INONDATIONS
NOS TERRITOIRES SONT-ILS ADAPTÉS POUR GÉRER AU MIEUX LES PHÉNOMÈNES D’INONDATIONS ET SE PRÉPARENT-ILS CONCRÈTEMENT À UN RISQUE DE CRUE MAJEURE ?
Ecrire la ville
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NOS TERRITOIRES SONT-ILS ADAPTÉS POUR GÉRER AU MIEUX LES PHÉNOMÈNES
D’INONDATIONS ET SE PRÉPARENT-ILS CONCRÈTEMENT À UN RISQUE DE CRUE MAJEURE ?
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Conception graphique et mise en page : Valentino Pepino Image de couverture: Valentino Pepino Image quatrième de couverture : Valentino Pepino
La loi du 11 mars 1957 n’autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les “copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective” et , d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, “toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite” (alinéa 1er de l’ar ticle 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les abusif de la photocopie sans autorisation des auteurs et des éditeurs. Largement répandu dans les établissements d’enseignement, le “photocopillage” menace l’avenir du memoir, car il met en danger son équilibre économique. Il prive les auteurs d’une juste rémunération. En dehors de l’usage privé du copiste, toute reproduction totale ou partielle de cet ouvrage est interdite. Des photocopies payantes peuvent être réalisées avec l’accord de l’auteur. S’adresser à l’adresse mail suivante : valpepino83@gmail.com
© Valentino Pepino, janvier 2022
Av. de Sceaux 78000 Versailles
Je souhaite avant tout remercier les directeurs du mémoire, madame Sophie Brones, monsieur Éric Chauvier et madame Maud Santini, pour m’avoir encadré, orienté et conseillé tout au long du travail.
Vous faitez un premier pas vers moi en lisant cet extrait de mon mémoir et je vous en remercie. Si vous êtes interessé par cet ouvrage n’hesitez pas à me contacter.
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Je me suis orienté sur ce sujet de mémoire assez naturellement suite à mon expérience personnelle qui est celle de devoir continuer à vivre les conséquences de la tempête Alex survenue le 2 Octobre 2020 qui mit à genoux l’entière vallée de la Roya se situant dans les Alpes maritimes et détruisant un axe de communication assez important entre l’Italie et la France avec 50 kms de route engloutie et de nombreux ponts emportés. Un axe qui ne sera rétabli qu’en 2024, sauf imprévus et retards dans le déroulement des travaux, ce qui laisse sous-entendre pour les habitants de la région, comme pour moi d’ailleurs qui habite quasiment à la frontière franco-italienne, l’obligation de devoir emprunter encore pendant longtemps d’autres itinéraires beaucoup plus longs, plus contraignants et plus coûteux pour accéder en France ou revenir en Italie. Ma pensée va donc normalement et inévitablement à ces personnes qui ont subi des dégâts importants, perdus des emplois, mais aussi à ces personnes qui par exigences personnelles ou professionnelles doivent faire face quotidi ennement à de graves difficultés logistiques, par exemple, les travailleurs frontaliers. Ma pensée va aussi à ces personnes qui psychologiquement continuent à vivre dans l’angoisse, à ces personnes qui ne se sentent pas ou ne se sentent plus protégées malgré les discours menés par les élus locaux, à ces personnes qui ont vus toutes leurs certitudes concernant ce lieu disparaître en quelques heures et, par conséquent, qui ont certaine ment changé leur regard sur cet endroit qui pouvait sembler à première vue paisible de par sa situation géographique entre montagne et mer, qui pouvait aussi sembler invincible de par la présence de certaines réalisa tions datant de l’époque romaine et ayant survécus au cours des siècles à différents phénomènes naturels et violents, mais vraisemblablement pas aussi violents que celui qui est advenu en 2020.
