LeMag' N°4

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DANIEL RADFORD DE LA LITTÉRATURE AU LIVRE DES LIVRES

SANTÉ NOS ADOS FACE À LA GUERRE DES COUTEAUX N°4 - Décembre 2015- Janvier 2016

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NUMÉRO G R AT U I T

ENQUÊTE

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EILAT

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L’INVITÉ DU MAG’

LE GOUROU DU HIGH-TECH

Yossi Vardi

LES DESSOUS DE LA PROPAGANDE PALESTINIENNE France Métropolitaine 4,85 € - Israël 20 ₪ - Belgique : 5 € - Suisse : 5,25 CHF - Canada 6,86 CAD - Luxembourg : 5 € - Dom-Tom 7 €

CACHÉE

LeMag’ N°4 • Déc. 2015 - Jan. 2016 • 20

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sommaire DÉCEMBRE - JANVIER LeMag’ N° 4

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L’hôpital Wilf pour enfants, affilié aux infrastructures de Shaaré Tzédek, est le premier de son genre à Jérusalem et compte dans ses équipes médicales, d’éminents spécialistes.

VIVRE AUTREMENT PAGE 8 Zoom sur les solutions écologiques proposées au quotidien en Israël pour protéger l’environnement et l’avenir des générations futures.

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L’INVITÉ DU MAG PAGE 12 Yossi Vardi. LeMag’a rencontré en exclusivité le gourou du High-Tech israélien.

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Yossi Vardi : «Nous sommes « une Start-up nation », socialement et culturellement, c’est notre patrimoine génétique et culturel, notre philosophie.»

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La sécheresse alarmante qui a eu lieu de 2005 à 2012 a contraint Israël à devenir le leader mondial du recyclage de l’eau.

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URBAN ATTITUDE PAGE 16 Enquête : La face cachée d’Eilat. Avide de changement et sur le point d’entamer une révolution qui lui permettra de se débarrasser de son côté jugé parfois ‘old fashion’ Eilat vous ouvre ses coulisses. SANTÉ PAGE 30 Priorité enfants ! Haïfa et Jérusalem se sont récemment dotées d’unités pédiatriques dernier cri. Découverte. PAGE 34 Nos ados face à la guerre des couteaux. À LA UNE PAGE 36 Les dessous de la propagande palestinienne. PAGE 38 Interview de Moti Neger, directeur du département de communication au Collège Académique de Netanya.


IDENTITÉ PAGE 40 Un cœur de maman, c’est grand… Des mamans se mobilisent pour venir en aide aux familles démunies. Découverte.

Niché au coeur de Jérusalem, le Centre mondial du Judaïsme d’Afrique du Nord vous fera voyager vers un monde révolu, un autre continent...

C’EST TENDANCE PAGE 42 Daniel Radford : Il est célèbre, rabbin, éditeur parisien et auteur de best-sellers. Il est tendance.

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Des soldats de la section ‘Combat Intelligence Corps’ complètent un entraînement épuisant pour recevoir les bérets jaunes.

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C’EST L’HISTOIRE DU… PAGE 46 Centre Mondial du Judaïsme d’Afrique du Nord. Un écrin dédié au monde séfarade, au cœur de Jérusalem. Ballade.

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DE MILITANT À PAGE 50 MILITAIRE

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IMMOBILIER PAGE 54 Acheter un bien immobilier en Israël est certes une aventure, mais y louer un appartement en est une autre ! Explications. PAGE 56 Ville par ville, retrouvez les prix dans vos quartiers. PAGE 74 Et si vous dénichiez une bonne affaire lors de ventes aux enchères ? BON À SAVOIR PAGE 76 Adresses et infos utiles.

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La vente aux enchères en Israël, un bon plan immobilier qui gagne à être connu... Retrouvez LeMag’ sur www.lemag.co.il et sur facebook/lemag.co.il

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Vivre Autrement Ces solutions écologiques innovantes mises au point en Israël

UNE KNESSET VERTE

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Du 30 Novembre au 11 Décembre 2015, la France accueillera et présidera la 21e Conférence des parties de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de 2015, aussi appelée « Cop 21 ». En marge de cette actualité, LeMag’ a voulu zoomer sur les solutions proposées au quotidien et déjà mises en place en Israël pour protéger l’environnement et l’avenir des générations futures.

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Le projet ‘Green Knesset’ voté en 2014 devrait permettre, à terme, de réduire d’un tiers la consommation d’énergie du Parlement israélien. Economie : 1,5 million de shekels.

CR : Service de presse de la Knesset

La Knesset est équipée de 1.500 panneaux solaires s’étendant sur une superficie de 4.650 m2. 8

• Décembre 2015 - Janvier 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°4

Une cellule solaire, aussi appelée une cellule photovoltaïque (PV), est le plus petit élément qui convertit la lumière en énergie électrique (tension et courant CC). Chaque cellule est fabriquée de silicium comme le sont les puces d’ordinateur. Le silicium est traité afin de générer un flux d’électricité lorsque la lumière le frappe.

CR : Hanna.A

gie du Parlement israélien, soit 1,5 million de shekels par an d’économie pour le budget de l’Etat. « Le projet Green Knesset fait rayonner la vision de développement durable sur la base du précepte « de Sion vient la Torah » et selon lequel, Israël se doit d’être un exemple pour les nations. Je suis fier que la Knesset soit un modèle pour le monde sur cette question » affirmait le président de la Knesset, Yuli Edelstein, lors de l’inauguration du toit solaire le 29 Mars 2015. Il n’est pas le seul… • Ambre Bendayan

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Non content d’être la seule démocratie du Moyen-Orient, Israël a décidé que son Parlement serait également le seul de la région- et du monde- à fonctionner à l’énergie solaire ! Avec 1.500 panneaux solaires s’étendant sur une superficie de 4.650 m2, le toit de notre sacro-sainte Knesset peut se vanter d’être, jusqu’à présent, le plus grand projet solaire mis en œuvre par une assemblée nationale dans le monde. Les panneaux qui auront coûté 2,4 millions de shekels aux contribuables permettront de générer 10% de l’électricité consommée par la Knesset. Une économie qui s’ajoutera à celles réalisées dans le cadre du projet ‘Green Knesset’ voté en 2014 - ampoules à consommation réduite, extinction automatique des ordinateurs en fin de journée, consommation d’eau réduite, recyclage des déchets, réduction de la consommation de bouteilles en plastique – et permettant, à terme, de réduire d’un tiers la consommation d’éner-


À UNE GOUTTE PRÈS…

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CR : Hanna.A

Netafim, est le plus grand fabricant israélien de technologie d’irrigation au goutte-à-goutte du monde. Il opère dans 150 pays via 37 filiales, avec 13 usines à travers le monde, et emploie 3.000 employés, dont 2.000 dans des usines de fabrication de l’entreprise.

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Pays en grande partie semi-aride, Israël connaît régulièrement de fortes périodes de sécheresse. L’eau s’y fait rare. Alors, comment faire fructifier ses cultures quand on est peu gâté par Dame nature, et surtout éviter de trop dépenser ce liquide précieux que constitue l’or bleu. La solution ? Le goutte-à-goutte. Un arrosage de précision, qui fonctionne sur le principe de la diffusion par capillarité. Bien sûr, la micro-irrigation existe depuis l’Antiquité où l’on enterrait des pots d’argile pour que l’eau s’infiltre graduellement dans le sol. Mais la version moderne de cette irrigation intelligente est née en Israël, grâce à l’ingénieur israélien Simha Blas et son fils Yeshayahou. Le premier système expérimental voit le jour en 1959, au kibboutz Hatzerim, développé par la compagnie Netafim. Depuis, cette méthode très performante, brevetée, a fait ses preuves dans le monde entier, et l’entreprise, dont le siège est toujours basé au kibboutz, offre ses services à plus d’une centaine de pays. • Agnes Lichten

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RIEN NE SE PERD, RIEN NE SE CRÉE, TOUT SE TRANSFORME

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En matière de recyclage des eaux usées, Israël est à la pointe. Selon la compagnie de l’eau israélienne, Mekorot, “la qualité et la quantité des eaux usées recyclées en Israël sont parmi les plus élevées au monde”. Un exemple d’innovation locale sans cesse cité en référence. Comme par exemple, le dessalement des eaux usées, les traitements par membrane ou le développement de méthodes parallèles à la désinfection au chlore. Objectif de Mekorot : la pleine exploitation de la totalité des eaux usées dès la prochaine décennie et l’arrêt du déversement annuel d’environ 100 millions de m3 d’eaux usées non exploitées dans la nature. Pour l’heure, 80 % de l’eau usée des foyers est recyclée. Après traitement partiel, elle est alors redistribuée pour irriguer quelque 20.000 hectares de terre, soit près de 20 % de l’ensemble des besoins en eau en Israël. Pour rappel, au début des années 2000, Israël était encore le seul pays au monde à recycler l’eau usée à grande échelle. • Agnès Lichten Décembre 2015 - Janvier 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°4 • 9


