ILE DE LA FOLIE(41)

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DOSSIER ÎLE DE LA FOLIE

ROXANE VAN GINNEKEN 2A ENSNP


SOMMAIRE

Introduction présentation de l’île de la folie I. La loire, un fleuve sauvage II. L’île de la folie, d’hier à aujourd’hui III. Le CPNRC , L’organisme gestionnaire IV. Une jungle miniature V. Des berges à la forêt alluviale -les grèves -le haut de la grève -l’ourlet forestier -la forêt alluviale VI. Atouts écologiques de la foret alluviale VII. Rôle écologique de la forêt alluviale dans le système ligèrien HERBIER DE L’ÎLE DE LA FOLIE Conclusion Bibliographie


La Loire, « des îles partout, de l’eau nulle part» écri-

vait Stendhal, Jean de la Fontaine , émerveillé «s’imaginait voir le port de Constantinople». Henri Dussourd se voyait «parer aux caprices des eaux et du sable» . Pour Vidal de la Blache, la Loire est un fleuve chargé de sables, décrit comme une «grève mouvante» et Roger Dion dans ses descriptions écrira «La Loire, ou la traînée sableuse répandue sur prés de 700 km... », enfin Maurice Genevoix parlera de ce paysage fluvial « et bien son inutilité même, ce transparent miroir qui passe, ce merveilleux prétexte éternellement offert à la lumière». C’est ainsi à travers cette Loire que nous allons étudier une de ses îles, l’île de la folie. Un site abordé sous plusieurs aspects à la fois historique, géographique, technique botanique dans sa vision paysagère que la Loire offre au passant et à ses environs.


Le chateau de chaumont sur loire à amboise

L’île de la Folie est située sur la commune de Chaumont/Loire, en Loire moyenne, à 20 Km en aval de Blois. On y accède par la D751 sur la rive gauche de la Loire, à 700 m en aval du château de Chaumont/Loire.

Le site est situé en contre bas de la levée de la Loire. À première vue c’est un paysage qui semble fermé par la forêt alluviale, mais, petit à petit il s’ouvre sur les grèves et les plages ligériennes si caractéristiques de la région. La forêt présente sur l’île reste aujourd’hui parmi les seules forêts alluviales de la région Centre.


île de la folie Longitude : 01° 08’ 14’’ E Latitude : 47° 27’ 31’’ N échelle 3cm / 1 km

Carte IGN au 1/25000è, fond de carte extrait du site internet www.geoportail.fr

Plan de l’île de la folie


I. La Loire, un fleuve sauvage LA LOIRE, UN ESPACE DE LIBERTÉ «Un espace de liberté est un espace du lit majeur à l’intérieur duquel le ou les chenaux fluviaux assurent les translations latérales» petit larousse 2010

Le fleuve de la Loire a la possibilité de naviguer latéralement, et a donc un espace de liberté, tel un serpent il se déplace en ondulant . En été , les eaux divaguent entre les bancs de sable. Dans les méandres se forment des bras morts qui ne seront bientôt plus empruntés qu’aux hautes eaux «les boires» et des petits bras permanents «les rios».

C’est l’enveloppe minimale à préserver pour garantir au cours d’eau son potentiel d’ajustement en plan et en long, et lui permettre de se recharger en sédiments , de créer des zones de dépôts, de transports, de l’érosion...

Cet espace a donc une enveloppe dans laquelle la rivière devrait avoir le droit d’évoluer naturellement, d’éroder ses berges de déposer les sédiments rajeunissants ainsi en permanence les écosystèmes aquatiques et rivulaires. La préservation ou la restauration d’un espace de liberté sur la Loire est une mesure nécessaire pour garantir à long terme le maximum d’usages sur ces rivières et dans le lit majeur.


LA DYNAMIQUE ÉCOLOGIQUE DE LA LOIRE

Ce type de mesure est d’ailleurs une orientation importante de la SDAGE Loire- Bretagne qui est le Schéma Directeur d’Amènagement et de Gestion des Eaux Loire nature a débuté en 1993, avec comme objectif de renforcer la notion « d’espace de liberté « du fleuve et de préserver ainsi les milieux naturels.

Un hydrosystème naturel est caractérisé par une diversité géomorphologique dont le moteur est la dynamique fluviale et particulièrement l’érosion de berges , le dépôt de sédiments et la migration latèrale des cours d’eau. Dans ce processus de migration latèrale , le cours d’eau se déplace en érodant sa rive concave et en déposant des sédiments en transit sur sa rive convexe. Ces processus d’érosion ont pour effet de créer détruire et recréer à une échelle de temps comprise entre 10 ans et 100 ans une diversité de milieux écologiques.


