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Nantes, se réinvente

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Le choc islandais

Le choc islandais

Il y avait « 15 lieux à réinventer ». Des espaces en friche dont la ville de Nantes a demandé à ses habitants de se saisir. Près de six cents contributions ont été déposées par les citoyens, et quatorze projets ont été retenus, dont La Cocotte Solidaire. Ce restaurant solidaire a été l’un des premiers lieux à rouvrir. Découverte.

La Cocotte Solidaire, extérieur

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Il est un peu moins de midi. Exceptionnellement en ce début mars, le soleil fait une percée. Immédiatement, l’atmosphère de La Cocotte Solidaire se réchauffe. Il faut dire que le lieu, qui s’appelait auparavant La Cocotte en verre et qui abritait un restaurant étoilé, est couvert de baies vitrées. De cette pointe de l’île de Versailles, la vue sur l’Erdre est imprenable. La sérénité palpable. Une immense table de bois traverse la pièce. Quelques personnes s’agitent pour mettre paisiblement le couvert. Une odeur de chou farci s’échappe des cuisines. Ici, aucun professionnel ou presque. Tous ceux qui poussent la porte sont bénévoles. C’est un restaurant solidaire. « Nous avons en moyenne trente couverts et nous ne dépassons pas quarante personnes par jour pour conserver la convivialité. » Margaux Coradini est l’une des cofondatrices du lieu et l’une des deux « maîtresses de maison » employées à plein temps. « Notre association a pour objet de créer du lien de proximité, de lutter contre l’isolement. Nous faisons en sorte que les gens se rencontrent. » Ici, c’est participatif, comme à la maison. Pas de service à table, on se sert dans un grand plat et on peut faire la vaisselle à la fin.

La Cocotte Solidaire, intérieur

« Ici, tout le monde se respecte »

Ouvert depuis septembre, le lieu semble avoir trouvé sa vitesse de croisière. « Monter ce projet ici, c’est une magnifique opportunité, sourit la maîtresse de maison. Il y a très peu d’endroits d’accueil de public fragile qui peuvent bénéficier d’un beau lieu comme ça. » Ici, pas de tarif imposé, on peut donner ce qu’on veut, mais un « prix d’équilibre » a été fixé à 9 euros. Il représente 4 euros pour les matières premières, 3 euros de salaire et 2 euros de charges. « On joue la transparence. Certaines personnes sont prêtes à mettre plus d’argent pour soutenir ce projet, ce qui compense les personnes qui n’ont pas les moyens de payer le prix d’équilibre. » La nourriture est locale, bio et de saison. C’est ce qui plaît à Mickey, un habitué. « C’est de la nourriture saine », explique-t-il avec son bel accent du sud en mettant le couvert. « Ici, tout le monde se respecte, met la main à la pâte, tout le monde est au même niveau. Il y a des échanges, des liens qui se créent. En plus, le cadre est très agréable. J’ai l’habitude de manger dans certaines structures de la ville de Nantes qui le sont un peu moins. On se croirait dans un paquebot ».

www.lacocottesolidaire.fr

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