URBAIN - n° 21 - NOVEMBRE 2014

Page 1



édito

édito

A

près un mois d’octobre dédié aux festivals de théâtre à Tanger, novembre sera sans conteste encore un mois théâtral, si l’on en juge par les quatre pièces proposées aux Tangérois dans leur agenda culturel. Après une année de disette, j’espère que vous serez, comme nous, bien décidés à en profiter ! Chez URBAIN, novembre sera plutôt physique, voire sportif, grâce à notre partenariat avec le 1er marathon de Tanger, un événement qui va faire courir la ville et lors duquel votre magazine soutient sa propre sympathique équipe d’athlètes amateurs. À suivre dans les rues de Tanger le 9 novembre (p. 14). Pas le courage d’aller transpirer sur l’asphalte de la ville ? Suivez les pas d’Anass Yakine le long des routes du Maroc de Dakhla à Tanger, dans une aventure qu’ont suivie pendant deux années entières des dizaines de milliers de fans. Une rencontre avec un beau personnage, un véritable coup de coeur URBAIN (p. 26). Quant à vos propres pas, chers lecteurs, ils pourraient bien vous mener jusqu’à la galerie Delacroix où vous attend l’exposition photo “ Tanger, le Tournant ” de Rachid Ouetassi et dont des extraits vous sont dévoilés dans notre portfolio du mois (p. 36). Enfin, si parfois vous vous demandez où en est la ville blanche côté tourisme, penchez-vous sur l’interview de Mustapha Boucetta, Président du Comité Régional de Tourisme, pour vous faire une opinion éclairée... (p. 16) Je vous souhaite un agréable mois de novembre et une excellente lecture.

Christine Cattant , Rédactrice en Chef

3


© Rainer Tagwercher

URBAIN

tanger

Directeur de Publication : Rédactrice en Chef : Secrétaire de Rédaction : Maquette : Rédaction : Imprimeur : Contact Mail : Direction : Contact Éditorial : Contact Logistique : Contact Commercial : Contact Publicité : Site Web : Facebook : Siège : Dépôt légal : ISSN : Photos Couverture :

Othman Noussairi Christine Cattant

Stéphanie Gaou Mouna Sebti & Crevette in Tangier Imane A. Kettani, Khadija Barkani, Kamil El Alami, Stéphanie Gaou, Christine Cattant Chrono Digital - Casablanca contact@urbainmagazine.com o.noussairi@urbainmagazine.com c.cattant@urbainmagazine.com 06 02 22 50 10 - m.sabri@urbainmagazine.com n.samet@urbainmagazine.com 06 17 18 19 98 / 06 33 64 79 99 www.urbain.ma Urbain Tanger Magazine 67, avenue de la Résistance - Tanger 105984 En cours © D.R.

Toute reproduction totale ou partielle des titres, textes, photos ou maquettes sans autorisation écrite préalable est interdite. La revue n’est pas responsable des documents qui lui sont adressés. Elle décline toute responsabilité pour la perte ou la détérioration des documents non sollicités par écrit ainsi que pour le contenu de la publicité.

4



URBAIN

Sommaire

novembre 2014 / n°21

tanger

26 Anass Yakine

© Essaouis Photography

L’HOMME QUI CROYAIT EN SES RÊVES...

8 Actualités 8 10 12 14

Courrier des lecteurs Rendez-vous tangérois Billet d’humeur Marathon de Tanger : l’équipe URBAIN

16 Mag’ 16 22 26 36 40

6

Figure de Tanger... Mustapha Boucetta Question à Lotfi Akalay À la Une Anass Yakine Tanger vue par... Rachid Ouetassi L’oeil du photographe... Tanger, le Tournant

50 Culture 50 52 60 64 66

Événement Votre agenda À l’affiche L’agenda des petits Coups de Coeur de Libraire

68 Pratique 68 70 72 74

Déco L’interieur d’Ewwel pour URBAIN Cuisine La recette d’URBAIN Urbanoscope Carnet d’adresses / Points de distribution



ACTUS

COURRIER DES LECTEURS

paroles de lecteurs sur contact@urbainmagazine.com

Ismaël Lô Je voulais vous remercier, comme d’autres l’ont fait avant moi, pour la qualité de votre magazine qui n’a vraiment rien à envier aux grands. Ismael Lo en couverture de ce numéro, c’est vraiment une très belle

Tanjazz Bravo pour l’animation mise au festival par l’équipe : ça participe aussi à l’ambiance générale du festival. Amicalement, Bertrand H., France

surprise. Bravo… et merci ! Tarik Merrouni, Larache

Abonnement URbain Vous aviez parlé sur votre page Facebook de l’éventualité de la création d’un service d’abonnement pour que les lecteurs reçoivent leur magazine dans leur boîte aux lettres. Le lire en ligne, c’est bien, mais c’est encore mieux de l’avoir entre les mains ! Brahim, Casablanca

>

Cher Brahim, Vous avez tout à fait raison et le service « abonnement » sera mis en place dès le mois de décembre. Vous retrouverez d’ailleurs au bas de cette page les conditions pour bénéficier de cette formule, comprenant les frais de conditionnement, d’expédition et de traitement par nos services. Et chaque mois, vous recevrez avec votre mag’ la lettre dédiée aux abonnés de l’équipe URBAIN. Enjoy !

Abonnement URBAIN magazine Maroc // 160 DH / 11 numéros + lettre mensuelle aux abonnés Europe // 380 DH soit 35 EUR / 11 numéros + lettre mensuelle aux abonnés États-Unis/Canada // 520 DH soit 60 USD ou 67 CAD / 11 numéros + lettre mensuelle aux abonnés Paiement par chèque, virement ou espèces à URBAIN SARL.

8


Cabinet Raïda SARL Votre conseiller

pour une assurance sur mesure Auto / Moto / Scooter Habitation Immeubles

Assurance professionnelle Accidents du travail Vie et retraite

Agent général Compagnie SANAD Moghit Filali Meknassi : 06 61 17 92 38

16, rue Omar El Khayam (face au lycée Regnault) Tél. : 05 39 94 22 28 - 06 61 15 90 55 - Fax : 05 39 94 23 17 cabinetraida@menara.ma


ACTUS RENDEZ-VOUS EN VILLE

us o v z e d n e R s i o r é g n Soins précieux ta Save the date !

Shopping

Venez découvrir la gamme précieuse des soins Les Sens de Marrakech : collection de soins ancestraux naturels, parfums d’ambiance, brumes d’oreiller, gommage au sable du désert… Chabi Chic - 9 rue Al Mabara, Quartier Josafat

Enchères

CoLLECTE RECYCLAGE Le 24 novembre

Pensez à la légende amérindienne du colibri : au lieu de rester inactif en regardant un immense incendie détruire sa forêt, il allait et venait, transportant des gouttes d’eau avec son bec pour les jeter sur le feu. Aux autres animaux qui lui demandaient pourquoi il faisait tant d’efforts en vain, l’oiseau répondit : « Je fais ma part ! » Faites la vôtre en triant vos déchets recyclables et en venant les déposer (en vrac ou dans des cartons, sacs poubelle, etc.) le lundi 24 novembre chez Tabadoul. Informations sur info@tabadoul.org.

PRoGRAMME TANGER ACCUEIL

En novembre, visite de l’atelier de Tanger-Accueil-Migrants / Dictée / Escapade gourmande / Karaoké (samedi 22 novembre) / Réunion mensuelle chez Nawal (jeudi 27 novembre à 15h30) Informations sur Facebook "Tanger Accueil Maroc" et au 06 11 89 62 19

10

Lusko Galerie d’art à Tanger présente sa prochaine vente aux enchères le samedi 1er novembre à 17 h. Exposition publique du 25 au 30 octobre et catalogue en ligne sur www.luskogalerie.com. Galerie Lusko, 4 rue Téhéran. Contact au 05 39 94 62 59 ou 06 61 34 43 96 et l.monti@lucianomonti.com

L'inde à Las Chicas

Pour la deuxième fois, le concept store Las Chicas ouvre ses portes à l'Inde : bijoux originaux, textiles chatoyants, étoles du Cashmere et gastronomie made in India sont à l'honneur du 27 au 29 novembre pour vous faire voyager au pays de Bollywood. Une occasion aussi de déguster chai et lassi offerts aux visiteurs de l’exposition. Namaste ! Las Chicas - 52, rue Kacem Guennoun, Porte de la Kasbah


ça pourrait bien vous plaire... SHIATSU, LE MASSAGE DES MAÎTRES JAPoNAIS

Le Centre de Formation en Thérapies Énergétiques de Tanger propose une formation pour l’obtention du diplôme de Niveau 1 du cycle professionnel de Shiatsu (sur 3 ans, deux sessions par an : automne et printemps) : 60 heures en résidentiel, pratique et théorie. Du 16 au 21 novembre au Centre Sanzaru de Tanger avec Gerry Rixen de l'École Internationale de Shiatsu SYM. Informations sur la page Facebook d’Énergies Tanger ou par mail à energiestanger@gmail.com

C»oNCoURS TABADoUL CHERCHE SON LoGo

Un an après son ouverture, Tabadoul renouvelle son image en s’ouvrant au public. Ce concours vous donnera l’occasion de mettre en évidence votre créativité, donner résonance à votre travail et proposer une interprétation originelle du lieu. Date limite d’envoi des propositions : le 13 novembre Présentation du gagnant pendant la soirée d’anniversaire de Tabadoul le 21 novembre Règlement et conditions sur info@tabadoul.org.

LANGUES DES SIGNES : LANCEZ-VoUS !

Vous avez envie d’apprendre une autre langue ? Pourquoi ne pas choisir la langue des Signes ? Au-delà de la langue elle-même, ces cours sont une ouverture sur une communication optimisée, sur une autre connaissance de soi ainsi que sur une meilleure maîtrise relationnelle. L’objectif est, à terme, de mettre également en place une formation diplômante pour ceux qui le désirent… Le lundi de 18h30 à 20 h et le vendredi de 18 h à 19h30. Tarif 100 DH par cours au profit du Centre Social Solidaire. Inscription par mail à sourdimad@yahoo.fr ou par SMS au 06 61 90 78 77 Centre de Développement Social Solidaire et de Culture des Sourds - 15 rue Senadja (quartier Wilaya)

BoL D’AIR PUR

Créée en 2009, la Section de Tanger du Club alpin français de Casablanca propose, chaque dimanche, des randonnées pédestres dans le cadre exceptionnel du nord du Maroc, chaque quinzaine, une initiation à l’escalade sur paroi artificielle ou naturelle et l’été, sur plan d’eau calme, des sorties en kayak. Multiculturel, multi générationnel, le Club alpin français porte les valeurs de solidarité, de fraternité, de respect de l’environnement et des populations rurales qu’il soutient chaque fois qu’il le peut. La saison 2014-2015 débute, les personnes désireuses de pratiquer des activités de plein air sont invitées à venir les découvrir. Contact : 06 10 51 67 40 ou caf.tanger@gmail.com

11


ACTUALITÉS BILLET D’HUMEUR

Panem et circences

Du gratuit à l’absurde

L’an dernier, nous titrions, « À Tanger, la culture, c’est gratuit ». En cette fin d’année, j’avais envie de parler de cette « gratuité ». Ou comment l’on passe de la proposition gratuite, noble et désintéressée, à l’acte gratuit, absurde et sans fondement... Je me demande parfois si nous, Tangérois, mesurons réellement notre chance. La culture, l’éducation et l’art ont un coût. À tel point d’ailleurs qu’on leur reproche souvent d’être réservés aux élites. Pourtant, à Tanger, nul besoin d’allonger les billets pour se faire une tête bien pleine et s’en mettre plein les yeux ou les oreilles. Rendez-vous compte ! Un concert à la salle Beckett, par exemple. Gratuit. Les festivals musicaux de plein air. Gratuits. Les rencontres avec les auteurs, les conférences, les expositions, projections, colloques et workshops divers. Gratuits. Un parcours artistique en pleine ville. Gratuit. Le ciné, gratuit ou presque, si l’on considère les 15 ou 20 DH qu’il faut débourser pour s’offrir la séance à la Cinémathèque. Les ateliers ? Il ne faut y payer, la plupart du temps, que de sa personne. Le théâtre ? L’entrée y est le plus souvent libre… Alors qu’attend le Tangérois pour devenir l’érudit qui siérait si bien à sa ville de culture ? Je me faisais cette réflexion au sortir de l’excellente représentation de la pièce Brigade financière donnée, et le mot est adéquat, par la fondation Lorin il y a quelques jours. Une prestation qui n’aurait pas démérité sur une scène parisienne et qui, d’ailleurs, a été jouée quelques jours plus tard à Casablanca devant des spectateurs n’ayant pas hésité à payer leur billet 50 DH. La petite salle de la fondation aurait dû logiquement être pleine à craquer, en cette période où battaient leur plein deux festivals de théâtre dans la ville. Or il n’en était rien et il restait, çà et là, des sièges vides, des bancs orphelins de postérieurs tangérois, comme bien souvent lorsqu’il est proposé dans la cité un exercice qui nous sort de notre canapé, des dance-floors ou des soirées à paillettes dans lesquels il est bon de s’afficher sur fond de petits fours. Pour paraphraser les propos de l’une de mes amies, qui se reconnaîtra bien sûr, il faut parfois « se faire un peu