L’épandage des crues de la Loire Il existe de nombreux enjeux autour de l’aménagement des rivières et de la Loire en particulier : ressource en eau, environnement et risque d’inondation en sont les trois principales catégories. Les zones d’épandage des crues peuvent jouer un rôle très important pour satisfaire tout ou partie de ces enjeux.

LEUR FONCTIONNEMENT Leur fonctionnement hydraulique permet de laminer les crues, et favorise indirectement la ressource en eau en quantité comme en qualité. Enfin, elles ont un rôle essentiel à jouer en matière d’environnement grâce aux écosystèmes spécifiques qui peuvent s’y développer. Les limites d’efficacité atteintes par les aménagements traditionnels, ainsi que l’évolution de la demande sociale, imposent aujourd’hui de trouver de nouvelles règles d’aménagement que résume le concept de Ralentissement Dynamique. Des méthodes comme les Inondabilités permettent de le mettre en pratique concrètement pour tenir compte de la diversité des enjeux et des situations le long d’un cours d’eau. Appliqué à la Loire, cette évolution devrait permettre un développement plus harmonieux de la vallée alluviale et une diminution des dommages occasionnés par une crue exceptionnelle, qui, si elle se produisait aujourd’hui, aurait sans doute des conséquences dramatiques.


L’érosion des berges Gisèle Verniers (1995) définit la berge comme « une portion de terrain qui limite tout cours d’eau ». C’est effectivement une zone de séparation entre le milieu aquatique et le milieu terrestre. La berge peut être divisée en deux parties : le pied de talus « qui est la zone soumise à l’action quasi permanente du courant et qui se situe sous le niveau moyen des eaux » et le talus qui se situe au dessus du niveau moyen des eaux.

Dans le cas des cours d’eau naturels l’érosion des berges est due au courant naturel, aux variations du niveau d’eau (crue-décrue), aux vagues de vent, à des interventions humaines (dragage, calibrage, endigage, rescindement de méandre…). La présence de points singuliers (courbes des rivières, piles et culées de ponts, seuils et barrages, ...) est susceptible d’accentuer ces phénomènes.


II. L’île de la folie d’hier à aujourd’hui Les lieux dits dont le nom comportent le nom «folie» indiquent qu’il y a à proximité du site une grosse pierre, une cabane de vigne et , ou un château ce qui est le cas car celle ci se situe en région viticole , aux pieds du château de Chaumont-sur-Loire.

Avant d’être une forêt alluviale, l’île de la folie était une prairie fauchée pour le pâturage. Ce site est d’ailleurs jusque dans les années 1950 une prairie de paturage et une sablière (gravière) dans les années 1970. Seule une dalle de béton est la trace de cette époque. L’Histoire raconte que le Prince de Chaumont, s’était fait offrir un élephant. Un été ou on a manqué de fourrage, l’élephant a été emmené paître sur cette île. Cela a crée une énorme agitation auprès des populations qui n’en avaient jamais vu.

Une zone de biodiversité importante Avec 350 espèces de plantes , dont 32 classées au patrimoine de protection. Dénombrant plus de 400 espèces animales, 83 oiseaux dont 30 nichant sur l’île, on peut dire que l’île de la folie est un site de vies variées ou la biodiversité brille.


Présentation Avec une superficie de 55 ha, dont 10 ha gérés par le Conservatoire du patrimoine Naturel de la région Centre et 50 ha du Domaine public fluvial géré par l’État , L’île de la Folie est un grand site ou un éventail de milieux se développent.

L’île de la Folie est une zone Natura2000 et est inscrite à l’UNESCO. Située dans la plaine alluviale de la Loire, elle est considérée comme Zone Naturelle d’Interêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type 2. Cette ile a aussi été inscrite au PLU comme zone naturelle de la commune de Chaumont. Une zone de biodiversités importante


III.Le CPNRC, l’organisme gestionnaire

PRESENTATION

L’étude effectuée sur le site de l’île de la Folie s’est faite en collaboration avec un gestionnaire du conservatoire du Patrimoine Naturel de la Région Centre (CPNRC). Le CPNRC est une association sans but lucratif régie par la loi de 1901. Créé en 1990, à l’initiative du milieu naturaliste, le CPNRC s’est donné pour mission la sauvegarde des milieux naturels les plus remarquables de la Région Centre pour leur faune, leur flore, leur qualité paysagère ou géologique. C’est le cas par exemple de l’île de la Folie gérée par le CPNRC. Les objectifs du Conservatoire au niveau de la Loire sont de connaître ce milieu, de le protéger et de le préserver, de le gérer et de le valoriser en permettant par exemple certains accès au public. Le Conservatoire de la Région Centre gère ainsi plus d’une centaine de sites représentatifs des milieux naturels de notre région.

