édito
édito
À
l’heure où vous lirez ces lignes, l’équipe de votre magazine URbain viendra de baisser la grille, les doigts encore tachés d’encre, pour quelques semaines de break sinon bien méritées du moins ardemment attendues après une année de labeur parfois acharné. Mais pas question de vous abandonner, chers lecteurs, tout un été sans lectures saines ! Dans ce numéro estival et afin d’étancher votre soif de rencontres, d’art et de culture, vous partirez à la rencontre d’une femme et de quatre hommes (au temps pour la parité mais à URbain, point de quotas, l’équilibre s’établissant naturellement au fil du temps).
Tout d’abord, le designer au succès retentissant Hicham Lahlou, étoile montante de l’architecture dont les créations ont largement franchi les frontières du pays (p.28), puis l’immense Mohamed Melehi, figure de proue de l’art contemporain marocain et invité de la grande exposition à l’Institut du monde arabe, à Paris, à la rentrée (p.38). Au rang des surdoués multi-casquettes, l’écrivain-chroniqueur-journaliste-voyagiste tangérois que l’on ne présente plus, Lotfi Akalay, et que je remercie ici chaleureusement au nom de toute l’équipe pour sa participation, la confiance et le soutien indéfectible qu’il nous a apportés dès notre premier numéro (p.14). Vous ferez également la connaissance de la jeune socio-anthropologue-musicologue-Djette Chiara Perucca dans un questionnaire de Proust pétillant (p.26). Enfin pour notre plus grand plaisir, nous vous proposons de découvrir le travail du célèbre photographe Derek Hudson qui, entre deux séances de shooting avec les plus grandes personnalités, a mis en boîte le Tanger qu’il aime, à commencer par ses habitants (p.56). Je vous souhaite un bel été, un excellent Ramadan et une bonne lecture... et vous donne rendez-vous en septembre.
Christine Cattant, Rédactrice en Chef
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URBAIN
tanger
Directeur de Publication : Rédactrice en Chef : Secrétaire de Rédaction : Maquette : Rédaction : Imprimeur : Contact Mail : Direction : Contact Éditorial : Contact Logistique : Contact Commercial : Contact Publicité : Site Web : Facebook : Siège : Dépôt légal : ISSN : Photos Couverture :
Othman Noussairi Christine Cattant
Stéphanie Gaou Mouna Sebti & Crevette in Tangier Imane A. Kettani, Khadija Barkani, Kamil El Alami, Stéphanie Gaou, Christine Cattant Chrono Digital - Casablanca contact@urbainmagazine.com o.noussairi@urbainmagazine.com c.cattant@urbainmagazine.com 06 02 22 50 10 - m.sabri@urbainmagazine.com vincent@urbainmagazine.com 06 17 18 19 98 / 06 33 64 79 99 www.urbain.ma Urbain Tanger Magazine 67, avenue de la Résistance - Tanger 105984 En cours © Hicham Lahlou
Toute reproduction totale ou partielle des titres, textes, photos ou maquettes sans autorisation écrite préalable est interdite. La revue n’est pas responsable des textes, photos et illustrations qui lui sont adressés. Elle décline toute responsabilité pour la perte ou la détérioration des documents non sollicités par écrit ainsi que pour le contenu de la publicité.
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URBAIN
juillet-août 2014 / n°18
© Hicham Lahlou - Photo : Adnan Hakoun
Sommaire
tanger
8 ACTUALITÉS 8 Courrier des lecteurs 10 Rendez-vous tangérois 12 Billet d’humeur
14 À LA UNE 14 24 26 28
Figures de Tanger Lotfi Akalay Petites phrases en vrac de Lotfi Akalay Rencontre QDP à Chiara Perucca Hicham Lahlou, dessine-moi l’Afrique
36 CULTURE 36 Portfolio Visions de Tanger... et d’ailleurs 38 Portrait Mohamed Melehi 44 Votre Agenda
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49 À l’affiche 52 L’agenda des petits 54 Coups de Coeur de Libraire
56 DÉCOUVERTE 56 Tanger vue par... Derek Hudson 60 L’Oeil du Photographe
72 PRATIQUE 72 Mode Le look intérieur de Mille et Une maille 74 Cuisine La recette de Kamal el Fassi
76 UTILE 76 Urbanoscope 78 Carnet d’adresses / Points de distribution
ACTUS
COURRIER DES LECTEURS
paroles de lecteurs sur contact@urbainmagazine.com
Aix en Provence, by URbain… Sympa le p’tit noir à la terrasse d’un café sur l’une des jolies petites places d’Aix-enProvence… Oui mais c’est encore mieux avec de la bonne lecture !
Sur la toile… Ça alors ! Mon dentiste en photo dans URbain ! Il faut dire qu’il est sympa et ça m’a fait trop rire ! Hasnae A., Tanger Merci pour vos portfolios d’artistes de talent qui me font rêver et me font découvrir à chaque fois un Tanger différent, avec un regard inédit, sous un angle nouveau. Fatima-Zohra N., Tanger Découvrir Fadila El Gadi, que je ne connaissais pas, quel plaisir. L’élégance incarnée et manifestement un beau talent. Peut-on trouver ses créations ici, à Dubai ? Paule Lynia, EAU
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Chère Paule, merci pour votre courrier. Nous vous conseillons de prendre directement contact avec Fadila sur son site www.fadilaelgadi.com.
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COUP DE G… Avis aux Tangérois Un ami à moi a retrouvé son chien empoisonné hier sur la plage de l’océan encore une fois... Une fois de trop... Pouvons-nous svp arrêtez ce massacre et demander aux autorités de mettre en place un système autre que celui-ci pour éliminer les chiens des rues et de ce fait ne pas tuer nos animaux de compagnie avec qui nous aimons nous promener sur les belles plages de Tanger ? Il serait plus judicieux de travailler avec les services vétérinaires afin de stériliser ces pauvres bêtes qui ont déjà beaucoup de mal à survivre. Merci.
Laurence, Tanger Erratum Une erreur s’est glissée dans votre numéro de juin : la photo de Fadila El Gadi, en couverture, est de Chris Roman.
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On se jette sur les splendides tuniques Sael, créatrice à Marrakech, tout juste arrivées chez CHABI CHIC. De vrais bijoux, des modèles féminins et colorés inspirés de l'Orient dans un style ethnique et chic. Jetez un oeil également à l’adorable marque Choukrane pour enfants, mais aussi au linge de maison, aux bougies parfumées, etc. Tél. : 05 39 93 61 02 La GALERIE CONIL, consacre aussi un espace dédié aux livres et à sa propre ligne de vêtements : robes d’été en coton, chemisiers en lin... Tél. : 05 39 37 45 10 Chez LAS CHICAS, on découvre cet été la collection de Amal Guessous, Tangérois très rock ‘n roll désormais londonien. Ouvert de 11 h à 17 h en juillet et de 10h30 à 20h30 en août. Tél. : 05 39 37 45 10
Spécial Ramadan Horaires, ftours, etc. La librairie les insolites change d’horaires en juillet : ouverture du lundi au samedi de 10 h à 14 h. Et ne manquez pas la nocturne le jeudi 24 juillet avec lectures, de 21 h à minuit. Pour tout savoir (horaires, news, programmation, nouveautés livres...), pensez à faire un petit tour régulièrement sur le très beau site web www.lesinsolitestanger.com ou sur la page Facebook de la librairie. Le restaurant Parcours des sens vous propose de venir partager, durant le Ramadan, un ftour traditionnel et un dîner, avec buffet de grillades et de tajines chaque soir. Tarif : 200 Dh par convive. Renseignements et réservations : 05 39 37 63 81 Le Club de plage de l’Océan est évidemment ouvert pendant le Ramadan et vous propose une petite restauration tous les jours de 11 h à 19 h. Location de transats (100 Dh la journée). Renseignements au 06 60 60 04 21. Le restaurant-galerie La Fabrique réouvrira ses portes le lundi 14 juillet et vous accueillera tous les soirs à partir de 19h30. Réservations au 05 39 37 40 57. Le restaurant L’Océan vous propose de venir déguster ses spécialités de poissons et méditerranéennes tous les midis de 12 h à 17 h. Réservations au 05 39 33 81 37. La Piscine vous accueille pour un bain de soleil sur ses transats, un petit plat ou un cocktail de fruits, tous les jours de 11 h à 19 h. Venez-y également pour les soirées ftour en fin de semaine (jeux, animations). Renseignements au 06 76 66 83 38. Catherine Coiffure continue de prendre soin de vous pendant les trois premières semaines du Ramadan et fermera ses portes pour congés du 20 juillet au 10 août. Renseignements au 05 39 33 33 99.
Événement Rencontre internationale des Tangérois du monde
Réservez dès aujourd’hui votre soirée du 9 août ! De 18 h à 3 h du matin, au Royal Golf Club de Tanger, aura lieu une grande fête à laquelle sont conviés les Tangérois de tous horizons. Une scène en plein air, de la musique avec des invités prestigieux (DJ Nash Insesion de Madrid, Hamid El Hadri, Paco, Antony Jimenez, Los Morenos de Casablanca et bien d’autres), une tombola, un défilé des créations de Salima AbdelWahab et bien d’autres surprises... Une fête à ne manquer sous aucun prétexte ! Cocktail dînatoire : 250 Dh par personne. Réservation et vente des billets au 06 42 64 80 99
DAR EL KASBAH Maison d’hôtes de charme
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ACTUS BILLET D’HUMEUR
On achève bien nos chiens.. Pour faire écho au courrier de l’une de nos lectrices, je souhaitais parler de cette pratique qui consiste à déposer des appâts empoisonnés afin de tuer les chiens errants. Difficile de dire précisément qui décide, qui donne l’ordre et qui l’exécute. Impossible d’affirmer avec quelle régularité les « campagnes poison » sont mises en œuvre, ni où elles ont précisément lieu. Comme si, finalement, il s’agissait d’un fait honteux, pratiqué sous le manteau, à l’abri des regards… Et en effet c’en est un. Les appâts, bourrés de strychnine, provoquent, selon leur concentration, la mort en quelques minutes ou quelques heures. Une mort cruelle et très douloureuse. Alors comment le sait-on ? On l’apprend car, à chaque fois, des animaux domestiques en sont victimes. Lors de la « distribution » du 19 juin, encore une fois, au moins deux personnes ont perdu leur compagnon après une toute bête promenade sur la plage de Sidi Kacem… À l’évidence, on ne juge pas utile de prévenir les riverains avant de procéder, au risque de mettre en danger la vie de leurs animaux, mais aussi des jeunes enfants qui jouent sur la plage et pourraient donc, eux aussi, ingérer le poison. Qui plaiderait coupable, alors ?