12

du mal » pour accéder à l’art. La frontière entre la culture et le divertissement est parfois étonnamment poreuse et, s’il est évidemment permis de flirter sur cette frontière, il est impératif de réaliser quand on franchit la ligne rouge en sortant totalement du sujet. Mais qu’on ne s’y trompe pas : je suis bien souvent moi aussi tentée de tomber dans la facilité. Et c’est à chacun de prendre ses responsabilités. Aux acteurs culturels ou qui s’improvisent comme tels – en établissant leur programmation, bien sûr. Mais aussi et surtout à nous, public, en faisant notre tri, nos propres choix, en ne donnant pas écho au vulgaire, à l’amateurisme grossier ou intéressé, en ne s’enthousiasmant pas pour tout sous prétexte que c’est facile, gratuit, ludique, nouveau, ou que « ça parle de Tanger »... En devenant, finalement, des consommateurs « culturo-responsables ». Alors pour faire mentir la fameuse expression qui prétend que le peuple ne réclamerait que « du pain et des jeux », soyons exigeants ! À Tanger, même sans une thune en poche, nous avons l’immense privilège de pouvoir nous permettre ce luxe. Par Christine Cattant



1er MARATHON INTERNATIONAL DE TANGER

ACTUALITÉS MARATHON DE TANGER

Dimanche 9 novembre 2014 C’est un bel événement que ce premier marathon qui se déroulera en ce mois de novembre à Tanger. URBAIN, partenaire de cet événement, sera évidemment présent.

La course

Running Expo 2014

Les organisateurs de la course, avec en tête le Golden Feet Institute et l’organisation MAPOMA, ont tenu à faire de cet événement une action non seulement sportive mais également citoyenne. Les spectateurs pourront ainsi découvrir toutes les actions mises en oeuvre en parallèle de la manifestation, comme la sensibilisation aux gestes éco-citoyens. Des animations musicales sont prévues tout au long du parcours. Pour les coureurs, le chronomètrage sera réalisé grâce à la technologie RFID sous forme de puce éléctronique collée dans les dossards qui permettra aussi de renseigner les athlètes sur leur temps de passage tous les 5 km. Pour les aider, ils pourront compter sur une équipe de bénévoles répartis sur chacun des points de ravitaillement du parcours et à l’arrivée, avec un coordinateur d’action. Un premier marathon très pro qui fera aussi la joie des amateurs. Bonne course à tous !

La première Running Expo aura lieu à la salle couverte de Dradeb : animations, tombola et une quarantaine d’exposants vous accueillent durant ces deux jours : équipementiers textile, chaussures, accessoires, matériel d’entraînement, montres, cardio, distributeurs spécialisés, nutrition, diététique, coaching, tour operators, presse spécialisée, organisateurs de courses au Maroc et à l’étranger, etc. Vous pourrez profiter d’offres exceptionnelles, tester les nouveautés, trouver tous les conseils et établir votre calendrier de courses pour la prochaine saison. URBAIN y sera présent et vous attend sur son stand !

Dimanche 9 novembre

Infos : www.marathontanger.com ou Facebook Tanger Marathon

Le parcours Marathon, semi-marathon et 10 km commenceront au grand stade Ibn Battouta et s’achèveront à Malabata. Les trois parcours présenteront des profils plats et agréables cotoyant mer et zones vertes. Les participants auront l'occasion de parcourir les grandes artères de la ville en joignant la Méditerranée à l'Atlantique. L'altimétrie permettra aux athlètes professionnels de réaliser des temps records.

14

7 et 8 novembre


Courez avec URBAIN !

Maroc Sportif

URBAIN a décidé de soutenir sa propre équipe afin que tous ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure de la course puissent le faire sans être seuls, en se sentant soutenus dans une ambiance sans pression et amicale.

Un peu partout, des Marocains osent se lancer des défis physiques qui font rêver et transcendent les limites du sport...

À l’heure à laquelle nous mettons sous presse, l’équipe compte déjà 16 coureurs, alors n’hésitez pas à venir nous rejoindre si vous êtes tentés par le défi. Il est encore temps ! Et à tous les autres, nous donnons rendez-vous le 9 novembre pour venir supporter nos courageux Tangérois !

Contact : tangermarathon.urbain@gmail.com

MEMBRES DE L’ÉQUIPE Semi-marathon Hervé Bichet Salah Loqa

Skalli Saadia Frank Umbach

10 km Mondher Anegay Naoufal Anegay Samira Benaboud Nawal Benhaddou Sabrina Becquet Fabrice De Faria

Hassan Ezzaim Reda El Hamadi Mariam Filali Meknassi Benaissa Msiid Ghita Nahed Widad Tizniti

Courir le Maroc Ali Alaoui Modaghri

Ali a fait le tour du Maroc en 16 semaines, en courant 16 semi-marathons dans 16 régions pour collecter des fonds pour 16 associations luttant contre les maux les plus divers. L’aventure s’est achevée en mars 2014 sur autant de succès et 78 000 DH de dons collectés.

Relier les cinq continents Hassan Baraka

Le 22 octobre dernier, Hassan a relevé le dernier challenge qu’il s’était fixé en reliant à la nage l’Afrique à l’Asie en traversant le golfe d’Aqaba, dans la mer rouge, en 8 h et 30 minutes. Avant cela, il avait déjà relié l’Afrique à l’Europe (Détroit de Gibraltar), l’Europe à l’Asie, l’Amérique à l’Asie et l’Océanie à l”Asie. Outre le goût pour l’exploit sportif, l’opération avait aussi pour but de sensibliser les populations à la préservation de l’environnement maritime.

Parcourir l’extrême Mohamad Ahansal

Ce champion d’ultra-marathon natif de Zagora et spécialiste des courses dans la chaleur du désert a réalisé un exploit en remportant, le 16 août dernier, la très éprouvante course “Fire and Ice 250 km” en Islande. Une belle victoire pour le coureur sensible à la préservation de l’environnement et qui plaide pour l’arrêt de la production de sacs plastiques au Maroc.

Atteindre le sommet Nacer Ibn Abdeljalil

SHOOTING AVEC QUELQUES-UNS DES COUREURS DE L’ÉQUIPE

Le 19 mai 2013, Nacer, adepte des sports extrêmes et banquier de son métier, devenait le premier Marocain à gravir l’Everest.

15


MAG’ FIGURES DE TANGER

Mustapha Boucetta “ Tanger est entrée dans le XXIe siècle sur de bonnes bases. ” On peut parier que le Président du Conseil Régional du Tourisme de Tanger-Tétouan a fort à faire en ces temps de mutation de la ville blanche. Grands travaux, nouveaux ports, nouvelle image... Le visage de Tanger se métamorphose. C’est pourquoi URBAIN souhaitait en savoir un peu plus sur les actions engagées au sein du Conseil en rencontrant Mustapha Boucetta pour tenter d’établir un petit état des lieux du tourisme à Tanger... PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTINE CATTANT

URBAIN - Mustapha Boucetta, vous êtes depuis quelques années déjà le Président du Conseil Régional du Tourisme de Tanger-Tétouan (CRTTT). À ce titre, quelle mission vous-êtes vous donnée ? Mustapha Boucetta - Depuis tout jeune le tourisme, et plus spécialement l’hôtellerie, a été pour moi un rêve qui s’est heureusement accompli. Le CRTTT est un cadre idéal pour m’épanouir dans mon domaine et rendre à Tanger, cette merveilleuse ville qui m’a accueilli, un peu de ce qu’elle m’a donné. La faire connaitre encore plus dans le monde et perpétuer son patrimoine touristique est mon objectif premier. Tanger est la quatrième destination au Maroc et mon souhait est de la voir avancer dans ce classement et devenir peut-être la seconde après Marrakech.

16

Avez-vous observé une évolution de la structure du tourisme ces dix dernières années ? Avec la vision 2010 du tourisme au Maroc, les investissements se sont multipliés et les plans d’aménagement ont permis de donner aux investisseurs non seulement la possibilité d’investir dans de bonnes conditions, mais aussi de créer de nouveaux produits. La région Tanger-Tétouan est de plus en plus riche en programmes touristiques et les organisateurs de voyages ont la chance de pouvoir adapter toutes les demandes qu’ils reçoivent à la durée du séjour et au motif du voyage. En plus de l’amélioration des infrastructures d’accueil, notre région a fait beaucoup d’efforts en matière d’animation : festivals, activités sportives, rencontres culturelles, etc.


visiteurs sont des nationaux qui utilisent les hôtels classés. Pour attirer le tourisme de loisirs international nous encourageons les agences de voyages de notre région à être présentes auprès des tours opérateurs et leur donnons la possibilité de commercialiser des produits propres à notre territoire et permettant des séjours plus longs. L’exemple des unités de Tamuda Bay est édifiant : des actions de promotion concrètes sont à envisager et doivent être conçues pour attirer une clientèle à la recherche de séjour longue

durée dans un cadre nouveau et intéressant. Malgré des potentialités géographiques indéniables, les tourismes vert et balnéaire à Tanger sont peu développés : problèmes de pollution, plages peu nombreuses et mal équipées, structures et offres d’activités inexistantes à la campagne… Ces points faibles ont été évoqués lors de l’une de vos récentes conférences de presse donnée aux côtés de José

©.D.R.

Il semblerait que le tourisme local soit surtout un tourisme d’affaires, alors que le touriste de loisirs ne passe que quelques jours à Tanger, contrairement à ce que l’on observe dans d’autres villes du Royaume, comme Marrakech ou Agadir ? Le tourisme d’affaires est important. C’est un segment qui rapporte et qui ne connait pas de saisonnalité. Les statistiques montrent que la structure de notre tourisme est différente de celle de Marrakech ou Agadir, du fait que 50 % de nos

17


© D.R.

MAG’ FIGURES DE TANGER

PLACE FEDDANE, TÉTOUAN RUE DES ARTISANS, TANGER Estevez, président de l’Association des Agences de Voyage du Nord. Le développement de ces tourismes sontils une priorité et si oui, quels moyens vont-être mis en œuvre ? Le tourisme est l’affaire de tous.Autorités locales, élus et professionnels du tourisme sont conscients qu’ils doivent non seulement sauvegarder notre patrimoine touristique, culturel et environnemental, mais aussi offrir un produit qui peut concurrencer les destinations internationales similaires. La situation s’est nettement améliorée. La plage de Tanger ville est plus propre et les plages de la région sont nombreuses à hisser le drapeau bleu.

18

Le projet Tanger Métropole est arrivé au bon moment, en plus des projets d’amélioration des infrastructures de la ville pour la rendre plus facile à vivre et le projet du port de Tanger ville, il prévoit la restauration de nombreux monuments et sites historiques jusqu'à présent délaissés. La campagne, ou plus exactement l’arrière-pays, a connu un développement significatif sur le plan du développement durable. Le tourisme rural commence à avoir sa part de marché et le CRTTT travaille avec le Ministère de l’agriculture pour établir une carte des produits du terroir de notre région.