USAGES

Au niveau de la Loire et de ses rives, environ 60% du site est occupé par des habitats naturels. Par exemple sur la rive gauche entre Candé/Beuvron et Chaumont on rencontre très peu de zones urbanisées et/ou cultivées, ce sont essentiellement des bois épars, des peupleraies… bien sûr ce sont des zones qui sont exploitées (ex: la peupleraie). La gestion de ces habitats comme l’île de la Folie nécessite de prendre en compte globalement des usages liés au site et aussi les risques environnementaux comme les crues, la qualité de l’eau. C’est un gestionnaire auquel on fait souvent appel lorsqu’on aborde les questions de politique d’aménagement et d’utilisation du territoire de la région, il est en relation permanente avec les élus locaux.


ACTEURS DU CPNRC

De plus, il cherche à élargir son influence à une plus grande échelle, à être dans une politique globale en faisant le lien entre les différentes régions. Le CPNRC est constitué : - D’une équipe de personnels salariés - D’une animatrice chargée de l’accueil des scolaires et du public lors des week-end nature - D’un conseil scientifique composé de spécialistes de différentes disciplines, il est garant des choix et orientations scientifiques - D’un réseau de conservateurs bénévoles (personnel du muséum, enseignants…) qui assurent la surveillance et la gestion au côté de l’équipe salariée. - Vient s’ajouter un conseil d’administration de 32 membres répartis en deux collèges : 11 membres de droit et 21 membres élus par l’Assemblée générale parmi les adhérents, des délégués départementaux.

OBJECTIFS

Le CPNRC suit une charte de l’animation sur les espaces naturels préservés par le Conservatoire. Ses axes de travail sont : - La connaissance des espèces et des milieux - La préservation par la maîtrise foncière et la maîtrise d’usage - La gestion - L’ouverture au public, l’information et l’animation. Avec le soutien et la participation du public et de nombreux partenaires (l’Union européenne, le ministère de l’Environnement, des collectivités territoriales comme le Conseil régional, plusieurs conseils généraux, des organismes publics comme l’Agence de l’eau ainsi que des entreprises privées), en 2008 le Conservatoire préserve et gère plus de 2 400 hectares de milieux naturels (tourbières, étangs, marais, prairies humides,pelouses sèches, forêts alluviales...) répartis sur 87 sites, dont 1 560 hectares le long de la Loire, du Cher et de l’Indre, dans le cadre du programme Loire Nature.


PROGRAMME LOIRE À cette superficie, il convient d’ajouter les milieux protégés par le Conservatoire des sites du Loir-et-Cher qui coopère étroitement avec le Conservatoire du Centre pour ce département. Le programme Loire Nature débute en 1993 et mis en oeuvre par des associations (Conservatoiresd’espaces naturels, WWF et LPO) qui contribue comme le fait le CPNRC à la préservation des sites naturels et de la biodiversité de la Loire et de ces affluents sur de nombreux secteurs remarquables du bassin. L’agence de l’eau Loire Bretagne fait aussi partie du groupe de travail agissant sur le secteur. Elle traite plus particulièrement les zones envahies par des espèces nuisibles venues de l’étranger comme la jussie (Ludwigia sp.).

LES «CLIENTS» Le CPNRC travaille avec les acteurs de l’espace rural : les agriculteurs, partenaires privilégiés de la gestion des sites ; les associations de protection de la nature, qui contribuent aux suivis scientifiques et à l’animation sur les sites ; les fédérations de chasse, de pêche, les chambres d’agriculture, avec lesquelles sont également menés suivis et travaux… Avec 5 établissements, le Conservatoire est présent à Orléans, où se situe son siège social. sur l’Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher avec son antenne de Tours, sur le Cher et l’Indre avec son antenne de Vierzon et sur le Loiret et l’Eure-et-Loir avec ses antennes de Châteauneufsur-Loire et de Chartres. Il est également présent sur la Réserve Naturelle du Val de Loire (Cher et Nièvre), dont il est co-gestionnaire.


LES LIMITES DES PARCELLES En plus des parcelles dont il est propriétaire, le CPNRC s’est vu confier la gestion des terrains appartenant au Domaine Public Fluvial. Cependant pour devenir propriétaire de certaines portions de territoire, le CPNRC a dû à une époque racheter les terrains. Il a dû composer avec un relevé cadastral qui impose parfois un parcellaire compliqué pour la gestion des territoires possédés. Cependant une bonne part du parcellaire à ce niveau est au service public, ce qui facilite la donne.