Les appâts doivent également être comptés ainsi que les cadavres ramassés et les agents sont tenus de remettre tous ceux qui n’ont pas été avalés par les chiens à la fin de leur mission. Il existe pourtant des précédents révélant que ces précautions ne semblent pas toujours être prises... Je soumets pour finir à votre réflexion ce petit graphique. En France, la rage, véhiculée autrefois principalement par les renards, est désormais éradiquée. A-t-on tué tous les renards ? Que nenni. En 1988, une grande campagne de vaccination par dispersion d’appâts vaccinant sur les zones de population des renards a permis l’éradication de la maladie en six ans. Oui, vous avez bien lu : six ans ! Le Maroc n’est pas la France, c’est vrai. Mais pourquoi ne pas s’inspirer des méthodes qui ont fait leurs preuves, plutôt que de continuer à se débattre avec des pratiques barbares qui peinent à donner des résultats ? Kamil El Alami
En ce jour du 19 juin, quelqu’un, quelque part, a décrété que les chiens errant précisément sur cette plage étaient enragés. Soit. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. La rage. Un fléau ? Non. Un problème, sans aucun doute. Cette maladie tue en moyenne 20 personnes par an au Maroc. Et 400 animaux sont infectés chaque année. Un plan a été mis en place au début des années 80, en vain. Le nouveau programme de lutte contre la rage date de 2004 et repose principalement sur l’éradication des chiens errants. Dans les textes, il existe des règles précises à respecter. Dans les faits, la réalité paraît être toute autre. Par exemple, en périmètre urbain, cette méthode est bannie, le risque étant jugé trop important pour la population. Certes, la plage de Sidi Kacem n’est pas en ville, mais n’est-elle pas suffisament fréquentée pour qu’on y prenne quelques précautions ?
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Retrouvez notre dossier sur notre page Facebook le 1er août. Rejoignez-nous et donnez votre avis sur contact@urbainmagazine.com
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À LA UNE
FIGURE DE TANGER
Lotfi Akalay Une plume sans concession « L’ennemi de la culture, c’est la fermeture. » On ne présente plus Lotfi Akalay aux Tangérois. Mais la réputation du plus célèbre journalisteécrivain-voyagiste marocain a largement dépassé les frontières de la ville blanche. Ses concitoyens l’adorent, même si peu d’entre eux échappent à la moulinette de ses écrits mordants et de son analyse parfois acide de la société dans laquelle ils vivent. Petit aperçu de la face - pas si cachée - d’une des plumes les plus drôles du pays d’Ibn Battouta...
RENCONTRE AVEC CHRISTINE CATTANT
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À LA UNE
FIGURE DE TANGER
URBAIN : Lotfi Akalay, vous dites tenir votre humour et votre goût pour les histoires d’une femme formidable, votre grand-mère maternelle. Qui était-elle ? Lotfi Akalay : Analphabète, ma grand-mère avait pour autant le don de réparer tout ce qui était défectueux, fer à repasser, machine à coudre, horloge, etc. Hélas, ce gène-là n’est pas parvenu jusqu’à mes doigts inexperts. Elle avait un don inné du sens de la répartie dont j’ai hérité quelques miettes. Durant un enterrement, conformément à mon habitude, je m’étais abstenu d’entrer dans la mosquée m’associer à la prière de l’absent, préférant attendre dehors la sortie du cortège. Le soir même, réunis en famille au cours des agapes funèbres, un cousin m’a interpellé : « j’ai vu que tu es resté dehors durant la prière, oserais-tu le nier ? » Ma grand-mère lui a répondu du tac au tac : « et toi, où te trouvais-tu pour savoir qu’il est resté dehors ? » Elle n’avait aucune affinité pour la religion, n’en disant ni du bien ni du mal, et en cela, je lui ressemble à moitié... Je ne me reconnais aucun maître à penser. En revanche, je me réclame de pléthore de maîtres à regimber, à ruer à l’approche du premier brancard. Comment est née votre passion pour Ibn Battouta, « premier touriste de l’humanité » comme vous aimez à l’appeler ? J’ai abordé Ibn Battouta avec l’intention de reprendre ses récits de voyages, c’était un travail de romain, lire et réécrire trois volumes de plus de 1800 pages d’une écriture dense et parfois rébarbative. Mais c’est la dernière ligne du dernier volume qui m’a mis du baume au cœur : « Celui qui réécrira ce livre, Dieu le rétribuera. » Lecture faisant, je me suis pris de forte sympathie pour ce personnage hors du commun, un Tangérois au surplus ! À la faveur de ce travail, j’ai découvert qu’Ibn Battouta était différent des autres
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« Je me réclame de pléthore de maîtres à regimber, à ruer à l’approche du premier brancard. » voyageurs ; les plus célèbres sont explorateurs, commerçants, géographes, aventuriers, historiens, navigateurs, bref, tous voyageaient pour des motifs professionnels. Pas lui ! Il voyageait pour le plaisir de voyager et c’est ainsi qu’apparut le premier touriste, avant même l’invention de ce mot qui a vu le jour en 1800 en Angleterre, et seize ans plus tard en France. Lorsque l’on découvre l’histoire d’Ibn Battouta, on est fatalement surpris par le traitement réservé à son tombeau, au cœur de la médina
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P.15 : Bruxelles, 2008 // Ci-dessus : Bassin de l’Orénoque, Vénézuela, 1979 // La fratie Akalay. De gauche à droite : Lotfi, le benjamin, Othman, le cadet et Omar, l’aîné.
de Tanger. Que pensez-vous de cette étrange négligence ? On sait qu’il n’est pas enterré en ce lieu, rue Gzenaya. La dernière trace qu’il a laissée à la postérité est une lettre partie du Tafilalt. On n’en sait pas plus. Ce prétendu mausolée des Gzenaya est significatif du culte qui lui est voué encore aujourd’hui, et c’est tant mieux pour sa mémoire. En définitive ce qui est honoré dans la médina, c’est un mythe plutôt qu’un simple tas d’ossements. Vous possédez une agence de voyage à Tanger (Agence Calypso, NDLR). Si je vous demande un « périple Ibn Battouta », où m’envoyezvous ? Ibn Battouta a parcouru en tout 120 000 km en un
peu plus de vingt-huit ans, mais c’est aux Indes qu’il a fait son plus long séjour, soit huit ans, au service du Sultan Mohamed. C’est donc là que je recommanderais d’aller sur les traces de notre Tangérois. Les historiens indiens connaissent les récits d’Ibn Battouta parce qu’il y est souvent question des dynasties indiennes qu’il a su préserver de l’oubli. De plus, l’Inde garde toute sa force dans l’esprit des Marocains. Hind est le seul prénom donné aux Marocaines à l’exclusion de tout autre pays. Ce qui touche à l’Inde relève d’une qualité supérieure. Par exemple un clou particulièrement solide est dit clou indien, un verre grossissant est appelé miroir indien, un bambou, roseau indien, etc. Accomplir un périple en Inde est une voie royale pour marcher sur les traces de notre globe trotteur national.
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À LA UNE
FIGURE DE TANGER
• Dîner à Paris chez Serge Moati • Avec Larbi Yacoubi, l’ami de toujours • À Tanger, en compagnie de Francis Ford Coppola, qui tient à la main Les Nuits d’Azed, version italienne.
