édito
édito
Messieurs, c’est couverts que l’on vous préfère! Mesdames, avez-vous remarqué ce phénomène étrange que l’on observe à chaque début de printemps et qui se prolonge, tard dans l’automne, jusqu’à ce que les températures se mettent à nous faire frôler les engelures et que l’air se révèle plus humide qu’un gant de hammam, je veux parler bien sûr de la fameuse « tongmania » ? Fatale dès l’arrivée des premiers beaux jours, cette manie curieuse et récalcitrante qu’ont les individus de sexe masculin de se déshabiller pour pouvoir supporter des températures enfin revenues à deux chiffres n’a de cesse de nous étonner, nous qui avons appris qu’en avril, il est sage de ne pas se découvrir d’un fil… Et peu importe qu’à l’ombre l’on grelotte encore dans sa polaire, on voit surgir en pleine ville et à tous les coins de rue des messieurs en marcel crasseux, glandes sudoripares en hyperaction et short de bain poussiéreux, suivis - ou précédés, cela dépend du sens du vent - d’un délicat mais néanmoins persistant fumet musqué, le tout assorti bien sûr de la collection de doigts de pieds douteux exhibés fièrement sur la luxueuse semelle plastique d’une paire de tongs, d’où le nom du phénomène. Oui, mesdames, c’est la vision pas jolie-jolie, le spectacle mitragico mi-comique qu’il nous faut stoïquement endurer chaque printemps tandis que nous, nous rêvons de soleil, de maillot de bain et de sable chaud... Mais consolez-vous en vous rappelant qu’après avril vient mai. Et qu’en mai, « fais ce qu’il te plaît ». Certains devraient d’ailleurs, pour le bien de tous, réviser leurs dictons météo populaires. Alors, en attendant la plage, je vous souhaite à toutes et à tous une excellente lecture.
Christine Cattant, Rédactrice en Chef
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URBAIN
© Mzennan
tanger
Directeur de Publication : Rédactrice en Chef :
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Christine Cattant
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Stéphanie Gaou Mouna Sebti & Crevette in Tangier Philippe Guiguet Bologne, Khadija Barkani, Kamil El Alami, Stéphanie Gaou, Dounia Tengour
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Chrono Digital - Casablanca contact@urbainmagazine.com 06 60 20 30 24 - n.samet@urbainmagazine.com 06 02 22 50 10 - m.sabri@urbainmagazine.com www.urbain.ma Urbain Tanger Magazine 67, avenue de la Résistance - Tanger 105984 En cours © David Adika
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URBAIN
Sommaire
tanger
avril 2015 / n°26
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© D.R.
Abdellah Taïa
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Courrier des lecteurs Rendez-vous tangérois Ces Tangérois qui bougent Sorties : Tanger à l’espagnole
16 Mag’ 16 24 26 34
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Tanger éco : Jean-Pierre Desnoux Le billet de Mokhtar Chaoui À la Une : Abdellah Taia L’oeil du photographe : Juliette Parisot
44 Culture 44 51 52 58
Votre agenda L’agenda des petits À l’affiche Coups de coeur de Libraire
60 Pratique 60 62 64 66 68 70
Psycho par Laurence Dudek Mode : Au Fil de Tanger Bien-être & Beauté par Pascal Weigel La recette d’URBAIN Urbanoscope Carnet d’adresses / Points de distribution
ACTUS
COURRIER DES LECTEURS
paroles de lecteurs sur contact@urbainmagazine.com
Vos photos d’URBAIN Pour Lily, rien ne vaut une petite sieste en compagnie de Ratus et du dernier URBAIN !
Les « féministes » Rachida et Joumana Étonnant, ce féminisme qu’on nous présente comme « à l’orientale ». En deux mois, votre magazine a interrogé deux de ces femmes qui se revendiquent de ce féminisme à tiroirs, l’une discrète et n’accordant pas aux femmes le droit de disposer de leur corps, l’autre mordant dans la vie à pleines dents et revendiquant son athéisme et sa liberté haut et fort. Le jour et la nuit ? Comment pouvons-nous nous reconnaître dans tous ces messages extrêmes, contradictoires ou qui mettent des bémols à la liberté et à la parité ? Mesdames, rendons son universalité au féminisme ! Malika Bennis, Malaga
> Chère Malika, c’est souvent en abordant les extrêmes Mouna L.
Abonnement URBAIN magazine Maroc : 160 DH / 11 numéros + lettre mensuelle aux abonnés Europe : 380 DH soit 35 EUR / 11 numéros + lettre mensuelle aux abonnés États-Unis/Canada : 520 DH soit 60 USD ou 67 CAD / 11 numéros + lettre mensuelle aux abonnés Paiement par chèque, virement ou espèces à URBAIN SARL.
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qu’on œuvre à atteindre un équilibre. Nous sommes bien conscients, à la rédaction d’URBAIN, qu’il y a autant de féministes qu’il y a de femmes. Nous voulions donner la voix à deux femmes dont les parcours littéraires et humains sont significatifs d’une véritable prise de conscience. Que tout cela vous semble contradictoire nous engage davantage à ouvrir des horizons de discussion et donc de réflexion. Merci de nous lire !
Rubriques à gogo Merci URBAIN pour ces nouvelles rubriques comme celle du Bienêtre avec ce bon article sur « Les vertus de l’eau chaude ». J’ai appris plein de choses ! Mounia., Tanger
Un goût d’enfance Je voulais vous dire que cela m’a fait très plaisir de retrouver dans votre journal la recette de la tangia de mon enfance. J’ai fait un beau voyage dans mes souvenirs… Ahmed S., Tanger
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13/03/15
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ACTUS
RENDEZ-VOUS EN VILLE
Rendez-vous tangérois LES ATELIERS DE TABADOUL Workshop de Yoga Harmonie - Clarté - Vitalité Avec Alexandra Peyre, au profit de la Crèche de Tanger (participation suggérée : 250 Dh) Le 26 avril de 10 h à 12 h
Les insolites changent d’horaires La librairie & l’espace galerie les insolites vous accueillent désormais pour venir déguster boissons chaudes ou froides accompagnées d’une pâtisserie (maison) en journée, le lundi de 10 h à 14 h et du mardi au samedi de 10 h à 18 h. Les rendez-vous culturels et artistiques continuent. Rendez-vous sur le nouveau site pour en savoir plus et découvrir l’historique et la programmation : www.lesinsolitestanger.com
VENTE AUX ENCHÈRES La prochaine vente au marteau de tableaux, objets anciens, art traditionnel marocain et meubles aura lieu le 11 avril. Exposition publique jusqu’au 10 avril de 10 h à 13 h et de 16 h à 20 h. Catalogue sur www. lmdepotvente.com LM Dépôt Vente - 4, rue Téhéran - Tanger Tél. : 05 39 94 62 59
Chabi Chic change de nom… … Mais reste le même ! Laurence vous accueille toujours dans son petit écrin pour vous proposer sa sélection d’articles de table tendance et chic siglés Chabi Chic, de prêt-à-porter, de bijoux et cadeaux raffinés made in Morocco. L’Atelier de Laurence 9, rue Al Mabara - Quartier Josafat - Tanger
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Ateliers de cuisine par Aziza • Pour adultes - Cuisine et pâtisserie marocaine Le jeudi de 9 h à 11h30 Tarif 400 Dh/mois + inscription et assurance 150 Dh annuels Possibilité d’une séance d’essai à 100 Dh • Pour enfants et ados De 6 à 10 ans le mercredi de 14h30 à 16 h De 11 à 15 ans le mercredi de 17h15 à 18h45 Tarif 350 Dh/mois + inscription et assurance 150 Dh annuels Possibilité d’une séance d’essai à 60 Dh Flamenco Le mercredi à 21 h et le vendredi à 8h30 Théâtre Tous âges le jeudi à 19h30 Qi-gong Le vendredi à 9h45 et le samedi à 11h15 par Marina Perez Guerreiro Séance d’essai 50 Dh le samedi 25 avril à 11h15 Et toujours les ateliers de danse (flamenco, hip hop, break dance, danse afro, salsa, tango), d’acrobatie et art du cirque, dessin instinctif et de langues (darija le lundi à 19h30 et à la demande arabe classique, anglais, allemand, italien, espagnol, etc.) Tarifs 300 Dh/mois + inscription et assurance 150 Dh annuels Possibilité de faire 1 séance d’essai à 50 Dh
Festival national du Design et de la Photographie C’est la 2e édition de l’événement organisé par le Club Design & Photography de la Faculté des Sciences et Techniques de Tanger par le biais de l’Association Marocaine de Design & Photography. Il aura lieu en présence de photographes professionnels, peintres, infographistes, etc. Une occasion de présenter aux amateurs le charme de ces deux domaines artistiques et de vivre durant toute une semaine dans une ambiance créative. Au programme ateliers, conférence, remise de prix… et en point d’orgue une exposition dont le vernissage aura lieu le 3 avril à 18 h à la galerie Ibn Khaldoun à Tanger. Du 3 au 12 avril Informations sur Facebook : AMDP.Tanger et par mail : amdp.contact@gmail.com
EXPO PIQUANTE Sophia Tazi, designer marocaine, expose ses meubles et objets autour du Chumbo (figuier de Barbarie). Une sélection pleine d’humour faite de chandeliers, tables, banquettes… À voir du 11 au 25 avril chez las Chicas.
WEEKEND SPÉCIAL RECYCLAGE La seconde édition se tiendra du 17 au 19 avril. Au programme : ateliers, projections, rencontres, troc, ramassage, jeux, collecte… Infos détaillées sur www.tabadoul.org
INVITATION GOURMANDE
L’association ADRaR (Agir pour un Développement Responsable & Respectueux des Femmes et des Hommes, des Produits et des Œuvres, de l’Environnement Social et Naturel) vous invite à son assemblée générale et en profitera pour vous présenter une sélection d’huiles d’olive et de miels produits dans le nord et l’ensemble du Maroc. L’assemblée sera suivie d’un buffet préparé par les mamans de l’association 100% mamans. Entrée libre et gratuite, sur inscription préalable auprès de l’association. Le 22 avril à 18h30 à l’école Annour 11, avenue Imam Ibn Hajar, quartier Ain Hayani Contact : adrar2013associationtanger@gmail. com ou tél. : 06 27 87 56 90 / 06 61 22 36 87 / 06 94 75 52 62
PROGRAMME TANGER ACCUEIL • Le 2 avril à 10h30 : Visite du port de TangerMed (ouverte aux conjoints et aux amis) - Accueil à 10h30 au belvédère (n°3 sur le plan) – Sur inscription par internet • Le 4 avril à 20h30 : Escapade gourmande ‘’spéciale tapas’’ (ouverte aux conjoints et aux amis) au restaurant ‘’Le Golden Beach’’ • Le 7 avril à 18h30 : Dictée chez Chantal (maximum 7 personnes) • Le 10 avril à 15 h 30 : Réunion chez Malika Inscriptions activités : clouisemichel@hotmail.fr
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ACTUS
RENDEZ-VOUS EN VILLE
LAS CHICAS PRINTANIÈRES Pour fêter l’arrivée du printemps, découvrez la nouvelle collection de Akbar Delight, ses couleurs, ses broderies et ses matières nobles. Et profitez de la terrasse qui ouvrira de nouveau ses portes avec un nouveau look à partir du 1er avril, sans blague… Las Chicas - 52, rue Kacem Guennoun - Porte de la Kasbah
Trophée du Centenaire Royal Country Club de Tanger Sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI Du 9 au 11 avril 2015 Trois jours de festivités pour marquer le centenaire de l’un des plus anciens golfs d’Afrique, autour notamment du Trophée du Centenaire qui sera l’occasion pour 88 joueurs de s’affronter en deux tours de compétition (36 trous) sur les greens verdoyants de ce parcours légendaire. En marge de la compétition, le Royal Country Club de Tanger inaugurera son musée dans l’enceinte du club-house. Un espace qui retracera l’histoire du club prestigieux à travers des photos, des coupures de presse, des tableaux et des objets précieux. Un livre commémoratif et un film documentaire seront également présentés durant ces festivités. Un grand dîner de gala, belle occasion de rendre hommage aux personnalités ayant activement contribué à la construction de la légende, viendra clore l’événement. Tout le programme sur www.royalgolftanger.com
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ACTUS CES TANGÉROIS QUI BOUGENT
Les Tangéroises au top ! Ce mois-ci encore, ce sont des femmes qui sont à l’honneur dans cette rubrique qui vous fait découvrir les dynamismes tangérois. Mais où sont les hommes ?