Acteurs du CPNRC

LES RISQUES Sur le site, 11 hectares ont été achetés par le Conservatoire il y a 15 ans et 40 hectares par la suite. À cette époque nous n’étions déjà plus sur une île. Le CPNRC possède des territoires qui comportent des risques vis-à-vis du public, par exemple il doit tenir compte de la qualité des digues, du bon état des boisements et surveiller leur évolution. Les racines de certains boisements peuvent en effet endommager les digues et par conséquent générer un risque potentiel pour les populations locales. Bien entendu il n’est pas seul à gérer cela, on est dans le cas d’une convention de superposition de gestion.


Le mode de gestion du site par le CPNRC La présence d’espèces typiquement nitrophile témoigne d’une fertilité du sol (chélidoine, lierre terrestre, orties). Sur le site on dénombre 350 espèces de plantes et 400 espèces d’insectes dont 20 sont liés à la présence du robinier. On dénombre aussi environ 400 espèces étrangères dont certaines sont potentiellement invasives comme le robinier ou la jussie (Ludwigia sp.). L’arrivée de ces espèces étrangères entre autre d’Amérique s’est faite par bateaux. Les bateaux arrivant à Nantes et qui remontaient le fleuve ont dû contaminer au cours de leur passage dans ces milieux. Le port de Nantes est à considérer comme une niche écologique majeure/un corridor écologique. Bien entendu toutes les espèces étrangères présentent sur le site ne se développent pas en excès.

On a pu remarquer au cours de cette étude que le CPNRC a pris parti dans sa façon de gérer le site. En effet après abattage des arbres au niveau des chemins, il laisse les troncs dans le sousbois. Les troncs se dégradent naturellement et créent des niches écologiques riches. Les insectes saproxylophages comme le lucane cerf-volant ou le capricorne dépendent de ces milieux. Les larves se développent dans les troncs en décomposition, elles participent à cette dégradation. Ensuite l’insecte à l’âge adulte se nourrit de nectar. Les ripisylves naissent d’une évolution naturelle. C’est pourquoi, sur de la plupart des sites, les gestionnaires ont choisi de laisser libre cours à la nature afin qu’une forêt mature se constitue avec un fonctionnement écologique optimal favorisant la biodiversité.


Parallèlement, un suivi scientifique de la flore et de la faune est assuré, suivant le protocole défini par la coordination scientifique de Loire nature. Tous les huit à dix ans, des relevés sont effectués (diamètre des arbres: état sanitaire, présence d’herbivores... L’analyse des données permet de mieux connaître le boisement et ses capacités de régénération, d’appréhender l’évolution du peuplement, d’évaluer l’impact des actions de gestion sur le milieu et les espèces (les oiseaux par exemple).

Certaines interventions restent indispensables. Les arbres morts ou dangereux, sur les sites fréquentés par le public, sont coupés et les résidus de coupe laissés sur place pour permettre leur décomposition naturelle. Pour éviter la formation d’embâcles sur les cours d’eau et assurer la sécurité des biens et des personnes à l’aval, on coupe les arbres de berge malades, morts ou dangereux. Les actions visent à un rajeunissement de la forêt et une lutte contre les espèces envahissantes


IV. Une jungle en miniature A. L’ile de la Folie, une nature «de jungle» Par l’exubérance de sa végétation , la forêt alluviale de l’île de la folie contribue au fonctionnement hydraulique et à la richesse de la Loire. Les lianes et les arbres se mêlent , on rencontre des plantes qui montent et qui donnent une ambiance de jungle.


B. La gestion naturelle de la forêt

La gestion de l’île de la Folie consiste à laisser évoluer librement les arbres naissent grandissent et s’organisent entre eux selon des principes naturels puis meurent et se décomposent au sol. Le bois mort constitue un nouveau milieu de vie pour de nombreux insectes, champignons mousses et lichens. Seuls les arbres morts situés sur les berges ou près des sentiers sont coupés pour éviter l’encombrement du fleuve lors de crues et sécurisent les lieux.


V. Des berges à la forêt alluviale L’organisation des communautés végétales dans le lit endigué de la Loire est caractérisé par : Les îlots déconnectés de la berge et entourés par les eaux, même en période d’étiage , les grèves sont des dépôts d’alluvions de sable , de sédiments rattachés à l’île de la berge On y trouve des espèces pionnières et spontanées, et les bancs de sable,sont des milieux fragiles qui accueillent une biodiversité très riche. Ils sont le fruit du caractère sauvagede la Loire et de certains de ses affluents où la dynamique fluviale s’exprime encore librement.