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En 1995, Charlie Hebdo a publié votre nouvelle Le Candidat. Presque vingt ans et quelques polémiques retentissantes sur sa ligne éditoriale plus tard, seriez-vous à nouveau d’accord pour collaborer avec l’hebdo ? J’ai entamé ma collaboration à Charlie Hebdo sur la recommandation de Wolinski, qui avait du reste pris l’initiative d’illustrer chacune de mes pages avec son inimitable plume trempée dans du sarcasme, un mélange d’humour, et de tendresse, plus un nuage de vitriol. C’était une période heureuse vécue avec cette bande de joyeux lurons, un peu fous, juste ce qu’il faut pour estomaquer le bourgeois. Puis est arrivé le couac : Philippe Vale a tourné casaque, mais j’étais déjà loin. Y revenir aujourd’hui ? Pas question de prêter ma plume à cet organe de l’islamophobie la plus sournoise. C’est vrai qu’il tourne en dérision les rabbins et en bourrique les curés, mais ces deux représentants patentés du monothéisme constituent les deux cercles concentriques de ses flèches, alors que l’islam reste le point central de la cible. On voit naître, depuis quelques décennies, une jeune génération d’écrivains, de cinéastes, d’artistes bourrés de talent et qui font parler d’eux hors des frontières du pays. Pensezvous que la culture, au Maroc, est en train de changer de visage ? Il y a un frémissement, un début de ce qui est appelé à brève échéance à connaître un épanouissement porté par une jeunesse en permanente ébullition. C’est surtout au cinéma, en haute couture et en littérature que l’évolution est la plus éclatante. Ce qui est relativement nouveau, c’est la place qu’occupent les créations venues d’ailleurs, de nos Marocains issus des différentes vagues de l’émigration. L’apport extérieur est déterminant. Dans le passé, il avait permis
« Le peuple est une sorte de père Fouettard, la principale force de répression quand elle se lâche. » l’éclosion de la civilisation arabo-musulmane et aussi de la Renaissance en Europe. L’ennemi de la culture, c’est la fermeture. En juillet 2012, vous confiiez à La Vie Éco que si les Marocains, individuellement, sont des « mines d’or à ciel ouvert », collectivement ils « forment un magma raciste, intolérant… et fier de l’être ». Croyez-vous vraiment que les Marocains soient plus sensibles que d’autres aux effets pervers de la « pensée de groupe » ? L’ignorance est le terreau du fanatisme et de l’intolérance, ce n’est pas nouveau. Oui, pris dans son ensemble, le peuple marocain, comme tous les peuples, est raciste envers les Juifs, les homosexuels, les Subsahariens, les libres penseurs et tous les marginaux. Avant de guérir, il faut dire la maladie. C’est un fait, le peuple est une sorte de père Fouettard, la principale force de répression quand elle se lâche, les jacqueries arabes en sont un exemple éloquent. À force de raclées sur les champs de bataille, le mépris du Juif a cédé la place à une haine viscérale, et c’est le Noir subsaharien qui a pris la relève de ce mépris populacier. Dans vos chroniques, on sent parfois, sous l’ironie mordante, une vraie tendresse pour ces personnages que vous caricaturez. Au point qu’on se demande si vous êtes tiraillé entre votre amour pour le Maroc et ce qui vous agace chez les Marocains ? Ou serait-ce l’inverse ? Les personnages de mes nouvelles suscitent en
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À LA UNE
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moi une distanciation ou un apitoiement que je n’accepte pas et c’est précisément dans l’écriture que je l’exprime. Je donne la parole au trafiquant, au vagabond hirsute, à la prostituée effrontée, la bourgeoise grotesque, le pickpocket, le voyou, le nouveau riche, le cuistre, l’émigré clandestin, mais aussi le cafard, le rat et la puce. Tous ces êtres
« Tanger (...) est aujourd’hui encore un refuge qui accueille les laissés-pour-compte du Maroc tout entier. » vivants font l’objet de rejet quasi instinctif, et je m’y refuse, je mène un combat intime contre ma propre perception de ces différents personnages parce qu’ils ne méritent aucun dédain. Sous tous les cieux et à toutes les époques, on instaure la haine pour se retrouver bien douillettement entre soi. Et les pays dits avancés ne sont pas innocents. Dans l’hémisphère nord, de plus en plus le refus du tabagisme s’est substitué à celui de l’homosexualité, alors que dans nos contrées, on en est (encore ?) à la situation inverse. Toutes mes chroniques sont des monologues, affaire d’empathie certes, mais aussi donner la parole à l’autre, c’est une façon de tirer mon épingle du jeu : « ce n’est pas moi qui le dis, c’est lui ! » Tanger est votre ville, celle où vous êtes né et où vous êtes revenu vous établir. Si vous deviez la décrire comme vous le feriez de l’un vos personnages, quel visage aurait-elle ? J’ai vécu les soubresauts de cette ville, alternant son faste et ses misères, sa ruine et son renouveau, ses joies, nombreuses et ses peines,
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cuisantes. Aujourd’hui, Tanger passe pour la ville où on trouve la plus forte concentration d’analphabètes, elle bat toutes les autres villes, et ce n’est pas peu dire ! En réalité, Tanger a été toujours été et reste une ville refuge, pour tant d’artistes, d’écrivains, de peintres et de poètes. J’en ai assez de les entendre énumérés, et je vous fais grâce de cette litanie. Mais c’est aujourd’hui encore un refuge qui accueille les laissés-pour-compte du Maroc tout entier. Qu’on ne s’y méprenne pas, il ne s’agit pas uniquement d’exode rural, qui existe et se poursuit dès qu’une nouvelle saison sèche se profile, il s’agit d’un exode venant de tout le pays, du sud comme de l’est. Et toujours bon pied bon œil, sacré Tanger ! D’où tire-t-il sa force de survie ? Chacun y va de son explication, moi je n’en ai pas qui me satisfasse. Au Maroc, des villes prospères sont mortes, comme Sijilmassa, alors que Tanger est increvable, ville de forts contrastes, jadis internationale, aujourd’hui elle est en passe de devenir un nid des jihadistes les plus déterminés
SON ACTUALITÉ
Trois livres publiés chez Amazon : • Conversation avec Ibn Battouta (une promenade dans l’espace et le temps à Tanger et ailleurs) • Le voile ne cache pas tout (les femmes dans des nouvelles où elles parlent de tout) • Aïcha disait (recueil de chroniques abordant les sujets les plus divers) Deux autres livres en chantier seront publiés au cours de l’été
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« 1994. Au Gran Cafe de Paris, lisant Al Bayane, organe de la classe ouvrière. Le sait-elle ? »
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À LA UNE
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et comment en serait-il autrement quand tant de déclassés abandonnés de tous, livrés à l’abandon y viennent comme dans une auberge espagnole où on apporte ce qu’on a, c’est-à-dire rien ! Bon, trêve de pleurnicheries, je nourris pour ma ville un mélange d’attraction et de répulsion qui se résume ainsi : « Tanger, je ne sais pas pourquoi je l’aime, mais je sais pourquoi je ne l’aime pas. » Quelqu’un, un de ces nombreux Tangérois d’adoption qui pullulent, m’a dit un jour : - Mais qu’a-t-elle de si particulier cette ville pour que vous en parliez tant ? - D’où viens-tu, toi ? - D’Oujda. - A Oujda, vous parliez souvent d’Oujda ? - Non. - Eh bien voilà la différence. Tanger est la seule ville (au monde ?) qui est elle-même sujet continuel et inépuisable de conversation. Et c’est ce que toi
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De gauche à droite : Régis Debray, Rachel Muyal, Lotfi Akalay, une collaboratrice de l’Institut français et Azouz Beggag.
et moi sommes en train de faire. Tu aimes Tanger comme monsieur Jourdain aimait la prose. - Monsieur qui ? - Rien, oublie. Tanger change à la vitesse du chergui qui la balaie régulièrement. Que vous inspire cette métamorphose et avez-vous un rêve, un espoir pour l’avenir de la ville blanche ? Je n’ai jamais désespéré de cette cité. Ma conviction n’a pas changé : l’avenir du Maroc se situe au nord et Tanger en restera la métropole perpétuelle. Il fut un temps pas si lointain où on se gaussait quand j’annonçais péremptoirement cette prophétie. Aujourd’hui on est de plus en plus nombreux à y croire ; ce sera mon unique prophétie réalisée de mon vivant. Ce succès, le Roi y est pour beaucoup et personne n’en doute.
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À LA UNE
LA CHRONIQUE
phrases Lotfi Akalay Petites en vrac Controverse classique / darija : l’une est savante, mais pas assez vivante ; l’autre est vivante, mais pas assez savante. Je lis, j’écoute, je vois la presse : partout, on ne parle que de milliards ! Mais où sont passés les pauvres millions ? Si personne n’en veut, je veux bien me sacrifier...
De l’Europe des droits de la femm e, nous somm es séparés de 14 km et d’autant de siècles. L’acceptation de l’identité sexuelle de l’autre est un bon baromètre pour évaluer le degré du respect des droits humains.
Le rabbin Ovadia Yosef a déclaré que « marcher entre deux femmes, c’est marcher entre deux ânes ». Ce qui en fait trois.
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Pierre Desproges : « On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui ». Pourtant, le rire ne doit exclure personne parce qu’il est partage avant tout, mais rire de tout est une indécence. On doit s’interdire de rire du malheur des autres. C’est pourquoi, n’en déplaise aux fans de Desproges, j’inverse sa sentence : on peut rire avec tous, mais pas de tout.
La paix peut prendre plusieurs visages. Ma préférée est celle qu’on me fiche. On dit que les Tangérois sont paresseux. C’est faux ! Moi qui suis un Tangérois authentique de racine, de souche, de tronc et de rameaux, je suis à prêt à vous démontrer rigoureusement le contraire par A + B. Mais je n’en ferai rien. C’est trop fatigant.
À LA UNE RENCONTRE
Questionnaire
de Proust
Originaire de Turin, la pétillante Chiara a quitté l’Italie, son Master de socio-anthropologie en poche, il y a une dizaine d’années déjà pour vivre en Amérique latine et en Asie. C’est en 2013 qu’elle pose ses bagages avec sa famille à Tanger pour suivre son mari, employé par une ONG. Passionnée de musique et de danse, sa façon de partager les « émotions musicales » vécues autour du monde, elle se livre ce mois-ci à URbain.
Propos recueillis par Kamil El Alami
Chiara Perucca Les personnalités que vous admirez ? Calvin et Hobbes (BD) et Mr. Bean.
Si vous étiez une couleur ? Le jaune.
Et chez une femme ? L’humilité.
La célébrité dont vous rêveriez d’être l’amie ? Le chanteur italien Vinicio Capossela.
Si vous étiez un animal ? Un lézard.
Le trait de votre caractère dont vous n’êtes pas très fière ? L’égoïsme.
Votre film ou votre livre préféré ? Un film : Baraka, un livre : Alice au pays des merveilles.
Votre plus bel atout ? L’ironie.
L’air que vous fredonnez sous la douche ? C’est pas nous qui marchons pas droit, c’est le monde qui va de travers (chanson du groupe la Rue Ketanou).
Une qualité que vous aimeriez avoir ? La sagesse. Quel défaut ne supportez-vous pas ? La malhonnêteté. La faute que vous pardonnez ? Le retard.
Un joli souvenir ?