Aujourd’hui, quel est le profil de l’investisseur dans le tourisme à Tanger ? Deux catégories d’investisseurs s’intéressent à notre ville : les grands capitaux, souvent du Moyen-Orient, et les petites unités dans le domaine de la maison d’hôtes et du gite rural.Actuellement, il y a un intérêt pour l’investissement dans le domaine de l’animation, la demande de ce genre d’activité existe et le tourisme national, important chez nous, demande des activités pour meubler le séjour en famille. Les Tangérois craignent parfois que le développement urbanistique de la ville


“ Actuellement, il y a un intérêt pour l’investissement dans le domaine de l’animation ” soit trop rapide, négligeant la création d’espaces verts ou la préservation d’un capital architectural qui fait aussi son charme touristique. Y êtes-vous sensible et si oui, le CRTTT dispose-til de leviers pour aider à lutter contre cette tendance ? La ville de Tanger a connu effectivement un développement très important. L’exode vers notre ville s’est accompagné par la création de quartiers périphériques mais a épargné le centre historique et c’est une chance. La Médina, la Casbah et les quartiers datant du siècle dernier gardent leur importance historique et donnent à la ville son éternel cachet international. Le CRTTT est présent dans les différents comités et réunions quand il s’agit d’aménagement de secteurs touristiques de la ville et, par sa proximité avec les autorités et les élus, il profite de chaque occasion pour attirer l’attention sur un fait ou suggérer des améliorations. Il organise par exemple chaque année un opération “Casbah propre” dans le but d’attirer l’attention des habitants sur la nécessité de préserver notre environnement.

souvent dénoncé l’état dans lequel se trouvait cet incontournable de la visite de Tanger, applaudit cette décision et espère que ce site historique retrouvera sa position dans le paysage touristique de notre cité. La marina et le nouveau port en ville vont-ils vraiment changer la « donne » touristique à Tanger ? Définitivement. Rendre à Tanger son port est l’idée. Tanger disposera de deux ports : celui de la pêche avec une activité traditionnelle de l’économie de la ville et un port de tourisme avec marina, centre de congrès et accueil de bateaux de croisière. Ces trois activités connaissent une évolution très positive et la vision touristique 2020 donne à Tanger le qualificatif de produit balnéaire, culturel et de

tourisme MICE, ce projet est donc dans la droite ligne de la politique touristique du Royaume. Vous êtes à l’initiative du tout premier marathon international de Tanger, qui se déroulera le 9 novembre 2014 dans la cité du détroit. Selon-vous, pourquoi un événement comme celui-ci manquait-il à Tanger ? L’association Golden Feet a lancé l’idée de cette manifestation et la réponse a été positive de la part des responsables de la ville et des sportifs au Maroc et à l’étranger. Certaines villes évoquent en nous immédiatement un événement, un festival... C’est la raison qui a poussé le CRTTT à croire en ce projet. Le résultat est là : un vif intérêt de la part des habitués des marathons ainsi que des sponsors.

GROTTES D’HERCULE, TANGER

© D.R.

Régulièrement, des associations alertent l’opinion sur la situation de l’extraordinaire site des Grottes d’Hercule, emblème de la ville et menacé par la proximité de trop nombreux commerces et par les constructions trop proches, peu surveillées et mal entretenues. Pourriez-vous nous dire quelle est la position du CRTTT sur ce dossier ? Le site des Grottes d’Hercule est parmi les projets du programme Tanger Métropole. Le site est actuellement fermé pour travaux d’aménagement. Le CRTTT, qui a

19


© sabino.parente

MAG’ FIGURES DE TANGER

CHEFCHAOUEN

“ Le projet Tanger Métropole est arrivé au bon moment ” La présence de la presse et du direct sur une chaine de télévision garantissent une bonne visibilité médiatique de Tanger et sa région. Un marathon, c’est aussi associer l’étranger à une activité qui se déroule dans la ville et notre partenaire principal est l’Espagne, notre premier et plus proche réservoir de tourisme. Le tourisme sportif est un créneau important. Quels autres projets avez-vous dans vos tiroirs ? Avec la communauté urbaine de Tanger et l’Office National Marocain du Tourisme, nous souhaitons organiser en 2015 une manifestation originale et de grande envergure. Avis aux détenteurs d’idées... Décrivez-nous les vacances idéales pour un touriste venant à Tanger pour

20

la première fois : où se rendre absolument, comment occuper son temps ? Selon que l’on est seul, en couple ou en famille, le programme des vacances diffèrera. Pour nos compatriotes, le programme peut être composé de plage et de shopping, pour nos visiteurs étrangers la culture prendra le dessus car c’est vraiment un dépaysement. Pour tous nos visiteurs, Tanger sera historique, culturelle, moderne, gastronomique et très animée, sans oublier la proximité de Tétouan et les villes pittoresques de notre région. D’un point de vue personnel, quels espoirs formez-vous pour l’avenir de la ville ? Je pense que notre ville est entrée dans le XXIe siècle sur de bonnes bases. Que ce soit sur le plan industriel ou touristique,

Tanger est dotée de bons projets, qui nous éviteront de faire fausse route. La prise de décision et la mise en chantier des projets de réhabilitation des monuments et autres endroits faisant partie de l’offre touristique tangéroise témoigne de la volonté de nos concitoyens de mettre notre ville parmi les plus avancées et les plus visitées du bassin méditerranéen. Notre position géographique, notre appartenance à cette région remplie d’Histoire et de civilisations, sont des atouts que nous devons prendre en considération. Le Conseil Régional du Tourisme Tanger Tétouan sera l’instrument pour communiquer au Maroc et à l’étranger en collaboration avec tous nos partenaires institutionnels et privés.


Bleu de Fès Le tapis “oeuvre d’art”

Tapis berbères anciens Vente en gros ou au détail - Expédition dans le monde entier - Paiement AmEx, Visa, Mastercard...

Tél. : 05 39 33 60 67 / 06 71 04 44 79 / 06 70 32 22 25 62, rue des Almohades - Petit Socco - Tanger bleudefes@hotmail.com - www.bleudefes.com

65


À LA UNE

LA CHRONIQUE

Lotfi Akalay

La question d’URBAIN Lotfi Akalay, pensez-vous qu’il est particulièrement difficile de vivre de son art au Maroc ? Je refuse d’établir un distinguo entre l’artiste et l’artisan, tout au moins ici au Maroc. Voyez les tapis, les bijoux berbères, l’architecture arabo-andalouse, la musique, la poésie, les ksars berbères, tout le monde convient de la beauté foisonnante de ces diverses créations appelées art. Mais où sont les artistes ? Les auteurs de tant de chefs-d’œuvre sont ni plus ni moins les artisans, à condition de restituer à ce mot ses lettres de noblesse. Certes, nous avons des artistes au sens contemporain donné à cette activité, toute récente. Mais si les artistes ne sont pas tous des artisans, à mon sens tous les artisans sont des artistes. C’est vrai qu’au Maroc, il y a un ministère de l’artisanat, et c’est tant mieux. Mais que fait-on à Tanger pour intéresser les Marocains et les visiteurs à notre artisanat ? Walou pointé ! Avant sa fermeture, j’allais faire un tour de temps à autre au Centre de l’artisanat situé rue de Belgique. C’est à pleurer ! Paris a son musée des arts premiers, et à Tanger, nous avons le musée des arts derniers. C’est lamentable. Passe encore que nos dirigeants locaux soient incultes en matière d’art (et pas seulement), mais où est le sens de l’initiative des gestionnaires de cette ville ? Un exemple : nos pauvres artisans sont éparpillés n’importe où, là où ils peuvent s’installer pour exercer leurs métiers et en vivre tant bien que mal. Qu’attendon pour leur offrir un espace proche du public et central, pas au fin fond de je ne sais quel quartier excentrique. La place du Grand Socco est

22

aujourd’hui un lieu sans le moindre charme, sans âme, livré à des marchands ambulants qui font vociférer des sons et des chants à réveiller les morts, mais non, on s’est juste donné la peine d’y planter un gazon famélique et quelques fleurs que piétinent les passants, alors qu’il serait judicieux d’y faire venir nos artisans, faire connaître au public l’art de la vannerie, la poterie, le tissage, la soierie, l’ébénisterie, la ferronnerie, la dinanderie, la couture, la musique, l’acrobatie, et tant d’autres activités, la liste est longue. Sans

« À Tanger, nous avons le musée des arts derniers. » oublier les activités de bouche, brochettes, fruits secs, escargots, beignets et chourros, pâtisserie. Tout le monde y gagnerait, la place, l’artisanat, le petit commerce, le tourisme et surtout l’art de nos régions. On voit déambuler des artisans vieux et moins vieux portant dans les bras ou sur la tête qui une maquette de bateau à voiles, qui des objets faits de bric et de broc qu’ils ont euxmêmes fabriqués avec des moyens de fortune et qu’ils proposent au consommateurs assis aux terrasses des cafés. Aucun lieu ne leur est dévolu pour montrer leurs travaux au chaland dans l’espoir de les vendre puis d’aller en fabriquer d’autres exemplaires, fruits de leur habileté souvent innée.


© D.R.

Voyez la rue de la Liberté, la rue d’Italie, le boulevard Pasteur, on y a posé des vasques en plastique gris d’une rare laideur. Tout le monde y perd : ils sont onéreux et payés en devises à des fabricants espagnols, encombrants, créant des goulots d’étranglement pour les passants coincés entre les vendeurs à la sauvette, les mendiants, et ces satanés objets que les gens utilisent comme poubelles, on y trouve papiers gras, mégots, quignons de pain rassis, épluchures, mouchoirs jetables, et toutes sortes d’autres détritus difficiles à collecter pour un agent municipal sensément en charge du maintien de la propreté des rues. S’agissant de la propreté de la ville et de son mobilier urbain, il y aurait beaucoup à dire, à hurler et à pleurer au risque de s’éloigner du sujet de l’art et de la place qui devrait lui revenir dans nos murs ; mais il me faut freiner des quatre fers pour ne pas entrer dans un débat suranné, que nul n’ignore à l’exception des responsables en charge de cette ville défigurée et meurtrie par la gabegie des élus qui sévissent depuis tant de décennies dans une indifférence généralisée. La démocratie locale, c’est pain béni pour ces bras cassés portés au pouvoir par les voix d’électeurs crédules ou vénaux, le cumul n’étant pas interdit.

« La place du Grand Socco est aujourd’hui un lieu sans le moindre charme. » quoi n’a-t-on pas utilisé le travail et l’adresse de nos potiers pour y installer des jarres à la place de ces monstrueux machins sans nom dont la peinture s’écaille au fil des jours et où apparaissent déjà des fissures ? La ville est perdante à tous points de vue, sans compter que pour les arroser, c’est toute une entreprise ! Il y a tant de solutions simples et avantageuses, mais comme on dit si bien, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Ce doit être la devise de nos gestionnaires municipaux si ce n’est pas trop leur demander. J’abandonne ce thème récurrent pour ne pas avoir à essorer une fois de plus mon mouchoir. Pour en revenir à l’art, qu’il me soit permis de faire un bref rappel sur ce qu’on peut en attendre dans un sens large afin d’apporter un éclairage à ces lignes. Un ustensile, par exemple, perd sa fonction utilitaire dès lors que la beauté s’y ins-

Pour revenir à ces bacs gris commissariat qui ajoutent une touche de laideur aux difformités et à la disgrâce de la cité, je pose ces questions : pourquoi n’y avoir pas tout simplement planté des arbres ? Pour-