Des espèces remarquables comme l’Epervière de Loire (les plantes de la famille des Marguerites) ou encore plusieurs oiseaux migrateurs (la sterne,le chevalier aboyeur et le petit Gravelot qui pond ses oeufs à même le sable) y vivent. La partie située à proximité de l’eau est régulièrement submergée. Elle est constituée de vases et de sables humides. Elle accueille exclusivement des thermophytes. La communauté végétale liée aux sols vaseux est qualifiée de rhéohélophile. Ce milieu présente un intérêt communautaire. Toujours sur la grève sableuse, mais plus éloignée du bord, nous trouvons la communauté végétale (pionnière) associée aux sables secs.


Les arbustes font leur apparition à cet endroit de la berge. Même si ces zones sont soumises à la dynamique de la Loire, le fleuve ne déplace actuellement plus assez le substrat pour empêcher l’implantation plus durable du saule pourpre ou blanc (Salix purpurea L.) ou (Salix alba L.) et du peuplier noir (Populus nigra L.) qui se développent de manière assez importante. Ces espèces d’arbustes ou d’arbres supportent l’immersion temporaire de leur système racinaire. Les bancs de sables ont une tendance naturelle au boisement par les saules et les peupliers grâce à l’humidité quasipermanente du sol.


SchĂŠma de la distribution des principaux groupements dans le lit alluvial de la loire .


Les grands traits de la zonation alluviale On reconnait dans la Géographie trois lits emboités (lit mineur, lit apparent et lit majeur). LE LIT MINEUR est celui du fleuve à son niveau le plus bas, l’étiage, il serpente entre les grèves en été et au début de l’automne. LE LIT APPARENT, creusé dans les sédiments 3 à 4 m. au dessus de l’étiage, est celui qui est recouvert et remodelé tous les ans, par les eaux à un débit moyen. Les plantes sont des pionnières constituant un végétation souvent instable. Les habitats les plus proches du niveau de l’étiage sont les vases humides riveraines. Elles constituent les habitats du Nanocyperion, soit la végétation qualifiée de naine à petit souchet et du Bidention. Ensuite, on trouve les roselières, adaptées au régime hydrique alterné avec émersion estivale. Le lit apparent est enfin celui des sables remaniés par le courant hivernal et printanier, reconquis chaque été par le Chenopode, et souligne un gradient de xéricité croissant.

LE LIT MAJEUR est la plaine d’inondation recouverte seulement par les fortes crues. La plupart des groupements sont stables, et constituent des végétations perennes. Les multiples variations stationnelles sont au niveau hydrique et trophique et déterminent la mosaïque des formations végétales. Le lit majeur est enfin le domaine des forêts alluviales: saulaies à bois tendre et frênaie-ormaies à bois dur.


LES GRÈVES

Ils sont en perpétuel renouvellement. C’est un milieu qui se développe par ses espèces annuelles pionnières comme le plantain lancéolé (Plantago lanceolata L.) ou « Herbe à cinq coutures » est une plante herbacée vivace de la famille des Plantaginaceae.

Plantago lanceolata L.)

C’est une source alternative de nourriture au papillon Mélitée du mélampyre et la source pour la chenille de Scopula rubraria, un papillon de nuit australien. espèces pionnières et spontanées. En été , c’est un milieu sec et chaud pousse des espèces xérophiles. La végétation présente est constituée par du plantain lancéolé , Plantago lanceolata L. plante herbacée vivace de la famille des Plantaginacées. C’est une source alternative de nourriture au papillon Mélitée du mélampyre et la source pour la chenille de Scopula rubraria, du Souchet de Micheli (Cyperus michelianus (L.), et aussi par le sédum.

Cyperus michelianus (L.),


Il y a une humidité permanente , qui donne au sol une grande richesse. Cette zone de grèves a une tendance naturelle au boisement par les saules et les peupliers, qui fixent la végétation.Elles rentrent dans des phases d’immersion ou les conditions extrêmes sont requises . Cette végétation correspond au florilège de bidint, carex , chenopodes...


LE HAUT DE LA GRÈVE Appelée Roselière, elle est composée de phragmites communis. D’autres espèces de roseaux comme les massettes, les roseaux sont présentes en petite quantité. D’autres plantes sont susceptibles de s’installer dans la roselière, les graines peuvent par exemple être transportées sur les pattes des canards. A ce jour assez pauvre sur le plan botanique, les roselières constituent un des milieux les plus précieux pour les oiseaux

la massette (Typha latifolia

Phragmites communis


Elles abritent et permettent la nidification de plusieurs espèces menacées. La vegétation est soumise à la dynamique du fleuve. On y trouve des Acer negundo, des Onagres bisanuels d’amerique du Sud , des orties,


L’OURLET FORESTIER A un niveau intermédiaire de la coupe longitudinale, on arrive a un ourlet plus humide forestier, dans un milieu frais. L’eau stagne à ce niveau dans le bras mort . C’est une étape entre le boisement et la grève ou on trouve des roseaux, des orties , des fruticeae tels que le fusain , le petit saule le troene, le cornouiller.