Mes trois mariages, avec le même homme ! Nico et moi nous sommes mariés trois fois, en Italie, en Bolivie et au Maroc, chaque fois selon les rites des cérémonies locales. Le petit plat qui vous fait craquer ? Le melanzane alla parmigiana.
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La musique que vous écoutez en voiture ? Reggae ! Votre destination préférée pour les vacances ? Les îles de la Thaïlande. Trois objets sur une île déserte ? Mon grigri (talisman sénégalais), un écouteur de mp3 et ma flûte traversière. L’objet du quotidien que vous ne pourriez pas lâcher ? Mon ordinateur (j’y écoute ma musique). Si vous étiez une ville ? La Havane.
Si vous étiez un objet ? Un kaléidoscope. Votre loisir préféré ? L’escalade. Un rêve ? Voyager dans le temps.
Quelle oeuvre d’art pourriez-vous voler ? La pieta’ de Michelangelo
Votre plus grand bonheur ? La danse. Le lieu tangérois que vous préférez ? Le cercle du détroit, à côté du musée de la kasbah où tous les soirs, ils chantent sur de la musique andalouse. Tanger en trois mots ? Intrigante, lumineuse, diverse. Votre devise ? L’argent du Monopoly ? Ou bien : “Tu arriveras toujours à aller où tu dois aller tant que tu ne sais pas où c’est”.
Photos © D.R.
Quelle qualité préférez-vous chez un homme ? L’engagement social.
RENCONTRE
© Adnan Hakoun
À LA UNE
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Hicham Lahlou Dessine-moi l’Afrique ! S’il y en a bien un qui a compris ce que veulent dire design, universalité et africanisme, c’est lui ! Hicham Lahlou possède d’innombrables talents, dont celui de redéfinir l’esthétique des espaces publics, de redessiner des objets de la vie quotidienne, de « redonner vie » avec panache à des collections de meubles, de bijoux, etc. Designer marocain en vue depuis de nombreuses années, l’Occident lui fait du gringue et l’Afrique l’a reconnu parmi les meilleurs créateurs de son temps. Malgré un emploi du temps surchargé, il a fort élégamment répondu à notre interview qui sonne déjà quelques airs de vacances. PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANIE GAOU
URbain : Hicham Lahlou, vous êtes un des designers les plus connus au Maroc et votre renommée dépasse le continent africain, racontez-nous en quelques mots votre parcours. Hicham Lahlou : Cela fait presque vingt ans que je suis tombé dans la marmite du design. On me destinait à une toute autre carrière. Plus jeune j’ai même été initié à l’électrotechnique et à la verrerie. Mais le domaine de la création me « faisait du pied ». C’est au cours de mes études en architecture d’intérieur à Paris que j’ai vraiment compris ce que je voulais faire et que ma fibre de designer s’est révélée, me poussant à imaginer et dessiner des objets, toutes sortes de choses que je voulais matérialiser.
C’est à partir de là que vous avez trouvé votre voie alors ? Oui, dès le début des années 2000, j’ai créé des œuvres distinctives qui sont devenues des références sur la scène internationale du design et qui ont participé à l’émergence d’un design « made in Morocco ». Aujourd’hui, je suis considéré comme un précurseur au Maroc, en Afrique et dans le monde arabe, j’ai acquis une belle notoriété avec mes réinterprétations de symboles architecturaux et le développement de styles figuratifs inspirés de l’art ornemental marocain mais aussi de la culture africaine et du Bauhaus.
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À LA UNE
RENCONTRE
La Fiat 500, la bouteille d’Aïn Soltane et la stand up paddle Moors redessinées par Hicham Lahlou. P. 32 : concept store Maymana P. 33 : Hicham Lahlou (dans le miroir, André Azoulay)
Et dans quel domaine de création vous sentez-vous le plus à l’aise ? Pas de véritable prédilection. Je crée des collections pour des marques de prestige à l’international dans le meuble, les arts de la table, l’horlogerie, l’équipement de luxe et le design de produit. Je signe également des projets de design de mobilier urbain pour les plus grandes villes du Maroc, dans l’architecture d’intérieur résidentielle, commerciale et hôtelière. Belle récompense quand même… Oui. J’ai été classé parmi les 15 innovateurs du Continent Africain en août 2013 dans le magazine « Afrique Business Méditerranée », élu Designer Industriel deux années consécutives en 2011 et 2012 par le site web canadien EGO DESIGN, et je viens de fonder en 2014 Africa Design Award (www. africadesignaward.org). Africa Design Award est une vision pour l’Afrique, au-delà de la mise en avant de la force créative des talents du continent, c’est
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un pari ambitieux qui vise à placer le design au cœur d’une dynamique de progrès et de cohérence pour les projets à venir. Où puisez-vous votre inspiration ? J’ai certaines références, des grands noms tels que Roger Tallon, le designer du TGV, j’aime aussi Warren Platner… Il y a aussi un architecte tel que le grand Oscar Niemeyer, mon favori, que j’ai eu la chance de rencontrer au Brésil un peu avant sa disparition. Je pourrais citer aussi Marius Boyer, Walter Gropius, Mies Van Der Rohe, le pape du Less Is More, ou encore Richard Neutra ou des contemporains comme Tom Mayne, Jean Nouvel, Alvaro Siza… Je suis un adepte du mouvement allemand du Bauhaus, et proche de la culture scandinave et italienne dans l’architecture et le design. Quels sont les artistes qui ont compté dans votre éducation culturelle ? De grands peintres comme Picasso,
© Badr Alami Drissi
Il faut vraiment croire en soi, assumer ce que l’on est et ce en quoi on croit, ses valeurs, sa vision. Modigliani, Léonard de Vinci, des écrivains comme La Fontaine, Voltaire… de grands architectes comme ceux que je viens de citer, des compositeurs comme Mozart, Lulli, j’adore Paco De Lucia. Des chanteurs aussi, Freddie Mercury, Jacques Brel, Snoop Dog… c’est très varié. Qu’est-ce qui fait, selon vous, votre force ? Il faut vraiment croire en soi, assumer ce que l’on est et ce en quoi on croit, ses valeurs, sa vision. Être soi-même, foncer et s’efforcer de rester entier.
Votre matériau fétiche ? Probablement le métal. Parlez-nous de The New York Forum Africa. En quoi consiste cet événement qui réunit les plus grands acteurs de la vie africaine auquel vous avez participé récemment ? New York Forum Africa est le premier sommet business panafricain au monde. Richard Attias en est le fondateur. C’est la deuxième fois que j’y assiste et c’est un succès encore plus grand que la première édition. Cette année, sur l’invitation de Richard Attias, j’ai non seulement participé en tant que speaker
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À LA UNE
RENCONTRE
Tout le monde a droit à sa part de rêve et d’attention. pour le panel Design mais j’ai aussi été à l’honneur car c’est là que l’événement de remise des prix de Africa Design Award a eu lieu. C’est donc sous le Haut Patronage de S.E. Ali Bongo Ondimba, et avec le soutien remarquable de Richard Attias et du New York Forum Africa, que l’événement de remise de trophée Africa Design Award 2014 s’est tenu le 25 mai à Libreville au Gabon. La remise du premier prix au vainqueur et l’annonce des autres gagnants ont eu lieu devant une assemblée d’invités prestigieux, de personnalités du monde entier ainsi que de chefs d’états.
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Un vœu pour un Maroc encore plus beau ? Comprendre que l’environnement qui nous entoure est notre reflet à tous, que le soin que l’on va lui accorder en dit long sur notre approche, sur nos préoccupations pour le futur, sur le respect et l’attention que l’on porte aux autres. Que l’on prenne conscience que la beauté des choses n’est pas juste superficielle, qu’elle symbolise beaucoup de choses. Le design est un exemple parmi d’autres mais j’aimerais que dans les esprits il ne soit plus assimilé quasi exclusivement au luxe. Comme j’ai essayé de le faire avec le mobilier urbain, j’aimerais juste que le design soit un peu plus accessible, par exemple que tous les types de logements puissent
À LA UNE
RENCONTRE
l’occasion de faire et puis m’efforcer de décrocher avec le téléphone et internet. Hicham Lahlou avec Tajeddine Baddou et André Azoulay.
proposer du design, et pas seulement le très haut standing. Tout le monde a droit à sa part de rêve et d’attention.
Quelle odeur évoque pour vous le voyage ? Quel son ? L’odeur du café. Les voix souvent inaudibles qui parlent au micro dans les aéroports.
Vous fixez-vous des obligations ? Non, à part ne jamais me départir de mes principes. Je suis un idéaliste et c’est ce qui me porte.
Votre capitale design préférée ? Milan probablement.
Quels ingrédients pour réussir un projet dans le design ? De l’acuité, de l’imagination, un peu d’impertinence, de la logique et de la fantaisie. Et les vacances alors ? Vous avez des habitudes pour déconnecter ? La sieste, chose que j’ai trop rarement
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La ville la plus passionnante du moment ? Rio de Janeiro. Votre refuge pour échapper quotidien ? Écouter de la bonne musique.
au
Votre prochaine grande échéance ? La rentrée.
