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VALENTIN JOYEZ
LE FOOTBALL AMERICAIN EN FRANCE PREJUGES,VALEURS & INTERETS Comment déconstruire les préjugés attribués au football américain et ouvrir aux individus ses valeurs sociales et humaines ?
Directeur de memoire
Raphaël Thomas Tuteur
Bruno Lacam-Caron Directeur du departement du Design d'Interaction
Nicolas Baumgartner
2015-2016 e-artsup n’endosse pas la responsabilité du contenu développé dans ce dossier. Il appartient à son auteur.
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RESUME Comment un Européen, n’ayant jamais pratiqué le football américain, pourrait-il un jour être séduit par cette activité sportive, inscrite dans une culture et un folklore qui ne lui sont pas familiers ? Le football américain attire des millions de personnes à travers les USA et le monde tandis qu’en France, une très faible quantité d’individus semble s’y intéresser. Afin de comprendre comment rallier davantage de néophytes à tenter l’aventure nous avons recherché quelles pouvaient être les raisons de ce manque d’intérêt en faisant un état des lieux du football américain en France. Des a prioris et préjugés à l’encontre de ce sport apparaissent comme les principaux facteurs de ce manque d’intérêt. Le harnachement des joueurs et les plaquages construisent une image de « violence inutile », sans parler de scandales autour des commotions cérébrales qui ternissent aussi l’image de ce sport. Il s’est ensuite avéré que la présence du rugby dans l’histoire du sport français est un véritable frein à l’expansion du football américain sur ce territoire car véritablement ancré dans l’identité française. Nous avons donc décidé de déconstruire un à un les préjugés que nous avons pu identifier au cours de cet état des lieux. Ensuite, différents entretiens et analyses de professionnels de ce sport nous ont permis de mettre en avant les valeurs sociales et humaines que peut apporter le football américain. Aussi, pour développer davantage le football américain en France, tant dans la connaissance des règles que dans l’approche du sport lui-même, nous allons travailler sur des supports de communication innovants, complètement différents et attractifs afin de pouvoir toucher une cible la plus large possible. Nous créerons pour cela toute une image de marque autour du football américain. Cette marque serait constituée en premier lieu d’un Mook (hybride magazine et book) innovant de par sa connexion à une application mobile complète. Cette application permettra, via la réalité augmentée, de rajouter un côté ludique à l’apprentissage de ce sport tout en simplifiant certaines informations. Un site internet sera également présent pour permettre aux utilisateurs à l’intérêt naissant, d’accéder à davantage d’informations sur les supports qui lui conviendraient le mieux. La création de diverses installations publiques interactives pour communiquer de manière ponctuelle à des moments clés sera un atout pour l’image de ce sport. La création de ce projet complet a pour but d’intéresser de nouveaux sponsors et pousser de nouveaux acteurs et de nouvelles marques à s’investir dans ce sport en montrant qu’une nouvelle image est possible et qu’un futur est envisageable pour le football américain en Europe et plus particulièrement en France.
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SUMMARY How a European, who never practiced football, he might one day be seduced by this sport, inscribed in a culture and folklore that are not familiar to him? American football attracts millions of people across the US and the world and in France, a very small amount of people seem interested. To understand how to rally more neophytes to try the adventure we researched what could be the reasons for this lack of interest by making a statement of American football venues in France. Of a preconceptions and prejudices against the sport appear as the main factors for this lack of interest. The harnessing of players and tackles build an image of «unnecessary violence», let alone scandals concussion that also tarnish the image of the sport. He then proved that the presence of rugby in the history of French sport is a real obstacle to the growth of football in that territory as truly rooted in the French identity. So we decided to deconstruct one by one the prejudices that we identified during this inventory. Then, various interviews and analysis professionals of the sport have enabled us to highlight the social and human values that can bring American football. Also, to further develop football in France, both in knowledge of the rules in the approach to the sport itself, we will work on innovative communication tools, completely different and attractive in order to reach a more targeted wide possible. We will create for it a brand around the football. This mark would consist primarily of a Mook (hybrid magazine and book) innovative by its connection to a complete mobile application. This application will allow, via augmented reality, to add a fun aspect to learning the sport while simplifying certain information. A website will also be present to allow users to budding interest, access to more information on the supports that would suit him best. Creating various interactive public installations to communicate in a timely manner at key moments will be an asset for the image of the sport. The creation of this comprehensive project aims to attract new sponsors and grow new actors and new brands to invest in the sport showing a new image is possible and that a future is possible for football American in Europe and particularly in France.
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SOMMAIRE : Introduction Avant Propos
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a. Historique.
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b. Fonctionnement du jeu.
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I - etats des lieux du football americain en France.
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1. Un contexte politico-économique compliqué.
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a. Une politique de développement qui peine à se mettre
en place en France.
b. Des enjeux économiques faibles mais en pleines expansions.
2. De réels problèmes impactants l’expansion du
football américain en France.
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a. Quelques freins identifiables.
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b. Le cas du rugby comme frein au développement du football
américain en France.
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II - Valeurs et interets du football americain en France.
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1. Un intérêt social prédominant
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a. Une dimension sociale très importante dans et en dehors
des complexes associatifs.
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b. Des atouts indéniables à différents niveaux.
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c. Un sport de plus en plus sensible à l’écologie.
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2. Les points positifs de la pratique du football américain.
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a. La déconstruction des préjugés comme clé du dévellopement.
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b. Du suivi médical et de la préparation physique intensive
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c. Du respect de vrais valeurs qui peuvent attirer petits et grands.
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III - Comment ouvrir ce sport aux francais ?
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1. Faire découvrir ce sport en visant plusieurs supports.
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a. Le mook, nouveau support papier en vogue.
b. De la dématérialisation du format papier au contenu
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digital additionnel.
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c. Une cible internationale : magazine bilingue franco/anglais.
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d. Des expériences interactives lors de journées découvertes.
2. Premières pistes créatives.
Conclusion
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Bibliographie
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Introduction Comment un européen, n’ayant jamais pratiqué le football américain, pourrait-il un jour être séduit par une telle activité, inscrite dans une culture et un folklore qui ne lui sont pas familiers ? Pour de nombreuses raisons, qui tournent essentiellement autour de la fonction du sport dans nos sociétés contemporaines, le Super-Bowl, finale de la ligue professionnelle de football américain aux États-Unis, attire pourtant chaque année 100.000 spectateurs et canalise pratiquement 167 millions de téléspectateurs à travers le monde. Le football américain est à la fois un sport de contact aux risques limités par le lourd équipement des joueurs, et un sport aux facettes stratégiques uniques dans le monde du sport. Notre objectif est de comprendre pourquoi le football américain n’arrive pas à s’implanter en France, malgré une fédération nationale et des clubs en timide expansion. Nous étudierons pour ce faire les nombreux préjugés attribués au football américain, ainsi que les pistes de réflexions qui peuvent déconstruire ces préjugés, et mettre en avant les valeurs sociales et humaines de ce sport. Pour commencer, nous allons étudier l’histoire du football américain et son arrivée dans notre pays. Puis, nous exposerons son fonctionnement avant de nous attaquer à un état des lieux de ce sport en France, en le mettant notamment en opposition avec son statut aux États-Unis. Ainsi, nous étudierons le contexte socio-économique du football américain en France pour en déceler les problématiques et les opportunités propres à ce sport sur un territoire où le rugby reste le sport de contact par excellence. Nous nous appuierons pour cela sur une approche de professionnels du milieu : dirigeants de clubs, joueurs, équipementiers phares, instances de la Fédération Française de Football Américain (FFFA). Enfin, nous découvrirons les raisons de ses difficultés à s’implanter en France et de ses problèmes d’images et les stéréotypes dont le football américain est victime en France, malgré des valeurs pouvant être des atouts pour nos sociétés. Nous mettrons également en lumière les différentes valeurs et caractéristiques propres à ce sport. Finalement, nous réfléchirons à comment faire pour ouvrir ce sport au Français. Pour ce faire, nous nous questionnerons sur les différents supports de communication qui seraient les plus à même de transmettre ces valeurs qui semblent changer à jamais ses pratiquants.
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Avant-Propos Qu’est-ce que le football américain ?
Afin d’étudier les intérêts du football américain dans les meilleures conditions, nous devons d’abord nous pencher sur l’histoire de ce sport et comment il a été créé ? ou encore comment il s’est exporté en Europe ?
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a. Historique. Le football américain provient d’une déformation progressive du rugby. C’est à Princeton en 1867, que des étudiants lassés du Football-Rugby européen (hybride de football européen et de rugby) décident de créer des règles différentes qu’ils mettent en application le 6 novembre de cette année, lors d’un match contre l’université de Rutgers. En 1870, les Universités d’Harvard et Yale suivent le pas en y apportant de nouvelles règles, plus claires. Et quelques années plus tard, l’Intercollegiale Football Association voit le jour et est chargée de l’organisation des compétitions entre universités. En 1879, ce nouveau sport trouve sa spécificité en adoptant le bloc, c’est-à-dire une obstruction sur un adversaire nonporteur du ballon. La même année un ancien étudiant de Yale, nommé Walter Camp va véritablement repenser le football américain pour le distinguer définitivement du Football-Rugby européen. Les modifications s’enchaînent au fil des années et la National Football League(NFL) voit le jour en 1922.
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«En 1980, soit 100 ans après sa création, Laurent Plegelatte importe le football américain en France.» En 1980, soit 100 ans après la création de ce sport en territoire américain, Laurent Plégelatte (désormais disparu) importe véritablement le football américain en France et met en place le premier club français : Les Spartacus de Paris. L’année suivante le premier match officiel a lieu et oppose les Spartacus de Paris et les Météores de Nogent. Ce n’est qu’un an plus tard que le championnat de France de première division débute. Dès lors, tout s’enchaîne, la Fédération Française de Football Américain (FFFA) est créée en même temps que la première édition du championnat de France de deuxième division ainsi que le premier match de l’équipe de France face à l’équipe d’Allemagne. En 1985, le football américain est reconnu par le Ministère de la Jeunesse et des Sports et huit ans plus tard il est reconnu comme un vrai sport de haut niveau. Entre-temps, une troisième division est créé ainsi qu’un championnat de France junior. 1 - http://www.elitefoot.com/histoire/histoire. htm#0 consulté le 18/12/15 2 - http://www.fffa.org/fr/fffa/presentation/histoire-de-la-fffa.html consulté le 8/11/15
Le football américain peut alors tenter de s’implanter en France.