EXPLORACADEMY
Du nouveau dans le paysage touristique tangérois
« Good things to do, fun things to learn », tel est le credo qui a motivé Hasnae Alami, jeune Tangéroise récemment revenue de France pour démarrer son activité dans sa ville natale. Implantée dans le domaine du tourisme, Exploracademy a pour but de promouvoir les savoir-faire marocains et les ressources de la ville et du littoral afin d’offrir une multitudes d’activités au touriste en mal d’expériences inédites et de sensations. Cours de cuisine marocaine, de darija (langue marocaine), de danse orientale, de surf, ateliers de création artisanale (tissage, maroquinerie, bijoux, poterie...), promenade en dromadaire, randonnée équestre ou sortie en plongée sous-marine, Exploracademy n’est jamais à court d’idées pour faire de votre séjour une expérience inoubliable. Son secret ? Une mise en relation testée et approuvée avec les meilleurs professionnels de la ville. Le concept couvre également toutes les autres grandes villes touristiques du Royaume, et n’est pas réservé exclusivement aux touristes. Avis donc à tous les Tanjaouis : venez vite en profiter vous aussi ! Toutes les infos sur www.exploracademy.com
LE MONDE D’IMAN CHAIR
Couleurs, danse et cinéma
Iman Chair, Tangéroise installée à Casablanca, est la maman hyperactive d’un enfant autiste, l’artiste Pipoye, spécialisé dans un univers
numérique très coloré. L’actualité de la jeune femme est particulièrement riche en ce printemps 01, avec tout d’abord la réalisation d’un premier court métrage, L’Atiste, un film autobiographique expérimental sélectionné pour concourir à la e édition du festival Cinéma et Handicap qui se tiendra à Lyon du au mai prochain (film visible sur le site du festival et sur Youtube). L’autre événement, c’est ce rêve enfin réalisé : la naissance du spectacle de danse retraçant l’histoire et l’itinéraire de son fils, Le monde de Pipoye, réalisé sur une chorégraphie de Anne-Lise Riscalla avec la participation du talentueux Wajdi Gagui pour les parties lumière et son. Iman ne cache pas sa joie et son enthousiasme devant l’aboutissement de ce projet cher à son coeur : “ Ce spectacle raconte l’itinéraire du jeune artiste autiste Pipoye, de sa naissance jusqu’à son éclosion artistique. C’est une invitation à découvrir le chemin parcouru, un chemin non sans embûches mais un chemin où les sens sont pleinement en éveil. Vous pénètrerez dans son univers “ kaléidoscopique ”, un monde où s’entremêlent couleurs, mouvements, sons et musique, un monde qui ne vous laissera pas indifférent. C’est la naissance d’un être différent, c’est la naissance d’un art différent ”. Performé par une troupe de danseurs professionnels issus de la culture hip hop, Le monde de Pipoye sera proposé au public le avril à 0h0 au théâtre de la F.O.L. à Casablanca. Billets en vente 100 Dh au Théâtre de la F.O.L. et chez Local D espace de danse. Renseignements sur simple demande au 00
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ACTUS SORTIES
a eurs espa oles a er À Tanger, où que l’on soit, l'Espagne nous fait de l’oeil. Alors, pour profiter de l'ambiance animée des soirées à l'espagnole, voici un petit carnet d'adresses des lieux à visiter. Par Dounia Tengour PEPE OCAÑA En plein dans le thème Pour de l'authentique, vous avez frappé à la bonne porte. Adresse bien connue àTanger, Pepe Ocaña,c'est un petit bar à tapas typique et surtout une enseigne qui existe depuis plus de 40 ans. Chaleureux et idéal pour boire un verre entre amis sur des tabourets en bois ou bien debout, à l’espagnole. Ici, que des produits frais, parole de Fouad, le patron qui, de retour d’Europe, a repris l’adresse en 2009. La cuisine est simple, ponctuée parfois de quelques saveurs rapportées d’ailleurs comme ces ailes de poulet épicées imaginées après un voyage enTanzanie. Un délice… Et la fameuse paella, bien sûr, deux fois par semaine. Avis également aux amateurs de foot, pour les soirées spécial Classico, c'est ici que ça se passe ! Soda 20 Dh. Bière 30 Dh.Verre de vin 27 Dh. Du lundi au samedi de 12 h à 15 h et de 19 h à 23 h Pepe Ocaña - 7, rue Jabha al Watania
RUBIS GRILL La nostalgie au rendez-vous Pour découvrir un endroit insolite et captivant, c'est au Rubis qu'il faut aller. Sur le bar, une photo de l'écrivain Mohamed Choukri, un habitué, à côté d'Ahmed, l'ancien propriétaire. Des tapas, oui, mais pas seulement. Le Rubis, c'est surtout une carte internationale.Atmosphère bistro avec serveurs en uniformes, s'il vous plaît. Le plus : musique live tous les soirs sauf le dimanche. Soupe de poisson 35 Dh. Soda 15 D h. Bière à partir de 24 Dh. Ouvert tous les jours de 11 h à 1 h. Le Rubis Bar - 3, Ibn Rochd (ex. rue Henri Regnault)
NUMBER ONE Comme chez soi Aller au Number One, c'est à coup sûr, aller chez des amis. Ici, pas de chichis. Foreigners friendly, jeune et décontracté, c'est « el lugar para estar » ! Le service
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« sur-mesure » en plus. Karim,le maître des lieux,nous fait revivre tous les classiques pop, rock, jazz et blues. Une boisson servie, les tapas sont offertes. Le restaurant met à l'honneur la cuisine marocaine avec des vrais plats du terroir. Chez Karim, impossible de ressortir sans le sourire... Tortilla 50 Dh. Soda ou bière à partir de 25 Dh. Ouvert tous les jours de 12 h à 15 h et de 18 h à 1 h (sauf les lundi et mardi midi). Le Number One - 1 Boulevard MohamedV
Ouvert tous les jours sauf le dimanche de 11h30 à 14h30 et de 19 h à 23 h. La Grenouille - 3, rue El Jabha el Ouatania (Ex. rue Rembrandt)
LA BODEGA L'Espagne àTanger, olé ! Envie d'Espagne ? Pas besoin de traverser le détroit. Allez à la Bodega !Très prisé en soirée, le bar offre une ambiance animée, lounge et chic. Lumières tamisées et tout de rouge vêtue, la Bodega mise sur des tapas raffinés et un service de qualité. Alors, parlez-en autour de vous, mais pas trop, car il n'y aura pas de place pour tout le monde. Tapas de 30 à 110 Dh. Soda 30 Dh. Bière 35 Dh. Ouvert tous les jours de 12 h à 16 h et de 18 h à 1h30. La Bodega - 5 avenue Allal Ben Abdallah
LA GRENOUILLE C'est pas une fable Espagnole ? Pas vraiment. Mais n'allons pas trop vite en besogne. Ce lieu aux allures de cantine est un meltingpot made in Tanger. Côté carte, cuisine française au rendez-vous. Et la cuisine espagnole ? Ne vous inquiétez pas, vous aurez de quoi régaler vos papilles, la Grenouille fait aussi bar à tapas.Allez donc faire un tour chez ce gentil batracien, il vous fera bon accueil, vous verrez ! Calamars 65 dh. Soda 12 Dh. Bière à partir de 22 Dh.
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Jean-Pierre Desnoux MK Aéro / Lelma prend de la hauteur
Il faut traverser de bout en bout l’énorme zone franche à l’entrée de Tanger pour découvrir, en bordure d’un champ encore inoccupé, les deux usines dirigées par Jean-Pierre Desnoux. MK Aéro, filiale du grand Mecachrome français et Lelma, née en association avec le groupe bordelais L’Electrolyse, deux entités dont le mariage de raison, à Tanger, a été à la fois un challenge à mener et un éclair de génie. Celui qui œuvre depuis 2008 à cette tâche a accepté de recevoir URBAIN. Visite guidée. Par Christine Cattant Photographies : N. S. / URBAIN
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Jean-Pierre Desnoux au centre de l’encadrement d’une fenêtre de cockpit d’Airbus A320.
