VEINE MAGAZINE FIRST ISSUE: SPECIAL ILLUSTRATION

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numero 1

VEINE MAGAZINE a webzine focusing on art & fashion

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SPECIAL ILLUSTRATION

Caroline Andrieu . Montse Bernal . JohnPaul Thurlow . Melissa Cooke . Jules Julien . Alexandre Dufoix . Silja Gรถtz . Richard Kilroy . Vania Zouravliov


VEINE MAGAZINE .

veinemagazine.blogspot.com

NUMERO 1 . SPECIAL ILLUSTRATION .

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g.ferrand.pro@gmail.com

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Ce que vous vous préparer à apprécier dans ce numéro: Des interviews de Caroline Andrieu // Melissa Cooke // Jules Julien // John Paul Thurlow // Alexandre Dufoix Et des articles sur Montse Bernal //Silja Götz // Richard Kilroy // Vania Zouravliov 1


V E I N E ILLUSTRATIONS

Écrire l’éditorial du premier numéro d’un magazine n’est pas chose aisée. D’autant plus lorsque l’on en est le créateur. Si ce projet est né, c’est qu’il répondait à une envie personnelle. Celle de voir publiées toutes les personnes dont le travail me touche et m’inspire, et tout cela simplement sur la base de l’échange. Internet permettant aujourd’hui de créer ses propres publications sans avoir aucun budget, j’ai pensé qu’il n’y avait aucune raison que je ne m’y mette pas, et ai décidé que je n’avais rien à perdre à contacter une quinzaine d’illustrateurs pour une première édition. J’ai été finalement agréablement surpris de recevoir des réponses de quasiment chacun d’eux. Certes, tous n’étaient pas disponibles pour une interview, mais chacun a pris le temps de me le dire, et de m’encourager dans ce projet. Merci à tous, donc. Ce magazine est un challenge personnel. Une envie de bouger un peu les choses, d’apporter ma contribution au monde de l’édition culturelle, en offrant à voir ce qui me passionne et constitue mon quotidien. L’excitation est là, celle des quelques surprises que je vous réserve, et l’espoir que vous les attendez autant que moi. Les neuf illustrateurs que vous allez découvrir ici sont pour moi tous extrêmement talentueux, et constituent visuellement une des façettes du monde de la création actuelle et de ses tendances. J’espère donc que vous prendrez plaisir à tourner les To write the editorial for a pages virtuels de ce premier magazine’s first issue is not an easy exemplaire, autant que j’en ai thing. Moreover when you are its eu à les monter. creator. This project is born to satisfy a personal envy. To see all the persons whom works touch and inspire me published, and this simply based on the idea of exchange. Internet allowing us today to create our own publications without any budget, I thought there was no reason not to put myself into it, and decided I had nothing to lose by contacting fifteen illustrators for a first edition. I’ve finally been pleasantly surprised to receive answers from nearly each one of them. Yes, they were not all disposable for an interview, but they all took time to say it, and to encourage my project. So thanks to all of you. This magazine is a personal challenge. A desire to move things a little bit, to bring my own contribution to the world of cultural edition, by offering to see what passionates me and constitutes my everyday life. The excitation is here, the one of some surprises I’ve planned for you, and the hope of you waiting for them as much as I do.

ED

IT

OR IAL

The nine illustrators you’re about to discover are, for me, extremely talentuous, and visually constitute one facet of the current creation world and its tendencies. So, I hope you’ll have as much pleasure to turn this first issue’s virtual pages as I did when I created them.

Par Guillaume Ferrand

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SOMMAIRE CAROLINE ANDRIEU

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Diplômée de l’Atelier de Sèvres et de l’EPSAA, Caroline Andrieu est la directrice artistique du département numérique de Condé Nast pour les sites de Vogue et GQ. Caroline, fascinée par le dessin et les lignes réalistes, a contribué à des magazines tels que Vanidad et SoChic, créée pour la jeune marque Gat Rimon et contribue régulièrement au site de Diesel Fragrance Factory. A graduate of the Atelier de Sèvres and EPSAA, Caroline Andrieu is the art director of Condé Nast digital’s department for its Vogue and GQ websites. Caroline, fascinated by drawing and realistic outlines, has contributed to magazines such as Vanidad and SoChic, designs for the young Gat Rimon brand and regularly contributes to Diesel Fragrance Factory website.

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MELISSA COOKE RICHARD KILROY

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L’influence de la composition, l’idée de suggestion et de la simplicité sont les grands axes du travail de Richard. Ayant pratiqué l’illustration depuis son plus jeune âge, et encouragé durant ses années de lycée par l’artiste reconnu Dave White, Kilroy a été poussé à chercher de nouvelles façons de développer un style personnel. Une affinité grandissante avec l’industrie de la mode a influencé le sens de son travail. The influence of composition, suggestion and simplicity are the driving forces behind Richard’s work. Having practised illustration from an early age, and mentored during his college years by acclaimed artist Dave White, Kilroy was encouraged to explore new ways of developing a signature style. A growing affinity with the fashion industry further influenced the direction of his work.

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Melissa est diplômée en arts à l’Université de Wisconsin-Madison. Son procédé unique de création et les sujets qu’elle aborde dans son travail en font une personnalité à part dans le monde l’art. Ne se positionant pas spécifiquement en tant qu’illustratrice, son avis me paraissait pourtant aussi intéressant qu’un autre pour ce numéro spéciale . Elle a à son actif un nombre important d’expositions, personnelles et communes. Melissa is a graduate of fine arts of the Wisconsin-Madison university.Her unique designing process and the subjects she develops in her personal work place her apart from classic art world models. Not specifically positioned as an illustrator, her opinion seemed to me as interesting as another for this special issue. She already had an important number of personal and group exhibtions.


V E I N E ILLUSTRATIONS

SILJA GÖTZ

PAGE 33 MONTSE BERNAL

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“Je dessine lentement. Je dessine avec des crayons. Je dessine avec des couleurs. Je dessine en noir et blanc. Je dessine parce que j’aime la compagnie de ce visage. Je dessine et je fais des portraits. Je dessine quelqu’un et je redécouvre la personne, puis je dessine toute la nuit”. Montse Bernal est une illustratrice espagnole. Elle combine différentes techniques, entre dessin et couture, pour un résultat poétique et tout en féminité. “I draw slowly. I draw with pencils. I draw in color. I draw in black and white. I draw because I like the compagny of that face. I draw and do portraits. I draw someone and I rediscover the person, then I draw all night long. Montse Bernal is a spanish illustrator. She mixes different technics, between drawing and sewing, for a poetic and very feminine result.

JULES JULIEN

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Après avoir étudié les arts appliqués à Toulouse, et avoir été directeur artistique pendant 10 ans pour un certain nombre d’agence, Jules Julien décide finalement de se consacrer entièrement à l’illustration. Ne travaillant qu’avec Illustrator, il propose un travail à la fois sensible et drôle, souvent poétique. Entre France, États-Unis et Japon, il propage son talent au travers d’expositions et de collaborations. After studies of creative art in Toulouse, and ten years as an art director for several agencies, Jules Julien finally decides to dedicate his time to illustration. Only working with Illustrator, he brings us a work as sensitive as funny, and often poetics. Between France, U.S.A and Japan, he propagates his skill through exhibitions and collaborations.

Silja Gôtz déclare dans “Illustration now vol.2” se considérer non pas comme une artiste, mais comme une artisan. Et c’est exactement ce que sa production reflète, un subtil bricolage graphique, entre collages et dessins, qui plaît beaucoup puisqu’elle travaille aujourd’hui pour des clients tels que “ le New-Yorker “, et participe à plusieurs expositions. Après avoir étudié à la GSO Fachhochschule en Allemagne, elle travaille deux ans pour le magazine “Allegra” à Hamburg pour finalement déménager en Espagne et devenir illustrateur freelance. Silja Götz declares in “Illustration now vol.2” considering herself more like an artisan than an artist. And this is exactly what her production translates, a subtile graphic DIY, between collages and drawings, which pleases a lot since she works today for some clients as “ the New-Yorker ”, and participates to several exhibtions. After some studies at the GSO Fachhochschule in Germany, she works two years for the magazine “Allegra” in Hamburg before moving in Spain to become a freelance illustrator.

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VANIA ZOURAVLIOV

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JOHN-PAUL THURLOW

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Après avoir étudié à Londres, John Paul devient directeur artistique. Une période de sa vie sur laquelle il reste secret le pousse à s’exiler au Japon dans un temple Boudhiste, où il entame son projet de couvertures. Cet éléctron libre, travaillant maintenant à New-York, nous propose une démarche qui pourrait diviser, en recopiant, tout en y apportant toujours quelques modifications, les couvertures des magazines. C’est précisément cette démarche qui m’a poussé à le contacter. After some studies in London, John-Paul becomes an art director. A period of his life he stays secret about pushes him to go in exile in a Buddhist temple in Japan. This free spirit, now working in New-York, proposes us a step which can divide, by copying, always with some modifications, magazines’ covers. This is precisely why I contacted him.

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L’artiste russe Vania Zouravliov est influencé depuis son plus jeune âge par des choses aussi diverses que la Bible, Divine Comedie de Dante, les premiers films d’animation de Disney et les indiens Nord Americains. Considéré comme un prodige dans son pays, il est acclamé par beaucoup de musiciens classiques influents, tels que Ashkenazi, Spivakov et Menuhin. On lui consacre même une émission télé. Il sera présenté à de fameux artistes communistes, parrains du réalisme social, qui lui diront que son travail est motivé par le Diable. À l’âge de 13 ans, Vania Zouravliov exposait dans le monde entier. Russian-born Vania Zouravliov was inspired from an early age by influences as diverse as The Bible, Dante’s Divine Comedy, early Disney animation and North American Indians. Something of a child prodigy in his homeland, he was championed by many influential classical musicians including Ashkenazi, Spivakov and Menuhin. He even had television programs made about him and was introduced to famous communist artists, godfathers of social realism, who told him that his work was from the Devil. By the age of 13, Vania Zouravliov was exhibiting internationally.

ALEXANDRE DUFOIX

PAGE 48 Après un diplôme en 5° année aux Beaux-Arts de Nîmes, Alexandre déménage à Paris, en ayant déjà derrière lui plusieurs collaborations. Illustrateur en freelance, il se fait rapidement remarqué par des magazines comme Têtu ou WAD. Aujourd’hui, Alexandre cherche autre chose, et nous livre sa vision sans ambiguité du monde de l’illustration et de l’art en général. Un artiste extrêmement talentueux, encore prêt à exploser. À suivre de près. Aftera 5th year diploma in Nîmes’ school of Fine Arts, Alexandre moves to Paris, having already behind him several collaborations. Freelance illustrator, he’s quickly noticed by magazines such as Têtu and WAD. Today, Alexandre is looking for something else, and brings us, without any ambiguity, his vision on the illustration world and the art one in general.An extremely talented artist, still ready to explode. To be closely followed.


V E I N E ILLUSTRATIONS

WELCOME. P L E A S E M A K E YOURSELF A COFFEE, AND TAKE YOUR TIME

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INTERVIEWS

CAaroline C A N DR I E U R O L IN E Andrieu . Vertige de la beaute representee Par Guillaume Ferrand

Caroline Andrieu est la première personne que j’ai cherché à contacter pour ce numéro spécial illustration, et pour cause. Son style, à la fois extrêmement technique et ponctué d’une certaine simplicité_ grâce notamment à son utilisation des couleurs_ séduit immédiatement. Faisant partie des amateurs, j’ai cherché à en savoir plus sur son travail et sa façon d’aborder l’illustration.

