LeMag' N°5

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À LA UNE

FOCUS SUR LA SILVER TENDANCE

eMag’ N°5 FÉVRIER - MARS 2016 20

RENCONTRE EXCLUSIVE

GILAD ERDAN

L’HOMME DE LA SITUATION

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LeMag.co.il

“ IL N’Y A PAS DE MIRACLE ÉCONOMIQUE ISRAÉLIEN ”

LES SENIORS

DOSSIER SPÉCIAL

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EMPLOI

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TOUT SAVOIR SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL

LeMag’ N°5 FÉVRIER-MARS 2016 20,00

SANTÉ FLASH-BACK SUR UNE SUCCESS STORY QUI N’A PAS PRIS UNE RIDE

LES TECHNIQUES À ADOPTER POUR RETROUVER LE SOURIRE

84 PAGES D’ENQUÊTES, D’INVESTIGATION ET DE DÉCRYPTAGE France Métropolitaine 4,85 € - Israël 20 ₪ - Belgique : 5 € - Suisse : 5,25 CHF - Canada 6,86 CAD - Luxembourg : 5 € - Dom-Tom 7 €


SOMMAIRE FÉVRIER - MARS 2016 LeMag’ N° 5

5 ÉDITO

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8 ZAPPING Ça s'est passé et ça

s'est dit ici ou ailleurs...

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URBAN ATTITUDE

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L'INVITÉ DU MAG

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Le poulain de Netanyahou fait-il le poids face à la menace terroriste ?

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Suspendu dans la galerie 3 du Herta and Paul Amir Building du Musée de Tel Aviv, l'un des 17 nouveaux systèmes de cloisons modulaires conçus par les frères Bouroullec à partir d’éléments détachés en céramique, aluminium, verre ou textile.

• Février - Mars • 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°5

GILAD ERDAN Ministre de la Sécurité intérieure.

18 IMMOBILIER Comment réussir l'achat d'un bien immobillier en Israël.

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Bienvenue dans le village High-Tech de Givat Ram.

22 CULTURE Erwan et Ronan Bouroullec, les stars du désign étaient en Israël. LeMag' les a rencontrés. 26

ENTREPRENDRE

Europe, Israël, Chine. Mais qu’est-ce qui fait courir Edouard Cuckierman (fondateur de ‘Cata lyst Funds’ et Président de ‘Cukierman & Co Investment House’) ? 30 SANTÉ Respirez, riez. LeMag'

vous fait du bien.

34 L'AN PROCHAIN À JERUSALEM Trois femmes

témoignent sur le cap des six premiers mois d’alyah.


56 DOSSIER EMPLOI

Emploi : Etat des lieux Les Français sur le marché du travail Devenir patron Travailler en Call-Center

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C'EST TENDANCE Ces

entrepreneurs francophones qui ont fait du ‘made in France’ une réussite ‘made in Israël’.

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BON GOÛT La Chémitah,

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À LA UNE

Yitshak Adda, consultant à la rédaction du dernier rapport de l’OCDE, livre sa vision sur les paradoxes économiques et sociaux de l’Etat juif.

TRIBUNE LIBRE

Mariel Aflalo-Benhamou. Le cœur d’une ‘Wizéenne’, c’est grand.

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c’est fini ? Pas pour le vin ! Explications.

Ils importent leur savoir-faire français en Israël et imposent leur style. Regard sur ces entrepreneurs so "frenchies".

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C'EST L'HISTOIRE

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… Des 70 ans de l’enseigne H.Stern. Flash-Back sur une Success story qui n’a pas pris une ride.

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SENIORS

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BON À SAVOIR

© Mark Neiman (GPO)

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Coup de projecteur sur la "silver" tendance

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Le Secrétaire général de l’OCDE, José Angel Gurria invité à la résidence du président Réouven Rivlin lui présente le dernier rapport économique sur Israël.

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En 1960, la première boutique H.Stern ouvre ses portes à l'aéroport Ben Gourion. Aujourd'hui, le joaillier fait partie du paysage local.

Retrouvez LeMag’ sur www.lemag.co.il et sur facebook/lemag.co.il Février - Mars • 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°5 • 7


L'INVITÉ DU MAG' LEMAG’

GILAD ERDAN

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Gilad Erdan, le poulain de Netanyahou, connait une fulgurante carrière, puisqu’à seulement 45 ans, il a déjà goûté aux ministères de l’Environnement, des Communications, du Front de défense passive et de l’Intérieur. En mai 2015, il a été nommé ministre de la Sécurité Publique, des Affaires stratégiques et de l’Information. Kathie Kriegel l’a rencontré pour LeMag’.

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“ Nous devons reconnaître nos failles dans notre gestion de la population arabe israélienne ”

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’est sa simplicité qui me frappe d’entrée. Avenant, il commence l’entretien en s’excusant du manque de sommeil qui se fait sentir en cette fin de journée hivernale, le plus jeune de ses quatre enfants, âgé de cinq mois, ne fait pas encore ses nuits, « mais j’aime ça », précise-t-il l’œil qui frise. C’est ainsi que tout ministre qu’il soit, il favorise la simplicité et l’écoute de l’autre dans l’échange. Au cours de l’entretien, il dit ‘je’ parfois, beaucoup ‘nous’. L’homme sait tenir son ego en sourdine et semble vouloir s’effacer derrière la tâche à accomplir, ce qui surprend de la part d’un homme politique. Sans doute ses années à la Yéshivah Netiv Meir à Beit Vegan et aux Bneï 14

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Akivah, y sont-elles pour quelque chose. « On m’a donné les bons outils pour remplir mon rôle », avait déclaré cet avocat de profession, en entrant en fonction, « je vais avoir la possibilité d’agir et d’apporter un vrai changement ». Au bout de six mois en poste, une guerre des couteaux, des affrontements sur le Mont du Temple, un Mahmoud Abbas jetant sans cesse de l’huile sur le feu en fomentant de nouvelles offensives anti-israéliennes auprès des instances internationales, des campagnes de boycott de plus en plus virulentes, où en est-il de ses objectifs ? Rencontre avec un homme exigeant avec lui-même, qui conjugue détermination et capacité d’œuvrer en synergie avec les autres.


commettent, ailleurs dans le monde, et qu’il faut se donner les CONTRAINDRE LE BDS À SE DÉFENDRE « Mon ministère ne peut pas se substituer à d’autres », moyens de dénoncer. « Jusqu’à présent, ils étaient les seuls lance-t-il en préambule, « je ne remplace pas le ministère des à être pro actifs dans cette arène et c’est à nous, maintenant, Affaires étrangères, ni l’AIPAC, ni le travail de terrain que font de passer à l’offensive en utilisant toutes nos ressources », par exemple CAMERA ou d’autres organisations actives dans le martèle-t-il. combat contre BDS. Mon ministère a pour tâche de coordonner De plus, il œuvre à bonifier la collecte de renseignements. « Nous n’étions pas au courant, par exemple, des pressions exerleurs efforts et de renforcer leur impact », explique le ministre. « Pour la première fois dans notre histoire, nous avons un minis- cées sur la FIFA en Egypte, pour les convaincre de ne pas venir tère dédié à la coordination des efforts entrepris pour combattre en Israël. Cela ne doit plus arriver et nous devons anticiper les la propagande contre Israël et ses effets nocifs qui dispose d’un attaques et passer à l’offensive en amont pour les désamorcer ». budget, présentement de 100 millions de shekels », se réjouit-il. « Sensibiliser les étrangers à Israël en les faisant venir dans notre « Ce n’est pas assez, il nous faupays pour juger par eux-mêmes de IL CONVIENT DE FORCER LES MILITANTS la situation et de la complexité du drait 1 milliard annuellement, mais BDS À INVESTIR PLUS DE TEMPS ET c’est un début ». conflit », voilà un autre défi sur le« La réalité en Israël est présentée quel il se concentre. Depuis sa prise D'ÉNERGIE À SE DÉFENDRE, d'une manière biaisée au monde. Il de fonction, il a rencontré tous les PLUTÔT QU’À NOUS ATTAQUER ” convient donc de forcer les miliexperts, organisé des tables rondes tants BDS à investir plus de temps et d'énergie à se défendre, et en fonction des résultats de ces brainstormings : « nous avons plutôt qu’à nous attaquer », recommande le ministre. « Nous aussi décidé de la façon la plus pertinente d’utiliser notre budget, allons par exemple engager des avocats dans le monde entier pour faire la promotion d’Israël tel qu’il est », se réjouit-il. Donc et créer des officines de défense publique, pour passer de la dé- si quelqu’un, par exemple, veut faire venir des leaders eurofense à l’offensive, en dénonçant les doubles standards de leurs péens influents en Israël, le ministre promet pouvoir lui allouer officines ; ils nous accusent de ne pas respecter les droits de un budget pour cela. « Ceux qui seront les leaders de demain aux l’Homme, mais d’autre part, ils ne dénoncent pas ce qui se passe Etats-Unis et en Europe, sont ceux qui étudient aujourd’hui dans en Syrie, par exemple, il faut le rappeler sans relâche ». les universités et sont soumis à la propagande anti-israélienne », Il ambitionne de savoir qui sont ces organisations, par qui elles pointe le ministre. « Il est important de les rencontrer et de les sont financées, car certaines d’entre elles obtiennent des fonds motiver pour venir en Israël se rendre compte par eux-mêmes de illégaux. Sans oublier de pointer les effractions à la loi qu’elles la réalité du pays. Et pas seulement les Juifs ».