Vivre Autrement Ces solutions écologiques innovantes mises au point en Israël

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DE BONNES HABITUDES

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CR : Hanna.A

bouteilles en plastique : 77 % de récupération. Un des taux les plus élevés au monde, avec quatre pays seulement qui font mieux, dont la Scandinavie et l’Allemagne. A noter également la très bonne participation de la communauté orthodoxe, qui se manifeste en particulier dans les quartiers harédi de Jérusalem, mais aussi à Bneï-Brak, où le recyclage des bouteilles en plastique est équivalent à celui de Tel Aviv et a augmenté de 10 % l’an dernier... • Agnes Lichten

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Il a mis du temps à s’y mettre, mais en matière de tri sélectif, Israël fait désormais office de bon élève. La protection de l’environnement ne s’est en effet imposée que très récemment dans un pays sans cesse préoccupé par sa sécurité, mais les résultats ne se sont pas fait attendre. Fin 2011, la commission parlementaire des Affaires intérieures approuvait la nouvelle version d’un master plan national pour faciliter le retraitement des déchets aux niveaux local et communal et les transformer en matériaux réutilisables. Puis en 2012, le ministre de l’Environnement de l’époque, Gilad Erdan, décidait d’encourager les communes à pratiquer le tri sélectif des ordures ménagères en débloquant la somme de 40 millions de shekels. Résultat : des collecteurs se sont invités un peu partout dans le pays, et font désormais parties intégrantes du paysage urbain israélien. Pour la seule année 2012, année phare en matière de révolution écologique, 4.400 stations de recyclage ont ainsi vu le jour. Aujourd’hui, les bonnes habitudes sont prises. Selon une étude rendue publique l’an dernier, quelque 300.000 foyers pratiquent le tri sélectif, soit une hausse de 400 % en deux ans. Et les Israéliens affichent des scores record en matière de collecte des

En 2014 300.000 foyers israéliens pratiquaient le tri sélectif, soit une hausse de 400 % en deux ans. 10

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Les Israéliens affichent des scores record en matière de collecte des bouteilles en plastique : soit 77 % de récupération !


ÉMISSION DE CO2 PAR PAYS EN 2013 FRANCE

344 Mégatonnes de Co2

ISRAËL

JAPON

72 Mégatonnes de Co2

1.246 Mégatonnes de Co2

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Fédération de RUSSIE 1.812 Mégatonnes de Co2

INDE

2.407 Mégatonnes de Co2

ÉTATS-UNIS

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5.233 Mégatonnes de Co2

CHINE

9.977 Mégatonnes de Co2

AUTRES PAYS

15.040 Mégatonnes de Co2

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(TRÈS MAUVAISE) PLACE

4.8% POURCENTAGE DU PIB

alloué par Israël à la Recherche et Développement, notamment en matière d’énergies éolienne, hydraulique et solaire (contre 2,5% pour la France).

qu’Israël occupe dans un classement réalisé par l’OMS sur 91 pays et 1.600 villes pour étudier la qualité de l’air et le niveau de pollution aux particules fines. En Israël, parmi les 16 villes qui ont été examinées, Ashkelon et Modi’in sont les villes les plus touchées par ce type de pollution. En Israël, le niveau moyen annuel des PM10 à l’échelle nationale est de 64 microgrammes par m3, soit plus de trois fois la norme autorisée par l’OMS.

2à3 MILLIARDS :

c’est le nombre de de sacs plastiques utilisés en Israël. Chaque Israélien utiliserait en moyenne 275 sacs plastiques par an. Au total cela représenterait 7% de la quantité de déchets que nous produisons chaque année.

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POURCENTAGE DE NOURRITURE ACHETÉE par chaque Israélien qui va à la poubelle selon l’OCDE. Les Canadiens et les Australiens n’en gaspilleraient que 10 % et les Français 6 % !

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Entreprendre BUSINESS ANGEL ET DRÔLE DE MENSCH

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YOSSI VARDI

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Qualifié de pape, de pionnier, de gourou, de visionnaire, Yossi Vardi est à 73 ans l’un des Israéliens, actuellement, les plus ‘wanted’. Il faut dire qu’il a fondé ou accompagné plus de 86 jeunes entreprises high-tech (dont Mirabilis, inventeur de ICQ du nom d’un outil pionnier de messagerie instantanée cédé à AOL pour 400 millions de dollars). Capital-risqueur dans l’âme, Yossi Vardi est aussi un homme qui aime la fantaisie, cultive l’humour et l’imagination. LeMag’ s’est introduit chez cet homme pressé et fort courtisé par un monde en recherche de solutions innovantes. Exclusif.

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l me reçoit chez lui, dans une salle de travail encombrée de livres et d’une quantité impressionnante de cartes de visite empilées sur son bureau en olivier ; une compilation de noms couchés sur bristol, de destins, qui ont un jour croisé son chemin. La réussite exemplaire de Yossi Vardi a fait de l’homme une légende vivante. Ce gourou de la ‘Start-up nation’ règne sur ce secteur d’activité depuis 46 ans. Mais sa vitalité n’a rien à envier à ces entrepreneurs en herbe qu’il couve comme une mère juive, d’un œil tout à la fois exigeant et bienveillant, dès qu’ils sortent de l’œuf. Son humour qu’il faut savoir décrypter, dévoile une philosophie de la vie pleine de sagesse, nourrie par son expérience des sommets. Mais ce qui en dit long sur l’homme, c’est surtout combien il

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évite de faire l’apologie de sa réussite, par crainte sans doute d’inspirer un culte de la personnalité qui viendrait contrarier son humilité naturelle. Incroyable aussi, cette bienveillance avec laquelle il écoute vos questions et l’air de rien renverse les rôles pour soudain faire l’interview du journaliste (!)

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Cette empathie de chaque instant envers ceux qui l’approchent est l’expression de ce qui l’anime : un goût prononcé pour l’aventure humaine promise par la rencontre d’êtres autour d’un projet. Entretien avec une personnalité hors du commun.

Photo prise le 19 Mars, lors de EureKamp 2010 par Yaniv Golan


Par Kathie Kriegel

Qu’est-ce qui motive votre choix quand vous décidez d’investir dans une start-up ?

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Je veux être le premier. J’investis pratiquement toujours très tôt dans la vie d’une start-up. Quand elle est encore embryonnaire. Sinon, ça ne m’intéresse pas. Ensuite c’est la personnalité de ceux qui viennent à moi qui compte. Il faut qu’ils aient l’œil qui brille. Sans les étincelles dans les yeux et le feu au ventre, je ne suis pas intéressé. Et ce qui est capital pour moi, c’est que ce soit des types ‘bien’. Si je

perds de l’argent avec des cons c’est très douloureux, et humiliant. Si je perds de l’argent avec des chics types, je me dis que j’aurais investi dans leur formation. Car ce qui est sûr, c’est qu’ils auront gagné en expérience, l’échec c’est très formateur. De la sorte ce sera plus gratifiant et plus enrichissant pour tout le monde. Vous avez un tempérament d’aventurier. Qu’est-ce qu’il y a de si excitant à intervenir au tout début ? Le goût du risque ? La découverte d’une idée ?

Quand on assiste aux premiers balbutiements d’une start-up, on ne sait pas encore vraiment où l’on va. Moi, j’aime ça, ce qui n’est pas le cas de tous les entrepreneurs. Je fonctionne à l’inspiration.

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En fait, ce que vous aimez c’est participer à tout le processus de création. On part d’une idée, on la développe et on se retrouve ailleurs.

Exactement. Quand des jeunes viennent me voir, ils ont une idée, c’est vrai. Mais souvent ils ne savent pas encore clairement ce qu’ils vont pouvoir en faire. Et de plus, il est fort possible qu’en commençant à travailler, ils vont avoir une autre idée dans les quatre mois et changer de projet, c’est un moment pivot où ils changent d’orientation et se retrouvent avec un nouveau concept qui n’est pas celui qu’ils avaient au départ. L’importance de l’idée de départ à ce stade aura donc été surévaluée. Il ne faut jamais surévaluer une idée. D’ailleurs, plus j’ai aimé une idée plus mes pertes ont été grandes. Tomber amoureux d’une idée rend votre vision floue.

« Je suis un peu joueur. Mais ma mère n’aurait pas aimé entendre ça. Entrepreneur c’est mieux, ça fait plus sérieux ». Toutes les start-ups ne réussissent pas, à quoi est dû leur échec ? Si on le savait à l’avance on n’échouerait pas. On ne peut que le comprendre après coup. •••

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Entreprendre

entre les gens, comme dans un mariage il peut arriver que l’on ne s’entende plus. Un autre écueil, c’est de dépenser trop, et trop tôt. Dans ma vie, je me suis investi dans plus de 90 entreprises. J’ai perdu de l’argent avec environ un tiers de mes investissements et sur les deux tiers qui ont été gagnants, environ 10% ont engendré un rendement très élevé, jusqu’à dix fois l’investissement initial.