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CULTURE PORTFOLIO
Visions de Tanger.. . et d’ailleurs
Barques, Essaouira, par Hakim Benjelloun
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Shoes, Tanger, par Eduardo Lopez
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CULTURE
PORTRAIT
Mohamed Melehi Avec une carrière forgée aux quatre coins du monde et un activisme de longue date dans le domaine de l’art au Maroc, Mohamed Melehi, natif d’Assilah et figure de proue de l’art contemporain marocain, aurait pu ranger Tanger aux oubliettes. Pourtant, il y revient sans cesse. De 1958, date de la première exposition du jeune artiste à la Légation américaine, à 2013 et l’exposition rétrospective à la galerie Delacroix, la boucle est bouclée. Entre deux voyages et avant la grande manifestation organisée, en octobre, par l’Institut du monde arabe à Paris mettant à l’honneur la création culturelle et artistique marocaine et à laquelle il prendra part, rencontre avec ce grand monsieur qui a largement contribué à donner un autre visage à l’art au Maroc. PAR CHRISTINE CATTANT
URBAIN : Votre enfance est un roman : père « trop » pieux, mère trop tôt partie, solitude, rébellion… Vous auriez pu être écrivain ! Pourtant, c’est dans la peinture et la sculpture que vous avez trouvé votre épanouissement. Vous rappelez-vous du déclic, du moment où vous avez compris que l’art était votre voie ? Mohamed Melehi : On ne le réalise pas sur le moment, la compréhension arrive tard, lorsque les choses sont déjà établies. Pas de déclic donc, mais il y a heureusement l’instinct qui vous guide. Il faut toutefois savoir l’écouter d’une manière sage car cet instinct a aussi la particularité de vous guider parfois contre votre désir. Avez-vous le sentiment qu’il soit absolument nécessaire d’avoir souffert pour être un bon artiste ? Il n’y a pas de règle et l’on peut évidemment être un bon artiste sans être fatalement dans la souffrance. Quand on fouille dans l’histoire de l’art, on rencontre bien sûr des artistes qui ont souffert mais aussi d’autres qui se sont épanouis dans le « Nirvâna », dans une paix intérieure absolue. Cependant la souffrance peut en effet être un moyen d’éveil pour l’artiste, en le poussant notamment à être honnête dans sa pratique de l’art. Quels sont les artistes qui vous émeuvent particulièrement ? La majorité des artistes que l’histoire nous a légués sont intéressants. La civilisation leur doit beaucoup,
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Š Hassan Chergui
CULTURE
PORTRAIT
car ils en sont les ouvriers, à l’instar des sciences et des religions. Il serait difficile pour moi de citer ici ceux qui m’ont vraiment ému, mais à fur et à mesure que l’on évolue dans sa propre conduite artistique, on se découvre des affinités, des intérêts pour des domaines différents. Les mouvements et tendances artistiques ont été, je pense, plus significatifs pour moi que les individus eux-mêmes. Vous êtes l’un des peintres contemporains marocains les plus cotés sur le marché de l’art. Que diriez-vous aux jeunes artistes qui rêvent de vivre de leur art ? Les jeunes écoutent davantage leurs rêves que les conseils qu’on leur donne ! Alors je leur dirais de travailler, d’œuvrer à leur rêve pour parvenir au résultat auquel ils aspirent. Que pensez-vous, d’ailleurs, de cette nouvelle génération d’artistes-peintres marocains ? La génération d’artistes actuelle est particulièrement prometteuse car elle peut disposer d’une base mieux structurée grâce aux moyens dont elle dispose aujourd’hui.
Ci-dessus : • Nuit bleue, 2002, Acrylique sur toile 110 x 100 cm • Acrylique sur toile 150 x 120 cm, 2007
Page de droite : • Étoile grise, 2006, Acrylique sur toile 100 x 90 cm • Grande ourse jaune, 2002, Acrylique sur toile 120 x 110 cm • Acrylique sur toile 120 x 110 cm, 2009
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Espagne, Italie, France, Amérique mais aussi Maroc… Durant votre carrière, vous avez énormément voyagé, d’abord pour étudier et vous forger votre propre vision de votre art, puis pour la faire vivre. Et ce faisant, vous revenez toujours à Tanger. Qu’y cherchez vous… et qu’y trouvez-vous ? Tanger fut la « Mecque » pour beaucoup d’artistes occidentaux, ceux qu’on nomme « orientalistes » et d’autres, plus contemporains. Tanger était la porte d’entrée du Maroc pour ceux qui recherchaient la lumière - à l’instar de Van Gogh à Arles - comme Matisse au début du XXe siècle. Aujourd’hui, Tanger conserve le charme de cette ville qui a toujours attiré et qui promet, encore, une autre épopée...
« Aujourd’hui, Tanger conserve le charme de cette ville qui a toujours attiré et qui promet, encore, une autre épopée… » Vos sources d’inspiration sont principalement les courbes des vagues, celles des femmes et les étoiles. Depuis toujours. Ce perpétuel recommencement, est-ce parce que vous n’avez, à vos yeux, pas encore réalisé le tableau qui représenterait d’une manière parfaite, absolue et totale votre passion pour elles ? En réalité, on ne construit pas un tableau mais une œuvre étalée dans le temps. L’artiste est un chroniqueur de son temps. Dans son œuvre il relate, au long de sa vie, une histoire. En ce qui me concerne, mes tableaux constituent un espace de liberté et de fuite vers des suppositions qui n’ont pas de rapport avec le rationnel. C’est un jeu de symboles sensuels, des courbes et rondeurs féminines proposées à une société où la femme relève de l’interdit, presque ? Les étoiles en constellation sont un élément pictural graphique, il faut le voir hors de son contexte conventionnel. L’ensemble représente pour moi une boîte à outils dont j’use à ma guise. Désormais figure de proue de l’art contemporain marocain, reconnu par le public et crédité d’une belle et longue carrière fructueuse, quels sont vos rêves aujourd’hui ? Mes rêves, ils se traduisent aujourd’hui en réalité, celle dans laquelle je peux désormais analyser et profiter de tout ce bagage accumulé à travers des décennies. Après avoir parcouru le Royaume pour faire rencontrer l’art à vos concitoyens, vous sentez-vous toujours un activiste, un militant
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CULTURE
PORTRAIT
Mohamed Melehi lors de l’exposition hommage « Melehi, De Tanger à Tanger » en octobre 2013 à la galerie Delacroix.
de la culture pour le plus grand nombre de Marocains ? On naît, et l’on meurt militant. En matière de culture, que souhaiteriez-vous pour le Maroc ? Mes espoirs pour l’art au Maroc sont grands. On ne peut pas revenir en arrière. La généralisation de l’instruction et de l’éducation permet aux générations actuelles et futures d’agir librement et de faire des choix pour l’épanouissement individuel. Je pense qu’un langage nouveau pourrait apparaître, plus facilement accessible aux sociétés contemporaines. Il faut cependant rester attentif à ce que la spontanéité dont la peinture marocaine a bénéficié jusqu’à aujourd’hui, et qui a fait sa part de notoriété dans le panorama universel, ne s’en trouve diminuée. À ce que nous ne plongions pas dans un univers où tout le monde parlerait le même langage...
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LE MAROC AUX MILLE COULEURS
Institut Français du monde arabe, Paris, 14 octobre 2014 Cette grande manifestation mettra en avant les arts contemporains marocains et célébrera l’immense richesse de la culture marocaine. Jack Lang, président de l’IMA, s’est rendu le 2 janvier dernier à Marrakech pour rencontrer le Roi Mohammed VI, afin de lui faire part de l’avancée des préparatifs. Le souverain porte un grand intérêt à la réussite de cet événement, qui durera trois mois. Le Président de la république, François Hollande, l’inaugurera, en même temps que celui qui s’ouvrira au Louvre et consacré à l’exposition Des Idrissides aux Mérinides.