23


À LA UNE

LA CHRONIQUE

« Qu’on ne s’y trompe pas, le bon peuple de cette cité est plus voyeur qu’aucun autre. » talle. Ainsi, sous la patine du temps un plateau en cuivre ouvragé pourrait cesser de servir de support à un service à thé pour devenir œuvre d’art qu’on accroche au mur du salon. Dans son style limpide, sobre et savoureux, Anatole France fait dire à un personnage de son roman Monsieur Bergeret à Paris cette courte et si simple remarque : « Le petit chien de monsieur Bergeret ne regardait jamais le bleu du ciel incomestible » Tout est dit, ce petit chien nous rappelle que la beauté ne se mange pas du fait de sa belle inutilité. Cependant, au risque de me contredire (j’aime ça) un objet d’art peut préserver sa valeur d’usage sans se priver d’une valeur marchande parce qu’il faut bien nourrir l’artiste qui en vit. Bon, il est temps pour moi d’abandonner mon nuage et d’atterrir à Tanger en prenant garde de ne pas poser le pied sur les détritus qui jonchent nos rues. Il n’est pas encore dans les habitudes de la majorité des gens de hanter les salles d’exposition d’œuvres d’art. Ces centres espagnols, français, américains reçoivent un public d’initiés, un tantinet mondain (ça ne mange pas de pain) européens pour la plupart. Il existe bien des lieux où sont présentés des peintures d’artistes plus ou moins connus, mais leur fréquentation est epsilonesque ou totalement ignorée des afficionados tangérois. Qu’on ne s’y trompe pas, le bon peuple de cette cité est plus voyeur qu’aucun autre. Au moindre accident de la circulation, dès

24

la première bagarre de rue, comme par enchantement, les gens surgissent de partout pour assister au spectacle à ciel ouvert et chacun y va de son avis émis à la cantonade. Preuve est faite que le peuple est friand de spectacles et le public du Colysée d’antan aurait eu tout à envier à ces rassemblements spontanés et bon enfant. La conclusion coule de source ; paraphrasant un célèbre aphorisme, il est permis d’en conclure que si le public ne va pas à la fête (au lieu de la montagne), c’est à la fête d’aller au-devant du public. Et le grand Socco se prête en tout point à cette aire de spectacles bénévoles. C’est pourquoi il serait grand temps que les gestionnaires de la ville prennent toute la mesure de cet habitus, cette manière d’être qui ne demande qu’à se manifester au grand jour. C’est d’une simplicité et d’une logique coraniques, mais nos élus n’ont pas l’heur de s’en rendre compte. Hors les pouvoirs publics, aucun individu, aucune association culturelle n’a la faculté de transformer le grand Socco en un lieu ludique à même d’offrir à tous l’occasion de connaître le travail de nos artistes et à ceux-ci, la possibilité de donner à voir leur talent. Ainsi s’achève mon numéro de prêche dans le désert. 



À LA UNE

26

RENCONTRE


Anass Yakine L’errance en partage Deux ans sur les routes du Maroc Il y a exactement deux ans, ce jeune homme de vingt-cinq ans originaire de Casablanca décidait d’entamer un voyage en solitaire sur les routes et les chemins du Maroc. Un périple pédestre de 5 000 kilomètres à la rencontre des gens, des paysages… et surtout de lui-même. Pour fêter son arrivée au terme de son aventure, le 19 octobre dernier à Tanger, URBAIN a souhaité le rencontrer et en savoir plus sur les motivations et les impressions de celui qui, faisant l’éloge de la lenteur, a « erré », non sans but, 730 jours durant dans le pays entier. Une aventure avant tout humaine, une expérience originale qui aura transformé Anass Yakine…

RENCONTRE AVEC CHRISTINE CATTANT

27


RENCONTRE

URBAIN - À l’ère du numérique, de la 4G et des communications virtuelles, aujourd’hui où certains font le tour du monde en 80 jours, vous avez décidé de faire le tour du Maroc, à pied, en deux ans. Expliquez-nous comment cette idée vous est venue ? Anass Yakine - Enfant, je nourrissais une grande fascination pour les documentaires et les récits de Théodore Monod, un voyageur philosophe français qui, à la fin de sa vie, continuait de voyager seul et à pied à la recherche des secrets des déserts. Ce jeune homme de 96 ans a su profiter pleinement de sa vie. Plus tard, j’ai lu Rousseau, Nietzsche, Aristote, Gandhi, Kant… et là est née l’idée de parcourir une longue distance à pied dans le but de méditer, penser, concevoir la grandeur de chaque petite rencontre et percevoir tous ces événements successifs qui se passent dans un tout petit périmètre, du moment où je lève le pied jusqu’à ce que je le repose. La marche est une conversion du voyage extérieur corporel vers un voyage intérieur méditatif au travers des cinq sens. En marchant, j’ai pour ambition d’arriver à l’heure à destination, cela peut paraître un brin paradoxal, même aberrant, dans un monde privilégiant la vitesse où la notion de « voyage » s’est altérée et ne s’exprime qu’en terme de kilomètres-heure. Une décision que vous dites avoir mûrement réfléchie. À quoi vouliezvous échapper? J’avais le choix entre prendre ma vie en main et savourer pleinement chaque instant, ou demeurer esclave des stéréotypes normatifs de la société et

© Anass El Issmaeli

À LA UNE


La notion de « voyage » s’est altérée et ne s’exprime qu’en terme de kilomètres-heure. subir les conséquences qui en résultent. J’ai refusé l’existence « normale » et le conformisme et j’ai décidé de partir au bout de mes rêves pour ne pas gâcher le temps qui m’est imparti dans ce monde. En prenant la route, je n’ai jamais voulu m’échapper mais découvrir, découvrir l’Essentiel, me découvrir. Ma destination étant ni plus ni moins un point d’épanouissement et de maturité. À propos de numérique, lors de votre départ, vous avez lancé une page Facebook sur laquelle vous rendiez compte régulièrement des étapes de votre voyage. Pourquoi ?

Voyager, c’est avant tout partager. L’échange est donc la pierre angulaire de ce voyage. En créant cette page, je voulais partager mon expérience, les leçons apprises et faire découvrir cette philosophie de vie. Il s’agissait pour moi de boucler le cycle « donner/recevoir ». Cette optique s’est confirmée jour après jour, rencontre après rencontre avec des personnes physiques, des paysages, des oiseaux, des insectes, des émotions, des risques… Ils furent le fondement de cette quête de maturité et de sagesse car ils étaient prédestinés à croiser mon chemin pour partager un savoir.

29


À LA UNE

RENCONTRE

« Nous avons tous l’heure mais nous n’avons pas le temps.»

Cette page compte près de 110 000 fans aujourd’hui. Comment l’expliquez-vous ? Je ne l’explique pas. Lors de la création de cette page je ne pensais même pas atteindre les 5000 abonnés. Avant toute chose, cette conception du voyage reste nouvelle pour la pensée marocaine. La marche reste associée au vagabond, à l’errant, au va-nu-pieds. Dans ce monde motorisé privilégiant la vitesse, la performance et l’efficacité, le marcheur est un marginal et la marche elle-même est anachronique. Perçue au départ comme un raté, petit à petit cette vie menée hors des sentiers battus a fait écho auprès des gens. Jour après jour, la conception universelle d’un seul et unique modèle de vie s’est affaissée pour laisser place à l’ouverture et à la différence. Une question que l’on vous pose souvent, bien sûr : comment avezvous financé ce voyage ? Tout d’abord, j’ai fait le choix de refuser

30


d’être sponsorisé afin de ne pas gâcher cette liberté que j’étais parti chercher. Mon premier soutien financier est venu de mes parents et ensuite des Hoba Hoba Spirit (ma deuxième famille), ils ont toujours cru en moi et en mon voyage. Enfin, l’hospitalité marocaine demeure LE « mécène » de mon voyage. Des centaines de personnes m’ont chaleureusement reçu et offert gîte et couvert. De quelle façon avez-vous choisi votre itinéraire ? Racontez-nous la petite histoire de votre premier choix de ville pour votre départ, et ditesnous pourquoi avoir choisi Tanger comme point d’orgue à ce périple ? Au départ, je souhaitais démarrer mon voyage de Lagouira et rejoindre Tanger en ligne droite, reliant ainsi les deux points extrêmes du pays. Malheureusement, l’État m’a violemment empêché de débuter dans cette zone vu les enjeux géopolitiques. J’ai donc décidé de partir de Dakhla et de traverser le Maroc

de part en part jusqu’à Tanger. J’ai préféré commencer par le désert, ce monde supposé vide, pour rompre avec cette idéologie Nord-Sud paternaliste laissant croire que le Nord incarnerait la modernité, le progrès, l’évolution et le Sud, la pauvreté, le sousdéveloppement, la précarité. Si vous deviez nous conter vos deux plus grosses galères ? Les moments difficiles durant le voyage sont à eux seuls de grands enseignants. C’est parce que j’ai dû affronter ces moments de doute que je suis ressorti grand de mon périple. Tout d’abord, entamer ce voyage ne fut nullement facile, l’État a mené une enquête sur moi durant plusieurs mois, m’a accusé de défendre la cause du Polisario et a exercé des pressions psychologiques afin que j’abandonne l’idée de ce voyage. L’une de mes plus grandes fiertés est d’avoir tenu bon alors que tout me poussait à abandonner. Enfin, la mort de mon chien Sam suite à un

31


À LA UNE

RENCONTRE

« L’une de mes plus grandes fiertés est d’avoir tenu bon alors que tout me poussait à abandonner. » empoisonnement, dans un village de pêcheurs, une semaine après avoir débuté notre voyage, fut sans aucun doute le moment le plus douloureux. C’était mon compagnon mais avant tout un ami. Le deuil fut difficile et les doutes concernant mon projet m’ont envahi. Après quelques jours de réflexion, j’ai fait le choix de faire confiance au destin et de voir dans cette épreuve une finalité positive. Je me devais de continuer pour lui. Au gré des rencontres et des invitations des villageois, j’ai compris que Sam s’était, en quelque sorte, sacrifié pour que je puisse faire la rencontre de toutes ces personnes et partager leur quotidien. Cet examen de vie a renforcé ma philosophie et ma confiance en le destin. Mon credo : « Fiha kheir ! » Et vos deux plus beaux souvenirs? Il s’agit de deux rencontres faites au début de mon voyage. La première est celle de Tonton Mustapha, un sansabri de 63 ans aveugle mais voyant mieux que quiconque. Il m’a demandé ce que je faisais à Boujdour. Je lui ai expliqué ma démarche, il a souri et il a fait tomber volontairement (sans que je ne m’en rende compte) une cigarette de sa poche. Je me suis penché pour la ramasser et il m’a demandé « Comment trouves-tu mes sandales ? » Comme je n’osais pas répondre il a poursuivi : « Déchirées et sales, n’est-ce pas ?

32

C’est ma voiture ». Ses mots m’ont bouleversé et résonnent toujours en moi : « Lkhir ya 3abir sabil fi nass li teht ou bla mokabil » (La bonté est chez les gens d’en bas, jeune voyageur ! Et sans contrepartie). La seconde rencontre m’ayant marqué, c’est celle avec un ermite n’ayant plus croisé d’être humain depuis dix-sept ans ! Cette rencontre à elle seule a été un tournant dans mon voyage et m’aurait comblé si j’avais dû mettre fin à cette aventure à cet instant. Quelques heures avec cette personne valent une vie entière de sagesse. J’imagine qu’il est un peu tôt pour tirer un bilan de cette aventure. Mais quels sont les enseignements que vous en avez d’ores et déjà tirés ? Comment vous a-t-elle changé ? Il y a de ces expériences, de ces rencontres dont les enseignements sont tels que leurs secrets ne sont dévoilés que lorsque le destin nous estime assez sage pour les appréhender. Ma rencontre avec le désert, ce monde supposé vide et son apprivoisement durant plusieurs mois valent pour moi des dizaines d’années d’existence normale dans un monde supposé riche. Sur mon chemin, j’ai rencontré la liberté, ce qui m’a permis de vivre à mon rythme, un rythme producteur d’expériences et d’émotions. J’ai découvert le temps, car je vis sans montre depuis le début de ce voyage. En effet, nous avons tous l’heure mais nous n’avons pas le temps, alors j’ai décidé d’abandonner ma montre pour avoir le temps, le temps de vivre, et j’ai fait confiance à mon horloge biologique et à mon instinct. Ma limite étant, à présent, l’horizon, j’observe tout ce qui m’entoure, loin de ce monde fait


De gauche à droite et de haut en bas, les compagnons de voyage d’Anass Yakine : Nounouss, le regretté Sam, les routes du Maroc, le désert, les rencontres humaines...