Il semblerait qu’il y ait deux écoles, ceux qui veulent vendre très vite leur start-ups et ceux qui pensent qu’il faudrait l’exploiter d’abord en Israël avant de laisser le bébé afin de favoriser la création d’em-

Vous misez comme au poker, vous êtes un peu joueur ?

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Oui c’est vrai. Je suis un peu joueur. Mais ma mère n’aurait pas aimé entendre ça. Entrepreneur c’est mieux, ça fait plus sérieux.

« Tant que l’enfant n’a pas créé de start-up, il reste un fœtus pour une mère juive »

Photo Prise le 28 Mars 2009 de : Joi Ito

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plois et générer des profits. Vous seriez plutôt enclin à vendre ? Par exemple, vous avez vendu Gteko à Microsoft (MSFT); Airlink à la Sierra (SW.TO); et Tivella à Cisco (CSCO) ? Est-ce dangereux de s’installer dans la réussite ?

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••• Une fois sur trois c’est dû à une mésentente

En quoi vendre serait un problème ? Cela génère de la richesse car cela engrange la création de nouvelles start-ups. Et souvent, ce sont des entreprises étrangères qui viennent investir chez nous. Elles investissent, permettent d’engranger des profits et la création d’emplois. De plus, la créativité est stimulée sans cesse, il ne faut pas avoir peur de rebondir sur de nouveaux projets. C’est une question d’état d’esprit. Nous sommes « une Start-up nation », socialement et culturellement, c’est notre patrimoine génétique et culturel, notre philosophie. Tout a commencé avec le kibboutz qui a initié un nouveau mode de vie. Nous sommes des pionniers nés.

« La réussite, c’est le nombre de fois où l’on se relève d’un échec ». A quoi attribuez-vous votre succès ? A l’inspiration, la créativité, l’audace ? Au sentiment de culpabilité et à la peur de décevoir ma mère qui trouvait toujours mes cousins beaucoup mieux que moi. Ils avaient toutes les qualités du monde selon elle et j’étais un peu le canard boiteux de la famille. Quand on est élevé par une mère juive qui vous rabâche à longueur de temps qu’avec tout ce qu’elle a fait pour vous, la moindre des choses ce serait de décrocher un prix Nobel, on n’a pas le droit de la décevoir et pas d’autre choix que de réussir.


Par Kathie Kriegel

En seulement 25 ans, Israël est devenu la 2ème Silicon Valley au monde avec plus de 5.000 start-ups dans son giron. De plus, l’Université de Tel Aviv est classée à la 9ème place mondiale pour la création de start-ups. C’est à cet atavisme qu’Israël doit cette réussite, d’être une ‘Start-up nation’ ?

Il y aurait donc quelque chose de ‘typiquement juif’ qui sous-tendrait votre réussite et celle des Israéliens dans ce domaine ?

Un peuple comme le nôtre a l’exil dans son ADN. Le fait d’avoir toujours fuit des dangers, d’être sans cesse menacé et chassé d’un endroit à l’autre a contribué à le façonner. Qu’est-ce que l’on peut emmener quand on doit partir du jour au lendemain en laissant derrière soi sa maison, ses biens, son métier ? Sa matière grise. Et celle de ses enfants. C’est ce qu’on emporte avec soi. C’est pourquoi Israël aime les start-ups.

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La réussite, c’est le nombre de fois où l’on se relève d’un échec. Et ça, on sait faire. On nous ferme la porte, on passe par la fenêtre, on nous ferme la fenêtre, on va faire un trou dans le mur, de toute façon, on ne va pas lâcher l’affaire. Dans la vie d’un entrepreneur il n’y a pas que des ‘success stories’. L’itinéraire de l’homme est aussi fait des récoltes qui n’ont pas eu lieu. Il faut de la ténacité, croire en soi, avoir de l’endurance, savoir métaboliser les échecs et comprendre qu’ils font partie de la vie d’un entrepreneur.

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« J’ai perdu de l’argent avec environ un tiers de mes investissements et sur les deux tiers qui ont été gagnants environ 10 % ont engendré un rendement très élevé, jusqu’à dix fois l’investissement initial ».

Après une réussite exemplaire qu’est-ce qui vous fait encore rêver, avez-vous encore un cheval de bataille.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune entrepreneur ? Celui du chat dans ‘Alice au pays des merveilles’ : « où que tu ailles tu y arriveras ». •

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Je rêve de transmettre justement. Il faut investir

dans la matière grise de nos enfants. Il faut avoir confiance dans les générations et leur donner confiance. Et être solidaires. Le festival DLD de l’innovation « Digital Life & Design », par exemple, que j’ai initié, est la plus grande manifestation internationale de High Tech, qui fait salon à Tel Aviv tous les ans. Je donne aussi beaucoup de conférences. Il faut stimuler l’inspiration des jeunes, donner l’exemple. Je rêve aussi de l’intégration des harédim (ultra-orthodoxes) et des arabes dans le monde du travail. Et bien sûr, la paix et la prospérité pour Israël.

Yossi Vardi fût le conseiller économique de Shimon Pérès quand celui-ci occupait la place de ministre des Affaires étrangères sous le gouvernement d’Itzack Rabin.

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Spécial Eilat

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LA FACE CACH

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D’EIL


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Ses plages, sa promenade, ses coraux, ses hôtels et ses produits exemptés de taxes, c’est à peu près ce qui caractérise la ville d’Eilat dans la tête des milliers de touristes israéliens ou étrangers qui y ont séjourné. Un résumé un peu trop rapide pour LeMag’ qui a souhaité en dévoiler un peu plus sur ce joyau, qui borde deux de ses frontières. Avide de changement et sur le point d’entamer une révolution qui lui permettra de se débarrasser de son côté jugé parfois ‘old fashion’, Eilat vous ouvre ses coulisses. Enquête. Dossier coordonné par Caroll Azoulay


Spécial Eilat

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RÉDUIT LES DISTANCES

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L’éloignement. Bête noire de la station balnéaire, celui-ci devrait progressivement être dompté par la création d’infrastructures qui rendront Eilat beaucoup plus accessible par voies aérienne, terrestre et même dans un avenir lointain, maritime.


Ce à quoi ressemblera le futur aéroport ‘Ilan et Assaf Ramon’ d’Eilat - Image 3D

second aéroport du pays. Piste d’atterrissage de 3,1 km pouvant accueillir les gros calibres de l’aviation civile, tour de contrôle de 45 mètres de haut, terminal de 28.000 m2, espace-boutique ‘duty free’, parking, les plus hauts standards seront respectés pour offrir un service maximal aux visiteurs. Egalement envisagée, la construction d’une ligne de tramway sur 27 kilomètres permettant de relier l’aéroport à la zone hôtelière ainsi qu’au terminal frontalier de Taba. Enfin, grâce à l’élargissement parallèle de la route de l’Arava - entre Timna et Eilat – qui comportera désormais quatre voies, dix minutes seulement seront nécessaires aux voyageurs pour rejoindre le centre d’Eilat. Coût de ce petit bijou de modernisme planté dans le désert : 1,7 milliard de shekels. Un investissement qui pourrait à terme, doubler les capacités touristiques de la cité balnéaire et ouvrir de nouveaux horizons pour l’exportation de produits ‘made in Israël’ vers l’Europe.

Parmi les opposants, on notera outre les écologistes, les Jordaniens. Bien décidés à contrer cette nouvelle concurrence, ils n’ont pas hésité à recourir à l’Organisation de l’aviation civile internationale des Nations Unies, afin que celle-ci examine le risque de voir les couloirs aériens israéliens et jordaniens se chevaucher en raison de leur proximité. Peu désireux de voir l’affaire bloquer l’avancement des travaux, le ministre des Transports, Israël Katz, a déclaré mi-Août « être en pourparlers avec la Jordanie sur ce sujet ». Tenant à rassurer les investisseurs, Katz a assuré que la construction progressait et que l’aéroport fonctionnerait comme prévu, et publié en parallèle, un communiqué précisant que l’aéroport « est construit conformément à la réglementation de l’OACI et, en tant que tel, ne crée pas de risques pour la sécurité de l’aéroport d’Aqaba ». •

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Le petit aéroport situé en plein cœur d’Eilat est presque une curiosité touristique. Depuis la plage, le bruit suscité par le ballet incessant des avions atterrissant sur cette minuscule piste, réservée aux vols intérieurs, fait partie de l’ambiance locale. A moins d’une heure d’Eilat, l’aéroport d’Ovda qui sert aussi de base pour l’armée de l’air, accueille les vols internationaux. Un système dépassé qui devrait prendre fin d’ici 18 mois avec l’ouverture de l’aéroport de Timna, situé à 19 kilomètres au nord de la ville. L’aéroport ‘Ilan et Assaf Ramon’ devra son nom à l’astronaute israélien Ilan Ramon, disparu tragiquement lors de l’explosion de la navette américaine Columbia, et à son fils pilote, Assaf, tué dans un accident d’avion en 2009. « C’est l’un des événements les plus émouvants d’une vie en tant que maire de la ville d’Eilat », déclarait Meir Itshak Halévy, le 9 Mai 2013, lors de la pose de la première pierre du chantier de ce qui devrait représenter la nouvelle ‘porte sud’ du pays. Conçu pour accueillir un trafic annuel de 1,5 million de passagers dans un premier stade, il pourra recevoir jusqu’à 4,5 millions de passagers avec l’ouverture de nouveaux terminaux. A terme, l’aéroport Ramon est appelé à devenir le

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LE CIEL

EILAT EST-ELLE EN SÉCURITÉ ?