Je suis encore loin d’être blasée et de snober les gens qui s’intéressent à mon travail, au contraire!

J’aime beaucoup le cinéma, j’essaye de m’approprier des personnages, des attitudes, de recréer une vision personnelle de ce que j’aime.

VEINE: Bonjour, veux-tu bien te présenter? Qui es-tu, où es-tu basé...? CAROLINE ANDRIEU: Je suis Caroline, moitié française moitié slovaque, je suis graphiste pour Condé Nast depuis cinq ans, je m’occupe de la direction artistique des sites internet des magazines, et suis illustratrice depuis deux ans en freelance. J’habite et je travaille à Paris. V: Quel est-ton parcours? Comment en es-tu arrivé à ce que tu fais aujourd’hui? C.A: J’ai toujours voulu m’orienter vers un métier d’art mais à l’époque du lycée il n’y avait pas vraiment de débouchées. J’ai tenté ma chance à l’Atelier de Sèvres, qui prépare aux écoles d’art en un an, et j’ai été admise dans une école de graphisme, l’EPSAA. Une fois diplomée et quelques stages plus tard, je me suis retrouvée chez Vogue et je me suis formée au web. Au bout de trois ans, le dessin et le travail manuel m’ont manqué, donc j’y suis revenue naturellement. Et aujourd’hui j’arrive à associer les deux, ça se complète plutôt bien.

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V: Peux-tu nous parler un peu de ta pratique? Où trouves-tu ton inspiration, comment procèdes-tu lorsque tu entames un nouveau travail, quels mediums préfères-tu travailler, et pourquoi? C.A: Je m’inspire de tout ce qui m’entoure. Beaucoup de photos de mode grâce à mon travail, mais je regarde aussi pas mal de blogs visuels, de tendances.. J’aime beaucoup le cinéma aussi, j’essaye de m’approprier des personnages, des attitudes, de recréer une vision personnelle de ce que j’aime. Je n’ai pas de méthode de travail en particulier, lorsqu’il s’agit de commandes c’est plutôt charté, et quand j’ai le temps de faire des projets personnels j’essaye de ne pas avoir de contrainte et de dessiner pour me faire plaisir! V: Que penses-tu du monde de l’illustration aujourd’hui? J’ai constaté en vous contactant les uns les autres que l’échange est plutôt facile et rapide, est-ce juste une impression ou les rapports sont plus simples que dans d’autres milieux?


V E I N E ILLUSTRATIONS

page précédente: Olga Sherer, Jean Paul Gaultier Couture, fall 2010. Ink & Pencil. ci-contre: Vertigo. Ink & Pencil. ci-dessous: Maison Martin Margiela, ligne Artisanal, fall 2010. Ink & Pencil.

C.A: Je ne sais pas si c’est plus facile dans l’illustration qu’ailleurs, je sais que pour ma part je suis très flattée qu’on me demande des interviews, je suis encore loin d’être blasée et de snober les gens qui s’intéressent à mon travail, au contraire! Je suis contente si ça inspire quelques personnes.

me plaît, en général je fonce. Par contre je demande à avoir un délai de réalisation raisonnable, de quelques jours, car je travaille à temps plein, donc je peux dessiner le soir et le week end uniquement. Récemment on m’a demandé 32 portraits dans un délai d’une semaine et sans budget, c’était un peu trop pour moi dans ce cas précis.

V: Le but de ce magazine est de montrer que les relations entre différentes pratiques _mode, art,illustration, graphisme..._ sont aujourd’hui beaucoup plus complexes et liées entre elles, et qu’il est un peu désuet de considérer, comme on l’enseigne encore dans certaines écoles d’art, que l’illustration ou le design par exemple, ne sont pas de l’art. C.A: C’est subjectif, c’est une question de goût et de sensibilité. Je crois qu’on peut voir de l’art dans beaucoup de choses de tous les jours sans pour autant qu’il y ait une étiquette “Art” dessus. Mais je ne me considère pas comme une artiste, car je n’ai pas de démarche ou de concept précis que j’applique à mon travail, je fais juste ce que j’aime, je ne réfléchis pas vraiment plus loin.

V: Chercher à vivre de l’illustration demande quelques obligations pour la protection des travaux, leur diffusion, leur financement... Autant de choses qui peuvent paraître un peu déroutantes. Si tu devais donner un conseil à quelqu’un qui cherche à se lancer, ce serait quoi? C.A: Avec Internet je crois que la diffusion des travaux se fait naturellement et on retrouve vite ses dessins sur des blogs. Ca fait partie du jeu. Je ne m’inquiète pas trop car les originaux sont chez moi, et en ligne je ne met que des formats basse résolution. Ca limite les dégâts.

V: As-tu l’impression que le statut d’illustrateur est mieux reconnu aujourd’hui qu’il y a quelques années, grâce à internet et aux blogs, par exemple? C.A: Oui, complètement. On voit en tout cas beaucoup plus d’illustrateurs qu’auparavant. Dans les livres d’illustration on retrouve toujours plus ou moins les mêmes artistes, alors qu’Internet permet d’aller fouiller un peu et de découvrir énormément de gens talentueux. J’ai commencé à avoir des retours sur mon travail lorsque j’ai posté des dessins sur Facebook et qu’un ami a partagé ça sur un blog de tendances. Ensuite ça a été très vite, j’ai eu beaucoup de retours et de demandes de collaborations. En deux ans je n’ai pas eu le temps de démarcher par moi même. V: Par rapport à cela, comment fonctionnes-tu lorsque tu réalises une commande, as tu des exigences particulières? C.A: J’essaye de ne rien refuser, dans la limite du possible. Si le projet

V: Pour finir, peux-tu nous parler de tes projets en cours? C.A: Je travaille toujours régulièrement avec Diesel, j’ai collaboré avec une marque de vêtements danoise, Pop Cph, pour laquelle j’ai fait trois illustrations pour des tee shirt qui vont sortir cette année, je vais illustrer un livre de poèmes pour une amie, j’ai participé au prochain supplément du Vogue papier (numéro de juin/juillet), et j’essaye de reprendre mon projet personnel de portraits sur grands formats. J’aimerais aussi faire des fanzines de mes travaux, c’est encore un peu flou il faut que j’y réfléchisse. J’ai de quoi faire avant l’été!

Vous pouvez retrouver Caroline sur internet via:

www.untitled-07.com tight-sweater.blogspot.com

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INTERVIEWS

Fur, Heidi Mount., Ink & Pencil.

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V E I N E ILLUSTRATIONS

Where the wild things are, Pencil.

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I N T E R V I E W S/ T R A N S L A T I O N

CAaroline C A N DR I E U R O L IN E Andrieu . Vertigo of represented beauty By Guillaume Ferrand

Caroline Andrieu is the first person I tried to contact for this special illustration issue, and for good reason. Her style, extremely technic and ponctuated by a certain simplicity in the same time_ notably due to her colors utilisation_ immediately appeals. Being myself one of her drawings lover, i tried to learn more about her work and her way to tackle the illustration. VEINE MAGAZINE: Hello, could you present yourself a little bit? Who are you, where do you live...? CAROLINE ANDRIEU: I’m Caroline, I’m half french and half slovak, I’m a graphic designer for Conde Nast for five years, I’m in charge of artistic direction for magazines’ websites, and I’m a freelance illustrator for two years now. I live and work in Paris. V: What is your cursus? How did you came to what you do today? C.A: I always wanted to go in for some art job but there weren’t any opportunity when I was in high school. I tried to enter the Atelier de Sèvres, which prepares to art schools in one year, and have finally been taken in a graphism school, the EPSAA. Once I got my diploma and after some work trainings, I arrived at Vogue and started to learn to work with the internet. Three years after, I started to miss drawing and handwork, and naturally came back to it. I succeed at doing both today, they complet each other quite well. V: Can you tell us a little bit about your practice? Where do you find your inspiration, how do you proceed when you start a new work, which mediums (pencils, graphic tablet...) do you prefer to use, and why? C.A: I’m inspired by everything around me. A lot of fashion photographs, thanks to my work, but I check a lot of visual and trends blogs too... I also love cinema, and try to appropriate some characters, attitudes, to recreate a personal vision of what I love. I don’t have any particular work method, it’s more charted when I have some orders, and when I have some free time, I try to not apply any constraint to myself and to draw for my own pleasure! V: What do you think of the illustration world today? I’ve noticed, while contacting each one of you, that the exchange is pretty easy and quick, is that just an idea or relations are more simple than in others categories, like fashion for example? C.A: I don’t know if it’s easier in the illustration than somewhere else, but I’m personally very flattered when people interview me, and I’m far from being blasé and snobbish with persons who are interested by my work, on the contrary! I’m happy if I can inspire some persons. V: We try with this magazine to show that relations between differents practises _fashion, art, illustration, graphism... _are today really more complex and bounded together, and that it’s kind of old-fashioned to considerate, like we can still learn it in some art school, that illustration and design for example, are not art. Considering that, where do you place yourself compared to your work? Do you try to explore others disciplines? C.A: It’s subjective and a question of taste and sensibility. I think we can find art in a lot of things even if there’s not any « art » label on it. But I don’t consider myself as an artist, since I don’t have any approach

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or precise concept I can apply to my work, I just do what I love and don’t really think farther than this. V: Do you have the sensation that the illustrator status is more well recognized than some years ago, thanks to the internet and blogs for example? C.A: Yes, totally. We can really observe more illustrators than before. We quite always find the same artists in illustration books, whereas the internet allows us to dig a little bit to find a lot of talented people. I started to receive some advices when I published my drawings on Facebook and that a friend shared them on a trend blog. It worked fast after that, I received a lot of answers and collaboration demands. In two years I never had the time to take any step by myself. V: About that, how do you operate when you work for an order? Do you have some particular demands? C.A: I try to never refuse anything, as long as it’s possible. If the project seduces me I generally dive into it. On the other hand, I ask for a reasonable realization period, of a few days, because I have a full-time job and can therefore only draw during evenings and week-ends. I recently have been asked to produce 32 portraits in one week without any budget, that was a little bit to much to handle in that precise case. V: Deciding to live by illustration demands some obligations as works protection, their diffusion, their financing... Such things that can appear a little bit disconcerting. If you had an advice for someone trying to start, what would it be? C.A: With the internet I think the works diffusion is more natural and you quickly can find your drawings on some blogs. It’s a part of the game. I don’t bother too much since I have the originals at home, and only post low-resolution files. It restricts damages. V: And as a conclusion, can you tell us some things about your current projects? C.A: I still regularly work for Diesel, I made a collaboration with a danish clothes brand called Pop Cph, for which I created three illustrations for tee shirts coming out this year, I will illustrate a poetry book for a friend, I took part to the next paper Vogue’s supplement ( june/july issue), and I try to go back to my big size portraits personal project. I’d like to create fanzines of my own works, but it’s still a little bit blurry and I have to think about it. I have a lot to do before summer!