Un tel évènement a mis en évidence non seulement la vulnérabilité croissante de toute une région par rapport à l’imprévisibilité du degré d’impact de ces phénomènes naturels qui s’intensifient et se manifestent plus
souvent, mais il a également soulevé des questions fondamentales que j’évoquerai plus loin auxquelles il est important d’apporter rapidement des réponses concrètes pour éviter que les populations locales qui ont vécu un tel drame et continuent après la catastrophe à vivre dans l’anx iété, voir pour certains dans la dépression, soient amenées à quitter les lieux pour éviter de renouveler une telle expérience. Le déplacement des populations suppose obligatoirement un déplacement des activités, par conséquent, l’exode est à considérer comme un réel appauvrissement du tissu socio-économique et donc, comme une menace de l’après catastro phe.
Etant étudiant à Versailles, j’ai voulu interroger une situation comparable dans une région géographiquement différente par son relief et sa proxim ité, non pas à la montagne ou à la mer, mais à un fleuve lié à la Seine qui a de tous temps constitué une richesse naturelle pour la région. En effet, depuis le moyen-âge la Seine a fourni comme d’autres cours d’eau des moyens de subsistance (pêche, moulins, cultures), elle a été et elle est encore un moteur pour l’activité économique départementale, notamment pour le transport de marchandises (techniques du flottage, bateaux), elle est aussi un moyen de transport populaire (les coches d’eau*), enfin, elle est encore un lieu de sociabilités et de loisirs. En apposition à cette image du cours d’eau « source de richesse et de développement », ce qui m’intéresse c’est de saisir le cours d’eau « source d’inquiétude ». Pour ce faire, j’essaierai à travers un parcours à pieds de réaliser sur le terrain un constat sur l’existant, de lister les phénomènes naturels plus récurrents, d’analyser le ressenti de la population tout en vérifiant si une mémoire du risque a été effectivement entretenue au cours des années, de comprendre quelles sont les actions concrètes des gouvernances locales pour réduire le plus possible les conséquences dévastatrices d’un phénomène beau coup plus impactant que ceux déjà vérifiés.
Pour ces différentes raisons, j’ai choisi la ville de Melun comme terrain d’étude, une ville qui se situe dans la région Ile de France et dans le département de Seine et Marne. Une de ces premières raisons c’est bien évidemment la position géo-
graphique de Melun qui se trouve dans un des méandres* le plus étroit de la Seine et qui s’est développée dans un premier temps sur le fleuve avec l’Ile St Etienne et ensuite sur ses deux rives, droite et gauche, avec les quartiers Saint Ambroise, Saint-Aspais, Saint Barthélemy et Saint-Liesne. Mais à cette situation déjà particulière il faut également ajouter que la ville de Melun est prise en tenaille entre deux cours d’eau puisqu’elle est aussi traversée par un affluent de la Seine, l’Almont, par conséquent, une exposition à l’eau assez évidente et délicate en cas de crues. *
*.Voir glossaire, p.14-15.
La deuxième raison est liée aux inondations plus importantes auxquelles Melun a dû faire face aux cours des années, notamment en 1910, 1982, 2016 et 2018.
La troisième raison c’est l’importance de la ville de Melun qui au-delà d’accueillir la préfecture de Seine et Marne, compte également une popu lation d’environ 40.000 habitants ainsi qu’un tissu économique important fait de nombreux commerces, d’activités artisanales, d’usines (secteur pharmaceutique et aviation) et de services administratifs. Avec une den sité de 4989 habitants/km2, Melun se classe au niveau de la région Ile-De France à la 119° place sur 1268 villes et au niveau du département de Seine et Marne à la troisième place après Meaux et Chelles1. Des chif fres qui interpelle surtout si l’on pense qu’en 1910, période de la crue plus dévastatrice, la population était de 14861 habitants…presque 3 fois moins 2 . Mon mémoire se développera donc à travers un parcours qui m’amènera à travers la visite des différents lieux de la ville à découvrir ce qui ex iste, à m’interroger pour essayer de comprendre à travers les différentes constructions et certains détails comment les logiques de prévention ont évolué au fil du temps et si elles sont en continuité entres elles, à parler avec les habitants pour prendre connaissance de leurs problèmes et de leur attentes face au risque constant d’inondations, à vérifier en quelque sorte si les actions menées par les pouvoirs locaux sont cohérentes par rapport au changement climatique auquel nous assistons et enfin, à imag iner ce que ce seraient aujourd’hui les conséquences d’une inondation comparable à celle de 1910 si nos mesures d’adaptation et de prévention restent timides notamment dans certaines zones sensibles, Ces différents aspects s’articuleront donc autour de trois chapitres impor tants :
•
La ville et sa culture de la mémoire
• Les mesures adoptées pour vivre avec le risque
• Notre aptitude à faire face à un risque majeur
bien-dans-ma-ville.fr
Dans ce mémoire j’ai voulu parlé du risque inondation qui est en France le premier risque naturel par l’importance des dommages qu’il provoque, le nombre de communes concernées, l’étendue des zones inondables et les populations résidant dans ces zones. Comme on a pu déjà le constater depuis ces dernières années avec les différentes catastrophes qui se sont succédées le risque inondation est devenu encore plus important avec le changement climatique en cours.