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→ L’ambiance
est calme et décontractée dans les locaux lumineux de MK Aéro en ce matin pluvieux de mars. Jean-Pierre Desnoux, jeune quadragénaire souriant et à la poignée de main franche, nous accueille avec enthousiasme. Heureux et plutôt fier du travail accompli. Et il y a de quoi. Dans cette filiale à 100 % du groupe Mecachrome France créée en avril 2008, ils étaient neuf Français au démarrage. Ils ne sont désormais plus que deux et pourtant, l’activité ronronne sans accroc et ne cesse de se développer, dans ce secteur porteur qu’est la fabrication de pièces pour l’aéronautique. Les productions actuelles du site – entre 5000 et 7000 éléments par mois – équipent toute la gamme des avions Airbus, de l’A320 au plus récent A350. Des pièces de structure diverses allant des cadres qui tiennent le fuselage aux traverses de plancher en passant par les éléments de case de train d’atterrissage, les pièces qui composent les mats réacteurs, les glaces ouvrantes de cockpit, des éléments d’aile et de multiples pièces de jonction. Dans l’usine, l’ambiance est laborieuse. On remarque avec plaisir des femmes au travail. Elles représentent 25 % de l’effectif en production (opérateur, encadrement) et 40 % en administratif : « Les femmes sont un point fort pour nous et une richesse grâce à leur implication et leur professionnalisme » nous confie Jean-Pierre Desnoux. La formation du personnel est un point délicat : « Notre personnel provient de tous horizons. Hormis pour certains poste à
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responsabilité pour lesquels nous nous sommes fixé des critères liés au diplôme, nous n’avons pas de limite. La formation et l’évaluation se fait sur le terrain car en situation, certains « diplômés » ne font pas toujours la différence avec ceux qui n’ont pas pu aller au bout de leur études. Nous recherchons simplement des têtes bien pleines. Pour l’accompagnement des opérateurs, nous avons dû être particulièrement vigilants, en créant notre propre programme de formation et en mettant les hommes au cœur du système ». La partie de MK Aéro, c’est l’usinage, le formage, la finition et l’assemblage des pièces, à partir essentiellement d’aluminium, mais également de quelques alliages d’acier et d’inox. Puis l’on passe dans la seconde usine, chez Lelma. Ici, on réalise le contrôle non destructif, le traitement de surface et la peinture de pièces aéronautique en aluminium. Jean-Pierre Desnoux insiste sur l’avantage de cette alliance : « Les deux entités sont complémentaires sur le marché, elles offrent une solution globale et intégrée de la transformation de la matière première jusqu’au produit fini, sans intermédiaire. Même si ce n’est pas toujours très simple à gérer à cause notamment des cultures industrielles différentes (liées à la taille des maisons mères et aux métiers différents), cela fait partie du challenge, l’essentiel étant que les objectifs convergent. D’ailleurs aujourd’hui, elles ne peuvent plus se développer l’une sans l’autre ! » Lelma est née en 2011 et la production a démarré dès 2012. Jean-Pierre Desnoux, pour faire tourner ce qu’il
Façonnage, assemblage, traitement ou peinture des pièces... Les employés de MK Aéro/Lelma sont formés pour travailler avec une précision chirurgicale.
Ci-dessus : Case de train d’atterrissage Airbus montée.
Page suivante : Cadre 6 pour Airbus A350, la plus grande pièce réalisée à Tanger.
appelle avec humour ces « deux enfants terribles » que sont MK Aéro et Lelma, est épaulé par Patrice Bureau, responsable des opérations et de la formation côté MK Aéro, et par Guillaume Lucbernet, responsable technique chez Lelma. Deux experts aux savoir-faire solides et à la connaissance parfaite des process. Chez LELMA, on applique des procédés de traitement des pièces novateurs au Maroc. « Nous étions les premiers à mettre au point et à qualifier le procédé d’oxydation anodique sulfo-tartrique au Maroc en 2012. C’est un traitement de surface « chrome free » qui permet d’assurer une protection anti-corrosion et une accroche peinture identique au traitement « ancienne génération » à base de chrome, très polluant ». Justement, quand on lui parle de la gestion
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des déchets polluants, Jean-Pierre Desnoux précise : « Le traitement de surface nécessite en effet l’utilisation de produits plus ou moins polluants. C’est la raison pour laquelle, afin de répondre aux exigences environnementales, nous avons développé au sein de LELMA une chaîne de dépollution par voie physicochimique nous garantissant une parfaite maîtrise de nos rejets, en accord avec les normes européennes et locales ». Mais alors, pourquoi venir ici ? Pour la proximité avec l’Europe, la zone franche d’exportation, le port Tanger Med, la vue sur la mer… Sur le marché aéronautique, la concurrence est mondiale. C’est une des rares industries à pouvoir se targuer d’une visibilité des carnets de commande à plus de cinq ans. Logique qu’elle attire de plus en plus de pays soucieux de développer
« L’aéronautique est une des rares industries à pouvoir se targuer d’une visibilité des carnets de commande à plus de cinq ans. » voire de conserver un tissu industriel, le bassin d’emploi qui l’accompagne et de profiter d’offsets lors de signatures de gros contrats d’achat… Les pays qui sont actuellement les plus présents sur ce marché sont la Chine, l’Inde, la Corée du sud et les Émirats Arabes Unis. Même si les salaires minima de ces pays ont augmenté ces dernières années, leur capacité d’investissement leur permet de gagner en productivité et offre un niveau de qualité et de prix qui relègue les contraintes logistiques au second plan. « Le positionnement du Maroc se rapproche de ce que le Mexique est à l’Amérique du nord, une base stable à coûts compétitifs aux portes de l’Europe. Il ne faut pas
négliger le Portugal et l’Espagne qui offrent des possibilités d’implantation à moindre coût avec des salaires parmi les plus bas d’Europe », explique JeanPierre Desnoux. « Notre objectif est de continuer à nous développer sur les « travaux mains », investir dans des moyens d’usinage de plus grande dimension, de nouveaux procédés de traitement de surface, la liste est longue… » Le directeur de MK Aéro/Lelma est un homme heureux. D’abord soudeur chez PSA après un BEP opérateur régleur, il reprend ses études à zéro et obtient son diplôme d’ingénieur en systèmes de production : « ça a duré
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Jean-Pierre Desnoux et ses collaborateurs, à gauche Guillaume Lucbernet et à droite Patrice Bureau.
« Peu de gens étaient convaincus au départ que cela pouvait marcher. » deux mois avant que je me décide à retourner à l’école. Souder des charnières de porte toute la journée m’aura servi de leçon ». Après deux ans chez Valeo en Italie, il entre chez Mecachrome et grimpe tous les échelons jusqu’à la création de la filiale marocaine. « Ce poste est un challenge au quotidien, je n’avais pas idée du potentiel qu’il pouvait y avoir en démarrant en 2008, ni de ce que nous allions devenir. Peu de gens étaient convaincus au départ que cela pouvait marcher et apporter quelque chose au groupe, c’est ce qui nous a fait avancer pour démontrer qu’on peut aller plus vite et aussi bien (voire mieux) ici, qu’en Europe ou ailleurs. Le plus gros défi à venir consiste à conserver notre
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dynamique, nos qualifications et notre ADN spécifique tout en grossissant en termes d’effectif et de produits ». Et Tanger alors ? « Ma vie est toujours en mouvement, comme cette ville qui ne cesse de se développer sans perdre son âme, on finira par ne plus faire la différence entre l’activité industrielle, balnéaire ou touristique, tout semble s’intégrer avec un certain équilibre. La vie n’en devient que plus agréable ». Quand on lui demande quelles sont ses perspectives après le Maroc, il répond en riant : « Ma mission ici est à durée indéterminée ! Quand je n’aurais plus rien à y apporter ou à apprendre, je tournerai la page. Pour quoi faire ? Aucune idée, j’ai vraiment peur de m’ennuyer si je passe à autre chose… »
MAG’ LE BILLET
Chaouiyates
Un gratin de sable et un verre de mer Par Mokhtar Chaoui, écrivain
© Friedberg
ont réponses et solutions à tout. Allahou Akbar ! Alléluia ! Hare Krishna Hare Rama ! Suis-je le seul à ne pas comprendre encore que je vis dans le plus beau pays du monde ? Va falloir qu’on me formate. En attendant, je préfère rester le grincheux que je suis et aller décharger ma bile sur le seul endroit qui m’apaise : la MER.
J’allume la télé et je ne vois que des reportages sur les guerres, les assassinats, la misère. Je me connecte à Facebook et je ne découvre que des citations à l’emportepièce, vidées de leurs sens, des appels à « liker » et à partager des âneries, des sourires jaunes et des poses doctes de tous ceux et celles qui cherchent à vendre leurs navets, des « j’aime », « tu es ravissante », « je t’emmerde » et toutes les amabilités requises. J’écoute la radio et je n’entends que des « experts » de tous poils, dépositaires d’un savoir sidéral et surtout sidérant, qui vous conseillent de choisir tels ingrédients et pas tels autres pour vos repas, de manger ceci et pas cela, de coucher comme ci et pas comme ça, etc. etc. Je ne savais pas que le Maroc détenait autant de génies qui savent tout, parlent de tout,
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Heureusement qu’il y a la mer, le sable, l’écume et surtout le râle des vagues qui couvrent le vacarme des humanoïdes. Aves-vous constaté que chaque fois que vous êtes sur la plage, que vous marchez sur le sable mouillé, que les vagues viennent s’écraser contre vos pieds, tous les autres bruits s’estompent ? La télé peut téter le fric des abonnés, la radio peut éradiquer l’intelligence, Facebook peut fossiliser les esprits… Vous, vous êtes pénard, seul avec les grains de sable que vous broyez entre vos doigts, avec les écumes du jour qui éclatent entre vos mains, avec les petites vagues qui glissent sous vos pieds, avec l’iode qui chatouille vos narines. Dieu a créé la MER pour qu’on y nettoie nos corps, y purifie nos âmes et y noie nos désillusions. Un gratin de sable et un verre de mer sont plus doux à nos cœurs que le plus thérapeutique des divans. Je plains les villes sans mer. Ce n’est pas de leur faute, vous me direz. Je le sais, mais qu’elles plongent alors dans la reine-mère de toutes les mers : LA LECTURE. Elles y trouveront du sable, des vagues, de l’écume et surtout… du rêve. Nous avons tellement besoin de rêver en ces temps cauchemardesques ! Et si ce n’est pas pour rêver, lisez pour ne pas mourir idiot. Après tout, il faut être bien armé pour répondre aux jugesanges de l’au-delà ; sinon, RIEN des jardins luxuriants, WALOU des houris, NADA des rivières cristallines, NOTHING des fruits onctueux... et bonjour les barbecues. Vous me suivez ? Alors, que la LECTURE soit votre MER et vous emporte au PARADIS !
À LA UNE
RENCONTRE
Abdellah Taia, de colère vitale...
De passage à Tanger, l’écrivain Abdellah Taïa eut la gentillesse de nous accorder du temps pour nous présenter son dernier opus, Un pays pour mourir (Seuil). Rendez-vous est pris à l’hôtel Minzah, dans sa chambre au lit défait pour nous garantir une tranquillité certaine. Prévenant, enjoué, curieux des autres et désireux de parler, sans langue de bois surtout, Abdellah Taïa nous a invités à visiter son univers de magie, de colère et de désirs. Entretien. PAR PHILIPPE GUIGUET BOLOGNE
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© D.R.