Réputée pour son calme, Eilat a jusqu’à présent été à l’abri des désordres sécuritaires inhérents à la région. Pourtant, suite à plusieurs attaques menées par le groupe terroriste ‘État islamique’ contre l’armée égyptienne dans le Sinaï au cours des derniers mois, le gouvernement israélien a décidé de prendre les devants. En équipant notamment les avions à destination d’Eilat du dispositif de défense anti-missiles : Skyshield. En Juin, c’est aussi la frontière commune d’Eilat avec la Jordanie que les responsables de la Défense israélienne ont décidé de renforcer en établissant une barrière de sécurité sur trente kilomètres au nord du port d’Eilat. Ce type de clôture, mise en place en 2013 à la frontière israélo-égyptienne, afin de prévenir les infiltrations terroristes, a notamment pour objectif de renforcer la sécurité de l’aéroport de Timna, selon le Premier ministre Benyamin Netanyahou qui a précisé qu’il était ici question « de sécurité nationale ». Des mesures préventives rassurantes qui devraient contribuer à garantir la tranquillité de la petite bulle eilatienne.

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Spécial Eilat

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Depuis 63 ans, il est question de relier la périphérie au centre. Eilat parviendra-t-elle enfin à raccrocher les wagons au reste du pays ?

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LA TERRE

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Moins précis quant à son évolution, le projet de train raccordant Eilat au centre du pays reste cependant d’actualité. Connecter la Mer Rouge à la Méditerranée via une ligne de chemin de fer à grande vitesse reliant les ports d’Eilat, d’Ashdod et de Haïfa, et une liaison entre Tel Aviv et Eilat : un projet visionnaire que le gouvernement israélien caresse de tous ses vœux avec l’appui de ses partenaires économiques chinois. Car il faudra bien trouver des investisseurs à la hauteur de ce projet ambitieux estimé (et probablement largement sous-estimé), selon le ministère des Finances, à 50 milliards de shekels. Si dans les esprits, le train d’Eilat est devenu incontournable, sa mise en chantier est encore improbable en raison des difficultés financières et administratives particulièrement lourdes.

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Mais Israël voit loin. Ainsi que l’expliquait le Premier ministre le 5 Février 2012, suite à la ratification par son cabinet du projet ‘RedMed’ censé dans un premier temps relier les ports d’Eilat et d’Ashdod. «Dans la prochaine décennie, de nouveaux pouvoirs vont émerger et l’État d’Israël doit créer des intérêts vitaux d’un point de vue stratégique. Nous avons la capacité de créer une voie de transport alternative qui contourne le canal de Suez. Cela représente une police d’assurance. Israël doit devenir une voie de passage terrestre continentale. La ligne de chemin de fer de Tel Aviv – Eilat, qui réduira le temps de voyage à deux heures, va changer le visage du pays. Depuis 63 ans, il a été question de relier la périphérie au centre, mais rien n’a été fait. La ligne de chemin de fer et les ressources de gaz naturel d’Israël peuvent forger des liens solides dans les domaines économique, énergétique et industriel » a affirmé Mr Netanyahou.

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Pour Eilat, cet accès terrestre au centre du pays devrait contribuer au développement de son économie, sans parler du confort de ses habitants qui seront désormais connectés en moins de deux heures au reste du pays. •


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et les activités touristiques marines proches de son aire de fonctionnement empêchent son plein développement. Dans l’optique de devenir toujours plus indépendant de l’Egypte, projet que les experts considèrent comme potentiellement fragile sur les plans politique et sécuritaire - en raison d’une possible prise de pouvoir par les groupes islamistes du canal de Suez, principale source de richesse pour l’Egypte – Israël souhaite changer la done. Une vision géostratégique complétée par des intérêts économiques évidents. Selon le directeur des opérations de la société portuaire israélienne, Dov Frolhinger, « les ports israéliens enregistrent une activité bien

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LA MER

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D’ici 2025, le petit port d’Eilat devrait être totalement délocalisé dans un canal situé au nordest de la ville. Seul port israélien sur la mer Rouge, situé à l’extrémité nord du golfe d’Aqaba, l’actuel port d’Eilat, créé en 1957, est aujourd’hui essentiellement utilisé pour les échanges avec les pays d’Extrême-Orient. Il permet à la navigation israélienne d’atteindre l’Océan Indien sans avoir à emprunter le canal de Suez. Pour autant, son éloignement du reste du pays

inférieure à celle des pays méditerranéens, étant notamment incapables de recevoir de gros navires commerciaux. L’Egypte et la Turquie bénéficient de cette situation et traitent la majorité des importations et exportations israéliennes. Jusqu’à présent, la seule connexion avec les ports israéliens était la route, un moyen de transport onéreux et lent. La nouvelle ligne ferroviaire nous permettra d’augmenter le volume et la rapidité du fret portuaire et de réduire les coûts de transport ». Et un des ports israéliens les plus gagnants de cette mini-révolution sera celui d’Eilat… •

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Spécial Eilat

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EILAT,

JOYAU TOURISTIQUE :

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Est-ce toujours aussi vrai ?

ÉTAPE TOURISTIQUE INCONTOURNABLE D’ISRAËL, Eilat n’occupe pourtant plus la première place sur le podium des destinations convoitées par les touristes, au grand dam des responsables touristiques israéliens qui tentent de sortir des lapins de leurs chapeaux. Produiront-ils l’effet escompté ?

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Parmi les « outils » destinés à promouvoir le tourisme international à Eilat, une offre de 45 euros par passager versée aux compagnies aériennes ou agences de voyage qui affréteront un vol direct à Ovda, pendant l’hiver 2015-2016. Une saison que le ministère du Tourisme souhaite absolument booster. « Eilat est l’un des lieux ensoleillés en hiver les plus proches de l’Europe. Faire venir des touristes en cette saison représente également une source d’équilibre dont l’économie locale a bien besoin » souligne P.Shani. Ce type de campagne - qui a débuté pendant les fêtes de Soukkot 2015, sensée se prolonger jusqu’à Pessah 2016 et concerner 80.000 touristes – pourrait, selon des oiseaux de mauvais augure, être assimilée à un signe de détresse. Après tout, graisser la patte aux compagnies aériennes pour qu’elles organisent des vols directs à Eilat, n’est-ce pas aller un peu trop loin ? « Absolument pas » nous répond P.Shani qui affirme qu’Israël est même en retard sur ce genre de pratiques. « Nos voisins jordaniens et égyptiens le font ainsi que de nombreux autres pays dans le monde, et ce, avec le plus grand succès. Nous nous mettons juste à la page » précise le responsable. La première compagnie aérienne à avoir mordu à cet alléchant hameçon markéting est Ryanair. Dès le mois de Novembre, six vols ont été ainsi affrétés depuis

Une réalité

économique loin de la vie de palace

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Selon les données du Bureau central des statistiques publiées en 2014, Eilat compte 47.700 habitants dont 55% vivent des revenus générés par le tourisme local. La 32e ville d’Israël compte l’un des plus bas pourcentages d’enfants de moins de 20 ans du pays et enregistre le plus haut taux de mouvement d’adultes âgés entre 20 et 44 ans. Pour ces derniers, s’établir à Eilat et y fonder une famille est apparemment un challenge que peu d’Israéliens souhaitent relever. Au total, seulement 30 % de la population locale est véritablement sédentarisée, 70 % des habitants étant à Eilat depuis moins de dix ans. Des chiffres qui en disent long sur la sensation de précarité économique ressentie par les eilatiens dont le niveau de vie dépend des fluctuations touristiques. Avec 2.500 cas sociaux, 18% de familles monoparentales, un salaire moyen qui est 25 % plus bas que dans le reste du pays et 30 % de commerces menacés de fermeture (chiffres relevés sur le site municipal officiel), les habitants d’Eilat sont loin de vivre la vie de palace…