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Équipement des années 40
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Équipement des années 60
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b. Fonctionnement du jeu. Ce sport est un jeu de gagne terrain qui se joue à 11 joueurs contre 11. Toutefois, chaque équipe possède au moins 22 joueurs. Une équipe comprend une escouade d’attaque (11 joueurs), une escouade de défense (11 joueurs) et une équipe spéciale (11 joueurs) composée à la fois de joueurs de l’escouade offensive et de joueurs de l’escouade défensive. Les équipes possèdent en réalité près de 50 joueurs par équipes sachant que chaque poste doit pouvoir être remplacé pour rester compétitif. L’équipe en possession de la balle doit la faire progresser en direction de la zone d’en-but adverse et y pénétrer pour marquer un Touchdown (TD) qui vaut 6 points. L’équipe de défense doit empêcher cette progression. Une rencontre se décompose en 4 quart-temps de 12 minutes chacun (temps décompté) avec une mi-temps de 20 minutes entre le deuxième et troisième quart-temps. Un coup de pied d’engagement (kick off) est effectué au début des premiers et troisièmes quart-temps à 15 yards du centre. L’équipe qui réceptionne la balle doit remonter le plus de terrain possible. À partir de là, l’équipe d’attaque doit faire avancer le ballon jusque dans la zone d’en-but adverse. Pour ce faire, elle dispose d’un premier contrat de 4 tentatives (appelées aussi «downs») pour parcourir 10 yards (9,10m). Si l’équipe offensive parvient à dépasser les 10 yards, elle obtient alors 4 nouvelles tentatives pour parcourir 10 yards supplémentaires. Si elle n’y parvient pas, l’équipe qui avait un rôle défensif fait rentrer en jeu son escouade offensive pour tenter de remonter le ballon. Ce changement de rôle entre les deux équipes s’appelle le Turnover. Il y a onze joueurs par équipe présente sur le terrain ce qui équivaut à onze postes tous différents. Il y des joueurs qui vont recevoir des longues passes (WR)*, des joueurs qui vont courir avec le ballon (RB)*, des joueurs qui vont protéger leurs équipiers pour qu’ils puissent effectuer leurs missions, des joueurs qui devront pouvoir réceptionner, courir ou protéger (TE)* et il y a finalement le poste clé, celui qui sera chargé d’organiser chaque jeu et de faire la passe : le Quaterback (QB)*. Chaque joueur possède un rôle et des aptitudes en lien avec sa mission. Nous avons seulement parlé des postes de l’escouade offensive mais chaque poste de l’escouade défensive possède également sa particularité propre. * WR : Wide-Receiver RB : Running-Back TE : Tie-End QB : Quater-Back
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1er PARTIE
Etat des lieux du football americain en france
1. Un contexte politico-economique complique. a. Une politique de développement qui peine à se mettre en place en France. b. Des enjeux économiques faibles mais en pleines expansions.
2. De reels problemes impactant l'expansion du football americain en France. a. Quelques freins identifiables. b. Le cas du rugby comme frein au développement du football américain en France.
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1 - Un contexte politico-economique complique. En France, il y a un sport roi, le football (dit européen), suivit du rugby, et peu d’autres sports arrivent à se détacher. Cependant certains sports ont encore plus de difficultés à s’implanter en France. C’est le cas des sports Américains qui n’ont pas de réelle histoire sur le continent européen entier ayant été créé il y a peu de temps sur un continent lointain et qui ne partage plus la même culture du sport que nous. C’est le cas pour des sports comme le hockey, le baseball ou le football américain qui sont arrivés sur le continent européen, et plus précisément en France, que très tardivement. La comparaison du nombre de licenciés entre le football (2 225 595 3
licenciés) et le football américain (22 136 licenciés) est assez éloquente. La jeunesse de ce sport fait qu’il possède encore un statut de « sport amateur » en France. Mais cela est-il vraiment un mal ? Ou ce statut peutil apporter davantage?
a. Une politique de développement qui peine à se mettre en place en France. « Il y a des pays en Europe, comme le Benelux, qui ont noué des partenariats avec des universités américaines. Chaque année, les deux meilleurs joueurs néerlandais reçoivent une bourse pour partir aux ÉtatsUnis. Ça a permis un peu de les faire connaître. De toute façon, c’est beaucoup plus logique pour un recruteur américain d’aller prendre un gars qu’il a vu jouer, dont il a les statistiques, qu’un jeune français. Mais certains Français, comme Marc-Angelo Soumah ou Philippe Gardent, sont passés près. » interview de Richard Tardits dans le journal 20 minutes publié le 2 février 2012. Encore aujourd’hui, les clubs Français possèdent des budgets souvent très/trop modestes et sont de ce fait dépendants de subventions publiques (60 à 80% du budget moyen des clubs). Malgré cette dépendance financière, le nombre de licenciés croît chaque année et les clubs vont par conséquent être amenés à grandir pour subsister. D’ailleurs, 3 - http://www.fffa.org/fr/fffa/presentation/histoire-de-la-fffa.html consulté le 8/11/15 4 - http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/02/06/le-football-attire-lesjeunes_1475966_3242.html / consulté le 15/11/15
Jean-Philippe Delport l’explique assez bien dans une interview accordée
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au site internet Le Monde.fr : « On va être obligé de rechercher des entreprises sponsors si l’on veut continuer à se développer et à accueillir de nouveaux gamins.»
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« On va être obligé de rechercher des entreprises sponsors si l’on veut continuer à se développer et à accueillir de nouveaux gamins.» Cependant, la fédération met de plus en plus de moyens pour développer des équipes nationales (juniors et seniors) compétitives à l’échelle européenne et internationale, notamment dans le but de permettre une médiatisation plus importante de leur sport. La Fédération a développé
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un premier Pôle espoir à Amiens en 1999 pour détecter et former les jeunes talents et diverses sections sportives régionales. L’amélioration des structures fédérales, la détection plus précoce des joueurs, alliées au travail de formation effectuée dans les clubs, ont permis à l’équipe de France Junior de décrocher à deux reprises le titre de champion d’Europe 5
(en 2004 et 2006) . Une formation qui commence à donner des résultats aussi au niveau senior puisque la France a décroché le titre de vicechampion d’Europe en juillet dernier, derrière l’Allemagne.
b. Des enjeux économiques faibles mais en pleine expansion. Aux États-Unis, là où le football américain règne en maître sur les autres sports, les enjeux économiques sont colossaux. En 2014, le chiffre d’affaires de la Nationale Football League a atteint près de 9 milliards de dollars. De plus, le classement annuel du magazine Forbes indique une progression de 23% de la valeur moyenne des franchises du championnat professionnel de football américain par rapport à l’année 2014; Celle-ci s’établit désormais à 1,43 milliards de dollars, soit plus 6
d’un milliard d’euros (la franchise la plus chère étant estimée à plus de 3,31 milliards de dollars). Il en est de même pour les salaires de joueurs qui atteignent des sommes astronomiques comme par exemple Matt 6
Ryan qui gagne 43,8 millions de dollars par an . L’événement majeur sur la scène sportive mondiale, le Super-Bowl, a regroupé plus de 150 millions de téléspectateurs américains et le prix d’un message publicitaire de 30 secondes est désormais évalué à plus de 4 millions de dollars. La puissance commerciale régnant sur ce sport sur sa terre natale est incroyable. Mais quand est-il en France ? Comment voit-on le football (américain) d’un point de vue purement économique ? Contrairement aux États-Unis, les enjeux économiques en France ne sont pas encore très denses, une nouvelle fois car cette discipline est destinée à des amateurs. Toutefois, les équipementiers comme Nike, Adidas ou encore Under Armor (leaders dès l’équipement sportif aux États-Unis) s’activent petit à petit sur le sol français. Aujourd’hui plusieurs équipes de football américain françaises bénéficient d’un sponsor comme ceux-ci sur 5 - http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/02/06/le-football-attire-lesjeunes_1475966_3242.html / consulté le 27/10/15 6 - http://www.europe1.fr/sport/multisports/ articles/une-equipe-nfl-coute-1-milliard-d-euros-2207007 consulté le 27/10/15
leur maillot et de plus en plus de matériel est proposé à ces pratiquants
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amateurs. Lors d’un entretien, le responsable marketing de la société Barnett (l’un des trois fournisseurs de matériel de sport US les plus importants aux États-Unis) indique que cette société possède un chiffre d’affaires de plusieurs millions d’euros uniquement en ce qui concerne les ventes liées au football américain. Dans la même interview, le responsable marketing indique que la société compte s’investir davantage dans le football américain en France dans les années à venir. Certes, l’équipement coûte cher (casque et épaulières reviennent au minimum à 300 euros). Mais bien souvent, les clubs, qui se positionnent véritablement sur la découverte du sport en question et l’encadrement de leurs pratiquants, possèdent leurs propres matériels et louent les équipements ou les fournissent gratuitement pour les jeunes comme c’est le cas avec l’équipe des « Flash de La Courneuve ». Club majeur du championnat de France avec 1 700 licenciés et 1,2 million d’euros de budget, le club du « Flash de la Courneuve » revendique sa part de responsabilité éducative et propose des animations dans les collèges du département de Seine-Saint-Denis : «les collectivités et surtout la commune nous ont 7
toujours soutenu. Il est normal que nous assumions notre rôle associatif» , indique Bruno Lacam-Caron, manager général du club.
2 - De reels problemes impactant l'expansion du football americain en France. a. Quelques freins identifiables L’un des points les plus problématiques au développement du football américain en France, ce sont les règles. En effet, celui-ci fait partie des sports les plus complexes. Plus de 50 joueurs par équipe avec un poste et une fonction précise pour chacun, des dizaines de stratégies et une réglementation des plaquages très pointue… Le football américain nécessite un réel apprentissage pour en comprendre le fonctionnement. 7 - http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/02/06/le-football-americain-attire-les-jeunes-generations_1475966_3242.html / consulté le 27/10/15
D’ailleurs, Richard Tardits (premier et seul joueur de football américain professionnel français ayant joué en NFL) compare ce sport à « un jeu
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d’échecs avec des pions animés »
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tant il faut user de stratégie tel
Machiavel pour l’emporter. Un autre point pose problème dans l’expansion de la pratique du football américain en France : l’équipement. Là où différents sports comme le football ou le basket-ball ne vont nécessiter qu’une paire de chaussures et un ballon, le football américain va demander un investissement important en ce qui concerne l’armure, le casque et toutes les protections nécessaires aux joueurs. Cependant, même si le football américain ne peut pas compter sur le tremplin de l’école pour se développer, contrairement à d’autres sports comme le handball (sport scolaire numéro un), de nombreux clubs français ont réfléchi à une solution pour y remédier. Ils ont donc cherché à développer le «flag», un dérivé du football américain sans contact, plus «soft», mixte et accessible dès l’âge de 8 ans. D’ailleurs Steeve Guersent (joueur de l’équipe de France et éducateur auprès des juniors des Spartiates d’Amiens) l’explique très bien dans une interview accordée au journal Le Monde : « le flag nous ouvre les portes des établissements scolaires et des centres de loisirs. C’est un bon moyen de faire découvrir notre sport aux plus jeunes ».
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Par ailleurs, une étude du Centre d’études d’encéphalopathie traumatique de l’Université de Boston sur des cerveaux d’anciens joueurs de la NFL confirme que les commotions cérébrales à répétition mènent à une dégénérescence cérébrale qui se manifeste par l’apparition précoce de troubles de mémoire et la dépression. Un film polémique est sorti en cette fin d’année 2015 aux États-Unis et raconte l’histoire de Bennett Omalu (incarné par Will Smith), neurologue ayant participé à cette étude.
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Les chocs lors de plaquages ou de contact entre deux adversaires sont extrêmement impressionnants de par l’explosivité des actions. Celles-ci sont spectaculaires car les joueurs sont équipés pour s’engager dans le jeu sans retenue. Richard Tardits l’explique d’ailleurs très bien : « Je ne parlerai pas de violence mais plutôt d’un engagement physique extrême. Cela paraît violent, mais nos équipements ne sont pas des armes : ce sont des protections pour pouvoir jouer sans retenue. Chaque choc est préparé : on sait exactement qui va nous bloquer et comment. C’est un défi physique à chaque positionnement. On veut gagner sa bataille pour gagner la guerre, 8 - http://www.linternaute.com/sport/dossier/ football/football-americain/superbowl/richard-tardits.shtml / consulté le 28/10/15 9 - http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/02/06/le-football-americain-attire-les-jeunes-generations_1475966_3242.html 10 - « Concussion » film dramatique américain écrit et réalisé par Peter Landesman en 2015
mais il n’y a pas plus de blessés qu’au football ou au rugby. N’oublions
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pas que c’est l’un des rares sports où il y a plus de temps de préparation physique (7 mois) que de jeu (4 mois). » Les sportifs sont par conséquent parfaitement préparés à encaisser des coups sans craindre des blessures au premier contact.