À LA UNE

RENCONTRE

L’hospitalité marocaine demeure LE « mécène » de mon voyage.

de murs, mon esprit s’ouvre et l’invisible me devient visible. La simplicité, cet art de vivre qui privilégie l’être à l’avoir m’a rendu plus humain. Enfin, j’ai appris à écouter le silence car cela s’écoute, et c’est le seul moment où on arrive à communiquer avec soi-même pour mieux se connaître. S’il fallait un seul mot pour englober ces acquis de vie, ce serait le mot « partage », le fil conducteur de mon cheminement.

J’ai l’intention d’écrire un livre retraçant ces deux années d’aventure. Une maison d’édition m’a contacté et a montré un grand intérêt pour mon parcours. Ce sera pour moi l’ultime partage et un moment d’introspection sur les leçons apprises. Un projet cinématographique devrait également voir le jour pour adapter mon récit sur un support visuel afin de donner vie à des mots et des émotions par l’image.

À une personne tentée par la même expérience, quels conseils a posteriori donneriez-vous ? Aucun, mis à part celui de croire en ses rêves, de se donner les moyens de ses ambitions et de dénouer les lacets de son cœur et de son esprit au moindre événement, à la moindre rencontre.

Anass, aujourd’hui, comment et où vous voyez-vous dans deux ans ? Un éternel enfant grandi par ses rêves et l’ambition de les vivre. Je serai donc sur la route encore en train de sillonner tout le continent africain en voiturette à pédales ! 

Et maintenant ? Des reportages, un livre ?

34

Retrouvez Anass Yakine sur sa page Facebook : Anass Yakine : Le tour du Maroc à pied.


LA FABRIQUE restaurant - galerie

Sur nos murs en novembre : “Fusion” d’Omar Mahfoudi 7, rue d’Angleterre (direction Grand Socco) - Tanger Tél. : 05 39 37 40 57 - Mail : lafabrique.tanger@gmail.com


SOCIÉTÉ

TANGER VUE PAR…

Rachid Ouettassi Tanger, le Tournant

C’est à l’occasion du vernissage de l’exposition « Tanger, le Tournant » que les Tangérois ont eu la chance de rencontrer Rachid Ouettassi. Discret et souriant, l’homme, placé devant le micro, est touchant de timidité. Son Tanger, c’est à travers les gens qu’il a rencontrés et côtoyés que le photographe en parle, par le biais de portraits auxquels son regard donne à la fois force, nostalgie et actualité. Le tournant, Rachid Ouettassi l’a vu s’opérer depuis son installation à Tanger, à la fin des années 80. Pas seulement en termes d’économie, de modernité ou d’urbanisme, mais également d’un point de vue humain : ceux qui faisaient Tanger alors ne sont plus les mêmes. Mais le souvenir des uns se mêle à la présence des autres… Petite explication de texte avant d’en découvrir quelques extraits en parcourant notre portfolio (voir en p.40) puis de courir à la galerie Delacroix où l’exposition est encore visible jusqu’à la fin du mois de décembre. Propos recueillis par Kamil El Alami // Photographies de Rachid Ouettassi

36


37


SOCIÉTÉ

TANGER VUE PAR…

URBAIN - Comment est née l’idée de l’œuvre « Tanger, le Tournant » ? Comment l’avezvous abordée ? Rachid Ouettassi - L’idée de « Tanger, le Tournant » m’a été proposée par Alexandre Pajon (Directeur de l’Institut français de Tanger, NDLR) suite à la publication, dans le magazine littéraire Nejma, d’un ensemble de portraits de feu Mohamed Choukri et de ses amis que j’avais réalisé en hommage à cette grande figure de Tanger. Pour le choix des personnages, nous avons pensé qu’il était intéressant de chercher dans la mémoire de Tanger et de ressusciter ses hommes qui nous avaient déjà quittés, mais aussi de présenter des personnages encore actifs, en respectant le caractère multinational de Tanger où ont toujours vécu les gens de tous horizons et de toutes confessions.

p.36-37 Les enfants de Tanger, Body Building, 2002 Rachid Ouetassi, autoportrait, 1993 Ci-dessus Confluences musicales, 2013 L’amour des pigeons, 2002 p.39 Cérémonie de mariage juif de la famille Azagury à l’hôtel Mirage par le Rabin Jacob Tordjmane, 2005

38

Un certain nombre d’entre eux ont disparu, je pense notamment à Choukri, Drissi, etc. Pourquoi avoir choisi de les placer au sein de cette galerie de portraits ? Je voulais vraiment rendre hommage à ces personnages qui ont tant donné à Tanger. Ce qui saute véritablement aux yeux, c’est la faible proposition de jeune gens. Pour vous, fautil avoir longtemps arpenté ses rues et œuvre dans ses murs


quez-vous ce retour en grâce d’une technique si contraignante ? Ce n’est pas un retour, mais une continuité que je n’ai jamais rompue. J’ai toujours réalisé mes recherches à l’argentique, et je n’ai pas l’intention d’y renoncer.

« Je voulais vraiment rendre hommage à ces personnages qui ont tant donné à Tanger. » pour être de ceux qui « font Tanger » ? Exactement, pour moi il faut donner pour prendre. Il faut sillonner les rues de Tanger longtemps, vivre et respirer sa mer et son vent pendant des années et des années pour mériter son identité. En réalisant ce travail, avezvous eu peur de tomber dans certains clichés ? Y a-t-il des écueils que vous souhaitiez éviter ? L’idée de cette exposition est une tentative sincère d’éviter tout cliché, je ne pense pas que je sois tombé dans une répétition quelconque dans toute la diversité des figures que

l’ai choisi de photographier. En regardant vos personnages de « Tanger, le Tournant », on est frappé par votre faculté à les saisir dans ce qu’ils ont de plus intime. Quelle est votre méthode avec vos modèles pour réussir à capturer ces instants ? En réalité, il n’y a pas de secret. Ces portraits sont réellement pris dans des moments d’intimité puisque la plupart de ces hommes et femmes sont des amis que je connais depuis très longtemps. De plus en plus, on observe un retour des photographes à l’argentique. Comment expli-

Sur quoi travaillez-vous actuellement ? Quels sont vos projets ? Je ne travaille pas en terme de projet. Comme tout artiste, j’attends le moment où je serai inspiré par une idée pour que tout se déclenche. Êtes-vous Tangérois d’origine ? Comment avezvous vu changer la ville de Tanger et que vous inspire cette métamorphose que vous voyez s’opérer : du bon, du mauvais ? Je suis Tangérois d’origine et je suis toujours revenu à Tanger durant mes vacances en été. Je m’y suis installé définitivement en 1987. Quant au changement, il y a du bon car la ville gagne du terrain sur le plan économique, mais en contrepartie la ville est en train de perdre un peu de son calme et son romantisme d’il y a quelques années. En définitive, Tanger, c’est quoi pour vous ? Un espace qui résume ma vie jusqu’à aujourd’hui. Je ne m’imagine plus vivre ailleurs. 

39



L’OEIL DU PHOTOGRAPHE

Tanger, le Tournant (extraits)

Par Rachid Ouettassi

41


42


43


44


45


46


47


P. 40 : Mohamed Choukri, écrivain, 2001 // P. 41 : Le port de Tanger ville, 2013 // P. 42 : Abdellah Taïa, écrivain, 2013 / Tarik Slaïki, éditeur, 2014 // P. 43 : Mohamed Drissi, artiste-peintre, 1998 // P. 44 : Philippe Lorin, créateur de Tanjazz, 2014 // P. 45 : Abdellah El Gourd, musicien gnaoui, 2014 // P. 46 : Farida Benlyazid, cinéaste, café Hafa, 2014 / Larbi Yacoubi, costumier, café de Paris, 2005 // P. 47 : Carlos Ibarra, artiste-peintre, 2012 // P. 48 : Lalla Malika El Alaoui, vice-présidente de l’ATRAC, 2014 L’exposition Tanger, Le Tournant est visible à la galerie Delacroix à Tanger jusqu’à fin décembre 2014.

48


Nouvelles spécialités - Nouvelle carte 41 , a ven ue de la Rési st a nce - Tan ger T él. : 0 5 3 9 32 5 5 33 - M a il : o t ori sushi @ gma i l.co m


CULTURE

AGENDA

expositions Pouvoir absolu Luciano Monti Avec la série intitulée « Pouvoir absolu » sculptures réalisées en argent parfois marié à la fonte, mais aussi des tableaux figuratifs typiques de son univers coloré - Luciano Monti propose une tentative d’exorcisme de l’argent en tant que symbole : en le transformant en élément pictural, en lui faisant perdre son identité monétaire, en utilisant de vraies pièces comme vecteurs d’une autre communication. Né en Italie, Luciano Monti a fait ses études à l’École des Beauxarts de Brera, à Milan. Il vit et travaille au Maroc. Du 7 au 15 novembre - Lusko Galerie d’art

Café des Voyageurs

Une exposition du collectif Ras El Hanut, résultat du travail de longue haleine et rassemblant les esquisses et les cahiers de voyage produits lors de la résidence de ces neuf artistes au Centre d’Art Contemporain d’Essaouira en 2011, en collaboration avec la Fondation Ifitry pour le développement artistique et social. Jusqu’au 30 novembre Institut Cervantes Vernissage le 6 novembre à 19 h

50

Aziz Benja Dans le cadre de « la Nuit des Galeries », la Medina Art Gallery organise une exposition de l’artistepeintre Aziz Benja. Jusqu’au 29 novembre. Medina Art Gallery Vernissage le 7 novembre à 19 h


Mexique et Art populaire

Jassad Gérard Mangematin

La galerie d’Assilah sera présente pour la Nuit des Galeries le 7 Novembre 2014. Elle a réservé un de ses murs au Mexique dont le genre « Art populaire » s’accorde bien au style des artistes de la galerie : Mohamed El Wahhabi (Assilah) avec sa manière « sauvage » de s’exprimer, Ahmed El Mourabite (Moyen Atlas) et son orientalisme exacerbé, Zohra Saidi (Tanger) dont la peinture transmet un des aspects du mystère féminin marocain… D’autres artistes venant d’ailleurs sont présents. Galerie Monassilah Exposition visible tout l’hiver 2014-2015

Créateur et designer, Gérard Mangematin est également peintre. Il présente une série d’œuvres proposant des espaces colorés et des corps sans regard qui s’abandonnent au nôtre. Des corps qui semblent faits de matière brute, de cette terre marocaine, terre de reconnaissance pour l’artiste. Jusqu’au 17 janvier 2015. Galerie Artingis Vernissage le 20 novembre à 16h30

Faissal Ben Kiran

Bleu de Fès L’exposition des tapis-tableaux berbères de Bleu de Fès aura lieu dans le cadre original de la maison d’hôtes Bayt Alice. Vernissage sur fond de buffet berbère pour une exposition qui ne durera que pendant trois jours, jusqu’au 17 novembre. Maison d’hôtes Bayt Alice Vernissage le 14 novembre à 18 h

Ce professeur d’arts plastiques de Tétouan qui a accumulé récompenses et expositions présente un travail d’une grande profondeur, mélangeant peinture, laque et photographie. Si vous êtes attiré par l’inquiétante étrangeté de certaines rencontres, les portraits de Faissal Ben Kiran vous interrogeront avec grâce. Jusqu’au 13 décembre. Les insolites - Vernissage le 22 novembre à 19 h

51


CULTURE

AGENDA

expositions

(suite)

Le Tanger de Zine Abdellatif Zine Peindre Tanger. L’artiste va l’appréhender avec une science rare de la lumière et une manière compositionnelle quasi abstraite, consistant à décomposer et recomposer ladite lumière : procédé que seul arrive à saisir l’œil exercé du physicien. Focalisant sur une panoplie de vues tangéroises, Zine n’a de cesse de cerner de près l’âme des lieux par l’emploi d’un blanc raffiné, teinte concentrant en elle la lumière de toutes les couleurs. Jusqu’au 30 novembre. Galerie Dar d’Art Vernissage le 8 novembre à 19 h

Et toujours … PLASTIQUE AFRIQUE

Didier Tincuff

Et encore : "Métamorphose", l'exposition de l'association 100% Mamans créée par l'artiste Christine Keyeux-Schnöller, dans le magnifique cadre du Musée de la Kasbah. Rapprochez-vous, les papillons autour de la colonne sont faits ... avec des pages du magazine URBAIN... Jusqu'au 7 novembre.