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À LA UNE
RENCONTRE
Pourquoi avoir intitulé votre dernier roman Un pays pour mourir ? Pendant longtemps j’ai pensé qu’au Maroc je ne pourrais pas survivre. J’étais trop seul et je ne savais pas où trouver mon propre salut. Ma mère parvenait à se préserver à travers les zaouia, dans la magie, il y avait tout le temps dans notre quartier des lila où elle se rendait et trouvait son salut. De mon côté, j’avais plein de rêves, d’aspirations artistiques, mais nous étions très pauvres et je ne voyais pas comment accéder à un monde qui semblait très éloigné. D’autre part je me savais homosexuel, et même si j’ai gommé cela pendant des années, si je ne l’ai pas montré au monde, je me rendais bien compte que j’allais un jour être dans l’obligation d’affronter cette chose en moi… Et donc je comprenais que mon salut en aucune façon n’était au Maroc, que j’allais être obligé de fuir, que je ne voulais pas de ce pays pour mourir. À l’époque, jusqu’à l’âge de 25 ans, j’étais parfaitement naïf, porté par des rêves très romantiques et aujourd’hui, alors que j’ai 41 ans, je réalise que c’est ce même romantisme, cet idéalisme teinté de rose bonbon, qui m’a sauvé : si je n’avais pas cru en des rêves tels que pouvoir vivre heureux, assumer mon homosexualité, devenir réalisateur, habiter à Paris, rêves totalement irréalisables d’où je viens, je serais maintenant un homme détruit. Le Maroc d’aujourd’hui vous permettrait-il de vous réaliser dans votre différence ? Pas seulement pour les personnes différentes, mais pour tout être humain
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qui veut gagner un semblant de liberté, il faut un moment quitter tout ce qui le lie et le relie à la famille, à la religion, à la culture. Il lui faut se constituer par luimême en dehors de ce qui l’a fait… Vous saviez que votre évasion passerait par l’écriture ? J’ai toujours senti que le cinéma pouvait m’aider, mais pas la littérature. Les écrivains et les intellectuels marocains étaient trop élitistes, condescendants et inaccessibles pour les pauvres et simples comme nous. Je ne pouvais pas m’identifier à eux et à cet art. En revanche, tout le monde peut avoir accès au cinéma, qu’on parle d’un film égyptien ou d’un Tarkowski. Mais là, c’est mon analyse d’aujourd’hui, car plus jeune je croyais que seule une personne,
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Avec Saïd Mrini à Casablanca.
une relation amoureuse, pouvait me sauver et qu’il me fallait fuir très loin. Avez-vous maintenant trouvé votre pays pour mourir ? C’est avant tout le rêve. Ou peut-être aussi un corps, un corps d’homme. Un homme plus âgé que moi dont la seule présence réaliserait le miracle de mon salut… J’ai vraiment le sentiment que je ne peux pas résoudre tout, de la vie, tout seul et de moi-même, même si d’une façon effective c’est ce que je fais. Chacun de nous peut avoir le sentiment de tout maîtriser et de tout connaître de soi, et puis un jour on se rend compte de ce qui s’est réellement passé dans notre vie et quelles ont été les vraies raisons qui nous ont motivés… Une réalité très différente de que l’on croyait sur le
moment où les choses se passaient. Mais au présent, sans cette distance, nous sommes toujours dans une inconscience, une sorte d’aveuglement qui nous domine. Être épaulé, assumer tout cela à deux serait moins difficile… Ce pays ne sera donc pas Paris ? Paris aurait pu être l’espace physique du salut des trois personnages du roman. Ils en ont tous rêvé. Ils ont tous été attirés par une vision sensuelle de cette ville, mais une fois arrivés dans la capitale, ils se rendent compte qu’ils sont dans l’obligation de devenir Français telle que la France décide qu’ils doivent être. Ce n’est plus eux. D’où qu’ils viennent dans le monde, on exige d’eux cette impossibilité. La France est dans un tel nombrilisme, dans de telles certitudes
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À LA UNE
RENCONTRE
par rapport à son histoire et ses valeurs, qu’elle ne prendra jamais le temps d’écouter des gens aussi peu visibles que mes personnages. Or, ils participent aussi à la vie, à son économie, à sa culture, à sa sexualité… Comment vit-on en tant que musulman aujourd’hui en France ? Je n’ai pas quitté le Maroc pour m’affranchir de ma terre, mais pour me permettre de m’affirmer et de dépasser ma condition. Seulement parce qu’étant d’ici, c’était ce pays qu’il me fallait quitter. Effacer le Maroc de ma mémoire et de mon corps est une chose impensable. Mais vivre à Paris m’a donné la possibilité d’entrer dans une nouvelle forme de guerre, de lutte,
« Effacer le Maroc de ma mémoire et de mon corps est une chose impensable. » de me confronter à une réalité autre où je me devais de ne pas devenir cet immigré arabe, tel qui était prédéfini par l’histoire et qui n’avait rien à voir avec moi-même. Mais malgré les difficultés administratives et le racisme ambiant, je serai toujours reconnaissant à la France de m’avoir donné l’opportunité de mener ma guerre, ma propre guerre, de faire des choses et de me réaliser, alors qu’au Maroc j’aurais dû très vite déposer les armes. Les personnages de Un pays pour mourir sont tous effectivement en guerre, eux aussi… Ils sont en colère, ils sont possédés, ils sont conscients de leur sort et de ce à quoi ils sont soumis, mais j’aime en eux
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qu’ils gardent une folie à la fois triste et heureuse, qui est leur liberté. Ma mère était ainsi… Fondamentalement, c’est ça ce pays où mourir, un espace pour la folie. Le paria reste un modèle littéraire de l’expression des colères… Ma colère personnelle, celle qui me concerne, je l’ai déjà exprimée dans des livres et des articles. Je ne crois pas en la littérature thérapeutique et je n’écris pas pour exprimer ma névrose, même si cela peut arriver. Mais il est essentiel pour moi que mon projet concerne les autres. Ici, c’est donner la parole aux autres pour les laisser exprimer leur colère. A la recherche du cri de Munch, le cri de ma mère dans une lila, le cri des femmes marocaines qui se rendent dans les zaouia… Il m’est essentiel de relier ma littérature à cette colère originelle. C’est l’une des choses que j’aime au Maroc, cette capacité des gens, quels que soient leurs plaintes et leur mécontentement, de faire des choses qui les mènent au bout d’eux-mêmes, des choses insensées, qui peuvent être des gestes esthétiques, des inventions extraordinaires… La littérature, pour moi, doit se nourrir de cela… On pourrait ressentir que vous vous acheminez vers un style qui se rapproche de plus en plus de celui des aînés, Chraïbi, Ben Jelloun, Serhane… Ces écrivains appartiennent à un autre monde que le mien. J’ai étudié en arabe, je n’ai pas le même rapport à la colonisation, ni même probablement les mêmes origines sociales. Mais nous sommes tous traversés par une même
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À LA UNE
RENCONTRE
« L’oralité est dans notre ADN collectif. »
L’affiche de son premier long métrage, réalisé en 2012, L’armée du salut, et son dernier ouvrage, Un pays pour mourir, paru en 2015.
culture orale commune. Je ne parle pas de folklore, mais bien de la vie et de la culture quotidiennes au Maroc. L’oralité est dans notre ADN collectif. Je ne peux dire que je m’inscris dans une tradition que si elle est vivante et libre ; mais si on parle d’une parole officielle ou des écrivains qui en sont les sbires, je rejette loin de moi cette idée d’être dans une tradition. Cela pourrait aussi tenir à une esthétique de l’émancipation… J’ai toujours cette obsession, effectivement, de sortir de tous les carcans. Mais la plupart de mes personnages, comme moi-même, nous ne parvenons jamais à une émancipation totale. Il y a des moments qui relèvent du miracle, des possibilités de rencontres entre deux personnes, deux corps, des possibilités d’ailleurs. C’est ce qui fait que l’on continue à vivre, et que je continue à écrire. Plus j’écris, plus je vais profondément dans les choses, et plus j’atteins une conscience du monde et des liens d’aliénation entre les hommes
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qui fait naître en moi un certain désespoir. Mes livres sont de plus en plus complexes et sombres. C’est probablement cela qui donne un ton à mes derniers livres. Mais je crois réellement que l’écriture, la vraie, c’est ma mère, ses croyances, sa folie, sa foi et sa simplicité, tout ce qui nous dépasse, une cosmogonie. C’est ça aussi le vrai Maroc. La littérature est forcément liée à la pauvreté de tout être, même de ceux qui sont riches. On sent aussi dans le style du roman votre désir de cinéma.. Au fond, ce que j’aime dans le cinéma, c’est la magie du montage, de l’ellipse, et la part d’imaginaire ainsi créée. J’essaie de retrouver cela dans mon écriture, du bout à bout, du fragmentaire, de l’elliptique. Ma littérature va effectivement avec un certain cinéma, pauvre et populaire, sans référence culturelle et spontané. Et Tanger dans tout ça ? Tanger, c’est mon premier voyage étant enfant, un séjour à l’hôtel Cecil tel que je le raconte dans L’armée du salut, d’autant plus magique et important qu’il se faisait avec le grand frère, une de mes grandes sources d’inspirations… Tanger est donc dans mon essentiel, dans mes « scènes primitives »…
L’OEIL DU PHOTOGRAPHE
La villa Harris par Juliette Parisot
Après la parution, le mois dernier, de deux ou trois articles dans la presse annonçant triomphalement la rénovation de la villa Harris, URBAIN a eu envie de vous proposer ce portfolio composé des photographies de la talentueuse Juliette Parisot prises en 2012 sur le site dévasté par le temps et les squatteurs. Parce que ce n’est pas si souvent ces derniers temps qu’on nous apprend qu’un site en péril va être sauvé, la nouvelle mérite d’être saluée. Et cela même s’il est difficile de vérifier l’information sur place ou auprès d’une source fiable. Affaire à suivre, donc. Espérons que lors de son prochain passage, la photographe trouvera à cette même place une magnifique demeure restaurée dans son jus d’origine...
Juliette Parisot est une jeune photographe lyonnaise de 29 ans dont le travail a déjà fait l’objet de nombreuses expositions en France et au Maroc. Passionnée par les zones péri-urbaines et les lieux abandonnés, elle a surtout développé une véritable obsession pour ce qu’elle appelle “l’heure bleue”. Depuis bientôt dix ans, elle n’a de cesse de décliner ce moment poétique, plus connu sous l’expression de « entre chien et loup ». Découvrez son travail sur www.julietteparisot.com
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LA FABRIQUE restaurant-galerie
7, rue d’Angleterre (direction Grand Socco) - Tanger TÊl. : 05 39 37 40 57 - Mail : lafabrique.tanger@gmail.com www.facebook.com/tanger.lafabrique
CULTURE
AGENDA
- l'agenda culturel expositions
L’ART FIGURATIF AU MAROC Du 10 au 30 avril, deux galeries accueillent
les
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artistes
SOUFFLE
marocains originaires de Tétouan,
Exposition collective des artistes de la galerie Conil.
de Fès, du Sud du royaume et de
La Fabrique - Vernissage le 11 avril à 20 h
l’étranger composant l’Alliance Nationale des Artistes figuratifs, association
créée
en
2014
pour apporter un éclairage sur
Amina Rezki Prolongation de
l’importance du chemin parcouru
l'exposition des œuvres
par la tendance artistique de la
d’Amina Rezki. Récents
figuration au Maroc. À noter une
dessins et peintures
conférence sur l’exposition aura
réalisés par l'artiste entre
lieu à la New England University
Bruxelles et Tanger. À
le 11 avril à 11 h.
découvrir, des œuvres
Galeries Dar d’art et Medina
fortes et puissantes
art Gallery
durant tout le mois d'avril.
Vernissage simultané le
Galerie Conil
10 avril à partir de 18h30.