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Cependant, les chercheurs de l’université d’Indiana ont conclu que le football européen serait plus violent que le football américain. En effet, selon Éric Nauman, le directeur de la recherche, cité par le Guardian, « les forces générées lors d’un but de la tête ou de la réception d’un dégagement du gardien sont beaucoup plus élevées que prévues. Certains chocs sont semblables à ceux que subissent les joueurs de football américain ».
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b. Le cas du rugby comme freins au développement du football américain en France. Contrairement aux pays nord-américains, le rugby est très présent en Europe. À l’image de la coupe du monde de rugby qui est essentiellement représenté par ces mêmes pays européens tel que l’Angleterre, l’Irlande, la France, etc. Or l’Amérique du nord, là où le football américain est au plus au niveau, est le lieu de naissance de ce sport et le rugby n’existe même pas. Peut-il y avoir un rapport avec les difficultés de développement de ce sport en Europe ? Lors d’une interview, le directeur du Flash de la Courneuve nous informe d’une donnée vraiment intéressante. Il y aurait en Allemagne, rien que dans la Rhénanie, près de 40.000 pratiquants. La France avoisine seulement les 23.000 pratiquants sur l’ensemble de son territoire. Le rugby pourrait être la réponse. Par ailleurs, la fédération allemande du rugby à XV ne compte que 10.000 licenciés tandis qu’en France, la fédération compte près de 500.000 licenciés en 2012. Dans les pays où le rugby est absent comme l’Allemagne, la Pologne, l’Autriche et bien d’autres encore, le football américain est très présent. En ce sens, on se rend compte que dans un pays où le rugby n’existe pas vraiment, la seule alternative pour pratiquer un sport de contact n’est autre que le football américain. 11 - http://www.linternaute.com/sport/dossier/ football/football-americain/superbowl/richard-tardits.shtml 12 - http://www.20minutes.fr/sport/football/1721947-20151102-selon-etude-americainefoot-plus-violent-football-americain / consulté le 5/11/15
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Vincent Clerc
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2eme PARTIE
Valeurs et interets du football americain en france
1. Un interet social predominant a. Une dimension sociale très importante dans et en dehors des complexes associatifs. b. Des atouts indéniables à différents niveaux. c. Un sport de plus en plus sensible à l’écologie.
2. Les points positifs de la pratique du football americain. a. La déconstruction des préjugés comme clé du développement. b. Du suivi médical et de la préparation physique intensive c. Du respect de vrais valeurs qui peuvent attirer petits et grands.
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1 - Un interet social predominant. a. Une dimension sociale très importante dans et en dehors des complexes associatifs. Le statut amateur du football américain en France dont nous avons déjà parlé est plus que bénéfique socialement parlant. Nous pouvons dire qu’il possède avant tout une dimension sociale. C’est en tout cas ce que le président de la fédération française de football américain (F.F.F.A.)MarcAngelo Soumah dit dans une interview accordée à L’Obs : « notre mission première doit être sociale. On n’est pas là pour faire rêver les mômes et leur faire croire qu’ils vont devenir professionnels. On veut aller dans les quartiers difficiles et offrir une alternative aux jeunes via la pratique sportive. »
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(Jérôme Brisson Journaliste pour le nouvel Obs, publié
le 29/05/2010). Et c’est là, la fonction première du sport associatif en général dans notre société actuelle. En effet, la territorialisation des clubs sportifs dans les quartiers populaires passe en priorité par l’occupation d’un équipement sportif sur la ville. L’analyse des processus d’appropriation de l’équipement par le collectif passe par une phase de conquête qui est source d’espoir dans la vie associative. C’est une période où l’organisme sportif revendique et démontre son utilité sociale pour le territoire local (on parle le plus souvent de quartier populaire)»
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. L’exemple représentant l’implication
sociale du football américain, est bien celui de l’équipe du « Flash de la Courneuve ». Meilleure équipe de France, elle n’hésite pas à user de ses partenariats et sponsors pour ouvrir des portes à ses licenciés. Dans une entrevue avec Mr Lacam-Caron, nous avons appris que plusieurs joueurs de l’équipe ont trouvé un emploi grâce à cette même équipe et à ses contacts. Nous apprenons par la même occasion qu’une école de football américain a été créée il y a quelques années et fait office de sport-études pour permettre aux élèves en difficulté de trouver leur voie par un autre chemin que celui habituel et uniquement scolaire. Aux États-Unis, la dimension sociale est complètement différente. La 13 - http://rue89.nouvelobs.com/2010/05/29/ en-france-le-football-americain-prefere-le-socialaux-paillettes-152766 / consulté le 5/11/15 14 - Moreau, N., Histoire de la dialectique sport vol. 11, no. 2, 2008, page 18 14
popularité de ce sport en terre américaine permet un rassemblement
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impressionnant de fans et le football Américain permet une réelle mixité sociale. Noir, blanc, grand, gros, riche, pauvre, d’une équipe ou de l’autre, rien ne rentre en compte si ce n’est la passion de ce sport. Il y a en permanence une cohésion sociale entre les supporteurs et celle-ci dès les équipes de jeunes. D’ailleurs, Nicolas Moreau l’expose très bien quand il parle du racisme dans le contexte social et sociétal de ce sport : « Nous avons vu que le sport et la société ne constituaient pas deux entités distinctes, imperméables l’une de l’autre, mais demeuraient, au contraire, en étroite corrélation ».
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Dans le foot US, l’avant-match compte autant que le match pour les supporteurs. La plupart des supporteurs de football américain arrivent trois ou quatre heures avant le coup d’envoi de la rencontre, afin de 16
participer à une « tailgate party » . C’est une tradition, un moment qui est ancré dans la culture américaine. Ce sont ces tailgates party qui montrent cette mixité sociale et ethnique que peut induire le football américain (Nicolas Rouyer, journaliste Europe 1). Ce folklore américain, cette volonté d’assimiler un évènement sportif à une fête se retrouve dorénavant lors des rencontres de football américain en France, où l’on peut retrouver stand de hot-dog, merchandising, évènements pour les plus jeunes, pom-pom girls, etc.… Cette communion par les sports en dehors des stades se répand donc énormément et peut potentiellement améliorer l’image de ce sport, là où le football bénéficie surtout de l’image de supporters violents notamment à cause du hooliganisme essentiellement présent en Grande-Bretagne ou en Europe de l’est.
b. Des atouts indéniables à différents niveaux. L’image associative des clubs de football américain en France peut également se retrouver en analysant leur localisation dans l’espace territorial, en bordure de ville, à proximité des quartiers populaires. D’ailleurs, d’après Benjamin Coignet, « la territorialisation du club sportif dans les quartiers populaires est le processus qui vise à inscrire le service associatif sur un espace déjà défini et occupé par des acteurs collectifs 15 - « Sport et Innovation social » écrit par Benjamin Coignet aux édition l’Harmattan, page 226 16 - http://www.europe1.fr/sport/multisports/ articles/foot-us-au-caeur-des-tailgate-parties-1325209 consulté le 13/11/15
et des individus. Elle a pour finalité de donner aux clubs, une position
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reconnue d’acteurs développant un service nouveau pour les habitants. La territorialisation de l’action associative peut donc se traduire ici par une extension des activités du club dans le but de développer une forme de proximité avec les habitants, à la fois socialement, géographiquement ou symboliquement ».
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Le sport est donc un réel créateur de lien social.
D’ailleurs d’après Pierre Guichard, directeur administratif et financier de la F.F.F.A. : «L’essentiel de nos nouveaux pratiquants ont entre 13 et 20 ans. C’est une bonne nouvelle pour notre sport, cela assure sa pérennité et montre qu’il s’installe peu à peu »
«L’essentiel de nos nouveaux pratiquants ont entre 13 et 20 ans. C’est une bonne nouvelle pour notre sport, cela assure sa pérennité et montre qu’il s’installe peu à peu » Le football américain se veut capable d’inculquer des valeurs par le sport (valeurs que nous développeront plus tard dans ce mémoire). « Le matériel impressionnant et les nombreux contacts physiques induits par sa pratique y sont aussi pour beaucoup dans l’attirance des plus jeunes pour la discipline. » Sébastien Billard.
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Cette image crée un pont avec les jeunes de quartiers populaires où dits sensibles afin d’arriver à un autre objectif, enseigner les dites valeurs à ces mêmes jeunes comme le respect de l’adversaire, la rigueur, l’investissement, etc.… Cette utilisation du football américain pour ouvrir des jeunes à de nouvelles valeurs de vie est tout simplement le synopsis d’un film américain sortir en 2007, Gridiron Gang. Le film raconte l’histoire vraie du responsable d’un centre de détention pour délinquants juvéniles en Californie qui, lassé par le mauvais pourcentage de récidives de ses jeunes, utilisa le football américain pour inculquer à ses mêmes jeunes prisonniers des valeurs qui leur permettront de ne pas récidiver après leur libération et d’oublier les conflits inter-gangs.
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Les Français gardent un réel intérêt pour les us et coutumes américaines, 17 - « Sport et Innovation social » écrit par Benjamin Coignet aux édition l’Harmattan, page 226 18 - http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/02/06/le-football-americain-attire-les-jeunes-generations_1475966_3242.html consulté le 27/10/15 19 - « Gridiron Gang » film réalisé par Phil Joanou en 2007
que ce soit pour leurs évènements sportifs, leurs fêtes nationales, leurs
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monuments, leur système éducatif, etc.… Ils y voient un côté chic et trendy. Nous pouvons prendre en exemple le Super-Bowl, évènement qui va faire parler de lui pendant plusieurs jours sans pour autant que les gens s’intéressent à ce sport.
c. Un sport de plus en plus sensible à l’écologie. D’autre part, aménagé dans l’optique d’accueillir la 50e édition du SuperBowl, le « Levi’s Stadium » a récemment été inauguré et est considéré comme le stade le plus avancé du point de vue technologique, de toute l’Histoire du Super-Bowl. On parle ainsi d’un stade entièrement connecté, allant de l’accès à des vidéos en live, à l’achat de son billet en passant par la commande de nourriture sans se déplacer. Ce même Levi’s Stadium, est considéré, en plus d’être technologique, comme un stade écologique. L’ensemble du stade est recouvert de panneaux solaires de même que l’aire de stationnement et les passerelles d’accès au stade. Le stade bénéficie de son propre système de retraitement des eaux et possède des écrans tout autour du stade relatant de la qualité de l’air autour de l’enceinte. L’écologie et le football américain semblent pourvoir complètement s’accorder. Toutefois la construction de ce stade est estimée à 1,2 milliard de dollars.
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2 - Les points positifs de la pratique du football americain. Comme nous avons pu le dire précédemment (cf : Partie 1-2-a), le football américain souffre cruellement d’une mauvaise image. De nombreux préjugés lui sont attribués et ce sport est finalement vu comme étant un sport d’une violence extrême, un sport hasardeux et brouillon, etc. Déconstruire ces préjugés est donc primordial pour ouvrir les gens aux différentes valeurs que porte ce sport. Pour cela, nous regarderons ces différents préjugés imputés à ce sport mais également l’ensemble des valeurs et atouts de celui-ci. 20 - Kévin Bernardi : http://sportetsociete. org/2014/08/03/le-levis-stadium-un-stade-technologique-et-ecologique/
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a. La déconstruction des préjugés comme clé du développement. Premier élément impactant l’image du football américain : l’armure. Dans ce sport, les joueurs sont très bien protégés. En plus de casque ses pratiquants sont équipés d’épaulières mais aussi de protections pour les cuisses, les genoux, les hanches, le coccyx ou encore même pour la nuque. Les épaulières sont la partie la plus impressionnante de l’équipement. Elles sont destinées à porter et à encaisser les coups. «L’épaulière se décompose d’une série de pièces en plastique semi-rigide reliées entre elles par des sangles élastiques qui maintiennent la souplesse et la cohésion de l’ensemble.»