You can find Caroline on the internet via:

www.untitled-07.com tight-sweater.blogspot.com


V E I N E ILLUSTRATIONS

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PETITS PLAISIRS/LITTLE PLEASURES

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V E I N E ILLUSTRATIONS

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PETITS PLAISIRS/LITTLE PLEASURES

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V E I N E ILLUSTRATIONS

MELISSA COOKE

L’ hyper réalisme comme Poésie Par Guillaume Ferrand

Pour ce premier numéro, j’étais vraiment heureux de recevoir une réponse de Melissa Cooke. Suivant son travail depuis deux ans maintenant, j’ai pensé qu’il pourrait être intéressant d’en apprendre plus à propos de sa pratique, et l’univers qu’elle nous donne à voir au travers de ses images, composées par différents niveaux de violence et de paix. Elle nous parle d’implication personnelle, de technique et d’art.

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INTERVIEWS

Still silent, (Self portrait as The It girl), graphite on paper, 50” x 38”

Self portrait as Butterfly, graphite on paper, 50” x 38”

apposée sur le papier grâce à un pinceau sec. La douceur de la graphite VEINE MAGAZINE: Bonjour, veux-tu bien te présenter? Qui es-tu, où es-tu produit une surface lisse qui peut être renforcée par des effacements, basé...? générant eux-même de nouveaux détails. Je n’utilise aucun crayons, ce MELISSA COOKE: Je m’appelle Melissa Cooke, je suis née et ai qui permet à la surface de briller sans l’inconvénient grandi dans le Midwest des États-Unis. J’ai étudié à “ce procédé n’a pas des traces de mouvements visibles avec de tels outils. l’Université d’art de Wisconsin-Madison. ressort grâce au travail du pinceau et à fonctionné comme L’illusion l’honnêteté du matériel. V: Quel est-ton parcours? Comment en es-tu arrivé à ce prévu, et je me suis L’échelle des dessins demande une interaction que tu fais aujourd’hui? avec l’oeuvre. Je construis un chemin, d’avant M.C: J’ai toujours été intéressé par le procédé et la donc collé l’oignon physique en arrière, d’abord pour être intimement lié avec le réalisation des choses. Déjà enfant, je ressentais le besoin de reproduire le monde sur papier. Dessiner directement dans support et ensuite pour avoir une vue d’ensemble du travail. Cette danse avec mes dessins est devenue un est, et a toujours été une obsession personnelle. Je les yeux.” rituel, et au final, une libération. ne peux simplement pas m’en passer. Je n’ai jamais V: Pour ce que je connais de ton travail, il y a une douté du fait que j’avais ma place dans le monde place importante faite à la sexualité, et la plupart de tes images sont de l’art. Ceci ajouté à la technique et le besoin constant de créer, je plutôt visuellement violentes_ dans le sens touchant, pas littéralement, n’avais qu’à trouver ma voie. Au fur et à mesure des années, j’ai appris mais surtout dans la sensation créée. Tu travailles également beaucoup à utiliser mes capacités pour me frayer un chemin et m’intégrer aux l’autoportrait. Comment as-tu développé ces différents axes de ton travail? idées contemporaines. J’ai imité, interprété et ai tourné en dérision Cette violence est-elle nécessaire, sensée? les différentes formes d’art contemporain, dans l’idée de mieux les M.C: Je m’utilise personnellement pour fouiller dans des thèmes et des comprendre et d’apprendre à les utiliser. Maintenant, avec “Lost Inside sensations plus universelles. Au travers du portrait, je fais ressortir You” (sa dernière série abordant la sexualité et la confusion des genre, des expériences personnelles, comme des relations, des émotions, etc. ndlr), je me place d’un point de vue plus personal et vrai, je commence Certains de mes travaux demandent me demandent de m’impliquer enfin à utiliser, accepter mes émotions, mes désirs et mes décisions. physiquement. Par exemple, dans « This Is What You Wanted ( Self Portrait with Onions) », j’ai tranché des ognions pour produire quelques V: Peux-tu nous parler un peu de ta pratique? Où trouves-tu ton larmes, pour représenter physiquement la façn dont je pourrais me inspiration, comment procèdes-tu lorsque tu entames un nouveau travail, sentir. Malheureusement, ce procédé n’a pas fonctionné comme prévu, quels mediums préfères-tu travailler, et pourquoi? et je me suis donc collé l’oignon directement dans les yeux. M.C: Chaque pièce part d’une inspiration, en général un souvenir La nature méditative du dessin prête à la contemplation, et à une récurrent. Les titres sont soit des mantras soit des citations prisent éventuelle acceptation des sentiments associés aux images. C’est une directement de discussions personnelles. Je fais des photographies puissante réflection de nous-même. Le procédé peut amener à une de moi rejouant un scénario afin de faire apparaître les sentiments responsibilisation, à une compréhension de qui je suis, et de qui je entourant cette situation. Ces photos sont ensuite utilisées comme pourrais être. base pour les dessins. Tout au long de l’évolution du dessin, je suis continuellement obligé de « naviguer » entre l’image de base et le V: Le but de ce magazine est de montrer que les relations entre différentes dessin qui s’en inspire. pratiques _mode, art,illustration, graphisme..._ sont aujourd’hui beaucoup Mes dessins sont construis par différentes couches de poudre graphite

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V E I N E ILLUSTRATIONS

Full of me, graphite on paper, 50” x 38” plus complexes et liées entre elles, et qu’il est un peu désuet de considérer, comme on l’enseigne encore dans certaines écoles d’art, que l’illustration ou le design par exemple, ne sont pas de l’art. Comment te places tu par rapport à ton travail? Cherches-tu, dans ta démarche personnelle, à explorer d’autres disciplines? M.C: Je me nourris quotidiennement d’images- art, mode, culture populaire, curiosités, design, photographies d’évènements actuels, etc. Une partie du travail d’un artiste est de trier toutes ces informations, afin de trouver l’information. Je trouve qu’aborder d’autres médias est excitant, et permet de nourri mes dessins. Je pratique la photographie, la performance, la vidéo et le design, afin de garder mon procédé frais et engageant. V: Peut-être ne te considères-tu pas toi-même comme exclusivement illustratrice? M.C: Je me considère comme une artiste. Je suis intéressée par beaucoup de mediums différents, et par l’idée de brouiller les frontières entre les genres. V: Chercher à vivre de l’illustration demande quelques obligations pour la protection des travaux, leur diffusion, leur financement... Autant de choses qui peuvent paraître un peu déroutantes. Si tu devais donner un conseil à quelqu’un qui cherche à se lancer, ce serait quoi? M.C: - Être passionné. - Se défier soi-même. Ne pas se reposer sur ses lauriers. - Fixer ses propres buts et ses propres deadlines. Et s’y tenir. - Lire des livres sur le business de l’art. Apprivoiser le côté commercial du monde de l’art. Faire des cartes de visite. Faire des concours et des expositions. - Apprendre les nouvelles technologies et rester connecté. Avoir un site internet et une présence virtuelle est la clef pour être à la fois actif et accessible. - Les contacts. Montrer que vous vous souciez des gens que vous rencontrez. - Être une éponge. Rester ouvert à la sagesse et aux avis de ses mentors et aînés. Réfléchir à leurs suggestions. Elles peuvent apporter quelque

Too much, but never enough (Drowning in LOKO), graphite on paper, 50” x 38”

chose. - Connaître ses inspirations et les creuser. Trouver le moyen d’être émerveillé et nourri tous les jours. - Assimiler des modèles de travail et exploiter son talent créatif. Tirer avantage du temps lorsque l’on se sent productif. - Croire en soi. Si l’on ne le fait pas, personne ne le fera. V: Pour finir, peux-tu nous parler de tes projets en cours? M.C: Je travaille sur une nouvelle série, « The Between Spaces », où j’explore l’espace entre art et vie, fantasme et réalité, et les oppositions entre différentes dimensions. Je suis intéressé par la dynamique, la richesse des distances entre plusieurs styles de dessins, de photographie, de films, de performances. Je suis vraiment excitée par les possibilités et toutes les nouvelles perspectives qui s’ouvrent à moi avec ce nouveau projet!

Vous pouvez retrouver Melissa sur internet via:

www.melissacookeart.com melissacooke.tumblr.com www.twitter.com/melcookie

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INTERVIEWS

Vacuum #2, Graphite on paper, 50” x 38”

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V E I N E ILLUSTRATIONS

MELISSA COOKE

Hyper Realism As Poetry By Guillaume Ferrand

For this first issue, I was really thrilled to receive a positive answer from Melissa Cooke. Following her work for two years now, I thought it could be interesting to learn more about her practice, and the universe she gives us to see through her images, composed by different layers of violence and peace. She spoke with us about self involvment, technic and art. VEINE: Hello Melissa, could you present yourself a little bit? Who are you, where do you live...? MELISSA COOKE: My name is Melissa Cooke and I was born and raised in the Midwest of the United States. I studied Art at the University of Wisconsin-Madison. V: What is your cursus? How did you came to what you do today? M.C: The processes and the making were always of interest to me. Even as a child, I needed to reproduce the world on paper. Drawing is, and always has been, an obsession of mine. I simply can’t stop making. I’ve never feared my place in the art world; I just always felt there was room for me. That in the making and the constant need to create, I would find my voice. Over the years, I learned how to navigate my skill to make it part of the contemporary dialog. I emulated, mimicked, and mocked forms of conceptual art in order to better understand it and how to utilize it. Now, in “Lost Inside You”( her last series approaching sexuality and genders confusion, ), I’m coming from a more personal and honest place, finally starting to embrace my emotions, desires, and decisions. V: Can you tell us a little bit about your practice? Where do you find your inspiration, how do you proceed when you start a new work? And about the fact, of course, that you use grafite and brushes, which is pretty unusual? M.C: Each piece starts with an inspiration, usually a reoccurring thought or memory. The titles are either mantras or quotes taken from personal conversations. I photograph myself as I reenact a scenario and conjure feelings surrounding that situation. Those photos are then used as source imagery for the drawings. Through the drawing process, I am continually forced to confront the issue that inspired the piece. My drawings are made by dusting thin layers of graphite onto paper with a dry brush. The softness of the graphite provides a smooth surface that can be augmented with details by erasing. No pencils are used in the work, allowing the surface to glow without the shine of heavy pencil marks. Illusion dissolves into brush work and the honesty of the material. The scale of the drawings demands a physical interaction with the work. I traverse a path, back and forth, first to work intimately with the surface and then to see the piece from a distance. This dance with my drawing has become a ritual, and ultimately, a release. V: For what I know about your work, there’s an important place left to sexuality, and most of your images are kind of visually violent_as touching, not literally, but most on the sensation it creates. You work a lot with selfportraits too. How did you develop those different axes of your work? Is this violence necessary, meaningful? M.C: I manipulate myself to delve into more universal themes and

feelings. Through portraiture, I reflect on personal experiences, relationships, and emotions. Some of the pieces involve self infliction. For example, in “This Is What You Wanted (Self Portrait with Onions)”, I chopped a pile of onions to induce tears, to emulate how I thought I should be feeling. Unfortunately, the chopping didn’t make me cry as planned, so I rubbed the onions directly into my eyes. The meditative nature of drawing lends to contemplation and an eventual acceptance of the feelings associated with the image, an intense self reflection. The actual doing can lead to empowerment, and an understanding of who I am, and who I could be. V: We try with this magazine to show that relations between differents practises _fashion, art,illustration, graphism... _are today really more complex and bounded together, and that it’s kind of old-fashioned to considerate, like we can still learn it in some art school, thatillustration and design for example, are not art. Considering that, where do you place yourself compared to your work? Do you try to explore others disciplines? M.C: I bombard myself with imagery every day- art, fashion, pop culture, oddities, design, photographs of current events, etc. Part of the job of an artist is to sift through all of that information, absorbing inspiration from the best of it all. I find delving into other medias to be exciting, and ends up informing my drawing. I work in photography, performance, video, and design in order to keep my process fresh and engaging. V: Maybe you don’t even considerate yourself specifically as an illustrator? M.C: I consider myself as an artist. I am interested in many mediums, and in blurring the boundaries between genres. V: Deciding to live by illustration demands some obligations as works protection, their diffusion, their financing... Such things that can appear a little bit disconcerting. If you had an advice for someone trying to start, what would it be? M.C: - Be obsessed. - Challenge yourself. Don’t get too comfortable. - Set your own goals and deadlines. Stick to them. - Read Art Business books. Practice the business side of the art world. Make business cards. Enter competitions and exhibitions. - Learn technology and stay connected. Having a website and a web presence is key to being accessible and active. - Network. Show you care. - Be a sponge. Stay open to the wisdom and advice of your mentors and elders. Humor their suggestions; they may be onto something. - Know your inspirations and seek them out. Find ways to be amazed and energized every day. - Learn your work patterns and exploit your creative spells. Take full

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advantage of times when you are feeling productive. - Believe in yourself. If you don’t, no one else will. V: And as a conclusion, can you tell us some things about your current projects? M.C: I’m working on a new series, “The Between Spaces”, where I am exploring the space between art and life, fantasy and reality, and the push and pull between dimensions. I am interested in the dynamic, rich space between genres- drawing, photography, film, performance. I am really excited by the possibilities and many new directions I can take with this new body of work!