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CULTURE
AGENDA
expositions Traces allemandes à Tanger L’exposition évoque la présence allemande au Maroc dans la période de 1873 à 1914. Elle présente au public 68 documents historiques, photographies et textes enrichissant la mémoire historique de la ville de Tanger et retraçant le parcours des voyageurs, des familles, des sociétés et des commerçants allemands ainsi que celui de la légation impériale. Jusqu’au 6 juillet – Institut Cervantes
Penelope Fleming Encore quelques jours pour découvrir l’exposition des toiles de l’artiste-peintre anglaise réalisées au Maroc entre 1962 et 1972. Jusqu’au 18 juillet – Medina Art Gallery
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Mohamed Issami Regards énigmatiques Poursuite de l’exposition des œuvres de l’artiste ayant pour thème le monde poétique de la femme. En juillet – Volubilis Art Gallery
Synthèse Les deux galeries du quartier du Petit Socco présentent durant l’été le travail de l’ensemble de leurs artistes. Peinture, sculpture, pièces africaines, dessin... et notamment la toile monumentale d’Evelyne Postic, dessinatrice d’art brut de renommée mondiale. Galerie Conil
Jasmin Juarez
Figures mexicaines
Said Ouarzaz Tout feu tout flamme À découvrir, cette exposition des nouvelles œuvres de l’un des artistes-phares de l’art contemporain marocain, révélant sa technique inédite de peinture sur bois brûlée au chalumeau. Brut et poétique. En juillet et août – La Fabrique
La galerie présente cet été les sculptures de l’artiste mexicaine Jasmin Juarez mais aussi les nouvelles œuvres de Mohamed El Wahhabi, les dernières sculptures de Martin Lartigue ainsi que les artistes de la galerie Yassine Balbzioui, Ahmed El Mourabite, Isidore Krapo… Du 2 juillet au 4 septembre Galerie Monassilah – Assilah
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CULTURE
AGENDA
photo De Qurtuba a CÓrdoba Une exposition de 50 photographies ayant pour thème l’héritage arabe et islamique dans le patrimoine architectural de la ville de Cordoue. Du 10 au 30 juillet (de 22 h à minuit, tous les jours sauf le lundi) – Institut Cervantes
musique Chromatik Exposition des photos des artistes de l’atelier Fine Art sur le thème de la couleur, chacun ayant choisi de travailler et d’interpréter une couleur différente. Sarah Charpentier, Yasmine Araissi, Nouzah Hachmi et Nargisse Bellefqih. Exposition du 10 juillet au 30 août. Vernissage le 10 juillet à partir de 19 h. Pot de décrochage le 28 août. Photoloft
Grand concert Idir L’Institut français de Tanger vous propose une grande soirée de musique kabyle en compagnie du grand Idir, « le poète ». Le 20 juillet à 22h30 Palais des institutions italiennes
Festival Twiza « Afrique » 14-17 août
Gibraltar Une exposition retraçant un itinéraire allégorique sur la traversée du détroit de Gibraltar par les migrants clandestins, la longue marche qui les mène face au détroit et sa traversée souvent mortelle... Une série de 20 planches réalisées en trio : Youssef el Yedidi (Maroc – Espagne), Aziz Amrani (Maroc) et Charley Case (Belgique). En juillet et août – Aplanos Galerie – Assilah
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Le Festival Twiza, célébrant la culture amazigh, entièrement gratuit et en plein air, met l’Afrique à l’honneur pour cette 10e édition. Des concerts d’artistes nationaux et internationaux de renom, mais aussi une série de conférences-débat et de tables rondes seront organisées avec pour thème central le développement culturel et le concept de « démondialisation » de l’Afrique, sous le titre « L’Afrique aux Africains ». L’an dernier, les divers événements de la 9e édition avaient réuni 200 000 spectateurs. Pour découvrir le programme complet de l’édition 2014, rendez-vous sur www. festivaltwiza.com
CULTURE
AGENDA
Au ciné en août… À la Cinémathèque de Tanger
TRAITORS
FEMMES HORS LA LOI
De Sean Gullette Fiction, Maroc, 2014, en VO arabe ST français Avec Chaimae Ben Acha et Soufia Issami Malika a une opinion bien tranchée sur le monde qui l’entoure, sa ville natale de Tanger et la place qu’elle y tient. Pour sauver sa famille en instance d’expulsion, Malika se laisse tenter par l’argent facile... À partir du 1er août
De Mohamed El Aboudi Documentaire, Maroc/Finlande, 2012, en VO arabe ST français Après avoir été violée et chassée de sa maison à l’âge de 14 ans, Hind, 22 ans, devient danseuse et prostituée. Elle vit avec un délinquant dans une cabane sans électricité, ni toilettes, ni eau courante... À partir du 20 août
ZINEB, LA ROSE D’AGHMAT
PEAU DE COLLE
De Farida Bourquia Fiction, Maroc, 2013, en VO arabe ST français Avec Fatym Layach et Mohamed Majd Une épopée grandiose de l’histoire du Maroc, qui devint sur les conseils avisés de Zineb Ennafzaouia, un immense empire sous le Règne de l’Emir Almoravide Youssef Ibnou Tachefine, son quatrième époux, l’homme de son cœur et de ses ambitions.... À partir du 1er août
De Kaouther Ben Hania Court métrage, Tunisie, 2013, en VO arabe ST français Amira, 5 ans, n’aime pas l’école. Pour ne pas y aller, elle trouve une idée imparable, qui va au delà de ses espérances.... À partir du 1er août
(suite p. 50)
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CULTURE
AGENDA
ROCK THE CASBAH De Leila Marrakchi Fiction, Maroc, 2013, en VO arabe et français Avec Hiam Abbass et Nadine Labaki Sur trois jours comme la tradition musulmane le veut, la famille se réunit dans la maison du défunt pour se remémorer les souvenirs et partager la perte de cet être cher qu’est le père de famille. Le film “made in Tanger”, à voir absolument. À partir du 2 août
ROAD TO KABUL De Brahim Chkiri Fiction, Maroc, 2012, en VO arabe ST français Avec Aziz Dadas, Rabie Katie, Amine Ennaji et Said Bey Ali, Hmida, Mbarek et Masoud sont quatre jeunes chômeurs qui rêvent d’une vie meilleure. Leur objectif, partir en Hollande. Se croyant sur le bon chemin,
Hmida se retrouve par erreur en Afghanistan. Une comédie fantaisiste et humaniste. Un grand succès public. À partir du 20 août
FRONTIERAS (FRONTIÈRES) De Farida Belyazid Maroc, 2014, en VO arabe ST français Avec Romana Sanchez et Ismael Abou Al Kanatir Maité, une jeune femme espagnole se rend à Laâyoune où l’attend Dahmane, pour réaliser un documentaire sur le Sahara marocain. La réalité qu’elle découvre sur place, ne correspond en rien à ce qu’elle s’était imaginé. À partir du 1er août •
American Language Center Cine Club // Cinéma VO //
Cycle : Marilyn Monroe THE PRINCE AND THE SHOWGIRL (LE PRINCE ET LA DANSEUSE) De Laurence Olivier Fiction, États-Unis, 1957, en VO anglaise ST français Avec Marilyn Monroe et Laurence Olivier Le prince Charles, Régent de Karpathie, assiste à la représentation d’une revue légère où il tombe sous le charme d’une jeune actrice américaine. Guindé et portant monocle, il semble pourtant se réveiller à la vie, au contact de cette délicieuse chorus girl... Le 10 août à 19h30
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THE MISFITS (LES DÉSAXÉS) De Laurence Olivier Fiction, États-Unis, 1961, en VO anglaise ST français Avec Marilyn Monroe et Clark Gable À Reno, Roslyn s’apprête à divorcer. Fasciné par la beauté de la jeune femme, un cowboy entre deux âges lui demande de partager son existence. Elle se lie également d’amitié avec un riche éleveur et un garagiste veuf. Ils paraissent comblés mais subissent en fait une misère affective et intellectuelle. Le 24 août à 19h30
Evénement 10e édition du festival Twiza du 14 au 17 août Le Festival Twiza de Tanger, lors de sa première édition, s’attachait au thème des racines africaines de l’amazighité. Dix ans après, le festival tient à mettre l’accent sur le Maroc Pluriel et son appartenance à l’Afrique tout au long de l’histoire. Pour la première fois, la Cinémathèque s’associe au festival pour vous présenter trois projections.
LÉOPOLD SEDAR SENGHOR ENTRE DEUX MONDES De Pierre Beuchot France, 1998. Film distribué par Institut français Afriques Ce portrait est une traversée du siècle entre France et Afrique. Il tente de faire comprendre comment un homme que tout aurait dû écarteler dans la douleur a réussi, devant les autres, en tant que poète et qu’homme d’État, la synthèse de toutes les forces diverses, politiques et culturelles, qui auraient pu se contredire jusqu’à la déchirure. Et ces forces, il les a apprivoisées au service d’une œuvre variée, contrastée, rare. Le 16 août à 18 h
KATEB YACINE, UN POÈTE EN TROIS LANGUES De Stéphane Gatti Entretien avec Kateb Yacine, entrecoupé par des images de l’enterrement du poète écrivain (1929 – 1989). France 2001 Les propos de Kateb Yacine sont connus notamment à travers ses écrits, mais les entendre exprimés par sa propre voix, ils prennent une autre force. Le 15 août à 18 h
MANDELA, UN LONG CHEMIN VERS LA LIBERTÉ De Justin Chadwick Fiction, Afrique du Sud, 2013, en Vo anglaise ST français Avec Idris Elba et Naomue Harris À travers la clandestinité, la lutte armée, la prison, la vie de Nelson Mandela se confond plus que jamais avec son combat pour la liberté, lui conférant peu à peu une dimension mythique et faisant de lui l’homme clef pour sortir son pays, l’Afrique du Sud, de l’impasse où l’ont enfermé quarante ans d’apartheid. Il sera le premier Président de la République d’Afrique du Sud élu démocratiquement. Le 14 août à 21 h
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CULTURE
AGENDA
L'AGENDA DES PETITS Ciné à la cinémathèque Maléfique De Robert Stromberg Fiction, États-Unis, 2014, en VF Avec Angelina Jolie et Elle Fanning Maléfique est une belle jeune femme au cœur pur qui, trahie par son amant, décide de se venger. Elle s’engage dans une bataille épique avec le successeur du roi, jetant une terrible malédiction sur sa fille qui vient de naître. À partir du 6 août
Mia et le Migou De Jacques-Rémi Girerd Animation, France, 2008, en VF, à partir de 3 ans Mia, 10 ans à peine, part à la recherche de son père. Pendant son voyage, elle affronte un monde de légendes peuplé d’êtres mystérieux. Parmi les créatures qu’elle rencontre Migou, un géant débonnaire aux pouvoirs magiques. À partir du 2 août
Ateliers spécial Ramadan Tabadoul Du 30 juin au 25 juillet • 10h30 - 12 h : Art du cirque animé par Mohamed Hammich • 12 h - 13 h : Danse afro animé par Claire Ndjitchom, Martin Messi Menkonda et Gérard legrand Tchouassi • 13h30 - 15 h :Théâtre animé par Ilyass Bouchri et Ghali Erraziki • 11 h - 13 h et 13h30 - 15 h : Art visuel animé par Mouad Aboulhana • Horaires à définir : Piano par Ilham Hamou Allal
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CULTURE
Coups de U livres de l’été
Comment décide-t-on qu’un livre sera LE bon livre de l’été ? Il faut y trouver une intrigue palpitante, un style léger mais pas trop simpliste, des personnages qui ont du corps sans être trop complexes, une écriture vivante. Avec ces quelques titres pour l’été, je suis persuadée que vous allez trouver votre bonheur. Nouveautés en vue et bons moments de lecture assurés. Tous ces livres sont en vente à la librairie les insolites à Tanger. Par Stéphanie Gaou, libraire à Tanger.