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Cette partie de l’équipement augmente considérablement la carrure des sportifs et peut tout simplement être apparentée à une armure digne de celle des chevaliers du moyen-âge qui s’équipaient ainsi au moment d’aller faire la guerre. Ce fait favorise surement cette impression de sport violent. Bien que moins important dans la création de cette image, le casque porté par les joueurs induit probablement aux spectateurs une notion de violence. En effet, dans notre société actuelle, le port du casque correspond à un danger potentiel. De nombreux sports nécessitent le port du casque comme par exemple le VTT, la Moto, le LaCross, le Hockey, et l’ensemble de ceuxci semble dangereux. Le fait que les joueurs de football américain portent de telles armures pourrait faire penser que les chocs, lors de plaquages par exemple, sont plus violents. Et bien non. D’après une étude scientifique réalisée par Emmanuel Rosai, spécialiste des calculs de force, pour l’émission de télé «On n’est pas que des cobayes», nous apprenons que la force des chocs lors de contacts au football américain et au rugby est égale. Cependant, le joueur de football américain possède toujours son armure... Le corps encaisse donc nettement moins de dommages. On peut donc dire que les joueurs de football américain encaissent la même puissance de chocs que les joueurs de rugby mais sont nettement plus protégés que leurs homologues qui ne bénéficient d’aucune protection matérielle. Cela nous amène donc à présent à parler du point clé de ce préjugé de violence : le plaquage. Oui, un plaquage c’est violent mais est-ce pour autant un acte de violence inconsidérée amenant obligatoirement des risques et un réel danger pour les individus ? La réponse est non. Le 21 - http://www.footballamericain.com/football/ materiel consulté le 15/12/15
plaquage est très codifié par le règlement du sport, il n’est pas comme on
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Joueur universitaire
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pourrait le penser aléatoire et hasardeux. Il est enseigné dès le plus jeune âge pour éviter tout débordement et anticiper toute forme de blessure. Les joueurs ont l’habitude d’être plaqués lors des entraînements et apprennent les bonnes positions pour encaisser en toute sécurité. Un exemple de règle permettant la sécurité des joueurs, l’utilisation du casque. Lors du reportage dont nous avons déjà parlé précédemment, un joueur du Flash de la Courneuve explique qu’«On ne se sert jamais de sa tête, il y a interdiction formelle d’utiliser le casque lors d’un placage».
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Quand un néophyte regarde un match pour la première fois, que ce soit à la télévision ou dans un stade, n’ayant pas les connaissances, il peut-être grandement impressionné par les impacts, qui sont, non pas extrêmement violents, mais présents sur toute la pelouse, durant chaque phase de jeu. Le plaquage sur un joueur non porteur du ballon est une règle absente du rugby, même interdite. Ceci n’est donc pas présent dans la culture sportive française et peut considérablement choquer, donnant une impression de champs de bataille et de chaos total. Autre à priori, le football américain est considéré par beaucoup comme étant le sport le plus dangereux. Là aussi, ce préjugé est erroné. Aujourd’hui les sports extrêmes arrivent bien avant dans les classements. Le rugby australien, qui n’est autre qu’un mix entre le rugby et le football est considéré comme le sport d’équipe le plus dangereux existant. Les sports de combats sont également considérés comme beaucoup plus dangereux, notamment la boxe qui compte bien plus de problèmes de commotions cérébrales que le football américain. Enfin, nous avons déjà traité l’exemple du rugby qui se révèle plus dangereux à cause de l’absence de protections. D’ailleurs, un acteur du football américain sur notre territoire nous a informé que l’on dénombrait près de 100 paraplégiques supplémentaires par an en France à cause de la pratique du rugby, le tout plus ou moins masqué par les assurances et les instances (fédération & clubs). Le site MySecurite, qui se qualifie comme étant le premier magazine dédié à la protection de la famille, a réalisé un classement des 10 sports les plus risqués. Dans celui-ci ne figure quasiment que des sports extrêmes comme le base-jump, le speed riding ou encore le motocross. Il n’apparaît dans ce listing qu’un seul sport d’équipe qui n’est autre que le rugby. «Habituellement le rugby n’est pas classé dans les sports extrêmes, mais nous avons choisi de l’inclure ici parce 22 - https://www.youtube.com/ watch?v=JrW-TTh37hs : Le football américain estil plus violent que le rugby ? On n’est pas que des cobayes visioné le 23/11/15 23 - http://www.mysecurite.com/le-top-10-dessports-les-plus-dangereux-81924.html consulté le 3/12/15
qu’il est le sport avec la moyenne la plus élevée de blessures par joueur.»
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Arian Foster
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1 - http://www.elitefoot.com/histoire/histoire. htm#0 consulté le 18/12/15 2 - http://www.fffa.org/fr/fffa/presentation/histoire-de-la-fffa.html consulté le 8/11/15
Finalement, beaucoup de gens n’osent pas faire le premier pas. En effet, la majorité des personnes sont convaincues que le football américain ne se pratique qu’avec une armure dans un club officiel et donc dans un contexte dangereux. Or, pour rendre accessible la pratique de ce sport à ceux qui craignent pour leur santé et leur sécurité, un nouveau sport est apparu. Ce sport, qui a vu le jour en France il y a quelques années, est un dérivé du football américain : le Flagball. Un sport qui n’est autre que le football américain mais sans les contacts. Tous les joueurs possèdent deux cordelettes, attachées à chaque hanche. Quand le porteur se voit arracher une de ses cordelettes, la phase de jeux s’arrête. Il permet ainsi d’ouvrir les valeurs du football américain sans pour autant imposer les contacts et le moindre risque de blessures. Cette variante est un véritable atout pour la promotion du football américain en France. En enlevant les risques et la nécessité de posséder un équipement, l’enseignement de ce sport peut désormais avoir lieu dans les écoles, collèges, lycées, centres aérés, etc... Pour exemple : «Le Flash (surnom de l’équipe du Flash de la Courneuve) participe depuis 6 ans, tout au long de la période scolaire, à des actions en direction des primaires et des secondaires dans le cadre de l’accompagnement éducatif. Nous avions engagé 5 éducateurs diplômés BPJEPS ou DE. L’ensemble de ces actions nous a permis de faire participer 588 élèves d’écoles primaires cette année.»
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b. Suivi médical et préparation physique pour sécuriser Le football américain est un sport ou l’investissement physique est total, et les blessures peuvent donc être fréquentes. Et quand on parle de blessures, il faut englober toutes les blessures autres que celles dues aux chocs et contacts lors de plaquages. Dans la majeure partie du temps on a tendance à relier le football américain à des blessures au cerveau et au crâne, on parle de commotions cérébrales. Cependant, les pathologies musculo-ligamentaires représentent 90% des blessures de ces sportifs. L’essentiel des blessures étant d’ailleurs localisées au niveau des membres inférieurs. L’entorse de la cheville est la plus fréquente (39%) devant l’entorse du genoux (34%), les lésions musculaires (25%), les pubalgies (22%), les fractures (14%) et finalement les lésions méniscales (8%). 24 - Bilan d’activités Flash de la courneuve 2014 25 - http://www.elitefoot.com/france/regles/ sante/sante.htm
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La
prévention des blessures est l’objectif numéro un des clubs de football
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américain. Ce sport est l’un des seuls où les joueurs passent plus de temps en préparation physique qu’en compétitions. Le calendrier commence au début du mois de février et se termine à la fin du mois de juin. On parle alors de 5 mois de championnat, en comptant la saison régulière et les play-offs, contre 7 mois de préparation physique. Ce qui est très significatif de l’importance de la prévention médicale.
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D’ailleurs comme
dans beaucoup de sports, le travail de renforcement musculaire préventif face aux risques de blessures est souvent complété par des exercices de proprioception appelés aussi reprogrammation neuro-musculaire. La proprioception, est «la connaissance des parties du corps, de leur position et de leur mouvement dans l’espace, sans que l’individu ait besoin de les vérifier avec ses yeux». Une mission éducative est donc présente dans la prévention des blessures. «On observe aussi certaine négligeance en raison d’une méconnaissance du système de santé» explique Sandrine 27
Cano . Par conséquent, les pratiquants de ce sport bénéficient également d’un suivi médicale constant, avant, pendant et aprés les matchs et ont de ce fait accès à un «kiné» qui va s’occuper des joueurs.
«On parle alors de 5 mois de championnat, contre 7 mois de préparation physique.» La santé et la protection des joueurs dans le monde du football américain n’ont pas toujours été au centre des intérêts. Cependant depuis quelques années maintenant, les chercheurs travaillent et conçoivent grâce à la nouvelle technique des dispositifs pour pouvoir analyser les chocs lors d’événements sportifs et anticiper les potentiels problèmes de santé liés à la pratique de ce sport. C’est d’ailleurs le cas de l’équipe canadienne universitaire des Verts & Or qui, au début de la saison 2014, a tenté l’innovation en utilisant des capteurs de chocs implantés dans une trentaine de casques. Cet intérêt des chercheurs est principalement dû au risque de traumatismes crâniens beaucoup trop répandus dans ce sport. 26 - http://www.fffa.org/medias/4f0711643d3b9/ files/DocumentsàtéléchargerFootballAméricain/ ChampionnatsFA2014-2015-Division1Senior.pdf 27 - Communiqué de Press du flash de la Courneuve 28 - http://www.footballamericain.com/football/ materiel/des-francais-equipes-des-nouveauxcasques-hi-tech.html
L’innovation technologique semble réellement pouvoir apporter un plus
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dans la pratique du football américain et la santé des joueurs mais aussi au niveau des spectateurs. En effet, la société Foxtel travaille actuellement sur une nouvelle technologie qui pourrait créer une toute nouvelle expérience interactive autour des sports de contact comme le football américain. Leur projet, « Alertshirt » consiste à retranscrire aux spectateurs ou téléspectateurs, toutes les sensations de leur joueur favori par l’intermédiaire d’un tee-shirt connecté et d’une application mobile. Même si l’idée est nettement moins importante que l’analyse des chocs, elle pourrait s’avérer très importante dans la promotion de sport tel que le football américain.
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c. De vraies valeurs qui peuvent attirer petits et grands L’une des principales caractéristiques de ce sport est sa notion de sport d’équipe. Une équipe de football américain ressemble plus à une famille qu’à un ensemble de sportifs pratiquant ensemble leur sport. Une équipe de basket-ball est constituée de 5 joueurs, une équipe de baseball de 9 et une équipe de football de 11 joueurs. Il s’agit donc respectivement de match à 5 contre 5, 9 contre 9 et 11 contre 11. Le football américain ne se joue pas à 11 contre 11, mais à 50 contre 50. «Pour rivaliser à un haut niveau pendant 60 minutes, chaque semaine, durant toute une saison, il faut en effet de la profondeur à chaque position de jeu. Il faut ensuite coordonner chacun des postes dans le cadre des équipes offensives, défensives et spéciales. Même les postes d’entraîneurs doivent être renforcés. L’importance du travail d’équipe est donc primordiale pour atteindre ces objectifs.»