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VERS UNE NOUVELLE POLITIQUE DU PORT D’ARME Le terrorisme actuel est un autre défi posé à notre sécurité. En Israël, 2% des citoyens possèdent un permis d’arme, ce qui représente 150.000 personnes. Le ministre est convaincu que dans le contexte actuel, une nouvelle police de port d’arme est nécessaire. Elle est même d’une priorité absolue. « Il faut que davantage de licences de port d’arme soient accordées à des Israéliens. Qualifiés, bien sûr. J’ai demandé à la police de m’offrir une nouvelle politique à ce sujet. Car ce qu’il faut comprendre, c’est que l’autorité compétente en la matière, de par la loi, c’est la police. C’est à elle qu’il appartient de décider qui va être autorisé à porter une arme. Je peux user de mon in« Je ne permettrai aucune violation de la souveraineté israélienne pour fluence, bien sûr, pour peser sur sa décision, donner du terrain à l’Autorité Palestinienne sur le territoire israélien ». mais je ne peux pas en décider à sa place », G.Erdan. explique-t-il. « Nous nous sommes enJusqu’à présent, les détenteurs d’un IL FAUT QUE DAVANTAGE DE tendus pour étendre le permis de port permis devaient s’entraîner une fois d’arme à tous ceux qui ont servi dans LICENCES DE PORT D’ARME SOIENT tous les trois ans et tirer une cinquanACCORDÉES À DES ISRAÉLIENS ” les unités d’élite et les forces spéciales, taine de balles, ce qui n’est pas suffiainsi qu’à tous les officiers, quelle que sant. C’est pourquoi il travaille à la mise au point d’un nouveau soit l’unité dans laquelle ils servent ou ont servi. Et nous allons programme d’entraînement, pour une formation annuelle de l’étendre ensuite à tous ceux qui servent ou ont servi comme deux à trois jours. combattants ».

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L'INVITÉ DU MAG' LEMAG’

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Le projet de loi proposé par G. Erdan, visant à autoriser et élargir la fouille au corps, a été approuvé par la Knesset début Février.

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COMMENT POUVONS-NOUS ESPÉRER QUE LA NOUVELLE GÉNÉRATION D’ARABES APPRENNE À SE COMPORTER CONFORMÉMENT À NOS LOIS, SI NOUS NE DISPOSONS PAS DES MOYENS DE LA FAIRE RESPECTER PARTOUT ? ”

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AUGMENTER LA SÉCURITÉ PASSE PAR LE RESPECT DES LOIS Il y a 257 municipalités en Israël et il n’y a que 70 commissariats en tout dans le pays, dont seulement deux dans les villes arabes. Et ces deux malheureux postes de police ne sont même pas situés à l’intérieur des villes mais à l’extérieur. « Si nous affirmons que nous sommes égaux en droits, il nous faut aussi renforcer notre présence policière dans ces agglomérations », reconnaît volontiers le ministre. « Nous avons dû reconnaitre nos failles dans notre gestion de la population arabe israélienne », avoue G.Erdan, « et même en tant que membre du Likoud, je me dois d’admettre que nous avons fait des erreurs. Si on ne donne pas à la police le budget et les ressources humaines nécessaires pour affirmer sa présence dans ces territoires, comment pouvons-nous espérer que la nouvelle génération d’arabes apprenne à se comporter conformément à nos lois, si nous ne disposons pas des moyens de la faire respecter partout ? Vous ne pouvez pas espérer un comporte16

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ment citoyen de la part d’individus qui vivent dans une espèce de ‘Far West’ d’impunité sur de nombreux plans, qui conduisent sans permis, ne payent pas leurs impôts. Comment voulez-vous qu’ils respectent la souveraineté de l’Etat, s’ils ne sont pas tenus de respecter la législation. Il faut que cela cesse. Il est primordial que nos lois soient connues et respectées par tous. Ce qui n’est pas que du ressort de la police, les ministères de la Justice et de l’Intérieur sont concernés aussi. Si nous affirmons que nous sommes égaux en droits, il nous faut aussi renforcer notre présence policière dans ces agglomérations », souligne le ministre de l’Intérieur. Lors d’un meeting tout récent avec le Premier ministre, il a réclamé un demi-milliard de shekels par an, en plus du budget annuel, pour engager 1.350 policiers supplémentaires, qui seront en poste prochainement dans les villes arabes, répartis dans douze commissariats situés au cœur des localités arabes. « Cela ouvrira une nouvelle ère », affirme-t-il.


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AUTORISER LA PRÉSENCE JUIVE SUR LE MONT DU TEMPLE ET SÉCURISER LE MONT DES OLIVIERS Le ministre tient beaucoup à ce que les Juifs et les touristes de toutes confessions puissent se rendre sur le Mont du Temple en toute sécurité, s’ils le souhaitent. A son initiative, la police met au point une nouvelle règlementation dans ce sens qui prendra effet sous peu. De plus, avec Gilad Erdan, il y a fort à espérer que le respect des sépultures juives au cimetière

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terrain par tous les moyens et y consacrer le budget nécessaire », AFFIRMER NOTRE SOUVERAINETÉ ET NOTRE LÉGITIMITÉ martèle G.Erdan. « A part trois attentats terroristes commis par Qu’il n’y ait pas de postes de police dans les quartiers arabes de des arabes israéliens originaires de l’extérieur de Jérusalem, Jérusalem, laisse songeur. Ce d’autant plus que l'Union Euro- presque tous venaient de Jérusalem-Est où nous n’avons pas aspéenne vient d’allouer 6 millions d'euros à la création de postes suré notre souveraineté », dénonce-t-il. « Ils y enseignent avec de police dans les territoires disputés. Une initiative assimilée à des manuels scolaires fournis par l’Autorité palestinienne, c’est une étape concrète vers une solution à deux Etats. « C’est dire intolérable », s’insurge-t-il. Alors oui, le ministre estime que 900 si une prépoliciers supÀ PART TROIS ATTENTATS TERRORISTES COMMIS PAR sence poliplémentaires cière juive à à Jérusalem, DES ARABES ISRAÉLIENS ORIGINAIRES DE L’EXTÉRIEUR DE Jérusalem est JÉRUSALEM, PRESQUE TOUS VENAIENT DE JÉRUSALEM-EST à temps comdéterminante plet, seraient OÙ NOUS N’AVONS PAS ASSURÉ NOTRE SOUVERAINETÉ ” pour affirmer nécessaires. notre souveraineté dans ce que nous considérons comme faisant Objectif, renforcer la police de proximité pour être en contact partie intégrante d’Israël » explique Gilad Erdan, qui souligne avec la population, développer les sources de renseignements que de son point de vue : « il est temps de décider si Jérusalem afin de prévoir les comportements terroristes. « Et oui, je pense est unifiée ou non. Si nous voulons qu’elle le soit, alors que ce qu’il faudra aussi engager des arabes dans la police pour nous soit effectif dans les faits ». aider à communiquer avec les populations arabes et nous « Ce n’est pas suffisant de dire que nous ne voulons pas que connecter avec eux », précise le ministre. Jérusalem soit divisée, il faut nous atteler à le concrétiser sur le

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JE PENSE QU’IL FAUDRA AUSSI ENGAGER DES ARABES DANS LA POLICE POUR NOUS AIDER À COMMUNIQUER AVEC LES POPULATIONS ARABES ET NOUS CONNECTER AVEC EUX ”

Sur le mont des Oliviers se trouve un cimetière juif vieux de plus de 3.000 ans et 150.000 tombes Le site a été victime de fréquentes profanations de tombes et d'agressions contre les visiteurs juifs par de jeunes Palestiniens.

du Mont des Oliviers sera enfin une réalité. « J’ai visité personnellement le cimetière pour me rendre compte des dommages et je me suis entretenu avec le comité international pour la préservation du Mont des Oliviers. Comme c’est important pour moi, j’ai obtenu qu’un poste de police soit installé sur place, et il existe maintenant, c’est nouveau », se félicite-t-il. Car en principe, la police n’assure pas la sécurité de ces sites en Israël. C’est étonnant, mais celle du Mont des Oliviers relève ainsi de différents départements. C’est à la municipalité de décider et de financer, s’il y a lieu, une clôture, par exemple. Pour autant, le ministre promet que la sécurité de ce lieu sera encore renforcée. « Donnez-moi encore six mois et vous

pourrez constater un grand changement. Mais sachez que tout n’est pas de mon ressort, la sécurité du cimetière sur le Mont des Oliviers relève du ministère du Logement. Il dispose de 15 millions de shekels annuels pour assurer sa sécurité » pointe le ministre. Ce n’est pas un trait d’humour, étonnement c’est la réalité. Quand on dit que le cimetière est notre dernière demeure, on ne croit pas si bien dire. Nous finissons donc cet entretien, assez songeurs. Tout ne se fera pas en un jour, mais il est confiant. En attendant, il s’excuse de devoir s’éclipser. Avec un peu de chance, son petit dernier sera peut-être encore réveillé …

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CULTURE LEMAG’

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DESIGN L’AUDACE DE CRÉER DU


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L’installation « 17 écrans », des frères Ronan et Erwan Bouroullec, nous invite à une déambulation entre des panneaux en 3D suspendus au Musée de Tel Aviv, comme autant de rêveries possibles. Kathie Kriegel, pour LeMag’, a rencontré les deux artistes, internationalement reconnus, et la commissaire de l’exposition Meira Yagid.