Euonymus europaeus L. fusain


Un ourlet forestier est la forme naturelle de la lisière forestière. Il forme une limite semi-perméable entre deux milieux (dits ouverts et fermés). C’est aussi un écotone qui a une grande importance écologique et pour la résilience écologique de la forêt face aux aléas climatiques. Dans ce cas, l’ourlet protège la forêt des pics micro climatiques caractéristiques des agrosystèmes ouverts, mais aussi d’une partie des apports d’aérosols de pesticides lors des pulvérisation. L’ourlet présente des conditions microclimatique et écologique tout à fait particulières. Il est également soumis à une dynamique écopaysagère propre. Sans le cas de lisières très artificielles ne contenant plus les strates typiques de l’ourlet, on parle parfois d’effet-lisière (ou effetbordure) pour décrire les impacts négatifs des lisières artificielles créées dans les milieux naturels (extérieure à un massif traité en sylviculture intensive ou intérieure à celui-ci (bords de coupes rases, bords de routes ou de pistes forestières).

Il joue souvent un triple rôle de filtre, de corridor biologique linéaire faisant l’interface entre deux milieux peut être qualifié d’« écotonial » et de « zone-tampon » protégeant les micro-climats et ambiances forestières, et au delà les « cœur d’habitat » (ZoneNoyau des trames vertes arborées). Il fait une transition douce avec la « matrice écopaysagère ». Inversement, les ourlets dégradés sont réputés favoriser la circulation d’espèces invasives ((Exemples : renouée du Japon en Europe, ou Kudzu, Chèvrefeuille du Japon et Rosa multiflora en Amérique du nord)), au détriment des espèces typiques de l’ourlet ou de la forêt qui régressent sur les lisières artificielles et à leurs abords.


LA FORET ALLUVIALE La forêt riveraine, rivulaire ou ripisylve (étymologiquement du latin ripa, « rive » et «sylva», forêt est l’ensemble des formations boisées, buissonnantes et herbacées présentes sur les rives d’un cours d’eau, ou zone riparienne. La notion de rive désignant l’étendue du lit majeur du cours d’eau non submergée à l’étiage. La forêt alluviale s’organise en plusieurs strates en fonction de la profondeur de la nappe.

Le milieu se ferme progressivement à mesure que l’on s’éloigne de la berge et que l’on gagne de l’altitude, pour aboutir à une forêt d’espèces à bois tendres.


QUELLE VÉGÉTATION? La végétation est entre autre composée par du fusain d’Europe, du pseudo acacia , du frêne (commun et oxyphile) de l’Orme champêtre et de l’Orme lisse, du Chêne pédonculé, du noisetier, de l’Aster lanceolata, de l’aristoloche moucheron.. L’abondance de lianes (lierre, clématite, houblon) procure des ambiances particulières. Arbustes et mousses occupent les étages inférieurs où la lumière est plus discrète. Cette architecture complexe induit une grande richesse au niveau de la faune et de la flore. On y trouve des fleurs comme le perce-neige, l’ail des ours… friche d’orties


UNE FENETRE SUR LA LOIRE Cette zone est une fenêtre sur le paysage de la Loire. Elle a un fonctionnement écologique particulier avec une gestion dite quasi naturelle. Au niveau de l’hydrosystème, c’est à la fois un écocomplexe en interaction avec des échanges et des flux.

On y distingue dès lors 3 dimensions: -la dimension longitudinale d’amont en aval, ou on observe la circulation des cours d’eau. -la dimension transversale, due à l’échange des boires, des ilots, des grèves -la dimension verticale, au niveau de la topographie, la stratification


LES TYPES DE BOIS DES ARBRES On distingue 2 types de bois: - Les arbres de bois tendres, plus bas comme le saule et le peuplier et l’aulnes

-Les arbres de bois durs, plus haut occupent le haut des berges, moins gorgées d’eau comme l’Orme , le frêne de chêne pédonculé, l’érable

Salix

Ulmus

Populus

Fraxinus

Alnus

Quercus robur


VI. Les atouts écologiques de la forêt alluviale Un habitat original et diversifié La forêt alluviale est particulièrement remarquable par la diversité de sa faune et de sa flore, mais également par la diversité de ses faciès naturels, depuis la saulaie installée dans les bas fonds humides fréquemment inondés, jusqu’à la forêt mixte évoluée (à frênes, érables, ormes,…) sur des sols limoneux et frais. On compte pas moins de 80 espèces ligneuses (arbres, arbustes et arbrisseaux) dans ces types de forêts.