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IN URBA
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Miguel Chevalier Digital Arabesques 2015 « Digital Arabesques » est une installation de réalité virtuelle
Qu’est-ce que filmer une ville ? Du 4 au 7 avril En collaboration avec l’Union des Photographes arabes, l’Institut présentera une exposition de photos des villes des Émirats Arabes, ainsi que les gagnants du concours « Tánger : caras de una ciudad ». Une table ronde aura également lieu autour du thème « Le Cinéma et l’architecture, relations et perspectives », accompagnée de la projection du court métrage Displacement de Manuel Alvarez Diestro sur Hong Kong, l’une des villes les plus densément peuplées au monde.
générative et interactive de l’artiste Miguel Chevalier. L’installation se déploie au cœur de l’ancienne médina de Tétouan dans la résidence d’artiste Dar Benjelloun. Elle est projetée au sol tel un tapis magique. Visite sur rendezvous au 05 39 96 12 12, du lundi au vendredi de 15 h à18 h, jusqu’au 15 avril. www.miguel-chevalier.com
Institut Cervantes
Dar Benjelloun - Médina de
Table ronde/projection le 5 avril à 10 h
Tétouan
Vernissage le 6 avril à 16 h
Vernissage 3 avril à 19 h
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CULTURE
AGENDA
littérature
Les tribulations dernier Sijilmassi Fouad Laroui
Cuatrocientos años del Quijote por el mundo Littérature, arts plastiques, musique, cinéma mais aussi vie quotidienne, nombreux sont les domaines qui ont été impactés par la vision du monde et la pensée de Don Quichotte. Une exposition composée à partir du travail de compilation réalisé par Gonzalo Armero pour la revue Poesia et intitulé « Vida del libro Don Quijote de la Mancha ». Et à l’occasion du 4e centenaire de la publication de la seconde partie de Don Quichotte, les Instituts Cervantes du Maroc organisent une lecture collective « Leyendo el Quijote », en vidéoconférence. Jusqu’au 24 avril. Institut Cervantes Lecture coordonnée le 23 avril à 16 h Vernissage le 8 avril à 19 h
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Jawhar Vignet-Zunz Les Jbala du Rif Conférence de Jacques Jawhar VignetZunz, anthropologue au CNRS et à l’Institut d’études et de recherches sur le monde arabe et musulman, à l’occasion de la publication de son ouvrage Les Jbala du Rif aux éditions Croisées des Chemins. Il viendra présenter ses recherches sur cette région et ses habitants.
Librairie les insolites Le 3 avril à 19 h
du
Rencontre avec Fouad Laroui qui, dans son style inimitable, nous entraîne à la suite de son héros – un ingénieur marocain décidé à rompre du jour au lendemain avec son mode de vie moderne et occidentalisé – dans une aventure échevelée et picaresque. Une tentative de retour aux sources, derrière laquelle se dessine une des grandes interrogations de notre temps : comment abattre les murs que l'ignorance et l'obscurantisme érigent entre les civilisations ? Médiathèque de l’institut français de Tanger le 29 avril à 18h30 Médiathèque de l’institut français de Tétouan le 30 avril à 18h30
débats
Restauration écologique et participative des forêts du nord du Maroc Conférence de Mchich Derrak, ingénieur et doctorant à la Faculté de sciences - Université Abdelamalek Essadi de Tétouan. Médiathèque de l’Institut français de Tétouan Le 23 avril à 18h30
Le rendez-vous citoyen PIERRE RABHI Dans le cadre du week-end écolo recyclage organisé par Tabadoul, projection du documentaire Au nom de la terre de MarieDominique Dhelsing et débat. Pierre Rabhi est paysan, écrivain et penseur. Il est l’un des pionniers de l’agro-écologie en France. Amoureux de la Terre nourricière, engagé depuis quarante ans au service de l’Homme et de la Nature, il appelle aujourd’hui à l’éveil des consciences pour construire un nouveau modèle de société où « une sobriété heureuse » se substituerait à la surconsommation et au mal-être des civilisations contemporaines. Tabadoul Le 17 avril à 19h30
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CULTURE
AGENDA
musique / danse Trio Daniel Mille, Driss El Maloumi et Grégoire Korniluk Trois musiciens, tous virtuoses, trois instruments, tous emblématiques d’univers culturels distincts, pour une création au carrefour de plusieurs esthétiques musicales : populaires ou savantes, profanes ou sacrées. Une rencontre musicale entre l’oud, l'accordéon et le violoncelle, dans un phrasé partagé et un souffle commun. Maison de la culture de Tétouan Concert le 21 avril à 19 h
Milila Band Ce jeune groupe composé de sept musiciens tangérois a vu le jour en 2012 et depuis ces chansons valsent entre les sonorités amazigh et arabe. Ouverts aux fusions avec les musiques du monde, la musique de Milila band et la voix particulière de la chanteuse n’ont aucune frontière. Entrée : 50 Dh (tarif réduit : 30 Dh) Tabadoul Concert le 25 avril à 21 h
KEPA JUNQUERA L’autodidacte Kepa Junkera est l’un des musiciens basques les plus internationaux. À partir de travaux profondément ancrés dans la musique traditionnelle basque, il a créé une œuvre sans frontières influencée par et ouverte sur le monde, sans complexe mais avec beaucoup de respect et de curiosité. Instituto Español Severo Ochoa. Le 15 avril à 19 h
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© Romain Etienne
Hakanaï
Compagnie Adrien M / Claire B Hakanaï est une performance chorégraphique pour une danseuse évoluant dans un cube d’images mises en mouvement en temps réel. L’interaction naît de la combinaison de ce suivi humain et de dispositifs automatiques. Maison de la culture de Tétouan Spectacle le 28 avril à 19 h
ET AUSSI…
Color Blind Concert du groupe afro à la maison d’hôtes Dar Nejma, dans la médina. Informations au 06 37 84 45 13. Le 21 avril à partir de 19 h.
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CULTURE
AGENDA
théâtre
photographie
Aurèle Andrews Benmejdoub Enracinerrance Les sept jours de Simon Labrosse De Carole Fréchette, par l’Akabi Compagnie (France) Simon Labrosse, chômeur à l'imaginaire débridé, toujours plein d'enthousiasme, raconte ses tentatives géniales pour s'en sortir. Il s'invente un métier chaque jour de la semaine : cascadeur émotif, finisseur de phrases, flatteur d’ego, « allégeur » de conscience, amoureux à distance… Dans ses aventures, Simon est soutenu par deux compagnons : Léo, un poète incapable d'avoir une pensée positive et Nathalie, un peu narcissique et obsédée par son épanouissement personnel. La pièce de Carole Fréchette nous interroge avec humour sur la difficulté de trouver sa place dans le monde d'aujourd'hui, le désespoir, le chômage et la solitude. Avec la Fondation Lorin. Entrée : 100 Dh (billetterie sur place avant le spectacle) Accès sur présentation d’une pièce d’identité - Campus sans tabac University of New England Le 22 avril à 20 h
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Poursuite à la galerie Photoloft, jusqu’au 2 mai, de l'exposition des clichés de l’artiste américano-algérien, Deux nocturnes de 19 h à minuit les 9 et 23 avril.
Impro : Meryem Après un atelier de sept
mois,
Hamza
Boulaiz présente au public une démonstration des techniques abordées dans son travail avec ses apprentis
comédiens.
Une façon de disséquer ce qui a permis de monter les scènes du spectacle d’improvisation Meryem interprété par ses élèves. Suivi d’un débat avec le public. Entrée : 30 Dh (tarif réduit : 10 Dh)
Tabadoul - Le 11 avril à 20h30
Jeunesse Ma séance ciné À la Cinémathèque
Edward aux mains d’argent De Tim Burton Fiction, États-Unis, 1991, VF, avec Johnny Depp et Winona Ryder, à partir de 8 ans Edward Scissorhands n’est pas un garçon ordinaire. Création d’un inventeur, il a reçu un cœur pour aimer, un cerveau pour comprendre. Mais son concepteur est mort avant d’avoir pu terminer son œuvre et Edward se retrouve avec des lames de métal et des instruments tranchants en guise de doigts. À partir du 1er avril
Shaun le mouton
Thami Benkirane 1 artiste, 2 expos Thami Benkirane, dont le travail de photographe rayonne par-delà la ville de Fès où il réside, est un authentique pourchasseur de sens. Si la première approche semble urbaine, complètement ancrée dans le présent et le quotidien, c’est surtout pour mettre en valeur l’absurde, la poétique d’une scène, les traces du passé dans le présent. Parfait coloriste et technicien de l’argentique, il mérite une double présentation de son œuvre. Chose faite en avril 2015 ! « Libres lumières du livre » Exposition à l’espace galerie les insolites. Vernissage le 10 avril à 19 h. « Code-barres de la pesanteur » Exposition organisée par les insolites à Border Art Factory. Vernissage le 11 avril à 19 h.
