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LE VÉLO SEUL NE RÉSOUT PAS LA CONGESTION
L’enquête fédérale sur les déplacements domicile lieu de travail a vu le jour en 2005. C’est une obligation légale qui a lieu tous les 3 ans et s’adresse aux entreprises belges de plus de 100 travailleurs. Elle permet de visualiser très clairement les habitudes de mobilité en Belgique et dans ses Régions.
En termes d’interprétation des résultats, il faut cependant se montrer prudent, car beaucoup de facteurs influencent le mode de déplacement des travailleurs. Parmi eux : le niveau d’urbanisation, la distance entre le domicile et le lieu de travail, l’état des infrastructures, l’accessibilité des transports en commun (nœuds intermodaux) ou le secteur d’activité de l’entreprise. C’est pourquoi les résultats de Bruxelles diffèrent fortement de la Flandre et de la Wallonie.
Cette édition intervient peu de temps après le Covid, et les effets des mesures sanitaires sont encore visibles dans les habitudes de mobilité.
Ainsi, les transports en commun, lieu de propagation du virus, n’ont pas encore retrouvé leur niveau de 2017. Selon l’enquête, l’utilisation du train diminue de 11,5% alors que l’utilisation du métro, tram, bus diminue de 6,1%. De plus, le Covid a augmenté la mise en place d’un télétravail structurel, ce qui diminue aussi l’utilisation du train.
Le mode de transport le plus privilégié au niveau belge, malgré un léger recul par rapport à 2017, reste la voiture, avec 64,6%. Cependant, des disparités se marquent au niveau régional. En effet, la voiture est utilisée à 84,7% par les personnes travaillant en Wallonie, contre 36,6% des personnes travaillant à Bruxelles.
Le vélo est le mode de déplacement qui augmente le plus en Belgique, avec une hausse de 26,3% par rapport à 2017. Ce qui revient à une part modale de 14 %. L’augmentation la plus impressionnante se trouve en Flandre, où 20,8% des personnes font le choix du vélo, soit 1 travailleur sur 5.
La congestion sur nos routes est un coût important pour les entreprises, comme l’a encore récemment souligné le Belgian Mobility Dashboard (BMD) : 4,596 milliards EUR en 2021 ! Comment se fait-il qu’elle demeure à ce point problématique, malgré le développement des mobilités alternatives et l’augmentation du télétravail ? Une partie de la réponse réside dans l’augmentation du nombre de travailleurs mais également dans le développement des infrastructures.
Ainsi, pour favoriser le développement d’autres habitudes de mobilité que la voiture, nous devons veiller aux développements des infrastructures des moyens de transport que nous voulons voir se développer, que ce soit le vélo, le bus, le train ou le covoiturage.
Contact Margaux Rouzeeuw Centre de compétence Énergie, Climat & Mobilité mr@vbo-feb.be
RECHERCHE SUR FEB.BE Belgian Mobility Dashboard, résumé 2022 www.mobilitydashboard.be/fr/ l’utilisation de modes motorisés privés chute à 26%,
L’enquête montre également l’impact de l’accessibilité des transports dans le choix modal opéré par le travailleur. Dans les zones urbaines, beaucoup plus accessibles en transports en commun, la voiture représente 52,4%, contre 76,4% dans les zones plus rurales. L’utilisation des transports en commun représente 27,8% dans les zones urbaines, contre 4,1% dans les zones plus rurales. L’accessibilité de l’entreprise joue un rôle essentiel dans le choix du transport. Si l’entreprise est peu accessible en transports en commun, l’utilisation de la voiture atteint 83%, avec une utilisation de 2% de transports publics. Pour une entreprise disposant d’une grande accessibilité, l’utilisation de modes motorisés privés chute à 26%, tandis que l’utilisation des transports publics grimpe à 61%. Parmi les villes disposant d’une bonne accessibilité, on retrouve Liège, Anvers, Gand, Louvain et Bruxelles.