You can find Melissa on the internet via:

www.melissacookeart.com melissacooke.tumblr.com www.twitter.com/melcookie

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BERNAL

MONTSE

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PETITS PLAISIRS/LITTLE PLEASURES

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PETITS PLAISIRS/LITTLE PLEASURES

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V E I N E ILLUSTRATIONS

JULES .JULIEN Violente Délicatesse Par Guillaume Ferrand

Le travail de Jules Julien appartient à ce monde si particulier, semi-existant, entre réalité et onirisme, où les personnages, composés de toutes pièces, prennent pourtant aisément tout leur sens. La transparence de certains sujets les rend aériens et nous attirent autre part, où nous ne sommes pas, et où l’on souhaiterait , parfois, se rendre. Il nous livre ici un peu de sa vision sur l’univers créatif auquel il appartient. 26


INTERVIEWS

V: Bonjour, veux-tu bien te présenter? Qui es-tu, où es-tu basé...? J.J: Je vis et travaille à Paris. Je fais de l’illustration et du design graphic. V: Quel est-ton parcours? Comment en es-tu arrivé à ce que tu fais aujourd’hui? J.J: Après mes études j’ai travaillé une dizaine d’année en tant que directeur artistique dans la pub, en tant que salarié puis en indépendant. je me suis mis à l’illustration sur le tard. Enfin, j’en pratiquais avant, mais j’ai mis du temps à décider d’en faire mon métier. J’ai publié mon travail sur un blog, fait un book et démarché… De fil en aiguille… V: Peux-tu nous parler un peu de ta pratique? Où trouves-tu ton inspiration, comment procèdes-tu lorsque tu entames un nouveau travail, quels mediums préfères-tu travailler, et pourquoi? J.J: C’est un peu vaste. Je puise dans notre monde et dans le mien, un oeil dehors, un oeil dedans. Quand j’entame un travail, c’est en général une combinaison de ça, et du client, quand je travail pour un client bien sûr. Je travail sur Mac, principalement avec Illustrator. J’aime la pureté qu’il est possible de rendre avec. Je préfère une bonne idée qu’un bon coup de pinceau. V: Depuis tes débuts, as-tu eu des difficultés à te faire une place dans ce milieu? Ou les choses sont-elles allées plus vite que tu ne l’imaginais? J.J: Mon regard à changé au fur et à mesure que j’ai “avancé”, et il change encore sur ce que j’attend de mon travail. Plus que de me faire une place, je voulais faire MA place. Ce que je veux dire ,c’est que je cherche avant tout à faire ce qui m’intéresse. Mon chemin dans le milieu a été assez rapide, mais mon expérience dans la pub m’a aussi servi. V: Te considères tout avant tout comme illustrateur, ou estimes-tu que ta pratique va au-delà de cette catégorisation? J.J: Je ne cherche pas à mettre vraiment de nom sur ce que je fais, c’est vrai que j’ai mieux à faire. Mais en anglais je dirais “graphic artist”, contrairement en France où tout est compliqué. C’est un problème quand même quand on me demande quel est mon travail, je dis souvent que je suis l’illustrateur de Grazia, au moins ça tout le monde connaît, je n’ai pas à me fatiguer. Mais ce n’est que la partie immergée de l’iceberg … Mon médium est le dessin ou le design graphic, mais je crois que mon travail est plus personnel et conceptuel. J’aime changer d’univers, de la presse à l’impression textile, d’expositions collectives ou personnelles à la pub ou au design. V: Que penses-tu du monde de l’illustration aujourd’hui? Les rapports sontils plus faciles que dans d’autres milieux? C’est en tout cas l’impression que j’ai eu en vous contactant les uns les autres. Est-ce vrai ou...? J.J: Ben je ne vois pas trop quels sont les autres milieux… Je crois que le monde de l’art graphique est encore très mal connu (et reconnu) en France. La différence est radicale avec l’Angleterre par exemple. Partager son travail c’est aussi faire connaître sa discipline. C’est peut être pour ça qu’on est plus partant pour informer, en plus,

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dans le cas présent je viens des alentours de Nîmes, alors j’ai dit oui. V: Le but de ce magazine est de montrer que les relations entre différentes pratiques _mode, art, illustration, graphisme..._ sont aujourd’hui beaucoup plus complexes et liées entre elles, et qu’il est un peu désuet de considérer, comme on l’enseigne encore dans certaines écoles d’art, que l’illustration ou le design par exemple, ne sont pas de l’art. J’ai la sensation aujourd’hui que ces disciplines regardent constamment vers l’art contemporain, alors que l’échange est beaucoup plus difficile dans l’autre sens. Comment te places tu par rapport à ton travail? Cherches-tu, dans ta démarche personnelle, à explorer d’autres disciplines? J.J: J’y ai en fait déjà un répondu plus haut, j’aime les chassé-croisés entre les disciplines. Je pense qu’aujourd’hui il y a un vrai aller-retour entre l’art et le design, dans les deux sens. Combien de produit dérivés d’artistes, ou de grand nom de la photo comme Nan Goldin ou Cindy Sherman retrouve-t-on dans la pub. Après je crois que la différence entre design et art est très claire, le design d’une chaise est rarement philosophique, je ne regarde pas une photo de Nan Goldin comme je regarde une de ses affiches pour la sncf. Une personne, deux travaux différents, pour deux engagements différents. V: As-tu l’impression que le statut d’illustrateur est mieux reconnu aujourd’hui qu’il y a quelques années, grâce à internet et aux blogs, par exemple? Est-ce toujours aussi difficile de vivre de l’illustration? J.J: Comme je le disais plus haut, oui, je pense que le statut d’illustrateur est mieux reconnu en France, mais vraiment moins qu’à l’étranger. La différence est nette. Je travaille beaucoup plus en dehors de nos frontières. Bien sûr internet y est pour quelques-chose, à 100% même. Financièrement, je ne crois pas que beaucoup de gens choisisse nt ce domaine pour l’argent, on peut en vivre, mais c’est bien d’avoir plusieurs cordes à son arc. V: Par rapport à cela, comment fonctionnes-tu lorsque tu réalExtrait de la série de posters “Rébus”, ises une commande, as-tu des 80x120 cm exigences particulières? J.J: Non il faut que je le sente, que ça me fasse envie, je refuse beaucoup de choses. J’ai trois agents à Paris, à NY et à Tokyo, ce sont eux qui négocient les prix, mais je ne suis jamais obligé de dire oui. V: Quelle a été ta meilleure expérience? (rencontres, commandes, projets...) J.J: C’est sur mes expositions solo que je prend le plus de plaisir. Ma première était à Tokyo, à la Galerie Diesel. Je vais souvent au Japon, que j’aime beaucoup, l’invitation de la galerie m’a fait doublement plaisir pour ça. Ma démarche était très personnelle, comme si je voulais leur rendre la pareil, pour tout ce que leur pays m’avait offert. L’affiche ressemblait d’ailleurs à un cadeau surprise avec un gros nœud sur une fillette. L’exposition s’appelait “Cadavres Exquis”. J’ai travailler 3 mois seul sur ce projet, le voir réalisé in situ était presque émouvant. J’ai également créé l’an passé dans une chapelle en Mayenne (réinvestit en centre d’art contemporain), une installation appelée “AIMER/


V: Chercher à vivre de l’illustration demande quelques obligations pour la protection des travaux, leur diffusion, leur financement... Autant de choses qui peuvent paraître un peu déroutantes. Si tu devais donner un conseil à quelqu’un qui cherche à se lancer, ce serait quoi? J.J: Je lui dirais de suivre son instinct. De travailler tant que faire se peut contre salaire mais de ne pas refuser des plan mal payés s’ils lui font envie. C’est un métier où l’on est son propre juge, son premier spectateur. Se poser honnêtement la question de savoir si on trouverait ça bien en le découvrant, si on n’en était pas l’auteur… Et ne pas être trop conciliant dans son jugement. V: Pour finir, peux-tu nous parler de tes projets en cours? J.J: Je travaille en ce moment sur plusieurs projets en même temps. Je viens de finir une illustration pour les Inrocks. Je réalise un projet pour l’application Granimator sur ipad , qui sortira au début de l’été et qui s’appelle Chimeras. Je travaille aussi pour une boite de design à Shanghai pour laquelle je réalise une série d’objets et de posters que j’ai appelé “Eternal Adieu”. La présentation aura lieu à Shanghai lors d’une expo en juillet. Enfin, je commence une collaboration avec une équipe Suisse qui réalise un film sur les Freeters japonais pour lequel je fait l’affiche et l’habillage.

Vous pouvez retrouver Julien sur internet via:

www.julesjulien.com julesjulien.tumblr.com twitter.com/julesjulien

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je crois que la différence entre design et art est très claire, le design d’une chaise est rarement philosophique, je ne regarde pas une photo de Nan Goldin comme je regarde une de ses affiches pour la sncf.