BIO EXPRESS

Ronan & Erwan Bouroullec

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Erwan et Ronan Bouroullec sont deux frères bretons qui se sont associés très rapidement après la fin de leurs études. Erwan, l’aîné, a suivi une formation à l’École nationale des arts appliqués, et Ronan, le cadet, à l’École nationale d’art de Cergy-Pontoise. Ils se sont associés en 1999, et ont travaillé pour les plus grands éditeurs de design. Très inspirés par le savoir-faire traditionnel, les deux frères travaillent essentiellement sur la définition de l’espace.

LIEN DE FAÇON INÉDITE


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CULTURE LEMAG’

L’installation « 17 écrans » des frères Ronan et Erwan Bouroullec est suspendue dans la galerie 3 du Herta and Paul Amir Building du Musée de Tel Aviv, 27 Bld Shaul Hamelekh jusqu’au au 26 mars 2016. L’Institut français est partenaire de l’exposition.

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sensualité singulière. Découverte d’une œuvre interactive, tout en délicatesse...

CARTE BLANCHE AU TALENT

« Il y a toujours un moment où les artistes ressentent le besoin de montrer leur œuvre. Et pour un conservateur de musée, il y a plusieurs façons de procéder ; soit en faisant une exposition d’œuvres existantes ou avec une rétrospective par exemple », explique Meira Yagid pour LeMag’. « Moi je leur ai dit : voici l’espace que je vous propose au Musée de Tel Aviv, vous avez carte blanche », se félicite-telle.Il lui aura fallu s’armer de patience pour convaincre ces artistes de dimension internationale, qui ont toujours une bonne vingtaine de projets sur la planche. « Nous pensions que travailler avec une femme comme cela, ce serait très compliqué jusqu’à la fin », nous confient les deux artistes en riant, avec un humour non

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dépourvu de tendresse pour ce tempérament bien trempé. Mais un jour, le coup de fil de la conservatrice du Musée tombe à point nommé. « Elle nous a téléphoné à un moment où il y avait beaucoup de rétrospectives de nos travaux et nous en étions un peu las », nous expliquent ces génies artistiques. « Nous avions justement besoin de nouveauté, nous avons donc dit à Meira ‘ok’, on fait quelque chose avec vous, mais ce sera complètement nouveau ». Et c’est ainsi que le ‘Tel Aviv Project’ s’est imposé aux deux artistes. « Avec elle, on était de nouveau comme des adolescents, il y a eu beaucoup de passion autour de ce projet et nous avons décidé de prendre des risques ». Ce type d’aventure nécessite bien sûr, une confiance totale dans le talent des artistes, que Meira a toujours eue. « Je les connais depuis 25 ans, je les ai rencontrés en France, tout jeunes, j’ai tout de suite su qu’ils allaient devenir des

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aira Yagid a dû batailler fort pour obtenir des deux artistes que tout le monde s’arrache, qu’ils travaillent à une exposition spécialement conçue pour le Musée de Tel Aviv. Mais à une Israélienne de souche, rien d’impossible. Et c’est le fruit d’un an de travail, dans leur Bretagne natale, qui se donne à voir. Cela a l’air rigide, mais c’est souple. Cela a l’air urbain, mais c’est truffé de références à la nature. Cela à l’air industriel, mais c’est rustique. Cela à l’air immobile, mais c’est imperceptiblement en mouvement. Toutes ces contradictions sont présentes et s’incarnent dans leur travail. Avec le langage des Bouroullec, qui ont l’art de lier les éléments de façon inattendue, s’articulent des matériaux simples dont ils subliment la banalité. L’originalité de ces combinaisons savantes, empruntées à différentes disciplines, suggère des images dont se dégage une

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designers de tout premier plan et ce qui est plus rare, c’est que 25 ans plus tard, je leur fais toujours autant confiance, car ce qu’ils font est toujours frais et neuf. Fondamentalement neuf », avoue-t-elle. Avec cette façon de travailler, le Musée joue les mécènes, puisqu’hormis les dimensions du lieu proposé, les deux artistes n’ont eu aucune contrainte, et c’est bien ainsi que la commissaire de l’exposition conçoit son rôle. « Il faut pousser les artistes à explorer toutes les facettes de leur art, à épanouir leur créativité, afin de contribuer ainsi à leur essor. Et justement, leur donner carte blanche, c’est le meilleur moyen de leur donner entière liberté, pour explorer de nouvelles facettes de leur talent. Ils se sont dit ‘d’accord, je prends un an de ma vie, pour me consacrer à mon art sans contraintes, sans me limiter à des considérations externes’ et voilà ce qui en est sorti », lance-t-elle tout sourire, fière du résultat.


INTERVIEW FLASH DES FRÈRES BOUROULLEC POUR LEMAG’

Ça donne l’impression de tenir on ne sait pas trop comment… Oui, tout à fait, avec des bouts de choses… des bouts d’élastiques, pour une vibration un peu délicate. Chacune de ces propositions est vraiment un principe, c’est comme des légos, avec un principe d’assemblage simple, qui permet des variations.

Vous avez fait appel à des techniques très différentes ? C’est comme une palette, un patchwork de techniques différentes, empruntées à l’industrie par exemple. Mais il y a aussi des techniques de la mode, car nous sommes fascinés par le textile, que nous avons travaillé avec l’équipe de ‘Comme des garçons’.

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PEINDRE EN 3D ET REPOUSSER LES LIMITES DU DESIGN

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Créer du lien, grâce à un jeu d’assemblage ludique et audacieux de différents matériaux, utiliser l’espace comme un support tout en lui laissant une respiration propre, en différenciant sans séparer. Cela résume-t-il bien votre travail ? Oui, sur l’architecture et sur la question de l’organisation de l’espace de la séparation. La palette de ce qui est proposé aujourd’hui pour organiser l’espace est très vaste, dans certains cas c’est de l’opacité, dans d’autres c’est isophonique, et dans certains cas des choses très transparentes qui signifient des espaces, mais sans nécessairement bloquer l’œil, c’est le sujet effectivement. Ensuite, c’est la variété des matériaux, des morceaux de verre, de bois, d’aluminium, des croisements un peu étranges.

uns. Et leur travail a été couronné par de nombreux prix dont le Grand prix du Design de la Ville de Paris ou plus récemment le London Design Medal. « La proposition du Musée est arrivée à un moment clé de leur créativité, alors qu’ils avaient besoin de changement, c’est une période très intéressante chez ces deux artistes » précise Meira Yagid. Avec cette exposition, les deux artistes ont repoussé et approfondi les limites de leur discipline en ouvrant le spectre de leurs recherches, pour s’imposer comme des peintres en trois dimensions d’un genre nouveau.

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Les deux designers dessinent aujourd’hui pour de nombreux industriels comme Vitra, Artek, Kvadrat, Magis, Kartell, Established and Sons, Ligne Roset, Axor Kettal, Habitat, Alessi, Issey Miyake, Cappelleni et d’autres. A citer aussi, leurs travaux d’architecture, comme entre autres, celui très original de l’hôtel Casa Camper à Berlin. Leurs créations se trouvent aujourd’hui dans les collections des plus grands musées du monde, au Centre Pompidou à Paris, au Moma à New-York, ou encore l’Art Institute de Chicago ou le Design Muséum de Londres, pour n’en citer que quelques-

Déambuler à travers les œuvres, contourner les séparations permet au spectateur de construire une œuvre singulière en fonction de ses goûts et de son rythme. C’était le but ? Oui, il y a là un rapport un peu animiste aux choses. Ce sont des parois qui fonctionnent plus par leur symbolisme que par leur présence factuelle. Ce sont des choses avec lesquelles nous devons travailler tout le temps, bien que les gens réagissent plus volontiers à la fonctionnalité, plus qu’aux symboles des fonctions. Mais effectivement, il y a ici quelque chose de l’ordre de la porosité et qui ne peut fonctionner qu’avec le ressenti des personnes. L’exposition est comme un paysage que l’on peut voir de plusieurs points de vue différents. A ne pas louper, un film d’animation intitulé « Végétal » vient compléter ce parcours. Vous y décrivez comment ‘pousse’ la chaise végétale qui se trouve à l’entrée du Musée de Tel Aviv. En regardant le film, le visiteur peut imaginer comment un arbre devient une construction ou un objet. La vidéo vous tente en tant que matériaux ? Oui, aussi. Dans le film que nous avons fait pour Samsung par exemple, notre travail a porté sur l’interface graphique, avec des éléments là-dedans qui ne sont pas du tout de la vidéo, dans le sens où ce n’est pas une histoire, mais une manière de traiter l’image : une forme de pixellisation de l’image qui a de grandes résonnances avec ce qui se passe ici. Février - Mars • 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°5 • 25


ENTREPRENDRE LEMAG’ Rencontre avec ...

8,5

BILLIONS

EDOUARD

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CUKIERMAN

En dollars, le montant que les Chinois ont investi en Israël au cours des 4 dernières années.

PRÉSIDENT DE GO4ISRAEL

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« La High-Tech est la locomotive de la croissance économique israélienne. Elle représente plus de la moitié des exportations ».

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Né le 13 Mars 1965, à Paris. Fils de Roger Cukierman, actuel Président du CRIF.

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FORMATION : Diplomé du Technion - Israel Institute of Technology et de l'INSEAD.

CARRIÈRE : Fondateur du Fond catalyseur et Président de Cukierman & Co Investment House. Fondateur des conférences annuelles de Go4Europe et Go4Israel.