De Mark Burton et Richard Starzak Animation, Grande-Bretagne/ France, 2015, VF, à partir de 5 ans Shaun est un petit mouton futé. Mais à cause de ses bêtises, le fermier va être emmené loin de sa ferme. Shaun et tout le troupeau vont devoir affronter la grande ville pour le secourir. Shaun est tout droit sorti de l’un des premiers courtsmétrages de Nick Park, Wallace et Gromit. À partir du 15 avril
DEVENEZ MAGICIENS ! Atelier de magie par Abdellusions Venez découvrir l’histoire de la magie blanche à travers cet atelier qui vous apprendra les techniques de base pour épater vos amis ! Tabadoul Le mercredi 15 avril à 17h30
© Taher Bolifa
CULTURE
À L'AFFICHE
À l'affiche en avril… Cinéma à la Cinémathèque
Les films du mois UN PARI PIMENTÉ De Mohamed Karrat Fiction, Maroc, 2015, en VOSTFR Avec Asmaa Khamlichi, Mourad Zaoui et Rabie Kati Deux amis tiennent une pâtisserie. Un jour, alors qu’ils surfent ensemble sur le net, ils tombent sur la page d’une célébrité, Yasmine Rizki. Les deux amis font alors un pari : Marouane devra réussir à convaincre la star de dîner avec lui… À partir du 1er avril
LE COQ D’Abdellah Toukouna Fiction, Maroc, 2015, en VOSTFR Avec Bouchra Hraich et Abdellah Ferkous Michel s’installe dans le Riad jouxtant la maison de Boujemâa et le transforme en maison d’hôtes. Dès l’inauguration, le tapage découlant des activités touristiques et les chants du coq de Boujemâa enveniment les relations entre les deux voisins. À partir du 8 avril
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BIRDMAN D’Alejandro González Iñárritu Fiction, États-Unis, 2015, en VOSTFR Avec Michael Keaton, Zach Galifianakis et Edward Norton 9 Nominations aux Oscars 2015 - Golden Globes : Meilleur scénario et Meilleur acteur - BAFTA 2015 : Meilleur Photographie Riggan Thomson était une star à l’époque où il incarnait le super héros Birdman. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un has been qui tente un retour sur les planches. En lutte avec ses démons intérieurs, confronté à des partenaires égocentriques et à sa famille dysfonctionnelle, parviendra-t-il à trouver la force de jouer et de renouer avec sa gloire perdue ? Après Biutiful et Babel, le réalisateur Alejandro González Iñárritu revient avec un film surprenant. À partir du 2 avril
Les films de l'Institut français TIMBUKTU D’Abderrahmane Sissako Fiction, Mauritanie, 2014, en VOSTFR Avec Ibrahim Ahmed dit Pino et Abel Jafri Sélection Officielle Cannes 2014 - Nominé aux Oscars 2014 : Meilleur film étranger - Sélection au Festival de Marrakech 2014 - Nominé aux Oscars 2015 : Meilleur film étranger Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima et ses enfants. Ils semblent épargnés par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour où ils doivent faire face aux nouvelles lois de ces occupants venus d’ailleurs. À partir du 2 avril
PLAN B (KHOTA BADILA) De Ahmed Abdel Basset Fiction, Égypte, 2015, en VO arabe Avec Khalid Nabawi, Taim Hassan et Amina Khalil Adel, avocat, se trouve obligé de payer cher son honneur et son intégrité, de se faire justice pour sauver ce qui lui est important. À partir du 8 avril
LE CONTE DE LA PRINCESSE KAGUYA D’Isao Takahata Animation, Japon, 2014, en VOSTFR Avec Aki Asakura et Kengo Kora Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2015 Adapté d’un conte populaire japonais « Le couper de bambou », Kaguya, la « princesse lumineuse », est découverte dans la tige d’un bambou par des paysans. Elle devient très vite une magnifique jeune femme que les plus grands princes convoitent : ceux-ci vont devoir relever d’impossibles défis dans l’espoir d’obtenir sa main. Chef-d’œuvre de Takahata à ne pas manquer. Le 9 avril à 19h30 et le 11 avril à 16 h
RÉALITÉ De Quentin Dupieux Fiction, France/ Belgique, 2015, en VF Avec Alain Chabat, Jonathan Lambert et Elodie Bouchez Jason Tantra, un cameraman placide, rêve de réaliser son premier film d’horreur. Bob Marshall, un riche producteur, accepte de financer son film à une seule condition : Jason a 48 h pour trouver le meilleur gémissement de l’histoire du cinéma. Le 16 avril à 19h30
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CULTURE
À L'AFFICHE
L’ASTRAGALE De Brigitte Sy Fiction, France, 2015, en VF Avec Leila Bekhti, Reda Kateb et Esther Garrel Une nuit d’avril 1957. Albertine, 19 ans, saute du mur de la prison. Dans sa chute, elle se brise l’os du pied : l’astragale. Elle est secourue par Julien, repris de justice, qui l’emmène et la cache chez une amie à Paris. Pendant qu’il mène sa vie de malfrat en province, elle réapprend à marcher dans la capitale. Julien est arrêté et emprisonné. Seule et recherchée par la police, Albertine lutte pour sa fragile liberté. Le 23 avril à 19h30
VINCENT N’A PAS D’ÉCAILLES De Thomas Salvador Fiction, France, 2015, en VF Avec Thomas Salvador, Vimala Pons et Youssef Hajdi Vincent a un pouvoir extraordinaire : sa force et ses réflexes décuplent au contact de l’eau. Pour vivre pleinement ce don, il s’installe dans une région riche en lacs et rivières et suffisamment isolée pour préserver sa tranquillité. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie dont il tombe amoureux. Le 30 avril à 19h30
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Festival intenational de cinéma méditerranéen de Tétouan 21e édition Du 28 mars au 4 avril Fondé en 1985 et désormais incontournable, le Festival International de Cinéma Méditerranéen de Tétouan réunit plus de 50 000 spectateurs sur une semaine autour d’une programmation représentative de la richesse du cinéma méditerranéen. Programmation sur: www.festivaltetouan.org
• FIDELIO, L’ODYSSÉE De Lucie Borleteau (France, 2015) Le 29 mars à 21h30 - Cinéma Avenida
• HOPE De Boris Lojkine (France, 2014) Le 3 avril à 15h30 - Salle de spectacle de l’Institut français de tétouan
• L’ORANAIS De Lyes Salem (France/Algérie, 2014) Le 4 avril à 20 h - Théâtre Espagnol
Cap Spartel Film Festival 2 Cette seconde édition, organisée par l’OMIM (Observatorio Marroquí de la Imagen y de los Medios) se déroulera du 3 au 7 avril et aura pour thème le cinéma et la ville. Elle aura pour objectif de présenter Tanger comme une ville de diversité et de pluralisme culturel. Films, conférences et débats professionnels, programmation complète sur www.capspartelfilmfest.com (en arabe) ou sur Facebook Cap Spartel Film Festival 2.
Cineforum de Tabadoul En collaboration avec le Festival Tanjazoom de Tanger
Les chevaux de Dieu de Nabil Ayouch
Le fils de l’autre de Lorraine Levy
Yacine a 10 ans lorsque le Maroc émerge à peine des années de plomb. Sa mère, Yemma, dirige comme elle peut toute la famille. Un père dépressif, un frère à l’armée, un autre presque autiste et un troisième, Hamid, petit caïd du quartier et protecteur de Yacine. Quand Hamid est emprisonné, Yacine enchaîne les petits boulots. Hamid, une fois libéré et devenu islamiste radical pendant son incarcération, persuade Yacine et ses copains de rejoindre leurs « frères ». L'Imam Abou Zoubeir, chef spirituel, entame alors avec eux une longue préparation physique et mentale. Un jour, il leur annonce qu'ils ont été choisis pour devenir des martyrs… Le 5 avril à 18 h
Alors qu’il s’apprête à intégrer l’armée israélienne pour effectuer son service militaire, Joseph découvre qu’il n’est pas le fils biologique de ses parents et qu’il a été échangé à la naissance avec Yacine, l’enfant d’une famille palestinienne de Cisjordanie. La vie de ces deux familles est brutalement bouleversée par cette révélation qui les oblige à reconsidérer leurs identités respectives, leurs valeurs et leurs convictions. Le 26 avril à 18 h
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CULTURE
À L'AFFICHE
CYCLE MONSTRES AU CINEMA À la Cinémathèque
THE SHINING De Stanley Kubrick Fiction, États-Unis/Royaume-Uni, 1980, en VOSTFR (interdit aux - de 12 ans en France) Avec Jack Nicholson, Shelley Duvall et Danny Floyd À partir du 1er avril
KING KONG (1933) De Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper Fiction, États-Unis, 1933, en VOSTFR Avec Fay Wray, Robert Armstrong et Bruce Cabot Le 26 avril à 17 h
KING KONG (2005) De Peter Jackson Fiction, États-Unis/Nouvelle Zélande, 2005, en VOSTFR Avec Naomi Watts, Jack Black et Adrien Brody Le 26 avril à 19h30
Ciné-club
American Language Center ALIEN, LE HUITIÈME PASSAGER De Ridley Scott Science-fiction, États-Unis, 1979, en VOSTFR (interdit aux - de 12 ans en France) Avec Sigourney Weaver et John Hurt Le 12 avril à 19h30
JAWS (LES DENTS DE LA MER) De Steven Spielberg Fiction, États-Unis, 1975, en VOSTFR Avec Roy Scheider et Robert Shaw Oscars du Meilleur Montage, Meilleur Son et Meilleure Musique de film Le 19 avril à 19h30
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Evénements Ballet du Bolchoï au Cinéma
Opéra du MET au Cinéma
IVAN LE TERRIBLE
CAVALLERIA RUSTICANA
De Serguei Prokofiev
De Pietro Mascagni
Chorégraphie originale/livret : Youri Grigorovitch Réalisation : Vincent Bataillon En VOSTFR Après son couronnement, le tsar Ivan IV est séduit par Anastasia : tous deux tombent profondément amoureux et se marient. Lorsque les aristocrates complotent contre lui et empoisonnent son épouse bien-aimée, Ivan, s’enfonce lentement dans la folie. S’appuyant sur la musique composée par Prokofiev pour le film d’Eisenstein de 1944, Youri Grigorovitch crée avec Ivan le Terrible une épopée lyrique puissante et riche en couleurs sur la Russie médiévale et le règne controversé d’Ivan IV. Le 19 avril à 16 h
Direction musicale : Fabio Luisi Mise en scène : David Mcvicar Avec Eva-Maria Westbroek et Marcelo Alvarez – En VOSTFR Un village sicilien, à la veille de Pâques. Mari trompé, femme infidèle et amant volage s’affrontent et se vengent jusqu’au duel… Amour, trahison et honneur : les éléments d’un drame annoncé. Scènes gaies et tragiques alternent dans cet opéra d’inspiration populaire porté par une magnifique interprétation. Le 25 avril à 17h30
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CULTURE LIVRES
Mes mots dans ta gueule Plaidoyer énergique en faveur du livre papier Par Stéphanie Gaou, libraire
En ces heures où il faut manier le mot avec parcimonie pour ne pas craindre d’éveiller des susceptibilités de tous bords ; et ce, depuis l’émergence d’une « police civile de la bien-pensance » qui sévit, entre autres sur les ondes du net, parler de littérature paraît déplacé toujours, vexant parfois, snob à n’y pas louper. Pourtant, s’il y a bien un lieu où on lève le livre comme seul rempart à la barbarie, c’est bien sur les réseaux sociaux. Absurdité ? Cocasserie des temps modernes ? Dans tout ce galimatias de bons sentiments qui coulent sur le web comme le miel dégouline de la cuillère, encore faudrait-il savoir de quel livre l’on veut bien parler. Le livre comme outil d’une société moderne, consciente, assumée, d’une génération de citoyens ? Mais oui, allons-y, disons-le haut et fort ! Pourtant, annonçons tout de go ce qui ne fera plaisir à personne : le livre ne se vend plus autant qu’avant, ne se lit plus autant qu’avant, il traîne la patte, il demande à ses thuriféraires des débordements d’imagination pour être mis entre les mains d’une clientèle méfiante, un peu paresseuse, qui réclame de l’amusement et de moins en moins de réflexion. Quand on regarde les résultats des meilleures ventes en librairie par-ci
