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Afriques Fantastiques – Fantastic Africa

DU 9 AU 11 JUILLET

HORAIRES PRÉCIS À VENIR Une proposition produite par la Friche la Belle de Mai, en coproduction avec RENCONTRES À L’ÉCHELLE - B/P Commissariat assuré par Julie Kretzschmar (France) et Jay Pather (Afrique du Sud)

Pour clore Here Comes Africa, la Friche, en lien avec les Rencontres à l’échelle propose Afriques Fantastiques - Fantastic Africa, une fête à la fois rassembleuse et fédératrice, qui donnera à voir des formes artistiques performatives exigeantes, issues principalement des scènes de Kinshasa et du Cap.

Imaginé autour de l’invitation à une quinzaine d’artistes inscrit·e·s dans le champ de la performance qui travaillent et vivent sur le continent africain mais aussi issu·e·s de la diaspora, un parcours plonge les spectateur·trice·s dans des imaginaires qui font se téléscoper des fictions racontant l’Afrique comme lieu d’utopies. En transformant une iconographie héritée du passé, en effaçant les vestiges d’une vision eurocentrée, une jeune génération d’artistes réactive au présent des mythes fondateurs, voire en compose de nouveaux, et esquisse les paysages d’autres futurs africains.

Investissant les multiples formes de la performance, tissant des hybridités entre les arts visuels, la danse, l’art en espace public, les artistes invité·e·s puisent autant dans leurs archives personnelles qu’aux sources de nombreux mythes que recèle la diversité culturelle du continent. Les artistes qui depuis Lagos, Kinshasa, Cape-Town, New-York ou encore Paris sont invité·e·s à Marseille autour de plusieurs fils rouges que déplient ces parcours : la thématique postcoloniale et décoloniale, les questions liées au genre, à l’identité et aux transidentités, et enfin à la place des rituels.

Ce week-end festif est l’occasion de rencontrer l’Afrique telle qu’elle se raconte en ce moment à travers des gestes radicaux ou subversifs, telle qu’elle et par elle-même au présent.

Avec : Lamyne M (Cameroun), Jelili Atiku (Nigéria), Oupa Sibeko (Afrique du Sud), Chuma Sopotela (Afrique du Sud), Ntando Cele (Afrique du Sud), Precy Numbi (RD Congo), Eric Androa (Congo), Nelisiwe Xaba (Afrique du Sud), Alain Polo Nzuzi (RD Congo), Nora Chipaumire (Zimbabwe), Yannos Majestikos (RD Congo).

Lamyne M • Cameroun / France TEINTUER

Performance

Né en 1977 au Cameroun, Lamyne M vit et travaille à Saint-Denis. Initialement styliste, l’artiste est également plasticien et performeur. Depuis plus de 10 ans, il développe une démarche artistique autour du textile.

Teintuer est une performance centrée sur le labeur de la fast fashion.

Aujourd’hui, une personne sur six travaille pour l’industrie de la mode et ce dans des conditions extrêmement précaires, avec des salaires allant de 1 à 3 dollars par jour. Ces travailleur·euse·s sont majoritairement des femmes et aux yeux de l’industrie, ont moins de valeur que le vêtement qu’elles fabriquent ou même que la marque. À travers cette performance, Lamyne M souhaite dénoncer les violences de cette industrie. Jelili Atiku • Nigeria E DON TEY WEY DEY

Performance

Jelili Atiku, nigérian d’origine, est un artiste multimédia travaillant principalement les sujets des droits de l’homme et de justice. Il met son art au service des préoccupations de notre époque tels que les effets psychosociaux et émotionnels des événements traumatiques. Il évoque des thèmes comme la violence, la guerre, la pauvreté, la corruption, le changement climatique.

L’un des fléaux de la colonisation est l’expulsion par la force des peuples indigènes de leur territoire ancestral et leur réinstallation en périphérie des implantations non indigènes. Un rapport du gouvernement australien a noté en 1995 que « le sentiment de perte, le traumatisme et le chagrin non résolus associés aux expulsions forcées font partie des problèmes les plus graves auxquels sont aujourd’hui confrontées les populations indigènes. »

Tel est le contexte de la création de l’œuvre E Don Tey Wey We Dey, de Jelili Atiku. La performance explore les thèmes de la guérison collective, de l’énergie, la force et l’enthousiasme retrouvés, de la connexion, ainsi que de la mémoire recouvrée des peuples indigènes et de leur patrimoine. Le Group Areas Act sud-africain est une référence majeure de cet œuvre ; il a favorisé l’expulsion des communautés noires et de couleur à Stellenbosch entre 1964 et 1970.

Le titre E Don Tey Wey We Dey, en pidgin nigérian, signifie littéralement « nous existons depuis longtemps ».

Precy Numbi • RD Congo LES HÉROS MIGRATEURS

Performance

Précy Numbi est un artiste visuel éco-futuriste, sculpteur et performeur, originaire de Kinshasa. Il s’engage politiquement pour le respect des droits humains à travers des performances militantes qu’il réalise dans l’espace public.