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Sur le terrain, tous les joueurs d’une même équipe doivent travailler ensemble et se faire parfaitement confiance. Sans cette confiance, sans cette cohésion, les moindres faiblesses pourront être exploitées par l’adversaire. Chaque joueur présent sur le terrain au moment de l’action de jeu possède une tâche bien particulière à effectuer. Chaque joueur est important et ce sur chaque phase de jeux. Chaque joueur a un rôle à jouer dans chacune des actions de jeu, ce qui ne se voit dans aucun autre 29 - http://sport-evo.fr/wearable-computing/ vetements-intelligents/un-maillot-connecte-pourvous-faire-plaquer-devant-votre-tele/2904 30 - http://www.growthofagame.com Travis Brody
sport. «En dehors du terrain, l’alchimie au sein de l’équipe est tout aussi
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ÂŤDites-vous ce qui est important pour le noir et jaune*, pas pour vous, pour le noir et jaune*, pas pour vous, servez-vous de cette force et ce club, jamais on le laissera mourir, le sommet on le trouve que si on est ensemble, faites le sacrifice pour lui, faites le sacrifice pour vos potes, on est un club, on est le plus beau club de France, montrons-le, ensembleÂť Samyr Hamoudi
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Bill Belichick
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importante. Tous les joueurs doivent avoir la conviction qu’ils se battent pour la même cause, ils doivent avoir une conviction absolue dans leurs entraîneurs et leurs coéquipiers.»
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Lors d’un interview accorder au blog «Un regard sur le sport», Jérôme Arnoult résume assez bien l’état d’esprit présent dans les équipes de football américain en France en comparant notamment avec l’état d’esprit présent chez les joueurs de football dit européen : «dans les équipes où je suis passé, beaucoup ont arrêté le « soccer » car ils en avaient marre de la mentalité des autres joueurs. Dans le foot US, personne n’est au-dessus des autres, on bosse, on souffre et on gagne ensemble. C’est peut-être idiot à dire mais ce sont vraiment les valeurs que notre sport essaye de véhiculer.»
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Avant le coup d’envoi de la finale nationale française, Samyr Hamoudi, ancien joueur et désormais journaliste sportif pour beIN sport se lance dans un discours d’encouragement qui retranscrit parfaitement l’idée d’une équipe soudée : «Dites-vous ce qui est important pour le *, pas pour vous, pour le noir et jaune*, pas pour vous, servez-vous de cette force et ce club, jamais on le laissera mourir, le sommet on le trouve que si on est ensemble, faites le sacrifice pour lui, faites le sacrifice pour vos potes, on est un club, on est le plus beau club de France, montrons-le, ensemble»
«Mettre en place une équipe de football américain pourrait s’apparenter à organiser la stratégie militaire d’une petite armée.»
Un autre point très intéressant au football américain, la stratégie du jeu. Mettre en place une équipe de football américain pourrait s’apparenter à organiser la stratégie militaire d’une petite armée. À l’image d’une unité militaire, les coachs d’une équipe de football vont étudier et identifier les forces et les faiblesses de l’adversaire aussi bien que les siennes, en déduire une stratégie, la travailler pendant les entraînements et préparer 31 - https://jeremybecam.wordpress. com/2015/10/29/football-americain-reve-francais/ consulté le 4/12/15 32 - https://jeremybecam.wordpress. com/2015/10/29/football-americain-reve-francais/ * « le noir et jaune » : surnom de l’équipe du Flash de la Courneuve
la rencontre avec l’opposant pour finalement exécuter son plan d’action
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avec minutie. Tous les membres d’un club, joueurs comme entraineurs ont des objectifs à atteindre. Ils s’efforcent chaque jour de progresser autant sur un plan individuel qu’avec l’équipe. Pour chaque phase de jeu, les pratiquants ont des responsabilités spécifiques, que ce soit bloquer, plaquer, attraper, courir, lancer, taper au pied ou défendre. Dans ce sport il n’y a pas qu’un entraineur mais au moins cinq. Et ils doivent coordonner toute l’équipe, que ce soit à l’entraînement ou pendant les matches. Pendant un match, les entraineurs comme les joueurs doivent étudier les faits et gestes de l’adversaire et en tirer une stratégie à adopter, l’adapter en cours de match si nécessaire. La gestion du temps est primordiale au football américain et faire des remplacements de joueurs le cas échéant est tout aussi stratégique. Le football américain est le sport qui exige la stratégie la plus complète, et le facteur psychologique est plus qu’important. De plus, les entraineurs se préparent en regardant et en analysant les matchs et les actions afin de déceler les erreurs à ne pas reproduire ou découvrir des brèches chez l’adversaire à venir. Le recours à la vidéo est également une arme essentielle et de plus en plus développée notamment grâce à l’apparition de sites internet et de logiciels de coaching impressionnants. La stratégie y est vraiment importante et omniprésente. D’autre part, ce sport est un véritable spectacle. En prenant certains cotés de la culture américaine, leur idée du spectaculaire et de l’exceptionnel, le football américain est devenu un véritable spectacle, aux États-Unis, mais aussi dans le monde entier. 115 millions de personnes ont regardé la finale du SuperBowl XLIX, rien qu’aux États-Unis, avec un total d’environ 167 millions de téléspectateurs dans le monde. Des spectacles à la mi-temps, des cheerleaders qui dansent, des fanfares, des mascottes ou encore des évènements d’avant match. Les américains vont même jusqu’à faire passer des avions de chasse en rase motte. Le football américain est le sport le plus populaire aux États-Unis et son audience est de plus en plus grande dans d’autres pays, notamment au Canada, au Mexique, au Japon, en Allemagne, en Autriche, et bien d’autres encore. Les néophytes sont souvent agacés par ce système de jeu saccadé, avec trop de pauses et d’arrêts de jeu. Cependant, ce fonctionnement est une véritable vertu pour ce sport. «Ce rythme du jeu fait partie intégrante 33 - http://www.growthofagame.com/2015/07/ quest-ce-qui-rend-le-football-americain-si-seduisant/ consulté le 10/11/15
du football américain et apporte quelque chose d’inédit. La moyenne de
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Devin Funchess
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chaque action est d’environ 4-6 secondes, avec un temps d’arrêt de jeu d’environ 25-40 secondes. Ce temps entre chaque action est utilisé pour la récupération physique et mentale, mais aussi pour évaluer la dernière action et coordonner la suivante. Par ailleurs, et c’est le plus important, il permet aux joueurs de se préparer à fournir un effort à 100% pour l’action à venir.»
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Dans un sport comme le football ou encore le basket-ball, le
jeu est beaucoup moins saccadé, plus constant. Les joueurs font un effort constant tous au long du match, et vont s’épuiser petit à petit. Au football américain, les coupures permettent ce repos, cours mais important. Ainsi, à chaque phase de jeu les joueurs sont à 100% de leur capacité. Dans les sports comme le football, le base-ball, le rugby, le handball, le hockey sur glace et même le basket-ball, certains joueurs restent trop souvent inactifs en plein milieu du match. Nous ne verrons jamais cela lors d’un match de football américain, chaque joueur se donne à fond, en terme d’effort et de concentration, à chaque action, sans jamais resté à ne rien faire. C’est un fait que nous ne retrouvons que dans très peu de sports, voir dans aucun autre sport. De plus, l’intensité du jeu est vraiment impressionnante. Selon la célèbre citation de Vince Lombardi, “Le football américain n’est pas un sport de contact, c’est un sport de collision – la danse est un sport de contact.” Le football américain nécessite une réelle force mentale et une implication de tous les instants, un véritable investissement personnel. Cette intensité ne se retrouve dans presque aucun autre sport, à l’instar des contacts permanents tout au long d’un match. Cela impose une concentration absolue et une grande force mentale, pour pallier à tout risque de blessure. «Les moins familiers avec ce sport prétendent que le football américain est moins intense que d’autres disciplines, comme le rugby, parce que les protections et le casque font partie du jeu. Mais ils oublient que ces éléments peuvent aussi être utilisés comme une arme contre l’adversaire.» Les joueurs de football américain jouent avec ces protections , et cela leur donne confiance et apporte la liberté de frapper l’adversaire à pleine vitesse. L’une des caractéristique unique du football américain, est la possibilité d’offrir un poste pour tout le monde. Petit, grand, maigrelet, gros, quelque soit le profil du joueur, une place est faite pour lui. Qu’il fasse moins d’1,70 m ou 2 m, 60 kg ou 140 kg, il y a une place pour lui dans ce sport. Une nouvelle 33 - http://www.growthofagame.com/2015/07/ quest-ce-qui-rend-le-football-americain-si-seduisant/ consulté le 10/11/15
fois, seul le football américain fonctionne comme cela. Le basket-ball ou
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Eric Frohnapfel
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le football exigent généralement un gabarit type. le Football américain propose toute une variété de positions de jeu aux fonctions très diverses et faisant appel à des profils physiques et athlétiques différents. «Si vous faites 1,95 m pour 130 kg, il y a peu de sports qui pourront vous accueillir, alors que dans le football américain vous pourriez devenir une légende (et en plus être bien rémunéré). C’est la raison pour laquelle c’est un sport plus ouvert que la plupart des autres, encourageant à une entente entre joueurs de tous horizons.»
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«Le football américain crée la puissance de la cohésion et vous permet d’en tirer des enseignements fondamentaux qui vous serviront toute votre vie.» Enfin, ce sport permet de transmettre par le sport de véritables valeurs humaines. La force, le travail d’équipe, l’engagement, la stratégie, la cohésion et la puissance. Cette suite de valeurs est un exemple des valeurs humaines que peut apporter cette pratique sportive. Le plus important avec ces valeurs, c’est qu’elles ne servent pas uniquement au football américain mais ce sont des valeurs essentielles de la vie quotidienne. Kevin Mwamba Joueur, éducateur et head coach (junior) du Flash de la Courneuve exprime assez bien cette idée : «Toutes les valeurs, toutes les choses qu’on m’a dites sur le terrain ou même en dehors du terrain, c’est des choses que j’ai toujours voulu transmettre aux plus jeunes que moi, c’est-à-dire avoir le rôle de grand frère et leur inculquer ces valeurs là, pour que eux aussi ensuite, puissent l’apprendre aux jeunes qui suivront derrière». Le football américain va donc apprendre aux jeunes comme aux moins jeunes à surmonter l’adversité, à rester concentrés sur un objectif et va permettre d’accéder au succès quel qu’il soit. Sur le terrain, au cœur du champ de bataille, les joueurs créent des liens vraiment forts entre eux qui resteront fort en dehors. «Le football américain crée la puissance de la cohésion et vous permet d’en tirer des 34
enseignements fondamentaux qui vous serviront toute votre vie.» 34 - http://www.growthofagame.com/2015/07/ quest-ce-qui-rend-le-football-americain-si-seduisant/ consulté le 10/11/15
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3eme PARTIE
Comment ouvrir ce sport aux francais ?
1. Faire decouvrir ce sport en visant plusieurs supports. a. Le mook, nouveau support papier en vogue. b. De la dématérialisation du format papier au contenu digital additionnel. c. Une cible internationale : magazine bilingue franco/anglais. d. Des expériences interactives lors de journées découvertes.
2. Premieres pistes creatives.
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Revue XXI
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1. Faire decouvrir ce sport en visant plusieurs supports. Pour donner une véritable force à ce projet, l’idée est d’être en mesure de créer une véritable image de marque autour du football américain, en visant différents supports de communications pouvant aller du livre papier, jusqu’à l’expérience digitale en passant par du contenu dématérialisé sur site web ou mobile.
a. Le mook, nouveau support papier en vogue. La diffusion de la presse en France ne cesse de diminuer depuis des années, notamment à cause de l’évolution des moyens d’accès à l’information. Plus de « live », plus rapide, plus succinct. «L’évolution de la diffusion de la presse 35
papier en France en 2013 est de -4,9% par rapport à 2012.»
Dans le même temps un autre format commence à prospérer dans le monde de la lecture : le mook. Contraction de «magazine» et de «book», le mook semble être en plein essor en ce moment notamment à l’image de la revue XXI. Nous pouvons également donner en exemple les revues : Schnock, Charles, Muze, Feuilleton, Crimes et châtiments, Long court, ou encore Usbek & Rica. «Toutes ces dernières ont été lancées (ou relancées) à la suite de XXI, un pionnier dont le succès persistant a réveillé et stimulé créateurs de presse et maisons d’édition.»