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Toujours Grey et ses nuances à la sauce érotique pour la ménagère de plus de 50 ans en mal d’émotions fortes, deux ou trois maîtres du thriller ou du polar, une ex-maîtresse trahie sur le retour... par-là (par exemple, la France qui est friande de statistiques en tous genres) - j’omets le Maroc puisque ce genre de statistiques semblent encore n’intéresser personne (sic) -, les auteurs qui gardent les places VIP, quels sont-ils ? Toujours Lévy et ses personnages stéréotypés, toujours Coelho en quête d’une philosophie sans intime conviction, toujours Grey et ses nuances à la sauce érotique pour la ménagère de plus de 50 ans en mal d’émotions fortes, deux ou trois maîtres du thriller ou du polar, une ex-maîtresse trahie sur le retour... Et les autres ? Houellebecq et son verbiage halluciné qui fait flipper ses détracteurs et fascine ses fans. Et qui encore ? D’hypothétiques outsiders placés dans le top 10, grâce à un passage télé, une médiatisation éphémère (une star qui nous raconte
sa vie au travers de la plume d’un biographe anonyme), une reconnaissance du public hasardeuse, un prix littéraire décerné par une énième organisation de vieux messieurs ou vieilles dames très respectables qui sacrent un auteur comme ils en aplatissent un autre. Bref, rien à voir de très original, sauf de la part de quelques illuminés, rarissimes cathares de la littérature, qui brandissent du haut de leurs tours d’ivoire le vrai, le beau, l’épure, le sacré. Combien sont-ils qu’ils lèvent le doigt, ceux-là qui constituent une confrérie mystérieuse parlant toutes les langues, comprenant à demi-mot tous les sens cachés d’une phrase, les réinventant même, œuvrant en sourdine pour une meilleure appréhension du monde ? C’est désolant, mais c’est un fait. Le livre en tant qu’objet à toucher, à respirer, à écorner, à emporter dans ses bagages, s’il n’est pas porteur d’un message ressassé et facile à digérer, n’intéresse plus grandmonde. Les fanatiques du papier sont bel et bien là, derniers Mohicans d’un monde magnifique qui s’étiole, mais les autres ? Les autres les voici : (et si vous vous reconnaissez, vous allez faire la tête pendant quelques minutes, puis vous aurez envie de me répondre, de me ren-
voyer dans mon étable à livres, vous aurez le droit de me traiter d’intello, de ringarde, allez-y, lâchez-vous, je n’attends que ça), ils veulent du prémâché, du résumé, de l’analysé, de l’avalisé par les hautes sphères, du reconnu entre tous. Du rassurant, du pas dérangeant, qui fait réfléchir mais pas au-delà du journal de vingt heures et de leur série tv préférée. Les autres ont le doigt crocheté à un écran digital, ils attendent que le monde se refasse sous leurs « slidés » (à prononcer à l’anglaise avec la diphtongue) et autres manipulations du pouce qui rendent leurs gestes empesés, téléphonés, mécanisés. Les autres lisent en diagonale des articles sur des sites web bourrés de fautes d’orthographe et de coquilles tout en lorgnant de l’autre œil si leur conquête de la veille leur a envoyé un SMS, les autres se targuent de vivre avec leur temps parce qu’ils ont accès à toute l’information en temps réel ou presque. Les autres sont les plus intelligents, attention ! Et ils ont raison : ils ont bel et bien accès à l’information « universelle », mais ils prennent trop de raccourcis pour atteindre cette chose sacrée, laborieuse : le savoir. Brandir le livre en 2015, admettons, la démarche est belle et même très louable, mais il semble que ce dernier subisse une réputation digne de l’armure que revêtait les chevaliers : ar-cha-ïque. Qu’on ne s’y trompe pas. Le livre, dans sa fabrication première, est parfait. Le livre, j’ai dit, pas le texte rendu accessible sur un écran. Ne me vantez pas les bien-
faits du livre électronique, je les connais et ils n’ont rien de convaincant. Moi, je parle du livre papier, son utilisation, sa maniabilité, sa facilité à subir le vent, la pluie, le sable, l’eau de mer, les coups, les chutes, tout cela est sans faille. Le livre est peutêtre l’objet le plus proche de l’humain qui soit : il peut encaisser la haine, le rejet, la seconde main, la passion, l’attente sur une étagère, la rencontre de son alter-ego, l’amour fou et l’âme sœur. Il vit, il vieillit, il s’anoblit comme le bon vin, il se feuillette, il se cache, il s’exhibe, il est vivant comme une belle plante.
Je vous parle de ce livre qui vous accompagne dans les moments difficiles, jauni, racorni, (...) dans lequel vous avez oublié la photo d’un ancien amour ou d’un parent chéri. Alors, pourquoi ce désamour ? Désamour passager ? Durable ? Le livre a ceci d’humain (et c’est peutêtre cela que lui reprochent ceux qui ne veulent pas le lire, c’est qu’il leur ressemble) : il « se vit » lentement. Il va au rythme de son déroulement, comme l’homme prend des rides au fur et à mesure de son existence. C’est un boxeur le livre, il encaisse, il ne dit mot, il dit tout en se taisant, il
reste infaillible, c’est un lutteur. C’est un amant précieux qui ne dévoile ses charmes qu’une fois effeuillé comme aux draps. Il peut se révéler violent, déstructuré, rapide, sagace comme un torrent. Ne vous trompez pas, je parle des livres qui changent une vie, qui vous obligent à vous assoir à côté de vous-même, pas d’un texte que vous avez lu entre deux messages twitter ou facebook, bien calé sur vos oreillers le soir avant le dodo. Je vous parle de bouquins qui dégagent l’odeur du papier, âpre ou délicate, qu’il faut toucher, frotter, gratter pour retrouver un parfum d’enfance. Je vous parle de ce livre qui vous accompagne dans les moments difficiles, jauni, racorni, qui exhale une vie passée à pleurer, ou à réconforter, dans lequel vous avez oublié la photo d’un ancien amour ou d’un parent chéri. Je vous parle de coups de poing pris dans la figure. Il n’y a pas qu’un livre, il y a autant de livres qu’il y a de lecteurs, qu’il y a de lutteurs, qu’il y a d’auteurs, car tenez-le vous pour dit : la vie n’est pas une succession de « slidés » comme sur vos écrans qui vous prodiguent une actualité au rabais en microscopique, la vie ne se défile pas en toute fluidité, eh non. Ne croyez pas les effets spectaculaires de la technologie qui vous pastiche une vie qui n’en est pas une. La vie, la vraie, c’est une autre du genre : elle cale, elle vous fait vous arrêter, pester contre vous-même, elle vous fait rire et vous émerveiller. La vie, la vraie, elle ressemble au livre que vous n’avez peut-être pas encore rencontré.
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PRATIQUE PSYCHO
Être amoureux ne suffit pas Par Laurence Dudek, psychothérapeute Être amoureux ne suffit pas Essentiellement parce nos laissé voir pendant la parade mères apprennent à leurs filles à être de bonnes mères et à leurs fils à être des bons fils. Il en résulte que ni les unes ni les autres n’ont appris à être de bons partenaires de vie amoureuse. C’est pourquoi lorsque le couple se forme, les partenaires doivent s’éduquer eux-mêmes et apprendre à vivre ensemble. Se responsabiliser soi-même (c'est-à-dire ne pas projeter sur l'autre la responsabilité de me rendre heureu(se)x) est une condition sine qua non pour réaliser ce parcours sans abandonner en cours de route.
nuptiale et se laisser du temps pour s’accepter dans les moindres faiblesses de nos intimités partagées. Se « mettre à la place » de l'autre est un bon moyen d'entrer en résonance et de ne pas projeter sur lui un point de vue qui n'est pas le sien : ce qui me déplaît en l'autre est en moi, ce qui me plairait de trouver en lui est également en moi. L'amour qui nous réunit nous permet de nous accorder l'un à l'autre le crédit de la sincérité. Garder présent à l'esprit que l'autre fait toujours de son mieux en fonction des informations dont il dispose Non, l’amour ne suffit pas : il permet d'éviter les procès d'infaut aussi apprendre à se con- tention. Comprendre n'est pas naître autrement que ce qu’on a juger, c'est une des clés du bonheur relationnel en amour comme en amitié, en société, en famille... Il ne s'agit pas de répondre toujours positivement à une demande qui est posée telle qu'elle est formulée, mais de reconnaître les besoins mutuels de chacun afin d'entrer dans une négociation qui ne fasse pas de perdant. © konradbak
pour vivre heureux en couple. Lorsqu’on entame une vie commune, commence aussi l’apprentissage de l’autre ; le chemin est parfois long et parsemé d’embûches. Les déconvenues du quotidien sont autant de blessures dans l’idéal fantasmé du couple parfait pour lequel on s’est préparés pendant la phase de séduction : le syndrome du prince charmant fait des ravages. Une question qui revient en consultation de thérapie du couple est : « Pourquoi ne sommesnous pas capables de vivre heureux ensemble, spontanément, alors que nous nous aimons, que notre désir d’adaptation est sincère et que nous faisons des efforts l’un et l’autre pour y parvenir ? ».
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Communiquer vraiment, apprendre à se dire et à se comprendre. Toutes choses que l’amour facilite... mais qu’il ne garantit pas.
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Santé
Le soleil , c’est pas si grave ! Par le Professeur Pascal Weigel
Psychothérapeute, ostéopathe, nutritionniste, phytothérapeute et ancien directeur de la « Clinic Alternativ » de Genève, Pascal Weigel apporte désormais son expertise et sa vision des soins préventifs dans la santé, la minceur et la beauté à l’Eden Club Femme à Tanger. Se protéger des rayons, oui mais... Un chapeau, des lunettes de soleil, des manches longues, de l'écran total, rester à l'ombre voire même à l'intérieur de midi à 16 heures... C'est ainsi que nous croyons nous protéger des maladies de peau. Mais ce programme est en fait plutôt mauvais pour votre santé ! La revue médicale The Lancet a publié en 2004 une information capitale : le mélanome (cancer), contrairement aux carcinomes (bénin), est plus rare chez les personnes régulièrement exposées au soleil ! Oui, le soleil provoque le mélanome lorsque vous prenez trop de coups de soleil et que vous n'en avez pas l'habitude. Mais par ailleurs, une exposition régulière au soleil, sans excès, réduit le risque de mélanomes. Il faut d'ailleurs noter que le mélanome n'apparaît pas forcément sur les zones de la peau exposées au soleil. Ainsi, le soleil peut diviser par deux votre risque de mourir ! Plus de 200 études épidémiologiques ont confirmé le lien entre le manque de vitamine D et le risque de cancer. Selon une étude du Dr William Grant, expert international de la vitamine D, 30 % des décès par cancer pourraient être évités grâce à de meilleurs apports en vitamine D, ce qui représenterait deux millions de vies sauvées chaque année à l'échelle mondiale. Selon le Dr Cédric Garland, de l'école de Médecine
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de l'Université de Californie à San Diego (étatsUnis), spécialiste de la vitamine D qu'il étudie depuis 30 ans, 600 000 cas de cancers du sein et de cancer colorectal pourraient être évités chaque année à l'échelle mondiale grâce à de meilleurs apports en vitamine D. Optimiser votre niveau de vitamine D pourrait donc contribuer à éviter 16 types de cancers, dont les plus dangereux d'entre eux, le cancer du pancréas et le cancer du poumon. Une étude à grande échelle randomisée et contrôlée par placebo a montré que la vitamine D, associée au calcium, peut diminuer le risque global de cancer jusqu'à 60 % chez les femmes après la ménopause. Et comme vous le savez peut-être, le soleil est votre meilleure source de vitamine D...
N'ayez plus peur de bronzer S'il est très important d'éviter les coups de soleil, en vous adaptant progressivement, le soleil n'a, en dehors de ce risque, que des vertus pour votre santé. L’idéal est de vous exposer pendant 20 minutes maximum quand le soleil est haut dans le ciel (de 11 h à 16 h). En dehors de cette exposition, pensez à vous protéger avec une crème protectrice à indice élevé. Plus question donc de culpabiliser à outrance. Le mieux que vous puissiez faire, c'est de profiter du
© Konstantin Yuganov
beau temps pour sortir, en pensant à accoutumer progressivement votre peau.