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armi les a rg u ments discrètement ava n c é s pour expliquer la baisse du tourisme à Eilat, figure notamment son incapacité à s’adapter aux standards toujours plus élevés du marché touristique international actuel rivalisant de créativité pour attirer le client. Ayant longtemps capitalisé sur ses merveilleux paysages, son ambiance ‘bout du monde’ et ses hôtels, Eilat doit aujourd’hui se renouveler. « Le ministère du Tourisme a injecté 100 millions de shekels au cours des dernières années à Eilat sans compter les dizaines de millions de shekels investis dans les campagnes marketing destinées à promouvoir la ville dans le monde. Il est désormais temps de créer une coopération solide entre tous les acteurs touristiques concernés pour aller de l’avant avec Eilat » affirmait le directeur général du tourisme, Amir Halevy, fin 2014, pour justifier la création d’un comité interministériel chargé – en un mot – de sauver le tourisme à Eilat. Dirigé par le vice-directeur du marketing au ministère du Tourisme, Pini Shani, ce comité a notamment beaucoup travaillé sur les solutions liées au domaine du transport pour permettre un accès facilité à Eilat. « Nous avons créé des partenariats avec des compagnies aériennes étrangères pour booster les arrivées à Eilat. Nous espérons que ces nouveaux outils produiront leurs fruits à Eilat, qui reste l’un des plus beaux joyaux touristiques de notre pays » explique Pini Shani au journal LeMag’.

la Pologne, la Hongrie et la Lituanie pour Ovda. Soit une manne potentielle de 40.000 touristes par an pour Eilat. Autre signe tangible du travail ef-

fectué par ce comité interministériel, la reprise après un arrêt de dix ans des vols Londres -Tel Aviv- Eilat par la compagnie aérienne britannique Monarch Airlines. •••

Le vol inaugural de la compagnie Ryanair a atterri le 5 Novembre à Eilat. (Crédit photo : ministère du Tourisme) Décembre 2015 - Janvier 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°4 • 23


SANTÉ LEMAG’

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NOS ADOS FACE À LA GUERRE DES COUTEAUX : COMMENT LES AIDER ? COMMENT NOUS AIDER NOUS-MÊMES ?

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Le jeune garçon tord ses doigts impatiemment. Un tic fait sursauter sa lèvre supérieure. Il regrette un peu d’être là à présent. Jordan a quatorze ans. Son père m’a téléphoné hier, parce que cet ado sage et timide a « un comportement inquiétant ». Jordan a peur. Un peu comme nous tous ces derniers temps…


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Surmonter ‘La’ situation de crise équivaut à conquérir l’Everest.

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Ce qui est sûr, c’est que les solutions extrêmes, souvent adoptées par les adultes, n’arrangent jamais les choses. Refouler ou minimiser ce qui se passe nous expose encore plus au danger et à ses effets indésirables. Dramatiser ou paniquer. Là, c’est la porte ouverte à tous les délires. Je connais même quelqu’un qui envoie ses enfants à l’école avec une cotte de maille, ce vestige

Cette centralité de l’adulte en temps de crise est vitale. Et c’est loin d’être simple pour lui, parce que ses reflexes premiers le mènent souvent très loin de ce rôle de leader au sang froid, capable de rire et de sourire malgré tout. Si votre enfant a déjà atteint l’âge de l’adolescence, il sera très souvent salutaire de lui donner un rôle actif de second de cordée dans les situations qui sortent du commun, en l’incitant par exemple à : Aider à gérer les plus jeunes. Ecrire des lettres d’encouragement aux familles de victimes d’attaques. Préparer des colis pour les policiers ou les soldats qui sont sur la brèche 24h sur 24.

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de la mode médiévale disparu avec Godefroy de Bouillon. Dans cette situation, surmonter ‘La’ situation de crise équivaut à conquérir l’Everest. L’objectif est essentiel. Mais rien n’est possible sans le premier de cordée, le chef, l’expérimenté qui connait le chemin et qui va devant ; celui à qui incombe la responsabilité de poser les points d’ancrage, celui qui assure le deuxième de cordée en cas de chute. L’adulte est le fin mot de cette histoire. Il doit être à la hauteur. Ce n’est pas pour rien qu’il détient la responsabilité de sa famille, qu’on lui confie les rênes. En période de crise, les regards de ses enfants sont tournés vers lui. L’enfant peut tout gérer si on lui explique clairement et sans panique ce qui se passe. Son optimisme naturel peut surmonter tous les obstacles. Mais l’adulte est celui qui, dans ces moments, doit savoir poser ces fameux ancrages qui vont permettre aux plus jeunes de trouver des appuis et se sentir en sécurité. La ‘grande personne’ saura : Comment et avec qui sortir en ville pour limiter les risques. Réduire l’exposition de ses enfants aux folies des médias. Donner une perspective aux événements, rappeler que cela est déjà arrivé et que cela a une fin. Interdire l’accès de la morosité ambiante aux événements familiaux d’importance. La vie continue et elle est belle malgré tout. Ecouter son enfant pour lui permettre d’évacuer la pression et d’exprimer son ressenti.

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Vous souvenez-vous de Scream, ce fameux film d’épouvante dans lequel un fou furieux masqué poursuit et poignarde tout ceux qui passent à portée de sa lame? Malheureusement, nous sommes les acteurs au quotidien de ce scénario délirant et dramatique, et ce, à peine un an après la guerre des missiles, après les abris, et après Eyal, Gilad et Naftali, trois ados enlevés en plein jour puis exécutés froidement par des terroristes. Et je ne parle même pas de la menace iranienne, épée de Damoclès suspendue au dessus de nos têtes. C’est pourquoi des ‘Jordan’, il y en a des milliers dans le pays. Qui sursautent à chaque porte qui claque, en poussant un cri. Qui voient leurs notes chuter à l’école de façon très prononcée. Qui dorment mal ou pleurent soudainement, sans raison apparente. Qui vont vérifier dix fois le soir si les fenêtres sont bien fermées. Qui font pipi au lit toutes les nuits… Et des ados privés de vacances et interdits de sorties, exposés au sang et à la violence sur tous les réseaux sociaux- mais aussi à des parents en perte totale de repères- des enfants confrontés quotidiennement à des questions existentielles cruelles, il y en a ici des centaines de milliers. Comment les aider ? Comment nous aider nousmêmes ?

Dans la tête de nos enfants, demain, il faut que soit gravée non pas l’idée d’avoir survécu, mais la sensation d’avoir fait face avec calme et fierté. Celui qui participe activement à l’effort commun de gestion d’un problème, souffre toujours beaucoup moins de traumatismes plus tard. En résumé, soyez le ‘David Ben Gourion’ de votre famille ou de votre entourage: une grande dose d’optimisme, une vision qui voit au delà du problème présent, un leadership de tous les instants, des repères historiques et rhétoriques qui serviront de points d’ancrage et une implication voulue de toutes et de tous en permanence. Car dans la tête de nos enfants, demain, il faut que soit gravée non pas l’idée d’avoir survécu, mais la sensation d’avoir fait face avec calme et fierté. • Bernard Zanzouri Expert en éducation informelle

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LA UNE LEMAG’

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LES DESSOUS DE LA PROPAGANDE PALESTINIENNE

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aricatures antisémites, falsifications historiques, manuels scolaires truffés de références anti-juives, les responsables palestiniens successifs véhiculent depuis des décennies, au travers des médias de la planète, une idéologie mensongère niant le droit du ‘Peuple Juif’ à vivre sur la Terre historique de ses ancêtres à savoir, Israël. Si depuis 1973 et la Guerre de Kippour, la cause palestinienne est parvenue à sensibiliser les opinions mondiales, il faut toutefois remonter quasiment au point zéro de l’Histoire pour comprendre les mécanismes de cette propagande qui, encore aujourd’hui, pousse des hommes et des femmes à vouloir tuer des Israéliens afin, selon eux, de « libérer la Mosquée Al Aksa de Jérusalem de la présence juive ». Explications.