Les Héros Migrateurs est une performance déambulatoire, co-construite avec des participant·e·s en situation migratoire. Nora Chipaumire • Zimbabwe / U.S.A. AFTERNOW

Installation / Performance

Née à Mutare au Zimbabwe et basée à New York, Nora Chipaumire défie et embrasse les stéréotypes de l’Afrique, du corps noir performant, de l’art et de l’esthétique depuis ses débuts en danse en 1998.

Pour Afriques Fantastiques – Fantastic Africa, elle crée une installation qui agit et réagit avec les spectateur·trice·s à l’ère du Coronavirus, des restrictions de déplacements, de la distanciation sociale, et la mobilité des artistes. Quand les performances sont moins demandées et que les artistes font face à une mort sociale dans de nombreux endroits du monde, Nora Chipaumire propose une installation animée de films, de sons, d’images et de textes, avec lesquels le public peut interagir sans contraintes.

Alain Polo Nzuzi • RD Congo

Performance • en cours de création

Alain Polo Nzuzi est un artiste plasticien ayant fait ses études à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa. Il a été membre d’un collectif appelé SADI (Solidarité des Artistes pour le Développement Intégral). Leur travail collectif porte sur des performances dans des quartiers populaires de Kinshasa et sur le « village de l’érosion » de Mont Gafula, dont les maisons s’écroulent à chaque grande pluie. Ils peignent sur des pans de murs isolés et des maisons sur le point de s’effondrer. Photographies, performances, vidéo sont les principaux supports de création d’Alain Polo, n’hésitant pas non plus à s’amuser avec la mode.

Yannos Majestikos • RD Congo

Performance • en cours de création

Né en 1988 à Kinshasa, Yannos Majestikos est plasticien et performeur. Diplômé en architecture intérieure des Beaux-Arts de Kinshasa, il crée dessins et sculptures, fonde le collectif Sakana Na Art, signe des performances engagées dans l’espace public dès 2012 (Super Ekolo), participe à des expositions et à des films (Système K de Renaud Barret). Lauréat 2018 du Visa pour la création de l’Institut français, résident à la Cité internationale des arts, il choisit de s’installer en France et devient membre de l’Atelier des Artistes en Exil. Ntando Cele • Afrique du Sud GO GO OTHELLO

Performance

Ntando Cele a étudié le théâtre à Durban avant de poursuivre une formation pluri-artistique à DasArts à Amsterdam. En collaboration avec Raphael Urweider, elle fonde Manaka Empowerment Prod. en 2013. Ses spectacles jouent des frontières entre le théâtre, l’installation vidéo, le concert et la performance. Avec un humour et des déclarations volontiers politiquement incorrectes, elle aborde le racisme caché dans la vie quotidienne.

Avec sa performance Go go Othello, l’artiste questionne la figure de ce personnage, rare rôle pour acteur noir du répertoire théâtral, qui a le plus souvent été joué par des interprètes blancs. Mais alors quelle peut être ma place sur une scène –sauf peut-être dans un night-club ?– telle est l’interrogation de laquelle est partie l’actrice Ntando Cele pour sa performance rapprochant des biographies de femmes noires et les stéréotypes de genre et de race.

Sur la scène d’un étrange cabaret Ntando Cele se fait strip-teaseuse et ce qu’elle met à nu n’est pas son corps, mais la façon dont on le regarde.

Éric Androa • RD Congo

Installation / Performance • en cours de création

Né en 1983 à Kinshasa, il y fait ses études à l’Académie des Beaux-Arts, puis obtient un Diplôme d’Expression Plastique à l’ESAD (Strasbourg). Son travail évoque le corps comme émetteur et récepteur des conflits, des plaisirs, des problèmes qui traversent le monde et lui-même. Sa pratique d’artiste questionne aussi l’actualité avec les yeux d’un mikiliste (qui a vu le monde, en lingala), par le biais de collages, d’installations, mais surtout de performances. Jay Pather • Afrique du Sud

Jay Pather est chorégraphe, artiste multimédia, programmateur de festivals et écrivain. Il est également professeur à l’Université du Cap où il dirige l’Institut des arts créatifs. Programmateur de l’Afrovibes Festival à Amsterdam, d’Infecting the City Festival et de l’ICA Live Art Festival au Cap, co-commissaire de Body Image Movement à Madrid et de Spier Light Art au Cap, il est l’un des experts spectacle vivant qui travaillent sur la programmation de la Saison Africa2020.

Et aussi : Oupa Sibeko • Afrique du Sud, Chuma Sopotela • Afrique du Sud, Nelisiwe Xaba • Afrique du Sud, Julie Kretzschmar • France

Julie Kretzschmar s’est formée au Conservatoire d’Art Dramatique de Montpellier et fonde en 2001 la compagnie l’Orpheline est une épine dans le pied, compagnie associée aux Bancs Publics à Marseille dont elle est directrice artistique. Elle voyage beaucoup depuis une vingtaine d’années, notamment dans les pays du monde arabe et en Afrique.

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