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a treizième édition de ‘Go4Israël’, anciennement nomée ‘Go4Europe’, qui a eu lieu fin Octobre, a, comme de coutume, rassemblé le gratin du business et des investisseurs internationaux, avec une présence de plus en plus marquée de Chinois. Pour son fondateur, le Président surdoué de ‘Cukierman & Co’, Edouard Cukierman, les Chinois ont compris le réel potentiel économique d’Israël qui dépasse de loin son petit territoire… Explication du principal intéressé.

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Pour les non-initiés, pouvezvous vous présenter ? Edouard Cukierman : J’ai fait mon alyah il y a trente ans et j’ai étudié au Technion et à l’Insead. Je suis officier de l’armée israélienne, à la fois dans l’unité de négociation en situation de crise et de prise d’otage, et porte-parole réserviste de l’armée pour les médias francophones. En 1993, j’ai créé une banque d’affaire et un des trois premiers fonds de Venture Capital. Le premier fond a été coté au marché boursier à Paris, en 1997. C’était à l’époque, la première société israélienne à être cotée en Europe continentale. N o u s avons, par la suite,

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développé une activité au sein de la banque d’affaire ‘Cukierman & Co Investment House’ (CIH), orientée sur le marché européen et levé des capitaux pour de nombreuses sociétés, principalement israéliennes. En tout, CIH a levé plus de 5.5 Billions de dollars sur le marché européen. Ces trois dernières années, nous avons décidé d’élargir nos activités au marché chinois. Notre directeur général, Haggai Ravid, s’est installé à Shanghai. Aujourd’hui, la majeure partie de nos investisseurs sont des investisseurs chinois.

Comment est-on passé de ‘Go4Europe’ à ‘Go4Israël’ ? Nous avons eu la chance de participer à la plupart des introductions en bourse des sociétés israéliennes en Europe continentale (France, Allemagne, Suisse, Londres) mais nous nous sommes aperçus qu’il y avait de plus en plus d’acteurs chinois qui s’intéressaient à Israël. Lors d’une édition du ‘Go4Europe’, nous avons eu l’honneur d’accueillir Mr. Ronnie Chan (Président de Hang

Ronnie Chan et E.Cukierman

Lung Properties, l’un des plus grands promoteurs immobiliers en Chine, basé à Hong-Kong NDLR) qui nous avait alors aiguillé sur la Chine en mentionnant qu’il espérait voir lors des prochaines conférences des participants chinois. Grâce à lui, nous avons reçu plusieurs délégations d’hommes d’affaire chinois afin de leur faire visiter Israël. Nous avons appelé ces mini-évènements :‘Go4Israël’. Afin d’éviter d’utiliser deux noms différents, nous avons rebaptisé notre conférence annuelle ‘Go4Israël’. Cela nous permet d’accueillir tout investisseur international (chinois, européen, américain,…) qui s’intéresse à la HighTech israélienne. Lors du dernier ‘Go4Israël’, qui s’est déroulé le 26 Octobre dernier, nous avons reçu plus de mille participants, trois cents de l’étranger et parmi eux, une centaine de Chinois. Aujourd’hui, nous avons une équipe de quinze personnes à Shanghai dont la mission est de faciliter la levée de capitaux pour des entreprises israéliennes en Chine. Notre activité de Private Equity se fait en partenariat avec ‘China Everbright’.

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co .il EMPLOI : ETAT DES LIEUX

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LES FRANÇAIS SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL

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DEVENIR PATRON


DOSSIER

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EMPLOI

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Travailler c’est trop dur, surtout en israël, diront certains... Et si ce n’était qu’un mauvais apriori ? D’où ce dossier destiné à nous aider à nous retrousser les manches. Le marché du travail : son profil, ses tendances, son humeur et la place qu'y occupent les immigrants d'origine française. Portrait.

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Dossier coordonné par Caroll Azoulay

p.52

« JE TRAVAILLE EN CALL CENTER »

Février - Mars • 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°5 • 39


DOSSIER EMPLOI

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EMPLOI : ETAT DES LIEUX

Vous souvenez-vous de cette question que l’on vous posait enfant : « Quel métier souhaiterais-tu exercer quand tu seras grand ? ».Vous répondiez alors en citant les métiers les plus populaires à votre âge : pilote, avocat, médecin, chanteur, pompier, enseignant ou … le fameux policier... Qu’en est-il aujourd’hui de vos aspirations d’hier ? Sont-elles réalisables et adaptées au marché de l’emploi qui nous entoure ? LeMag' a tenté de répondre à la question.

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Près de 500.000 personnes s’adressent en âge de travailler à ne jamais rester à la recherche de salariés » affirme Mimi chaque année au Lishkat Taassouka dans longtemps inactives. Bon ou mauvais, le Cohen, vice-directrice du département de ses 72 bureaux répartis dans tout le pays. système étant ce qu’il est, il faut mainte- formation au sein du Lishkat Taassouka. Sorte de pôle emploi version israélienne, nant s’interroger sur ce qu’il a à proposer. Et de poursuivre énergiquement : « Pour ce service « a entamé, depuis deux ans en- « Au cours des deux dernières années, on que la bonne rencontre puisse se proviron, un processus profond visant à aider a enregistré une forte croissance dans le duire, il faut pouvoir s’adapter, que ce efficacement les personnes à la recherche nombre d’offres d’emploi. Nous sommes soit au sujet de la qualification, du lieu de d’un emploi. Cette réforme s’exprime passés de 60.000 places par mois, il y a travail ou du salaire. Celui qui cherche un par un développement des formations 5 ans, à 90.000, actuellement. Les postes poste de directeur au centre de Tel Aviv professionnelles et un accompagnement les plus demandés sont dans l’ordre : aura peut-être du mal, mais celui qui renforcé permetcherche un tant d’offrir les travail pour Dire qu’il n’y a pas de travail en Israël est faux ! nourrir sa outils adéquats pour trouver du n’en Il y a des centaines d’emplois disponibles et des famille travail » nous aura aucun ». centaines d’employeurs à la recherche de salariés ” Pour favoriexplique Rachel Brener Chalem, ser et encoudirectrice du service statistique au sein du serveur, agent commercial, vendeur, bar- rager les demandeurs d’emploi à élargir Lishkat Taassouka. man, développeur informatique, ingé- leurs domaines de compétences (et aussi Si cette réforme semble être tardive, c’est nieur, agent téléphonique, agent hospi- un peu leur état d’esprit) afin de s’adapque le marché de l’emploi est relative- talier, agent d’entretien, travailleur du ter aux demandes du marché, le Lishkat ment en bonne santé. Avec un taux de bâtiment, conducteur, travailleur spécia- Taassouka crée des formations profeschômage oscillant entre 5,4 % et 5,9 % lisé dans le domaine de la construction et sionnelles ad-hoc. dans ses plus mauvaises périodes, Israël enfin agent de sécurité ». Fait intéressant, « Si nous constatons une forte demande est un des pays développés comptabili- c’est dans le secteur high-tech que l’on d’électriciens par exemple, nous ouvrons sant un taux extraordinairement bas de trouve le plus d’offres d’emploi pour les des classes spécialisées et gratuites pour chômeurs. hauts diplômés, et le plus de postes en des personnes susceptibles de corresA cela plusieurs explications. Un goût général… pondre au profil de la formation. A l’issue prononcé pour l’entreprenariat, une Mais c’est parfois aussi dans des do- de ces stages professionnels, les gens population jeune, une législation hyper maines inattendus que l’on peut trouver trouvent immédiatement du travail » nous souple permettant aux employeurs de du travail. explique Mimi. licencier facilement, enfin et surtout, un « Dire qu’il n’y a pas de travail en Israël Une approche qui devrait s’amplifier filet social réduit à sa plus simple expres- est faux ! Il y a des centaines d’emplois dans les années à venir. sion (voir encadré) incitant les personnes disponibles et des centaines d’employeurs

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• Février - Mars • 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°5


En 2014, le salaire moyen brut a été fixé à soit

2,7% de plus qu’en 2013

Le salaire moyen brut pour une femme

7.439 soit 48,8

/ heure

9.317 shekels, Le salaire moyen brut pour un homme

11.114 soit 58,3

2013

35.801

/ heure

32,8%

c'est ce que 10 % des Israéliens les plus riches perçoivent comme revenu moyen mensuel

2014

METIERS LES MIEUX RÉMUNÉRÉS

CADRES 16.601

/ mois

METIERS DE L'INFORMATION & LA COMMUNICATION

16.043

/ mois

Moyenne d'heures effectuée par un salarié

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41H / semaine

pour un salaire brut moyen de 54,2

/h

Source : BCS Octobre 2015

BONNES NOUVELLES POUR LES SALARIÉS !

En vertu d’une nouvelle convention collective ratifiée par le ministère de l’Économie, la Histadrout et le Patronat, la durée minimale des congés payés sera augmentée.

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DURÉE MINIMALE DES CONGÉS PAYÉS

12

11

10

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1 Juillet 2016

shekels

ACTUELLEMENT

2/3

4 825 shekels

AOÛT 2016

La sécurité d’Israël, ça se paye, leurs salaires mensuels en témoignent :

82.000  Patron du Mossad

1 Janvier 2017 er

PRÉVISION DU SALAIRE MINIMUM D'ICI 2017

4 650

postes vont être créés dans les ministères pour être occupés par des ‘seniors’. Ils seront employés pour une période maximale de trois ans à raison de cent-vingt heures de travail maximum par mois.