tique des dirigeants de l’Autorité Palestinienne. Dans son analyse, l’homme de loi et écrivain souligne « que le déni palestinien à la présence d’Israël sur cette Terre puise sa source dans l’antisémitisme ancestral chrétien ». « Lorsque Mahmoud Abbas présente Jésus-Christ comme un messager palestinien à chaque Noël, il sait que c’est un mensonge éhonté et pourtant cela ne l’empêche pas de le répéter comme une incantation ». Un mantra annuel qui a fini par convaincre l’UNESCO, l’office onusien de reconnaissance du patrimoine de l’Humanité, de considérer le tombeau de Rachel ou Mosquée Bilal Bin Rabah comme faisant partie intégrante « des territoires occupés palestiniens ». En marge des violences actuelles, six pays arabes (la Tunisie, l’Egypte, l’Algérie, le Maroc, le Koweit et les Emirats Arabes Unies) ont déposé au nom de l’Autorité Palestinienne une résolution auprès du comité exécutif des Nations Unies pour l’éducation, la science et la Culture visant à faire condamner Israël « pour ses fouilles archéologiques menées près de l’Esplanade des Mosquées ». Des travaux de recherche « qui remettraient en cause, selon eux, le statu-quo en vigueur ». Le comité s’est donc réuni une première fois le 20 Octobre dernier et a sommé Israël de respecter les sites historiques palestiniens, mais a dans le même temps considéré la Place Buraq comme faisant partie de la mosquée d’Al Aksa et de l’esplanade du Mont du Temple. Or, si pour les musulmans, la Place Buraq porte le nom du coursier céleste qui a conduit le ‘Prophète’ de La Mecque à Jérusalem avant de quitter ce monde, pour les Juifs, elle constitue l’espace faisant face au Kotel. Une décision inacceptable pour les autorités israéliennes lesquelles, aidées par leurs alliés américains, sont parvenues à convaincre le comité de l’UNESCO de revoir sa copie et de retirer la Place Buraq de la résolution. L’office culturel de l’ONU n’a pas pu s’empêcher toutefois d’intégrer

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Photo postée sur FB le 01/11/2015 par Mohammed Asad qui s’identifie comme un ‘photographe basé à Gaza’ et qui écrit : « Un homme a habillé des mannequins avec l’habit national pour manifester sa solidarité avec la mosquée Al Aksa». Les couteaux feraient-il partie de l’habit national ?

« Déconstruire l’histoire de la Terre d’Israël pour réfuter la souveraineté juive est au cœur de la politique palestinienne ». Cette phrase écrite par l’avocat juif américain, Barry Shaw dans son papier ‘Jésus-Christ au checkpoint’ publié le 18 Mars 2014 dans la page blog de l’édition anglaise du Jerusalem Post permet de comprendre les mécanismes de la propagande politique et média-

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Journal d’époque anglais faisant état du massacre de Hébron en 1929.

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« la passerelle des Maghrébins » surplombant le parvis du Mur occidental au sein de l’enceinte de la Mosquée Al Aksa.

« Ces petits arrangements historiques entre les responsables de Ramallah et la communauté internationale remontent à la fin des années vingt, début des années trente, du siècle dernier »

Or, ces petits arrangements historiques entre les responsables de Ramallah et la communauté internationale remontent « à la fin des années vingt, début des années trente du siècle dernier, lors de la période de ‘Yichouv’ alors sous mandat britannique » nous explique Emmanuel Navon, professeur de relations internationales à l’Université de Tel Aviv. « À cette période, la Grande-Bretagne se préparait déjà à la guerre contre l’Allemagne, et avait alors bien plus besoin des dirigeants arabes du Proche-Orient que ceux du ‘Yichouv’ juif. Ainsi, lorsque le Grand mufti de Jérusalem, Hadj Amin Al Husseini, a présenté ses exigences, cela a abouti au pogrom de Hébron en 1929 et à la grande révolte arabe de 1936. C’est déjà à ce moment-là que les Britanniques, les premiers, se sont rangés du côté arabe. Par la suite, dans les années 70, notamment après la guerre de Kippour, l’OLP (Office de Libération de la Palestine) a commencé à mettre en pratique les techniques de propagande que ses dirigeants, et notamment Yasser Arafat au premier chef, avait apprises au Viet-Nam auprès du général Jiap. Le dirigeant des forces communistes de Saïgon lui avait indiqué que le seul moyen de vaincre les grandes puissances était de mener une guerre psychologique pour les convaincre qu’elles n’avaient aucune chance de gagner. C’est alors qu’on a entendu les responsables palestiniens s’exprimer au nom des Droits de l’homme et formuler des revendications historiques territoriales auprès des instances internationales » explique E.Navon au Mag’.


« Il n’y a pas deux ‘Islam’ , un qui serait ‘modéré’ et un autre dit ‘radical’ , il y a juste un seul Coran qui inclut des versets sur le Djihad et la guerre totale contre les « infidèles » aux côtés de versets reconnaissant l’autre et prônant la tolérance ».

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« La rue arabe n’a finalement que peu d’intérêt aujourd’hui pour la cause palestinienne ».

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MORDECHAI KEDAR né en 1952 à Tel-Aviv, est un chercheur israélien de la littérature arabe et maître de conférences à l’Université de Bar-Ilan

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Un discours qui, au fil des décennies, a trouvé écho au sein des opinions mondiales. Des organisations de défense à la cause palestinienne ont vu le jour aux États-Unis, en France et dans les pays scandinaves. Le grand mouvement de boycott anti-israélien ‘BDS’ (Boycott Désinvestissement Sanctions) a tissé sa toile via les réseaux d’organisations estudiantines universitaires avec, comme cheval de bataille, la volonté de voir disparaitre les produits israéliens des étalages des grands supermarchés à travers le monde. Une campagne de négation à l’existence de l’État d’Israël qui s’est accéléré ces dernières années et ces derniers mois grâce à l’explosion de l’utilisation des réseaux sociaux (Facebook et Twitter). Ces sites d’échanges de messages en tout genre qui ont aussi, selon le docteur Mordekhaï Kedar, spécialiste de la question du Proche-orient, « encouragé les jeunes terroristes palestiniens à commettre des attentats contre des civils israéliens lors du cycle actuel de terreur ». Et de poursuivre : « les vidéos postées par l’Etat islamique et le Hamas ont aussi participé à alimenter l’incitation à la haine palestinienne ». À ce propos, le Premier ministre Netanyahou a fait remarquer lors de l’une

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LORD BALFOUR, secrétaire aux affaires étrangères britanniques, a donné son nom à la Déclaration Balfour; lettre ouverte du 02/11/1917 par laquelle le Royaume-Uni se déclare en faveur de l’établissement d’un foyer national juif. Cette déclaration est considérée comme l’une des premières étapes dans la création de l’État d’Israël.

de ses interventions publiques du mois dernier que « Mahmoud Abbas avait désormais emprunté la rhétorique du Daesh ».

« La rue arabe n’a finalement que peu d’intérêt aujourd’hui pour la cause palestinienne » Quelles solutions pour Israël ? Face à ce matraquage psychologique, Israël multiplie les efforts diplomatiques en coulisses pour torpiller les exigences unilatérales palestiniennes notamment auprès du conseil de sécurité de l’ONU ou de la Cour Pénale Internationale de La Haye. Le chef du gouvernement israélien s’attèle en public à rappeler le lien historique millénaire entre Jérusalem « capitale éternelle et indivisible d’Israël » et le ‘Peuple Juif’, tout en protégeant le statu quo sur le Mont du Temple malgré les déclarations mensongères des dirigeants palestiniens. Le pays peut aussi compter sur ses compétences High-Tech pour ne pas être mis au ban des nations. « Malgré la situation sécuritaire instable, Israël maintient tout de même des relations amicales avec toutes les grandes puissances de la planète » affirme ainsi Moti Neiger, directeur du département de communication au Collège

Académique de Netanya (voir interview). Enfin, selon le docteur Kedar, en dépit de ce que la propagande palestinienne cherche à nous faire croire, « la rue arabe n’a finalement que peu d’intérêt aujourd’hui pour la cause palestinienne ». « Les opinions arabes sont plus préoccupées par ce qui se passe en Syrie ou en Irak. Il n’y a que la chaîne Al Jazeera qui évoque le conflit avec Israël. Dans le cycle de violences actuelles, seuls les jeunes sont impliqués dans des attentats, les adultes eux sont plus intelligents et comprennent la situation » nous précise-t-il. La solution idéale étant pour le professeur Navon de voir « le monde, et plus particulièrement les Européens, comprendre la douleur des Israéliens au regard des attentats qui se sont produits dernièrement en France, en Suède ou en Australie. Les opinions pourraient se dire que l’Islam radical tue sans discernement Juifs, Chrétiens et Musulmans que l’on se trouve en Israël, en France, aux États-Unis ou en Grande-Bretagne et éprouver par ricochet de la compassion pour les victimes du terrorisme palestinien ». Un vœu pieux ? • Jonathan SERERO

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oeur des amans

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Le combat du

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Objectif ? Alléger les souffrances de trop nombreuses familles en détresse. Ici même, en Israël, une terre où sont censés couler le lait et le miel. Mais de la douceur de ces mets, trop d’enfants n’en connaissent que la couleur. Ces même enfants qui partent et reviennent affamés de l’école tous les jours sous le regard désespéré de leurs parents sont devenus la raison d’être de ces femmes extraordinaires, épouses et mères qui ne comptent ni le temps, ni les forces qu’elles consacrent à aider leur prochain depuis plus de trois ans. Rencontre avec Ylanite, l’une des responsables de l’association ‘Cœur des Mamans’ placée sous le patronage de la Rabanite Levine, assistante sociale, du Rav Haïm Kanievsky et de sa fille, la Rabanite Kolodetsky.