Cette diversité provient largement de la variété des conditions de milieux (secs ou humides, jeunes ou âgés) et de la structure très complexe de l’habitat (arbres de différents âges, lianes, arbres morts, sous-bois dense…). Ces boisements possèdent bien d’autres particularités : rapidité de croissance des végétaux, abondance des lianes et des ligneux de toutes les classes d’âges qui leur confère des allures de «jungle»


Des espèces animales et végétales remarquables Elle est d’une riche biodiversité étonnante, à commencer par le nombre d’arbres, d’arbustes, d’arbrisseaux différents qu’elle accueille. A cela s’ajoutent les espèces du sous-bois (…) et les myriades d’insectes, grand Capricorne, Lucane cerf-volant, cétoines… qui vivent du ou dans le bois. Deux espèces remarquables saproxylophages, la Cétoine précieuse et la Cétoine marbrée, indicatrices de la maturation du boisement, sont présentes sur plusieurs belles forêts de la région. La forêt alluviale joue un rôle important pour des animaux de cours d’eau : castors, hérons, milans,… Le caractère tempéré du microclimat forestier permet la présence d’espèces d’affinités «nordiques» rares à cette latitude, comme l’orme lisse. Certaines espèces sont notamment d’un grand intérêt patrimonial (du fait de leur rareté, leur spécificité à un type de milieu…) à l’échelle locale, nationale ou même européenne.

Cétoine marbréeProtaetia lugubris

La faune - le Castor : il se nourrit principalement dans la forêt alluviale, des saules et peupliers. - les Insectes : lucane cerf-volant et grand capricorne (coléoptères), petit mars changeant (papillon)… qui sont des espèces soit strictement liées aux forêts alluviales, soit liées à des forêts à caractère naturel, riches en arbres morts. - le héron bihoreau, l’aigrette garzette, le milan noir et le faucon hobereau, notamment, se reproduisent dans la forêt alluviale et chassent à proximité des milieux aquatiques.


Des qualités écologiques La forêt alluviale est aussi une zone de reproduction, de nidification ou une source de nourriture, pour de nombreux oiseaux comme l’Aigrette garzette, le Balbuzard pêcheur, le Milan noir, des passereaux ou pour le Castor d’Europe. Ce dernier, réintroduit sur la Loire en 1977 à Blois, non loin du ragondin et du rat musqué qui creusent leurs terriers dans les berges.

Populus nigra Quelques arbres remarquables tels que l’Orme lisse ou le Peuplier noir (dont le patrimoine génétique est menacé par l’apport de gènes extérieurs issus des variétés de peupliers cultivés) ponctuent aussi ce type de milieu.

castor. Castor fiber

Comme tout milieu riche en biodiversité, cette forêt constitue un réservoir de gènes mais aussi un élément naturel du paysage et un lieu de promenade.


Comment la préserver? La forêt alluviale est à la fois facile et complexe à préserver. Si la gestion des arbres ne demande que très peu d’interventions tant il préférable que ce milieu évolue, mûrisse et se structure librement, pour approcher des processus d’évolution naturelle, il est très difficile de pouvoir intervenir sur les paramètres extérieurs à la forêt (dynamique du cours d’eau, humidité et qualité des sols…). La seule intervention indispensable consiste, pour les forêts alluviales accessibles au public, à entretenir et sécuriser les sentiers


VII. Rôle écologique de la foret alluviale dans le système ligèrien La forêt , un filtre pour l’eau Tout comme les zones humides qui bordent les cours d’eau , la forêt alluviale peut jouer un rôle d’éponge naturelle en absorbant l’eau en excès, comme l’eau de pluie, les crues. La forêt va restituer l’eau et capter le surplus. Ainsi au cours de sa rétention , l’eau est filtrée par la végétation et les micro-organismes. C’est donc une eau plus propre qui est ensuite rendue à la nappe phréatique.


La forêt alluviale joue un rôle de préservation de la qualité des eaux. En effet, le réseau racinaire très dense contribuent à la stabilisation des sols et des berges et limitent l’érosion. , en piégeant les nitrates et les phosphates, filtre les eaux avant qu’elles ne rejoignent la nappe. L’eau des crues peut s’y répandre sans risque et ralentir sa vitesse. Les boisements des rives participent au maintien des berges et constituent une protection contre les vents. Elle a donc un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes.