MARIE”. Travailler dans, et pour ce lieu, a été une très belle surprise.

première page: Extrait de la série “Cadavres exquis”, Tirages pigments numérique sur papier semi-brillant, 100x150 cm ci-contre: “Aimer/Marie”, exposition personnelle à la Chapelle des Calvairiennes, France (organisée par Matthias Courtet)

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INTERVIEWS

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“Français”, 150 posters de 80x120 cm, Exposition commune “Nuit Blanche 3” (organisée par Matthias Courtet)

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JULES .JULIEN Violent Delicacy By Guillaume Ferrand Jules Julien’s work belongs to this so particular world, half-existing, between reality and dreams, where characters, even built from every pieces, easily take their whole sense. Some subjects’ transparency makes them aerial aériens and takes us somewhere, where we’re not, and where we’d like, sometimes, to be. He brings here to us here a little bit of his views on the creative universe he belongs to. V: Hello, could you present yourself a little bit? Who are you, where do you live...? J.J: I live and work in Paris. I’m an illustrator and a graphic designer. V: What is your cursus? How did you came to what you do today? J.J: After my studies I worked during ten years as an artistic director in advertising. First employee and then independant, I started illustration quite late. I mean, I was practicing before, but it took time before I decide to make it as my work. I published my work on a blog, set up a portfolio and took steps... One thing leading to another... V: Can you tell us a little bit about your practice? Where do you find your inspiration, how do you proceed when you start a new work, which mediums do you prefer to use, and why? J.J: It’s a little bit vast. I draw from our world and from mine, one eye in, one eye out. When I start a new work, it’s generally a combination of all of this, and of the client when I work for one of course. I work on Mac, mainly with Illustrator. I love purity it’s able to provide. I prefer a good idea rather than a good brushstroke. V: From your first steps, did you have difficulties to make your place in this world? Or things went quicker than you expected? J.J: My vision onto it has changed as I « moved forward », and it’s still changing considering what I’m waiting from my work. More than making me a place, I wanted to make MY place. What I want to say is that I try above all to do what I’m interested into. My way into this world has been pretty quick, but my advertising experience helped me too.

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V: Do you consider yourself first of all as an illustrator, or do you estim that your practice goes beyond this categorisation? J.J: I don’t really want to put a name on what I do, honestly I have better to do. But in english, I’d say « graphic artist », compared to France, where everything is more complicated. It’s a problem when someone asks “Release”, me what I do for a living, though. series of four posters Most of the time, I say I’m the GraSilkscreen, zia illustrator, at least everybody 60x80cm knows it, I don’t have to think too much. But it’s just the iceberg’s immersed part... My mediums are drawing and graphic design, but I think my work is more personal and conceptual than just a medium. I love to travel from an universe to another, from press to textile printing, from collective or individual exhibitions to advertising or design. V: What do you think of the illustration world today? I’ve noticed, while contacting each one of you, that the exchange is pretty easy and quick, is that just an idea or relations are more simple than in others categories? J.J: Well, I don’t really see what the others worlds can be... I think the art graphic world is still very unknown (and accepted) in france. The difference is radical, compared to England for example. Sharing my work is also making my discipline more known. It’s maybe for that reason that we’re ok to inform, moreover in that case, because I’m from around Nîmes (the town where I study, ed.), so I said yes. V: We try with this magazine to show that relations between differents practises _fashion, art, illustration, graphism... _are today really more complex and bounded together, and that it’s kind of old-fashioned to


considerate, like we can still learn it in some art school, that illustration and design for example, are not art. Considering that, where do you place yourself compared to your work? Do you try to explore others disciplines? J.J: In fact, I already answered this before, I love crossovers between categories. I think there’s, today, a real exchange between art and design, in both ways. How much artists’ tie-in products, or famous photography names as Nan Goldin or Cindy Sherman making ads. Besides that, I think the difference between design and art is obvious, a chair design is rarely philosophical, I don’t watch a Nan Goldin picture as I would watch one of her sncf poster (sncf is the french national trains compagny, ed.). One person, two different work, for two different engagement.

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V: Do you have the sensation that the illustrator status is more well recognized than some years ago, thanks to the internet and blogs for example? J.J: As I was evoking this before, yes, I think illustrators’ status is more accepted in France, but really less than in foreign countries. The difference is clear, I work a lot more out of our borders. Of course the internet is one of the causes, for 100% in fact. Financially, I don’t believe a lot of people chose this discipline for money, you can live by it, but it’s better to have several strings on your bow. V: About that, how do you operate when you work for an order? Do you have some particular demands? J.J: No, I have to feel it, to want it, I refuse a lot of things. I have three agents in Paris, NY and Tokyo, and they negociate the prices, but I’m never obliged to say yes. V: what has been your favorite experience? (people, orders, projects...) J.J: I really have pleasure during my solo exhibitions. My first one was in Tokyo, at the diesel Gallery. I often go to Japan that I really love, the gallerie’s invitation gave me so much pleasure because of that. My step was really personal, like if I wanted to give them back something for everything they did for me. The poster was moreover looking like a surprise gift, with a big bow on a little girl. The exhibition was called « Cadavres Exquis ». I worked 3 months alone on this project, seeing this realized in situ was nearly moving. I creating an installation last year too, called « AIMER/MARIE », in a chapel in Mayenne (FR), reinvested in a contemporary art center. To work into and for this place was a beautiful surprise. V: Deciding to live by illustration demands some obligations as works protection, their diffusion, their financing... Such things that can appear a little bit disconcerting. If you had an advice for someone trying to start, what would it be? J.J: I’d tell him to follow his instinct. To work as much as possible for salaries but not to refuse any badly paid plan if they seem interesting. It’s a job where you’re your own judge, your first spectator. You have to honestly question yourself to know if you’d like what you create if you weren’t the author... And try not to be too conciliatory in your judgment. V: And as a conclusion, can you tell us some things about your current projects? J.J: I’m currently working on several projects in the same time. I just finished an illustration for the Inrockuptibles (a french magazine, ed.). I realize a project for the Ipad application Granimator, that will come out at the beginning of summer under the name of Chimeras. I also work for a design agency in Shanghai for the one I realize a series of objects and posters I called « Eternal Adieu ». The presentation will be set up in Shanghai during an exhibition in July. Finally, I start a collaboration with a Swiss team making a movie about the japanese Freeters for the one I made the poster and the dressing.

You can find Julien on the internet via:

www.julesjulien.com julesjulien.tumblr.com twitter.com/julesjulien

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PETITS PLAISIRS/LITTLE PLEASURES

SIL J A GÖ T Z

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V E I N E ILLUSTRATIONS

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INTERVIEWS

JOHN PAUL

THURLOW

John Paul est un personnage particulier. Son approche personnelle des magazines et de leurs couvertures lui permet de les dessiner, les reproduire et les décortiquer mieux que personne. Entre son expérience personnelle et sa vision du monde de la création, il nous livre dans de longues réponse un peu de ce que l’on cherche à savoir en découvrant son travail pour la première fois.

Par Guillaume Ferrand VEINE: Bonjour, veux-tu bien te présenter? Qui es-tu, où es-tu basé...? J.P THURLOW: Mon nom est John Paul Thurlow. J’ai fait des études à Goldsmiths à Londres. Je suis directeur artistique et illustrateur. Je vis à New-York et travaille maintenant pour une agence de publicité. V: Quel est-ton parcours? Comment en es-tu arrivé à ce que tu fais aujourd’hui? JPT: Le projet des Couvertures a commencé quand j’ai arrêté de travailler durant quelques mois en 2009. J’étais épuisé et ai décidé de partir en retraite au Japon, où j’ai vécu dans un temple Boudhiste. Au bout d’un moment, j’y ai vu plus clair et ai commencé à dessiner ce qui se trouvait dans ma chambre, dont un des éléments été un magazine que j’avais acheté pour lire dans l’avion. Je l’ai dessiné, encore et encore, et j’ai réalisé que je tenais quelque chose. V: Peux-tu nous parler un peu de ta pratique? Où trouves-tu ton inspiration, comment procèdes-tu lorsque tu entames un nouveau travail, quels mediums préfères-tu travailler, et pourquoi? JPT: Les magazines sont en général des choses dispensables mais rien n’est plus capable de représenter leur culture et leur époque. Regarder de vieux magazines peut s’avérer être très nostalgique, et les couvertures sont un un concentré de ces sensations. V: Ton travail est basé sur les couvertures de magazine. Qu’est-ce que tu trouves intéressant dans le fait de dessiner ces images, de les reproduire sachant qu’elles existent déjà? Y a-t-il aussi un intérêt particulier concernant les magazines en eux-même, en tant qu’objets? JPT: Les grandes couvertures de magazines sont de vraies pièces de design, souvent plus compliquées qu’elles en ont l’air. J’aime ce pouvoir et ce mystère. Jouer avec, les perturber, les personnaliser, prendre quelque chose de très policé et commercial, et le défoncer pour l’adapter à mes propres besoins - transformer un objet de masse en un objet unique. Parfois, je vais prendre une couverture et la changer totalement, en utilisant une image différente de celle qu’il y avait à l’origine par exemple. À d’autres moments, les changements vont être plus subtils, mais oui, j’apprécie “J’étais épuisé et ai de dessiner une image déjà existante, décidé de partir en retraite au ça a du sens pour Japon, où j’ai vécu dans un moi, considérant mes expériences temple Boudhiste” passées.

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Il y a quelque chose de spécial avec le magazine en lui-même, dans le fait qu’il est produit en grand nombre. Nous le savons tous, et en voyons même les multiples copies lorsque l’on en achète un, mais tout cela change lorsque l’on commence à lire. On tient le magazine dans nos mains, et il devient notre. On reste dessus plusieurs semaines, on s’en détache, on y revient, jusqu’à ce qu’il devienne utilisé et unique pour nous. À partir de là, aucune autre copie n’importe. Pour moi, le procédé de séléction est très instinctif. C’est comme un coup de foudre, je m’approche d’un kiosque à journaux et quelque chose sort du lot, cela peut être une image, la couleur, la typographie (ou le manque de...), ou même un format inhabituel. C’est mon « test à l’acide » du travail du créateur de la couv. Bien sûr, les gens ne cherchent pas tous la même chose... J’ai l’oeil éduqué et un agenda spécifique. J’ai besoin d’être mis à l’épreuve, mais au moment où je choisis, je suis ouvert et passif. Le titre du magazine peut ne pas être pertinent, mais les magazines de design, de culture et de mode sont en général meilleurs en terme de couverture, et c’est probablement pour cela qu’ils représentent la plus grosse partie de mes dessins de Couvertures. Mon processus de dessin de couvertures suit toujours le même schéma. Une fois que j’ai choisi le magazine, je pose le format, puis le titre, en faisant très attention de respecter la typo. J’ai appris à dessiner sur du A2. Si le format est plus petit, on perd en détails, s’il est plus grand le dessin prend trop de temps et je m’en lasse avant d’avoir fini. Ensuite, je dessine les contours, toujours en faisant très attention, sachant que les petits détails sont là où les similarités se cachent. Puis les différents tons, je commence en général en partant des yeux, puis le nez, la bouche, les cheveux, le corps, le fond... À ce moment là, le dessin a un ou deux jours, et j’ai déjà développé un ensemble d’idées et de sentiments sur ce que je fais... Ils trouvent naturellement leur place dans le dessin par des gribouillages, des mots, d’autres dessins... Il y a enfin un moment où je vais scanner l’ensemble et jouer avec les niveaux sous Photoshop. Mon style n’est pas basé sur une idée de perfection, donc je n’utilise pas Photoshop pour retoucher les « erreurs ». Je ne crois pas à l’idée d’erreurs. J’utilise Photoshop pour calquer les dessins et exporter les fichiers pour internet et l’impression. V: Que penses-tu du monde de l’illustration aujourd’hui? J’ai constaté en vous contactant les uns les autres que l’échange est plutôt facile et rapide, est-ce juste une impression ou les rapports sont plus simples que dans d’autres milieux? JPT: Je suis à la limite du monde de l’illustration. Je n’ai pas d’agent. La vérité, c’est que c’est dur de bien vivre de l’illustration, mais l’illustration est plus intéressante maintenant qu’elle ne l’a jamais été,