52

L’étonnante exposition de masques africains créés à partir de plastiques recyclés est à admirer jusqu’au 12 novembre. Une exposition qui sera ensuite remplacée par l’accrochage de toiles de Tabal, artiste promotionné par la galerie et actuellement exposé à l’IMA à Paris dans le cadre de l’exposition " Le Maroc contemporain ". Galerie Conil

Et aussi : La Galerie Artingis présentera pour la première fois un gigantesque tableau de Mohamed Mrabet lors de la « Nuit des Galeries », le 7 novembre.


musique LA VIE DEVANT SOI… Un trio composé de Laurence Steveaux, soprano, de Daniel Paloyan, clarinettiste et de Vladik Polionov, pianiste, interprète des extraits d’œuvres du XXe siècle (K. Szymanowski, F. Schrecker, G. Mahler). Dans le cadre de la 23e édition du cycle de concerts «Chants Sacrés en Méditerranée», en partenariat avec l’association ECUME (Échanges Culturels en Méditerranée), la Région PACA, le Conseil général des Bouches-du-Rhône et la Ville de Marseille. Salle Beckett Le 22 novembre à 20 h

photo Paradis degré zéro L’exposition des photographies de Mathias Magnus se poursuit avec deux nocturnes les 13 et 27 novembre. Galerie PhotoLoft

YOU’LL ROCK ! 20-in-Between Le retour du talentueux groupe tangérois sur scène pour une soirée rock à vous faire danser les tympans ! à ne manquer sous aucun prétexte… La Fabrique - Le 22 novembre à 21 h

Soirée africaine Au programme : contes de la terre du Sénégal et d’Afrique avec Babacar Ndiaye, artiste et conteur, dégustation de spécialités sénégalaises préparées par Alima et concert avec le groupe Mwinda (Congo, Sénégal, Maroc, Cameroun). Tabadoul - Le 14 novembre

53


CULTURE

AGENDA

théâtre Le soldat Antoine Du théâtre pour tous pour repenser l’Histoire avec un grand H Voilà un beau projet qui met à contribution France et Maroc main dans la main, avec la création d’une pièce de théâtre en hommage aux commémorations du centenaire de la Première Guerre Mondiale. Le Soldat Antoine, pièce écrite par l’auteur et metteur en scène Gabriel Massé, sera présentée par la comédienne Mélanie Devoldère, de La Compagnie des Singes Hurleurs et mise en scène par Eric Valentin, directeur du théâtre Darna à Tanger et fondateur de la coopérative théâtrale Mémoires d’Avenir, composée de comédiens tangérois. Ce spectacle, qui met en scène comédiens français, tangérois et marionnettes de toutes tailles dans un théâtre d’ombres, fut monté à Tanger et raconte l’histoire d’une amitié qui naît dans les tranchées en pleine guerre entre Antoine, jeune soldat parisien, Driss, corps franc marocain et FetNat’, tirailleur malien. Si le spectacle se veut un hommage au passé, Eric Valentin espère vivement qu’il trouvera résonance auprès du jeune public par les sujets traités : tolérance, clivages sociaux et identitaires, etc. Tout public à partir de 10 ans - Tarif : 50 DH (places à retirer au Théâtre Darna, le 12 novembre de 15 h à 17h30 et le 15 novembre de 10 h à 13 h) Salle Beckett Les 11 et 15 novembre à 20 h et le 16 novembre à 16 h

54

ENSEMBLE ET SÉPARÉMENT de Françoise Dorin par La Comédie de Tanger, avec Latifa Houari et Patrick Lèbre Lorsqu'un éditeur réputé reçoit un manuscrit qui, indéniablement, fera un tabac, c'est avec curiosité qu'il attend la visite de son auteur. À la place de l’auteur, c'est une femme d'un âge certain qui pénètre dans son bureau sacrosaint… Entrée libre. Fondation Lorin Les 12, 13 et 14 novembre à 20 h CASANOVA’S BABIES de Jean-Claude Danaud par La Comédie de Tanger avec Widad Tizniti, Cédric Coste, Maud Pouzet Taraudé par le désir d'être père, un Casanova moderne achète les services de Rébecca, mèreporteuse, qui tombe rapidement enceinte. Mais lui tombe alors amoureux d’une vendeuse de glaces, Christina. La machine infernale est lancée par deux femmes beaucoup plus perverses qu'elles n'en ont l'air. Entrée libre. Instituto Severo Ochoa Le 20 novembre à 20 h


Cahin Caha de Serge Valletti par L'Entonnoir Théâtre, avec Olivier Cariou et Patrick Le Bihan Cahin, grande perche échassière en mal d'amour, veut cruellement trépasser et Caha, brave benêt bienveillant, ne saurait le tuer sans une bonne raison bien raisonnable... S’engage alors un dialogue déjanté et masqué au sujet d’une histoire forcément bancale d'amour, de citerne, d'écriture, de Venise, de transsibérien et de quadruple meurtre à la hache verte. Proposé par la fondation Lorin. Entrée 50 DH. Instituto Severo Ochoa Le 31 octobre à 20 h


CULTURE

AGENDA

littérature Leïla Slimani

Dans le jardin de l’ogre

René Rodriguez

Le Chérif de Djebala

Depuis la mort de Moulay Hassan en 1894, les puissances européennes poussent leurs pions aux Maroc et des aventuriers convoitent le trône. Dans la région de Tanger abandonnée aux spéculateurs et aux trafiquants étrangers, sévit un jeune chef de bande qui acquiert une réputation internationale en séquestrant un riche Américain. Qui est vraiment Moulay Ahmed Raissouni ? Un authentique chérif, descendant du Prophète, fils d'une noble famille du Djebelel Alam, la montagne sacrée, un intraitable combattant de l'islam, pourfendeur des infidèles, ou un traître qui livre sa patrie aux étrangers ? Médiathèque de l’Institut français. Rencontre-lecture le 27 novembre à 18h30

56

Présentation et signature du roman publié aux éditions Gallimard par l’auteure nominée au Prix de Flore en 2014. Le récit d’un vertige, l’histoire d’un corps en quête d’absolu... Librairie des Colonnes Le 5 novembre à 19 h

B. F. Parry Oniria Voici un livre pour la jeunesse qui enchantera aussi les parents ! L’épopée d’un jeune garçon, Elliott, qui croit être comme tout le monde, jusqu’au jour où il découvre un sablier magique qui lui confère le pouvoir de voyager dans le monde des rêves. Sa mission : sauver son père dans un terrifiant sommeil et vaincre par le rêve le monde des cauchemars. Librairie les insolites Rencontre avec l’auteure le 21 novembre à partir de 19 h

Lectures choisies Mohammed Ennaji L’historien, sociologue et universitaire viendra présenter des lectures choisies à partir d’une sélection de ses textes poétiques, tirés de son très beau Cycle des Parfums et de son livre paru aux éditions La Croisée des Chemins Les Beaux Noms de Dieu. Librairie les insolites - Le 28 novembre à 19 h


ÉCHOS DU COLLOQUE À TANGER 2013 Par l’Institut français, en partenariat avec le CiPM • Lecture des Correspondances de William Burroughs en anglais et en français. Les lettres écrites par l’écrivain depuis Tanger, à partir de 1954, permettent à la fois de saisir la personnalité complexe de l’écrivain et sa relation à l’écriture. Carolyn McDaniel et Anne-James Chaton se partageront cette lecture.
En collaboration avec la Légation américaine de Tanger (TALIM) et le CIPM. Salle Beckett - Le 3 novembre à 19h30 • Anne James Chaton : Performance poétique L’écrivain et performeur français présentera son travail. Il était intervenu pendant le Colloque à Tanger et pourra poursuivre sa réflexion sur l’héritage de la Beat Generation. Salle Beckett - Le 4 novembre à 19h30

Madison Cox The Gardener’s Garden

Présentation par la librairie des Colonnes, en présence du co-auteur, de l’ouvrage publié aux éditions Phaïdon et regroupant plus de 250 jardins dessinés parfois par les plus grands designers, horticulteurs et paysagistes. Une source d’inspiration pour tous les amoureux de jardins. Old American Legation Museum - Le 12 novembre à 18 h

Gaël Massé

Le soldat Antoine

Présentation et signature de la pièce de théâtre Le soldat Antoine publiée aux éditions de la Librairie des Colonnes. Des lectures seront données en présence de l’auteur et de comédiens des compagnies Mémoire d’Avenir (Maroc) et des Singes Hurleurs (France). Librairie des Colonnes Le 14 novembre à 19 h

Joumana Haddad

Rencontre autour de son roman Superman est arabe

(Sindbad/Actes Sud, 2013) Le livre de Joumana Haddad dénonce le système patriarcal qui sévit dans le monde arabe et qui s’enracine dans les trois religions monothéistes. En discriminant la femme au sein de la famille et dans la vie sociale, ces religions n’ont pas seulement favorisé le machisme mais l’ont aussi institutionnalisé et sacralisé. Machisme qui, sous les apparences de la force, de la confiance en soi, de l’aplomb, de la fierté individuelle ou clanique, traduit au contraire un profond sentiment d’insécurité et des peurs irrationnelles. Les Clubs de lecture de l’Université citoyenne 20142015, Institut français en partenariat avec HEM Salle Beckett Le 1er novembre à 18h30

57


CULTURE

AGENDA

Cycle à la Cinémathèque

URBAIN

u

Mois du documentaire : Les Femmes

BOXE AVEC ELLE

De Robbana Doghri Latifa et Trabelsi Salem Documentaire, Tunisie, 2012, en VO française Elles ont choisi de monter sur un ring et de se battre. Quel regard notre société pose-t-elle sur ces femmes ? Elles ont baissé leur garde le temps d’une confession. Le 6 novembre à 19h30

SAFAR

De Talheh Daryanavard Documentaire, Belgique/Iran, 2010, en VO française Amina, Fatoma et Asma sont trois amies originaires de petites îles lointaines du Golfe persique situées au sud de l’Iran. Elles sont parvenues à faire des études universitaires à Téhéran d’où elles prennent un train qui va les ramener vers leur village natal. Le 7 novembre à 19h30

HYMEN NATIONAL, MALAISE DANS L’ISLAM

De Jamel Mokni Documentaire, Tunisie/Belgique, 2011, en VO française Avec cette enquête, Jamel Mokni dénonce un tabou et le mythe de la virginité dans la société tunisienne et, plus généralement, dans l’Islam. En Tunisie comme dans tout le monde arabe, avoir des relations sexuelles avant le mariage reste un interdit. Le 8 novembre à 19h30

NO BURQUAS BEHIND BARS

De Maryam Ebrahimi et Nima Sarvestani Documentaire, Afghanistan/Suède, 2012, en VOST français Ce film a été tourné dans son intégralité au sein d’une prison pour femmes en Afghanistan. Cet accès exceptionnel et sans précédent permet d’explorer la façon dont les

58

« crimes moraux » sont utilisés pour contrôler les femmes en Afghanistan. Le 19 novembre à 19h30

LA LANGUE DE ZAHRA

De Fatima Sissani Documentaire, France/Algérie, 2011, en VO française Les Kabyles existent d’abord par la parole. Chaque geste, chaque instant de leur quotidien peut donner lieu à une langue de vers, de métaphores, de proverbes. Le 21 novembre à 19h30

LE SEUIL DU DÉSERT

De Ramon Vila Documentaire, Maroc/Espagne, 2014, en VOST français Najat, 36 ans, habite dans la province d’Errachidia où seulement « près de 15% des femmes travaillent hors de leur domicile ». Elle décide d’intégrer l’université pour suivre des cours en gestion d'entreprise. Une décision payante puisqu’elle parviendra à créer son propre centre d'enseignement préscolaire qui donne des cours à 50 enfants. Le 22 novembre à 19h30

CASABLANCA CALLING

De Rosa Rogers Documentaire, Maroc/Grande-Bretagne, 2013, en VOST français Au Maroc, une nouvelle génération de guides spirituels a vu le jour, les Morchidates. Elles sont plus de 300 « femmes imams » à arpenter les écoles, les mosquées et les campagnes afin de fournir une assistance spirituelle et sociale basée sur les préceptes de l’Islam. Le 28 novembre à 19h30



CULTURE

AGENDA

À l'affiche en novembre… Cinéma à la Cinémathèque

 Les films du mois

 Les films de l'Institut français

BOULANOIR

CONVERSATION ANIMÉE AVEC NOAM CHOMSKY

De Hamid Zoughi

Fiction, Maroc, 2014, en VO arabe ST français Avec Fatema Aguellaz et Younes Lahri Au début du XXe siècle, les mineurs marocains sont au contact de mineurs et de syndicalistes français. L’apprentissage du syndicalisme et des « droits de l’homme » commence… À partir du 5 novembre

De Michel Gondry

Animation, documentaire, France, 2014, en VO anglaise ST français Avec Michel Gondry et Noam Chomsky Conversations avec le linguiste et philosophe Noam Chomsky, sur sa vision du monde, de l’homme et de tout ce qui nous entoure. Le 20 novembre à 19h30

GIRAFADA De Rani Massalha

SUZANNE

Fiction, Palestine, 2014, en VO arabe ST français Avec Saleh Bakri et Roschdy Zem Un jeune palestinien passe beaucoup de temps auprès d’un couple de girafes au zoo de Qalqilya. À la suite d’un bombardement, le mâle décède. Restée seule, la femelle se laisse doucement mourir. Il faut de toute urgence lui trouver un nouveau compagnon.