Contes des petits riens et de tous les possibles Jacques Salomé La démarche de Jacques Salomé est simple : rendre ses lecteurs heureux par tous les moyens. Comment ne pas aimer un homme nourri de si belles intentions ? Ce dernier ouvrage réhabilite l’art du conte pour mieux réveiller l’enfant qui est en chacun de nous et nous prodiguer une tranche de vie et de sérénité. C’est un mariage d’histoires courtes, drôles, vivantes, gaies, fraîches qui stimulent notre imagination et qui peuvent se lire en vrac, sans aucune obligation d’exhaustivité. De 7 à 77 ans, voilà le livre fait pour celles et ceux qui veulent encore s’émerveiller. Editions Albin Michel
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La vérité sur l’affaire Harry Québert Joël Dicker La sortie en poche de ce livre est l’occasion de redécouvrir un véritable petit chefd’œuvre, idéal à lire au bord de la plage, sous un parasol. L’auteur est particulièrement étonnant, âgé de 27 ans lors de la sortie du livre, il maîtrise un style difficile : l’intrigue policière. Mais non content de ménager un suspense rare, il raconte une magnifique histoire d’amitié entre deux hommes de lettres, histoire pleine de rebondissements et d’invraisemblances. Une chose est certaine : une fois ce livre en main, vous aurez beaucoup de mal à vous consacrer à autre chose qu’à sa lecture. Editions de Fallois poche
Automobile Club d’Egypte Alaa El Aswany Chaque livre de cet auteur égyptien est toujours un événement et constitue un beau rendez-vous avec ses fidèles. Ce dernier livre ne déroge pas à la règle et se veut peut-être une belle tentative de faire revivre le grand succès de L’immeuble Yacoubian. Nous sommes à la fin des années 40, les mondanités battent leur plein entre Occidentaux et autochtones bien nés. Au premier plan, aristocrates de bon ton, diplomates, pachas et monarques se côtoient dans les salons lambrissés et en coulisses, c’est tout un monde de « petits » qui s’agite, s’active pour satisfaire aux requêtes du chambellan du roi. Dans cette description du quotidien de ces humbles, El Aswany excelle à rendre une humanité et renoue avec les récits populaires. Au-delà de ce roman au style imparable, un souhait : imaginer une vraie belle démocratie égyptienne à construire. Editions Actes Sud
Adultère Paulo Coelho
© D.R.
Beyrouth, la nuit Diane Mazloum Vous êtes nostalgique de Françoise Sagan ? Vous aimez la nuit, les villes situées entre Orient et Occident, les histoires d’amour sans lendemain, les rencontres sans attaches ? Ce livre est délibérément fait pour vous. Il raconte quoi ? Des vies qui se croisent du crépuscule au petit matin. Une nuit à Beyrouth en pleine coupe du monde en 2010. Entre ennui, fiesta, peur de la mort, night-clubs et lumières opalescentes des portables et autres télévisions, ce sont six jeunes personnages qui se frôlent, s’esquivent, se souviennent, s’aiment, se jettent et se perdent. L’écriture est sensuelle et simple, le style de Diane Mazloum correspond à une génération : celle actuelle, super connectée et malgré tout, désœuvrée. Beau roman. Editions Stock
Il semblait que nous avions tout lu de Paolo Coelho. L’écrivain brésilien connu mondialement pour la multitude de ses romans décevait quelque peu avec ses dernières parutions. Son Alchimiste fut un des succès planétaires de cet auteur qui depuis accumulait un peu les redites et risquait de tomber dans la platitude. Et puis, en mai 2014, cet opus est sorti et la carrière de Coelho a pris un virage sec. C’est l’histoire banale d’une femme qui a tout pour être heureuse : elle est bien mariée, a de beaux enfants, ne peut se plaindre d’aucune défaillance. Et pourtant. Ce bonheur en apparence si parfait cache un véritable mal de vivre qui bouleversera la vie de cette héroïne. Il ne faut pas croire que ce livre succombe à une certaine facilité avec une intrigue aussi rebattue ; au contraire, l’écriture montre une vraie maîtrise de l’auteur dans la description des sentiments, mettant à sac les doutes et le sens de la vie. Impressionnant. Editions Flammarion
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SOCIÉTÉ TANGER VUE PAR...
Derek Hudson Flying with the stars
Propos recueillis par Stéphanie Gaou
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Dans quelles circonstances avezvous rencontré Tanger ? Je suis venu « en amoureux » avec ma compagne. Je n’imaginais pas qu’une décision de dernière minute en plein mois d’août s’avérât aussi agréable. Mais j’ai tout de suite été séduit par l’idée de n’être pas accablé de chaleur comme à Marrakech. Nous nous sommes retrouvés dans les délicieux courants d’air du détroit et avons été convaincus que la ville, magique dès le début, était faite pour nous. C’est Philippe Guiguet-Bologne qui nous a accueillis, à l’époque il était propriétaire du Dar Nour à la Kasbah. Grâce à lui, nous avons été initiés très vite à Tanger. Puis, je suis revenu avec l’écrivain et journaliste Jacques Maigne pour un reportage photo que Géo Magazine voulait consacrer à la ville, et là, ayant la chance de découvrir plus profondément la ville, j’en suis tombé complètement amoureux ainsi que de ses habitants. J’aime cette façon qu’ont les Tangérois de prendre le temps de vivre, commune avec les photographes tenus d’observer un lieu en toute sérénité, j’aime cette placidité, cette douceur, cette façon qu’a Tanger de nous dire « stop au stress de la vie moderne ».
ici que vous n’avez pas vu ailleurs ? Énormément de choses. Les odeurs de cuisine, les herbes, les fleurs et même ce mélange d’odeurs « plus ou moins désirables » (rires). Mais au risque de répéter ce qui fut dit mille fois, c’est la lumière unique de Tanger qui en fait son mystère. C’est incroyable, même par temps pourri, la lumière est exceptionnelle et c’est un bonheur d’être photographe ici. Tanger a aussi cette faculté de monter et descendre, d’ouvrir des perspectives. Quand je cherchais une maison à acheter - chose qui reste toujours à faire - j’étais bouleversé par les vues des terrasses qui donnaient accès à une autre dimension de la ville. J’aime ce qui est imparfait, l’ordre dans le désordre, et c’est ça le charme de Tanger où le décati côtoie le neuf, l’architectural pensé se conjugue avec l’anarchique.Toutes ces juxtapositions donnent son intensité à la ville, comme une gamme complète de ce que l’on peut retrouver partout ailleurs au Maroc.
Un quartier qui vous enthousiasme et un autre qui vous horripile ? Je suis attaché à vieille ville et la Kasbah, car je m’y suis senti très vite comme chez moi et que le sentiment Grâce à votre métier, vous avez d’être si proche du détroit et avec voyagé dans le monde entier, une vue aussi directe sur l’Espagne est racontez-nous ce qui vous a séduit extraordinaire. Par contre, j’ai beau-
© D.R.
A
h, Derek Hudson ! À Tanger, qui connaît vraiment sa carrière ? Pas grand-monde à part quelques initiés du monde de la photo, et pourtant, ce digne Anglais très chic à la tignasse toute blanche a côtoyé les plus grands, tiré le portrait de Monsieur Chirac, de quelques peintres infréquentables comme Bacon, de la chanteuse Patti Smith et de tant d’autres qu’il est impossible de tous les citer. Il a travaillé comme reporter pour les plus grands magazines, a voyagé dans le monde entier et est venu souvent à Tanger, ville pour laquelle il a développé un amour déraisonné. Il nous accorde l’extrême privilège de nous confier quelques vues de « son Tanger » et répond à nos questions avec un enthousiasme et un humour « very British ».
SOCIÉTÉ TANGER VUE PAR...
coup de mal avec le quartier qui surplombe la nouvelle route de Merkala, toutes ces maisons mal accrochées sur la colline qui sont dans un état avancé de délabrement.
© Derek Hudson
Quand vous n’y venez pas, y a-t-il quelque chose qui vous manque tout particulièrement ? Je dirais que la cuisine tangéroise - qui est une de mes préférées au monde - me manque. Mais aussi, de me promener tout seul, en m’arrêtant de temps en temps pour un thé avec des gâteaux. Finalement, pour dire la
vérité - car je ne suis pas venu depuis Allez y faire un tour. Si vous êtes quelques années maintenant - c’est comme moi, vous aimerez. tout Tanger qui me manque. Quelle est la caractéristique la plus flagrante des Tangérois ? L’accueil réservé, le charme des promesses qui ne se matérialisent pas, la spontanéité due au hasard des rencontres, l’amitié sincère sans prétention ni attente. Quand vous parlez de Tanger à des personnes qui ne connaissent pas, que leur dites-vous en premier ?
Les photographies de Derek Hudson sont en vente àTanger. Pour en savoir plus, 00212 (0)6 46 89 00 01 www.derekhudson.com
PORTRAIT DE PATTI SMITH ET DEREK HUDSON LORS D’UNE SÉANCE PHOTO POUR LE MONDE EN 2009 À PARIS.
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Sur nos murs cet été : expo-vente SAID OUARZAZ 7, rue d’Angleterre (direction Grand Socco) - Tanger Tél. : 05 39 37 40 57 - Mail : lafabrique.tanger@gmail.com
L’OEIL DU PHOTOGRAPHE
Le Tanger de
Derek Hudson
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Terrasse panoramique avec vue sur le “grand bleu” Carte de produits de la mer raffinés et cuisine méditerranéenne Ouvert tous les jours - Service de 12 h à 17 h - Ouverture du Club de plage Plage Sidi Kacem - Direction Grottes d’Hercule - Tanger - Tél. : 05 39 33 81 37 11/01/14 9:02 Page 1 Mail : oceantanger@gmail.com - Facebook : oceanplage - www.oceanplagetanger.com
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Horaires Ramadan : 10h30-13h et 21h-23h / fermé le lundi Août : ouvert tous les jours 10h30-13h30 et 16h30-20h URBAIN PUBS Demies pages:Layout 1
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PRATIQUE CUISINE
pour URbain
Envie d’un peu de bonne humeur pour débuter le Ramadan ? Ça tombe bien, Kamal El Fassi en possède une bonne dose et vous le prouve en vous délivrant sa recette de “Harira des Célibataires”, facile et rapide à réaliser. Bon appétit !
ibataire à Recette de mes temps de célde Ramadan, is Casablanca . Durant le mo - mais que Tangérois et non-Tangéroisnt double à des célibataires qui voyaie s les batteon l heure du Ftour - rechargi improvisée tes ries avec cette Harira, cer s aussi) mais j avoue (et les autre s bonne ... trè qu elle était quand même Ka m al
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3 belles tomates fraîches 150 g de viande de bœuf 1 petite boîte de concentré de tomate 1 verre à thé de pois chiches trempés la veille ½ verre à thé de vermicelles de blé 2 c. à s. de céleri hâché 2 c. à s. de persil ciselé 1 c. à s. de coriandre ciselé Jus de citron 1 c. à s. de beurre (je n’ose pas avec le Smen car le résultat est très aléatoire) 1 c. à s. bombée de farine Sel, poivre, curcuma, gingembre en poudre et cannelle (oui oui, de la cannelle)
© Objectif Saveurs - N.S.