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Combien de personnes votre association regroupe-t-elle ?

Une vingtaine de responsables bénévoles à 100%. Ce sont toutes des mamans, et parfois même des papas... Nous comptons 7.000 personnes dans le groupe Facebook, sans oublier les volontaires de nos différents groupes WhatsApp. Elles se trouvent en Israël, en France, en Suisse et même aux Etats-Unis (New York, Las Vegas, Miami) et font battre ‘le Cœur des Mamans’ jour après jour… Combien de temps chacune d’entre vous consacre-t-elle à l’association ? 40

Nous ne comptons pas les heures… Nous sommes disponibles 24/24 quand des enfants sont en détresse. Il nous est déjà arrivé de faire des livraisons de lait infantile et de couches en pleine nuit ou même de denrées de première nécessité telles que du pain, du chocolat ou du lait pour permettre à des enfants de pouvoir goûter le lendemain matin. En quoi consiste votre action ? Nous intervenons à plusieurs niveaux. Nous récoltons de la nourriture, des couches et surtout du lait infantile. Nous essayons d’obtenir des dons en argent pour

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pouvoir répondre présent dans les cas d’urgence lorsque des familles n’ont plus un seul paquet de pâtes dans leurs placards, pas un seul œuf dans le réfrigérateur, et parfois pas de réfrigérateur non plus… Nous aidons des kalot (futurs mariées) orphelines, extrêmement démunies, en leur payant une partie de la séouda, en leur composant un trousseau basique : linge de maison, vaisselle… et surtout une robe de mariée – une donatrice nous en a généreusement offert une cinquantaine provenant d’un fabricant français– et en trouvant des prestataires pouvant leur assurer gratuitement un maquillage et une coiffure dignes d’une jeune mariée le jour J. Nous aidons également de nombreux jeunes garçons avant leur Bar Mitzvah, en leur offrant Tefilin, Talith, costumes etc...


té et la générosité des gens. Malgré les demandes incessantes, la communauté ne reste jamais insensible à la détresse des autres.

Dernièrement, nous avons aidé un monsieur qui n’avait plus de toit et dormait sur la plage à retrouver un minimum de dignité en lui trouvant un petit studio et en lui payant quelques mois de location, juste avant les fêtes de Souccot.

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Quelles sont vos ressources ? Nos principales ressources proviennent des dons récoltés autour de nous, via les réseaux sociaux. L’association a également un compte ‘Paypal’ où tout un chacun peut donner la somme qu’il désire. Nous organisons en parallèle toutes sortes d’’évènements’ à but lucratif tels que la vente de teeshirts à l’effigie du ‘Cœur des mamans’ pour le marathon de Jérusalem, des braderies de vêtements à petits prix, des ventes de roses sur le Kikar de Netanya pendant les vacances, etc… Et nous sommes toujours émerveillées, trois ans après, par la réactivi-

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Les enfants des bénévoles vendent des roses sur le Kikar de Netanya.

Que diriez vous aux personnes qui ne peuvent pas croire qu’il existe encore des familles israéliennes qui, en 2015, n’ont pas de quoi manger ? Je leur dirais qu’avant d’être face à nos familles, moi même, je n’aurais jamais imaginé que des gens pouvaient vivre sans pouvoir se permettre d’acheter des produits alimentaires basiques. Jusqu’au jour où l’on est arrivé chez une famille par surprise, pour offrir quelques cadeaux aux enfants, un jour de Hannouka, et pour leur apporter de la nourriture. La scène à laquelle nous avons assistée était hallucinante : la maman était entourée de ses cinq enfants, elle tenait une boite de concentré de tomate dans la main et leur donnait une cuillérée chacun, à tour de rôle… C’était leur repas du soir ! Cinq minutes ont suffit pour que l’on se rende compte que les placards et le frigo étaient vides. C’était déchirant. Ou encore cette maman qui nous a avoué en pleurs devoir diluer une mesure de lait en poudre dans 180 voir même 210 ml d’eau, donnant à son bébé affamé, depuis quelques jours déjà, des biberons d’eau couleur blanchâtre… Par conséquent, la plupart de ces enfants sont en dessous de la courbe de poids et présentent de fortes carences dues à la sous-nutrition.

Boites de lait infantile récoltées lors d’une opération «SOS Bébé».

– pour essayer de récolter un maximum de dons afin d’aider la longue liste de familles en attente et leur assurer ainsi les besoins urgents inhérents à l’hiver tels que des manteaux, des chaussures, des chaussettes, des couvertures et tellement d’autres denrées qui leur font cruellement défaut, et pourquoi pas, peut-être même leur permettre de passer les prochaines fêtes dignement… Enfin, nos besoins prioritaires, au quotidien, se traduisent encore et toujours, à notre grande tristesse, en couches, en lait infantile et en nourriture. Nous essayons de récolter de l’argent que nous convertissons en cartes ’Rami Lévy’ ou en coupons ’Osher Ad’ pour les distribuer à ces familles en situation précaire.

Avez-vous vu des familles sortir du cycle de la pauvreté ? Bien sûr. Certaines d’entre elles comptent même aujourd’hui parmi nos donateurs. En leur apportant de quoi subvenir à leurs besoins quotidiens, elles ont pu, dès lors, avec leurs salaires rembourser leurs dettes, régulariser leurs retards de loyer et éviter ainsi d’être expulsées, payer leurs factures et revenir enfin à un statut normal.

Pour vous, c’est quoi le cœur d’une maman ? C’est un cœur qui a mal quand elle voit ses enfants ou d’autres enfants avoir faim, c’est un cœur qui saigne quand ces enfants ont froid, quand ces enfants sont habillés de guenilles, de vêtements et de chaussures tachés et troués. Mais c’est un cœur qui sait réagir vite pour les protéger, être à leur écoute et surtout leur donner de l’attention et de l’amour . Le ‘Coeur des Mamans’, c’est une aventure ! Dès qu’on y entre, on ne peut en ressortir tellement le hessed est immense et l’affinité avec nos familles est grande, mais surtout vraie … L’image du sourire serein d’une maman qui reçoit du lait pour son bébé ou celui rayonnant d’un enfant qui reçoit une nouvelle paire de chaussures pour remplacer l’unique qu’il possède, déchirée et parfois même trop grande ou trop petite, peut rester ancrée dans votre tête pendant des jours... •

Quelle est votre actualité et de quoi avez-vous besoin en priorité ? Nous venons d’organiser, à l’approche de Hannouka, un événement spécial pour les enfants, avec des stands de jeux, de nourriture et de confiseries, un spectacle de clowns, etc… En somme, tout ce qui peut rendre heureux un enfant, pendant quelques heures pour certains et pendant quelques semaines pour d’autres… A cette occasion, une vente de vêtements neufs et d’occasion a été organisée et l’intégralité des sommes récoltées a été convertie en bons alimentaires destinés à aider ces familles dans le besoin. En parallèle, certaines d’entre nous se rendront fin Novembre à Paris et au cours du mois de Décembre, à Genève - chez la famille Safra Décembre 2015 - Janvier 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°4 • 41


C’est Tendance

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DE LA LITTÉRATURE AU

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Daniel Radford est indéniablement tendance. Éditeur parisien reconnu, rabbin respecté et écouté de tous, il est aussi, depuis quelques années, l’auteur de best-sellers. L’homme de lettres converti au judaïsme n’en finit pas de séduire. Juifs et non-Juifs. copyright Olivier Dion 42

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AU LIVRE DES LIVRES

Après « L’homme aux livres » et « La berceuse en acajou », sortis respectivement en 2012 et 2013, où il évoque successivement son parcours d’éditeur parisien converti au judaïsme puis son enfance, Daniel Radford nous invite, avec son nouveau roman « La Disputation de Vilna», à nous immerger cette fois dans un monde disparu, lointain et tout à la fois familier. Celui des shtetls polonais du XVIIIème siècle. Dans cette fresque vivante, grands érudits de la Torah et petit peuple s’affrontent et se déchirent autour d’un nouveau courant de la mystique juive appelé… ‘Hassidisme’. A travers les affres d’une communauté au bord de l’implosion, Radford nous fait le récit des passions et des dilemmes d’une société profondément divisée. Entre conservatisme et renouveau, que choisir ? Entretien avec l’écrivain. gine juive mais cela n’avait aucune espèce d’importance dans la famille. Rodolphe, c’était son nom, mais tout le monde l’appelait ‘Papa Roro’. Il habitait la rue Juiverie à Pointe à Pitre. Orphelin à l’âge de sept ans, sa sœur faisait des ménages et lui ramassait dans les marchés ce qu’il pouvait trouver, de légumes et de choses misérables...pour survivre. Il y quémandait des têtes de poisson ‘pour ses chats’ mais en fait, c’était pour faire bouillir la marmite ! Plus tard, il devint coiffeur, boulanger et se maria avec ma grand-mère, tout cela sans savoir écrire. En revanche, il était un conteur exceptionnel ! Je lui ai donc appris à écrire quand j’avais dix-huit ans et il m’a remis un jour un cahier dans lequel il avait consigné ses mémoires. C’est là que j’ai appris qu’il avait des parents juifs. Des gens très religieux apparemment…Mon grand-père devait venir d’une grande lignée d’Ashkénazim.