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“Queercanon #01: Bethnal Garth Queen of the Green”, Work in progress, Pencils avec un pluralisme de styles et une grande pluralité de fait-main et de travaux informatiques. V: Le but de ce magazine est de montrer que les relations entre différentes pratiques _mode, art,illustration, graphisme..._ sont aujourd’hui beaucoup plus complexes et liées entre elles, et qu’il est un peu désuet de considérer, comme on l’enseigne encore dans certaines écoles d’art, que l’illustration ou le design par exemple, ne sont pas de l’art. JPT: Je dessine parce que ça me rend heureux. C’est ma thérapie. Je travaille dans la pub parce que c’est le boulot le plus amusant que j’ai trouvé en étant bien payé. Pour moi, un bon directeur artistique doit posséder des talents créatifs et un esprit curieux et éclairé. L’idée doit toujours venir en premier... La meilleure façon d’exprimer une idée devient habituellement claire au moment même où elle est développée. Il est important aujourd’hui de travailler avec toutes les options que l’on a. C’est une approche ou diversifiée, ou intégrée, de la créativité. Je fais beaucoup d’expertises numériques, énormement d’impressions, et un peu de radio et de TV. C’est un privilège de pouvoir apprendre tout ça et d’être capable de visualiser comment votre idée va circuler correctement dans les médias de masse. V: Par rapport à cela, comment fonctionnes-tu lorsque tu réalises une commande, as-tu des exigences particulières? JPT: Quand il s’agit de demandes concernant l’illustration, je travaille uniquement sur des projets qui me touchent, car je prends sur mon temps libre pour le faire. J’ai également découvert que si je ne sens aucune connection je vais rater, ou trouver une excuse pour ne pas le faire. C’est important de savoir quand dire oui ou non. J’ai très peu de demandes. J’ai un rythme journalier, je travaille à mon propre rythme. Je dois avoir un support de base de qualité si une bonne ressemblance est requise. J’ai besoin de sentir que c’est une véritable collaboration. De ma propre expérience, les meilleurs commissions viennent de gens créatifs qui ne peuvent pas dessiner – Ils sont de cette façon sensibles à l’idée et peuvent déjà voir comment je peux me l’approprier. V: Chercher à vivre de l’illustration demande quelques obligations pour la protection des travaux, leur diffusion, leur financement... Autant de choses

“Queercanon #01: Bethnal Garth Queen of the Green”, Pencils

qui peuvent paraître un peu déroutantes. Si tu devais donner un conseil à quelqu’un qui cherche à se lancer, ce serait quoi? JPT: Un conseil? Comprendre comment votre travail va être utilisé. Ne signez rien qui réduirait vos droits de montrer ou reproduire votre travail, encore moins à perpétuité. Ne revoyez vos exigences que si c’est pour quelque chose qui vous plaît vraiment. Travaillez gratuitement au début, si vous le devez, tant que c’est pour de bons projets. Soyez honnêtes avec vous même, posez vous la question de savoir si votre art vient d’un endroit au plus profond de vous qu’il sera dur de compromettre, ou si vous aimez simplement dessiner. L’un n’est pas meilleur que l’autre; C’est simplement que les gens de la seconde catégorie trouvent généralement ça plus facile de faire de l’illustration un métier. Il faut toujours accepter une deadline et ne jamais accepter plus que ce que votre temps permet. Conservez précieusement votre temps. Il n’y a rien de pire que d’être stressé quand vous essayez d’être créatif. Travaillez tous les jours. Travaillez dur parce qu’après quelques mois vous regarderez en arrière pour réaliser combien vous avez évolué. Tenez votre blog à jour autant que faire se peut, partagez vos travaux sur des groupes Flickr. Contactez les gens dont vous aimez le travail. Postez vos travaux sur des sites référentiels comme Pinterest, Dropular, Ffffound etc. Commentez les travaux des autres... Faites d’internet votre portfolio. V: Pour finir, peux-tu nous parler de tes projets en cours? JPT: Ces derniers mois ont été complètement fous pour moi. On m’a demandé de dessiner une affiche pour le film Hesher, j’ai été contacté par des musiciens célèbres pour la création de produits dérivés, j’ai gagné deux prix pour des dessins que j’avais réalisé pour une campagne de pub de charité, et j’ai quitté Londres pour venir vivre à New-York. Ça a été dur de trouver du temps pour simplement m’asseoir et dessiner mes propres trucs, mais ça devrait aller mieux maintenant!

Vous pouvez retrouver John Paul sur internet via:

johnpaulthurlow.blogspot.com twitter.com/jptcovers

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INTERVIEWS

“Cover 95”, Pencils

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V E I N E ILLUSTRATIONS

“Grafik”, Pencils

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JOHN PAUL

THURLOW

John Paul is a particular character. His personal approach of magazines and their covers allows him to draw, reproduce and dissect them better than no one. Through his personal experience and his vision of creative world, he brings us with long answers a little bit of what we try to know when we discover his work for the first time.

By Guillaume Ferrand VEINE: Hello, could present yourself a little bit? Who are you, where do you live...? J.P THURLOW: My name is John Paul Thurlow. I went to college in London at Goldsmiths. I am an art director and illustrator. I live in New York and right now I work for a large advertising agency. V: What is your cursus? How did you came to what you do today? JPT: The Covers project began when I had a break from work for a few months in 2009. I was burnt out and decided to go on a retreat to Japan where I lived in a Buddhist temple. After a while my mind cleared out and I started to draw the contents of my room, one of which was a magazine I had bought to read on the flight. I drew it, drew it again, and again. I realized I was on to something. V: Can you tell us a little bit about your practice? Where do you find your inspiration, how do you proceed when you start a new work? JPT: Magazines are essentially disposable things but they do a wonderful job of capturing a cultural moment. Looking back at old magazines can be a very nostalgic experience and magazine covers are a concentrated form of this feeling. V: Your work is based on magazines covers. What do you find interesting in the fact of drawing those images, on reproducing an image already existing? Is there a special interest with the magazine too, as itself, as an object? JPT: Great magazine covers are iconic pieces of design and are often more complicated than they first seem. I like that power and that puzzle. Playing with it, disrupting it, personalizing it. Taking something highly polished and commercial and fucking it up to my own needs - turning a mass-produced object into a one-off. Sometimes I’ll take a magazine cover and totally change it, using a different image to what was originally there. Sometimes the changes are subtle, but yes I enjoy drawing an existing image because it has meaning to me from a previous experience. There is something special about the magazine itself in that it is produced in large numbers, we all know this and even see the multiple copies when we buy but all this changes when you start to read. You hold the magazine in your hand and it is yours alone. You keep in around for weeks as you dip in and out. It becomes worn and unique to you. None of the other copies matter anymore. The selection process is very instinctive. It’s like love at first sight when you approach the newsstand and something jumps out, be it the image, color, typography (or lack of), or even an unusual format. That’s the

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« acid test » of the cover designer’s work. Of course people look for different things… I have an educated eye and a specific agenda. I want to be challenged, but in that moment I am open and passive. The magazine title is irrelevant, but design, culture and fashion magazines usually do a better job with their covers and that’s probably why they take the lion’s share of the Covers drawings. My drawing process for covers always follows the same path. Once I have selected the magazine I will draw the format, then the magazine title taking great care with the typography. I have learnt to draw at A2. Any smaller restricts the detail, any bigger and the drawing takes too long and I lose interest before it’s finished. Next I will draw the outlines, again taking great care, as the small details are where the likeness is hiding. Then tone, I usually work from eyes, through nose, mouth, hair, body, background… by this time I’m usually a day or two into the drawing and have built up a set of thoughts and feelings about what I’m doing… naturally these start to find their way into the drawing by way of scribbles, words, random doodles and other drawings. At some point I’ll scan it all in and play with the levels in Photoshop. My style isn’t about perfection so I don’t use Photoshop to retouch ‘mistakes’. I don’t believe in mistakes. I use photoshop to layer drawings and to export files for web or print usage. V: What do you think of the illustration world today? I’ve noticed, while contacting each one of you, that the exchange is pretty easy and quick, is that just an idea or relations are more simple than in others categories? JPT: I’m on the fringes of the illustration world. I don’t have an agent. The truth is it’s hard to make a good living being an illustrator, but illustration is more interesting now than it’s ever been, with a pluralism of styles and a great mix of handmade and digital techniques at play. V: We try with this magazine to show that relations between differents practises _fashion, art, illustration, graphism... _are today really more complex and bounded together, and that it’s kind of old-fashioned to considerate, like we can still learn it in some art school, that illustration and design for example, are not art.Considering that, where do you place yourself compared to your work? Do you try to explore others disciplines? JPT: I draw because it makes me happy. It is my therapy. I work in advertising because it’s the most fun I can have and get paid well. For me being a great art director is a combination of great craft skills and having a bright, curious mind. The idea always must come first… the best way to express the idea usually becomes obvious as you’re thinking it through. It’s important these days to understand how to work with the


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Photoshoot by David Rowan

different channel options you have. This is a diversified or integrated approach to creativity. I have lots of digital expertise, plenty of print, and some radio and TV. It’s a privilege to learn it all and to be able to craft how your idea will flow through mass media in a joined-up way. V: About that, how do you operate when you work for an order? Do you have some particular demands? JPT: When it comes to illustration commissions I only work on projects that genuinely interest me as I’m giving up my free time to do it. I’ve also discovered that if I don’t feel this connection I will fuck up the whole thing or find an excuse not to work on it. It’s important to know when to say yes and when to say no. I have very few demands. I have a daily rate. I work at my own pace. I must have quality source materials if a good likeness is required. I need to feel that it’s a genuine collaboration. In my experience the best commissions come from creative people who can’t draw – in this way they are sensitive to the idea can already see how I can input. V: Deciding to live by illustration demands some obligations as works protection, their diffusion, their financing... Such things that can appear a little bit disconcerting. If you had an advice for someone trying to start, what would it be? JPT: Advice? Understand how your work will be used. Don’t sign anything that will restrict your rights to show or reproduce your work, certainly not in perpetuity. Only discount your rate if it’s something you truly love. Work for free if you have to at the start, as long as it’s on high profile projects. Be honest with yourself, does your art come from a deep place in inside that’s hard to compromise or do you just love to draw? One isn’t better than the other; it’s just that people who feel the latter usually find it easier to be a jobbing illustrator. Always agree a deadline and never take on more than you can do versus that time. Be conservative with your time. There’s nothing worse than feeling stressed when

you’re trying to be creative. Make work every day. Work hard because after a few months you’ll look back and realize how far you’ve come. Publish as frequently as you can your blog, share your work on Flickr groups. Reach out to people who’s work you like. Post your work to cataloguing sites like Pinterest, Dropular, Ffffound etc. Comment on other peoples work… network, make the whole internet your portfolio. V: And as a conclusion, can you tell us some things about your current projects? JPT: The last few months have been crazy for me. I was commissioned to draw a poster for the movie Hesher, approached by a famous musician to create some merch, won two awards for drawings I made for a charity ad campaign, and moved my life from London to New York. It’s been hard to find time to just sit down and draw my own stuff but it will happen soon!