Les ripisylves comptent parmi les milieux forestiers les plus riches en Europe et les plus menacés. Car de nombreux cours d’eaux connaissent des dysfonctionnements liés aux aménagements (barrages, enrochements...), à la dégradation de la qualité des eaux et au développement des activités humaines non respectueuses. Ces paramètres contribuent à la banalisation des forêts (remplacement d’essences caractéristiques par des espèces plus banales) C’est pourquoi ces milieux nécessitent d’être protégés


Herbier de l’île de la folie Famille: ACERACEAE Nom: Acer platanoides L. Erable plane Ecologie: essences de lumière ou de demi-ombre , sols frais et bien aérés sur sol neutre ou peu acide.

Famille:ACEARACEAE Nom: Acer pseudoplatanus L. Erable sycomore Ecologie: ssence de lumière, préférant des sols riches et plutôt calcaires.


Herbier de l’île de la folie Famille: ARISTOLOCHIACEAE Nom: Aristolochia clematitis Aristoloche clématite Ecologie: riches vivaces rudérales pionnières, mésoxérophiles, médioeuropéennes


Herbier de l’île de la folie Famille:ASTERACEAE Nom: Matricaria discoidea Matricaire fausse camomille Ecologie: tonsures annuelles des lieux surpiétinés eutrophiles, mésothermes

Famille: ASTEARACEAE Nom : Aster lanceolatus Aster lancéolée Ecologie: mégaphorbiaies planitiairescollinéennes, eutrophiles, médioeuropéennes


Herbier de l’île de la folie Famille: CANNABACÉES Nom: Humulus lupulus houblon Ecologie: mégaphorbiaies planitiairescollinéennes, eutrophiles, médioeuropéennes

Famille: CELASTRACEAE Nom: Euonymus europaeus Fusain d’Europe Ecologie: bois , brousailles fourrés arbustifs médioeuropéens, planitiaires-montagnards, méso à eutrophiles


Herbier de l’île de la folie Famille: FAGACEAE Nom: Castanea sativa châtaignier européen Ecologie: bois taillis haies, formation siliceuse , calcifuge

Famille: FAGACEAE Nom: Quercus robur Milieux: Chêne pédonculé Ecologie: espèce héliophile. Elle se développe sur des sols variés.


Herbier de l’île de la folie Famille: LAMIACEAE Nom: Lamium maculatum Lamier tacheté Ecologie: Haies, bois clairs, fossés, décombres.

Famille: OLEACEAE Nom:Ligustrum vulgare Troene commun Ecologie: forêts haies essence héliophile): lisière, forêts claires, clairières les haies, landes non acides ou prairies, sur des sols plutôt frais, humides, sans être engorgés.


Herbier de l’île de la folie Famille: RENONCULACEAE Nom: Clematis vitalba Vigne blanche Ecologie: fourrés arbustifs médioeuropéens, planitiaires-montagnards, méso à eutrophiles


Herbier de l’île de la folie Famille: ULMACEAE Nom: Ulmus laevis Pall. Orme lisse Ecologie: Post-pionnière sur matériaux alluviaux , Mésohygrophile , Demi-ombre et Neutrocline à calciphile

Famille: ULMACEAE Nom: Ulmus minor Orme champêtre Ecologie: boies , haies calcaire possible / frais


Conclusion Cette étude nous a permis de comprendre les entité de cette île, ses besoins et ses qualités écologiques. Nous avons pu observer les différentes stratégies du CPNRC, le rôle que cet organisme a au sein de ces paysages, ses actions sur le site et son réseau d’acteurs, d’échanges et son activité. L’île de la folie décrite comme une jungle est finallement un lieu ou pousse une nature extravagante, ou la végétation est reine et pousse telle les temples abandonnées à Angkor Wat dans le site archéologique au Cambodge L’île de la folie est dans cette ambiance, sans l’architecture bien sûr, mais elle donne cette impression d’une folie végétale. Elle n’obéit plus à des règles et donne un paysage de liberté à son espace, d’ou son nom qui semble lui aller comme un gant...l’île de la folie... Banyan. Angkor thom. Cambodge


bibliographie

- Christian Bouchardy, la Loire, vallées et vals du grand fleuve sauvage, éd. delachaux et niestlé, 2002. - F. H. van den Brink, P. Barruel, guide des mammifère sauvages de l’Europe occidentale, éd. delachaux et niestlé, 1971. - J. C. Rameau, D. Mansion, G. Dumé, flore forestière française, guide écologique illustré, 1 plaines et collines, éd. IDF, 1989. - R. Peterson, G. Mountfort, P.A.D. Hollom, P. Géroudet, guide des oiseaux d’Europe, éd. delachaux et niestlé, 1984. - Dr. W. Dierl, W. Ring, guide des insectes, la description, l’habitat, les moeurs, éd. delachaux et niestlé, 1992. - Les différentes plaquettes éditées par le CPNRC et Loire nature - www.geoportail.fr


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