De Katell Quillevère

Fiction, France, 2013, en VO française Avec Sara Forestier et François Damien Lycéenne, Suzanne, enceinte, décide de garder son enfant. Lorsque Suzanne rencontre Julien, elle s’enfuit avec lui, abandonnant son fils. Son père et sa sœur ne la revoient que deux ans plus tard, dans le prétoire d’un tribunal. Le 23 novembre à 19h30

60


Evénement TARA À TANGER

SEMAINES DU FILM EUROPÉEN Du 10 au 17 novembre Un événement aspirant à faire découvrir au public marocain de grands succès européens du

Du 3 au 7 novembre

cinéma art et à voir l’Europe à travers le regard

Après une première escale en 2009, le voilier Tara revient en escale à Tanger au Maroc du 3 au 7 novembre 2014 dans le cadre de l’expédition Tara Méditerranée, une étude de la pollution des microplastiques en Méditerranée.

de ses cinéastes. Avec la Délégation de l’Union européenne au Maroc en partenariat avec le Centre cinématographique marocain, le cinéma le

TARA OCEANS, LE MONDE SECRET

Colisée à Marrakech, la

De Michael Pitiot - Documentaire, France, 2014

Cinémathèque de Tanger

Le 6 novembre à 20h30

et le cinéma Renaissance

Voir aussi : http://oceans.taraexpeditions.org/m/agenda/ evenements-avenir/escale-de-tara-a-tanger/

à Rabat.

Ciné-club de la Cinémathèque

American Language Center // Cinéma VO //

Cycle Charlie Chaplin MODERN TIMES (LES TEMPS MODERNES) De Charles Chaplin Fiction, États-Unis, 1936, en VO anglaise ST français Avec Charles Chaplin et Juliette Goddard Ouvrier dans une usine moderne, Charlot serre des écrous, répétant le même geste mécanique. Victime d’une crise de folie passagère, il abandonne son poste, recueille une orpheline et vit d’expédients. Le 9 novembre à 19h30

CHARLES CHAPLIN’S SHORTS KID AUTO RACE AT VENICE (1914) THE PANWSHOP (1916) THE KID (1921) Fiction, États-Unis, en VO anglaise ST français De et avec Charles Chaplin Le 23 novembre à 19h30

61


CULTURE

AGENDA

Festival

Les Pépites du Cinéma Les 29 et 30 novembre Le festival se positionne en véritable dénicheur de jeunes talents du cinéma français. Il présente chaque année des longs et courts-métrages d’un cinéma engagé, libre, plein d’énergie et de créativité. Cinémathèque de Tanger

BROOKLYN De Pascal Tessaud Coralie s’évade de sa Suisse natale et débarque à Paris pour tenter sa chance dans le rap. En attendant, elle trouve une place de cuisinière dans une association musicale à Saint-Denis. Elle y rencontre Issa, l’étoile montante de la ville…

RUPTURES IMAGINAIRES De Gaetan Kiaku Bilel, un jeune de quartier populaire, songe à rompre avec sa copine Donia. Il fait part de ses incertitudes à ses potes. Ils imaginent alors la recette de « la rupture parfaite » avec chacun sa vision des choses…

CHAQUE JOUR EST UNE PETITE VIE D’Albane Fioretti et Lou-Brice Léonard Une cité au bord de la Méditerranée. Dans une modeste caravane posée au milieu des tours, Rachel, 80 ans, rêve de retourner dans son Algérie natale. Son fils Simon ne veut pas en entendre parler...

LES MESSAGERS De Laetitia Tura et Hélène Crouzillat Des migrants meurent tous les jours, en des lieux éparpillés, sans que l’on ne puisse en retrouver la trace. Où sont leurs corps ?

LA PISTE NOIRE De Jalil Naciri L’histoire du braquage d’une salle de poker clandestine… Pour plus d’information : www.lespepitesducinema.com

Cinéma à l’institut Cervantes Cycle de cinéma « Contemporáneos » Ce cycle présente une sélection de films représentant la pluralité du cinéma espagnol. En collaboration avec Filmoteca-MAE-AECI. En novembre, O Apóstolo - Les 14, 21 et 28 novembre à 19 h.

62


Opéra du MET au cinéma

La Cinémathèque vous offre l’opéra au cinéma depuis le Metropolitan de New York.

Ballet du Bolchoï au cinéma

La Cinémathèque vous offre le ballet du Bolchoï au cinéma depuis le théâtre du Bolchoï de Moscou.

LA FILLE DU PHARAON

CARMEN De George Bizet Opéra, 2014, 3h38, VO française ST français Direction musicale : Pablo Heras-Cassado Mise en scène : Richard Eyre Avec Anita Rachvelishvili et Aleksandrs Antonenko Arrêtée à la suite d’une querelle, à Séville, la belle Carmen séduit le brigadier Don José pour s’évader de prison. Quand il la retrouve, la sulfureuse bohémienne est en compagnie de son nouvel amant, le toréador Escamillo. Carmen, œuvre passionnée, synonyme d’amour fou et de tragédie est l’un des opéras les plus populaires de tous les temps. Le 1er novembre à 16h55

Ballet, 2014, 2h30, en VO russe ST français Chorégraphie, décors et costumes : Pierre Lacotte Livret : Jean-Henry Saint-Georges et Marius Petipa Avec Svetlana Zakharova et Ruslan Skortsov Le jeune Lord Wilson voyage à travers l’Égypte lorsqu’une puissante tempête éclate. Il se réfugie dans la pyramide la plus proche, où la fille de l'un des plus puissants pharaons d'Égypte repose. Lord Wilson s'endort et rêve que la belle princesse revient à la vie… Cadre exotique, défilés impressionnants, variations spectaculaires et grandes scènes de groupe, ce chef-d'œuvre du XIXe siècle longtemps oublié est l'une des productions les plus remarquables du répertoire du Bolchoï. Le 23 novembre à 15 h

63


CULTURE AGENDA

L’AGENDA DES PETITS

Ateliers vacances à Tabadoul, du 3 au 7 novembre Un spectacle sera présenté à la fin de la semaine. - Danse afro / Gérard Le Grand Tchouassi : 10 h-11 h - Acrobatie / Mohammed Hammich : 11 h-12 h - Théâtre / Ilyass Bouchri : 12 h-13 h - Art plastique / Fabrice Bonmartin : 10 h-13 h Tarif : 50 DH par atelier (prix dégressif, assurance obligatoire 50 DH/an)

Cinéma

À la Cinémathèque

Les Boxtrolls d’Antony Stacchiet Graham Annable Animation, États-Unis, 2014, VF. À partir de 5 ans À partir du 2 novembre

L’Heure du conte Avec Laetitia Troppée

Le Roi et l’Oiseau de Paul Grimault Animation, France, 1980, VO française. À partir de 3 ans À partir du 19 novembre

URBa o i m e I!N

À l’Institut français Salle audiovisuelle, séances le samedi à 15 h

Les samedis de 17 h à 17h45 à la Médiathèque de l’Institut français. Le 1er novembre : Adam et Satan, Zohra Zryeq. Le 8 novembre : Le voyage de pois chiche, Nezha Lakhal Chevé. Le 15 novembre : Les contes de Grimm, volume 2. Le 22 novembre : L’ogre et la chèvre, contes recueillis par la fondation Zakoura Education. Le 29 novembre : 10 contes d’amour, Gudule.

Les disparus de Saint-Agil / Christian-Jaque Le 1er novembre

Le club des cinq : saison 2-1 / Peter, Duffel Le 8 novembre

Le club des cinq : saison 2-2 / Peter, Duffel Le 15 novembre

Le club des cinq : saison 2-3 / Peter, Duffel Le 22 novembre

Bee movie / Simon, J. Smith Le 29 novembre

Retrouvez toutes les adresses de l’agenda dans le carnet en p.74 de ce numéro.

64



CULTURE

ÊTRE ICI Les auteurs dont je vais parler furent tous invités lors du parcours organisé par l’association SSILATE (dont il faut saluer le grand travail) le 21 septembre. Ils ont donné aux Tangérois l’occasion de venir écouter de la poésie « en live » dans des lieux patrimoniaux rarement ouverts au public jusque-là. Ils sont avant tout des écrivains qui œuvrent à rendre un « timbre » intelligible et sensible au Maroc et il me semblait juste de leur accorder une place de choix dans notre rubrique littéraire. Revue de détails par Stéphanie Gaou

Rachid Khaless

Philippe Guiguet Bologne, après

un parcours dans les services culturels français pour lesquels il a beaucoup voyagé, a élu Tanger comme terre de reconnaissance (ou bien, est-ce Tanger qui l’a choisi ?). Son style balance entre préciosité indomptable et description sauvage des territoires et êtres avec lesquels il évolue. Dans son recueil Détroit, il glorifie une écriture qui échappe à tout a priori, raffinée sans jamais tomber dans l’obséquiosité. « Dans cet estuaire asséché brûlé de sel Passe un train bardé de lumières et bruit Fou comme flottant au-dessus des lagunes Irisant les eaux noires de vaguelettes argent Qui t’amène à moi comme un faucon sa proie. »

66

va chercher son inspiration dans la rage et la colère. Une plume qui ressemble à un cri, cherche son chemin entre rauque et spirituel et puise son énergie dans les tréfonds des angoisses humaines. Le poète, soucieux d’échapper à sa condition d’être humain, interpelle, accuse, pointe du doigt, ménageant une langue nourrie et un feu ardent. « Nous avions des frontières à conquérir, des audaces à châtier. Que de feux s’allumaient dans nos yeux quand au bout de la ruelle s’élevait le chant de la bande rivale – c’étaient de vrais tremblements de crécelles. »


Abdelghani Fennane,

Samira El Ayachi, née à

Lille, fut la belle découverte du 21 septembre. Une oralité maîtrisée bien sûr, mais surtout une voix littéraire. Voilà un écrivain qui pose sa féminité en pierre de taille de son écriture, n’hésitant pas à endosser une narration masculine ou « postmortem » quand le besoin s’en ressent. Son dernier roman Quarante jours après ma mort prouve un exercice rompu à la justesse et l’intelligence. « A présent que je suis mort, je peux les laisser me dire. Je n’avais invité personne. Pourtant, ils sont tous venus en nombre se presser autour de ma dépouille. J’espère être resté beau, et que les filles me pleurent longtemps. »

Marrakech Essayiste, auteur et poète, il vient de publier La Clairière du Chant, en français (traduit en arabe par Rachid Mansour). Ce recueil est une évocation du lieu natal comme un berceau de nostalgie, défini dans un mouvement poétique de retour/détour. La ville en fond de scène, mouvante, actrice, historique et théâtre de toutes les mutations, se propose comme un copié-collé des états d’âme du poète. « La ville, ma ville, est un chant pélagique, de terres latéritiques, qui voyage et revient chargée par des ferveurs lointaines »

Abdelhadi Said, Marrakech.