84.000

ACTUELLEMENT

er

80

Patron du Shin Bet

JOURS PAR AN

JOURS PAR AN

JOURS PAR AN

c'est ce que 10 % des Israéliens les plus pauvres perçoivent comme revenu moyen mensuel

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36,5%

Les écarts de revenus entre salariés Arabes et Juifs en légère diminution

4.387

5 000 shekels

JANVIER 2017

des enfants qui entrent à l’école aujourd’hui exerceront, à l'âge adulte, un métier qui n’existe pas encore

5 300 shekels FIN 2017

7,1 millions

85.600

Chef d’état-major de Tsahal

89.300

Commandant de police

d'emplois pourraient être détruits par la 4ème révolution industrielle - intelligence artificielle, big data et objets connectés - d'ici 2020, selon une étude réalisée par le Forum économique mondial (WEF). Février - Mars • 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°5 • 41


DOSSIER EMPLOI

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LES FRANÇAIS SUR LE MARCHÉ DU DÉCRYPTAGE.

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Comment les immigrants de langue française appréhendent-ils le marché du travail ? S’y sont-ils intégrés ? Quelles sont leurs principales difficultés? Comment booster leur embauche ? Autant de questions que nous avons voulu poser aux responsables d’associations, coordinateurs d’alyah et autres personnes impliquées dans l’intégration professionnelle des olim ‘hadashim.

epuis 2008, l’Antenne emploi Israël- économique particulièrement dynamique, qui se caFrance fonctionne sous la responsabilité ractérise par une situation de quasi plein emploi en de l’association AMI (Alyah et Meilleure Israël, rayonne sur tous les Israéliens, immigrants ou Intégration). Fonctionnant comme une non. Le marché est donc porteur et propose du traagence de placement, elle place entre vail. Evidemment, pas toujours celui dont on rêve ou huit à dix personnes chaque mois. « Le dénominateur en fonction du lieu que l’on aimerait, mais globalecommun des offres d’emploi qui nous parviennent est ment il y a du travail ». Autre facteur qui joue un rôle la nécessité de parler le français, en plus des qualifica- particulièrement important dans l’emploi des Frantions spécifiques liées au poste. Mais pas seulement » co-Israéliens : les fameux call center qui ont essaimé explique Daau cours des dix derniel Heffes, nières années. « Contre Les call center fournissent aussi du responsable toute attente, ces travail à des centaines d’olim qui des Projets entreprises emploient emploi et étaient commerciaux en France et dont une main d’œuvre éducation au qualifiée (étude de le seul outil de travail est de manier au projets, développeurs, sein d’AMI. « Les percomptables, ressources mieux la langue française.” sonnes quahumaines) dans de lifiées bac + 4 / 5 sont évidemment les plus recher- nombreux domaines. Et puis les call center fournissent chées » explique-t-il en jetant un coups d’œil rapide aussi du travail à des centaines d’olim qui étaient comsur le profil des placements effectués en 2015 : profes- merciaux en France et dont le seul outil de travail est seurs, commerciaux, coordinateurs de l’évènementiel, de manier au mieux la langue française. Pour eux, tradéveloppeurs, comptables, analystes, consultants RH, vailler dans un call center en français est une suite logique de leur carrière professionnelle ». Daniel Heffes juristes, avocats, le champ des possibles est large… Un peu plus de 35.000 nouveaux immigrants français reconnait porter un regard beaucoup plus positif sur ces sont arrivés en Israël au cours des dix dernières an- entreprises aujourd’hui, notamment parce que « la rénées. Soit environ entre 8 à 10.000 personnes en âge munération proposée est plus importante que celle qui de travailler. Alors, travaillent-elles ? Le bilan semble serait offerte par le marché israélien à un nouvel imêtre plutôt positif selon D.Heffes. « L’environnement migrant ne possédant ni la langue, ni le networking, ni

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TRAVAIL

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l’expérience requise ». Pour autant, il n’hésite pas à désigner la facilité que représente un emploi dans un call center comme un « piège de miel ». « Surtout pour les jeunes, qui vivent selon un rythme de travail français, dans un environnement français et parlent français, négligeant ainsi de s’intégrer dans la société israélienne ». Mais le profil du nouvel immigrant français est-il foncièrement adapté au monde du travail israélien ? « Une personne qui a des capacités de management doit chercher comment les adapter au marché israélien. Même si elle ne fait pas exactement le même travail, elle pourra se servir de ses qualités pour les mettre au service d’un autre poste qui nécessite, par exemple, de savoir gérer des gens, des productions ou du temps. C’est cet état d’esprit, qui fait appel à une grande souplesse et à la volonté de comprendre le système, qui permet de réussir professionnellement ». Même si cela prend du temps de faire sa place en Israël, il est donc possible de la trouver. A condition de mettre un bémol à ses prétentions. Accepter de faire des allers retours Tel Aviv/ Jérusalem, de prendre deux mi-temps, de faire une formation pour adapter ses atouts professionnels au marché ; autant d’exemples de compromis que les olim doivent accepter pour décrocher un poste et débuter ainsi une carrière professionnelle. La cooptation, la candidature spontanée, les réseaux sociaux, les sites spécialisés d’offres d’emploi, la recherche d’emploi sur le terrain sont les principaux moyens de trouver du travail, à vous de trouver celui qui vous correspondra le mieux. Sachant qu’en Israël, « on n’est pas jugé sur ce qu’on était, mais sur ce qu’on fait. Le marché du travail donne sa chance à chacun et les employeurs ne craignent pas l’échec. Penser plus librement, explorer des chemins hors des sentiers battus, oser, innover, ce sont les secrets de la réussite d’Israël et donc de ses olim ! » affime Daniel Heffes qui précise, « l’intelligence émotionnelle est un accélérateur de réussite très important en Israël. Il faut donc la cultiver quand on en est doté, et la développer quand on en manque ».

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DOSSIER EMPLOI

DEVENIR PATRON,

Oui mais pas n’importe comment !

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Dans la Start-up nation, quoi de plus naturel que de travailler à son propre compte ? Et si créer sa propre entreprise était La solution ? Perspective.

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« Nous sommes témoins d’une véritable effervescence dans le domaine de la création d’entreprise chez les francophones, qu’il s’agisse de services ou de biens de consommation » explique Esther Amar. Selon cette diplômée de l’ESSEC-Paris, fiscaliste, consultante agréée du ministère de l’Industrie et du Commerce israélien et qui aide depuis plus de 25 ans les entrepreneurs – francophones notamment - à créer et adapter leur société sur le marché israélien, « il existe différents profils d’entrepreneurs indépendants. Parmi les plus nombreux, on retrouve les personnes qui poursuivent l’activité qu’ils exer50

çaient en France. Ils travaillent pour leur ancien patron en faisant des allers retours en France et se sont mis à leur compte pour pouvoir exercer cette activité qui a pour particularité d’être réalisable à distance ». Cette sorte de délocalisation se révèlerait être gagnante pour tout le monde, ainsi « pas de charge salariale pour le patron (devenu client), souplesse et poursuite d’activité pour le prestataire de services ». Autre profil parmi les indépendants francophones : « ceux qui ont des idées et qui souhaitent les transformer en entreprises, dont le produit ou le service sera unique-

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ment destiné aux consommateurs israéliens. En général, ce sont des personnes peu diplômées, autodidactes qui si elles se retrouvaient sur le marché du travail israélien seraient ‘condamnées’ à gagner 25 nis de l’heure » explique E.Amar. D’une façon générale, les indépendants semblent bien s’en sortir. Sous certaines conditions. « Celui qui est accompagné par des experts et se sert des aides accordées par l’Etat aura de fortes chances de réussir son business » appuie-t-elle. Réussir s’entendant par parvenir à assurer un revenu mensuel décent, mais généralement plus élevé que celui observé chez


12%

soit 250.000 travailleurs à temps plein sont indépendants CONTRE

34%

aux Etats-Unis (taux qui devrait atteindre les 40% d’ici 2020).

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Tendance qui gagne la planète. La souplesse, la réduction des coûts de travail et l’absence de charges sociales séduisant de plus en plus de chefs d’entreprise.

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SOIT 160.000 ENTREPRISES EN ISRAËL COMPTENT ENTRE 1 ET 4 SALARIÉS.

LES TRAITS DE CARACTÈRE DE L’ENTREPRENEUR RÉUSSI : Être persévérant, ne pas se décourager. Être travailleur. Être souple. Etre capable de s’adapter à la situation au fur et à mesure que le temps passe sans pour autant perdre ses ressources, sa vision ou sa motivation. Ici, la prévision se fait à court terme. Six mois à un an au maximum ! Si les choses ne se passent pas comme prévues, être capable de changer de système. Être organisé. En Israël, si l’on n’est pas organisé, l’on peut tout autant gagner ou perdre beaucoup d’argent. Il faut mettre en place des procédures de gestion des priorités. Gérer son entreprise, ce n’est pas uniquement vendre afin de gagner de l’argent.

MATI, L’ORGANISME INCONTOURNABLE POUR CRÉER SA ‘BOÎTE’ Il s’agit d’un organisme d’aide et d’accompagnement à la création d’entreprise qui bénéficie d’une multitude de sources de financement parmi lesquelles : les associations et les ministères de l’Intégration, de l’Economie et du Commerce. Cours de formation, emprunts, tutelles, conseils, accompagnements, suivis, MATI offre un panier d’aides extrêmement variées destinées aux nouveaux immigrants de moins de dix ans en Israël. A noter : les budgets alloués par MATI ont largement augmenté depuis 2015. On peut ainsi, si l’on cumule tous les prêts et emprunts disponibles, disposer d’emprunts allant de 125.000 à 400.000 shekels avec un taux de remboursement ultra réduit.