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Cet hybride de magazine et de livre permettrait de créer un contenu presse sur le football américain qui n’existe pas en kiosque et un nouveau contenu en librairie ou chez des revendeurs comme Cultura ou La Fnac. L’intérêt serait d’autant plus grand que le seul livre sur le football américain en France a été écrit par Laurent Plegelatte (datant de près de 30 ans) et n’est quasiment plus accessible hormis en ligne.
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De plus, l’objectif n’est pas d’informer un lecteur sur des actualités récentes dans un «quasi-live» mais plutôt de lui faire découvrir un monde qu’il ne connaît pas, en lui apprenant les règles et les coutumes de ce 35 - « La presse sur tablette » écrit par Cyril Petit & Vincent Mas aux édition CFPJ, page 45 36 - http://next.liberation.fr/culture/2013/01/04/ le-journalisme-sur-son-xxi_871735 Par Vincent Giret consulté le 15/11/15 37 - http://football-americain-fondamentaux.overblog.com/2013/10/livre-de-laurent-plegelatte
sport au travers d’enquêtes de longue durée, de dossiers complets, de
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séries photographiques, etc... Ce type d’ouvrage est destiné, non pas à être lu cinq minutes par ci ou cinq minutes par là, mais d’être apprécié comme un vrai livre, comme un bel ouvrage que l’on savoure pendant toute une soirée bien installé dans un fauteuil. Le magazine et le mook diffèrent également par leur qualité physique. Le premier va surtout être intéressant pour son contenu, son information rapide mettant bien souvent de coté la qualité de l’objet. Le mook, lui, est un réel objet graphique que l’on souhaite garder comme par exemple «Desports» qui ressemble d’ailleurs davantage à un livre. Un papier original, une couverture travaillée, élégante et plus «solide», des séries photos, une identité graphique particulière, tout ce qu’il faut pour sortir du lot et mêler les avantages d’un magazine et ceux d’un livre. Cependant que ce soit pour créer une réelle image de marque ou une nouvelle expérience, un simple livre ou «mook» ne suffit pas.
b. De la dématérialisation du format papier au contenu digital additionnel La vente de contenu dématérialisé ne cesse d’augmenter depuis l’avènement des smartphones, tablettes et autres. «L’évolution de la diffusion de la presse numérique en France en 2013 est de +60% par rapport à 2012».
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Cette augmentation est donc indéniable. De plus, «Les
«En 2014, les ventes numériques ont progressé de 151% pour L’Équipe, de 70% pour Le Figaro, et de 46% pour Les Echos» ventes numériques représentent 9,7% des ventes totales des quotidiens nationaux fin 2014».
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On avoisine donc les 10%. Pour certains, les ventes
au format numérique ressemblent à un véritable Eldorado. Pour exemple, 21,64% des exemplaires du Monde achetés en France sont des journaux numériques et ces pourcentages sont en constante augmentation mois 38 - « La presse sur tablette » écrit par Cyril Petit & Vincent Mas aux édition CFPJ, page 45 39 - http://presseettablette.com/2015/02/20/lesventes-numeriques-sauvent-la-presse/ consulté le 13/12/15
après mois. «En 2014, les ventes numériques ont progressé de 151% pour
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L’Équipe , de 70% pour Le Figaro, et de 46% pour Les Echos».
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La presse
numérique est donc un véritable angle de communication. Mais est-elle adaptée à notre cible ? D’après Cyril Petit et Vincent Mas, «68,7% des lecteurs de presse numérique sont des hommes». Le football américain étant essentiellement un sport destiné aux hommes, cette donnée semble intéressante. D’autre part, ajouter un contenu digital additionnel serait un véritable atout. Le premier point positif à cela est de rendre la marque plus dynamique et attractive pour l’utilisateur. Le second point est plus d’ordre pratique. En effet, le football américain est un sport plutôt compliqué à comprendre, notamment à cause de ses nombreuses règles. Au démarrage, avoir une aide à la compréhension via des contenus vidéo ou des explications orales pourraient vraiment encourager les lecteurs néophytes à se lancer dans l’aventure.
c. Une cible internationale : mook bilingue franco/anglais. Comme dit précédent, il s’avère que le football américain est bien plus important dans d’autres pays du continent européen, qu’en France, en partie à cause de l’absence de sport de contact tel que le rugby dont nous avons déjà parler précédemment. En Allemagne, on dénombre plus de 41
45.000 licenciés répartis dans 173 équipes , en Grande-Bretagne, près de 28.000 repartis dans 50 équipes (3 divisions), en Pologne, 16.000 joueurs répartis dans 80 équipes
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(3 divisions), là où en France on dénombre
environ 20.000 licenciés réparties néanmoins dans 191 clubs (en prenant en compte les équipes universitaires). De plus, on dénombre dorénavant 14 pays européens possédant leur championnat national, soit plus de 120.000 pratiquants dans près de 500 équipes.
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Il y a donc une cible
vraiment plus dense en s’orientant vers l’Europe entière. Enfin, l’Angleterre et ses habitants semblent plus à même de recevoir un tel ouvrage. En effet, la NFL a décelé un certain engouement pour le football américain là-bas et a commencé à organiser des matchs de pré-saison de NFL. Véritables évènements, Londres tout entier se met au couleurs du football américain l’espace d’une journée pour accueillir ces 40 - http://presseettablette.com/2015/02/20/lesventes-numeriques-sauvent-la-presse/ consulté le 13/12/15 41 - http://www.elitefoot.com/france/europe/pays/ allemagne.htm consulté le 8/12/15 42 - http://plfa.pl/plfateams consulté le 8/12/15 43 - http://americanfootballeurope.com consulté le 12/12/15
idoles d’outre-atlantique. La NFL prévoit même d’y installer définitivement
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une équipe (celle des Jaguars de Jacksonville) et également d’organiser des matchs de saison régulière d’ici une ou deux années. Il paraît donc évident que travailler sur un ouvrage bilingue Français/ Anglais avec une diffusion à l’international (Europe) constituerait un intérêt tant commercial que financier.
d. Des expériences interactives lors de journées découvertes Tous les ans, pendant les périodes de rentrée scolaire, les gros groupes de magasins de sport comme Décathlon ou GoSport, organisent des journées de découverte des sports. Celles-ci permettent aux enfants comme aux parents de trouver de nouveaux sports qu’ils ne connaissaient pas et découvrir ainsi de nouvelles pratiques. De la même manière certaines mairies offrent ces possibilités, bien souvent en partenariat avec les associations sportives locales. Ces évènements seraient un parfait tremplin pour le football américain qui, méconnu et sous-médiatisé, peine à attirer des pratiquants. Le concept serait de créer, en plus d’exercices sportifs traditionnels permettant la découverte d’un sport, des installations interactives variées pour montrer les différentes facettes de ce sport. De nombreuses installations semblent possibles. Nous pourrions notamment créer une installation interactive avec des cibles mouvantes projetées sur un mur, l’utilisateur devrait lancer des ballons dessus, avec le plus de justesse et de réactivité possible. Nous pourrions également créer une expérience immersive où l’utilisateur serait dans le rôle du quaterback protégé par ses équipiers pour montrer l’esprit d’équipe et le fait que tout le monde est important dans une équipe de football américain. Au début du mois de février, le football américain bénéficie d’une grosse présence dans les médias grâce aux Super-Bowl. Les «events» pourraient également être lancés dans des espaces publics comme par exemple des centres commerciaux ou des places publiques. L’intérêt serait de pouvoir toucher un public large dans des espaces fréquentés avec des installations facilement transportables et adaptables en fonction des lieux.
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2 - Premieres pistes creatives Comme nous avons pu l’annoncer dans les précédentes parties, notre réponse pour changer les idées reçues des gens serait de créer toute une image de marque autour du football américain et ainsi recommencer à communiquer sur ce sport trop méconnu en Europe et plus particulièrement en France. Les points clés de cette marque seraient : un mook (un hybride livre/magazine), un site web et une application mobile et tablette liés à ce dit magazine offrant le contenu dématérialisé ainsi que de nombreux contenus digitaux et finalement quelques expériences digitales pour immerger les néophytes dans le véritable esprit du football américain. Le mook serait le point clé. Il serait la base à l’origine du reste. Les premières références visuelles que nous avons en tête sont les magazines Désillusion et SoccerBible qui gardent une certaine élégance quels que soient les sujets traités. Un contenu photographique important serait mis en valeur dans un bel objet au design soigné autant au niveau de la mise en page que dans la conception du livre en soit (type de papier, format, etc...). Cela aurait pour objectif de faire apparaître un coté «beau» ou encore «élégant» à un sport qui souffre cruellement d’une image de pratique barbare et de sport de «paysan» d’Amérique profonde. Le mook contiendrait les bases pour apprendre et comprendre le football américain mais également des reportages et des dossiers complets sur des équipes, des associations ou des actions effectuées. On pourrait tout à fait avoir un dossier sur une équipe universitaire américaine et le folklore qui en sort, ainsi qu’un dossier sur l’évolution des infrastructures de football américain en Europe et bien d’autres choses encore. Car oui, le mook serait un ouvrage bilingue français/anglais pour avoir une cible plus large. Des dossiers complets et des séries photographiques viendraient accentuer le propos de ce mook (des shootings photo sont déjà en préparation). D’autre part, le mook utiliserait la réalité augmentée. Elle permettrait de lancer des vidéos depuis une application simplement en scannant la page possédant une icône indiquant que la page en question contient un contenu additionnel en réalité augmentée. La marque Lacoste a d’ailleurs
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OpĂŠration commerciale Lacoste LT12
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lancé le produit LT12 en utilisant cette technologie. Pour exemple, sur une page pourrait figurer un schéma expliquant un certain type de jeux, et en lançant cette réalité augmentée, le schéma s’animerait pour simplifier la compréhension de ce dernier. Cette technologie pourrait aussi tout simplement lancer des vidéos dans les endroits appropriés (toujours en réalité augmentée) et ainsi apporter un certain dynamisme en créant un lien entre le physique (le mook) et le numérique (contenu digital associé). Dans la même application, le lecteur/utilisateur aurait la possibilité d’acheter l’ouvrage en version dématérialisé. Le prix serait réduit pour un achat en version dématérialisée et encore plus réduit si ce dernier possède déjà le mook en version papier. Dès lors, tous les contenus digitaux apparaissant en réalité augmentée sur le mook papier serait directement cliquable à la lecture. L’application serait à la fois destinée à un support smartphone pour permettre une lecture plus pratique lors de déplacements, comme par exemple dans les transports en commun, ainsi qu’à un support tablette pour permettre une lecture plus aisée, par exemple dans son salon, ou dans les transports de longue durée (train, avion, etc). Des installations interactives variées viendraient s’ajouter afin de montrer les différentes facettes de ce sport. Quelques exemples ont pour l’instant retenu notre attention. La première consisterait à créer des cibles mouvantes sur un mur en vidéo projection, sur lesquelles les individus venant découvrir ce sport devraient lancer des ballons. Nous utiliserions des caméras pour détecter si les cibles ont été touchées ou non. L’idée ici, serait de montrer que la précision et la rapidité d’exécution sont importantes. Une autre expérience serait de mettre l’utilisateur dans le rôle du quaterback via un oculus rift lors de plusieurs évènements d’un match afin de montrer que sans ses coéquipiers, les adversaires ne feraient qu’une bouchée de lui et ainsi que tout le monde est important dans ce sport et à tout moment du match.
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. PISTES CREATIVES .