You can find John Paul on the internet via:

johnpaulthurlow.blogspot.com twitter.com/jptcovers

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PETITS PLAISIRS/LITTLE PLEASURES

VANIA

ZOURAVLIOV 43


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PETITS PLAISIRS/LITTLE PLEASURES

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ALEXANDRE DUFOIX . Dessin Rebelle

Alexandre Dufoix dessine ce que l’on voudrait parfois ne pas voir, ce qu’il veut, ce qui l’attire, ce qui l’intrigue. Il retranscrit grâce à une technique impeccable un nomde qui lui est propre, mais qui parle à cette génération si particulière qu’est la notre. Celle des enfants de la fin du XXème siècle. Son travail nous parle de tout ça, et son interview en dit plus, pour notre plus grand plaisir.

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INTERVIEWS

première page: Gouache, aquarelle et crayons de couleur, A4 ci-contre: Gouache, aquarelle et crayons de couleur, format 10x15 cm

Je trouve qu’il y a beaucoup d’ individualités magiques qu’il faut montrer... La trisomie, les gens mutilés, les gens obèses, ceux qui ne s’aiment pas, ceux qui s’aiment mais qu’on aime pas...

VEINE: Bonjour, veux-tu bien te présenter? Qui es-tu, où es-tu basé...? ALEXANDRE DUFOIX: Je m’appelle Alexandre Dufoix, j’ai 27 ans, et j’habite Paris depuis un an et demi. Être parisien est donc encore nouveau pour moi. Je crois que je n’ai pas encore engrangé, compris et assimilé tous les codes de la vie parisienne. Je suis un provincial et je ne m’en cache pas. Je viens de saint - Malo mais j’ai pas mal bougé avant de m’établir sur Paris.

V: Quel est-ton parcours? Comment en es-tu arrivé à ce que tu fais aujourd’hui? A.D: Mon parcours est peut être un peu atypique. Cela s’est fait assez naturellement en fait. Je n’ai pas “réfléchi” mes études. Elles se sont imposées à moi comme des évidences, ou comme des ordres parentaux et professoraux. Après un bac littéraire options maths, latin et arts plastiques, j’ai fait Hypokhagne, pour faire plaisir à mes parents... Je peux l’avouer maintenant, après dix ans je pense qu’il y a prescription! Mais durant cette année intense d’études, j’ai compris qu’il me manquait le plus important pour moi... Le dessin. La philosophie, le latin, les langues étrangère_mortes ou vivantes_ ont été autant d’ ouvertures d’ esprit pour moi, mais tout ceci n était pas suffisant pour mon épanouissement. J’ai donc tenté les Beaux - Arts de Rennes, où j’ai été accepté. Mes parents avaient d’ autres plans pour moi, mais il m’a fallu prendre une décision, sans doute déjà prise deux ans avant par une professeure qui me voyait aux Beaux - Arts. Et comme en plus cela faisait chier mes parents... Ça tombait très bien! Mais ils m’ont soutenu, et je les en remercie. C’est grâce a eux que j’ai pu faire ça!

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Mais cette année aux Beaux - Arts a été assez terrible. Mes professeurs ne comprenaient pas mon travail plastique, mes envies, mes démons... De plus, certains élèves couchaient avec les professeurs pour avoir leur équivalence, afin d’ avoir leur année. Dans ce climat délétère, je n’ai pas senti que je pourrai m’épanouir convenablement. Je suis donc parti pour l’école d’art d’Avignon, mais, là encore, je suis allé de désillusion en désillusion. J’ai découvert une école aux moyens modestes, presque ridicules! Un directeur verdeur qui ne se souciait que des subventions de la mairie qu’il pourrait récupérer d’une manière ou d’une autre, et des élèves assez médiocres, castés le plus souvent pour leur belle gueule que pour un supposé talent... Bref! Tout ça n’a pas été bon non plus. Je suis navré de vous peindre ce triste tableau des écoles d’art publiques françaises, mais c’est bien ce qu’il se passe... Pire encore! Il faut savoir que mon travail plastique avait comme problématique “la recherche de l’identité par le biais de la perversion et des déviances sexuelles” Ils ont adoré! Adoré me démollir. Enseignants et étudiants, ainsi que le personnel d’entretien de l’école... J’ai trouvé mes dessins cachés, piétinés, et j’ai reçu des lettres d’ insultes. Tout ceci a donc été un peu difficile à encaisser. J’ai pris mon diplôme de troisième année et je suis parti dans une autre école, Les Beaux - Arts de Nîmes. Mais là je n’ai pas grand chose à en dire! Encéphalogramme plat. Mon but était d’ obtenir mon diplôme de cinq ans, le DNSEP, ce que j’ai fait. Mais cette rage m’a empêchée d’obtenir des félicitations... Ainsi que le sous - titre de mon mémoire, “Art ou illustration: lequel choisir?” Et j’ai défendu un diplôme du côté de l’illustration. Je ne voulais pas sortir de ces écoles comme étant artiste, mais illustrateur. V: De façon sous-jacente, l’illustration aux Beaux-Arts n’est pas vraiment bien considérée, et l’on a vu plus d’un élève abandonner pour s’orienter vers autre chose. Comment abordais-tu ton travail durant tes études afin de réussir à intégrer l’illustration dans ton projet personnel? Était-ce ton medium principal à l’époque? A.D: Envie de défendre la narration dessinée. Un challenge qui ne


Gouache, aquarelle et crayons de couleur, A4

m’a pas valu que des lauriers. Donc je suis ravi que vous posiez cette question! Sur l’acception hypothétique, bien sûr, de l’illustration au sein des Beaux - Arts. Nous savons que c’est illusoire... Encore étudiant, je faisais déjà des illustrations pour les magazine Têtu et WAD! Comble du paupérisme de l art! Mais je ne peux pas dire que j’ai fait de l’illustration mon médium d’expression privilégié. J’ai voulu faire de l’Art, mais à chaque fois que je montrais un dessin à un prof, on me disait, avec cet moue dédaigneuse qui leur allait si bien: “Mais c’est illustratif!”, “aucun professeur ne te défendra.” Le seul à l’avoir fait est monsieur Scanreigh, professeur de dessin. Il a été mon garde - fou, et je l’en remercie. V: Peux-tu nous parler un peu de ta pratique? Où trouves-tu ton inspiration, comment procèdes-tu lorsque tu entames un nouveau travail, quels mediums préfères-tu travailler, et pourquoi? A.D: Je dessine ce qui me travaille. Avant tout, c’est le portrait. Que ce soit un homme, une femme ou un champignon, Je veux faire le portrait des choses. Mes inspirations, c’est Diane arbus, Joel Peter witkin, Richard Avedon, rembrandt, Lucian Freud, Francis Bacon... Beaucoup plus de photographes en fait que de peintres dessinateurs ou illustrateurs. Le travail d’ Hervé Gilbert m’émeut également profondément, car il a cette formidable capacité à faire des portraits avec des objets. Et puis il y a la déformation, les monstres; attention, je ne désire choquer personne! Si je parle de monstres, je prends ce terme dans son acception originelle, du verbe latin “monstrare”, qui signifie “montrer”. Je trouve qu’il y a beaucoup d’ individualités magiques qu’il faut montrer. La trisomie, les gens mutilés, les gens obèses, ceux qui ne s’aiment pas, ceux qui s’aiment mais qu’on aime pas, etc. Moi, je ne m’aime pas, je suis un monstre aussi. Alors je me montre. Je me travestis, d’ une certaine manière. J’essaie de montrer un autre moi, afin de parler du vrai moi. Tout un programme! C’est quelque chose de douloureux en fait, cela me fait mal de devoir mettre à nu ces choses que les gens cherchent a cacher. Donc, en substance, mon travail parle de sexe, de religion, de haine, de complexe, de mort, d’ amour... Des concepts forts, sans doute un peu ressassés si on les prend à part, mais c’est vitale pour moi de parler de ça, parce que c’est qui m’obsède, et ce qui obsède beaucoup de monde. Par contre, même si je peux avoir une approche sociale dans mon travail, il n’est pas pour autant politisé. Il est a-politique et a-militant. V: J’ai pu suivre ton évolution depuis l’école, depuis les publications dans WAD jusqu’à maintenant; a-t-il été difficile de te faire une place dans ce milieu? Ou les choses sont-elles allées plus vite que tu ne l’imaginais? A.D: Ce milieu est difficile. Je suis un garçon opiniâtre, travailleur, persévérant, mais c est compliqué. En tous les cas pour moi. Je suis désolé, encore une fois je vais être rude, mais c’est la galère. On peut

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dire que c’est allé vite pour moi car, encore étudiant, j’ai pu collaborer avec des magazines prestigieux, mais je me rends compte que ce qui a été rapide, ça été de trouver un lectorat qui avait envie de suivre mes aventures dessinées. Aujourd hui, ce lectorat m’ennuie, je n’ai plus envie de Têtu, ou Pref Mag, qui n’existe plus d’ailleurs. Plus envie de parler à des gays soi - disant branchés. Je peux vous dire que j’ai ralenti la cadence! Je ne cherche plus pour l’instant à me faire connaître à tout prix. Je veux construire et faire grandir mon travail. Donc pour l’instant, je dessine pour moi, je ne démarche plus personne. Je dessine aussi en vue de nouvelles collaborations, mais tout ceci est secret, et plus personnel que professionnel. Je me donne quelques mois afin de mettre sur pied ce travail cohérent, fouillé, complet, dont je rêve. V: Que penses-tu du monde de l’illustration aujourd’hui? Les rapports sontils plus faciles que dans d’autres milieux? C’est en tout cas l’impression que j’ai eu en vous contactant les uns les autres. Est-ce vrai ou...? A.D: C’est faux, c’est difficile! Les illustrateurs disent que ce milieu est facile, mais je ne les comprends pas. Je ne vis pas encore complètement de mes dessins, et je ne m’en cache pas. Je n en ai pas honte! Arrêtons la langue de bois. Il faut correspondre à une tendance, à une vague, et si t’es pas branché et que tu ne portes pas les dernières baskets Vuitton aux pieds, t’es nul. Enfin, à Paris en tous cas. Bon ça, c’est quand on est en freelance, comme moi. J’aime cette phrase de sylvie Testud qui dit, dans un de ses romans, qu’il faut “bouffer de la merde pour chier des étoiles”. C’est exactement ce que je vis, les étoiles en moins. Mais je ne m en plains pas. Enfin, pas pour l’instant. V: Le but de ce magazine est de montrer que les relations entre différentes pratiques _mode, art,illustration, graphisme..._ sont aujourd’hui beaucoup plus complexes et liées entre elles, et qu’il est un peu désuet de considérer, comme on l’enseigne encore dans certaines écoles d’art, que l’illustration ou le design par exemple, ne sont pas de l’art. J’ai la sensation aujourd’hui que ces disciplines regardent constamment vers l’art contemporain, alors que l’échange est beaucoup plus difficile dans l’autre sens. Comment te places tu par rapport à ton travail? Cherches-tu, dans ta démarche personnelle, à explorer d’autres disciplines? A.D: Je pense juste qu’on essaie tous de tirer notre part du lion. On rêve tous un peu du jour où nos illustrations seront les œuvres d’art de demain, ou d’aujourd hui. Moriceau et Mrzyk y parviennent très bien. Je pense que l’art contemporain nous aide et nous plombe en même temps. Un peu comme ces actrices qui sont à la fois mannequins pour un parfum et qui poussent la chansonnette. Cela ne pose pas de problème du moment qu’elles ne se prennent ni pour Gisèle bundchen ni pour Mariah Carey (citées au hasard et non par goût personnel). V: As-tu l’impression que le statut d’illustrateur est mieux reconnu aujourd’hui qu’il y a quelques années, grâce à internet et aux blogs, par exemple? Est-ce toujours aussi difficile de vivre de l’illustration? A.D: Oui, c’est difficile de vivre de l’illustration. Il faut être bon, sympa, branché, jeune, malléable, polyvalent, cultivé (à mon sens), génial, innovant, accessible... Donc, un peu le mouton à cinq pattes. Mais c’est pareil dans tous les milieux vous savez, pour être vendeur chez Swatch, il faut avoir Bac+3, parler Anglais, Chinois et Espagnol, et en plus avoir une belle gueule et être gentil. V: Par rapport à cela, comment fonctionnes-tu lorsque tu réalises une commande, as-tu des exigences particulières? A.D: Mes exigences particulières, c’est avant tout le plaisir. Dessiner pour moi est un plaisir et devra le rester, donc si ce qu’on me propose ne me plaît pas, je décline. Je veux avant tout m’amuser afin de répondre au mieux aux attentes de mes clients pour qu’ils soient satisfaits. Le plaisir est la clé! Je peux accepter des collaborations mal payées juste parce que le plaisir est là. V: Chercher à vivre de l’illustration demande quelques obligations pour la protection des travaux, leur diffusion, leur financement... Autant de choses qui peuvent paraître un peu déroutantes. Si tu devais donner un conseil à quelqu’un qui cherche à se lancer, ce serait quoi?