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33%

Indépendant : Un statut sans filet mais qui séduit. Le système israélien déteste l’assistanat. Et les indépendants le savent bien. Aucune aide, ni avantage, pas de distinction entre les secteurs d’activité, il ne faut rien attendre de l’Etat quand on décide de devenir indépendant. « Les entrepreneurs israéliens ont une mentalité spéciale, ils font le maximum de ce qu’ils peuvent faire sans filet. Pour autant ce statut a le vent en poupe. De nombreux Israéliens ouvrent un dossier d’entrepreneurs indépendants tout en poursuivant leur activité salariée, ce qui leur permet de changer en douceur d’activité. A titre d’exemple, 50% des Israéliens qui s’adressent aux bureaux de ‘MATI’ viennent du monde salarial. Il faut aussi savoir que la plupart des entreprises sont des microsociétés. 90 % des entreprises en Israël sont des PME et 70 % d’entre elles emploient jusqu’à quatre employés seulement ! », explique Esther Amar. D’ailleurs, il y a une phrase en hébreu qui résume bien cette situation : « la bonne affaire c’est une petite affaire ». Et c’est un dicton plein de bons sens.

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les salariés en général, la moyenne de revenu mensuel constatée chez les indépendants s’établissant aux environs de 10.000 shekels. Selon les statistiques des centres pour la création des entreprises ‘MATI’ (voir encadré) au cours des trois premières années - généralement les plus critiques pour la vie d’une entreprise – 84 % des sociétés accompagnées sont pérennes. Alors, pourquoi se faire aider ? « Le plus gros écueil consiste à s’adapter à une mentalité et un environnement fondamentalement différents, fiscalement, juridiquement et financièrement. Croire que

l’on maitrise le marché est une erreur. Ce n’est pas parce que l’on connait son produit en raison d’une ancienne expérience, que l’on connait le marché. D’où la nécessité d’être accompagné ». Qu’en est-il du sacro-saint problème des immigrants français : la maîtrise de l’hébreu ? « L’augmentation des consommateurs français convainc de plus en plus les Israéliens à prêter une oreille attentive aux initiatives des entrepreneurs français. Même avec un hébreu approximatif, j’ai vu des clients réussir ce qui n’aurait pas été possible s’ils avaient cherché du

travail en tant que ‘salarié lambda’. Evidemment, une bonne maîtrise de l’hébreu est recommandée pour pouvoir négocier et promouvoir son projet mais disons que la langue n’est plus un handicap comme cela était le cas il y a une quinzaine d’années ». Bref, devenir chef d’entreprise est désormais plus facile qu’auparavant. Plus d’aides, d’informations, de soutien, de consommateurs, aucun doute, devenir indépendant pourrait bien être une alternative ultra maligne pour faire sa place en Israël !

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DOSSIER EMPLOI

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JE TRAVAILLE DANS ET ALORS ?

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out olé est confronté dès son arrivée aux écueils de l’alyah : barrière de la langue, casse-tête pour faire reconnaître ses diplômes et difficultés à décrocher un travail. D’autres l’effraient encore plus : un marché du travail israélien dont il ne maitrise pas les codes et des salaires stagnants qui lui semblent insuffisants pour boucler ses fins de mois. Et nul ne peut lui garantir qu’un médecin ou un avocat gagne plus que l’épicier du coin… Enfin, n’ayant pas forcément un métier exportable, le nouvel immigrant rechigne souvent à entamer une reconversion professionnelle. Face à ces obstacles, bon nombre d’immigrants se contentent de cumuler des petits boulots même s’ils se rendent très rapidement compte que cette formule est épuisante et … décourageante. D’autres optent pour une alyah Boieng, persuadés de pouvoir se partager entre deux continents. Celle-ci peut être envisageable si le nouvel immigrant est célibataire ou sans enfants en âge d’être scolarisés. Mais dans le cas contraire, les rentrées d’argent, certes au rendez-vous, se font à quel prix ? Dans la plupart des cas, la santé et l’équilibre de la famille sont rapidement ébranlés. En effet, du fait des changements radicaux liés à l’alyah, les proches ont plus que jamais besoin de se sentir unis et soutenus face aux difficultés qui ne manquent pas. Or ces déplacements trop fréquents créent un fossé entre ceux qui tentent de s’intégrer à leur nouvel environnement et celui (ou celle) qui se partage entre deux ‘mondes’, et qui n’a pas encore réellement fait Le pas. Reste alors la fameuse ‘manne ‘ du francophone : le call center. Ce secteur d’activités séduit d’emblée le nouvel immigrant : peu de qualifications sont requises, les salaires sont ’alléchants’ et le centre offre une formation rapide sur place, le tout en français ! Le call center apparaît ainsi comme le meilleur moyen de s’intégrer au marché du travail mais surtout le plus sûr. Mais est-ce vrai ? Impossible, vous l’aurez donc compris, de conclure ce dossier de l’emploi en Israël sans évoquer ces fameux call center qui ont changé la done pour les Français installés ici depuis une dizaine d’années. Et plutôt que de donner notre avis sur le sujet, nous avons préféré laisser la parole aux principaux intéressés. Témoignages. 52

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David, 33 ans, marié et père de trois enfants, Ashdod

« Nous avons fait notre alyah, il y a trois ans. En France, j’étais représentant dans une boîte de textiles et ma femme était secrétaire dans un cabinet dentaire. Nous gagnions correctement notre vie mais la montée de l’antisémitisme nous faisait peur. Nous avons donc décidé de nous installer en Israël en Août 2012. Johanna était enceinte de notre troisième enfant, elle n’a donc pas envisagé de chercher un nouveau boulot.

Moi, par contre, je n’avais pas le choix, il fallait bien que je nourrisse ma famille. J’ai commencé mon oulpan au mois de Septembre et, en même temps, à prospecter pour trouver un job. Sans la langue, ce n’était pas facile. J’ai travaillé quelques mois comme manutentionnaire dans une superette, mais le travail était harassant et peu valorisant. J’ai rencontré alors une ancienne connaissance qui travaillait dans un call center. Cette personne m’a tant loué les vertus de son boulot, sa super paye et ses horaires mal-


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UN CALL CENTER... gazine français. Un call center spécialisé dans le placement en maison de retraite recrutait une responsable administratif. Je ne savais pas trop ce que c’était mais les compétences exigées me correspondaient assez : français langue maternelle (maternelle, paternelle, fraternelle même), être multitâche (j’ai appris de ma mère que c’est la caractéristique même de la femme), avoir goût pour les relations humaines (j’en étais affamée !!!) et enfin être capable de travailler dur (j’étais plus que capable). Le poste était à pourvoir dans l’immédiat. J’étais très motivée, j’ai postulé. J’ai déposé le lendemain mon CV à l’accueil de la société et quelques jours plus tard, j’ai été convoquée en entretien. Deux jours après, j’ai reçu une réponse positive. Depuis presque 10 ans déjà je travaille dans ce call center et j’en suis heureuse. Les conditions de travail sont bonnes, les horaires sont adaptés aux mères de famille et mon salaire est plus que correct. Et surtout, je me suis créé une nouvelle famille ici. Mes collègues de travail sont devenues au fil du temps des amies voir même des sœurs ! »

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encourageaient la concurrence entre nous et certains n’étaient pas très ‘réglos’. Après presque deux ans, une rémunération en dents de scie et pas d’évolution professionnelle à l’horizon j’ai démissionné. Depuis, j’ai fait un petit emprunt et j’ai ouvert un kiosque. Je ne gagne toujours pas des milles et des cents mais je m’en sors pas mal. En plus, au contact des clients, je parle de mieux en mieux en hébreu. Je me sens aujourd’hui comme un vrai Israélien. Il n’empêche que ces deux ans en call center m’ont permis de nourrir ma famille, et d’une certaine façon m’ont donné la ‘niaque’ pour m’intégrer véritablement sur le marché de l’emploi en Israël ».

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Vanessa, 39 ans, mariée et mère de quatre enfants, Jérusalem

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léables que j’en ai lâché le mien et j’ai postulé dans sa boîte. J’ai tout de suite été embauché avec mon cv de ‘tchatcheur’. Au début, j’étais content, je faisais ce que savais faire, démarcher des clients et en plus dans ma langue maternelle, et l’ambiance était sympa. Mais je me suis vite rendu compte que la ‘super paye’ n’était pas au rendez-vous. Même en bossant huit heures par jour et en rajoutant des heures sup, je ne gagnais pas ce que j’avais espéré. Des commerciaux y’en avait plein dans la boîte et les patrons

« J’ai fait mon alyah à l’âge de 29 ans pour rejoindre mon futur mari, installé, à l’époque, depuis plus de 6 ans en Eretz. J’ai tout laissé en France : ma famille, mes amies, mon métier (très bien rémunéré), bref tout ce à quoi j’étais habituée… Les six premiers mois ont été éprouvants. A part les quelques heures où j’étudiais à l’oulpan, je m’ennuyais ferme et j’attendais avec impatience, tous les soirs, le retour de mon mari. Ne connaissant personne, ma vie sociale était bien triste. Un jour, je suis tombée sur une petite annonce dans un petit ma-

Naomie Ariel

ENVIRON

50%

DES IMMIGRANTS DE FRANCE RÉCEMMENT ARRIVÉS ONT TROUVÉ UN EMPLOI DANS UN CALL CENTER FRANÇAIS.