J’ai choisi la région ile de France pour sa grande exposition à l’eau puisqu’elle est le lieu de conflu ence de différents cours d’eau avec l’Yonne qui se jette dans la Seine à Montereau, la Marne trouvant la Seine en amont de Paris et enfin, l’Oise qui rejoint la Seine à Conflans-Ste-Honorin, mais j’ai également choisi cette région pour l’importance du nombre d’habitants (12 millions d’habitants >1° concentration de France), pour son importance économique (30% du PIB) et son importance poli tique (Présidence et ministères de la République).
Pour mon parcours d’étude j’ai choisi en revanche la ville de Melun pour sa particularité géo graphique puisqu’elle se situe dans un méandre de la Seine, qu’elle représente le passage le plus étroit de la Seine avec dans son milieu l’ile Saint Etienne et qu’elle est prise en tenaille entre la Seine et son affluent ; l’Almont. Mon parcours m’a servi avant tout à :
Observer l’existant (les constructions le long du fleuve, les constructions en zones inondables, les espaces verts, les zones d’éloignements par rapport au fleuve...etc.).
Relever les anomalies apparentes (une urbanisation en constant développement dans les zones inondables avec des constructions rehaussées et non rehaussées, une réduction des zones vertes et donc un déséquilibre entre nature et urbanisation, des sols de plus en plus bétonnés et imperméables, des repères de crues presque inexistants qui ne favorisent pas la culture de la mémoire, …etc.).
Parler avec des habitants pour mieux comprendre les expériences vécues par rapport aux inondations, de comprendre leur crainte du lendemain et de comprendre aussi leur position vis-à-vis des gouvernances locales.
Vu que Melun dépend également des choix qui sont fait en matières de protection et de prévention qui sont fait au niveau régional, j’ai voulu vérifier ce qui avait été déjà fait ainsi que les éventuels projets en cours pour en comprendre les effets immédiats et le niveau d’efficacité dans l’hypothèse de phonèmes beaucoup importants que ceux déjà connus.
Au niveau protection j’ai pu remarquer que ce qui avait été fait jusqu’à aujourd’hui est globalement efficace mais simplement pour des crues moyennes comme le sont également les projets en cours.
Au niveau de la prévention de nombreux dispositifs ont été mis en place mais je pense que leur ap plication reste parfois compliquée et, par conséquent, leur efficacité n’est pas toujours à la hauteur de ce qui est attendue surtout face à une forte pression foncière et immobilière.
A travers l’hypothèse d’une crue similaire à celle de 1910 j’ai voulu mettre en évidence notre grande vulnérabilité dérivant du développement urbain qui a été réalisé mais aussi de notre grande dépen dance des différents réseaux (transports, électricité, eau potable, communications, etc.) qui augmen terait considérablement les conséquences d’une telle catastrophe.
Pour conclure, j’ai voulu enfin mettre l’accent sur une grave erreur qui a été commise durant ces dernières années celle d’avoir plutôt cultiver la mémoire de l’oubli plutôt que celle du risque.
Sans mémoire il ne peut pas y avoir d’anticipation adaptée au risque.