Plantes et soleil Rappelez-vous également que votre peau aime de nombreuses plantes et qu’elles peuvent vous aider à augmenter votre confort et à embellir votre peau en ayant recours à leurs substances naturelles. - Avant l'exposition : mangez des légumes frais et des petits fruits colorés riches en antioxydants, tels que les légumes et fruits riches en caroténoïdes, ces pigments rouges orangés que vous trouvez dans les abricots, les carottes, mais aussi les légumes verts. - Avant, pendant et après l'exposition : protégezvous tout de même avec une crème à indice élevé mais attention toutefois à ne pas se sentir à l’abri des risques de brûlures. Buvez régulièrement de
l'eau pure (de préférence chaude, cf. article du mois dernier), sans sucre, colorants, etc., et privilégiez une alimentation riche en Omega 3 et 6 (huile de colza, fruits oléagineux) afin de donner à vos cellules de bonnes capacités de renouvellement – votre peau sera plus souple et douce ! - En cas de brûlure : appliquez un gel d'aloe vera cru sur votre peau. L'aloe vera est le soin naturel protecteur de la peau par excellence. Avec un couteau, vous pouvez couper un bout de feuille (si on peut appeler feuille ces sortes de tentacules larges, plates et dures...), l'ouvrir en deux, dans le sens de l'épaisseur, et frotter directement le gel d'aloe vera sur votre peau. Les meilleures feuilles sont les plus épaisses.. Encore une fois, efforcez-vous d'éviter toute brûlure mais revenez-nous après l'été avec le plus beau bronzage possible !
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PRATIQUE CUISINE
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10 feuilles de brick 250 g de fromage frais beldi 10 portions de Vache qui Rit 100 g d’emmental râpé 1 oeuf entier + 1 jaune d’oeuf 1 bouquet de persil plat Sel, poivre, huile d’arachide
!
Lorsque vous avez un peu de temps, préparez davantage de briouates que ce dont vous avez besoin. Ils se congèlent parfaitement avant cuisson. Prenez bien soin de les séparer en intercalant entre chaque un petit morceau de papier sulfurisé. Utilisez-les ensuite selon vos besoins en les faisant frire, sans décongélation.
Mélanger à la fourchette les fromages, le persil haché et 1 oeuf entier. Saler et poivrer. Découper chaque feuille de brick en deux, pour obtenir 20 demicercles. Déposez une cuillerée de farce sur chaque demi-cercle et confectionnez les briouates comme indiqué ci-contre en pensant à glisser le dernier rabat dans chaque brioua pour bien fermer l’ensemble. Délayer le jaune du deuxième oeuf avec une cuillerée à café d'eau froide. Badigeonner chaque brioua de ce mélange. Faire frire les briouates dans une grande poêle sur feu moyen dans un peu d’huile, pour que la farce cuise bien et que les briouates dorent doucement. Les retourner à mi-cuisson.
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Crèche
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Livraisons à domicile Du lundi au samedi de 9 h à 14 h et 16h30 à 22h30 Le dimanche de 10 h à 14 h 24, rue de Fès (face cinéma Le Paris) Tél. : 05 39 93 25 22 / 05 39 93 40 39
Pédagogie - Apprentissage du français Socialisation - Bien-être des tous petits
INSCRIPTIONS 2015/2016 OUVERTES à par r de mars
Enfants de 3 mois à 3 ans (pe te sec on) 203, rue Harroun Errachid - 90000 Tanger (près de l’École Américaine) Tél. : 05 39 93 64 72 - www.lemanege.ma
PRATIQUE URBANOSCOPE
Votre mois d’Avril Lalla Chams avec
Taureau
Vierge
Vous seriez bien inspiré d’écouter la maxime qui veut qu’en avril, on ne se découvre pas d’un fil, le Taureau ! Attention aux rhumes et aux refroidissements. Jours fétiches : les 12 et 30 avril.
Faites une cure de vitamines et de sorties entre amis pour cultiver votre forme et surtout votre joli sourire, la Vierge. Décidément, rien ne vous va mieux au teint. Jour fétiche : le 29 avril.
Gémeaux
Bon anniversaire,
le Bélier !
Avril est votre mois et rien ne vous arrêtera. N’écoutez pas les mauvaises langues et les envieux qui voudraient vous freiner dans votre élan. Amoureux, inspiré et motivé, tout vous réussira. Jours fétiches : les 20 et 28 avril.
La perspective de la fin des pluies vous donne meilleur moral. C’est le moment de vous lancer dans ce petit régime que vous reportez depuis si longtemps... Jours fétiches : les 2 et 3 avril.
Balance
Pas de repos pour les braves ! On vous sollicite encore de façon intensive au boulot et vous répondez présent. Mais les sacrifices finissent toujours par payer... Jours fétiches : les 5 et 11 avril.
Capricorne
Cancer
Scorpion
Verseau
Des petits pépins de santé vous guettent si vous ne prenez pas davantage soin de vous. Planifiez un check-up et arrêtez de reporter vos rendez-vous chez le médecin. Jour fétiche : le 23 avril.
Du soleil et la perpective de week-ends à buller, il n’en faut pas plus pour faire votre bonheur. Attention aux coups de soleil de printemps et aux insolations ! Jour fétiche : le 15 avril.
Un proche pourrait avoir besoin de votre soutien. Soyez disponible comme vous savez parfois l’être, même si vous êtes très occupé en ce moment par ailleurs. Jours fétiches : les 1er et 7 avril.
Une cure de soleil, voilà exactement ce qu’il vous faut pour vous remettre de cet hiver qui a traîné en longueur. Chouchoutez-vous, vous l’avez mérité. Jours fétiches : les 2 et 18 avril.
Secouez-vous et cessez de regarder la vie à travers le prisme du passé. Et consolez-vous, le Lion : quoi qu’il arrive, vous ne pouvez aller que vers le bon. Jours fétiches : les 7 et 13 avril.
En ce début de printemps, cultivez avec soin votre jardin secret car toutes les vérités ne sont pas forcément bonnes à entendre... ou à dire. Jours fétiches : les 16 et 18 avril.
La seconde quinzaine du mois sera propice aux rencontres qui font du bien à l’âme. Soyez ouvert et disponible et montrez-vous sous votre meilleur jour. Jours fétiches : les 26 et 27 avril.
Lion
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Sagittaire
Poissons
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PRATIQUE ADRESSES
Carnet d’adresses - Agenda Border Art Factory - Immeuble Marina B - T : 06 61 45 07 45 Institut Cervantes - 99, av. Sidi Ben Abdellah - T :0539 93 20 01 Cinémathèque de Tanger - Grand Socco - T : 05 39 93 46 83 Instituto Severo Ochoa - 1, place du Koweit - T :0539 93 6338/9 La Fabrique - 7, rue d’Angleterre - T : 05 39 37 40 57
Galeries Conil Événements et Conil Collection
7,rue du Palmier et 35,rueAlmohades - Petit Socco -T :06 55 64 10 14 Librairie les insolites - 28, rue Khalid Ibn Oualid - T:0539371367 Galerie Dar d’Art - 6, rue Khalil Matrane - T : 05 39 37 57 07
MedinaArt Gallery - 30,rueAbou Chouaib Doukkali -T :05 39 37 26 44
Galerie Photo Loft - 115, av. M Ben Abdellah - T : 06 41 45 66 40 Tabadoul - 19, rue Magellan - T : 05 39 37 19 78 / 06 41 16 16 47 ed
IF Tétouan - 13, rue Chakib Arsalane - T : 05 39 96 12 12
Renseignements : 160 Police : 190 Gendarmerie Royale : 177 Pompiers - Ambulances : 150 Maroc Assistance : 05 22 30 30 30 Mondial Assistance : 05 22 31 31 50
UNE - Rue Chouaib Doukali - Bel Air
Numéros utiles
Port Maritime : 05 39 93 11 29 ONCF : 08 90 20 30 40 Aéroport de Tanger : 05 39 39 36 49 Pharmacies de garde : www.menara.ma Urgences vétérinaires Clinique du Golf - 06 61 79 02 19
Clinique Assalam Av. de la Paix - 05 39 32 25 58 Clinique du Détroit Gzenaya - Lot 84 A5 - 05 39 39 44 48 Clinique Bennis Route de Tétouan - 05 39 34 07 47
Points de distribution Centres culturels / Galeries
Cinémathèque Le Rif Délégation de la Culture Galerie Artingis Galerie Conil Galerie Dar D’Art Galerie De Velasco Galerie Delacroix Galerie Ibn Khaldoun Galerie Laure Welfling Galerie Lusko / LM Dépôt Vente Galerie Mohammed Drissi Galerie Photo Loft Galerie Volubilis Goethe Institut Institut Cervantes Institut Français de Tanger Medina Art Gallery Musée de la Kasbah Tabadoul
Librairies
Librairie des Colonnes Librairie les insolites Librairie La Virgule Page et Plume
Hôtels / Maisons d’hôtes Hotel Andalucia Hôtel Chellah Hôtel Continental Hôtel El Minzah Hôtel Golden Tulip Farah Hôtel Mövenpick Hôtel Solazur Dar Al Barnous Dar Chams Dar El Kasbah
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Dar Jameel Dar Sultan La Maison de Tanger Le Balcon de Tanger Le Dar Nour Le Nord Pinus
Restaurants / Salons de thé Boston Café Café Central Cafe Le Savouret Café Le Savoy Café Miranda Café Oasis Casino Movenpick Club restaurant La Piscine Mosaic Caféteria Anna & Paolo Art & Gourmet El Morocco Club El Tangerino L’Océan La Bodega La Casa d’Italia La Fabrique La Pagode La Table du Détroit Le Bistrot du Petit Socco Le Parcours des Sens Le Relais de Paris Le Salon Bleu Otori Sushi O Tri K Pasta Cosi Tom Yam Salon de thé Kandinsky Salon de thé La Fuga Glacier La Gelateria
Divers
British Council Cabinet Bernossi Com Channel Crèche Le Manège Centre Régional d’Investissement Chambre de Commerce Française Chambre de Commerce de Tanger Consulat Général de France Consulat d’Italie Délégation du Tourisme Groupe Scolaire Le Détroit Médi1 TV
Beauté / Sport
All Ladies Auriège Catherine Coiffure City Club Dior Style Eden Club Femmes Figurella Medispa Moving Nail Lounge Nutricorp Serenity Day Spa Sook Surf Spa Osmose Tanger Surfiti
Commerces/Autres Abyss Accès Immo Adam Cadre Ali Souvenirs Ambiance Living Amine Car Location
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Amina Rezki Prolongation jusqu’à fin avril
LA FABRIQUE - Rue d’Angleterre - Tanger Medina Art Gallery - 30,Abi Chouaib Doukali (Bel Air) - Tanger Galerie Conil - Rue du Palmier - Petit Socco - Tanger