1990

APPARITION DES CALL CENTER EN ISRAËL

+

DE

500

CALL CENTER EN 2015 (TOUS LANGAGES CONFONDUS)

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À LA UNE LEMAG’

YITSHAK ADDA

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“ IL N’Y A PAS DE MIRACLE ÉCONOMIQUE ISRAÉLIEN ”

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Le 31 Janvier dernier, le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, présentait au gouvernement israélien sa toute dernière étude économique sur l’Etat hébreu, dont la publication coïncide avec le cinquième anniversaire de l’adhésion d’Israël à l’Organisation. Selon ses conclusions, « l’économie d’Israël repose sur des bases saines, mais le pays doit aborder les questions de productivité, d’inégalité et de pauvreté s’il entend améliorer le niveau de bien-être de sa population et réduire les clivages socioéconomiques ». Selon les experts, « investir davantage dans les infrastructures et améliorer les compétences, en particulier des populations défavorisées, pourraient être des facteurs à la fois de cohésion sociale et de croissance à long terme ». LeMag’ s’est entretenu avec l’économiste Yitshak Adda qui a participé en tant que consultant à la rédaction de ce rapport très attendu. Il nous livre sa vision sur les paradoxes économiques et sociaux de l’Etat juif, mis en relief dans cette étude.

Yitshak ( Jacques) Adda

En France, avant son alyah : Maître de conférences à Sciences-Po, chercheur à l’OFCE.

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Monté en Israël en 1992, il a enseigné à Bar Ilan, est consultant auprès de l’OCDE. Il travaille sur les questions liées à la globalisation et la crise sociale.

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En Israël, il y a deux écoles pour décrire la réalité économique : l'une, celle du miracle économique, de la Startup nation, et l'autre, celle des classes populaires qui vivent en surendettement et qui ont des difficultés quotidiennes. Quelle est votre opinion ? Yitshak Adda : Nous vivons un paradoxe en Israël. Notre économie est décrite en termes élogieux, mais parallèlement la détresse sociale 64

Il est l’auteur de « La mondialisation de l’économie – de la genèse à la crise », Editions La Découverte, 2012.

est omniprésente. La plupart du temps, les gens ne savent pas comment articuler ces deux éléments apparemment contradictoires et pensent que l'un est vrai et l'autre faux. En réalité, les deux sont vrais. Contrairement à ce que l'on entend souvent, les chiffres de croissance en Israël n'ont rien d'exceptionnels. Certes, ils sont au-dessus de la moyenne de l'OCDE mais le pays connaît aussi une croissance démographique beaucoup plus forte. Quand on regarde

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la croissance moyenne du revenu par habitant sur longue période jusqu’à la crise de 2008, elle est de 2% par an, équivalente à celle des ÉtatsUnis. L’écart de revenu, qui atteint 40%, s’est légèrement résorbé depuis, mais c’est uniquement en raison de l’impact de la crise financière sur l’économie américaine. S’il est vrai qu’un rattrapage des niveaux de vie s’opère par rapport aux pays de la zone européenne, cela tient davantage à l’arrêt de la

croissance en Europe qu’à la performance de l’économie israélienne, dont le revenu par habitant ne progresse que de 1,3% par an, depuis sept ans. Difficile de parler de miracle dans ces conditions. S’il existe un miracle économique israélien, c’est celui de la High-Tech, secteur qui symbolise le mieux le dynamisme économique de notre pays. Mais l’économie ne peut se résumer à la HighTech. Mis à part le monde de la finance, le secteur public et


Pourquoi les salaires ne progressent-ils pas ? Ils n'augmentent pas parce qu'en moyenne, la productivité en Israël progresse dans certains secteurs et dans d'autres, pas du tout. Au final, cette progression est très lente globalement. En définitive, nous avons une économie qui tourne à deux vitesses.

être basée sur des start-up. L'exemple américain est significatif : quand vous observez l'emploi généré par les sociétés comme Google ou Apple, les chiffres sont dérisoires par rapport à ce que pouvaient générer des entreprises comme General Motors ou US Steel dans les années 60. En Israël, la High-Tech représente, en étant large, 10% des emplois…

d'une manne scientifique et technique exceptionnelle dans les années 90 avec l’arrivée d'un million de Juifs soviétiques dont beaucoup avaient été très bien formés. De nombreux médecins aussi sont arrivés. Mais la formation est insuffisante pour renouveler ces professionnels. On ne prépare pas assez la prochaine génération, celle qui doit prendre le relai, dans la HighTech, mais aussi dans la santé.

nous sommes juste devant la Slovaquie, tout en bas de l’échelle ! Ensuite, il faut être conscient que l’idéologie libérale règne sur la politique économique depuis une quinzaine d’années. Nos gouvernants ont foi dans le libre jeu des forces du marché, dans l’idée que le bon fonctionnement de l’économie suppose de réduire le rôle de l’État au strict minimum. Même lorsque des intentions sociales sont affichées par le ministre de l’Economie, l’emprise idéologique est telle que les actes ne suivent pas. L’an passé, par exemple, on s'est aperçu qu'on avait davantage de recettes fiscales que prévues. Au lieu de réinjecter cet argent dans l’éducation, la santé ou le logement social, on a réduit la TVA d’un point, soit tout de même l’équivalent de 5 milliards de shekels, alors même que cela n’a pratiquement aucune incidence sur les prix et donc le pouvoir d’achat. L’idéologie de l’Etat minimum est largement responsable des dégâts actuels.

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quelques autres grandes entreprises privées qui se portent bien, le reste du pays vivote. L'une des expressions les plus frappantes de ce phénomène est le fait que le salaire réel moyen, qui est à la mesure du pouvoir d’achat des salariés, est aujourd’hui au même niveau qu’il y a quinze ans.

“ En matière de pauvreté, selon les critères de l'OCDE, Israël est comparable au Mexique ! ” Ce que vous évoquez a été largement débattu pendant la campagne des dernières élections. Pourquoi ne voit-on aucun résultat concret ? Tout d'abord, il est clair qu'il y a un grand pas entre les déclarations et les actes, les chiffres sont sévères de ce point de vue. On est au dernier rang pratiquement de l'OCDE pour ce qui est de l’investissement public. Idem pour l’investissement éducatif : quand on compare les dépenses par élève relativement au niveau de revenu de la population,

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Comment expliquezvous que ces messages ne soient pas davantage transmis et expliqués. Chercherait-on à nous tromper sur la réalité ? Les gens aiment les messages simples. La complexité est moins facile à faire passer. Selon moi, les deux images sont vraies. Ce qui se passe n'est pourtant pas difficile à comprendre. La High-Tech bénéficie d'un investissement important en ‘Recherche et Développement’, des dépenses militaires et du haut niveau de qualification des immigrants arrivés depuis 1990. Mais les effets d’entraînement sur les autres secteurs économiques sont très limités.

Comment changer la réalité ? Il faut davantage d’intervention publique. Or, depuis 2002-2003, on assiste à un désengagement social de l’État. La politique menée vise à réduire au maximum la dépense publique qui, hors dépense militaire, se situe dix points de PIB en dessous de la moyenne de l’OCDE. Les dépenses sociales ont considérablement diminué, ce qui est à l’origine d’une fracture sociale grandissante. On n’investit pas assez dans l’éducation. On a bénéficié

© Anne-Carol Azoulay 52 % des personnes âgées vivant en dessous du seuil de pauvreté sont incapables de se payer des médicaments ou des traitements médicaux. 43 % souffrent de malnutrition. Source : Latet

Le phénomène des start-up qui montent en puissance avant d’être finalement revendues représente-t-il un apport profond à l’économie, ou un simple bon ‘coup de com’ pour notre pays ? C’est un atout considérable. Mais une économie ne peut Février - Mars • 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°5 • 65


À LA UNE LEMAG’

18.8%

31%

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elon les derniers chiffres publiés par le Bitoua’h Léoumi et repris par le récent rapport de l’OCDE, près de 1,71 millions de personnes, soit 22 % de la population, dont un enfant sur trois, vivent sous le seuil de la pauvreté. Beaucoup s’accordent à dire que la marginalisation des banlieues, la concentration des richesses dans les mains d’une petite élite qui contribue peu à la société, un gouvernement qui a coupé ses dépenses sociales pour faire la part belle aux grandes entreprises, un ascenseur social toujours en panne pour les plus démunis et enfin, mais surtout, la réforme gouvernementale induisant une réduction des allocations familiales sont les principaux facteurs qui sont à l’origine de cette crise sociétale. Depuis cette réforme, ce sont malheureusement près de 20.000 enfants qui rejoignent les rangs des pauvres chaque année. Les familles ultra-orthodoxes (59,7%) et arabes (52,6%), pâtissent le plus de ces mesures gouvernementales. Avec un indice de pauvreté qui a encore augmenté de 6% cette année, le Bitoua’h Léoumi définit comme ‘pauvre’ une personne seule ayant un salaire inférieur à 3.077 shekels par mois, un couple gagnant moins de 4.920 shekels et une famille moins de 9.230.

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Naomie Ariel 68

• Février - Mars • 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°5

DES ENFANTS GRANDISSENT DANS UN ENVIRONNEMENT FINANCIER PRÉCAIRE.