Premiers essais de Direction artistique. (Première DA de l’application visible en page 75 et première DA du site internet en page 86)
Baseball
in CUBA TEX TE : PIERRE DESMAREST PHOTOS : SABRINA L AMBLETIN
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The Boat people, The Celt-Vikings, The Rockies, Les Conta Roselette, Les Dalton,... Détrompez-vous, ceci n’est pas une liste de groupes punks des années 80 mais bien d’équipes de curling qui ont pris part le 22 octobre dernier au tournoi international des Contamines-Montjoie. Une petite station nichée à près de 1200 mètres d’altitude en Haute-Savoie. 54 équipes représentant 8 nations s’y étaient donné rendez-vous à l’occasion d’une compétition aux airs de rassemblement hippie. Nous avons découvert, bien plus qu’un tournoi. Un grand rassemblement de curlers, un poil givrés. « Ils ont déjà tout bu ! ». La femme de Jean-Marie Bouchet, l’organisateur et Président du club des Contamines, est embêtée. « On avait un programme bien précis, et ils ont déjà tout englouti ». Elle ne devait initialement s’occuper que des bénévoles mais les curlers viennent déjà de venir à bout du stock de quelques dizaines de litres de Côtes du Rône qui était prévu pour cette première journée du Margarita International. Il est 14h30. La compétition a débuté il y a quelques minutes. Les curlers ne sont pas encore tous là. Ils arrivent pour la plupart The Boat people, The Celt-Vikings, The Rockies, Les Conta Roselette, Les Dalton,... Détrompez-vous, ceci n’est pas une liste de groupes punks des années 80 mais bien d’équipes de curling qui ont pris part le 22 octobre dernier au tournoi international des Contamines-Montjoie. Une petite station nichée à près de 1200 mètres d’altitude en Haute-Savoie. 54 équipes représentant 8 nations s’y étaient donné rendez-vous à l’occasion d’une compétition aux airs de rassemblement hippie. Nous avons découvert, bien plus qu’un tournoi. Un grand rassemblement de curlers, un poil givrés.
Sevran, ses 50 000 habitants, ses immeubles, sa mauvaise réputation… C’est dans cette cité de Seine-Saint-Denis que
« Ils ont déjà tout bu ! ». La femme de Jean-Marie Bouchet, l’organisateur et Président du club des Contamines, est embêtée. « On avait un programme bien précis, et ils ont déjà tout englouti ». Elle ne devait initialement s’occuper que des bénévoles mais les curlers viennent déjà de venir à bout du stock de quelques dizaines de litres de Côtes du Rône qui était prévu pour cette première journée du Margarita International. Il est 14h30. La compétition a débuté il y a quelques minutes. Les curlers ne sont pas encore tous là. Ils arrivent pour la plupart des USA et du Canada. D’autres viennent de Suisse,
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the spirit of
Sevran, ses 50 000 habitants, ses immeubles, sa mauvaise réputation… C’est dans cette cité de Seine-Saint-Denis que grandit Serge Aurier, à la fin des années 1990. Haut comme trois pommes, il tape quotidiennement le ballon au milieu des tours avec ses copains. À cette époque, il ne s’imagine sans doute pas qu’il vivra, quelques années plus tard, dans une autre banlieue parisienne bien plus aisée, dans les Yvelines près de Saint-Germain en Laye, où les pavillons sont monnaie courante et le football ne se pratique que dans les jardins. C’est pourtant dans l’une de ces maisons que nous retrouvons le défenseur ivoirien chez lui, loin du tumulte de la capitale ou des cités du 93. En ce matin de décembre, et en pleine crise sportive au PSG après deux défaites, Serge Aurier nous reçoit dans une villa comme il en existe beaucoup dans l’ouest parisien : pas luxueuse, mais pas modeste non plus, confortable et sommairement décorée par le joueur
rencontre avec - meeting with
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TEX TE : PIER R E DESM AR EST PHOTOS : SABR INA L AM BLETIN
The Boat people, The Celt-Vikings, The Rockies, Les Conta Roselette, Les Dalton,... Détrompez-vous, ceci n’est pas une liste de groupes punks des années 80 mais bien d’équipes de curling qui ont pris part le 22 octobre dernier au tournoi international des Contamines-Montjoie. Une petite station nichée à près de 1200 mètres d’altitude en Haute-Savoie. 54 équipes représentant 8 nations s’y étaient donné rendez-vous à l’occasion d’une compétition aux airs de rassemblement hippie. Nous avons découvert, bien plus qu’un tournoi. Un grand rassemblement de curlers, un poil givrés. « Ils ont déjà tout bu ! ». La femme de Jean-Marie Bouchet, l’organisateur et Président du club des Contamines, est embêtée. « On avait un programme bien précis, et ils ont déjà tout englouti ». Elle ne devait initialement s’occuper que des bénévoles mais les curlers viennent déjà de venir à bout du stock de quelques dizaines de litres de Côtes du Rône qui était prévu pour cette première journée du Margarita International. Il est 14h30. La compétition a débuté il y a quelques minutes. Les curlers ne sont pas encore tous là. Ils arrivent pour la
Sevran, ses 50 000 habitants, ses immeubles, sa mauvaise réputation… C’est dans cette cité de Seine-Saint-Denis que grandit Serge Aurier, à la fin des années 1990. Haut comme trois pommes, il tape quotidiennement le ballon au milieu des tours avec ses copains. À cette époque, il ne s’imagine sans doute pas qu’il vivra, quelques années plus tard, dans une autre banlieue parisienne bien plus aisée, dans les Yvelines près de Saint-Germain en Laye, où les pavillons sont monnaie courante et le football ne se pratique que dans les jardins. C’est pourtant dans l’une de ces maisons que nous retrouvons le défenseur ivoirien chez lui, loin du tumulte de la capitale ou des cités du 93. En ce matin de décembre, et en pleine crise sportive au PSG après deux défaites, Serge Aurier nous reçoit dans une villa comme il en existe beaucoup dans l’ouest parisien : pas luxueuse, mais pas modeste non plus, confortable et sommairement décorée par le joueur arrivé quelques mois plus tôt. Seul objet tape-à-l’œil : le trophée du meilleur latéral droit de Ligue 1, reçu par Aurier la saison dernière, qui trône à côté du grand écran diffusant le biopic
The Boat people, The Celt-Vikings, The Rockies, Les Conta Roselette, Les Dalton,... Détrompez-vous, ceci n’est pas une liste de groupes punks des années 80 mais bien d’équipes de curling qui ont pris part le 22 octobre dernier au tournoi international des Contamines-Montjoie. Une petite station nichée à près de 1200 mètres d’altitude en Haute-Savoie. 54 équipes représentant 8 nations s’y étaient donné rendez-vous à l’occasion d’une compétition aux airs de rassemblement hippie. Nous avons découvert, bien plus qu’un tournoi. Un grand rassemblement de curlers, un poil givrés. « Ils ont déjà tout bu ! ». La femme de Jean-Marie Bouchet, l’organisateur et Président du club des Contamines, est embêtée. « On avait un programme bien précis, et ils ont déjà tout englouti ». Elle ne devait initialement s’occuper que des bénévoles mais les curlers viennent déjà de venir à bout du stock de quelques dizaines de litres de Côtes du Rône qui était prévu pour cette première journée du Margarita International. Il est 14h30. La compétition a débuté il y a quelques minutes. Les curlers ne sont pas encore tous là. Ils arrivent pour la plupart des USA et du Canada. D’autres viennent de Suisse,
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La compétition a débuté depuis quelques heures maintenant. Les balayeurs chassent frénétiquement la glace, tandis qu’en bout de piste les lanceurs prennent leur élan à partir des petits rebords en bois qui servent de starting blocks. Entre chaque partie, d’une durée moyenne de deux heures, les bénévoles arrosent la piste pour permettre aux granits de slider. Des pierres d’une vingtaine de kilos fabriquées en Ecosse et extraites de carrière sous-marine. Pour aller et venir, les curlers sont équipés de souliers en téflon afin d’améliorer leur adhérence. Sur la piste jusement, The Rockies américains affrontent Les Mumsies Margarita venus d’Ecosse lorsque soudain un cri perçant résonne sur la piste. « Yeeeesssssss ! ». C’est Nancy de New York, une petite dame aux airs de Mary Poppins qui enchaîne les glissades avec frénésie. « Elle a un corps de soixante ans dans un esprit de 16 » nous confie son équipier hollandais mais espagnol d’adoption. « Personne n’est exclu ici. Nous jouons tous le même jeu » confirme Jennifer qui participe à son 3ème tournoi. Un tournoi qui donne aussi l’occasion à certains de se distinguer. Chaussettes, pin’s, chapeaux, chemises, soutien-gorges... C’est aussi ça, le côté fun du curling, dégoter les tenues les plus La compétition a débuté depuis quelques heures maintenant. Les balayeurs chassent frénétiquement la glace, tandis qu’en bout de piste les lanceurs prennent leur élan à partir des petits rebords en bois qui servent de starting blocks. Entre chaque partie, d’une durée moyenne de deux heures, les bénévoles arrosent la piste pour permettre aux granits de slider. Des pierres d’une vingtaine de kilos fabriquées en Ecosse et extraites de carrière sous-marine. Pour aller et venir, les curlers sont équipés de souliers en téflon afin d’améliorer leur adhérence.
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veaux membres » confirme-t-il. Pour adhérer, il suffit de participer à deux tournois consécutifs et de se plier à un rituel. « Chaque nouveau membre est forcer de boire cul-sec une certaine dose d’alcool ». Une cérémonie qui n’effraie semble-t-il pas. Tous les profils socio-professionnels sont d’ailleurs représentés. Des ingénieurs, des retraités, une étudiante, quelques banquiers, des médecins et un coiffeur... une belle et joyeuse brochette de fans de curling. Les curlers viennent des quatres coins de la planète pour participer à cette édition savoyarde qui ressemble davantage à une fête de l’humanité qu’à une véritable compétition. « Nous voilà avec quelques potes du Texas. Nous venons avec l’excuse du curling, mais en réalité on vient là pour le fun » confie Steeve Walton, un grand gaillard aux allures de The Dude. « Tout le monde est heureux de se retrouver et c’est ce qui nous importe le plus. » Steeve est tombé sur le granit en regardant une rediff des Jeux Olympiques d’hiver à Vancouver. « Cela fait maintenant 6 ans que je joue et je n’avais à piori aucun attachement particulier avec ce sport. Mais ce club a un pouvoir initiatique puissant. Quand on y goûte une fois, c’est pour la vie. » Car outre, la bonne ambiance, c’est une philosophie que les membres retrouvent à chaque édition. La compétition a débuté depuis quelques heures maintenant. Les balayeurs chassent frénétiquement la glace, tandis qu’en bout de piste les lanceurs prennent leur élan à partir des petits rebords en bois qui servent de starting blocks. Entre chaque partie, d’une durée moyenne de deux heures, les bénévoles arrosent la piste pour permettre aux granits de slider. Des pierres d’une vingtaine de kilos fabriquées en Ecosse et extraites de carrière sous-marine. Pour aller et venir, les curlers sont équipés de souliers en téflon afin d’améliorer leur adhérence. Sur la piste jusement, The Rockies américains affrontent Les Mumsies Margarita venus d’Ecosse lorsque soudain un cri perçant résonne sur la piste. « Yeeeesssssss ! ». C’est Nancy de New York, une petite dame aux airs de Mary Poppins qui enchaîne les glissades avec frénésie. « Elle a un corps de soixante ans dans un esprit de 16 » nous confie son équipier hollandais mais espagnol d’adoption. « Personne n’est exclu ici. Nous jouons tous le même jeu » confirme Jennifer qui participe à son 3ème tournoi. Un tournoi qui donne aussi l’occasion La compétition a débuté depuis quelques heures maintenant. Les balayeurs chassent frénétiquement la glace, tandis qu’en bout de piste les lanceurs prennent leur élan à partir des petits rebords en bois qui servent de starting blocks. Entre chaque partie, d’une durée moyenne de deux heures, les bénévoles arrosent la piste pour permettre aux granits de slider. Des pierres d’une vingtaine de kilos fabriquées en Ecosse et extraites de carrière sous-marine. Pour aller et venir, les curlers sont équipés de souliers en téflon afin d’améliorer leur adhérence. Sur la piste jusement, The Rockies américains affrontent Les Mumsies Margarita venus d’Ecosse lorsque soudain un cri perçant
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ingénieurs, des retraités, une étudiante, quelques banquiers, des médecins et un coiffeur... une belle et joyeuse brochette de fans de curling. Les curlers viennent des quatres coins de la planète pour participer à cette édition savoyarde qui ressemble davantage à une fête de l’humanité qu’à une véritable compétition. « Nous voilà avec quelques potes du Texas. Nous venons avec l’excuse du curling, mais en réalité on vient là pour le fun » confie Steeve Walton, un grand gaillard aux allures de The Dude. « Tout le monde est heureux de se retrouver et c’est ce qui nous importe le plus. » Steeve est tombé sur le granit en regardant une rediff des Jeux Olympiques d’hiver à Vancouver. « Cela fait maintenant 6 ans que je joue et je n’avais à piori aucun attachement particulier avec ce sport. Mais ce club a un pouvoir initiatique puissant. Quand on y goûte une fois, c’est pour la vie. » Car outre, la bonne ambiance, c’est une philosophie que les membres retrouvent à chaque édition.
