans une boîte bien hermétique à l’abri de la lumière ou jusqu’à quatre mois au congélateur.


30, avenue Mohamed VI 90 000 Tanger TĂŠl. : 05 39 93 61 54 GSM : 06 38 83 28 62 w w w . d i b l u - t a n g e r. c o m c o n t a c t @ d i b l u - t a n g e r. c o m


PRATIQUE I URBANOSCOPE

Mars avec

Lalla Chams Taureau

C’est le mois des...

Poissons Quelques tensions en couple que vous saurez apaiser par la douceur. Les célibataires seront quant à eux plein d’audace. Forcez-vous à faire preuve de diplomatie avec les jaloux, il y en aura quelques-uns et cela vous agace même s’ils ne sont pas tous mal intentionnés. Réussite en affaires et finances au beau fixe. Jour fétiche : le 8, en forme.

Balance

Hyper réactivité et mauvaise humeur pourraient vous conduire à faire de mauvais choix et à blesser vos proches. Maîtrisez-vous et prenez le temps de dialoguer. Jour fétiche : le 28, plus serein.

Il est temps que l’hiver prenne fin, vous n’en pouvez plus ! Marre de la pluie et de la grisaille, vous êtes irritable et ne tenez pas en place. Mettez-vous vite au sport. Jour fétiche : le 27, honneur aux amis.

Gémeaux

Scorpion

passionné et sensuel, le Gémeaux, pour des moments amoureux au top et des difficultés au travail où vous aurez du mal à vous empêcher de ruer dans les brancards. Jour fétiche : le 15, grandiose !

Humeur radieuse et charisme éclatant, voilà un mois qui réussira au Scorpion. Vous vivrez vos passions à 100 % et afficherez de belles réussites. restez modeste. Jour fétiche : le 25, on vous écoute.

Cancer

Sagittaire

ça part un peu dans tous les sens, en ce moment, le cancer, votre impatience et votre nervosité pourraient vous conduire à faire de mauvais choix. Essayez le yoga. Jour fétiche : le 20, une trêve.

un voyage ou une rencontre avec une personne perdue de vue va vous mettre en joie. Vous appréciez les petits bonheurs tout simples de la vie. Jour fétiche : le 6, une journée qui vous ressource.

Lion

Capricorne

Vous frisez le surmenage, tout vous semble compliqué, vous vous faites du souci pour tout... offrez-vous une pause, un voyage, un trekking loin, très loin... Jour fétiche : le 5, un petit goût d’enfance.

Quelques petits tracas de santé pourraient vous gâcher la vie si vous ne prenez pas davantage soin de vous. Faites un check-up et écoutez votre médecin. Jour fétiche : le 22, belles finances.

Bélier

Vierge

Envie de nouveau départ en amour, vous faites des propositions à votre moitié. au travail, une source de revenus complémentaire pourrait se présenter. Jour fétiche : le 13, l’amitié a la vedette.

Envie de prendre une direction différente en couple, au travail, dans votre vie en général. ne prenez aucune décision sur ce qui pourrait bien s’avérer être un coup de tête. Jour fétiche : le 11, cocooning.

Verseau

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De beaux projets se forment et vous avez le soutien de votre entourage. En couple, on vous comprend. célibataires, vous inspirez confiance. Jour fétiche : le 17, créativité débordante.


Azeddine DU 5 AU 31 MARS 2016

GALERIE CONIL

7, rue du Palmier / 35, rue des Almohades - Petit Socco - Tanger TĂŠl. : +212 539 37 20 54 - contact@galerieconil.com / facebook


PRATIQUE I ADRESSES

Carnet d’adresses - Agenda

Border art Factory - Immeuble Marina B - T : 06 61 45 07 45 cinémathèque de Tanger - Grand Socco - T : 05 39 93 46 83 consulat de France à Tanger - 2 place de France Galerie artingis - 11, rue Khalid Ibn Oualid - T : 05 39 33 04 25 Galerie conil Événements - 7, rue du Palmier, Petit Socco T : 06 28 68 49 81/ 05 39 37 20 54 Galerie conil collection - 35, rue Almohades, Petit Socco T : 06 28 68 49 81/ 05 39 37 20 54 Galerie Dar d’art - 6, rue Khalil Matrane - T : 05 39 37 57 07 Galerie Lusko - 4, Rue Téhéran - T : 05 39 94 62 59

Galerie photo Loft - 115, av. Med Ben Abdellah - T : 06 41 45 66 40 Institut cervantes - 99, av. Sidi Ben Abdellah - T : 05 39 93 20 01 Institut français de Tanger - 41, rue Hassan Ibn Wazzane T : 05 39 94 10 54 IF Tétouan - 13, rue Chakib Arsalane - T : 05 39 96 12 12 Librairie les insolites - 28, rue Khalid Ibn Oualid - T : 05 39 37 13 67 Salle Beckett - Rue Okba Ibn Nafie - T : 05 39 94 25 89 Tabadoul - 19, rue Magellan - T : 05 39 37 19 78 / 06 41 16 16 47 unE - Rue Chouaib Doukali - Bel Air Volubilis art Gallery - 6, rue Sidi Boukouja - Kasbah - T : 06 68 70 01 81

Numéros utiles Renseignements : 160 Police : 190 Gendarmerie Royale : 177 Pompiers - Ambulances : 150 Maroc Assistance : 05 22 30 30 30 Mondial Assistance : 05 22 31 31 50

Port Maritime : 05 39 93 11 29 ONCF : 08 90 20 30 40 Aéroport de Tanger : 05 39 39 36 49 Pharmacies de garde : www.menara.ma Urgences vétérinaires clinique du Golf - 06 61 79 02 19

Clinique Assalam av. de la paix - 05 39 32 25 58 Clinique du Détroit Gzenaya - Lot 84 a5 - 05 39 39 44 48 Clinique Bennis route de Tétouan - 05 39 34 07 47

Points de distribution Centres culturels / Galeries

Cinémathèque Le Rif Délégation de la Culture Galerie Artingis Galerie Conil Galerie Dar D’Art Galerie De Velasco Galerie Delacroix Galerie Ibn Khaldoun Galerie Laure Welfling Galerie Lusko / LM Dépôt Vente Galerie Mohammed Drissi Galerie Photo Loft Galerie Volubilis Goethe Institut Institut Cervantes Institut Français de Tanger Medina Art Gallery Musée de la Kasbah Tabadoul

Restaurants / Salons de thé

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Le Parcours des Sens Le Salon Bleu Le San Remo Otori Sushi O Tri K Tom Yam Salon de thé Kandinsky Salon de thé La Fuga Glacier La Gelateria

Chambre de Commerce Française Chambre de Commerce de Tanger Consulat Général de France Délégation du Tourisme Groupe Scolaire Le Détroit HEM Médi1 TV University of New England

Hôtels / Maisons d’hôtes

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Blue Court in Tangier.



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