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- Passer à la râpe les tomates et couper le boeuf en petits dés. - Verser tous les ingrédients, sauf les vermicelles, la farine et le jus de citron dans la cocotte et faire suer sur le feu. Une odeur commence à saturer l’air, c’est l’odeur du Ramadan ! - Remuer pendant 10 min puis mouiller avec de l’eau (au-dessous des clous des poignets de la marmite). - Fermer la cocotte, mettre le petit chapeau sur la soupape et compter 40 min dès que ça siffle. À la fin de la cuisson, éteindre le feu et attention : n’ouvrir la cocotte que lorsque la soupape ne siffle plus quand on soulève le chapeau ! - À ce stade, les pois chiches doivent être cuits. Remettre sur le feu et porter à ébullition à découvert. Rajouter les vermicelles. - Dans un pot, mettre la farine, quelques gouttes de jus de citron et délayer avec un peu d’eau. Fermer le couvercle et secouer comme un malade ! - Verser ce mélange dans la harira et remuer jusqu’à épaississement. - À ce stade, les vermicelles doivent être cuits (ça fait étrange qu’un mot pareil soit masculin, non ?) Allaho Akbar ! Passez à table !
LA PISCINE
CLUB - RESTAURANT - BAR
u ndi de 1111 h à 1 9 h Ouvert tous l e s jours sauf lel e llundi Locations de transats - É vénements Plage de Sidi Kacem - Tanger - 06 76 66 83 38 - 06 60 60 04 21 remirelais@hotmail.fr - Facebook : Restaurant La Piscine
UTILE URBANOSCOPE
Votre été avec
Lalla Chams Bon anniversaire
le Cancer !
Cette année plus que jamais, vous avez besoin de ce repos salvateur que vous offre l’été. Une forme de décontraction vous envahit, qui ne doit toutefois pas vous faire oublier les décisions importantes à prendre que vous avez laissées de côté depuis plusieurs mois. Méditez... puis agissez. Jours fétiches : les 8 et 9 juillet.
Poissons
C’est l’été de l’apaisement pour vous les Poissons. Le rythme se ralen�t, les tensions s’effacent. Faites le plein de sérénité pour la rentrée. Jours fétiches : les 15 et 22 août.
Bélier
Vous avez prévu, peutêtre, des vacances un peu trop ac�ves. Pensez à lever le pied durant vos congés et à garder votre énergie pour la rentrée. Jours fé ches : les 26 juillet et 11 août.
Taureau
Un été studieux, le Taureau ? C’est sans doute ce que vous devriez prévoir pour éviter problèmes et désillusions à la rentrée? Ne lâchez rien ! Jours fé ches : les 17 juillet et 5 août.
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Gémeaux
Pensez à ménager votre sommeil, le Gémeaux. L’été et ses longues soirées vous le font un peu oublier : il faut vous reposer. Faites moins la fête. Jours fé ches : les 13 juillet et 31 août.
Lion
Le changement de rythme apporté par la période es�vale va faire du bien à votre couple. Célibataire, une belle rencontre pourrait vous combler. Jours fé ches : les 21 et 22 août.
Vierge
Vous con�nuez sur la voie tracée depuis quelques mois, la Vierge, en tentant de vous construire une vie plus saine et de mieux vous entourer. Bravo ! Jours fé ches : les 18 et 19 août.
Balance
Un été un peu débridé pour la Balance qui a décidé de me�re en veilleuse son côté trop sage de ces dernières semaines. Restez vigilant. Jours fé ches : les 16 juillet et 2 août.
Scorpion
Quelques contrariétés à me�re en place vos vacances, du travail imprévu qui traîne, voilà un été qui prend une tournure inatendue. Restez zen. Jours fé ches : les 3 et 4 juillet.
Sagittaire
Un bel été pour le Sagittaire, placé sous le signe de la famille et des retrouvailles. Vous pourriez revoir un être qui vous manque cruellement. Jours fé ches : les 8 juillet et 21 août.
Capricorne
Vacances trop courtes, projets qui tombent à l’eau, un été qui ne figurera pas au palmarés de vos meilleurs souvenirs. Prenez-le avec le sourire ! Jours fé ches : les 2, 3 et 29 juillet.
Verseau
Gare aux coups de soleil... et aux coups de coeur déraisonnables. Dans la chaleur de l’été, vous pourriez bien oublier votre prudence légendaire. Jours fé ches : les 5, 6 et 7 août.
Casa Pépé
Épicerie Fine Internationale L’adresse des tables raffinées Champagne, foie gras, chocolats, vins...
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9, rue Ibn Rochd - Tanger - Tél. : 05 39 93 70 39 / 05 39 93 60 76 - Email : aitobama70@gmail.com
Sushi by
41, av. de la Résistance Tanger 05 39 32 55 33 otorisushi@gmail.com
UTILE ADRESSES
Carnet d’adresses - Agenda Galerie Photo Loft - 115, av. M Ben Abdellah - T : 06 41 45 66 40 Cinémathèque de Tanger - Grand Socco - T : 05 39 93 46 83 Galerie Conil Événements 7, rue du Palmier - Petit Socco - T : 06 55 64 10 14 Galerie Conil Collection 35, rue Almohades - Petit Socco - T : 06 55 64 10 14 Librairie les insolites - 28, rue Khalid Ibn Oualid - T:0539371367 Palais des Institutions Italiennes - Palais Moulay Hafid ed
23, Rue Mohammed Ben Abedelouhab - T : 05 39 93 63 48
Renseignements : 160 Police : 190 Gendarmerie Royale : 177 Pompiers - Ambulances : 150 Maroc Assistance : 05 22 30 30 30 Mondial Assistance : 05 22 31 31 50
La Fabrique - 7, rue d’Angleterre - T : 05 39 37 40 57 Tabadoul - 19, rue Magellan - T : 05 39 37 19 78 / 06 41 16 16 47 MedinaArt Gallery - 30,rueAbou Chouaib Doukkali -T :05 39 37 26 44 Volubilis Art Gallery - Grande place de la Kasbah - T : 06 68 70 01 81 Institut Cervantes - 99, av. Sidi Ben Abdellah - T:05 3993 20 01 Galerie Monassilah - 3, rue Jamae Zecouri - Medina - Assilah Aplanos Gallery - 89, rue Tijara - Assilah - T : 06 61 99 80 30
Numéros utiles
Port Maritime : 05 39 93 11 29 ONCF : 08 90 20 30 40 Aéroport de Tanger : 05 39 39 36 49 Pharmacies de garde : www.menara.ma Urgences vétérinaires Clinique du Golf - 06 61 79 02 19
Clinique Assalam Av. de la Paix - 05 39 32 25 58 Clinique du Détroit Gzenaya - Lot 84 A5 - 05 39 39 44 48 Clinique Bennis Route de Tétouan - 05 39 34 07 47
Points de distribution Centres culturels / Galeries Cinémathèque Le Rif Délégation de la Culture Galerie Artingis Galerie Conil Galerie Dar D’Art Galerie De Velasco Galerie Delacroix Galerie Ibn Khaldoun Galerie Laure Welfling Galerie Lusko Galerie Mohammed Drissi Galerie Photo Loft Galerie Volubilis Goethe Institut Institut Cervantes Institut Français de Tanger Medina Art Gallery Musée de la Kasbah Tabadoul
Librairies
Librairie des Colonnes Librairie les insolites Librairie La Virgule Page et Plume
Hôtels / Maisons d’hôtes Hotel Andalucia Hôtel Chellah Hôtel Continental Hôtel El Minzah Hôtel Farah Hôtel Mövenpick Hôtel Solazur Dar Al Barnous Dar Chams Dar El Kasbah
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Dar Jameel Dar Sultan La Maison de Tanger Le Balcon de Tanger Le Dar Nour Le Nord Pinus
Restaurants / Salons de thé
Boston Café Café Central Cafe Le Savouret Café Le Savoy Café Miranda Café Oasis Casino Movenpick Club restaurant La Piscine Mosaic Caféteria Anna & Paolo Art & Gourmet El Morocco Club El Tangerino L’Océan La Bodega La Casa d’Italia La Fabrique La Pagode La Table du Détroit Le Bistrot du Petit Socco Le Parcours des Sens Le Relais de Paris Le Salon Bleu Otori Sushi O Tri K Pasta Cosi Tom Yam Salon de thé Kandinsky Salon de thé La Fuga Glacier La Gelateria
Divers
British Council Cabinet Bernossi Com Channel Crèche Le Manège Centre Régional d’Investissement Chambre de Commerce Française Chambre de Commerce de Tanger Consulat Général de France Consulat d’Italie Délégation du Tourisme Groupe Scolaire Le Détroit Médi1 TV
Beauté / Sport
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Commerces/Autres Abyss Accès Immo Adam Cadre Ali Souvenirs Ambiance Living Amine Car Location Animalerie Animaloo
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GALERIE CONIL 7, rue du Palmier / 35, rue des Almohades - Petit Socco - Tanger +212 (0)6 55 64 10 14 / (0)5 39 37 20 54