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Revenons sur votre parcours. Une enfance douce aux Antilles, un grand-père (dit «Papa Roro») dont vous découvrez la judéité, puis l’atterrissage à Montrouge et cette ascension précoce dans le monde de l’édition...

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Je suis rentré à vingt-deux ans chez Robert Laffont qui m’a pris d’affection et m’a appris ce métier que j’ai pratiqué durant quarante ans. Mon enfance s’est passée aux Antilles jusqu’à l’âge de huit ans, dans une véritable famille créole. On savait que mon grand-père était d’ori-

Il y a ce virage décisif qui, à la trentaine, vous fait choisir le judaïsme… Oui, à vingt-sept ans. J’étais déjà patron, nommé par Robert Laffont comme directeur général de Seghers. L’image de mon grand-père ne quittait pas mon bureau parce que je l’aimais beaucoup. Je le voyais avec son béret et je me disais « cet hommelà a quelque chose que j’ai aussi. Il faut que j’aille le chercher ». Quand j’ai commencé à lire l’Ancien Testament, j’ai été très choqué par l’idée d’un D.ieu vengeur. Je suis allé alors rue des Rosiers acheter

« La voix de la Torah ». Et là, je me suis dit que les questions que je ne me posais pas étaient les véritables questions. Dès lors, je n’ai plus jamais quitté ma kippa et l’étude.

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En ce qui me concerne, dans ce carrefour des mondes, ce sont les livres qui m’ont amené au Livre ».

Vous devenez successivement directeur général des éditions Stock, Lattès et Ramsay. Pourquoi l’édition ? Je suis devenu directeur général pour Hachette de Stock puis je suis entré chez J.C. Lattès où j’ai initié les premiers Talmud du Rav Steinsaltz avant de rejoindre Ramsay. J’ai gardé de cette période un esprit de curiosité. Pourquoi l’édition ? Parce que l’ennui se lisait sur chacun des gestes du jeune Antillais qui habitait Montrouge et qui se trouvait avec sa petite tribu à la maison. Quand j’ouvrais un livre, ma mère ne me demandait aucune corvée. C’était une action pleine pour ma famille. Je cherchais derrière chaque mot quelque chose qui donnerait un sens à ma vie. Un éditeur, c’est quelqu’un qui rencontre des univers et des êtres, et plein de choses de leurs vies qui vont finalement le nourrir. En ce qui me concerne, dans ce carrefour des mondes, ce sont les livres qui m’ont amené au Livre. •••

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C’est l’Histoire du...

CENTRE MONDIAL DU

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JUDAÏSME D’AFRIQUE DU NORD

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• Décembre 2015 - Janvier 2016 • LEMAG.CO.IL • LeMag’ N°4

Bien que niché au cœur du centreville, il faut chercher le Centre Mondial du Judaïsme d’Afrique du Nord, discrètement situé derrière la rue King David. Au bout d’une minuscule ruelle, empruntée presque par inadvertance, on découvre un authentique jardin andalou au style marocain soigneusement entretenu, dans une cour où se disputent grands immeubles modernes et bâtiments plus anciens. Le Centre, bien qu’encerclé par les nouvelles résidences et autres palaces récemment construits, affirme une présence intemporelle et apaisante. Comme tous ces lieux dédiés au patrimoine culturel d’un autre temps et d’un autre horizon, il dépayse et nous emmène ailleurs. Au cœur d’un monde juif séfarade révolu, sur un autre continent. L’Afrique du Nord.


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cidentaux d’ici, ce sont les gens venus du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, d’Égypte et de Libye aussi... Pour revenir à l’action du Rav, il construit aussi à ce moment-là un immeuble en dehors des murailles, qui devient une auberge pour les démunis. Notre future Centre. On y distribuait alors la soupe populaire »…

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l est dix heures. Tandis que mon regard est déjà conquis par la beauté des mosaïques décorant la fontaine d’eau construite au centre du jardin andalou, je me présente devant l’imposante porte d’une vieille bâtisse datant du XIXème siècle. C’est Yéchiah Reconstitution de la synagogue de Tlemcen Farouz, le trésorier du Centre, qui m’accueille, tout sourire. Il ne se formalise pas de mes quelques minutes de retard et m’offre un thé à la menthe. Le directeur du Centre, Haïm Cohen, me salue au passage. Cette manière de prendre son temps chez ces messieurs déjà d’un certain âge, c’est déjà le témoignage d’un art de vivre d’une autre époque. Et les tumultes de la ville semblent déjà loin quand Yéchiah prend la parole pour évoquer la formation de ce lieu unique, dédié à la culture et à l’histoire des communautés juives du Maghreb.

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DE L’AIDE SOCIALE À LA CONSERVATION DU PATRIMOINE

À L’ORIGINE : VENIR EN AIDE À LA COMMUNAUTÉ NORD-AFRICAINE DE JÉRUSALEM

Arches en stuc faites à la main réalisées par les artisans marocains

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Au départ, il y a cette personnalité dont la volonté et la générosité sont restées gravées dans la mémoire de tous. Nous sommes au XIXème siècle. Le Rav David Ben Shimon, éminente et charismatique personnalité venue du Maroc, effectue alors un voyage en Israël. Yechiah souligne qu’ « il constate très vite le dénuement de la communauté occidentale (maaravi). Ces communautés du XIXème siècle vivaient alors en Israël L’espace salon de thé de la salle de conférence, surélevée à partir du toit essentiellement grâce aux dons des Juifs d’Europe, et aussi un peu d’Afrique du Nord. Ces fonds étaient remis à l’époque au Comité des Séfaradim, qui en gérait la distribution. Bref, en constatant la pauvreté des Nord-africains, le Rav a acheté des biens à Jérusalem, à l’intérieur et en dehors des murailles, qu’il a consacrés ensuite au soutien de cette communauté. Il a ainsi fait l’acquisition d’immeubles qu’il a mis à la disposition de la collectivité, en exigeant que les revenus de ces propriétés servent à soutenir la communauté nord-africaine de Jérusalem. Il est le créateur de toute notre organisation. Le Centre était géré par Porte de synagogue importée du Maroc, le ‘Comité des Occidentaux de Jérusalem’. Les Ocexposée dans le patio du Musée.

« Le bâtiment est construit en 1861. Il sert alors de centre d’aide aux plus pauvres. Il est ensuite négligé, puis devient au fil du temps une ruine. En 1985, la municipalité de Jérusalem le donne en gérance à « la communauté des Juifs du Grand Maghreb à Jérusalem ». L’organisation reçoit donc cet immeuble, mais aussi d’autres biens, tels que des magasins situés rue King David ». Yechiah me montre de la fenêtre de son bureau le grand building qui fait face au Centre : « l’immeuble qui nous entoure est par exemple une affaire qui a été faite avec un entrepreneur. Il a repris nos anciennes boutiques pour construire dessus. Et, en contrepartie, il nous a donné une part sur tout l’édifice. C’est lui qui nous permet aujourd’hui de faire vivre l’organisation ». Des moyens qui vont permettre d’amorcer un premier ravalement. Il reprend : « en 1985, on a donc retapé, pour la première fois, la bâtisse pour en faire un centre culturel. Un centre qui était actif, certes, mais qui boitait aussi un peu... A ce moment-là, nous n’avions pas énormément de ressources financières pour le développer. Avec des petits moyens, nous avons commencé malgré tout à proposer des activités : l’enseignement de piyoutim nord-africains, de la liturgie et d’autres choses... Pendant des années, on a cherché un donateur, un mécène qui puisse nous aider. L’idée était de faire un vrai Centre mondial de la conservation du patrimoine culturel et juif d’Afrique du Nord. C’est là que David Amar est intervenu ». Le mécène bienfaiteur arrive de manière providentielle, au moment où l’établissement cherche un second souffle. Il va donner une toute autre ampleur au projet : « c’est son fils, Daniel Amar, qui a accepté de faire une donation importante. Et c’est à ce moment-là que l’on a pu entreprendre un deuxième ravalement de l’immeuble. De 2008 à 2011, l’établissement est en travaux, et le Centre s’agrandit puisqu’on y construit même un quatrième étage ». •••

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