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CURLING
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Sevran, ses 50 000 habitants, ses immeubles, sa mauvaise réputation… C’est dans cette cité de Seine-Saint-Denis que
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Sevran, ses 50 000 habitants, ses immeubles, sa mauvaise réputation… C’est dans cette cité de Seine-Saint-Denis
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. PISTES CREATIVES .
Contenus possibles du mook et de l'appli
Idées de sujets à développer à l’intérieur du mook : - L’histoire du football américain - Les règles du football américain - Dossier / reportage : le football américain en France. - Dossier / reportage : L’ouverture vers d’autres cultures (Le Flash en Pologne) - Interviews croisés de trois joueurs partis jouer en Amérique du Nord. (Benjamin Wagner, Dorian Marius et Anthony Deschamps) - Dossier / reportage : sur le football américain aux États-Unis (et son impact social) - Interview d’un joueur de NFL (ex : Julian Edelman) - Dossier / reportage : stage de préparation de l’équipe de France de football américain - Shootings photos avec les joueurs du Flash de la Courneuve (x2)
Contenu digital pour l’application mobile : - Vidéos en liens avec les articles du mook. - Section réalité augmentée reliée au mook. - L’intégralité du mook en version dématérialisée. - Possibilités d’acheter/commander les prochains numéros. - Actualités, news et résultats des championnats européens (mise à jour hebdomadaire) - Informations diverses relatives au football américain (localisation des clubs, lieux de diffusion, boutiques, etc)
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Conclusion Après avoir étudié l’histoire et le fonctionnement du football américain, nous avons pu constater que sa jeunesse en France ne lui a pas permis d’exister dans la culture sportive de ce pays. Nous comprenons que l’histoire culturelle peut influencer le développement d’un sport. La présence d’un autre sport de contact, bien ancré dans la culture d’un pays freine considérablement l’évolution du football américain. Or le XV de France de rugby est une véritable institution dans notre pays contrairement à d’autres comme l’Allemagne, l’Autriche et d’autres pays européens où le foot «US» est davantage développé. Il s’est également avéré que les préjugés sur le football américain sont bels et bien ancrés dans les esprits de notre société. Cependant, la majeure partie de ses préjugés peuvent être déconstruits par l’apport de connaissances. Le football américain est tout simplement méconnu en France et la complexité de son système de jeu freine aujourd’hui une majorité de la population à s’y intéresser. Ce manque d’intérêt freine alors le développement de ce sport. Par la suite, nous nous sommes intéressés aux stéréotypes de violence et de dangerosité, Nous avons décrédibilisé certains préjugés notamment grâce à la sciences. Cette peur que peuvent créer les contacts spectaculaires (ou plaquages) entre joueurs a également été déconstruite. Nous avons fait mentions des préparations sportives et du suivi médical constant dans cette discipline ainsi que la maitrise de la prévention des risques. Nous avons trouvé que l’ensemble des valeurs que peut transmettre cette pratique sportive est déjà un atout considérable pour les collectivités. L’exemple de la mission sociale du club du Flash de la Courneuve démontre cet impact que peut avoir une équipe de football américain sur un quartier populaire voir sur toute une ville aussi étendue que la Courneuve.
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Nous allons donc travailler sur des supports de communication complètement différents et innovants afin de pouvoir toucher une cible, la plus large possible. Le mook, nouveau succès de la presse papier (à l’image de la revue XXI), semble être le support de base idéal pour développer une identité complète autour du football américain. Ce dernier se constituerait d’un ensemble d’enquêtes de longue durée mettant en avant les actions sociales et des histoires authentiques liées à la pratique de ce sport. Des dossiers complets et des séries photographiques viendraient compléter, accentuer le propos du mook. Connecter cet ouvrage avec une application pour mobiles et tablettes semble également essentiel. Le football américain est difficile à comprendre mais l’apport du digital montrerait aux lecteurs/utilisateurs qu’ils peuvent être accompagnés dans leur envie de connaissances grâce à une simplification de l’apprentissage. La création d’un mook digital sera également une manière d’immerger davantage des individus dans un sport qu’ils ne connaissent pas. Enfin, nous tenterons de créer des expériences interactives dans le but de sensibiliser les néophytes et de susciter leur curiosité en les immergeant dans l’univers du football américain. La création de ce projet complet a pour but d’intéresser de nouveaux sponsors et pousser de nouvelles marques à s’investir dans ce sport en montrant qu’une nouvelle image est possible et qu’un futur est envisageable pour le football américain en Europe et plus particulièrement en France.
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. BIBLIOGRAPHIE . Ouvrage : 7 - Moreau, N., Histoire de la dialectique sport vol. 11, no. 2, 2008, page 18 8 - « Sport et Innovation social » écrit par Benjamin Coignet aux édition l’Harmattan, page 226 13 - « Sport et Innovation social » écrit par Benjamin Coignet aux édition l’Harmattan, page 193 23 - Bilan d’activités Flash de la courneuve 2014 30 - « La presse sur tablette » écrit par Cyril Petit & Vincent Mas aux édition CFPJ, page 45 33 - « La presse sur tablette » écrit par Cyril Petit & Vincent Mas aux édition CFPJ, page 45
Filmographie : 15 - « Gridiron Gang » film réalisé par Phil Joanou en 2007 18 - « Concussion » film dramatique américain écrit et réalisé par Peter Landesman en 2015 21 - https://www.youtube.com/watch?v=JrW-TTh37hs : Le football américain est-il plus violent que le rugby ? On n’est pas que des cobayes visioné le 23 novembre 2015
Sitographie : 1 - http://www.elitefoot.com/histoire/histoire.htm#0 1 - http://www.fffa.org/fr/fffa/presentation/histoire-de-la-fffa.html 2 & 3- http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/02/06/le-football-americain-attire-les-jeunes-generations_1475966_3242.html 4 - http://www.europe1.fr/sport/multisports/articles/une-equipe-nfl-coute-1-milliard-d-euros-2207007 5 - http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/02/06/le-football-americain-attire-les-jeunes-generations_1475966_3242.html 6 - http://rue89.nouvelobs.com/2010/05/29/en-france-le-football-americain-prefere-lesocial-aux-paillettes-152766 9 - http://www.europe1.fr/sport/multisports/articles/foot-us-au-caeur-des-tailgate-parties-1325209 10 - http://www.footballamericain.com/football/materiel/des-francais-equipes-des-nouveaux-casques-hi-tech.html 11 - http://sport-evo.fr/wearable-computing/vetements-intelligents/un-maillot-connectepour-vous-faire-plaquer-devant-votre-tele/2904
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12 - Kévin Bernardi : http://sportetsociete.org/2014/08/03/le-levis-stadium-un-stade-technologique-et-ecologique/ 14 - http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/02/06/le-football-americain-attire-les-jeunes-generations_1475966_3242.html 16 - http://www.linternaute.com/sport/dossier/football/football-americain/superbowl/richard-tardits.shtml 17 - http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/02/06/le-football-americain-attire-les-jeunes-generations_1475966_3242.html 19 - http://www.linternaute.com/sport/dossier/football/football-americain/superbowl/richard-tardits.shtml 20 - http://www.20minutes.fr/sport/football/1721947-20151102-selon-etude-americainefoot-plus-violent-football-americain 21 - http://www.footballamericain.com/football/materiel 22 - http://www.mysecurite.com/le-top-10-des-sports-les-plus-dangereux-81924.html Article de Thomas Ka : rédacteur sur MySecurite.com et journaliste pour Les Echos 24 - http://www.elitefoot.com/france/regles/sante/sante.htm 25 - http://www.fffa.org/medias/4f0711643d3b9/files/DocumentsàtéléchargerFootball Américain/ChampionnatsFA2014-2015-Division1Senior.pdf 26 - Communiqué de Press des flash de la courneuve 27 - http://www.growthofagame.com Travis Brody 28 - https://jeremybecam.wordpress.com/2015/10/29/football-americain-reve-francais/ 31 - http://next.liberation.fr/culture/2013/01/04/le-journalisme-sur-son-xxi_871735 Par Vincent Giret— 4 janvier 2013 à 19:06 32 - http://football-americain-fondamentaux.over-blog.com/2013/10/ca-y-est-j’ai-reçumon-exemplaire-du-livre-de-laurent-plegelatte.-il-en-reste-3-sur-«-amazon-»-pour-ceuxque-ça-intéresse.-le 34 & 35 - http://presseettablette.com/2015/02/les-ventes-numeriques-sauvent-la-presse/ 36 - http://next.liberation.fr/culture/2013/01/04/le-journalisme-sur-son-xxi_871735 Par Vincent Giret consulté le 15/11/15 37 - http://football-americain-fondamentaux.over-blog.com/10/livre-de-laurent-plegelatte 38 - « La presse sur tablette » écrit par Cyril Petit & Vincent Mas aux édition CFPJ, page 45 39 - http://www.growthofagame.com/2015/07/quest-ce-qui-rend-le-football-americain-siseduisant/ consulté le 10/11/15 40 - http://presseettablette.com/2015/02/20/les-ventes-numeriques-sauvent-la-presse/ consulté le 13/12/15 41 - http://www.elitefoot.com/france/europe/pays/allemagne.htm consulté le 8/12/15 42 - http://plfa.pl/plfateams consulté le 8/12/15 43 - http://americanfootballeurope.com consulté le 12/12/15
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. REMERCIEMENTS . Je tiens à remercier toute les personnes qui m’ont apporter leur aide et leur soutiens dans ce projet à commencer par mes parents Bernard et Florence Joyez, Rémi Richaud,
Géraud Delort, Yoann Grand-Perret, Jean-Baptiste Vegi, Pauline Cuendet, Victor Miellin et bien d’autres encore... Merci à tous.
Je remercie également mon directeur de mémoire Raphaël Thomas pour son suivi
et son aide ainsi que Mr Bruno Lacam-Caron pour sa disponibilité et son expérience.
VALENTIN JOYEZ Étudiant en 5e année à e-artsup - Département Design d’Interaction
Tel : 06.70.69.29.37 Mail : valentin.joyez@gmail.com Website : www.valentinjoyez.com