CLASSEMENT DES PAYS LES PLUS PAUVRES DE L'OCDE (RAPPORT 2016 OCDE)

Mexique Israel USA Grèce Corée Espagne Australie Portugal Italie

des familles israéliennes vivent sous le seuil de la pauvreté

48

MILLIARDS DE SHEKEL

prix que coûte la pauvreté à l'économie israélienne chaque année selon l'ONG Latet

65%

DES PARENTS PAUVRES NE PEUVENT PAS ASSUMER LE COÛT DES TRAITEMENTS MÉDICAUX (LATET)

76 milliards

de shekels (18 milliards d’euros) sur 10 ans pourraient ramener le taux de pauvreté en Israël au niveau des autres pays de l’OCDE.


D’URGENCE

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776 500 ENFANTS SOUFFRENT DE SOUS NUTRITION

16,8% 2013

18.8% 2014

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TAUX DE FAMILLES MONOPARENTALES VIVANT DANS LA PAUVRETÉ

24%

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27,5% 2013

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TAUX DE FAMILLES PAUVRES EN ISRAEL

2014

TAUX DE FAMILLES PAUVRES N'AYANT QU'UNE SEULE SOURCE DE REVENUS

29,5%

30,2%

2013

2014

LES GRANDES VILLES D’ISRAËL SE PORTENT-ELLES BIEN Selon une enquête menée en 2013 par le Bureau Central des Statistiques (CBS), Rehovot a été nommée la « ville la plus riche d’Israël » avec un revenu mensuel net moyen de 16.800 shekels par ménage, soit le plus élevé du pays. Bnei Brak se trouve être la ville la plus pauvre d’Israël avec un revenu de 10.211 shekels. Quant à Bat Yam, elle a le plus faible taux de dépenses mensuelles de consommation avec 7.929 shekels. Selon les chiffres du CBS, le revenu net des ménages à l’échelle nationale est de 13.829 shekels et les dépenses de consommation sont de 10.751 shekels, en moyenne. Le plus grand écart entre les recettes et dépenses des ménages est à Rehovot où il s’élève à 5.809 shekels et le plus faible, à Bnei Brak, 1.393 shekels.

Février - Mars • 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°5 • 69


C'EST L'HISTOIRE... LEMAG’ … DES 70 ANS DE

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le Hans Stern

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Bar Rafaeli pose, altière et rayonnante, de pierres nimbée d'une lumière bleue et parée précieuses des plus récentes créations H Stern : de Rio. Il c'est l'image choisie par la marque pour s'y forge illustrer une campagne qui a célébré, en une expé2015, les 70 ans de la griffe. Une marque rience et qui a gagné depuis des années ses galons se prend de en termes de luxe et de glamour. Les passion pour stars hollywoodiennes arborent sans se la gemmologie. Le faire prier les diamants frappés du sceau jeune homme n'hésite pas à délaisser son Stern. Angelina Jolie, Catherine Zeta- bureau pour partir en quête des pierres Jones, Halle Berry ou Cate Blanchett, les plus convoitées sur cette terre d'Elpour ne citer qu'elles, ont assis la réputa- dorado qui le fascine. Hans est myope, tion et l'image de prestige qui a fait dire mais son œil s'aiguise et déniche, en à Roberto Stern, fils du fondateur, qu'il explorateur avisé, nombre de pierres de visait dorénavant la longévité de Cartier couleur dont il va, en véritable vision! Mais, avant de se projeter une centaine naire, entrevoir tout le potentiel comd'années dans le futur, revenons d'abord mercial. Il pressent que ces pierres fines aux origines et au parcours d'un jeune seront plébiscitées par une clientèle de Juif allemand, Hans Stern, qui décida, riches touristes étrangers avides de nouen 1939, de rejoindre l'Amérique latine veauté et d'exotisme. Le marketing avant alors que le marketing. la Seconde Hans Stern PERCÉE DÉCISIVE guerre monbrade alors ses DE LA MARQUE diale s'anderniers sounonçait en DANS LES ANNÉES 1960 venirs d'une Europe. Le Allemagne en EN ISRAËL futur entredéliquescence preneur, originaire d'une petite ville alle- pour investir dans de petites échoppes, mande appelée Essen, naît en 1922. Il a bien modestes, certes, mais qu'il choisit à peine dix-sept ans quand il foule pour de situer au cœur des ports brésiliens. la première fois ce continent inconnu H.Stern vient de planter son territoire qui va lui porter bonheur. Pour l'heure, et n'entend pas en rester là. Il crée sa le jeune immigrant découvre un pays, le propre entreprise de commercialisation Brésil, pour lequel il éprouve un véritable de pierres précieuses brésiliennes. La coup de foudre. Très vite, il commence marque amorce alors son ascension et va à travailler chez Cristab, un exportateur révolutionner l'industrie de la bijouterie

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ui aurait cru que ce jeune immigrant allemand, âgé de dix-sept ans à peine, débarqué au Brésil à l'aube de la Deuxième guerre mondiale allumerait des étoiles dans les yeux des plus grandes stars de la planète ? Hans Stern, lui, y croyait. Amoureux des pierres précieuses de sa nouvelle terre d'adoption, il réussit à bâtir un empire dans la joaillerie et faire de son rêve une réalité. LeMag’ retrace la ‘success story’ d'un homme et d'une enseigne qui a fêté ses sept décennies dédiées à la bijouterie de luxe.

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H.STERN

• Février - Mars • 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°5


Tel-Aviv accueillera lui aussi une boutique de la marque, qui ne cessera alors de s'étendre et d'affirmer son influence dans le pays.

DES CLIENTES QUI S’APPELLENT CATHERINE DENEUVE ET MADONNA

la France l'est pour ses parfums ». Émeraudes, topazes, aigues-marines, tourmalines, améthystes, citrines... 80% des pierres travaillées aujourd'hui par H.Stern viennent du Brésil. Dès les années 1950, la marque conquiert les plus grandes vedettes. Des magasins ouvrent à New York et à Francfort. Ella Fitzgerald et Rita Hayworth franchissent le seuil des pimpantes boutiques de l'enseigne qui gagne du galon à l'international. Plus tard, Jayne Mansfield, Catherine Deneuve et même Madonna y feront leurs achats. Un nom prédestiné à séduire les stars puisque ‘Stern’ signifie étoile en allemand. Le nom donné à un corps céleste qui a la capacité de créer sa propre lumière et sa propre énergie… Bigre ! Il faut savoir qu’H.Stern ne possède pas de mines au Brésil mais détient, expérience oblige, toute la cartographie des mines locales qui ravitaillent leurs ateliers. Les artisans prennent soin d'étudier chaque pierre avant de la tailler. C’est une équipe d'orfèvres, de tailleurs, de polisseurs et de sertisseurs qui travaillent à mains nues. Toute la journée, penchés sur leurs trésors, ils reproduisent les prototypes dessinés par les designers de la marque. En 1984, H.Stern lance une collection inspirée par Catherine Deneuve. Cette série va devenir l'un des plus gros succès de la marque. Elle préfigure un concept qui se développera dans les années 1990 : les collections inspirées par des personnalités. H.Stern crée des collections inédites, avec des professionnels de différents domaines ; l'entreprise convoque ainsi à sa table de travail des consultants de mode, des musiciens, des architectes, des designers. L'objectif ? Rester à l'affût des dernières tendances. Aujourd'hui, une bonne partie des magasins H.Stern sont situés en Israël. La chaîne locale, sous la direction générale d'Israël Kurt, est pour beaucoup dans la bonne santé de la firme. Jusqu'en 1996, 97 % des ventes de la chaîne se font grâce aux touristes. Durant la première moitié des années 2000, la chaîne ouvre des points de vente dans des centres commerciaux. Le Ramat Aviv Mall, le centre commercial Azrieli à Tel-Aviv et le Grand Canyon Mall à Haïfa sont sélectionnés par l'enseigne qui souhaite conquérir la clientèle israélienne.

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Aujourd'hui, l'entreprise est dirigée par Roberto Stern, le fils du fondateur, homme passionné lui aussi et qui a fait ses classes en insufflant à l'enseigne cet esprit d'aventure qui lui a permis d'innover durant toutes ces années. Il explique, entre autres, que son père « avait une vision étrangère, presque exotique, du Brésil : celle d'un pays coloré, heureux et chaud. Il a voulu rendre le Brésil célèbre pour ses pierres fines de couleur, comme

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dans le monde entier. L'empire Stern fondé à Rio par le jeune aventurier juif allemand va devenir la plus grande entreprise de bijoux en Amérique latine. Pas moins. Les boutiques de Duty Free compteront parmi les premières conquêtes de marché de l'entreprise familiale. Ce sont les aéroports qui contribueront à créer une large reconnaissance de la marque avec une visibilité idéale auprès des touristes. Dans les années 1960, H.Stern opère également sa percée en Israël, avec l'ouverture de son premier magasin à l'aéroport Ben Gourion. Nous sommes en 1963 et le ministre israélien des Finances, Pinhas Sapir, souhaite promouvoir les investissements de cette riche famille juive brésilienne en Terre Sainte. Il va alors remettre à Hans Stern en personne un permis écrit à la main, sur une serviette en papier ( !), pour ouvrir un magasin franchisé à l'aéroport. Quelques mois plus tard, l'Hilton de

Bar Refaeli. Égérie de la marque aux 70 ans de H.Stern. Février - Mars • 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°5 • 73



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