Les arabophones devraient s’empresser de lire la poésie semée au gré du vent de ce poète qui déclame avec l’éloquence de l’antique. Non dénué d’humour, son univers, parsemé d’aphorismes philosophiques, est celui d’un humaniste moderne, qui fait fi du règne de l’austérité.

67


PRATIQUE DÉCO

ewwel

pour Urbain

CARAFES - VERRES - BOLS - DESSOUS DE VERRE.... POINTS DE VENTE : LAS CHICAS À TANGER ET FACTORY À ASILAH MÉDINA CONTACT@EWWEL-MAROC .COM

68

/ WW.EWWEL-MAROC .COM


ADAM CADRE Maître encadreur

Univers de la table tendance et chic Prêt-à-porter de créateurs

L’habilleur d’images 32, rue Abou Chouaib Doukkali - Tanger Tél. : 06 41 17 79 39

9, RUE AL MABARAT, QUARTIER JOSAFAT - TANGER (ATTENANT À “LA MAISON DE TANGER”) TÉL. : 05 39 93 61 02 - FACEBOOK : CHABI CHIC TANGER


PRATIQUE CUISINE

 

’

En novembre, il reste parfois de beaux jours qui donnent envie d’allumer le barbecue pour une petite grillade au soleil. Profitez-en pour tester cette recette de brochettes aux épices, un délice !

Pour 4 convives 1.5 kg de gigot d'agneau désossé, paré et coupé en cubes 1 oignon rouge taillé en dés 1/3 de tasse de coriandre hachée 1 c. à s. de menthe fraiche hachée 2 c. à s. de jus de citron frais 2 gousses d'ail hachées 2 c. à c. de paprika doux 1 c. à c. de cumin moulu 1/4 c. à thé de poivre du moulin 3/4 de c. à c. de sel 1/2 verre d'huile d'olive 1 c. à c. de curcuma

Préparation

© Objectif Saveurs / N.S.

- Mélanger tous les ingrédients dans un grand bol. Couvrir et laisser mariner au réfrigérateur 2 h ou même toute la nuit pour un résultat meilleur et une viande plus tendre. - Préchauffer le gril à feu moyen-vif ou préparer votre braise. - Égoutter puis enfiler les morceaux de viande sur les pics à brochette.

Conseil

un thé à la menthe, Servez ces brochettes aux épices avec de de tomates aux sala une re, beur au és des légumes glac n bien frais. oignons et poivrons et du pain marocai

70

- Faire cuire les brochettes sur le barbecue pendant une dizaine de minutes en les retournant et en les arrosant régulièrement de marinade.


Crèche

le m a n è g e

Casa Pépé

Épicerie Fine Internationale L’adresse des tables raffinées

Pédagogie - Apprentissage du français Socialisation - Bien-être des tous petits

Pour les enfants de 3 mois à 3 ans (pe te sec on) 203, rue Harroun Errachid - 90000 Tanger (près de l’École Américaine) Tél. : 05 39 93 64 72 - www.lemanege.ma

Champagne, foie gras, chocolats, vins... Ouvert de 9 h à 23 h 9, rue Ibn Rochd - Tanger Tél. : 05 39 93 70 39 / 05 39 93 60 76 Email : aitobama70@gmail.com


Novembre avec

PRATIQUE URBANOSCOPE

Lalla Chams Vi e r g e

Bon anniversaire le scorpion !

L’automne vous réussit et votre humeur s’en ressent. Il est temps de vous jeter à l’eau pour des projets risqués sur lesquels vous hésitiez depuis longtemps. Quoi qu’il arrive, vous vous en relèverez ! Jour fétiche : le 14 novembre.

Po i s s o n s

Surveillez votre alimentation de près et ménagez votre foie. Peutêtre même est-il temps d’envisager d’adopter un rythme de vie plus calme et sain ? Jours fétiches : les 2 et 3 novembre.

Bélier

Un mois pas folichon côté amours mais fort intéressant côté affaires et pour vos finances. Attendez des jours meilleurs en comptant votre magot. Jours fétiches : les 11 et 30 novembre.

Ta u r e a u

Des sautes d’humeur et des crises de larmes, des embrouilles avec tout le monde, voilà votre lot ce mois-ci. Vraiment, personne ne vous en voudra de rester couché. Jour fétiche : le 7 novembre.

72

Gémeaux

Faites un grand ménage d’automne, faites place nette dans votre intérieur et dans votre vie : certaines choses ne méritent pas qu’on les garde... Jours fétiches : les 19 et 28 novembre.

C ancer

Du bonheur, du bonheur et encore du bonheur ! Vous êtes d’un optimisme débordant et vous ne vous laisserez en aucun cas démonter par les rabat-joie. Jours fétiches : les 5 et 11 novembre.

L i on

De nouvelles amitiés naîtront ou d’autres, plus anciennes, se renforceront. Autour de vous, on se rend compte que vous n’êtes pas toujours le tyran qu’on croit ! Jours fétiches : les 8 et 21 novembre.

Vous avez l’impression d’être incompris et ça vous rend furieux ! Envisagez de convaincre les gens d’une autre façon, sans quoi vous n’arriverez à rien. Jours fétiches : les 12 et 13 novembre.

B alance

Votre tempérament hésitant vous rendra service en vous évitant de vous engager dans une situation fâcheuse ou auprès de personnages peu fiables. Jours fétiches : les 26 et 29 novembre.

S a g it t a i r e

Toujours en pleine félicité, le Sagittaire ! Profitez de cette douce ambiance pour payer vos factures en retard, ainsi ça vous fera moins mal ! Jours fétiches : les 1er, 4 et 16 novembre.

C apr icorn e

Vous avez été un peu négligent avec certaines personnes ces derniers mois et vous auriez bien besoin d’elles, maintenant... Il va falloir user de diplomatie ! Jours fétiches : les 8 et 9 novembre.

Ve r s e a u

On aimerait être à votre place, le Verseau, tant vous nagez dans le bonheur et tout vous réussit ! Prenez toutefois garde à ne pas attiser les jalousies. Jours fétiches : les 13 et 22 novembre.


MOHAMED TABAL À L’INSTITUT DU MONDE ARABE

du 15 octobre 2014 au 25 janvier 2015

GALERIE CONIL 7, rue du Palmier / 35, rue des Almohades - Petit Socco - Tanger +212 (0)6 55 64 10 14 / (0)5 39 37 20 54


PRATIQUE ADRESSES

Carnet d’adresses - Agenda Cinémathèque de Tanger - Grand Socco - T : 05 39 93 46 83 Fondation Lorin - 44 rue Touahin, Médina - T : 05 39 93 91 03 Galerie Artingis - 11, rue Khalid Ibn Oualid - T :05 39 33 04 25 Galeries Conil Événements et Conil Collection 7,rue du Palmier et 35,rueAlmohades - Petit Socco -T :06 55 64 10 14 Galerie Dar d’Art - 6, rue Khalil Matrane - T : 05 39 37 57 07 Galerie Delacroix - 86, rue de la Liberté - T : 05 39 93 21 34 Galerie Lusko - 4, Rue Téhéran - Quartier Wilaya- T : 05 39 94 62 59 Galerie Monassilah - 3, rue Jamae Zecouri, Médina - Assilah Galerie Photo Loft - 115, av. Med Ben Abdellah - T : 06 41 45 66 40 IFT - 41, rue Hassan Ibn Wazzane - T : 05 39 94 10 54

Renseignements : 160 Police : 190 Gendarmerie Royale : 177 Pompiers - Ambulances : 150 Maroc Assistance : 05 22 30 30 30 Mondial Assistance : 05 22 31 31 50

Institut Cervantes - 99, av. Sidi Ben Abdellah - T:05 39 93 20 01 Instituto Severo Ochoa - 1, place du Koweit - T : 05 39 93 63 38 La Fabrique - 7, rue d’Angleterre - T : 05 39 37 40 57 Librairie des Colonnes - 54, bd Pasteur - T : 05 39 93 69 55 Librairie les insolites - 28, rue Khalid Ibn Oualid - T:0539371367 Maison d’hôtes Baytalice - 26 rue Khatib, ancienne médina MedinaArt Gallery - 30,rueAbou Chouaib Doukkali -T :05 39 37 26 44 OldAmerican Legation Museum - 8,zankatAmerica -T :05 39 93 53 17 Salle Beckett - Rue Okba Ibn Nafie - T : 05 39 94 25 89 Tabadoul - 19, rue Magellan - T : 05 39 37 19 78 / 06 41 16 16 47 Théâtre Darna - 48, rue Salah Eddine al Ayyoubi - Foundaq Chejra

Numéros utiles

Port Maritime : 05 39 93 11 29 ONCF : 08 90 20 30 40 Aéroport de Tanger : 05 39 39 36 49 Pharmacies de garde : www.menara.ma Urgences vétérinaires Clinique du Golf - 06 61 79 02 19

Clinique Assalam Av. de la Paix - 05 39 32 25 58 Clinique du Détroit Gzenaya - Lot 84 A5 - 05 39 39 44 48 Clinique Bennis Route de Tétouan - 05 39 34 07 47

Points de distribution Centres culturels / Galeries Cinémathèque Le Rif Délégation de la Culture Galerie Artingis Galerie Conil Galerie Dar D’Art Galerie De Velasco Galerie Delacroix Galerie Ibn Khaldoun Galerie Laure Welfling Galerie Lusko Galerie Mohammed Drissi Galerie Photo Loft Galerie Volubilis Goethe Institut Institut Cervantes Institut Français de Tanger Medina Art Gallery Musée de la Kasbah Tabadoul

Librairies

Librairie des Colonnes Librairie les insolites Librairie La Virgule Page et Plume

Hôtels / Maisons d’hôtes Hotel Andalucia Hôtel Chellah Hôtel Continental Hôtel El Minzah Hôtel Golden Tulip Farah Hôtel Mövenpick Hôtel Solazur Dar Al Barnous Dar Chams Dar El Kasbah

74

Dar Jameel Dar Sultan La Maison de Tanger Le Balcon de Tanger Le Dar Nour Le Nord Pinus

Restaurants / Salons de thé Boston Café Café Central Cafe Le Savouret Café Le Savoy Café Miranda Café Oasis Casino Movenpick Club restaurant La Piscine Mosaic Caféteria Anna & Paolo Art & Gourmet El Morocco Club El Tangerino L’Océan La Bodega La Casa d’Italia La Fabrique La Pagode La Table du Détroit Le Bistrot du Petit Socco Le Parcours des Sens Le Relais de Paris Le Salon Bleu Otori Sushi O Tri K Pasta Cosi Tom Yam Salon de thé Kandinsky Salon de thé La Fuga Glacier La Gelateria

Divers

British Council Cabinet Bernossi Com Channel Crèche Le Manège Centre Régional d’Investissement Chambre de Commerce Française Chambre de Commerce de Tanger Consulat Général de France Consulat d’Italie Délégation du Tourisme Groupe Scolaire Le Détroit Médi1 TV

Beauté / Sport

All Ladies Auriège Biguine Spa Catherine Coiffure City Club Club Moving Dior Style Figurella Medispa Nail Lounge Nutricorp Serenity Day Spa Sook Surf Surfiti

Commerces/Autres Abyss Accès Immo Adam Cadre Ali Souvenirs Ambiance Living Amine Car Location Animalerie Animaloo

Bab El Fan Birkenstock Bleu de Fès Boutique Majid Boutique Solutions Cabinet d’assurances Raïda Cabinet d’avocats El Khatib Calypso Voyages Cap Property Casa Pepe Chabi Chic Pointure Dar Blue Immobilier Designer's DJ The Voice Doce Amor Fushia Ameublement Geox Gulliver Ideapolis Agency Jagger Joupi La Fine Bouche La Tribu des Ziri Las Chicas Maroquinerie Sebou Natural Optics Next Look Opticien Alain Afflelou Parapharmacie Iberia Passementerie Bouzid Pâtisserie L’Italienne Pressing 5 À Sec Superbloc V12 Autohouse Villa Art Immo


Š Manja Offerhaus



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.