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INTERVIEWS A.D: Si j’avais un conseil à donner à quelqu un qui veut se lancer dans l’aventure? Sois fort! V: Pour finir, peux-tu nous parler de tes projets en cours? A.D: Comme je vous l’ai dit, mes projets sont personnels pour le moment. Mais il y a des choses que je vois poindre à l’horizon. J’éspère que j’atteindrai mes objectifs. Je vais rester positif, il faut bien non? La vie est quand même belle! En tous les cas je vous remercie pour cette inteview et vous remercie encore plus chaudement de l’intérêt que vous avez porté à mon travail... Merci.

Vous pouvez retrouver Alexandre sur internet via:

www.alexandredufoix.fr www.facebook.com/alexandrebis.dufoix

Gouache, aquarelle et crayons de couleur, format 10x15 cm

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ALEXANDRE DUFOIX . Rebel Drawing

Alexandre Dufoix draws what we sometimes wish we couldn’t see, what he wants, what attracts him, what intrigues him. He transcribes, thanks to an impeccable technic, a world that belongs only to him but talk to this so particular generation we call ours. The one of end of XXth century’s children. His work tells us about it, and his interview says more, for our biggest pleasure. VEINE: Hello, could present yourself a little bit? Who are you, where do you live...? ALEXANDRE DUFOIX: My names is Alexandre Dufoix, I’m 27 years old, and I live in Paris for a year and a half now. Being parisian is therefore still new. I think I still haven’t gathered in, understood and assimilated each code of parisian life. I’m a provincial and I don’t hide it. I’m from Saint-Malo but I moved quite a lot before Paris. V: What is your cursus? How did you came to what you do today? A.D: My cursus is pretty atypical. It came naturally in fact. I haven’t “thought” my studies. They came to me like an evidence, or like parentals and teachers’ orders. After a literary Baccalaureat (french highschool diploma, ed.) with options in mathematics, latin and plastic art, I did Hypokhagne, to make my parents happy... I can admit it now, after ten years I think there’s prescription! But during those intense studies’s years, I understood I was missing the most important thing for me... Drawing. Philosophy, Latin, foreign languages_ dead or still existing_ have all been open minding elements, but it was not enough for my personal development. So I tried to enter in Rennes’ school of Fine Arts, and have been accepted. My parents had other plans for me, but I had to take a decision, already planned two years before by a teacher though. And because it was pissin my parents off... It was perfect! But they supported me, and I thank them for that, I couldn’t have done it without their help! But this year in fine arts have been terrible. My teachers weren’t understandinh my plastical work, my wills, my demons... More of that, some students were sleeping with the teachers to get their equivalence, to have their year. In this noxious climate, I felt I couldn’t be completely spread. So I left for the Avignon’s art school, but, there again, I went from a desillusion to another. I discovered a school with nearly no means, nearly ridiculous! A sharpness headmaster who just was just worrying about state’s subventions he could get by a way or another, and students quite mediocre, often casted for their face than their

skills... Anyway! All that mess haven’t been good for me neither. I’m sorry to depict you this sad canva of french public art schools, but this is the truth... And even worse! You have to know my plastical work’s problematic was “the search of identity through perversion and sexual deviances”. They enjoyed it! Enjoyed putting me down. Teachers and students, the maintenance staff too... I found my drawings hidden, clomped, and I received some insulting letters. No need to say it was a little bit hard to take. I took my third year diploma and went to another school, Nîmes’ school of Fine Arts. And I don’t have much to say about it! Flat encephalogram. My aim was to obtain the 5th year diploma, called DNSEP, and this is what I did. But this rage kept me away from congratulations... As my memoire’s subtitle, “Art or Illustration: which one to be chosen?” And I defended a diploma on the illustration side. I didn’t want to leave these schools as an artist, but as an illustrator. V: In a hidden way, illustration in fine arts schools is not really well considerated, and we have seen more than one student giving up to go somewhere else. What was your approach compared to your work during your studies to integrate illustration in your personal project? Was it your principal medium at this time? A.D: I want to defend the drawn narration. A challenge which haven’t brought me only fame. So I’m thrilled you asked! About the hypothetic acceptance, of course, of illustration in Fine Art schools. We all know it’s illusory... Still as a student, I was already making illustrations for magazines as Têtu or WAD! That’s limit of art pauperism! But I can not say I chosen the illustration as my favorite medium of expression. I wanted to make some Art, but everytime I was showing a drawing to any teacher, they were telling me, with that disdainful pout that fitted them so well: “But it’s illustrative!”, “no teacher will defend you.” The only one who did was mister Scanreigh, the drawing teacher. He has been my railing, and I thank him for that.

if you’re not fashionable and don’t wear the last Vuitton sneakers, you suck.

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I N T E R V I E W S/T R A N S L A T I O N V: Can you tell us a little bit about your practice? Where do you find your inspiration, how do you proceed when you start a new work, which mediums (pencils, graphic tablet...) do you prefer to use, and why? A.D: I draw what I wonder about. Above all, there’s the portrait. It could be a man, a woman, or a mushroom, I want to make things’ portraits. My inspirations are Diane arbus, Joel Peter witkin, Richard Avedon, rembrandt, Lucian Freud, Francis Bacon... A lot more of photographs than painters or illustrators in fact. The work of Hervé Gilbert also deeply touches me, because he has this amazing capacity of making portraits with objects. And then there’s the deformation, the monsters; I mean, I don’t want to shock anyone, if I speak about monsters, I’m using this term in its original meaning, from the latin verb “monstrare”, which means “to show”. I think there are a lot of magical individualities to be shown. Down’s syndrom, mutilated people, obeses, the ones who don’t love theirselves, the ones who do but who we don’t, etc. Me, I don’t love myself, I’m a monster too. So I show myself. I dress up, in a way. I try to show another me, so I can talk about the real me. What a story! It’s in fact something painful, it hurts me to show those things people try to hide. So, basically, my work talks about sex, religion, hatred, complexes, death, love... Some strong concepts, surely a little bit kept rehearsing if you take them individually, but it’s vital for me to talk about that, because I’m obsessed with it, and a lot of people are. But, even if I may have a social approach in my work, it’s not politicized. It’s a-politic and a-militant. V: I’ve been able to follow your work since your school years, from the publications in WAD until now; Has it been difficult to make your place in this world? Or things went faster than what you expected? A.D: This world is hard. I’m a stubborn, working and persevering man, but it’s complicated. At least for me. I’m sorry, I’ll be rough again, but it’s hard. We can say it worked quickly for me because, when I still was a student, I had the chance to collaborate with prestigious magazines, but I realize that what have been quick was to find a readership who wanted to follow my drawn adventures. Today, this readership annoys me, I don’t want Têtu anymore, or Pref Mag, which doesn’t even still exist. Don’t want to talk to some so-called trendy gays anymore. I can promise I slowed down! For now, I don’t try to be famous by any way possible. I want to built and make my work growing up. So, I currently draw for me, I don’t take steps to anyone. I draw for some new collaborations too, but all of that is secret, and more personal than professional. I give myself a few months to set this work up, and make it coherent, searched, complete, as I dream it. V: What do you think of the illustration world today? I’ve noticed, while contacting each one of you, that the exchange is pretty easy and quick, is that just an idea or relations are more simple than in others categories, like fashion for example? A.D: That’s wrong, it’s not easy! Illustrators say this world is, but I don’t understand them. I don’t completely live by my own work yet, but I don’t hide it. I’m not ashamed! Let’s stop the wooden tongue. You have to match with the tendency, the movement, and if you’re not fashionable and don’t wear the last Vuitton sneakers, you suck. In Paris at least. But well, this is when you are in freelance, like me. I love this sentence from one of Sylvie Testud’s novel, which says “you have to eat shit to shit stars”. This is exactly what I’m living, less the stars. But I don’t complain. At least, not for now.

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V: We try with this magazine to show that relations between differents practises _fashion, art, illustration, graphism... _are today really more complex and bounded together, and that it’s kind of old-fashioned to considerate, like we can still learn it in some art school, that illustration and design for example, are not art. Considering that, where do you place yourself compared to your work? Do you try to explore others disciplines? A.D: I just think we all try to get our cake’s piece. We all dream of the day when our illustrations will the masterpieces of tomorrow, or today. Moriceau and Mrzyk do it well. I think contemporary art helps and seals us in the same time. Quite like these actresses who also are models for perfumes and try to sing. This is not a problem if don’t start to think they are Gisele Bundchen or Mariah Carey (meaningless quoted, not by personal tastes). V: Do you have the sensation that the illustrator status is more well recognized than some years ago, thanks to the internet and blogs for example? A.D: Yes, it’s hard to live by illustration. You have to be good, nice, fashionable, young, malleable, multitask, cultivated (for me), awesome, innovative, accessible... The rare bird. But it’s the same thing in every category you know, to be a seller at Swatch, you have to highly graduated, speak English, Chinese and Spanish, and also be good-looking and nice. V: About that, how do you operate when you work for an order? Do you have some particular demands? A.D: My particular demand, is first of all, pleasure. Drawing is a pleasure for me and have to stay like this, so if the demand does’nt please me, I turn it down. Above all, I want to have fun to provide my clients the best results. Pleasure is the key! I can accept badly paid collaborations just for pleasure. V: Deciding to live by illustration demands some obligations as works protection, their diffusion, their financing... Such things that can appear a little bit disconcerting. If you had an advice for someone trying to start, what would it be? A.D: If I had an advice to give to someone willing to start? Be strong! Pencils, A3

V: And as a conclusion, can you tell us some things about your current projects? A.D: Like I told you, my projects are personal for now. But there are things coming. I hop I’ll reach my aims. I’ll stay positive, we have to, right? Life is beautiful! Anyway, I want to thank you for this interview and I thank you more for the interest you expressed to my work... Thank you.

Vous pouvez retrouver Alexandre sur internet via:

www.alexandredufoix.fr www.facebook.com/alexandrebis.dufoix


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